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danse / hip hop
Pixel
mourad merzouki, Adrien Mondot, Claire Bardainne
à partir de 11 ans
Catégorie a
Contact secteur éducatif : Maud Cavalca / 03 84 58 67 56 / [email protected]
Réservations : 03 84 58 67 67 / [email protected]
mardi 2 décembre à 20h
à La Maison du Peuple
Sommaire
Distribution .............................................................................................................................................. 3
Présentation ............................................................................................................................................ 4
Notes d’intention ................................................................................................................................ 4
Repères biographiques ............................................................................................................................ 5
Mourad Merzouki, chorégraphe ......................................................................................................... 5
Parcours de la compagnie Käfig .......................................................................................................... 7
La Compagnie Adrien M / Claire B .................................................................................................... 10
Adrien Mondot .................................................................................................................................. 13
Claire Bardainne ................................................................................................................................ 13
Travail préparatoire ............................................................................................................................... 15
Le hip-hop : une danse en pleine évolution ...................................................................................... 15
L’art numérique, un art multiple ....................................................................................................... 16
Après la représentation ......................................................................................................................... 18
Remémorations et impressions......................................................................................................... 18
Décrire et analyser la scénographie .................................................................................................. 18
Critique .............................................................................................................................................. 18
Pour aller plus loin ............................................................................................................................. 19
Conseils bibliographiques ...................................................................................................................... 20
Distribution
Direction artistique
Mourad Merzouki
Mise en scène
Mourad Merzouki,
Bardainne
Chorégraphie
Mourad Merzouki
Assistante du Chorégraphe
Marjorie Hannoteaux
Création numérique
Adrien Mondot, Claire Bardainne
Création musicale
en cours
Avec (10 interprètes - distribution en cours)
Rémi Autechaud dit RMS, Marc Brillant,Dorothée
Dall’Agnola, Islam El Shafey, Yvener Guillaume,
Amélie Jousseaume, Ludovic Lacroix, Xuan Le,
Steven Valade
Lumières
Yoann Tivoli
Scénographie
Benjamin Lebreton
Costumes
en cours
Adrien
Mondot,
Claire
Production Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig /
Coproduction (en cours) Maison des Arts de Créteil / Avec le soutien de la Compagnie Adrien M /
Claire B
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Présentation
Nous sommes confrontés sans cesse à l’image, la vidéo, le numérique. Les écrans nous entourent et il
n’y a qu’à traverser les grandes capitales de certains pays du monde pour imaginer ce que sera la
ville de demain : une forte exposition à l’image qui aujourd’hui fait partie de notre quotidien.
Le projet « Pixel » est né d’une première rencontre avec Adrien Mondot et Claire Bardainne et de la
fascination que cela m’a procuré ; j’ai eu la sensation de ne plus savoir distinguer la réalité du monde
virtuel et eu très vite l’envie de tester un nouveau rapprochement en exploitant ces nouvelles
technologies avec et pour la danse.
Cette première expérimentation entre la danse et la vidéo interactive a été vertigineuse pour les
interprètes participant au projet. Avec la même curiosité et l’esprit d’ouverture qui m’anime, je
tenterai pour cette nouvelle aventure une confrontation avec cet univers impalpable qu’est la
projection lumineuse développée par la Compagnie Adrien M / Claire B.
Le défi de faire dialoguer ces deux mondes, tout comme celui de trouver le subtil équilibre entre les
deux pratiques afin que danse et représentations immatérielles se répondent sans que l’une ne
prenne le dessus sur l’autre, me déstabiliseront une nouvelle fois dans ma manière d’appréhender le
geste.
Je poursuivrai cette quête du mouvement, que je développe et remets sur le métier à chacune de
mes créations, avec de nouvelles contraintes et de nouveaux partenaires de jeu.
Comment le danseur évolue-t-il dans un espace fait d’illusion, sur un plateau en trois dimensions, la
vidéo pouvant tour à tour accompagner son mouvement tout comme l’entraver ? Ces nouveaux
chemins de découverte me permettront de travailler sur cette extension du réel et de me confronter
à un univers impalpable : étrangeté pour un chorégraphe qui se nourrit de matière. Habiter la danse
dans un espace où le corps n’est confronté qu’à des rêves, faire évoluer le geste dans les paysages
mouvants créés par Adrien M et Claire B.
Nous souhaitons ouvrir la voie d’une conversation entre le monde de synthèse de la projection
numérique et le réel du danseur. Nous nous immergerons chacun dans un espace qui nous est
étranger de manière ludique, dans le partage, en nous appuyant sur la virtuosité et l’énergie du
hip-hop, mêlées de poésie et de rêve, pour créer un spectacle à la croisée des arts.
Mourad Merzouki
Notes d’intention
Pour la première édition du festival RVBn à Bron en février 2013, nous avons mis en scène avec
Mourad Merzouki une petite forme de 20 minutes pour 11 jeunes danseurs amateurs, gonflés
d’énergie et d’envie. Née du croisement de notre univers artistique avec celui de Mourad, nous
l’avons intitulée « Pixel ».
Alors que cette création voyait le jour, nous avons été traversés par deux sensations :
La première, le plaisir du jeu, de jouer ensemble, immédiatement partagé. Comme des enfants, nous
avons vécu cette recherche comme un temps ludique et joyeux, en résonance aussi à l’énergie du
cirque.
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Mourad a su s’immerger dans nos univers graphiques abstraits avec une immense facilité, qu’il a
ensuite transmis naturellement aux interprètes. Il nous a inspiré des formes et des mouvements
numériques nouveaux, nous confortant dans cet axe de recherche qui nous est cher : l’invention d’un
langage numérique vivant se faisant par l’intuition du corps.
En les voyant évoluer sur notre terrain de jeu où matériel et immatériel ne forment qu’un, est apparu
une deuxième évidence : la recherche de l’illusion appartient tant à notre pratique numérique, qu’à
celle du hip-hop. Notre rapport à l’image est celui du trompe l’œil. Nous cherchons à transformer la
perception, à brouiller les pistes du vrai et du faux, à franchir les frontières quotidiennes du réel, et
faire apparaître des choses qui ne sont pas « possibles » : changer à la volée les propriétés de la
matière, inverser la gravité, donner la sensation d’un volume uniquement avec des projections
plates.
Et c’est également la recherche que mène le danseur, dans le hip-hop notamment avec son corps :
des bras qui bougent comme s’ils étaient liquides, ou au contraire automatisés, des ralentissements
et des accélérations, des effets de marche arrière.
Dans les deux cas, le rapport au temps et à l’espace est modifié, distordu, décalé. Ce point de
rencontre est pour nous particulièrement excitant, et c’est autour de lui que nous avons orienté la
recherche.
