Les clubs français en Europe : quel avenir?,DNCG, le compte est
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Les clubs français en Europe : quel avenir?,DNCG, le compte est
Les clubs français en Europe : quel avenir? Le LOSC affronte ce mercredi 30 juillet le Grasshopper Zurich en troisième tour préliminaire de Ligue des Champions. Une saison qui commence à la fin du mois de juillet est aujourd’hui la récompense de l’équipe qui atteint la troisième marche du podium de Ligue 1. Le classement des ligues européennes, déterminé par l’UEFA, permet d’éclairer l’organisation de ce calendrier. Depuis la saison dernière, le troisième de Ligue 1 doit passer avec succès deux tours préliminaires pour accéder à la phase de poules de la plus prestigieuse compétition européenne de football, la Ligue des Champions. Le mode d’accession aux compétitions européennes est régi par l’indice UEFA qui permet d’établir un classement des ligues européennes. La France pointe actuellement à la sixième place du classement mais elle peut espérer une amélioration de son indice grâce au Paris Saint-Germain et à l’AS Monaco notamment. • Lire aussi : Football : quels sont les critères qui fixent les prix des joueurs ? Lille, Lyon et Saint-Etienne : une qualification à assurer ! Afin d’accéder respectivement aux phases de poule de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa, Lille et Lyon doivent passer avec succès deux tours préliminaires de qualification. Pour sa part, Saint-Etienne aura besoin de se qualifier en barrages pour accéder à la phase de poules de la Ligue Europa. Ces tours préliminaires interviennent tôt dans la saison et tronquent la préparation, en plus du marché des transferts et des retours tardifs suite à la Coupe du Monde. Cependant, il est difficile d’avancer cette justification car les clubs français, bénéficiant auparavant d’un nombre inférieur de tours préliminaires, payent leurs mauvais résultats des dernières années (éliminations de Saint-Etienne et de l’OGC Nice en barrages de la Ligue Europa la saison dernière, campagnes désastreuses de l’OM en 2013-2014 et du LOSC en 2012-2013 en Ligue des Champions). L’indice UEFA sanctionne les performances françaises L’indice UEFA permet de classer les ligues de football européennes en fonction de leurs performances dans les compétitions européennes. Les récents résultats du football français sur la scène européenne sont donc les seuls responsables de ces innombrables tours préliminaires qui concernent les clubs de l’Hexagone cet été. En effet, le classement UEFA utilise une moyenne pondérée de l’indice UEFA sur les cinq dernières saisons. Des points sont attribués aux équipes lors des victoires, des matchs nuls et également lorsqu’un tour est passé (de la phase de groupes aux huitièmes de finale par exemple). Il y a deux ans, le Portugal est passé devant la France, rétrogradée au sixième rang du classement. Les performances régulières des clubs comme le Benfica Lisbonne, le FC Porto et le Sporting Portugal ont permis à la ligue portugaise d’améliorer son indice UEFA. Des motifs d’espoir à moyen terme Le folklore du football français est un problème au niveau européen. La victoire surprise, le nul inespéré et une campagne héroïque en Coupe de France font du football le sport populaire qu’il est aujourd’hui. Mais avec les médiocres performances européennes des champions comme Montpellier, des vainqueurs de la Coupe de France comme Guingamp ou des surprises qui ne confirment pas comme l’OGC Nice version 2013, la France recule au classement UEFA. Néanmoins, l’espoir n’est pas vain et la tendance pourrait changer. Le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco promettent de belles performances en Ligue des Champions. Concernant la Ligue Europa, l’Olympique Lyonnais est régulier en Europe depuis plusieurs années, l’OM, avec Bielsa, se donne les moyens de revenir sur la scène européenne et le LOSC se qualifie régulièrement depuis quelques années pour les compétitions