Le Roi, le rat et le fou du Roi Matéi VISNIEC
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Le Roi, le rat et le fou du Roi Matéi VISNIEC
Le Roi, le rat et le fou du Roi Matéi VISNIEC Théâtre Cie Scènes en Chantier Le Roi, le rat et le fou du Roi de Matéi VISNIEC Direction artistique : Hélène Masurel Interprétation : Franck Guilbot, Thomas Masurel, Jean-Baptiste Gasseling, Hélène Masurel Création sonore et musicale : Jean-Baptiste Gasseling Regards extérieurs : Dominique Terrier, Cie Métromouvance Partie d’un coup de cœur pour ce théâtre d’auteur contemporain profondément ancré dans l’actualité politique, la Compagnie propose une mise en scène de cette farce burlesque dans un univers sonore puissant : le théâtre qui aime la musique. Matei Visniec est, avec son théâtre, comme ce jardinier qui récolterait les fruits de nos fragilités pour que l'humanité apprenne à se voir telle qu'elle est vraiment et peut-être, tente de se réinventer un devenir… Résidences de création / Du 29 septembre au 11 octobre 2015 Théâtre du château Barbezieux (16) / Du 4 au 13 janvier 2016 Théâtre de Thouars (79) Répétition publique / Le 7 octobre à 19h Théâtre du château Barbezieux Représentation de fin de résidence / Le 12 janvier à 20h Théâtre de Thouars Création/ 9 février 2016/ Maison Pour Tous Aiffres (79) Partenaires institutionnels CDC 4B, Grand Angoulême, Conseil général de Charente Partenaires de production-diffusion Théâtre de Thouars (79), Théâtre du Château Barbezieux (16), Maison Pour Tous Aiffres (79), Association A4 Saint Jean d’Angély (17) Contact 06 27 86 29 29 [email protected] Scenesenchantier.fr La pièce L’auteur Matei Visniec est né en Roumanie en 1956. Sous le pouvoir communiste de Ceausescu, il découvre très vite dans la littérature un espace de liberté. En septembre 1987, il quitte la Roumanie et demande l'asile politique en France. Il écrit « Le Roi, le rat et le fou du Roi » en 2002. Désarçonnant les évidences, avec poésie et burlesque, l'écriture de Visniec nous provoque sur la comédie du pouvoir, de tous les pouvoirs. Il y a comme quelque chose de la gestation, de l'enfantement à une autre forme de vivre ensemble dans ses personnages. Des zones de passages où tout a été et où tout peut devenir. La faille est toujours présente, mais elle ne contraint pas les possibles. L’histoire Une geôle insalubre, où un Roi déchu et son bouffon vont bientôt passer à la trappe de l'histoire sous les vivats de la foule. Au dehors de la cellule, la foule, les anciens courtisans et leurs ouailles, dans l'ivresse de leur liberté retrouvée, se livrent à un carnaval morbide et délirant. Que feront-ils de cette liberté? Pourquoi donc le destin du fou est-il lié à celui du Roi? Peut-être les rats, à la présence envoûtante apporteront-ils un point de vue nouveau, à condition qu'ils acceptent de prendre la parole. Les personnages Le Roi : L'esprit toujours voilé de sa toute puissance narcissique, un roi despote, que la potence guette, se confesse. Au fil de la pièce son crâne, habité par la pierre philosophale, augmente de volume. Il s'enfoncera progressivement dans une folie délirante traversée, par instant, d'éclairs de lucidité qui font miroir à nos humanités désenchantées. Le fou du Roi : Le fou du roi est cette figure grimaçante et contorsionnée qui orne les couloirs du pouvoir. Compromis dans les arcanes du royaume, conseiller en communication et en stratégie de pouvoir, il a été ce pitre institutionnalisé, seul autorisé à se moquer du monarque. Maintenant le peuple en révolte lui fait payer cher cette ambiguïté d'avoir été « L’alibi liberté de parole » d'un pouvoir despotique. Aspiré dans cette révolution et menacé maintenant de pendaison, avec bassesse et lâcheté, il cherche à sauver sa peau. Les rats : Des personnages muets et énigmatiques qui se glissent dans la réalité tourmentée de nos deux comparses et qui accompagnent, par leur présence envoûtante, leur dérive névrotique. A la fois fantasmes dans la tête d'un roi délirant, mais aussi représentations symboliques d'une humanité qui cherche, ils sont comme une conscience profonde, enfouie, qui écoute. Note d’intention Nous avons fait le choix d’une esthétique du passage et donc de la transformation qui se justifie dans tous les aspects de l’œuvre : Il s’agit d’une pièce politique dont le propos est la chute d’un pouvoir despotique qui pourrait se faire au profit d’un peuple qui en définitive l’abandonne. Démission ou impossible adhésion ? Quoi qu’il en soit, le pouvoir, sous sa forme aliénante ou déshumanisante, fait l’objet d’un passage, une métamorphose en une nouvelle