Forts de ces observations, nous avons envie aujourd’hui de pousser l’expérimentation, de plonger
ensemble dans un plus grand bain. Nous souhaitons étoffer le projet « Pixel », pour que le territoire
traversé soit une expérience dense de nouveaux espaces, de nouvelles matières numériques
vivantes, mouvantes, en dialogue avec le corps.
Claire Bardainne et Adrien Mondot
Repères biographiques
Mourad Merzouki, chorégraphe
De l’école du cirque à la danse hip-hop...
Né à Lyon en 1973, Mourad Merzouki pratique dès l’âge de sept ans les arts martiaux et les arts du
cirque. À quinze ans, sa rencontre avec la culture hip-hop l’emmène vers le monde de la danse.
Il décide très vite de développer cette gestuelle née dans la rue tout en se confrontant à d’autres
langages chorégraphiques auprès notamment de Maryse Delente, Jean-François Duroure et Josef
Nadj.
La richesse de son parcours lui donne cette envie très forte de réaliser des projets artistiques, mêlant
le hip-hop à d’autres disciplines. C’est ce qu’il fait en créant en 1989, avec Kader Attou, Eric Mezino
et Chaouki Saïd, sa première compagnie, Accrorap.
En 1994, la compagnie présente Athin a lors de la Biennale de la Danse de Lyon, un véritable succès
qui réussit à transposer la danse hip-hop de la rue à la scène.
Les voyages à travers le monde entraînent le chorégraphe vers des terrains inconnus, il fait alors
l’expérience de la danse comme puissant moyen de communication. Pour développer son propre
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univers artistique lié à son histoire et à sa sensibilité, Mourad Merzouki décide de fonder en 1996 sa
propre compagnie : Käfig.
À partir de janvier 2006, la Compagnie Käfig est en résidence à l’Espace Albert Camus de Bron. Cette
implantation lie le théâtre avec le festival Karavel, créé en 2007 à l’initiative de Mourad Merzouki,
programmant notamment une dizaine de compagnies hip-hop et d’autres actions dans la ville.
Parallèlement, il imagine et conçoit un nouveau lieu de création et de développement
chorégraphique : Pôle Pik ouvre ses portes à Bron en 2009.
En juin 2009, Mourad Merzouki est nommé à la direction du Centre Chorégraphique National de
Créteil et du Val-de-Marne. Il y poursuit et développe son projet placé sous le signe de l’ouverture
sur le monde.
En 18 ans le chorégraphe crée 22 spectacles. En moyenne 150 représentations par an à travers le
monde rythment ainsi la vie de la compagnie.
15 février 2013 Mourad Merzouki reçoit la médaille d’Honneur de la Ville de Lyon.
14 juillet 2012 Nomination de Mourad Merzouki au grade de Chevalier dans l’Ordre national de la
Légion d’Honneur par le Ministre délégué chargé de la Ville François Lamy.
5 Juillet 2011 Mourad Merzouki est promu au grade d’Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par
le Ministre de la Culture et de la Communication.
Juin 2009 Mourad Merzouki est nommé à la direction du Centre Chorégraphique National de Créteil
et du Val-de-Marne.
19 février 2008 Mourad Merzouki reçoit le Trophée Créateurs sans frontières 2008, remis par le
Ministre des Affaires Etrangères et Européennes, Bernard Kouchner. Ce trophée distingue chaque
année des artistes ou des personnalités du monde de la culture pour leur action particulièrement
remarquable à l’international.
4 décembre 2006 Le journal Le Progrès et Télé Lyon Métropole organisent une soirée pour
récompenser les acteurs culturels lyonnais. Dix trophées sont remis dans dix catégories artistiques.
Mourad Merzouki et la Compagnie Käfig reçoivent le trophée des Lumières de la Culture pour la
catégorie Danse.
12 juin 2006 Mourad Merzouki reçoit le Prix Nouveau Talent Chorégraphique attribué par la SACD.
Au Palmarès des Prix SACD 2006 figurent entre autres Gad Elmaleh, Julie Ferrier, Radu Miahaileanu,
José Montalvo et Dominique Hervieu…
14 juillet 2004 Mourad Merzouki est promu Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la
Culture et de la Communication.
30 mai 2004 Mourad Merzouki reçoit le prix de meilleur jeune chorégraphe au Festival International
de Danse de Wolfsburg, aux côtés de Sidi Larbi Cherkaoui, Tero Saarinen, Maurice Béjart eux-aussi
primés.
Le chorégraphe Mourad Merzouki, figure du mouvement hip-hop depuis le début des années 90,
inscrit son travail au carrefour de multiples disciplines.
Autour de la danse hip-hop explorée dans tous ses styles, se greffent le cirque et les arts martiaux
mais encore les arts plastiques et la musique live. Sans perdre de vue les racines du mouvement, ses
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origines sociales et géographiques, cette confrontation permet d’ouvrir de nouveaux horizons à la
danse et dégage des points de vue inédits.
Sa formation s’enracine, depuis l’âge de 7 ans, dans la fréquentation de l’école de cirque située à
Saint-Priest, dans l’est lyonnais, et dans celle du cours de karaté et de boxe américaine.
C’est à 15 ans qu’il découvre le hip-hop et commence à danser dans la rue. Il s’attaque à la
chorégraphie, en complicité avec Kader Attou, qui sera son partenaire de création pendant cinq ans
(de 1990 à 1995), tout en poursuivant son apprentissage auprès de chorégraphes contemporains
comme Jean-François Duroure ou Josef Nadj.
En 1994, le spectacle Athina, co-signé de sa première Compagnie Accrorap, est remarqué par le
public et les professionnels.
Son premier spectacle Käfig voit le jour en 1996 aux Rencontres Urbaines de la Villette à Paris. C’est
la pièce inaugurale de son travail que Mourad Merzouki signe en son nom. Käfig signifie « cage » en
arabe et en allemand et devient le nom de la compagnie. Elle indique aussi le parti pris d’ouverture
du chorégraphe et son refus de s’enfermer dans un style.
Sur le plateau bordé par un filet, un danseur hip hop et une interprète contemporaine se défient
pour mieux dialoguer. Le ton est donné : extension du domaine hip-hop sans se perdre de vue.
La Maison de la Danse de Lyon, alors dirigée par Guy Darmet, soutient le projet et accompagne
depuis la plupart des nouvelles productions de Mourad Merzouki.
Deux ans après, Récital, dialogue insolite entre six danseurs, un musicien et l’image du concert de
musique classique, met sur orbite la compagnie. Mourad Merzouki suspend une grappe de violons
au-dessus du plateau et fait danser un orchestre inédit d’instrumentistes. Une tournée internationale
(40 pays) fera connaître la Compagnie Käfig dans le monde entier.
