CRIC 30 (2006-2007)
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C.R.I.C. N° 30 (2006-2007) PA R L E M E N T WA L L O N S ESSI ON 2006-20 07 COMPTE RENDU INTÉGRAL Voir CRAC N° 30 (2006-2007) Séance publique de Commission * Commission de l’Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole Mardi 5 décembre 2006 * Application de l’art. 17, § 5, du Règlement du Parlement wallon. SOMMAIRE Questions orales ............................................................................................................... Question orale de Mme Cassart-Mailleux à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «le Plan de Gestion durable de l’azote en agriculture» Orateurs : M. le Président, Mme Cassart-Mailleux, M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme .................................... Question orale de M. Stoffels à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «les nuisances sonores aux abords du circuit de Spa-Francorchamps» Orateurs : M. le Président, M. Stoffels, M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme .......................................................... Interpellation .................................................................................................................... Interpellation de M. Meureau à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «la concrétisation d’un Agenda 21 local en Région wallonne» Orateurs : Mme la Présidente, M. Meureau, M. Le Président, Mme CassartMailleux, M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme ................................................................................................. Question orale (Suite) ...................................................................................................... Question orale de M. Borsus à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «le Code forestier» Orateurs : M. le Président, M. Borsus, M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme .......................................................... Liste des abréviations courantes ...................................................................................... P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 3 3 5 8 8 10 10 12 COMMISSION DE L’ENVIRONNEMENT, DES RESSOURCES NATURELLES, DU TOURISME, DE LA RURALITÉ ET DE LA POLITIQUE AGRICOLE Présidence de M. Robert Meureau, Président. La séance faisant l’objet d’un compte rendu intégral commence à 12 heures 07 minutes. M. le Président. – Nous abordons à présent les questions orales et les interpellations inscrites à l’ordre du jour. QUESTIONS ORALES QUESTION ORALE DE Mme CASSART-MAILLEUX À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME, SUR «LE PLAN DE GESTION DURABLE DE L’AZOTE EN AGRICULTURE» M. le Président. – L’ordre du jour appelle la question de Mme Cassart-Mailleux à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «le Plan de Gestion durable de l’azote en agriculture». La parole est à Mme Cassart-Mailleux pour poser sa question. Mme Cassart-Mailleux (MR). – Le Plan de Gestion durable de l’azote en agriculture (PGDA) doit proème chainement passer en 3 lecture. Je ne puis que vous encourager à poursuivre le travail, étant donné que les nouvelles règles devraient normalement s’appliquer à partir de janvier 2007, soit d’ici quelques jours. À ce titre, Inter-Environnement Wallonie a livré une lecture pour le moins sévère des nouvelles dispositions et a notamment relevé que ce projet, je cite, «constitue une régression importante de la protection des eaux souterraines, principalement en zones vulnérables» et de ce fait, donne, je cite à nouveau, «pour message aux agriculteurs que le développement des élevages en Région Wallonne est plus que jamais possible alors même que rien ne démontre que l’on peut gérer l’incidence des effluents produits actuellement». Dès lors, Monsieur le Ministre, voici les quelques questions que je me posais. Pourriez-vous nous donner votre position par rapport à ces critiques ? Précédemment, vous avez précisé que les agriculteurs souhaitant épandre plus d’azote que ce qui leur est autorisé ne pourront le faire que sur dérogation spécifique. Pouvez-vous nous préciser les démarches particulières qu’ils devront entreprendre ? Quelles seront les contraintes supplémentaires qui leur seront exigées ? Vous avez également précisé qu’ils feront l’objet d’encadrement et de contrôle individuel, qu’en sera-t-il exactement ? Est-il exact qu’il sera interdit d’étendre tout fertilisant à action lente, tel que le fumier et le compost, sur sol gelé dans les zones vulnérables, comme c’est déjà le cas pour les fertilisants à action rapide comme le lisier, le purin et le fumier mou ? Quelle est la motivation de cette réglementation ? M. le Président. – La parole est à M. le Ministre. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Le nouveau PGDA, en accord avec la Commission européenne, n’entrera pas en vigueur le 1er janvier 2007 mais probablement dans le courant du 1er trimestre de cette même année, en même temps d’ailleurs que les nouvelles zones vulnérables et que les nouvelles modalités de dérogation, ce qui me semble assez cohérent, vous l’aurez bien compris. Vous avez abordé le rapport d’Inter-Environnement Wallonie, au sujet du PGDA. Ce rapport a été diffusé suite à la concertation que nous avions eue et a suscité de nombreuses réactions, dont la vôtre. Il est important de souligner que la Commission qui suit notre dossier depuis quelques années, vu les difficultés que nous avons pu rencontrer, le connaît extrêmement bien, et que le rapport de l’IEW n’a en rien altéré la position ou le jugement que pouvait avoir la Commission sur le PGDA Personnellement, je trouve et je dis avec beaucoup de retenue et de diplomatie – je l’ai dit avec d’autres termes aux personnes concernées –, que ce genre d’attitude et de comportement, celui de sortir d’une concertation à un moment donné et d’envoyer directement à la Commission toute une série d’éléments, sans même prévenir, alors que nous avons des réunions de concertation très régulières avec InterEnvironnement, je trouve la méthode pour le moins particulière. Je n’en dirai pas plus, mais vous aurez bien compris que ce n’est pas acceptable. De plus, cette attitude affaiblit l’aspect de concertation ainsi P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 3 que la confiance qui peut aussi exister par rapport à l’ensemble d’un dossier aussi important que celui-là. Par ailleurs, je crois également qu’il y a un réel problème de compréhension et d’interprétation, autant la qualité de l’associatif environnemental, et particulièrement celle de l’IEW en termes de qualité technique n’est certainement pas à remettre en cause, autant dans ce dossier il y a eu des problèmes d’interprétation, de traduction de l’ensemble des éléments, puisque si certaines normes relatives à la fertilisation organique augmentent, comme l’a souligné InterEnvironnement, ce qu’elle a oublié de souligner, c’est qu’il y en avait d’autres et, de façon significative, qui baissaient. Je vais d’ailleurs donner toute une série d’exemples pour le souligner. Premièrement, et il n’est quand même pas des moindres, c’est que la surface agricole utile en zone vulnérable passe de 23,5 % à 54,4 %, on fait donc plus que de doubler cette surface agricole utile en zone vulnérable. Deuxièmement, la norme d’épandage d’azote organique en cultures passe de 120 à 115 kilos par hectare sur plus de 75 % de cette même surface agricole utile. Troisièmement, de nouvelles contraintes ont fait leur apparition en zone vulnérable, à savoir que les périodes d’interdiction des épandages ou les restrictions associées, y compris sur les pentes, ont nettement augmenté ; le couvert hivernal sur de nombreuses terres en zone vulnérable est imposé, il y a également des restrictions des périodes de labour des prairies en zone vulnérable, etc. Je ne vais pas vous citer l’ensemble des éléments pour vous montrer qu’au travers de ce plan qui a été déposé, et qui a maintenant été approuvé, il y a énormément de nouvelles exigences et de nouvelles normes environnementales, et c’est bien normal. En ce qui concerne l’aspect contrôle, il y a d’une part les contrôles obligatoires en zone vulnérable une fois l’an, et il y a aussi les contrôles aléatoires en dehors des zones vulnérables, qui eux concernent de 3 à 5 % des agriculteurs. Donc, le contrôle existe, il sera bien exercé, et les sanctions seront appliquées en fonction du ou des faits délictueux reprochés. Mais dire qu’il n’y aura pas de contrôle – cela ne s’adresse pas à vous, vous l’aurez compris – ce n’est pas connaître l’arsenal qui existe en Région wallonne. D’autre part, je crois, et je l’ai dit à plusieurs reprises, qu’au-delà de l’aspect superficie agricole, nouvelles normes revues et corrigées, objectifs de réduction des nitrates, sanctions, qu’elles soient financière ou autre, il y a aussi et surtout, et j’y crois encore davantage, parce que cela a fait ses preuves, c’est Nitrawal, c’est l’aspect accompagnement et encadrement, pour faire en sorte que les agriculteurs 4 concernés puissent être aidés pour atteindre ces objectifs dans notre Région. Vous aurez bien compris que, sans vouloir rentrer dans les détails des mesures et des normes qui ont été prises, puisque tout cela a déjà été largement débattu, la Commission a veillé à ce que nous ayons un plan qui tienne la route pour les prochaines années, et je crois que l’on est arrivé à quelque chose qui est équilibré – même si je n’aime pas ce terme-là au niveau environnemental – et qui en tout cas dispose des atouts nécessaires pour atteindre les objectifs souhaités. Au-delà de cela, pour conclure, je demanderai à chacun des intervenants, lors des concertations, qu’il veuille bien s’en tenir à une méthode de travail précise, tout en ayant une confiance envers les uns et les autres. De plus, et surtout, qu’ils aient une traduction intellectuellement honnête de l’ensemble des mesures qui sont prises et de ne pas prendre un prisme particulier des mesures qui n’iraient pas dans le sens souhaité, alors que d’autres mesures les compensent largement. Parce que croire que la Région wallonne au niveau environnemental et particulièrement dans le secteur agricole pourra atteindre ces objectifs, uniquement à coups de déclarations dans la presse ou à coups d’invectives, je ne crois pas que ce soit la bonne méthode, et en tout cas, ce n’est pas celle que j’ai retenue. M. le Président. – La parole est à Mme CassartMailleux. Mme Cassart-Mailleux (MR). – Merci, Monsieur le Ministre, pour l’honnêteté et la transparence que vous avez eu sur ce dossier. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Je déplore vivement la manière dont InterEnvironnement est intervenu, alors même que les négociations ne sont pas encore terminées. Il y a une chose que je voudrais vous demander, cela concerne ma dernière question relative à l’interdiction d’étendre tout fertilisant, je pense que vous n’y avez pas répondu, ou que je ne l’ai pas entendu, dès lors, Monsieur le Ministre, puis-je peut-être avoir une copie de votre réponse, ainsi je serai plus éclairée par rapport à cela. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Certainement Madame la Députée, il n’y a pas de problème. P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 QUESTION ORALE DE M. STOFFELS À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME, SUR «LES NUISANCES SONORES AUX ABORDS DU CIRCUIT DE SPA-FRANCORCHAMPS» M. le Président. – L’ordre du jour appelle la question orale de M. Stoffels à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «les nuisances sonores aux abords du circuit de Spa-Francorchamps». La parole est à M. Stoffels pour poser sa question. M. Stoffels (PS). – Il s’agit d’une question orale inscrite à l’ordre du jour de la précédente séance, mais qui avait été reportée afin de permettre au Ministre de prendre connaissance du texte modifié, étant donné que de nouvelles données, qui n’étaient pas en ma possession au moment du dépôt de la question initiale, étaient apparues. Certains se sont inquiétés des nuisances sonores générées par les pistes d’atterrissages et de décollages d’avions et ont même réussi à ce que la Région wallonne s’y intéresse et y apporte des solutions. Pour ma part, j’essaye de faire pareil en ce qui concerne les nuisances sonores générées par les activités du circuit de Spa-Francorchamps. Il s’agit là d’une démarche constructive, relayant les inquiétudes de l’asbl «Sourdine», qui vise à améliorer les infrastructures du circuit et les activités qui s’y développent, tout en respectant l’aspect environnemental et la santé des riverains. L’objectif de l’asbl «Sourdine», qui a été fondée en avril 2004, est de mettre sur pied, en collaboration avec les autorités compétentes et dans un esprit de bon voisinage, un règlement concernant les heures d’occupation du circuit visant à réduire, dans les limites acceptables, les nuisances sonores que subissent les riverains du circuit. Ils proposent dès lors d’élaborer ce règlement, dans un esprit de conciliation, sur base d’une étude d’incidences objective des nuisances sonores subies, tout en s’inspirant des réglementations existantes élaborées pour d’autres sites, tels que le circuit de Zolder ou le Hockenheimring en Allemagne. Pour être clair, l’asbl ne remet pas en question le déroulement des grands événements sportifs tels que la F1, les 24h de Spa, le Ferrari Days, la Fun Cup, etc., pour lesquels ils acceptent explicitement qu’ils amènent leur lot de nuisances difficilement évitables. Néanmoins, il faut tout de même savoir qu’au moins 19 compétitions nationales ou internationales sont organisées chaque année sur le circuit. Dès lors, ces riverains focalisent leur demande sur les courses de moindre importance qui se déroulent en semaine, le week-end, en soirée ou même en nocturne, et qui provoquent ainsi des nuisances en permanence alors qu’un règlement intelligent et respectueux permettrait de concilier les activités développées sur le circuit et les attentes légitimes des riverains, sans que ceux-ci n’entravent le développement du circuit, ce qui n’est pas leur objectif. Dernièrement, la Société de promotion du circuit avait sollicité un permis unique pour l’exploitation d’un circuit automobile et de ses installations et pour la réalisation de divers travaux. En date du 10 novembre, le permis unique lui a été accordé alors qu’un avis critique et défavorable avait été rendu par la cellule bruit de la DGRNE. Dans un premier temps, les riverains réagissent en admettant que dans le permis unique, il y a des éléments très positifs. En effet on y mentionne que l’on admet qu’il existe des nuisances et qu’il faut y remédier, qu’on pourra dorénavant se référer à un règlement, qu’un comité de concertation comprenant, entre autres, des représentants des riverains sera instauré et que des horaires d’exploitation devront être respectés. Tout ceci pour dire que les riverains n’ont pas une attitude uniquement critique, mais qu’elle est également positive et constructive à l’égard du permis unique tel qu’il a été délivré. Néanmoins, les riverains se plaignent que suite à leurs démarches auprès des autorités communales de Malmédy et de Stavelot – autorités communales de la précédente législature –, aucun suivi ne leur a été communiqué et aucune de leurs suggestions n’a été retenue, excepté que les Communes auraient également mis l’aspect des nuisances sonores à l’ordre du jour dans leurs contacts avec les organisateurs ainsi qu’avec la Région. Ceci étant, l’écho des riverains à l’égard du permis unique n’est pas de nature à jeter le bébé avec l’eau du bain. Je répète en effet que l’asbl «Sourdine» ne remet pas en question les grands événements à propos desquels ils acceptent – et j’insiste sur ce point – qu’ils amènent leur lot de nuisances difficilement évitables. Par ailleurs, les riverains s’inquiètent à propos de plusieurs aspects dont je vais me limiter à ne vous citer que trois exemples : – les normes suggérées et reprises dans l’article 13 leur paraissent trop élevées, hormis pour la catégorie D. Elles correspondraient pratiquement, selon les riverains, à ce qu’ils vivent actuellement et n’amélioraient donc pas la situation ; P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 5 – le nombre de jours exploitables n’aurait pas été défini dans le permis unique. Il existe déjà 19 compétitions pour lesquelles il sera difficile d’imposer des limites sonores. Reste, hormis l’hiver, environ 20 week-ends durant lesquels il faudrait imposer des normes plus confortables pour les riverains. Je pense qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une demande excessive ; – le contrôle du niveau sonore est confié à la Société de promotion. La Région wallonne s’engage-t-elle à contrôler, elle aussi, les émissions sonores et à intervenir, voire même sanctionner en cas d’infraction aux horaires, au nombre de jours définis et en cas de dépassement des limites sonores ? Last but not least, quelles ont été les principales critiques formulées par la cellule bruit de la DGRNE ? De quelle manière ont-elles été rencontrées dans la décision afin de conforter la situation des riverains ? Voilà, Monsieur le Ministre, une première série de questions que je me permets de poser afin, je le répète, d’améliorer le circuit et les activités qui s’y développent sur le plan environnemental et de la santé des riverains. M. le Président. – La parole est à M. le Ministre Lutgen. