Des idées venues d`ailleurs

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Des idées venues d`ailleurs
inspirations
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Un colis d’échantillons
par mois
Six idées pour créer son entreprise analysées par les experts
de Genilem, l’association de soutien à la création d’entreprise,
avec un conseil et un taux de réussite pour l’implémentation
du projet en Suisse romande.
TEXTES NATHALIE PRAZ
cherie/ Fotolia.com
Une boutique de cigarettes
électroniques
La tendance du vapotage est déjà bien amorcée, d’où
l’implantation de boutiques dans certaines grandes villes
romandes. Mais la place est encore à prendre dans les
villages. Avec un tiers de fumeurs en Suisse, les clients
potentiels sont nombreux. Si internet et les kiosques
permettent déjà de se fournir rapidement, les boutiques
dédiées au vapotage peuvent, pour leur part, offrir une
gamme plus étendue tant au niveau des vaporettes
ou des accessoires que dans le choix des « liquides ».
Les plus
•Démocratisation du vapotage
•Semble moins nocif pour la santé des fumeurs
• Absence de mauvaises odeurs pour l’entourage
•Très bon palliatif pour un grand fumeur
jagodka / Fotolia.com
Le marché parallèle
des « jouets-surprises »
Quel enfant n’a jamais pleuré parce qu’à l’intérieur de son
paquet-surprise, il n’avait pas ce qu’il espérait ? En amont
de cette crise de larmes, on trouve, entre autres,
les fabricants des Lego, Barbie ou Little Pony et leurs
nombreuses gammes de minifigurines. Chaque enfant
peut ainsi devenir collectionneur, au grand dam de ses
parents... Comme le veut le principe, le paquet ne dévoile
qu’une fois ouvert – donc acheté – de quelle figurine il
s’agit. Et, avec ce système, son lot de « à double », voire
« à triple ». Des entrepreneurs malins ont donc eu l’idée
d’acheter au prix de gros ces minifigurines. Une fois
emballé dans un sachet transparent, l’objet est vendu
(avec le paquet d’origine et le dépliant) via internet,
dans les kiosques et dans les épiceries de quartier,
quelques francs plus cher que le « paquet-surprise »
opaque. D’où une augmentation de la marge pour
l’entrepreneur.
L’organisateur d’anniversaires
pour chiens
En Suisse, il y a plus de chiens que d’enfants… Pourtant,
nombreux sont les particuliers ou les sociétés qui se
lancent dans l’organisation d’anniversaires pour enfants.
Mais lorsque l’on sait l’amour que portent les maîtres
pour leur compagnon à quatre pattes, ainsi que les
fortunes qu’ils dépensent ou seraient prêts à investir
pour leur bonheur, on se dit que les Américains ne sont
peut-être pas si fous que ce qu’il y paraît. De l’autre côté
de l’océan, les dog party planners (en français, les
organisateurs de fêtes pour chiens) sont très tendance.
Surtout pour un entrepreneur créatif qui peut proposer
différentes formules : avec ou sans copains chiens,
à domicile ou dans un espace extérieur loué pour
l’occasion, avec un apéro dînatoire pour les
accompagnants adultes... Un marché semble bel
et bien se profiler à l’horizon, et ceci d’autant plus
que l’accroissement de la population canine en Suisse
semble se poursuivre.
Les plus
• Sorte de recyclage
• Intérêt financier pour le vendeur
Les moins
• Nous ne sommes plus dans le marché du jouet-surprise
• Marge plus grande = moins de volume d’affaires
3%
Les plus
• Beaucoup de propriétaires de chiens
• Augmentation du nombre de célibataires qui vivent
avec un chien et qui ont un pouvoir d’achat certain
de réussite
en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem
Idée à oublier
Les moins
•Masse critique de ce type de profil en Suisse romande
suffisante pour viabiliser une telle activité ?
•Soumis à passablement de concurrence indirecte avec
les agences de conciergerie privée
de réussite
en Suisse romande
Les moins
•Effet de mode ou réelle révolution de consommation ?
•Vide juridique actuel
•Retard de la Suisse par rapport à de nombreux autres
pays
Le conseil des experts de Genilem
Mutualiser les boutiques d’e-cigarettes (nom, concept
store, défense de la branche, front commun, etc.)