De la coopération avec le chorégraphe sud-africain Jay Pather est né en 2000 le spectacle Pas à pas,
mélange détonnant de danses traditionnelles zoulous et de hip-hop.
En 2001, Dix versions, toujours créée à la Maison de la Danse de Lyon, cisèle la singularité hip-hop de
sept interprètes dont le danseur new-yorkais Klown. La pièce est programmée au prestigieux Jacob’s
Pillow Festival de Berkshire, aux Etats Unis. Dix versions valorise l’écriture et la prouesse hip-hop par
des ronds de lumières isolant chaque danseur dans son originalité artistique, qu’elle soit acrobatique
ou proche des arts martiaux. Le spectacle est inscrit dans un environnement plastique décalé. Des
objets géométriques sont déplacés dans l’espace par les danseurs, activant un jeu vivant de formes
et d’énergies. Dix versions persiste et signe dans la veine esthétique chère à Mourad Merzouki.
Parcours de la compagnie Käfig
Depuis 1996, 22 créations ont été présentées dans 650 villes.
En 18 ans, la Compagnie Käfig a donné plus de 2300 représentations dans 61 pays et devant plus d’1
million de spectateurs. Actuellement, 5 spectacles sont en tournée.
En 2002, il signe une Fable à la Fontaine Le chêne et le roseau, destinée au jeune public, dans le cadre
du projet piloté par La Petite Fabrique - Annie Sellem.
Pour l’Année de l’Algérie en France en 2003, il crée Mekech Mouchkin - y’a pas de problème avec des
danseurs algérois.
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En 2004, Corps est graphique joue sur une distribution équilibrée entre interprètes masculins et
féminins. Une certaine légèreté circule entre les danseurs qui revisitent les codes de la séduction par
l’intermédiaire de grandes marionnettes. L’humour, assez rare dans le hip-hop, apparaît.
En janvier 2006, Terrain vague plonge dans l’enfance et le parcours du chorégraphe dans un no
man’s land fantasmé. Pour la première fois, Mourad Merzouki raconte une histoire. Dans un espace
ludique, coloré, ouvert à tous les possibles, les danseurs hip hop rejoints par des artistes issus du
théâtre et des arts de la piste rivalisent d’audace et de virtuosité. Un spectacle éclectique pour un
voyage visuel, sensoriel, chorégraphique et musical d’une vitalité débordante.
Avec Tricôté en 2008, Mourad Merzouki dévoile les coulisses d’un spectacle et inaugure une nouvelle
résidence à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône. Sur la musique de AS’N, collaborateur artistique
fidèle, cette pièce tout public décline toutes les étapes d’une création, des auditions jusqu’à la
représentation.
Mourad Merzouki est « artiste invité » de la Biennale de la Danse de Lyon 2008. Il y présente Agwa,
une création avec 11 danseurs brésiliens. La pièce est placée sous le signe de l’eau, à la fois
composant essentiel de notre corps, ressource naturelle précieuse, vitale même, que l’on se doit
d’économiser et de préserver, et symbole de renouveau.
Pour cette édition 2008, il met également en scène le défilé, grand rendez-vous participatif de la
Biennale : Les pointillés, tirent un fil rouge entre les 18 villes participantes au Défilé, sur le thème
« Légendes d’Avenir » dont Mourad Merzouki signe également pour la troisième fois la direction
artistique pour la ville de Bron.
Entre janvier 2006 et juin 2009, la Compagnie Käfig est en résidence à l’Espace Albert Camus de Bron.
Cette implantation lie le théâtre avec le festival Karavel, créé en 2007 par Mourad Merzouki et dans
lequel il programme une vingtaine de compagnies hip-hop et d’autres actions dans la ville.
En 2009, Pôle Pik, nouveau lieu de création et de développement chorégraphique dédié à la danse
hip-hop ouvre ses portes à Bron, dans l’est lyonnais. La création de ce lieu, que Mourad Merzouki a
porté pendant presque dix ans et dont il assume aujourd’hui la direction, permet de poursuivre et
développer la diffusion de la danse hip-hop en l’ouvrant sur d’autres langages artistiques.
Le projet se définit autour de trois axes : le soutien à la création et à la diffusion chorégraphique ; la
transmission et la formation des amateurs et des professionnels, dont « Kampus » est le projet
phare ; la mise en synergie d’équipes artistiques et d’un territoire autour de la culture hip-hop.
En juin 2009, Mourad Merzouki est nommé Directeur du Centre Chorégraphique National de Créteil
et du Val-de-Marne. Il y développe un projet intitulé « La danse, une fenêtre sur le monde », dont
l’ouverture est le maître-mot. Il continue, à côté de la création et de la diffusion de ses spectacles un travail de formation et de sensibilisation à la danse hiphop, en créant des rencontres originales
favorisant l’accès à l’art chorégraphique et le soutien aux équipes indépendantes.
En 2010, Mourad Merzouki crée Correria, second volet présenté conjointement à Agwa, qui plonge le
spectateur dans une course trépidante, frénétique, comme celle qui rythme nos vies. Le spectacle
fait le tour du monde : Japon, Corée, Canada, États-Unis, Europe, Australie...
Cette même année, le chorégraphe présente Boxe Boxe, création qui lui permet de renouer avec les
arts martiaux, sa formation initiale. Cette pièce est aussi l’opportunité d’explorer de nouveaux
territoires de recherches en s’entourant sur scène, du Quatuor à cordes Debussy. Présenté lors de la
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14ème Biennale de la Danse de Lyon en septembre 2010, ce nouveau spectacle reçoit un accueil très
chaleureux du public et des professionnels.
En mars 2011, dans le cadre des prestigieuses Nocturnes du vendredi au Louvre, le Centre
Chorégraphique de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig prend part aux soirées intitulées
« Combat ». Mourad Merzouki imagine des chorégraphies en échos aux sculptures, adaptées du
spectacle Boxe Boxe.
En 2012 deux nouvelles créations viennent enrichir le répertoire :
Yo Gee Ti : cette pièce franco-taïwanaise issue d’une collaboration avec le National Chiang Kai-Shek
Cultural Center (NTCH), est présentée en mars 2012 à Taipei et en première européenne en juin 2012
dans le cadre du Festival Montpellier Danse, pour lequel Mourad Merzouki a été nommé artiste
associé.
Käfig Brasil : la pièce est créée au Festival de Montpellier Danse 2012 et signe le retour des danseurs
brésiliens de Correria Agwa. Pour cette création, Mourad Merzouki a invité plusieurs chorégraphes
français et brésiliens, faisant se rejoindre ses amitiés artistiques.
Le 1er juin 2012, il se confronte aux œuvres du Musées des Beaux-Arts de Lyon pour une nouvelle
expérience.
