Il faut déposer sa candidature le plus tôt possible

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Il faut déposer sa candidature le plus tôt possible
POINT DE MIRE
«Il faut déposer sa candidature
le plus tôt possible»
Les uns ont quarante postes à occuper chaque année, les autres seulement quatre. Comment
procèdent-ils au choix? Ulrich Bürgi, médecin-chef du département de médecine interne à l’Hôpital de
l’Ile à Berne et son remplaçant Martin Perrig ainsi que Marco Negri, médecin-chef du service de médecine à l’hôpital de Frutigen, nous parlent de leur pratique en matière d’engagement du personnel.
L’interview écrite avec Ulrich Bürgi, Martin Perrig et Marco Negri a été menée par Catherine Aeschbacher,
rédactrice en chef du Journal ASMAC
Est-ce que toutes ces candidatures atterrissent chez vous?
Combien de postes avez-vous
à occuper chaque année?
gagement à temps partiel et tenons en
plus notre propre cabinet.
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: Le House
Staff de la médecine interne de la clinique
de médecine générale interne (KAIM) a
un total de 69 postes de médecins-assistants et 19 postes de chefs de clinique à
occuper qui sont engagés dans différents
services, aussi bien en médecine générale
interne que dans les cliniques de médecine interne spécialisées de l’Hôpital de
l’Ile. Les médecins-assistantes et médecins-assistants sont en général engagés
pour une durée de deux ans avec la possibilité de prolonger l’engagement d’une
année. Les chefs de clinique sont quant
à eux engagés pour six ans. Environ
40 médecins-assistants ainsi qu’environ
deux à quatre chefs de clinique sont
engagés chaque année.
Combien de candidatures
recevez-vous en moyenne
pour un poste vacant?
Marco Negri: Nous avons quatre postes
de médecins-assistants au service de médecine. Comme l’engagement dure en
général une année, nous engageons donc
chaque année quatre personnes. Une comédecin-chef et un co-médecin-chef me
soutiennent pour la direction du service.
Nous n’avons cependant tous qu’un en20
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Ulrich Bürgi/Martin Perrig: Le choix
des nouveaux médecins-assistants est effectué une année avant leur engagement.
Notre expérience montre que la possibilité
d’effectuer la formation postgraduée pour
l’obtention du titre de spécialiste en médecine interne dans un environnement
universitaire au House Staff de la médecine interne KAIM rencontre un grand
intérêt. Nous recevons en moyenne environ 15 candidatures spontanées par
mois, sans devoir publier d’annonce.
Nous disposons généralement aussi de
suffisamment de candidatures écrites lors
de départs subits.
Marco Negri: Nous recevons toujours
des candidatures spontanées en cours
d’année. Il y a souvent aussi des étudiants
effectuant leur année à option qui cherchent un poste chez nous. Nous pouvons
donc occuper les postes à repourvoir sans
mise au concours.
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: Environ
80 % des candidatures écrites sont directement adressées au directeur du KAIM.
C’est donc principalement lui qui procède
à l’examen et à l’évaluation des dossiers.
En plus de cela, il y a des médecins-assistants disposant de connaissances spéciales ou d’expérience dans le domaine de la
recherche, issus de cliniques spécialisées,
qui sont directement admis au House
Staff pour compléter la formation postgraduée clinique.
Marco Negri: Tous les dossiers de candidature me sont directement adressés ou
transmis. Si nous avons un poste vacant
correspondant et qu’un engagement
paraît possible sur la base du dossier de
candidature, j’invite le candidat pour un
entretien personnel avec participation à
une visite du médecin-chef.
Quel rôle joue le service
du personnel?
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: Le service
du personnel ne participe pas au choix
des médecins-assistants intéressés.
Marco Negri: Le service du personnel
m’apporte un soutien administratif (invitations aux entretiens, rédaction des
contrats).
Etes-vous seul à décider
d’un engagement?
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: La décision
concernant un engagement est prise en
commun au sein de l’équipe (avec deux
médecins cadres et la gestionnaire du
No 2 Mars 2008
POINT DE MIRE
House Staff) après l’entretien personnel
avec le candidat.
Marco Negri: Si le candidat reste intéressé par le poste après l’entretien personnel,
je décide personnellement, éventuellement en accord avec la co-médecin-chef
INFORMATIONS
SUR LA PERSONNE
Ulrich Bürgi
Prof. Dr méd., FHM en médecine interne, FMH en endocrinologie/diabétologie. Né en 1946, écoles et études
de médecine à Berne. Formation postgraduée, chef de clinique et recherche aux hôpitaux de la Boston University,
de la Harvard Medical School, à l’Hôpital Universitaire de
Genève et à l’Hôpital de l’Ile à Berne. 1991–2000 médecinchef et professeur au département d’endocrinologie/diabétologie, Hôpital de l’Ile à Berne, depuis 2001 professeur ordinaire et directeur de la clinique de médecine interne générale de l’Hôpital de l’Ile à Berne.
INFORMATIONS
SUR LA PERSONNE
Martin Perrig
ou le co-médecin-chef, respectivement les
médecins-chefs des autres disciplines.