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Première remarque, Monsieur le Député, les fonctionnaires techniques et les délégués ont délivré, le 10 novembre 2006, un permis unique, refusant l’implantation et l’exploitation du parking du Mont Kemmel et du parking P7, ainsi que l’implantation et l’exploitation de quatre tribunes, à savoir la tribune Formule 1, la tribune de la source, la tribune Raidillon et la tribune couverte endurance ; et par ailleurs, autorisant, jusqu’au 10 novembre 2026, sur base des plans produits, d’une part, l’exploitation du circuit automobile (piste d’un développement de 6.976 mètres) et de ses installations annexes, à savoir – la liste est longue – les stands, la tour de chronométrage, les parkings, la station-service, les deux héliports, l’un dans la zone du RACB, l’autre près de l’antenne médicale, l’atelier de menuiserie, l’antenne chirurgicale, les deux salles de presse, les échoppes pour la vente de produits annexes au sport automobile, les deux bâtiments d’accueil : l’hôtel de l’Eau Rouge avec le restaurant et l’hôtel de la source, les restaurants, les friteries, les cabines électriques, les compresseurs d’air, les installations de réfrigération et de chauffage, les dépôts de liquides inflammables ou de combustibles, les dépôts de gaz comprimés, les dépôts de déchets ménagers et d’huiles usées, les prises d’eau souterraines, les stations d’épuration des 6 eaux de 3.500 EH et de 750 EH, les rejets d’eau traitées, etc. décrits dans le préambule du présent permis, sur le territoire des Communes de Malmédy et de Stavelot et d’autre part, la réalisation des travaux de transformation du circuit et de ses installations annexes, repris ci-dessous – je ne vais pas tous les citer, pour ne pas prolonger les débats inutilement – mais il s’agit de l’adaptation et de la sécurisation de la piste du circuit (chicane, «pit-lane») ; de la démolition et de la reconstruction des stands de formule 1 ; de l’aménagement des parkings de P1 à P6, de la régularisation du P15 et du P Violet, ainsi que de l’agrandissement du P15 et de l’aménagement du P VIP ; de l’aménagement des accès et des chemins piétonniers ainsi que des voies de service ; de la régularisation de la route de Blanchimont-Paddocks ; de la création d’une station-service et d’une «pit-lane» au niveau du Forem et de la démolition de 3 villas et de bâtiments divers. Tout cela impose évidemment l’adoption par l’exploitant, c’est-à-dire la société de promotion du circuit de Spa-Francorchamps, d’un règlement interne pour la gestion de l’environnement sonore, qui est applicable à tous les organisateurs de manifestations sur le circuit ainsi qu’aux participants et aux personnes associées et, définissent les axes impératifs que doit contenir le règlement interne pour la gestion de l’environnement sonore. Je tiens à dire que l’imposition d’un tel règlement constitue une première dans l’histoire de la délivrance des permis d’environnement dans notre Région. C’est un point particulièrement important, au travers de ces aspects sonores du circuit de Spa-Francorchamps. Deuxième élément imposé, c’est qu’au travers de ce permis unique, il y a l’imposition de la création d’un comité d’accompagnement. Celui-ci doit obligatoirement se réunir au moins deux fois par an et a notamment pour mission de faire à l’autorité des propositions de modification du contenu du règlement interne, dans le sens de l’amélioration de l’environnement sonore en général. Pour étayer ses propositions, le comité doit se baser sur une campagne de mesures du bruit dans l’environnement du circuit, à charge de l’exploitant et exécutée par une personne, un laboratoire ou un organisme agréé par la Région wallonne, sur base de la loi du 18 juillet 1973 relative à la lutte contre le bruit. Ce qui veut dire que sur base des propositions du comité d’accompagnement ou de tout élément déterminant qu’elle aurait en sa possession, l’autorité compétente, pour délivrer le permis en première instance, pourra adapter le règlement interne en exécution de l’article 65 du décret du 19 mars 1999, pour lequel on a déjà eu beaucoup de discussions. P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 En tout état de cause, l’accès au site du circuit est interdit aux hélicoptères bruyants, hormis à ceux des services d’interventions (sanitaires, polices, pompiers …). La diffusion de musique électroniquement amplifiée est soumise aux prescriptions de l’arrêté royal du 24 février 1977, fixant les normes acoustiques pour la musique dans les établissements publics et privés. Par ailleurs, si ce n’est déjà fait, je vous invite à prendre connaissance du permis et du dossier administratif qui est à consulter au sein des Communes de Stavelot et de Malmédy, il vous permettra de prendre connaissance de manière approfondie du rapport des fonctionnaires techniques et délégués qui ont instruit le dossier, puisqu’il m’est difficile, ici, de vous lire l’ensemble des éléments du dossier. – une classification en quatre catégories (A, B, C et D) des véhicules utilisés sur le circuit, déterminées sur base du niveau de leur émission sonore ; M. Stoffels (PS). – Je tiens à remercier M. le Ministre pour la réponse qu’il vient de donner, en répétant que les riverains ne se sont jamais opposés à ce qui a été décidé, ils ont simplement manifesté quelques inquiétudes, ni plus ni moins. Leurs inquiétudes me paraissent tout à fait légitimes et ce, d’autant plus que pour la première fois dans l’histoire de ce circuit, il est