En septembre 2012, Mourad Merzouki assume aux côtés de Dominique Hervieu la codirection
artistique du Défilé de la Biennale de la Danse de Lyon.
L’année 2013 marque la première édition du Festival Kalypso en Île-de-France, véritable vitrine de la
création chorégraphique contemporaine. Le festival accueille une vingtaine de compagnies dans
plusieurs lieux franciliens et réunit un public large autour de nombreuses rencontres, ateliers,
master-class, battle, etc.
En 2014, Mourad Merzouki reprend les chemins de la création avec Pixel. Pour ce projet, le
chorégraphe collabore avec Adrien Mondot et Claire Bardainne de la Compagnie AMCB, et s’oriente
vers les arts numériques.
Par le biais de projections lumineuses qui accompagnent les mouvements des danseurs, l’objectif est
de trouver le subtil équilibre entre réel et virtuel, énergie et poésie, fiction et prouesse technique
pour créer un spectacle à la croisée des arts.
Le CCN de Créteil est membre actif du réseau européen de danse urbaine 7Steps, qui porte une
réflexion collective autour des nouveaux enjeux pour le hip-hop. Une création chorégraphique
regroupant 10 danseurs issus des pays participants est prévue pour octobre 2014, sous la direction
artistique de Mourad Merzouki.
2014 est également une année de renouveau pour l’œuvre Récital :
- Lors d’une résidence à New Dehli, Mourad Merzouki transmet la pièce à des danseurs indiens ;
- 150 jeunes cristoliens s’emparent de la pièce tout au long de l’année pour présenter leur travail en
juin 2014 lors de Jour de Fête, événement participatif à Créteil
- L’œuvre, remontée pour 40 danseurs dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon en 2012, fait
l’objet d’une tournée dans plusieurs villes de France ; dans le cadre du projet « Kampus » mis en
oeuvre par Pôle Pik
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- Un projet de notation en système Laban est engagé sur la pièce : Récital est la première œuvre hiphop à faire l’objet d’une notation.
Collaborations artistiques
Parallèlement à ses créations, Mourad Merzouki est invité à collaborer avec d’autres artistes en
France et à l’étranger, contribuant ainsi au rayonnement international de la Compagnie Käfig.
En 1997, il collabore avec Josette Baïz et la compagnie « Place Blanche » sur la pièce Rendez-vous,
une chorégraphie aux côtés de quatre danseuses contemporaines.
En 1998, il met en scène Le cabaret urbain pour huit comédiens et quatre danseurs.
Claudia Stavisky, directrice artistique du Théâtre des Célestins de Lyon, l’invite en 2004 à mettre en
scène La cuisine d’Arnold Wesker, puis L’âge d’or de Georges Feydeau, en 2005.
Côté cinéma, il participe en 2004 au premier long métrage de Marc Jolivet, Concours de danse à
Piriac, en travaillant sur toutes les scènes de danse, chorégraphiant des comédiens, toute génération
confondue comme Ginette Garcin.
Il crée également en 2007 la chorégraphie des Quatre saisons avec le duo de patineurs artistiques
Nathalie Pechalat et Fabian Bourzat.
En 2009, il transmet une pièce du Répertoire de la Compagnie, Récital, aux danseurs chinois de la
Beijing Modern Dance Company.
La même année, Mourad Merzouki met en scène avec Jeannot Painchaud la création iD., dernière
production du Cirque Eloize, pour une première mondiale à Incheon en Corée.
Dans le même temps, il créé Des Chaussées, pour les danseurs du Junior Ballet contemporain du
Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris.
En janvier 2012, Mourad Merzouki est invité par Olivier Meyer pour la 20e édition du festival
Suresnes Cités Danse, aux côtés de Kader Attou, Sébastien Lefrançois et José Montalvo. Une soirée
anniversaire a mis à l’honneur des extraits de créations des chorégraphes, dont Boxe Boxe.
Fin 2013, Mourad Merzouki collabore avec la compagnie Norma Claire dans le cadre du 9 e Festival
« Rencontres de danses métisses » en Guyane pour des ateliers de création et de transmission
auprès de jeunes danseurs traditionnels amérindiens du village d’Awala-Yalimapo.
La Compagnie Adrien M / Claire B
Mobile, organique, éphémère, aléatoire, sensible : à la recherche d’un numérique vivant.
La compagnie Adrien M / Claire B travaille dans le champ des arts numériques et des arts vivants
depuis 2004. Elle crée des formes allant du spectacle aux expositions associant le réel et le virtuel,
avec comme spécificité le développement sur-mesure de ses propres outils informatiques. Elle met
l’humain et le corps au centre des enjeux technologiques et artistiques, utilisant les outils
d’aujourd’hui au service d’une poésie atemporelle, construisant et utilisant un langage visuel basé
sur le jeu et le plaisir comme support d’imaginaire. Son projet est porté par Adrien Mondot et Claire
Bardainne. La compagnie est installée sur la Presqu’île de Lyon où elle occupe un atelier de recherche
et de création.
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Un premier travail autour du jonglage permet de réaliser en 2003 une petite forme, Fausses Notes et
Chutes de Balles. Ce duo minimaliste pour un jongleur et un accordéoniste est une forme légère et
tout terrain. Permettant de s’affranchir de nombreuses contraintes de “la scène”, elle offre à la
compagnie la possibilité d’être présente dans l’espace public, dans le cadre de festivals de rue, de
nuits blanches, sur des places de marché ou dans des soirées incongrues... Convergence 1.0, lauréat
de Jeunes Talents Cirque en 2004, représente l’acte de naissance de la compagnie Adrien M qui
affirme alors ses axes de recherche : les arts vivants et les arts numériques. Ce spectacle s’impose
comme le manifeste de la démarche pluridisciplinaire de la compagnie car il est né, non pas de l’idée
de mêler jonglage et informatique, mais plutôt avec l’envie de mettre ces matières ancrées
profondément dans l’univers d’Adrien Mondot au service d’une création.
S’inscrivant dans la continuité des recherches liant informatique et jonglage initiées avec le spectacle
Convergence 1.0, reTime est une pièce courte qui vise à explorer de nouvelles matières visuelles.
Dans cette volonté de croisement des disciplines et d’expérimentations numériques, la compagnie
met en place des «laboratoires». Les modalités et les intervenants sont variables mais le but est
toujours identique : donner un cadre de travail et de recherche basé sur la rencontre artistique et
rendre possible l’exploration de matières hybrides. Cinématique, spectacle créé en janvier 2010, qui
a remporté en 2009 le Grand Prix du Centre des arts d’Enghien-les-Bains est une exploration
abstraite autour du mouvement, dans la lignée de ces recherches, à la croisée entre la danse, le
jonglage et le motion-design. Associée durant 3 saisons (2005-2008) au Manège de Reims, scène
nationale, la compagnie a mené entre 2009 et 2011 un parcours avec l’Hexagone, scène nationale de
Meylan. Au croisement des arts du cirque et des arts numériques, la recherche d’Adrien Mondot se
situe aussi en lien avec l’atelier « Arts-sciences » développé par la structure culturelle et le CEA.
