Pourquoi la Chine et l`Inde ne domineront pas le monde

Transcription

Pourquoi la Chine et l`Inde ne domineront pas le monde
Pourquoi la Chine et l’Inde ne
domineront pas le monde de demain
Une comparaison de deux modèles
plus différents qu’on ne croît
Pas de comparaison terme à terme
• Deux parcours historiques différents
(colonisation en Inde, dislocation nationale
en Chine).
• Depuis la deuxième après-guerre, deux
régimes de propriété opposés: capitalisme
avec intervention étatique en Inde,
collectivisme en Chine.
• Statut différent de la planification.
Avec des points communs:
• Il s’agit de deux pays faiblement
industrialisés au sortir de la guerre,
• Avec une proportion élevée de population
rurale (environ 60% dans les deux pays),
qui persiste encore.
• La pauvreté rurale, plus marquée en Inde
qu’en Chine.
• Retard technologique dans l’industrie.
L’économie indienne
Un nouveau géant sur le marché
mondial?
Principales réformes
• a) Réformes entamées dans les années
1980
• 1. Libéralisation partielle des importations.
• 2. Dévaluation de 30 % du taux de change.
• 3. Suppression partielle de la « licence raj ».
b) Réformes entreprises dans les
années 1990
• 1. Limitation de la « licence raj » à cinq branches
seulement.
• 2. Liberté pour les étrangers d’investir dans une
firme indienne.
• 3. Libéralisation progressive des importations.
• 4. Réduction significative des tarifs douaniers.
• 5. Libéralisation du taux de change et de
nombreuses opérations du compte courant.
• Droit pour les grandes entreprises d’entrer dans le
secteur réservé.
L’industrie manufacturière
Les réformes ont été bénéfiques pour
les grandes entreprises
Les réformes ont favorisé les
grandes entreprises
• L’industrie s’est concentrée: 5 branches sur 30
représentent près de 60% du PIB.
• Les grandes entreprises ont pu entrer dans les
branches préalablement réservées aux PME
(jusqu’à 10 salariés).
• La concurrence avec les entreprises étrangères
a conduit à un nouveau partage du marché,
devenu d’abord plus concurrentiel,
oligopolistique ensuite.
Hausse du taux de profit du secteur organisé,
même lorsque la croissance ralentit (1997-00)
Taux de profit et taux de marge
18
70
16
65
14
60
12
10
55
8
50
6
45
4
tx de profit
19
97
-9
8
19
99
-0
0
20
01
-0
2
19
95
-9
6
19
93
-9
4
19
91
-9
2
19
89
-9
0
19
87
/8
8
19
85
/8
6
40
19
83
/8
4
19
81
/8
2
2
prof/production (valeur ajoutée nette) axe droit
Baisse de la part des salaires malgré le maintien des
lois du travail
Part des salaires dans la production et salaire réel par tête
55
120
110
100
90
80
45
35
Source : Salaires/production
ASI
-0 2
20
01
-0 0
19
99
-9 8
19
97
-9 6
19
95
-9 4
19
93
-9 2
91
19
19
89
-9 0
/8 8
19
87
/8 6
19
85
/8 4
83
19
19
81
/8 2
25
salaires réels par tête base 2000=100, axe dro
Le secteur formel perd 24 % des emplois
Emploi total, ouvriers et employés secteur formel
(entreprises de plus de 10 salariés)
130
125
120
115
110
105
100
95
90
1981/82
1983/84
1985/86
1987/88
1989-90
1991-92
1993-94
1995-96
ouvriers et employés/indice base 100 en 2000
Source: ASI
1997-98
1999-00
2001-02
Les petites entreprises ralentissent
Petites et moyennes entreprises: emploi, production, exportations
(Taux de croissance annuel moyen (%))
35.0
30.0
25.0
20.0
15.0
10.0
5.0
0.0
emploi
1980/81-1985/86
production
1985/86-1990/91
1990/91-1995/96
exportations
1995/96-2000/01
En 1997-2000, l’économie ralentit, en
dépit des bons résultats des entreprises
Il est dû au ralentissement de la demande à la
suite de:
• La baisse du pouvoir d’achat des salariés
urbains,
• Les mauvaises performances agricoles qui
ont ralenti les revenus du secteur.
L’agriculture pâtit des réformes
Qui s’explique par:
• La hausse des prix des intrants,
• Le retrait de l’investissement public,
• La réduction du crédit bonifié,
• La faible propension à consommer des
couches urbaines,
• Un difficile accès au marché mondial.
Les services: forte croissance des secteurs…
Services, taux de croissance moyen annuel 1993-94, 2003-04
(aux prix constants%)
7.4 communications
6.2 hotels et restaurants
8.1 banques et assurances
6.1 commerce
9.2 autres services
7.2 autres transports
9.1 administration publique et défense
8.2 logement, services aux entreprises
7.1 chemins de fer
7.3 stockage
source :
0
CSO
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
… qui ont un faible poids dans le PIB
Part dans le PIB, 2003/04, aux prix 1993/04, %
7.4 communications
6.2 hotels & restaurants
8.1 banques et assurances
6.1 commerce
9.2 autres services
7.2 autres transports
9.1 administration publique et défense
8.2 logements et services aux entreprises
7.1 chemin de fer
7.3 stockage
source : CSO
0
2
4
6
8
10
12
14
16
La balance des services toujours
déficitaire
Balance des services
(milliards de dollars)
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
-2.0
-2.5
-3.0
-3.5
-4.0
-4.5
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
La Chine
Une économie de marché?