européennes. Ainsi, si le trio Espagne, Angleterre et Allemagne est très loin devant, la France peut envisager d’accrocher le duo qui la précède, composé du Portugal et de l’Italie. Florian Perrier DNCG, le compte est (presque) bon L’AS Cannes, le Luzenac AP, le Valenciennes FC et le RC Lens animent l’été. Les négociations qui occupent leur mercato estival ont lieu avec un interlocuteur particulier, qui fait trembler les actionnaires et les présidents de clubs professionnels français, la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG). Au cours de ces dernières années, la DNCG a pris de nombreuses décisions menant à la rétrogradation de plusieurs clubs français. Cependant, certains clubs contestent son pouvoir décisionnel en faisant appel au Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) notamment. Au niveau européen, le fair-play financier adopte aujourd’hui ce rôle de gendarme financier du football. Il est également confronté à des difficultés dans l’application de ses règles. LA DNCG, un vrai gendarme ? La DNCG est une commission indépendante composée de membres bénévoles, spécialistes de la comptabilité et du droit. Elle assure le contrôle juridique et financier des clubs affiliés à la Ligue de Football Professionnel (LFP) et à la Fédération Française de Football (FFF). En outre, elle doit garantir le respect par ces clubs des conditions fixées par les règlements nationaux et européens afin qu’ils puissent participer aux compétitions. Cet organe est doté d’un véritable pouvoir d’action. En effet, la DNCG peut interdire le recrutement à un club, imposer une masse salariale limitée, provoquer la rétrogradation sportive d’un club ou encore interdire l’accession sportive d’un club à une division supérieure. Depuis le début de l’été 2014, l’AS Cannes (rétrogradée de CFA – quatrième division nationale – en DHR – septième division), le Luzenac AP (empêchée d’accession à la Ligue 2), le Valenciennes FC (rétrogradé en CFA et finalement réintégré en Ligue 2) et le RC Lens (en attente du jugement du CNOSF) ont eu affaire à la DNCG. Des sanctions irrémédiables ? Lors du mercato d’hiver 2014, le transfert de Sébastien Corchia du FC Sochaux au Lille OSC a été annulé par la DNCG. Le LOSC avait alors fait appel de cette décision mais cela n’avait rien changé au statut du transfert, le contrat de Corchia n’ayant pas été homologué. Finalement, à l’été 2014, le LOSC a pu finaliser ce transfert. De son côté, le RC Lens a saisi le CNOSF. En effet, les Lensois ont vu leur accession en Ligue 1 refusée par la DNCG. Le plan budgétaire présenté par Gervais Martel – comprenant des incertitudes de paiement de la part de l’actionnaire majoritaire azéri Hafiz Mammadov – n’a pas convaincu l’organe de contrôle financier. La décision du CNOSF, qui a auditionné M. Martel le mercredi 23 juillet 2014, pourrait infirmer le jugement de la DNCG. Que fait l’UEFA ? L’Union Européenne de Football Association (UEFA) tente également de mettre en place un contrôle financier. Depuis 2007 son président, Michel Platini, œuvre à l’application du fair-play financier (FPF). Les sanctions concernant l’équilibre financier des clubs ont été données pour la première fois au printemps 2014. Les principes du FPF semblent concorder avec l’action de la DNCG en France et le FPF peut mener au retrait de points voire à l’exclusion des compétitions européennes. Cependant, ce mécanisme autorise les pertes financières d’un club (jusqu’à quarante-cinq millions d’euros sur les saisons 2013-2014 et 2014-2015 cumulées) à condition qu’elles soient « entièrement couvertes par une contribution ou un paiement direct par le(s) propriétaire(s) du club ou une partie liée » selon le site de l’UEFA. Autrement dit, un club comme le Paris SG, dont l’actionnaire majoritaire possède d’autres sources de financement, peut dépenser plus que ce qu’il gagne. Ce mécanisme est à deux vitesses car les clubs possédés par des multimillionnaires (Chelsea, PSG, Manchester City pour ne