En 2011, la compagnie devient Adrien M / Claire B et les créations sont désormais composées à
quatre mains avec Claire Bardainne, plasticienne, dans une complémentarité entre mouvement et
graphisme, conception informatique et construction de l’espace, approche intuitive et écriture
dramaturgique, toujours orientées par la recherche d’un numérique vivant. Aller au-delà de l’espace
du plateau et à la temporalité de la représentation est notamment un des axes forts de la
transformation de la compagnie. Il créent ensemble l’exposition XYZT, Les paysages abstraits, une
expérience plastique sensible mettant en jeu le corps du visiteur, se plaçant ainsi sur un territoire à la
frontière entre arts plastiques et arts vivants. Ils cosignent en décembre 2011 la création de la
conférence-spectacle Un point c’est tout à l’Hexagone SN de Meylan, où les fondations concrètes de
la recherche globale affleurent, matières premières irréductibles qui ont pour la compagnie
aujourd’hui valeur de manifeste. Ils conçoivent actuellement une prochaine pièce courte, nommée
Hakanaï, performance pour une danseuse et un volume d’images en mouvement (création 2013).
Adrien Mondot et Claire Bardainne mènent aujourd’hui ensemble la direction artistique et la gestion
de la compagnie.
eMotion
Dans le cadre de sa réflexion sur le mouvement et la chorégraphie d’objets, la compagnie développe
un outil d’expérimentation de relations entre des éléments virtuels et des données issues du monde
réel, inscrit au cœur et à l’amorce de chacune de ses créations et collaborations (Légendes de
Stéphanie Aubin, Ciels de Wajdi Mouawad, Grand Fracas issu de rien, création collective Théâtre du
Peuple). Baptisé « eMotion » (pour electronic Motion, mouvement électronique), l’objectif initial de
ce logiciel est d’explorer les interactions entre image et corps dans l’optique du spectacle vivant. Si le
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projet est issu des recherches sur le jonglage, il en dépasse largement les contours, mais hérite
cependant d’un rapport concret et sensible à la matière, au corps et au mouvement.
Toutes les images sont ainsi générées, calculées et projetées en direct pour offrir une synthèse
sensible, d’une présence palpable sur scène, selon une règle cruciale qui détermine toute la
programmation informatique : penser l’énergie qui anime les objets, plutôt que la forme extérieure
de leur mouvement.
Les mathématiques ou l’informatique deviennent ainsi les outils possibles d’une construction
poétique, déviés de leur utilité fonctionnelle, elles permettent la fabrication de nouveaux espaces
sensibles bien que synthétiques. Elles ouvrent les portes de l’imaginaire et le virtuel, dans sa
coïncidence avec le réel, délivre sa puissance d’évocation.
Axes essentiels de recherche
Le numérique bouleverse les écritures scéniques d’aujourd’hui, inscrivant l’immatériel au cœur de la
réflexion sur la matière, sur la scénographie, sur le corps, offrant une formidable opportunité de
travail sur l’imaginaire. Nous nous sentons explorateurs de ces nouveaux territoires, animés en
particulier par la recherche d’un numérique vivant, mobile, organique, éphémère, aléatoire, sensible.
Assemblages d’étoffe physique et de matière virtuelle, de corps en mouvement et d’objets de
lumière, les espaces et temps déployés dans nos créations se situent à la croisée entre actuel et
virtuel, entre imaginaire et réel. Dans une fine couche de coïncidence où la synthèse dialogue avec le
concret, et ouvre sur une forme revisitée de l’art vivant.
Un numérique sensible au service du spectacle vivant. Nous sommes plus que tout attachés à la force
de la présence vivante sur scène, à la notion de direct que nous tachons chaque jour de transposer
au médium numérique. Bien que synthétique, l’image créée par l’ordinateur réagit en temps réel, ses
algorithmes prenant en compte un flux déterminé de paramètres lui parvenant instantanément. En
aucun cas nous n’acceptons de jouer sur les rails rigides d’une vidéo défilant à un rythme imposé :
toutes les images sont générées, calculées et projetées en direct, la matière synthétique créée par
l’ordinateur devient ainsi un partenaire de jeu.
L’organisation de coïncidences. Nous cherchons à faire entrer le geste dans l’image, à rendre présent
le corps au sein même des images dans une relation de vraisemblance et de cohérence, à créer des
passerelles entre l’espace concret et l’espace virtuel, entre matières numériques et matières réelles.
Les images ne sont ainsi plus prisonnières de leurs écrans mais deviennent des imagesenvironnement, qui s’appuient sur des formes matérielles et architecturales, sur la scénographie
pour devenir extensions du réel.
Des modalités d’interactions pragmatiques au-delà du seul défi technique. C’est avant tout le travail
du plateau, d’improvisation, de structuration, de construction qui guide nos développements
logiciels et matériels. Nous utilisons ainsi des dispositifs de captations issus du domaine des jeux
vidéo (pour leur puissance de calcul et réactivité) combinés à un travail de marionnette virtuelle
(pour la valeur de l’intuition humaine et son imaginaire). Car c’est cette complémentarité des
dispositifs qui offre la plus grande souplesse et justesse de composition et permet de développer des
relations humain/virtuel qui dépassent le cadre du jeu vidéo.
Le recours au vécu inconscient du mouvement. Les algorithmes d’interactions alimentent un modèle
physique, de sorte qu’une fois les règles de ce monde virtuel définies, tous les éléments se
comportent suivant une cohérence logique, inspirée du monde réel. Les modélisations
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mathématiques et informatiques sont issues de l’observation de la «réalité». Et cet ancrage
fondamental dans le réel permet d’ouvrir un espace se comportant selon des règles physiques que
les sens reconnaissent, mais qui peut cependant jouer de ses règles immuables. Cette expérience
intime et inconsciente du mouvement convoque un espace imaginaire relié à l’humain, au sensible.
La notion d’écriture numérique et d’interprétation de partitions. Nous avons une approche musicale
de l’image, performée comme on interpréterait une musique avec un instrument. Et cet instrument,
logiciel, permet justement d’associer des possibilités d’écriture précise à une interprétation vivante.