forme de pouvoir confiée aux rats cette fois. C’est une pièce burlesque qui passe du registre grotesque dans l’acte I (Références scatologiques, contenus triviaux des dialogues…) à l’onirique dans l’acte III (Grandis, sur échasses, les personnages sont immergés dans une mer à la fois réelle et symbolique). Dans cette pièce la parole est première : le langage des hommes, intelligible, est distinct de celui des rats, muet, musical. Au fil de la pièce, le langage du Roi, dans l’incapacité à exprimer une cohérence dans un monde sclérosé, se mêle de confusion, tandis que celui des rats prend toujours davantage l’espace. Une transformation progressive qui peut aboutir à un langage commun et universel, celui de la mer sonore du final. La pièce met en scène la monstruosité de la tête du Roi qui grossit d’un acte à l’autre. Le crâne proéminent se transforme en centre d’intérêt pour les rats : le cerveau extrait devient la pierre philosophale qui donne le pouvoir d’inventer du nouveau. Enfin l’œuvre est aussi un passage vers l’intérieur : partant de la question de l’exercice d’un pouvoir d’état, on se trouve réduit aux relations entre un Roi et son fou; l’omniprésence d’un despotisme nous plonge dans l’intériorité des fragilités, des incapacités. Voyage extérieur qui conduit à l’intérieur… La progression dramatique de la pièce, jalonnée par ces points de passage veut mettre en lumière la capacité de changement de l’être humain, consciemment ou inconsciemment. C’est le propos que nous voulons souligner par nos choix scénographiques. Le dénouement de la pièce reste elliptique, pour laisser à chacun des spectateurs le choix de l’interprétation et le renvoyer à sa propre intériorité. Une mise en scène qui prend soin de faire ressentir, par tous les moyens sensoriels de la représentation, la nécessité du « passage ». La création musicale La pièce appelle nécessairement le musical et le sonore : à son écriture, elle est déjà voulue telle par l'auteur. Nous avons pris le parti d'accentuer le propos, d'associer visuellement à l'univers théâtral une esthétique musicale, de penser la scénographie dans une unité qui va de l’un à l’autre. D’où le choix de deux rats, musiciens, sur scène. Nous leur construisons un univers omniprésent, mais qui rompt avec celui du Roi et de son fou : très visuel et haut en signification - les matériaux d’expression des rats sont des instruments de musique créés à partir d’objets de récupération, mis en valeur sur scène, et la composition musicale est aussi déroutante qu’envoûtante. Nul ne peut y échapper. Le style musical se veut un mélange de « sons du monde », bruitages grinçants, hétéroclites, mélodies surprenantes aux accents grotesques ou décalés, à la mesure des instruments avec lesquels ils sont joués. Le public, prit dans la mer sonore qui conclue la pièce, s’embarque pour le voyage qui lui est proposé. La scénographie Notre choix scénographique veut permettre, mieux que tout autre langage, l’expression de ces passages qui jalonnent la pièce. Centré sur le jeu des acteurs, la présence musicale et sonore et la mobilisation de l'imaginaire, il appelle une scénographie épurée mais porteuse de sens, qui interroge. Il s’agit… de placer le fou, le Roi et ses attributs du pouvoir (trône, couronne et sceptre dérisoires et prosaïques), dans un espace signifiant : une prison à l’acte I, simplement évoquée par un rond de lumière et une fenêtre projetée, un lieu d’exécution à l’acte II, avec son gibet posé sur scène et une potence en image. La mer, en fin d’acte III. … de donner toute leur place aux rats. … et ce, pour que l’unité permanente voulue sur scène, qui concentre tout à l’intérieur, finissent par déborder sur la salle. D’où nos choix : Pas de hors scène. Deux espaces : celui de l’avant-scène, l’espace confiné du Roi et de son fou et celui des rats, au fond. Un voile d’apparition sépare les deux espaces: toutes les mises en lumière sont possibles - alternativement ou simultanément, le Roi et son fou et/ou les rats omniprésents. Il permet deux univers centrés en un seul. La place, en fond, des rats, est habitée par un « tatanophone », sorte de grand orgue en tuyaux PVC, incontournable, évocateur. Ce voile, également le lieu de projection d’images vidéo, donne le signifiant simple et efficace des lieux. Les rats peuvent intervenir partout, en particuliers à l’avant-scène, sur le lieu du Roi et de son fou : leur espace est sans limite Cie Scènes en Chantier Théâtre d'auteur Démarche artistique Comme un miroir tendu, notre démarche artistique s’attachera, avec délicatesse et prudence, à dévoiler cette