citer qu’eux) vont pouvoir continuer à investir tandis que les plus modestes vont devoir gérer leur budget scrupuleusement afin de ne pas être sanctionnés. Un football dérégulé au profit du spectacle ? Les gendarmes financiers du football, en France aussi bien qu’en Europe, essaient de mettre en place une équité entre les clubs participant aux différentes compétitions nationales et européennes. L’argument moral saute aux yeux, dépenser de l’argent à perte pour construire une équipe de rêve et remporter des titres peut paraître injuste pour des clubs aux faibles moyens. Cependant, l’argent investi dans le football génère des revenus télévisuels répartis entre tous les clubs, le spectacle apporté attire l’attention sur le football et injecte donc encore plus d’argent dans cette économie. Les organes de contrôle financier veulent réguler cette économie mais, le système tel qu’il est actuellement n’est-il pas favorable au plus grand nombre ? Le PSG risque gros Les menaces planent autour du club de la capitale. L’UEFA est prête à sanctionner le PSG pour manquement au fair play financier. Mais que risque vraiment le club détenue par le Qatar? Les rumeurs enflaient de plus en plus, mais cette fois ces rumeurs vont devenir réalité. Et cela s’annonce lourd pour l’actuel leader du championnat et vainqueur de la coupe de la Ligue. Quelles sanctions? La mesure phare de Michel Platini s’en prend au PSG (@Wikipédia) La première sanction concernerait sa masse salariale. Actuellement, le club de la capitale possède la masse salariale la plus élevée d’Europe. Elle est évaluée à 240Millions d’euros. L’UEFA ordonne au PSG de ne plus augmenter cette masse salariale. La deuxième sanction toucherait les transferts. En effet, il sera désormais interdit au PSG de dépenser plus de 60Millions d’euros au mercato. Et, plus surprenant, le club pourra utiliser ces 60Millions d’euros sur un joueur mais il ne lui sera pas possible d’utiliser cette somme pour acheter deux joueurs à 30Millions ou 3 à 20Millions. Le club devra donc vendre avant d’acheter et si possible se débrasser d’un ou deux gros salaires (Cavani, Lavezzi, Verratti). La troisième impactera la Ligue des Champions. Il sera formellement interdit aux Parisiens d’inscrire 25 joueurs à la compétition, seuls 21 noms doivent être inscrits sur la future liste. Une drôle de sanction car ses concurrents pourront eux bénéficier de 25 joueurs. Un casse tête en prévision pour Laurent Blanc. Enfin, la dernière sanction est d’ordre purement financière. Le PSG devra s’acquitter d’une amende de 60 Millions d’euros et ramener son déficit à 30 Millions d’euros au terme de la saison 2014-2015. Ce qui équivaut à une réduction d’un tiers de son déficit. Après le Barca qui entre temps à vue sa sanction suspendue, le PSG est donc sanctionné et il ne sera vraisemblablement pas le seul. Manchester City serait aussi dans le collimateur de l’UEFA. Alexandre Gozzi C1 : Le résumé de la 6ème journée C’est un record bien triste qui a été battu par les Marseillais mercredi soir. Terrassé par le Borussia Dortmund, vice-champion d’Europe, 2 buts à 1 dans les dernières minutes du match, l’OM est la première équipe française à finir une phase de poules de Ligue des Champions avec 0 point. Le tout après une prestation plus qu’honorable. Enfin. Une performance de mauvaise augure à l’heure où le football français, déjà dépassé au niveau européen par le football portugais, est menacé par le retour du championnat ukrainien au classement UEFA. Pas sur d’ailleurs que la défaite du Paris Saint-Germain, certes assuré de finir premiers dès la fin de la 5ème rencontre, face au Benfica Lisbonne mardi soir soit de bon augure pour l’indice. Auteurs d’une prestation décevante avec les remplaçants, les champions de France seront tout de même têtes de série lors du tirage des huitièmes de finale. Un tour que ne verra pas le club lisboète, qui jouera l’Europa League alors que les Grecs de l’Olympiakos finissent deuxièmes. Les qualifiés pour