Limiter au maximum les coûts d’implantation et les coûts
fixes (par exemple, ne pas payer de pas-de-porte).
vitmark / Fotolia.com
80%
30%
de réussite
en Suisse romande
FOCUS PME
Le conseil des experts de Genilem
Service à proposer en parallèle avec d’autres services
canins. Utiliser le « canal canin » pour un apéritif
entre adultes peut être une astuce commerciale,
pourquoi ne pas profiter de ce créneau pour mettre
en place un outil de rencontre entre adultes
(humains).
FOCUS PME
Les jeunes mères connaissent bien ces micro-valises
qu’elles reçoivent à leur retour de maternité, remplies
de produits pour bébé. Le but ? Leur faire découvrir des
marques et des produits en espérant qu’ils deviennent
indispensables. Et si ces colis-surprises étaient destinés
à une gamme plus large de prospects… Pour ce faire,
l’entrepreneur doit, dans un premier temps, démarcher
les marques afin d’obtenir des échantillons ou produits
gratuits. Ensuite, il propose à des potentiels clients,
pour une modique somme mensuelle ces kits (famille,
un homme et une femme, personne âgée, etc.).
Outre le démarchage classique, il peut s’aider
des réseaux sociaux ou de liste d’e-mails. Finalement,
en échange de ce colis bon marché, le « client bénéficiant
du kit» s’engage à remplir un bref questionnaire
(trois questions fournies par les marques pour chaque
produit). L’entrepreneur, quant à lui, retourne les réponses
aux marques en échange de nouveaux échantillons
ou produits à faire tester, tout en réalisant un chiffre
d’affaires.
Les plus
•Idéal pour la notoriété de nouvelles marques
•Opportunité de valoriser un service d’échantillonnage
et de placement de produits
•Possibilité pour le bénéficiaire de tester des produits
Les moins
•Interdiction de vendre des échantillons gratuits
•Gros travail de logistique (effort, infrastructure, etc.)
•Payer pour obtenir des échantillons ?
50%
de réussite
en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem
Proposer un véritable service d’analyse de réponse du
marché, pour des produits existants ou futurs, par le biais
d’échantillons. Le business model devrait plutôt payer
les consommateurs pour tester les échantillons
et répondre aux questions posées.
ramona heim / Fotolia.com
Des idées venues d’ailleurs
inspirations
progression
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Le « take away » sans gluten
Dmitrieva Daria / Foto
lia.com
Les idées de business suivent largement les modes de vie
et de consommation d’une société. Et, ces derniers
temps, impossible d’ouvrir un magazine ou un journal
sans entendre parler d’une nouvelle tendance dans
l’alimentation, le « sans gluten ». Concernant d’abord
ceux qui présentaient un problème médical reconnu par
un médecin, l’intolérance au gluten devient petit à petit,
pour un grand nombre de personnes, une manière de
manger plus sainement, sans être « réellement » allergiques
au gluten. Si on ajoute à ceci la volonté, voire la nécessité,
de manger de plus en plus rapidement, une enseigne « sur
le pouce sans gluten » pourrait dès lors remporter un franc
succès. Et si l’on veut encore mieux faire, notamment au
niveau de la gestion des coûts locatifs, pourquoi ne pas
suivre la dernière tendance en Suisse qui consiste à
proposer ces repas à l’emporter dans des roulottes
mobiles à travers la ville?
Travailler à distance,
la clé d’une efficacité accrue ?
Un meilleur équilibre entre vies familiale et professionnelle,
davantage de productivité et moins d’engorgements des transports,
le télétravail a de quoi séduire les PME. De leur côté, les petites entreprises
s’essayent de plus en plus au coworking. Tour d’horizon de ces nouvelles
manières d’aborder le travail.
TEXTE LAETITIA WIDER
Les plus
•A priori, augmentation du nombre de personnes
intolérantes au gluten
•Peu de « restaurants » proposant sur leur carte
des mets avec la mention sans gluten
•Possible effet de mode « santé »
Les moins
•Part de la population active intolérante au gluten
marginale
•Impact sur le coût et la marge d’un plat sans gluten
70%
N
e plus être soumis à la sonnerie tonitruante de son réveil.
Manger avec ses enfants à midi.
Travailler dès l’aube ou au
contraire tard le soir en fonction de son rythme et de sa productivité, ou
encore s’exiler à l’autre bout du monde. Le télétravail semble tenir de la formule magique :
au bout de la baguette, un meilleur équilibre
entre vies personnelle et professionnelle,
une source de bien-être, voire de bonheur.
