Un institut de recherche sur les matières premières voit le jour

Date: 19.12.2014
Genève
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Parution: 6x/semaine
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Un institut de recherche sur
les matières premières voit le jour
UNIVERSITÉ «Renforcer la position de Genève sur la scène internationale dans le
négoce de matières premières», un objectif qui questionne l'indépendance de l'Uni.
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«L'université adhère à ce projet car elle se préoccupe du négoce du point de vue académique. Il n'y a donc aucune
raison de croire que les résultats des recherches ne seront pas scientifiques», explique le recteur. JPDS
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FLORIAN ERARD
de matières premières» ou encore de
L'université de Genève (Unige) a an- «fournir une base solide pour la prise
noncé hier la création d'un institut de décision dans le secteur public et
suisse de recherche sur les matières privé». Alexandre Epalle, secrétaire
premières (SRIC). Il s'intègrera à la général adjoint chargé des questions
faculté d'économie et de manage- économiques au DSE, justifie le proment, qui propose déjà une maîtrise jet: «Il y a beaucoup d'acteurs du néen commerce international, finance- goce à Genève, il devenait alors nécesment des matières premières et saire de compléter cet écosystème
transport maritime ainsi qu'une for- avec le volet de la recherche jusqu'à
mation continue en négoce des ma- maintenant inexistant.»
tières premières, deux formations
Du côté de la Déclaration de Berne
qui demandent aux candidats d'être (DB), l'annonce inquiète: «Il serait reengagés par une entreprise de négo- grettable que cet institut serve à la
ce. Soutenu par le Département fédé- production d'études complaisantes»,
ral des affaires étrangères (DFAE) et réagit Géraldine Viret, responsable
le Département genevois de la sécu- médias de la DB. Qu'attendre du SRIC
rité et de l'économie (DSE), cet insti- au vu du contexte de vives critiques à
tut sera constitué de six professeurs,
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francs provenant de l'Unige. Une
partie des revenus liés à la formation
existante (maîtrise et formation
continue) en négoce des matières
premières soutiendra le projet. Et le
reste? Le financement proviendra
aussi des «organes qui seront intéressés par les études que mèneront
les chercheurs», explique Jean-Dominique Vassalli, recteur de l'université et membre du conseil de fondation
du
SRIC.
Quid
de
l'indépendance de l'aima mater? «Le
financement ne remet pas en cause
la scientificité des travaux. Luniver-
sité adhère à ce projet car elle se
préoccupe du négoce du point de
vue académique. Il n'y a donc aucune
raison de croire que les résultats des
cinq experts et d'une équipe opéra- l'égard du négoce de matières pre- recherches ne seront pas scientimières?
«Nous
espérons
que
les
retionnelle. Particularité du projet:
fiques», ajoute M. Vassalli. Quels sed'importants acteurs suisses du né- présentants des instances publiques ront alors les garde-fous? «L'institut
goce international de matières pre- sauront rester vigilants, que l'institut est indépendant: un comité scientimières, soit l'Association suisse du ne servira pas juste à améliorer l'ima- fique a été constitué, nous publiege des négociants et qu'il pourra ana-
négoce et du transport maritime lyser les problèmes posés par le sec- rons dans des revues scientifiques in(STSA), l'Association suisse des négoteur.» À ce propos, Bernard Morard,
sont partenaires du projet et membre du conseil de fondation du
et directeur du master en négomembres du conseil de fondation SRIC
ce, affirme que l'institut proposera un
qu'ils occupent aux trois quarts.
regard critique grâce à l'apport d'une
professeure spécialiste des questions
«Compléter l'écosystème»
de responsabilité sociale des entreHormis la production scientifique,
prises.
les buts affichés sont de «renforcer la
Pour l'heure, l'institut bénéficie
position de Genève sur la scène interd'un
capital de départ de 50 000
nationale dans le domaine du négoce
ciants en café (SCTA) et Swisscontact,
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ternationales et nous avons le
libre-choix des programmes de recherche», énumère M. Morard avant
d'expliquer que les partenaires privés
servaient de source d'informations
sinon inaccessibles. Swisscontact et
la STSA n'ont pas répondu, la STCA a
quant à elle refusé de communiquer
sur le sujet.
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