ENPC BAEP1 2011 - SEANCE 6 [Mode de compatibilité]
Transcription
ENPC BAEP1 2011 - SEANCE 6 [Mode de compatibilité]
Béton armé et précontraint I MODELES BIELLES-TIRANTS Jean Marc JAEGER Setec TPI E.N.P.C. module B.A.E.P.1 ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 1 Sommaire 15.1 - Introduction 15.2 - Régions B de type Bernoulli et D de type discontinuité 15.3 - Équilibre général – Efforts aux frontières d’une région 15.4 - Régions de discontinuité 15.5 - Conception des modèles bielles et tirants 15.6 – Exemple d’un modèle bielles et tirants 15.7 - Eurocodes ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 2 15.1 MODELES BIELLES-TIRANTS - Introduction • Modèle du treillis de Ritter Mörsch (1899) Ce modèle ne peut représenter que les zones de structure ou le principe de Bernoulli s ’applique. • Modèle « bielles et tirants » de l’Eurocode 2 Ce modèle propose une généralisation de l ’analogie du treillis permettant l ’étude de l’ensemble de la structure en béton armé (y compris les zones de discontinuité ). ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 3 Généralités Un modèle en treillis de type Ritter-Mörsch est traditionnellement utilisé pour expliquer le transfert des efforts dans une poutre en béton armé soumise à des forces concentrées. z θ α Cette méthode date de la fin du siècle dernier (Ritter, 1899 et Mörsch, 1902), elle modélise l’ensemble de la poutre par un réseau de bielles de béton comprimé, avec des diagonales inclinées d’un angle θ=45°, et de tirants représentant les aciers transversaux et les aciers longitudinaux inférieurs. L’analyse avec modèle bielles et tirants fait l’objet du §5.6.4 du chapitre 5.6 « Analyse plastique » de la norme NF EN 1992-1-1. Ce modèle propose une généralisation de l ’analogie du treillis permettant l ’étude de l ’ensemble de la structure en béton armé y compris l’étude des régions de discontinuité où le principe de Bernoulli ne s’applique pas (appuis, voisinage de charges concentrées, discontinuité géométriques). L’article [1] du Dr Ing. Jörg Sclaich PCI journal (Prestressed Concrete Institute) Mai, juin 1987 vol. 32 n°3 pose les bases de cette méthode. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 4 15.1 MODELES BIELLES-TIRANTS – Principe général • Structure en béton, Transport des charges par des flux de contraintes de compression distribués et interconnectés avec des zones tendues. • Modèle « bielles-tirants » Le modèle concentre les flux en : - barres comprimées (béton),BIELLES - barres tendues (acier), TIRANTS et les rejoint par des NŒUDS ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 5 Principes généraux du modèle bielles et tirant La norme NF EN 1992-1-1 définit les principes généraux comme suit: «La modélisation par bielles et tirants consiste à définir des bielles, qui représentent des zones où transitent les contraintes de compression, des tirants, qui représentent les armatures, et des nœuds, qui assurent leur liaison. Il convient de déterminer les efforts dans ces éléments de telle sorte qu'à l'étatlimite ultime, ils continuent à équilibrer les charges appliquées ». Un modèle bielles et tirants d’une partie ou de l’ensemble de la structure doit être en équilibre. « Une modélisation par bielles et tirants peut être utilisée pour le dimensionnement à l'ELU des régions sans discontinuité (état fissuré des poutres et des dalles) ainsi que pour le dimensionnement à l'ELU et la définition des dispositions constructives des régions de discontinuité ». Une région de discontinuité est une région ou le principe de conservation des sections planes ne s’applique plus. « Des modèles bielles-tirants adaptés peuvent être définis par exemple à partir des isostatiques de contrainte et des répartitions de contraintes obtenues en application de la théorie de l'élasticité linéaire, ou bien encore, ils peuvent être obtenus en appliquant la méthode basée sur le cheminement des charges. Tous les modèles bielles-tirants peuvent par ailleurs être optimisés en faisant appel à des critères d'énergie». Il existe plusieurs modèles pour une même situation. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 6 15.2 MODELE BIELLES-TIRANTS : Régions B et D Régions B: Les régions de la structure ou l ’hypothèse de Bernoulli d ’une distribution plane des déformations élémentaires est acceptable. Régions D: Les régions ou la distribution des déformations est non linéaire telles que : - les zones d’appui, - les zones d ’application de forces concentrées, - les zones de discontinuité géométrique (encastrement, corbeau,…) - les ouvertures. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 7 Régions de discontinuité – définition géométrique L’article en référence [1] distingue, dans une structure en béton armé deux types de régions, les régions de type B ou le principe de Bernoulli s’applique et les régions de type D ou régions de discontinuité où ce principe ne s’applique pas. L’hypothèse de Bernoulli s’exprime comme suit : «Lorsqu’une poutre est soumise à des actions qui la déforment, les sections droites se gauchissent mais deux sections droites voisines restent superposables entre elles après déformation ». Cette hypothèse doit être associée au principe de St Venant qui s’ énonce ainsi : «Les effets locaux créés par l ’application d ’une charge sur la structure se régularisent dans des régions qui sont suffisamment loin du point d ’application de la charge». Les calculs usuels de béton armé se font dans les zones où les contraintes sont régularisées. Les régions D correspondent aux zones où il existe une distribution non-linéaire des déformations relatives : zones d’appui, zones d’ application de forces concentrées et zones de discontinuité géométrique. La norme précise : «En général, les régions de discontinuité s'étendent jusqu'à une distance h de la discontinuité (h hauteur de la section de l'élément)», tel que représenté ci-dessus. L’étude de ces régions de discontinuité, par exemple nœud d’encastrement d’une poutre sur un poteau, n’était pas normalisée auparavant, chacun appliquait des « règles de l’art » plus ou moins correctement. La méthode bielles et tirants de la norme NF EN 1992-1-1 apporte une réponse rigoureuse à l’étude de ces régions. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 8 15.3 MODELE BIELLES-TIRANTS : Equilibre général • Une analyse structurelle d ’ensemble préalable est nécessaire pour obtenir : - les réactions d ’appui, - les sollicitations dans les régions B et aux limites des régions D. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 9 Etude des régions D – Efforts appliqués La construction du modèle bielles et tirant d’une région de discontinuité passe par la détermination des efforts appliqués soit directement sur la région en question, soit aux frontières de cette région. Ces efforts sont soit des réactions d’appui, soit des efforts extérieurs, soit des efforts internes béton armé résultant des sollicitations appliqués au droit d’une frontière avec une région de type B. Dans ce dernier cas les calculs usuels de béton armé s’appliquent (c’est une région type B) et nous donnent la résultante des contraintes de compression et sa position ainsi que la résultante des tractions dans les aciers passifs et sa position. Le torseur global des efforts appliqués sur le modèle bielles et tirant doit être en équilibre, cela implique une analyse structurelle d’ensemble préalable, pour la combinaison ELU considérée, qui donne les réactions d’appui et les sollicitations internes dans chaque section droite. Il y aura un modèle bielles et tirants particulier associé à chaque combinaison considérée. Ce modèle n’est pas unique. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 10 15.4 THEOREMES DE LA PLASTICITE • Théorème de la BORNE INFERIEURE Un champs de contrainte qui satisfait les conditions d ’équilibre et qui ne dépasse les critères limites en aucun point donne une estimation de la borne inférieure de la capacité élasto-plastique parfaite des matériaux. • Attention : le béton est loin d ’être un matériau élasto-plastique parfait ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 11 Bases théoriques de la méthode bielles et tirants Les hypothèses de construction d’un modèle bielles et tirants sont : équilibre de la région étudiée, résistance du béton tendu négligée, forces axiales dans les bielles et tirants, forces extérieures appliquées aux nœuds. Les BIELLES comprimées remplissent deux fonctions : membrure comprimée qui résiste à des efforts de flexion, diagonale comprimée qui transfert l ’effort tranchant. les diagonales sont généralement orientées parallèlement à la direction présumée des fissures. Les TIRANTS correspondent aux aciers longitudinaux tendus, aux étriers et à tous les renforcements d ’acier. Les dispositions assurant l ’ANCRAGE des aciers doivent être impérativement mises en œuvre. Si ces dispositions ne sont pas correctes la sécurité attendue ne sera pas atteinte. La base théorique de la méthode BIELLES et TIRANTS est le théorème de la borne inférieure (plasticité). Ce théorème nous indique que si nous trouvons un modèle respectant l’équilibre général et les critères limites alors nous sommes en sécurité vis-à-vis de la rupture (il existe au moins un chemin possible). Le béton a cependant une capacité limitée à subir des déformations plastiques. La norme NF EN 1992-1-1 limite le taux de compression des bielles et définit les principes de construction des modèles. L ’orientation des bielles doit être aussi proche que possible de l ’orientation des flux de compression initiaux (élastiques). L ’orientation des bielles conditionne directement leur taux de compression et l ’importance du ferraillage. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 12 15.5 MODELE BIELLES-TIRANTS : Noeuds • Les NŒUDS correspondent aux points de convergence des BIELLES comprimées et des TIRANTS tendus. C compression T traction Différents types de nœuds : CCC CCT CTT TTT ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 13 Géométrie des nœuds de jonction Les nœuds assurent la jonction des bielles et des tirants. Dans le cas classique d’un modèle en treillis, trois barres arrivent à un nœud. La norme distingue trois type de nœuds selon la nature des efforts qui convergent vers le nœud: - le nœud de type CCC soumis à compression sans tirant, c’est le cas par exemple de l’appui intermédiaire d’une poutre continue (deux bielles inclinées et une réaction d’appui), - le nœud de type CCT soumis à compression et à traction avec armature dans une direction, c’est le cas par exemple de l’appui de rive d’une poutre (une bielle inclinée, un tirant correspondant aux armatures longitudinales et une réaction d’appui), - le nœud de type CTT soumis à compression et à traction avec armatures dans deux directions c’est le cas par exemple de la zone d’encastrement d’une poutre dans un poteau (une bielles inclinée et deux tirants). Un nœud de jonction n’est pas ponctuel, chacune des facettes supportant une compression amenée par une bielle sera caractérisée par une surface d’appui de cette bielle sur le nœud. La surface d’appui des deux nœuds d’about d’une bielle donnée conditionnera les dimensions transversales de cette bielle. La contrainte de compression des bielles de béton sera plus ou moins limitée selon le type de nœud. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 14 15.5 MODELE BIELLES-TIRANTS : Conception du modèle • Analyse du cheminement des charges • Les charges appliquées d ’un coté trouvent leur « équivalent » de l ’autre coté ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 15 Conception d’un modèle bielles et tirants : méthode du cheminement des charges La norme NF EN 1992-1-1 indique (§5.6.4 (5)) que « Des modèles bielles-tirants adaptés peuvent être définis par exemple à partir des isostatiques de contrainte et des répartitions de contraintes obtenues en application de la théorie de l'élasticité linéaire, ou bien encore, ils peuvent être obtenus en appliquant la méthode basée sur le cheminement des charges». La méthode basée sur le cheminement des charges consiste à identifier, dans un premier temps, tous les efforts appliqués aux frontières de la région à modéliser. Ces efforts peuvent être des résultantes d’états de contrainte interne, par exemple résultante des contraintes de compression équilibrées par le béton, résultante des contraintes de traction équilibrées par les aciers passifs au droit d’une section frontière avec une zone B, peuvent être des résultantes de réaction d’appui ou des résultantes des efforts extérieurs appliqués à la région. Dans un second temps il s’agit de relier l’ensemble de ces efforts par des bielles qui concentrent le cheminement des flux de compression et par des tirants qui concentrent les tractions le long des armatures qui seront effectivement mises en œuvre, en s’éloignant le moins possible des trajectoires données par l’élasticité. Dans l’exemple représenté ci-dessus, l’équilibre global de la région donne les réactions d’appui A et B et la charge uniformément appliquée en partie haute de cette région est décomposée en deux résultantes de même valeur, les lignes d’action de ces deux résultantes ont une position précise. Le modèle se construit naturellement, la seule question concerne la position de la bielle horizontale médiane. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 16 15.5 MODELE BIELLES-TIRANTS : Conception du modèle • Analyse aux Éléments Finis • Un calcul préalable aux éléments finis donne la direction des contraintes principales de compression et de traction. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 17 Conception du modèle bielles et tirants – isostatiques de contraintes La seconde méthode recommandée par la norme consiste à effectuer un calcul en élasticité linéaire pour déterminer la trajectoire des isostatiques de contrainte. Les isostatiques sont les courbes en tout point parallèles aux directions principales des contraintes. Une analyse aux éléments finis permet de les représenter. Le tracé des bielles doit suivre autant que se peut la trajectoire des contraintes principales de compression et les tirants équilibrent les tractions des zones tendues. Le tirant est positionné au plus bas de la zone tendue pour limiter l’ouverture des fissures en surface et augmenter son efficacité selon les principes de base du béton armé. L’angle d’inclinaison des bielles peut être limité comme dans le cas des bielles inclinées dans une poutre (cf § 6.2.3 (2)). La meilleure solution est en général obtenue avec une analyse mixte combinant les deux méthodes précédentes : un modèle ELFI et une réflexion sur le cheminement des charges. Tous les modèles bielles et tirants peuvent par ailleurs être optimisés en faisant appel à des critères d'énergie. La méthode est basée sur une compréhension du fonctionnement structurel en béton armé. Elle est itérative et graphique. Elle permet de définir les bonnes dispositions pratiques des armatures: par exemple dans le nœud d’encastrement d’une poutre sur un poteau les armatures hautes de la poutre (chapeaux) doivent se recouvrir avec les armatures tendues du poteau. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 18 15.5 MODELE BIELLES-TIRANTS : Conception nœuds/bielles Nœud CCC Conditionné par les dimensions de l’appui et par l’inclinaison des deux bielles. Nœud CCT Conditionné par les dimensions de l’appui et par l’inclinaison de la bielle. Nœud CTT Bielle Conditionné par l’orientation des armatures et leur rayon de courbure Conditionnée par le dessin de chaque nœud. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 19 Dessin des nœuds et des bielles Les deux méthodes exposées ci-dessus donnent la conception d’ensemble du modèle bielles et tirants, il faut ensuite positionner plus précisément les nœuds et les axes des tirants et des bielles. L’axe de chaque tirant est placé au barycentre des armatures qui équilibrent l’effort de traction. L’axe de chaque bielle est déterminé par le dessin des deux nœuds de jonction d’about. Pour des nœuds de type CCC ou CCT le dessin de ces nœuds est en général conditionné par une des facettes supportant une compression. Par exemple dans le cas du nœud CCC représenté ci-dessus les dimensions de l’appui intermédiaire (largeur de l’appareil d’appui, largeur du poteau) fixent la base du triangle; les deux autres cotés sont, dans la mesure du possible, perpendiculaires à l’axe des bielles. Cette clause fixe la géométrie du modèle. Pour un nœud de type CTT la largeur de la facette comprimée est déterminée par le rayon de courbure de l’acier, celui-ci doit être tel que la contrainte de compression qu’exerce l’armature sur le béton soit admissible. D’une manière générale la largeur des facettes comprimées doit être telle que les contraintes sur les nœuds et dans les bielles soient admissibles (cf. clauses de la norme NF EN 1992-1-1). La bielle s’appuie sur les deux facettes des nœuds de jonction, sa largeur moyenne pourrait être la demi somme des largeurs des deux facettes mais cette bielle va s’épanouir. A cet épanouissement (bulbe de diffusion) va correspondre un ferraillage dit de « tirant secondaires» présenté en page 29. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 20 15.6 EXEMPLE DE MODELE BIELLES ET TIRANTS Etude de la console courte supportant les poutres de pont roulant du projet ITER PF Coils. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 21 Etape 1 : Définition de la région à étudier Etape 2 : Equilibre d’ensemble FEd h Position des armatures Région D h h Hauteur de béton comprimée αd Région B Nst Nc ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 22 Etape 3 : Construction du modèle filaire Etape 4 : Géométrie des nœuds de jonction, bielles FEd FEd Nœud CTT Nœud CCT Nœud CCC Nst Nc Nst Nc ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 23 Etape 5 : Justifications selon NF EN 1992-1-1 JUSTIFICATION D'UN CORBEAU PONCTUEL selon NF EN 1992-1-1 - Annexe J § J.3 Test DONNEES Géométrie Largeur Hauteur Profondeur CDG aciers sup Hauteur utile Largeur nœud A RESULTATS L H b z d a1(B) 0,600 1,000 0,600 0,080 0,920 0,150 m m m m m m fck γc fcd fyk γs fyd 45 1,50 30,0 500 1,15 434,8 MPa Matériaux Béton Acier Charge appliquée Effort vertical Effort horizontal Point d'application Largeur de l'appui Profondeur de l'appui Appui souple ? Fed Hed ac a1(A) b(A) Poids propre du béton Masse volumique ρ Coefficient ELU γG SETEC TPI 28/11/11 2 162,00 0,00 0,300 0,350 0,350 non 25,0 1,00 MPa MPa MPa kN kN m m m kN/m3 1. Critères de validité oui 1<tanθ<2.5 oui ac <z0 2. Bielle Inclinaison Hauteur L moyenne Effort repris σ moyen 67,11 0,999 0,437 2 357 11,36 deg m m kN MPa 3. Nœud supérieur (A) 17,65 σRd,1 17,50 σRd,2 20,91 σRd,max MPa MPa MPa 4. Nœud inférieur (B) 24,12 σRd 24,60 σRd,max MPa MPa 5. Tirant principal Effort repris 916 Section mini 21,08 TIRANTS SECONDAIRES kN cm² Direction longitudinale