Les employés ont beaucoup à y gagner, les
entreprises aussi! Selon economiesuisse, qui
encourage fortement le recours à cette nouvelle organisation du travail, grâce au partage
des postes de travail, les coûts pourraient être
réduits jusqu’à concurrence de 30%, alors
que la productivité augmenterait, elle, de 2%
à 5% par an. Enfin, pour les entreprises dont
les employés se déplacent beaucoup en voiture
ou même en train, le choix du télétravail peut
avoir un réel impact sur leur bilan carbone.
Le télétravail, justement, c’est l’ADN d’Ecodev. Ses neuf collaborateurs travaillent dans
le canton de Neuchâtel, mais aussi sur la Riviera vaudoise, en Allemagne, à Prague et
même à Séoul ! « Quand nous avons créé la
société en 2005, nous avions déjà tous en
commun le goût du voyage, explique Sylvain Tissot, associé d’Ecodev. Notre activité
tourne autour de l’informatique, il nous suffit donc d’avoir une bonne connexion internet et un ordinateur pour travailler depuis
n’importe quel endroit du globe!» Les cinq
Le bar à beauté express
Dans les centres commerciaux, les gares, les aéroports
ou dans les instituts spécialisés, prendre soin de soi sans
perdre son temps est devenu un must. Après l’invasion
en Suisse des bars à ongles (où la manucure se fait sans
rendez-vous en moins de trente minutes), les cheveux
avec la pose d’une frange à clipper, le visage avec
la pose de faux cils, ou encore les dents et leur
blanchiment deviennent les nouvelles tendances beauté.
Les entrepreneurs disposant de peu de moyens peuvent
opter pour le stand éphémère dans un lieu de passage;
pour les autres, un salon avec sa propre identité
permettra de fidéliser la clientèle sur le long terme et,
pourquoi pas, d’obtenir le même succès que certaines
enseignes de manucure.
de réussite
en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem
Faire une très bonne étude de marché avant de décider
la ligne à suivre pour être certain que la taille du marché
soit suffisante. La campagne de communication doit être
bien ficelée (pas moralisatrice) et toucher un maximum
de clients potentiels car ce type de produits est encore
peu courant.
Les plus
•L’opportunité de se détendre en peu de temps
•Moins cher donc plus accessible à tous
•Plus rapide que dans un institut
•Pas de prise de rendez-vous
anna mavritta / Fotolia.com
Les moins
•Forte concurrence
•Difficulté de trouver un emplacement
•Problème de transport de matériel et d’installation
logistique
FOCUS PME
45
60%
de réussite
en Suisse romande
Le conseil des experts de Genilem
Développer un concept global et le décliner à une
certaine échelle. Conclure un partenariat avec les gérants
de centres commerciaux.
FOCUS PME
cofondateurs décident donc d’en profiter. De
la poussière africaine aux rues animées de
Phnom Penh en passant par Trafalgar Square,
l’entreprise abolit les frontières dès ses débuts.
Aujourd’hui, Sylvain Tissot a rejoint sa compagne à Prague et, quand il ne télétravaille
pas, il apprend le tchèque. « J’ai l’impression
d’avoir une meilleure emprise sur mon emploi du temps. Je peux vivre à mon rythme,
selon les horaires que je définis, tout en gérant d’autres activités en parallèle. »
Pour rendre possible cette aventure, il a fallu
mettre en place des outils techniques adaptés.
Où qu’ils se trouvent, les membres de l’équipe
d’Ecodev sont joignables sur un numéro local suisse grâce à un système de téléphonie
VoIP. Un investissement en temps pour cette
équipe d’ingénieurs qui a mis elle-même le
système en place. «Pour les communications,
il ne faut pas tout miser sur l’e-mail, explique
Mathieu Despont, associé d’Ecodev. Pour assurer une bonne communication entre deux
personnes, il faut de l’interactivité, pour que
le langage non verbal passe aussi. Nous utilisons donc des outils de visioconférence. Une
fonction à laquelle on ne pense pas toujours
mais qui est très intéressante pour le télétravail, c’est le partage d’écran. C’est bien connu,
une image vaut mille mots !»
« L’activité de l’entreprise
est déterminante »
Pourtant, le travail à distance peine encore
à s’imposer en Suisse, même si de grandes