Nous cherchons ainsi toujours à déterminer quelle est l’énergie qui anime les objets virtuels plutôt
que la forme extérieure de leur mouvement. Cette notion fondamentale dans la définition du
mouvement autorise une grande liberté d’interprétation de la partition, tant dans les périodes de
recherche et d’improvisation, que dans la représentation elle-même. La sensibilité de l’instant n’est
donc pas sacrifiée sur l’autel de la technique, et est intégrée dans le cahier des charges de conception
des outils d’écriture.
Adrien Mondot
Adrien Mondot est un artiste multidisciplinaire, informaticien et jongleur dont le travail explore et
interroge le mouvement, se situant au point d’intersection entre l’art du jonglage et l’innovation
informatique.
Initialement chercheur en informatique, il travaille pendant 3 années à l’Institut National de
Recherche en Informatique et Automatique de Grenoble où il s’applique à imaginer et concevoir de
nouveaux outils de création graphique s’affranchissant de la réalité. Durant cette période il
développe également des programmes pour différentes structures culturelles gérant les problèmes
d’anamorphoses complexes de projections d’images. Il découvre la danse en 2003 à l’invitation du
chorégraphe Yvann Alexandre, participant à la création collective Oz.
En 2004, il fonde la compagnie Adrien M, il s’agit alors pour lui de mêler étroitement les arts
numériques, sonores, le jonglage et le mouvement, explorant les liens entre innovation
technologique et création artistique. Avec ses spectacles, et s’appuyant sur les outils qu’il développe,
il s’affranchit des règles de l’apesanteur et du temps, brouille les pistes, se joue d’un art du cirque et
de l’informatique dans un jeu d’illusion magique, chorégraphique et poétique.
Il multiplie aussi les collaborations, notamment avec Kitsou Dubois, Stéphanie Aubin, Ez3kiel et au
sein de laboratoires de recherche indisciplinés qu’il organise régulièrement et qui lui permettent de
nourrir ses réflexions et ses travaux de recherche. Il a également participé au dernier spectacle de
Wajdi Mouawad, Ciels, créé en 2009 en Avignon. Lauréat de Jeunes Talents Cirque en 2004 avec le
projet Convergence 1.0, il a été soutenu par la SACD dans le cadre des « Numéros neufs » pour la
création du numéro issu de reTime, Kronoscop. Avec Cinématique, la compagnie Adrien M a
remporté le Grand Prix du jury dans le cadre de la compétition internationale « Danse et Nouvelles
Technologies » organisée par le festival Bains Numériques à Enghien-les-Bains en juin 2009. Il
rencontre Claire Bardainne en 2010 lors du Labo#5.
Claire Bardainne
Claire Bardainne est artiste plasticienne, scénographe et designer graphique, diplômée de l’École
Estienne et de l’ENSAD de Paris. Ses recherches visuelles se concentrent sur le lien entre signe,
espace et parcours, explorant les va-et-vient entre imaginaire et réalité.
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Entre 2001 et 2005, elle collabore à plusieurs projets liés à la mobilité urbaine : avec l’Atelier Ici
Même-Paris, et au sein du projet Troll mené par les architectes d’AWP, série de workshops qui
aboutit notamment à une performance nocturne avec le collectif Stalker à Rome en 2005. En 2004,
elle fonde à Paris avec Olivier Waissmann le Studio BW dont l’activité se concentre sur la création
d’identités visuelles, le graphisme d’exposition et le graphisme multimédia, en particulier dans le
domaine de la culture et de l’architecture. Dans le cadre du McLuhan Program in Culture and
Technology de l’Université de Toronto, elle obtient en 2007 une résidence où elle commence un
projet intitulé Wicklow, associant dessin, micro-édition et performances.
À partir de 2007, elle accompagne en tant que plasticienne, par un travail graphique et la création
d’images, les travaux théoriques de chercheurs en sociologie de l’imaginaire issus du Ceaq
(Sorbonne, Paris), laboratoire orienté sur les nouvelles formes de socialité et sur l’imaginaire
contemporain. Elle collabore notamment aux Cahiers européens de l’imaginaire (revue annuelle,
CNRS Editions) et a publié l’essai-livre d’art Récréations. Galaxies de l’imaginaire postmoderne, CNRS
Editions, Paris, 2009, avec Vincenzo Susca.
Elle rencontre Adrien Mondot lors de sa participation en février 2010 au Labo#5. Ils cosignent
l’œuvre numérique interactive Sens dessus dessous diffusée au Théâtre Auditorium de Poitiers
durant la saison 2010-2011.
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Travail préparatoire
Le spectacle Pixel est la croisée des disciplines, entre danse hip-hop, arts numériques et cirque.
Comme première approche, il est indiqué de s’intéresser aux différentes disciplines afin de
comprendre comment elles se nourrissent, échangent les unes avec les autres.
Le hip-hop : une danse en pleine évolution
Historique
Tout a commencé dans les années 70 à New-York. Pour lutter contre la violence des gangs, les jeunes
se regroupent, notamment sous l’impulsion d’Afrika Bambaataa, leader pacifique du mouvement
Zulu Nation. Son but : inciter les jeunes à se défier dans la musique et la danse plutôt que dans les
combats de rue. Selon Afrika Bambaataa, « La Zulu Nation n’est pas un gang. C’est une organisation
d’individus à la recherche de succès, de paix, de savoir, de sagesse, de compréhension et de bonne
conduite dans la vie ».
La France est l’un des pays qui fut le plus réceptif à cette nouvelle forme chorégraphique. Dans les
années 80, les danseurs hip-hop se déploient dans les rues, les quartiers ; les premiers « crew »
apparaissent. Un « crew » peut être défini comme un groupe, voire une famille. Ces jeunes danseurs
développent à leur façon ce langage importé des États-Unis et se l’approprient. C’est par le biais des
médias que le hip-hop va se populariser. Diffusé par les outils de la culture de masse que sont la
télévision et la radio, le hip-hop va peu à peu s’imposer et prouver qu’il n’est pas qu’une danse née
d’un mouvement social. Il bénéficie aujourd’hui de la reconnaissance politique et culturelle qu’il
mérite. S’il se crée toujours dans la rue, il bénéficie désormais d’endroits privilégiés tels que studios
professionnels, scènes nationales ou centres dramatiques et chorégraphiques nationaux.
Lexique de la danse hip hop
Le lexique du hip hop est très riche. Il comprend de nombreuses figures nées aux États-Unis et qui
ont voyagé partout dans le monde. Le hip-hop s’est construit un répertoire au même titre que la
danse classique, même s’il ne s’est jamais académisé. Quelques termes appartenant au lexique de la
danse hip-hop :
Smurf : signifie « schtroumpf », car les danseurs portaient des gants blancs, comme les célèbres
héros de la BD (du belge Peyo).
Wave : littéralement, il s’agit d’une « ondulation » qui parcourt le corps de haut en bas ou de bas en
haut, de façon latérale ou d’avant en arrière. Elle peut se pratiquer au sol ou debout.