effectivement question d’élaborer un règlement. À Zolder et à Hockenheim, en Allemagne, il y a déjà des règlements en application depuis un certain nombre d’années, et les riverains applaudissent des deux mains l’existence d’un tel règlement auquel ils peuvent se référer pour déterminer si, effectivement, les activités développées sur le circuit sont conformes aux différents critères définis par le règlement. En ce qui concerne le contenu minimum imposé du règlement interne pour la gestion de l’environnement sonore, il prévoit en particulier : – la limitation du nombre de jours pendant lesquels les véhicules les plus bruyants peuvent être admis sur le circuit ; – la limitation de la durée journalière des activités sur le circuit selon le tableau qui a été déterminé par catégories de voiture A, B, C, D, en fonction des horaires, et le nombre d’exceptions qui peuvent être obtenues par an. Je ne vais pas non plus vous donner l’ensemble des chiffres et l’ensemble du tableau, sinon on en aurait pour un petit temps, mais tout cela est bien classé : A, B, C, D, les horaires et le nombre d’exceptions permises par an ; – l’obligation de prévoir une période de pause à midi lors d’organisation de journées de type «incentive» ; – l’obligation faite à l’exploitant d’assurer l’autocontrôle du respect de la limitation du nombre de jours pendant lesquels les véhicules les plus bruyants peuvent être admis sur le circuit, des émissions sonores, de l’immission sonore, etc. ; – sauf dérogation, les concerts ou des feux d’artifices sont interdits en dehors des épreuves de catégorie A et B et au-delà de 22h30. Par ailleurs, la division de la Police de l’environnement est évidemment compétente pour surveiller le respect de l’ensemble des conditions d’exploitation. Dans ce cadre, les dépassements des niveaux sonores et des horaires autorisés constitueront un non-respect des conditions d’exploitation qui pourra être sanctionné par l’arrêt de l’activité. Ainsi, vous aurez compris que d’une manière générale, les remarques formulées au cours de l’instruction de la demande ont été intégrées au permis. De plus, des éventuelles imprécisions quant à l’analyse de tous les effets sonores pourront être examinées dans le courant de l’année à venir et le permis pourra être amendé sur base des constats que cet examen pourrait révéler, au travers de l’article 65 que je vous citais tout à l’heure. M. le Président. – La parole est à M. Stoffels. Ce qui leur paraît également très positif, c’est la création d’un comité de concertation, qui aura aussi la tâche d’examiner, sous l’angle de vue du permis unique, ce qui s’est développé comme activité et, le cas échéant, de proposer un ensemble de modifications visant à améliorer la situation existante. Pour terminer, n’ayant pas pu prendre connaissance en détail du permis unique, je me permettrai de revenir sur le dossier après l’avoir consulté au sein des Administrations communales de Malmédy et de Stavelot. De plus, il me semblerait nécessaire que l’on puisse donner cette information à l’ensemble des Collègues de notre Parlement pour que la question puisse être discutée, en toute connaissance de cause, et non pas seulement sur base d’un ensemble de rumeurs. M. le Président. – La séance est suspendue. – La séance est suspendue à 12 heures 35 minutes. – La séance est reprise à 14 heures. (Mme Cassart-Mailleux, Vice-Présidente, prend place au fauteuil présidentiel.) Mme la Présidente. – La séance est reprise. P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 7 INTERPELLATION INTERPELLATION DE M. MEUREAU À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME, SUR «LA CONCRÉTISATION D’UN AGENDA 21 LOCAL EN RÉGION WALLONNE» Mme la Présidente. – L’ordre du jour appelle l’interpellation de M. Meureau à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «la concrétisation d’un Agenda 21 local en Région wallonne». La parole est à M. Meureau pour développer son interpellation. Même si la notion de développement durable fait peu à peu son chemin, elle n’entre pas à part entière dans les projets que la Commune veut développer. Ce sont le plus souvent des actions ponctuelles qui guident nos Élus. Nos voisins français, très proactifs en la matière, pourraient d’ailleurs servir de modèle. Nous pouvons dès lors nous interroger sur ce manque de succès. Les raisons peuvent être, me semble-t-il, résumées comme suit : – une méconnaissance du concept. Une enquête réalisée montre que 89 % des communes n’ont jamais entendu parler de l’agenda 21 local, ou très rarement ; – le manque de référence légale. La Région wallonne possède tout au plus des pistes de réflexion et des propositions d’élaboration ; – un manque de moyens humains et financiers puisque l’agenda nécessite l’accomplissement d’un travail très long, et même pour certains très lourd ; M. Meureau (PS). – L’action politique internationale, à travers les conférences des Nations Unies de Rio en 1992 et de Johannesburg en 2002, s’est axée sur la notion de développement durable en mettant en relation l’environnement, le développement économique et la qualité de vie sociale. – un manque d’intérêt des élus, mais aussi de la population. Peu à peu, l’application du développement durable s’est concrétisée dans les autres échelons de pouvoirs : l’État fédéral, la Région wallonne et, malheureusement dans une moindre mesure encore, la Commune. Malheureusement, car nous ne cessons de répéter qu’il s’agit du pouvoir de plus grande proximité, donc capable d’associer au mieux la population. Un partenariat autour de cette thématique entre Inter-Environnement Wallonie – avec ses qualités et ses défauts –, l’Union des Villes et des Communes de Wallonie, et les Ministères de l’Environnement et de la Fonction publique est