Malgré les réformes, le secteur
public garde un rôle clé
• Il assure le presque monopole des industries
lourdes,
• Il assure la majeure partie de l’emploi
salarié,
• Il bénéficie de plus de la moitié du
financement bancaire,
• Seuls les salariés de ce secteur bénéficient
d’une protection sociale.
Part des entreprises d'Etat
dans la production et dans l'em ploi industriel
70
60
50
40
30
20
10
0
1985
1992
1996
1999
Emploi
Production
2001
2004
Part de l’investissement public dans
le total
Part de l'investissement des entreprises d'Etat et collectives dans le total
(%)
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : NSB
d'Etat
Collectives
Taux de marge des entreprises
Taux de marge des entreprises selon le régime de propriété
(%)
8
7
6
5
4
3
2
1
0
1998
Source : NSB
1999
2000
Ensemble
2001
Publiques
2002
A capitaux étrangers
2003
2004
Taux de croissance du salaire moyen réel (%)
16
14
12
10
8
6
4
2
0
-2
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Source : NSB
SOEs
Entreprises collectives
Autres
La productivité augmente dans
l’agriculture
Productivité agricole (kg/tête)
12
10
8
6
4
2
0
-2
céréales et protéagineux
source : NSB
cotton
1985/90
1990/95
1995/2000
oléagineux
2000/2004
Situation financière des banques
Prinicpaux résultats des 4 grandes banques publiques et des
banques municipales (%)
25
20
15
10
5
0
Croissance des actifs Retour sur actifs 1997 Retour sur actifs 2003 Retour sur titres 1997 Retour sur titres 2003
1997-2003
Source : Ferri
Banques publiques
Banques municipales
La Chine n’est pas une économie de
marché
• A la différence de l’Inde,
• Le secteur étatique conserve un rôle clé,
• L’excès d’investissement n’est pas
sanctionné par le ralentissement de
l’économie,
• Ni par la faillite des entreprises.
• Le coût du capital est « artificiellement »
faible.
L’Inde rattrapera-t-elle la Chine?
En prolongeant les tendances actuelles, l’Inde
ne rattrapera pas la Chine…
• Toutefois:
• Le rythme de croissance chinois devrait
ralentir à 4,9% (Hypothèse-GS),
• L’Inde devrait accélérer à 5,5% (GS),
• En 2050 le PIB indien représenterait 55%
du PIB chinois, contre 38% en 2001.
• Une comparaison entre les deux pays
Revenus et croissance
Inde
PIB (mds $), 2006
Pib/tête ($, 2005)
Croissance (1991-2006)
Population, milliers (est. 2007)
Espérance de vie à la naissance (2004)
Chine
912,3
733,9
6,5
1135,6
63
2626,7
1716,2
10,3
1331,4
70
Dans le marché mondial
• La Chine, connectée au marché mondial
sous le régime de la sous-traitance,
enregistre de larges excédents
commerciaux.
• L’Inde connaît un régime de croissance
tourné vers l’intérieur, les exportations sont
un « résidu », la croissance creuse le déficit
courant.
Balance des biens et services/PIB
5
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-5
1992
Source: FMI
1993
1994
1995
1996
1997
China B&S/PIB
1998
1999
2000
2001
India, b&s/PIB
2002
2003
L’investissement étranger
• En Chine, les investisseurs étrangers
cherchent à produire pour exporter.
• En Inde, ils cherchent à capter une partie du
marché intérieur.
• La hausse des exportations indiennes est le
fait des entreprises indiennes
traditionnellement exportatrices.
Conclusion
Contraintes et dépendance dans les
deux pays
Des problèmes subsistent en Chine…
•
•
•
•
La question agraire,
La distribution des revenus,
Le capital humain,
L’efficacité de l’investissement et
l’assainissement du système financier,
• La spécialisation en l’industrie de maind’oeuvre.
… et en Inde
• La grande pauvreté en lien avec la question
agraire, est un obstacle à la croissance (marché).
• La formation du capital humain est insuffisante.
• Le protectionnisme de ses grandes entreprises
privées (10 fois plus grandes que les SOE’s de la
Chine),
• L’accès au marché mondial est limité.
La dépendance en Chine
• La croissance chinoise est toujours tributaire de la
demande américaine et européenne.
• La Chine sera contrainte d’aligner son taux de
change, d’ouvrir son compte de capital et son
système bancaire. Dès lors, ses faiblesses
apparaîtront au grand jour.
• La dépendance technologique est un fait avéré
(décentralisation, association avec des labos
étrangers).
… et en Inde
• L’Inde, tributaire des investissements de
portefeuille pour équilibrer sa balance des
paiements.
• Le marché financier local est moins
puissant que l’on croît (faible turnover).
• Le retard technologique est avéré, même
dans les technologies de l’information.
La dépendance à l’égard des pays
développés est un fait historique
• Dépendance d’une classe capitaliste
d’origine coloniale (malgré quelques
tentatives sur le marché financier mondial).
• Dépendance d’une caste issue de la
bureaucratie (qui n’est pas une nouvelle
classe capitaliste).
• Elle porte essentiellement sur le plan
financier, sur la productivité et sur la R&D.