subtile vibration qu’est la fragilité humaine. Masquée derrière nos failles, nos dénuements, nos peurs, et nos passions, cette constante devient alors la force nécessaire pour mettre en lumière, poser un regard poétique sur nos humanités, donner du sens et tenter de devenir plus humain. Hélène Vrignaud-Masurel, auteur et metteur en scène, porte la Compagnie Scènes en chantier dans ses créations. Auteur de 4 pièces de théâtre, elle enrichit chacune de ses nouvelles créations par le regard qu’elle porte sur la fragilité : la nôtre et celle que chacun porte en soi. Les œuvres de l’auteur : La pelle de la Terre aux éditions l’Harmattan, collection « Théâtre des cinq continents ». Réservoir à vie – Conte d’apothicaire thérapeutique, parcours initiatique et poétique. Mélodies encagées – Fragments poétiques et culinaires pour une tragédie, itinéraire personnel de Franz Stock, aumônier de prison à Fresnes pendant la seconde guerre mondiale. « Votre texte a retenu notre attention. Nous avons salué une belle tenue de l’ensemble et de très beaux moments. Nous avons été séduits, par exemple, par la confrontation entre Franz Stock et le Chevalier…» (Ecriture Théâtrale en Chantier. Poitou-Charentes) Encordés - Réécriture « systémique » des deux tragédies de Sophocle, Œdipe Roi et Antigone. Cie Scènes en Chantier L’équipe artistique Hélène Masurel /Auteur/Metteur en scène/Comédienne/Musicienne Diplôme de Conservatoire National de Musique (Beauvais 60) Direction Artistique de la Cie Scènes en Chantier (16) Mise en scène « Le Roi, le rat et le fou du Roi » M.Visniec Cie Scènes en Chantier « La Pelle de la Terre » Cie Scènes en Chantier Pratique musicale Violoncelle, improvisation et composition musicale. Voir C.V ci joint Franck Guilbot/Comédien Formation Théâtrale Conservatoire de Cognac Comédien dans : « La noce chez les petits bourgeois » B. Brecht, Théâtre de l’Orme « Un air de famille » J. Bacri Ombre et Lumière, tournée France avec Sophie Darel « Maître Puntilla et son valet Matti » B. Brecht, Théâtre de l’Orme « Oscar » et « Un air de famille » Festival d’Avignon, « Fanny » Cie Renata Scant « Histoires en cavale pour se faire la belle » Orchis Bouffon « La pelle de la terre » Cie scènes en Chantier Thomas Masurel/Comédien Formation Théâtrale Théâtre en miette Bordeaux Et formation à la pratique du théâtre auprès de personnes avec un handicap mental : Eurydice Théâtre Versailles (76) Formation clown : Compagnie Le Chat Bleu(17)et Clownenroute (47) Comédien dans : « Le Jardin des apparences » V. OLMI Le Manteau d’Arlequin (16) « Funérailles d’hiver » Anok Levin Théâtre en Miette (33) « La pelle de la terre » Cie Scènes en Chantier Autres compétences Animateur socioculturel diplômé et moniteur d’atelier diplômé (auprès de personnes avec un handicap) Jean Baptiste Gasseling/Création d’instruments de musique/Création sonore Guitariste, chanteur, compositeur, arrangeur Cie Scènes en Chantier Spectacle en diffusion : création 2013 LA PELLE DE LA TERRE, d'Hélène Vrignaud-Masurel Avec Thomas Masurel, Franck Guilbot, Jean Genet avait le projet d'un Théâtre implanté au cœur même du cimetière et qui s'adresse à des gens capables, au plus profond de la nuit, d'affronter un mystère... Cette création est une joyeuse tentative de réconciliation avec la mort que notre époque évacue systématiquement: L'histoire : Un tas de terre, une pelle plantée... nous sommes dans un cimetière. Deux compères fossoyeurs, Paco, et Tristan, s'y retrouvent pour creuser le trou pour le "client" du lendemain. Tristan, Philosophe tourmenté, en prise avec de fumeuses questions existentielles, entretient un rapport névrotique avec le temps. Paco, son collègue, le simple, le débonnaire, avec son bon sens très terre à terre, apporte le nécessaire contrepoint aux escapades chimériques de Tristan et n'aura de cesse de ramener son compagnon de travail à des réalités plus terrestres. Sur Scène: Deux clowns pathétiques qui nous touchent et nous font sourire, tant ils sont différents dans leur façon d'être et semblables, dans leurs aspirations profondes. La poésie comme l'absurde émanent de leurs échanges, et c'est avec tendresse qu'ils nous invitent à entrer dans ce monde du sensible, pour nous ouvrir toujours un peu plus à notre humanité. Dans ce huis clos drôle et poétique, derrière l'humour se dessine l'hésitation entre le tragique et l'espérance. De ces deux archétypes et de la dissonance de leurs singularités naît une incertaine mais obstinée quête de sens... Jusqu’où iront-ils? Peut être jusqu'à l'évidence... Cette création a été représentée au festival d'Avignon 2014.