Discontinuité partielle 0,600 bef 320 Effort T Direction transversale Discontinuité partielle 0,600 bef 245 Effort T Aciers sup. mis en place 29,46 cm² Corbeau EC2 m kN m kN Cadres horizontaux 7,37 A min /élément 29,46 A s à répartir cm² cm² Cadres verticaux A min /élément A s à répartir 5,73 cm² cm² Epingles transversales 11,29 A s à répartir cm² v. 1.0 ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 24 15.7 MODELE BIELLES-TIRANTS : Résistances de calcul • Contraintes limites EC2 §6.5 pour les BIELLES • Contraintes limites EC2 §6.5 pour les TIRANTS fyd = fyk/γs ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 25 Critères de vérification des bielles (§6.5.2) La résistance de calcul d’une bielle de béton est limitée à une valeur notée σRd,max celle-ci dépend de l’état de contrainte transversal par rapport à l’axe de la bielle. Dans une région où règnent des contraintes de compression transversales ou bien où ne règne aucune contrainte transversale : σRd,max = fcd. Dans une région où règnent des contraintes de traction transversale, c’est-à-dire une région caractérisée par des fissures parallèles aux bielles : σRd,max = 0,6 ν’fcd (avec ν’ = (1-fck/250)). Critères de vérification des tirants (§6.5.3) La résistance de calcul des tirants transversaux et celle des armatures est limitée à fyd = fyk/γs . Les tirants doivent être ancrés convenablement dans les nœuds. Des dispositions spécifiques sont prévues pour les nœuds de concentration d’efforts. ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 26 15.7 MODELE BIELLES-TIRANTS : Eurocode • Contraintes limites EC2 §6.5 pour les NOEUDS σ Rd ,max = k1ν ' f cd σ Rd , max = k 2ν ' f cd σ Rd ,max = k 3ν ' f cd f ck ν ' = 1 − 250 k 1= 1 k 2 = 0,85 k3 = 0,75 ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 27 Critères de vérification des nœuds (§6.5.4) Les efforts agissant dans les nœuds doivent s'équilibrer. On doit notamment tenir compte des efforts transversaux de traction perpendiculaires au plan du nœud. Le dimensionnement des nœuds de concentration d'effort et les dispositions constructives correspondantes sont déterminants pour l'établissement de la capacité résistante. Les nœuds de concentration d'effort peuvent apparaître par exemple là où sont appliquées des charges ponctuelles, au droit des appuis, dans les parties courbes des armatures et enfin dans les jonctions et angles des éléments. Les valeurs de calcul des contraintes de compression à l'intérieur des nœuds peuvent être déterminées de la manière suivante : - nœuds de type CCC : σRd,max = k1 ν’ fcd avec k1 = 1.00, - nœuds de type CCT : σRd,max = k2 ν’ fcd avec k2 = 0.85, - nœuds de type CTT : σRd,max = k3 ν’ fcd avec k3 = 0.75, avec ν’= (1-fck/250). ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 28 15.7 MODELE BIELLES-TIRANTS : Eurocode • Tirants secondaires : reprise des efforts de traction dans un champ de contraintes de compression avec armatures réparties b≤H Pour les zones de discontinuité totale b > H 2 2 Pour les zones de discontinuité partielle T= 1 b−a F 4 b a) Discontinuité partielle T= 1 a 1 − 0 , 7 4 H F a) Discontinuité totale ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 29 Tirants secondaires Au droit d’un nœud de jonction l’effort de compression véhiculé par une bielle se resserre sur la facette d’appui du nœud. Entre les deux nœuds de jonction cet effort va s’épanouir d’autant plus librement qu’il sera en pleine masse du béton (on parle d’un bulbe de diffusion). La dimension transversale de cet épanouissement (largeur de la bielle) est plafonnée par la norme à une valeur notée bef. Un modèle bielles et tirants dans cette zone d’épanouissement montre la nécessité de placer des armatures dites de « tirants secondaires ». Ces armatures requises pour équilibrer les forces au nœud peuvent être réparties sur une certaine longueur le long de la bielle. La norme distingue deux cas: a) Discontinuité partielle: une région de type B, où les contraintes sont régularisées, existe entre les deux zones d’about ou l’effort de compression F s’épanouit. C’est par exemple le cas d’un poteau de largeur b soumis haut et bas à deux efforts F concentrés sur une largeur d’appui a, b) Discontinuité totale: ou l’effort F s’épanouit librement entre les deux abouts, c’est par exemple le cas d’un massif de dimensions transversales larges par rapport au bulbe de diffusion des compressions qui s’exercent de par et d’autre du massif. Les armatures de « tirants secondaires » sont réparties sur la zone où les isostatiques de compression sont courbes. L'effort de traction T à équilibrer par ces tirants est obtenu au moyen des expressions données ci-dessus pour chacun des deux cas a) et b). ENPC – Module BAEP1 – Séance 6 30