d’ailleurs établi. Le Protocole de Kyoto viendra ensuite matérialiser ces engagements. La température estivale de ce mois de novembre, qui bat des records historiques, démontre toute l’importance de ces démarches. Consciente de l’enjeu que représente l’interaction de ces 3 piliers, la réflexion européenne a, notamment, débouché sur un nouveau concept, l’Agenda 21 local – dont vous avez d’ailleurs parlé à plusieurs reprises. La volonté était de conscientiser les mandataires locaux dans la gestion du cadre de vie de leurs Villes ou de leurs Communes. Cet outil est avant tout un véritable mode de vie et une ligne de conduite qui doivent guider la Commune dans ses actions et dans ses choix. Il ne suffit donc pas de dire que l’on adhère à un principe, mais l’Agenda 21 requiert, de la part des Élus, un véritable engagement et une vision à long terme. Malheureusement, l’adhésion des communes wallonnes à ce principe est loin de faire l’unanimité. Ce nouvel aspect de la gestion communale n’a, pour l’heure, pas produit les effets escomptés. 8 – un manque de transversalité entre les services administratifs et les élus, et parfois entre les élus eux-mêmes ; Néanmoins, son inscription dans la DPR montre que la volonté actuelle du Gouvernement wallon est de promouvoir la démarche «Agenda 21 local» auprès des Communes. Je me réjouis bien évidemment de la prise en compte de cette démarche dans la politique du Gouvernement. Mais j’aurais cependant souhaité attirer l’attention sur certains aspects qui découlent des difficultés de mise en œuvre que j’ai évoquées ci-dessus. Tout d’abord, il est essentiel de tenir compte de l’aspect financier de cette démarche, même si certaines actions, comme le changement de certaines habitudes ne requièrent pas la mobilisation de moyens financiers supplémentaires. Il en est d’autres qui pourront peser lourd sur les finances communales. En effet, l’accompagnement d’un bureau d’études s’avère parfois nécessaire. Ensuite, la charge de travail qui va incomber aux fonctionnaires de la Commune. Certains parlent d’une personne qui serait occupée à temps plein pour ce projet. En outre, il est important de tenir compte des spécificités de chaque commune. Monsieur le Ministre, où en est-on concrètement dans la mise en œuvre de ces Agendas 21 locaux P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 «wallons» ? Le projet de labellisation proposé par la Conférence Permanente du Développement Territorial est-il toujours d’actualité ? Des subsides aux Communes seront-ils prévus pour financer cette politique ? Au lendemain des scrutins communaux, il est important de pouvoir justifier de cette transversalité dans les Communes de moyenne importance. Si l’on réfléchit en même temps à un schéma de structure communale et à un PCDR, dont on parlait dans un autre plan politique, il existe déjà beaucoup de données communales. Les éléments du puzzle existent donc dans de nombreuses Communes mais c’est la liaison entre ces différents éléments qui est importante et qui nécessite des moyens, qu’ils soient techniques ou financiers, et qui permettent de se payer ce que le personnel communal ne peut pas faire. (M. Meureau, Président, reprend place au fauteuil présidentiel.) M. le Président. – La parole est à Mme CassartMailleux. Mme Cassart-Mailleux (MR). – Monsieur le Ministre, je voudrais intervenir en ce qui concerne l’Agenda 21. Je vous avais interrogé sur cet agenda le 4 janvier 2006 afin de savoir si cet outil allait réellement permettre de promouvoir le développement durable à l’échelon communal, et comme vient de le souligner M. Meureau dans son interpellation, il apparaît que vraisemblablement cet agenda est peu connu par certaines Communes, alors que le développement durable dans nos Communes devrait évidemment prendre une part importante. J’ai donc deux ou trois questions qui, à mon avis, coïncident avec celles de M. Meureau. J’aurais aimé savoir si beaucoup de Communes ont pris contact avec votre Cabinet en ce qui concerne ce concept ? Envisagez-vous d’informer les instances communales, alors que maintenant les nouveaux Conseils ont été installés hier ? De quelle manière allez-vous pouvoir soutenir et aider, comme l’a dit M. Meureau, les Communes à gérer cet agenda ? Y aura-t-il une manière différente d’aborder cet agenda 21, selon que l’on soit considéré comme une petite ou une grande Commune ? M. le Président. – La parole est à M. le Ministre pour sa réponse. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Comme vous l’avez rappelé, l’idée des Agendas 21 a émergé lorsque nous avons établi les partenariats avec mes Collègues du Gouvernement, dans la foulée de la nouvelle DPR et du Contrat d’Avenir 2005-2009. Ensemble, avec l’Union des Villes et Communes de la Région wallonne et Inter-Environnement Wallonie, nous avons défini une dynamique pour pallier les difficultés auxquelles les communes se disaient confrontées et qui les empêchaient d’établir un Agenda 21 local. Je reste convaincu que cette démarche est une structuration différente des actions communales et non une obligation supplémentaire – il est important de la souligner –, qui engendrerait toute une série de coûts supplémentaires et parfois superflus. En l’état actuel, un mémento a été composé et sera distribué aux communes dès le début de cette législature communale. C’est un mode d’emploi permettant de s’inscrire progressivement, par des mesures simples, dans cette logique du développement durable. Ce mode d’emploi sera accompagné d’un cycle de formation – très important – à destination des mandataires locaux. Début 2007, 3000 brochures seront envoyées aux personnels et mandataires communaux. De plus, en février 2007, un colloque d’information sera organisé par l’UVCW pour informer