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Week-end 20-22 novembre 2009 • Métro 16 spécial enfants Le visage de la pauvreté, CATHERINE GIROUARD [email protected] Notre journaliste revient d’un séjour au Honduras. REPORTAGE. Honduras, 3 sep- tembre. Dans la petite école d’une communauté ethnique vivant dans une montagne reculée de l’est du pays, une centaine d’enfants attendent impatiemment, pêle-mêle, qu’on leur donne leur repas quotidien. Un petit garçon, pieds nus, se fraye un chemin, réussit à voler un petit pain dans un grand panier et se sauve pour l’engloutir. Un autre, son assiette vide dans les mains, attend silencieusement son tour. Une fillette demande du lait, une autre court parmi les écoliers. «Pour plusieurs enfants ici, ce repas sera le seul qu’ils auront dans la journée, explique Hetze Tosta, responsable des relations avec les médias du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Honduras. Pour d’autres, grâce à ce repas, ils en auront eu deux aujourd’hui au lieu d’un seul.» Au Honduras, les deux tiers des familles vivent dans la pauvreté. Et des 7 millions de Honduriens, 3,3 millions ont moins de 15 ans. Les enfants sont donc nombreux à souffrir de cette réalité. C’est pourquoi le PAM, chapeauté par les Nations unies, est très actif au Honduras depuis 1999. Aujourd’hui, quelque 400 000 enfants dans 34 départements à travers le pays reçoivent un repas par jour. A A uthentik Meubles L’école buissonnière bien populaire 66 % Au Honduras, 66 % des familles vivent dans la pauvreté. Et des 7 millions de Honduriens, 3,3 millions ont moins de 15 ans. Combattre un problème pour lutter contre un autre Cette initiative d’alimentation scolaire n’a, par ailleurs, pas uniquement pour but de nourrir des bouches. «La faim, c’est un problème qui en engendre beaucoup d’autres», affirme Mme Tosta, ancienne journaliste hondurienne qui, en réalisant l’ampleur du problème dans son pays, a finalement décidé de se joindre au PAM il y a quelques années. Le PAM a en effet été mis sur pied pour attirer et garder les enfants à l’école en comblant des besoins primaires que les parents peinent à combler eux-mêmes. On combat un problème en luttant contre un autre : on cherche à diminuer la faim pour ainsi réussir à garder les enfants à l’école et les rendre plus aptes à apprendre. Le bien-fondé de ce programme est d’ailleurs reconnu par le Canada, qui est un partenaire important du PAM au Honduras. Par le biais de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), le Canada a investi 2 M$ l’an dernier et 2 M$ encore cette année dans cette initiative d’alimentation scolaire. Même si l’école est obligatoire pour les enfants de 13 ans et moins au Honduras, plusieurs parents n’envoient pas leurs enfants à l’école aujourd’hui. En 2005, quelque 125 000 enfants de 7 à 12 ans ne recevaient encore aucune forme d’instruction, selon l’Institut national des statistiques. En parcourant le pays, on ne peut que faire ce constat. À l’heure où ils devraient être en classe, un grand nombre d’enfants de tous âges jouent aux abords des routes, vendent de l’eau, des fruits ou des bonbons aux passants, ou mendient dans les grands centres. Malgré cela, les informations officielles affirment que le Honduras pourrait atteindre les Objectifs du millénaire en ce qui concerne l’éducation primaire universelle d’ici 2015. Le programme Éducation pour tous, en place au Honduras depuis maintenant cinq ans et auquel le Canada accorde une aide financière, travaille en ce sens. Beaucoup de chemin à faire Mais pourquoi ne pas envoyer son enfant à l’école quand celle-ci est gratuite? «Pour un paysan qui a passé sa vie à labourer sa terre, à se faire un peu d’argent comme il peut et à entretenir sa maison, tout ce que ses enfants ont besoin de savoir dans la vie, c’est à faire la même chose», explique Salvador Sanchez, un Hondurien qui a pour sa part eu la chance d’aller à l’école. Un grand travail de sensi- Prix fous! 1499 $ mitée! Quantité li CATHERINE GIROUARD/MÉTRO Voir la pauvreté dans les yeux d’un enfant... Au Honduras, comme chez nous, la pauvreté est bien présente, mais a un visage différent. Ici comme ailleurs, on tente de réduire ce phénomène en misant sur l’éducation. Portrait de la situation au Honduras, où la pauvreté est plus qu’évidente, et au Québec, où elle se fait plus sournoise... 1 JOUR SEULEMENT Dimanche le 22 novembre de 11 h à 17 h Rég. 3800$ Payez dans 1 an ! 1750, boul Le Corbusier, Laval 1 877 341-0777 (À côté du concessionnaire Chrysler) 35678_1120 Montmorency Afin d’inciter les parents à envoyer leurs enfants à l’école, le Programme Alimentaire Mondial sert un repas par jour à des milliers d’enfants au Honduras. bilisation à l’importance de l’éducation reste donc à faire au Honduras. Un travail de longue haleine auprès d’une population dont 45 % des habitants vivent avec moins de 1 $US par jour. «Difficile de penser plus loin que le repas du soir ou du lendemain avec si peu de moyens», fait remarquer Salvador. Quelques chiffres sont toutefois encourageants pour le PAM. Avant 2005, dans la région de Copan, on comptait environ 45 000 à 50 000 en fants fréquentant les 72 écoles publiques, selon le maire de la région. Or, maintenant que le PAM est actif dans 70 de ces écoles (les deux autres étant autosuffisantes), le nombre d’enfants les fréquentant tourne autour de 80 000. Ce reportage a été possible grâce a une bourse de l’ACDI-ACJ. Deux pays, deux 3,3 M REPORTAGE. Montréal, 18 novembre. À l’école primaire Saint-Rémi, à Montréal-Nord, les quelque 230 enfants qui viennent déjeuner au Club des petits déjeuners tous les matins animent bruyamment une petite salle. Une jeune fille réussit à rejoindre ses amis à une table, un bagel au fromage, un kiwi et un verre de lait sur son plateau. Son voisin, qui n’a pas enlevé son manteau, plus gros que lui, a déjà terminé son déjeuner et rigole avec un autre garçon. Bien que la pauvreté soit moins visible dans notre pays qu’au Honduras, elle est malheureusement une réalité ici aussi. En 2008, selon le rapport En 2006, plus de 3,3 millions de Canadiens vivaient dans la pauvreté. Celle-ci sévit davantage dans certains groupes, comme les femmes et les enfants. sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada de Campagne 2000, 760 000 enfants, soit près d’un enfant sur 9, vivaient dans la pauvreté. Deux pays, deux réalités, un problème similaire. Des besoins grandissants Un problème qui se reflète entre autres dans la demande
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