L’engagement formel dans le contrat de
travail est cependant effectué par le directeur de l’hôpital.
Selon quels critères
décidez-vous?
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: La complexité des pathologies et la collaboration
interdisciplinaire intense exigent de la
part des médecins-assistants de bonnes
bases en matière de jugement clinique et
de prise de mesures thérapeutiques, ainsi
que de l’expérience dans le domaine de
l’organisation d’un département. Nous
engageons donc en principe uniquement
des médecins-assistants avec deux ans
(exceptionnellement une année) d’expérience clinique en médecine interne.
Les médecins-assistants avec expérience
dans le domaine de la recherche et avec
activité académique sont admis en priorité. A cela s’ajoutent les certificats, les
références orales et les éventuels stages
pratiques en tant qu’étudiant qui influencent l’évaluation d’un candidat
dans notre clinique.
jouent donc que rarement un rôle. Les
critères purement professionnels ne
peuvent être évalués que de manière
restreinte sur la base des résultats
d’examens. L’intuition joue donc probablement pour les deux parties un rôle
important après la visite et l’entretien personnel. Un critère très important pour
moi est la disponibilité du candidat à contribuer, dans notre petit établissement, au
service commun de tous les départements.
Les candidats qui sont intéressés par une
rotation interne dans différents départements sont si possible pris en priorité afin
d’assurer une certaine continuité. Les médecins qui effectuent la rotation, aussi
nommée «FMH-Frutigen», de deux ans et
demi en chirurgie-orthopédie, médecine
et gynécologie-obstétrique sont souvent
de futurs médecins généralistes. Nos
anciens assistants nous donnent ainsi
quasiment toujours un bon feed-back
de leur temps de formation chez nous,
même encore après l’ouverture de leur
cabinet.
Quelles recommandations
donnez-vous à d’éventuels
candidat(e)s?
Dr méd., FMH en médecine interne.
Né en 1963, écoles à Brigue. Etudes
et diplôme en pédagogie curative
clinique, Université de Fribourg. Etudes de médecine et
formation postgraduée pour devenir médecin spécialiste à
Berne. 2000–2006 chef de clinique à la clinique de médecine interne générale à l’Hôpital de l’Ile à Berne. Depuis
2007 médecin-chef suppléant. 2006–2007 diplôme d’études
approfondies Master of Medical Education, Université de
Berne.
Marco Negri: Comme déjà mentionné,
les candidats participent à une visite du
médecin-chef. Cela leur donne une idée
du travail dans notre service et leur
permet d’autre part de s’entretenir de
manière informelle avec les médecinsassistants en poste. J’évite cependant à
tout prix de «questionner» les candidats
pendant la visite, mais j’essaie par contre
de les faire participer un peu et d’observer
leur comportement. Après la visite a lieu
un entretien personnel avec le candidat.
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: L’objectif
premier de la formation postgraduée
devrait être l’obtention d’un titre de spécialiste en médecine interne. Les candidates et candidats qui disposent, au moment
de leur engagement, d’une année voire
deux ans d’expérience clinique en médecine interne et qui sont disposés à suivre
des patients présentant des pathologies
complexes en collaboration étroite avec
les spécialistes ont de grandes chances
d’être engagés.
INFORMATIONS
SUR LA PERSONNE
Quels facteurs non professionnels jouent un rôle?
Marco Negri: Nous attribuons nos postes
un à deux ans avant le début de l’engagement prévu. Ceci vaut probablement
aussi pour la plupart des autres établissements. Les personnes intéressées devraient donc si possible déposer leur candidature à temps. Comme il y a toujours
des vacances à court terme, nous leur
recommandons d’au moins déposer un
dossier de candidature pour leur «poste
de rêve» avec une adresse de contact
actuelle, même en l’absence de disponibilité. Ces derniers temps je reçois
d’ailleurs de plus en plus de dossiers de
candidatures élaborés avec beaucoup de
soin, trop de soin à mon avis.
Marco Negri
Dr méd., FMH en médecine interne.
Né en 1956, écoles et études de médecine à Berne, examen fédéral en
1981. Formation postgraduée à l’origine pour l’obtention
du titre FMH en médecine générale dans le cadre du programme bernois, chef de clinique en médecine interne
à l’hôpital d’Interlaken, depuis 1991 médecin adjoint à
l’hôpital de Frutigen avec activité en cabinet, depuis 2002
médecin-chef du département de médecine interne. Intérêts
particuliers: médecine de premier recours en cabinet et à
l’hôpital, bedside teaching, diagnostic par ultrasons.
No 2 Mars 2008
Ulrich Bürgi/Martin Perrig: A part les
facteurs susmentionnés, la décision est
souvent influencée par des caractéristiques complémentaires, telles que la
capacité de s’exprimer, la façon de répondre et de réagir à des questions spécifiques et l’attitude en matière d’éthique
médicale, pour autant qu’il soit possible
de l’évaluer dans le cadre de l’entretien.
Marco Negri: Notre hôpital est souvent
le premier emploi après l’examen fédéral, les références de postes précédents ne
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