les communes des possibilités qui s’offrent à elles dans le cadre de l’Agenda 21 local. Fin mars, une formation, ouverte uniquement aux employés et mandataires communaux, sera organisée par le Centre permanent de Formation en Environnement et au Développement durable. Cette formation sera d’ailleurs donnée par le CREAT qui vient de remporter le marché pour un montant de 35.500 euros, hors TVA. Par ailleurs, les Conseillers en environnement seront certainement des acteurs privilégiés dans l’établissement et la mise en œuvre de ces Agendas 21, mais ils n’en auront pas l’exclusivité et les agents communaux en charge de la gestion de l’environnement sont dès à présent des acteurs de choix pour mettre en œuvre cet instrument. En ce qui concerne les conseillers en environnement, ils seront «décrétalement» institués dans le courant de l’année 2007 si le Parlement – et je n’en doute pas – réserve un accueil favorable à mon projet. Et, si tel est le cas, j’arrêterai alors les modalités d’exécution du décret à la lumière des débats que nous aurons l’occasion d’avoir dans cette Commission. L’impact budgétaire et l’aide que la Région wallonne pourra apporter aux Communes pour les soutenir seront évidemment déterminés à ce moment-là. J’ajouterai deux ou trois petits éléments, si vous le permettez. Notamment qu’il existe déjà un type de logiciel aujourd’hui qui va être implémenté et qui sera P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 9 proposé aux différentes Communes afin qu’elles puissent évaluer l’impact du développement durable par rapport à une décision qui doit être prise. C’est un procédé relativement simple qui reprend trois piliers, à savoir, l’environnement, les aspects économiques et les aspects sociaux et six critères par pilier avec une cotation, et qui est capable de calculer ou d’estimer un coefficient de développement durable. Ce mini-logiciel sera évidemment mis à disposition de l’ensemble des Communes, après formation, et pourrait aussi rentrer dans le cadre de l’Agenda 21 au niveau local. C’est un instrument de mesure qui s’avère être particulièrement performant s’il est utilisé de façon structurée, récurrente et organisée. (Mme Cassart-Mailleux, Vice-Présidente, prend place au fauteuil présidentiel.) Mme la Présidente. – La parole est à M. Meureau. M. Meureau (PS). – Je vous remercie de vous être jointe à mon interpellation. Cela prouve bien que le développement durable n’intéresse pas uniquement un parti, c’est l’ensemble du monde wallon qui doit s’y intéresser. Je remercie particulièrement M. le Ministre pour sa réponse parce que je vois que derrière les déclarations qui ont été faites il y a quelques mois, vient maintenant le concret, à travers les cycles de formation que vous avez évoqués et à travers le logiciel que vous venez de nous expliciter. Je n’en connais pas son contenu mais en tout cas, il serait utile de nous en faire une petite présentation ici, mais ce sera vraiment, me semble-t-il, un outil très utile pour les Communes, et particulièrement pour les communes de petite et de moyenne taille, les grandes communes disposant de structures plus importantes. J’ai également entendu une réponse positive en ce qui concerne les Conseillers en environnement. La charge de travail en Urbanisme, en Aménagement du territoire étant devenue tellement lourde dans certaines Communes, qu’elles ont dû engager une personne pour suivre ces dossiers d’Urbanisme, d’Aménagement du territoire, etc., et qu’au niveau des budgets communaux ce n’était pas facile. Il a fallu qu’elles cherchent des subsides pour compenser, ou au moins cofinancer cet emploi, qui est devenu évidemment un poste important dans le cadre du personnel communal. Si, maintenant, on applique en plus l’Agenda 21 local, il est impossible que ce soit la même personne qui prenne en charge ce nouveau concept. Il est évident qu’elle serait amenée à travailler en coordination, mais s’occuper de tout, c’est tout à fait différent. Ce subside de conseiller en environnement sera-t-il complémentaire et non limité ? Cela veut dire qu’il 10 faudra bien dissocier Environnement et Aménagement du territoire, et ne pas dire : vous avez déjà bénéficié de subsides pour l’engagement d’une personne pour le faire. En clair, aura-t-on des moyens supplémentaires pour assumer un vrai Agenda 21 local ? Il serait tout à fait normal qu’il y ait un contrôle pour que cette personne serve effectivement uniquement à cet effet et à rien d’autre, et que ce soit donc bénéfique pour le développement durable. (M. Meureau, Président, reprend place au fauteuil présidentiel.) Mme Cassart-Mailleux (MR). – Monsieur le Ministre, je me réjouis également de voir du concret avec non seulement la publication des dépliants mais aussi la planification des formations prévues et l’élaboration du logiciel. Je pense que c’est tout à fait opportun et que c’est le moment idéal puisque l’on vient d’installer les nouveaux Conseils communaux, et qu’il est dès lors important d’informer les nouveaux mandataires, dès le début de la nouvelle législature afin qu’ils intègrent le développement durable dans leur programme et leurs objectifs. Je pense également qu’il serait important d’effectuer, d’ici six à huit mois, c’est-à-dire fin juin ou début septembre, une estimation des retombées à ce niveau et de voir si les Communes ont pris en considération, l’importance du développement durable. – La séance faisant l’objet d’un compte rendu intégral est suspendue à 14 heures 18 minutes. – La séance faisant l’objet d’un compte rendu intégral est reprise à 16 heures 10 minutes. QUESTION ORALE (Suite) QUESTION ORALE DE M. BORSUS À M. LUTGEN, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE LA RURALITÉ, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME, SUR «LE CODE FORESTIER» M. le Président. – L’ordre du jour appelle la question orale de M. Borsus à M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme, sur «le Code forestier». La parole est à M. Borsus pour poser sa question. P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 M. Borsus (MR). – Derrière l’arbre, la forêt et derrière la forêt, le Code forestier. Je souhaite, en effet, vous reparler de ce fameux code. Il y a quelque temps, en effet, vous nous parliez du Code forestier et vous nous annonciez, notamment par médias interposés, que tout un travail de préparation était en cours de réalisation, pour lequel un ensemble d’interlocuteurs était consulté. Vous savez que le temps fuit, Monsieur le Ministre, nous en sommes déjà, vous ne l’ignorez pas, à une bonne moitié de législature. Ma modeste expérience me conduit à croire qu’il est difficile, dans la dernière ligne droite, de finaliser des dossiers un peu compliqués. Votre prédécesseur d’ailleurs, en a fait l’expérience sur ce même dossier. Dès lors, puis-je vous demander, Monsieur le Ministre, quel est votre agenda ? Où en êtes-vous dans vos réflexions, y a-t-il déjà des décisions, des convictions fermes dans votre chef que vous pourriez partager avec les membres de cette assemblée ? Ce Code, qui remonte tout de même à l’année 1854, va-t-il pouvoir être enfin modifié dans le courant de cette législature ? Rassurez-moi ! M. le Président. – La parole est à M. le Ministre pour sa réponse. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Monsieur le Député, j’ai toujours déclaré, que ce soit en Commission ou en séance plénière ou même devant les médias, quels qu’ils soient, qu’effectivement je finaliserai le Code forestier et qu’il devrait être approuvé – cela ne dépend pas que de moi, vous l’aurez bien compris, mais cela dépendra aussi un peu de vous, quand je dis vous, c’est au sens large –, d’ici la fin de la législature. Vous n’êtes pas sans savoir que des concertations ont eu lieu durant lesquelles j’ai pu rencontrer toute une série d’acteurs importants. Ensuite, après avoir fait ce premier tour de concertation, je me suis attaché à faire rédiger l’ensemble du Code forestier, qui aujourd’hui est prêt, au travers des grandes options qui sont définies. Je ne vais pas évidemment, et vous m’en excuserez, vous le remettre en exclusivité régionale aujourd’hui. Cela me ferait franchement plaisir, mais vous me laisserez le soin, si vous me permettez, d’une part, dans les prochaines semaines, de pouvoir le faire approuver par l’ensemble du Gouvernement wallon et deuxièmement, et cela prendra un certain temps, de pouvoir concerter avec l’ensemble des acteurs concernés par ce Code forestier. De plus, il y a les impacts budgétaires qui interviennent et j’ai notamment la volonté, au niveau de la fiscalité – c’est d’ailleurs une position défendue par M. Thissen, qui a fait des propositions concrètes en la matière –, de faire en sorte de supprimer les droits de succession afin qu’ils ne freinent plus le développement de nos forêts. Voilà un des grands axes du nouveau Code. C’est ma volonté, mais vous verrez que je ferai en sorte que l’ensemble de la concertation puisse être très important par rapport à ce Code, qui rappelons-le date de 1854, afin qu’il puisse apporter l’ensemble des solutions, sous différents aspects multifonctionnels, tel que celui de la circulation en forêt ou bien encore, par rapport aux aspects fiscaux que je viens de décrire rapidement. Par ailleurs, je ne vous ferai jamais le reproche, en tant que membre de l’opposition, de ne pas avoir finalisé ce code lors de la précédente législature. Je viendrais donc le plus rapidement possible, au niveau de cette Commission avec un texte. Mais auparavant, comme je viens de le stipuler, il me reste deux étapes importantes à effectuer. La première étape est l’approbation des grandes lignes par le Gouvernement, et la seconde, c’est la concertation sur le texte du Code forestier avec l’ensemble des acteurs concernés. M. le Président. – La parole est à M. Borsus. M. Borsus (MR). – J’estime le délai à quelques semaines, Monsieur le Ministre, pour le dépôt des grands axes du cadre au Gouvernement ? Ce qui devrait nous amener au mois de janvier ou de février ? C’est ce que je dois comprendre. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Oui, tout à fait. M. Borsus (MR). – Ensuite, viendra le cheminement consultatif auprès des acteurs, des pouvoirs locaux, etc. Le Code au Parlement devrait être présenté pour les vacances. M. Lutgen, Ministre de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme. – Ce timing devrait plus ou moins être respecté. M. Borsus (MR). – C’était mon principal souci, à la faveur de cette question, parce que j’ai une crainte que ce dossier ne puisse pas aboutir. Notre planète n’a jamais été autant en danger qu’aujourd’hui sur le plan environnemental, il est donc important d’agir localement. P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006 11 Penser globalement, agir localement, est toujours une bonne déclinaison. Donc, si on peut, dans les différents aspects que vous mentionnez, avoir repensé collectivement, si possible consensuellement, ce nouveau Code forestier, j’en serai personnellement très heureux. DGRNE DPR IEW PGDA UVCW 12 M. le Président. – Merci M. Borsus, je m’associe à vos vœux. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. – La séance est levée à 16 heures 22 minutes. LISTE DES ABRÉVIATIONS COURANTES Direction générale des ressources naturelles et de l’environnement Déclaration de politique régionale Inter-Environnenement Wallonie Programme de gestion durable de l’azote Union des villes et communes de Wallonie P.W. - C.R.I.C. 30 (2006-2007) - 5 décembre 2006