L’Égyptien : le danseur imite les fresques égyptiennes, il a les coudes et les poignets cassés, et avance
en imitant les représentations picturales ou sculpturales des pharaons.
Coupole : dite aussi « toupie » ou « moulin à vent », cette figure consiste en une projection des
jambes dans l’air, écartées et en rotation, où le danseur prend appui et de l’élan à partir du dos.
Le Thomas : le principe est le même que celui du cheval d’arçon, sauf que la figure s’effectue au sol,
le bassin ne touchant jamais celui-ci.
Head spin : signifiant littéralement « tour sur la tête », c’est un mouvement de rotation où seul le
crâne est en contact avec le sol.
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Le scorpion : le danseur tourne et avance uniquement en appui sur les deux bras pliés.
Du hip-hop de rue au hip-hop sur scène
La danse hip-hop bénéficie aujourd’hui d’une véritable reconnaissance. Ainsi, en septembre 2008, et
pour la première fois, un chorégraphe hip-hop a été nommé à la tête d’un Centre Chorégraphique
National. Il s’agit de Kader Attou, qui a succédé à Régine Chopinot au CCN de La Rochelle. En
septembre 2009, c’est au tour du chorégraphe Mourad Merzouki de succéder à José Montalvo et
Dominique Hervieu à la direction du CCN de Créteil.
Aujourd’hui, les grandes salles n’ont plus peur de programmer des spectacles de hip-hop ; au
contraire, cette danse attire toutes les générations. Elle a fini par s’intégrer en une trentaine
d’années, laissant derrière elle tous les clichés misérabilistes qui ont pu lui coller à la peau.
La danse hip-hop aujourd’hui
Loin de rester enfermé dans sa propre discipline, le hip-hop a su s’ouvrir à d’autres formes de danses,
et notamment la danse contemporaine. Il s’agit pour les chorégraphes d’échanger leur langage,
d’ouvrir leur univers à celui de l’autre, et de se nourrir de ses différences
Le hip-hop a toujours été une danse plutôt pudique : fuyant la nudité, le sexe et le contact des corps,
elle était une danse individuelle au sein d’un groupe. Pourtant, aujourd’hui, sous l’influence de la
danse contemporaine, les corps tendent à se rapprocher ; le contact s’est fait entre les disciplines et
entre les corps.
Aujourd’hui, le hip-hop continue à explorer de nouveaux territoires et à se développer à l’étranger. Il
s’ouvre toujours plus aux autres styles de danses, désireux de s’enrichir, d’évoluer et de s’implanter
d’avantage dans le paysage chorégraphique international.
Extrait du dossier thématique réalisé par la Maison de la Danse de Lyon
L’art numérique, un art multiple
Selon l’encyclopédie Universalis, On désigne par « art numérique » tout art réalisé à l'aide de
dispositifs numériques – ordinateurs, interfaces et réseaux. Cette définition reste technique et
générique. Elle englobe les multiples appellations désignant des genres particuliers de l'art
numérique, comme l'art virtuel, l'art en réseau, le cyberart, etc. Historiquement, elle succède, sans les
rendre obsolètes, aux appellations précédentes d'« art à l'ordinateur » et d'« art informatique »,
toutes deux confondues dans les expressions computer art ou encore « art électronique ». Alors que la
première appellation insistait sur la machine-ordinateur, la seconde faisait plutôt référence à la
science en plein développement sous-tendant cette technologie : l'informatique (computer science).
Cette dernière met l'accent sur l'extension de la technologie numérique à la quasi-totalité des
activités techniques humaines. Il n'y a toutefois pas de contradiction entre ces trois termes. Entre les
œuvres à l'ordinateur des années 1960 et les œuvres numériques du début du xxie siècle, on ne relève
pas de différence radicale, mais l'évolution de la technologie a contribué à la naissance de nouveaux
types d'œuvres et de nouveaux modes de réception artistique.
Réservée dès la fin des années 1950 à la musique et aux arts visuels, qui ont été les premiers à utiliser
l'ordinateur, la technologie numérique a pénétré peu à peu toutes les formes d'art traditionnelles : le
cinéma, la vidéo et la télévision, la littérature (poésie et roman) et, récemment, les arts du spectacle
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vivant ainsi que tous ceux qui sont spécifiques du numérique. De sorte que toute vision succincte de
l'art numérique ne peut qu'être incomplète. Nous laisserons de côté ici la musique et la littérature, qui
demandent d'être traités à part, quoique l'on retrouve en chacune d'elles des traits esthétiques
communs à l'ensemble des arts numériques.
Maurice Benayoun, artiste plasticien en art numérique et théoricien français a lui aussi tenté de
définir cette discipline :
« L’art numérique qui ne serait qu’une économie serait un art moins que moyen pour détourner
l’expression de Bourdieu.
L’art numérique qui ne serait qu’immatériel redeviendrait une tentative désespérée pour mimer le
concept ou simuler le réel la matière en moins.
L’art numérique qui ne serait qu’interactif ne serait qu’un interrupteur de plaisir, un jeu le ludique en
moins.
L’art numérique qui ne serait qu’immersif toucherait seulement les sens qui auraient aimé qu’on leur
parle.
La plus grande réussite de l’art numérique serait probablement celle qui en tirerait les leçons pour
tenter de changer le monde, rien qu’un peu mais à propos, au moins dans les têtes.
Le numérique dans l’art n’est pas un implant binaire et alternatif.
L’art dans le numérique, c’est ce qui reste quand on a coupé le courant. ».
Cette tentative de définition de Maurice Benayoun donne à elle seule la difficulté de tenter de
« positionner » l’art et la création numérique dans une société où de plus en plus de choses
deviennent, elles-mêmes numériques et génèrent des comportements, des usages liés à son
omniprésence.
D’ailleurs, cette seule appellation permet de circonscrire le territoire d’action qui inclue tout autant,
vidéo-art, art sur ordinateur, art nouvelles technologies, art médiatique, net art, bio-art. Être un peu
partout deviendrait-il alors synonyme d’être nulle part ?
Cette tentative doit alors s’accompagner d’une nécessaire prise en compte d’une inscription
historique, avec les initiateurs « sans le courant », comme Marcel Duchamps ou l’ensemble du
mouvement DADA, suivi du courant Bauhaus et les indispensables adeptes du mouvement Fluxus
sans omettre Messieurs John Cage et Joseph Beys. Mais cela impose d’inscrire les incontournables
visionnaires comme Nicolas Schöffer, Bill Viola, Nam June Paik suivis par les premiers artistes
programmeurs comme John Maeda, David Rockeby. […]
La création numérique est un art d’hybridation qui semble positionner le corps au centre de son
questionnement. Il s’inscrit dans des bouleversements en termes de production, de représentation
et de vision du monde. Il tente d’instaurer de nouveaux rapports entre l’art, la culture et la
technologie à l’âge des industries numériques mondialisées. Les artistes dans un jeu de
détournements ludiques, nous permettent de réfléchir, de réagir, en proposant des alternatives
vitales à des pensées de plus en plus uniques. L’artiste propose des enjeux (en jeux) de pensée, au
même titre que le philosophe. Ces instants de mise en distance deviennent indispensables pour ne
pas se noyer dans l’instantanéité, piège d’un présent sans passé, ni futur.