les 1/8 de finale : Bayer Leverkusen, Arsenal, Zénit St-Petersbourg, Galatasaray, Olympiakos, Milan AC, Schalke 04, Manchester City, Manchester United, Borussia Dortmund, Atletico Madrid, Réal Madrid, Paris Saint-Germain, FC Barcelone, Chelsea, Bayern Munich. L’Allemagne et l’Angleterre assurent Si en France, la situation est difficile, de l’autre côté du Rhin en revanche, tout va bien. En sursis dans leur groupe E après les deux victoires surprises du FC Bâle contre Chelsea, Schalke 04 a réussi à renverser la vapeur en s’imposant chez lui 2-0 contre les Suisses et finit deuxième de son groupe. Une place également occupée par le Bayer Leverkusen dans le groupe A. Dans une mauvaise posture après sa défaite contre Manchester United 0-5 et la victoire du Shakhtar Donetsk il y a deux semaines, le club de la Rhénanie du Nord s’est imposé 1-0 sur la pelouse d’une très faible Real Sociedad, profitant de la victoire de Manchester face aux ukrainiens. De son coté, le Bayern qui pouvait égaler le record de 18 points sur 18 du FC Barcelone et du Réal Madrid a failli en s’inclinant sur sa pelouse 2-3 face aux Anglais de Manchester City toutefois, le club bavarois reste leader de sa poule. Enfin, le Borussia, vainqueur des Marseillais profite de la défaite d’Arsenal à Naples pour se hisser au sommet de son groupe. Côté anglais, c’est aussi un 4 sur 4. Chelsea et Manchester United, assurés de se qualifier dès la 5ème journée se sont tous deux imposés en confortant une première place déjà acquise. Une première place que l’autre club mancunien aurait pu glaner s’il avait marqué un but de plus au champion d’Europe munichois. Justement, un but de plus, c’est ce à quoi Arsenal a échappé. Éliminé en cas de défaite par trois buts d’écart au San Paolo à Naples, le club anglais défait 2-0 a eu chaud et obtient la seconde place d’un groupe qui a vu tous ses protagonistes (Marseille mis à part) finir à 12 points. L’Italie et le Portugal déchantent Côté Portugais en revanche, c’est la débâcle. Outre l’élimination du Benfica Lisbonne dans le groupe du Paris Saint-Germain, les lusitaniens ont dû souffrir de l’élimination du FC Porto. N’acceptant pas le cadeau pourtant offert gracieusement par les Autrichiens de l’Austria Vienne, vainqueurs surprises du Zénith St-Petersbourg 4 buts à 1, le club bleu et blanc s’incline 2 buts à 0 sur la pelouse de l’Atlético Madrid et dit lui aussi bonjour à l’Europa League. Compétition que disputeront aussi deux clubs italiens sur trois puisque Naples a été sorti par Arsenal et la Juventus, en bonne position pour se qualifier il y a deux semaines s’est fait surprendre par Galatasaray dans les cinq dernières minutes, leur cédant ainsi la deuxième place qualificative au terme d’un match joué en deux temps à cause de la neige. Le Milan AC quant à lui s’est miraculeusement qualifié pour les huitièmes de finale en obtenant le 0-0 à 10 contre 11 contre l’Ajax. Les adversaires potentiels du PSG Chapeau 1 : Manchester United, Borussia Dortmund, Atletico Madrid, Réal Madrid, Paris Saint-Germain, FC Barcelone, Chelsea, Bayern Munich Chapeau 2 : Bayer Leverkusen, Arsenal, Zénit St-Petersbourg, Galatasaray, Olympiakos, Milan AC, Schalke 04, Manchester City. Pour le Paris Saint-Germain, qui prendra sa place dans le chapeau 1, sept adversaires du chapeau 2 seront possibles (Olympiakos ne peut pas être l’adversaire du club parisien puisque les deux clubs se sont déjà affrontés en poules). Et évidemment, si le club de la capitale aimerait éviter de tomber sur l’ogre Manchester City ou sur le leader de Premier League Arsenal, ceux-ci ne diraient pas non à un tirage à priori favorable comme les Turcs de Galatasaray, les Italiens moribonds du Milan AC ou encore les Allemands irréguliers du Bayer Leverkusen. Ils devront en revanche se méfier du Zénit, club piège par excellence et de Schalke 04, capables du meilleur comme du pire. Le tirage au sort des huitièmes de finale aura lieu demain Lundi 16 Décembre à 11h30. Benjamin de Haro