(Source : http://lieumultiple.org/163/tentative-de-definition-de-l%E2%80%99art-numerique/)
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On pourra demander aux élèves de chercher des œuvres d’art numérique. La diversité des œuvres
soumises mettront en évidence les multiples champs d’application et la difficulté à en donner une
définition.
L’influence de la technologie sur le mouvement a très tôt bouleversée le genre chorégraphique et a
suivi les nombreuses avancées dans le domaine.
Voici quelques ressources vidéo sur le site internet numeridanse.tv, permettant d’illustrer cette
évolution :
Danses serpentines – Loïe Füller
Sanctum – Alwin nikolaïs
Solo– philippe Découflé
Après la représentation
Remémorations et impressions
Pour commencer le travail de remémoration du spectacle, demander aux élèves, au choix, de dresser
une liste de mots qui évoquent le spectacle ou de faire un croquis rapide représentant ce qu’ils ont
retenu ou ce qui les a particulièrement marqués. On met ensuite en commun ces éléments pour les
classer. On peut ainsi établir plusieurs catégories : ce qui appartient à la scénographie, ce qui
s’apparente à une narration, ce qui exprime une émotion ou un sentiment éprouvé grâce au
spectacle, ce qui constitue un jugement ou une interrogation à propos de celui-ci. Ce travail va servir
de matériau aux propositions d’activités suivantes.
Décrire et analyser la scénographie
Les mots et les croquis évoquant la scénographie sont rassemblés dans un carnet collectif qui prend
en compte la diversité des perceptions des élèves. À chaque page, un élève fait apparaître ce qui
relève de la description de l’espace scénique, puis ce que cela évoque pour lui. On tente ensuite, à
l’oral, à partir de ce carnet, de mettre en évidence quelques éléments-clés de la scénographie du
spectacle et d’en faire apparaître les enjeux.
On pourra formuler des hypothèses de sens.
À partir de la liste de mots initiale et des croquis, demander aux élèves de raconter le moment ou
l’histoire qui les a touchés dans ce spectacle. On inscrit ces textes de manière chronologique dans un
cahier qui sera une narration à plusieurs voix de Pixel.
Ce travail d’écriture peut aussi prendre la forme de textes poétiques qui utiliseront les mots de la
liste initiale comme déclencheurs et seront eux aussi rassemblés dans le cahier.
Reprendre enfin cette narration, collectivement, de manière à dégager quelques enjeux et
hypothèses de lecture du spectacle.
Critique
Rédiger une critique de Pixel à partir des éléments suivants
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Le titre
On peut simplement donner le titre de la pièce et le nom du metteur en scène. On peut aussi essayer
de trouver un titre accrocheur, avec un jeu de mots, par exemple.
L’accroche
Juste après le titre, on rédige quelques phrases (deux ou trois maximum) qui vont donner envie au
lecteur de lire la suite. On peut y parler d’un élément particulièrement intéressant, ou se contenter
de résumer ce qu’on va développer ensuite.
La mise en contexte
Il s’agit de présenter de manière synthétique le contexte de la pièce. Pour cela, on va essayer de
répondre aux questions suivantes:
- Qui ? Le nom de la compagnie qui a fait le spectacle / le nom des chorégraphes, concepteurs… / à
qui s’adresse le spectacle (enfants, adultes)...
- Quoi ? C’est une pièce de théâtre / le titre du spectacle / le type de théâtre (comédie, tragédie,
pièce pour enfants...)
- Où ? Le lieu où le spectacle est présenté.
- Quand ? Les dates de présentation du spectacle / si le spectacle a déjà été créé avant et qu’il s’agit
d’une reprise, tu peux parler du moment quand la pièce a été jouée pour la première fois, etc.
Description de « l’histoire »
Ici, on va donner les informations essentielles sur le contenu, afin de permettre au lecteur de savoir
de quoi on parle. Cette partie est plus ou moins détaillée selon qu’on considère que le public connaît
le spectacle ou non.
Description et opinion
Décrire un ou plusieurs éléments : le texte (si cela n’a pas déjà été fait), le décor, les costumes, la
musique, la lumière,...
Choisir des éléments qui nous ont marqué.
Donner son avis : cela était-il réussi / décevant ? Avez-vous été touché? Ces éléments vous ont-ils
semblé pertinents / efficaces ?
-
Justifier son opinion.
-
On peut avoir beaucoup aimé certains éléments et moins d’autres.
Conclusion
Une ou deux phrases résumant l’appréciation globale du spectacle.
Pour aller plus loin
Il est possible de télécharger le logiciel eMotion développé par Adrien Mondot sur le site Intenet
http://www.am-cb.net/emotion. Il fonctionne sur OS X.
Vous pouvez le télécharger et explorer quelques possibilités du logiciel. Un tutoriel est disponible sur
http://www.vimeo.com/1008937
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Conseils bibliographiques
Les créations en images :
Des extraits vidéo des spectacles ainsi que des documentaires sur le travail de Mourad
Merzouki sont disponibles sur le Channel Numéridanse du CCN à l’adresse suivante :
http://www.numeridanse.tv/fr/channels/CCNCreteil/
La danse hip-hop :
-
BAZIN Hugues, La culture hip hop, Desclée de Brouwer, Paris, 1995
-
S. H. FERNANDO Jr, The New Beats : culture, musique et attitudes du hip-hop, Kargo, Paris,
2000
-
MOISE Claudine, Danseurs du défi, rencontre avec le hip-hop, Indigène éditions, Montpellier,
1999
-
NINI Soraya, BOUDJELLAL Farid, Hip-hop, lexique illustré de danse hip-hop, éd. Z’éditions,
Nice, 1996
L’art numérique :
-
COUCHOT Edmond, Norbert Hilliaire, L'art numérique, Paris, Flammarion, 2003
-
FOREST Fred, Art et Internet, éd. Cercle d'art, 2008
-
DE MÈREDIEU Florence, Arts et nouvelles technologies, Paris, Larousse, 2003
-
PAUL Christiane, L'Art numérique, Thames & Hudson, 2004
-
BALPE Jean Pierre, L'art a-t-il besoin du numérique?, Lavoisier, 2006
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