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Garanties planchers sur les contrats en UC Engagement et couverture Sépia 10 juin 2008 Frédéric PLANCHET Actuaire Associé [email protected] Réunion du 10/06/2008 www.winter-associes.fr Sommaire 1.Introduction 2 L’évaluation 2.L évaluation de ll’engagement engagement 3.La gestion de la couverture Réunion du 10/06/2008 Page 2 1. Introduction La future norme IFRS « assurance », comme le projet « solvabilité 2 » i imposent t l’évaluation l’é l ti d provisions des i i pour des d risques i réplicables é li bl dans d une logique de couverture née de la finance de marché. Cette logique s’applique essentiellement à la composante financière des risques portés par les assureurs et les conséquences suivantes : - le calcul de la provision s’assimile à la détermination du prix d’une couverture ; - une gestion efficiente du risque impose que la provision soit investie et gérée dans un portefeuille de couverture. Réunion du 10/06/2008 Page 3 1. Introduction Dès lors se posent les questions pratiques suivantes : - comment identifier dans un contrat la part réplicable et la part non réplicable du risque ? - quel modèle pour évaluer la provision ? - quelle couverture mettre en place ? Une fois traitées ces questions dans le cadre des hypothèses simplificatrice usuelles en finance (temps continu, continu absence de frais de transactions, transactions etc.) etc ) les conséquences de la prise en compte d’imperfections doivent être examinées. Réunion du 10/06/2008 Page 4 1. Introduction Cette démarche générale est illustrée ici dans le cadre de garanties plancher en cas de d décès dé è sur un contrat t t en unités ité de d comptes. t Pour un montant initial investi S 0 ll’assuré assuré se voit garantir, garantir en cas de décès à la date t le versement : Max ( St , S0 ) D’autres formes de garanties sont possibles : indexées, cliquet, en cas de vie, etc. Les méthodes d’évaluation et de gestion sont identiques, seule diffère la complexité l ité technique. t h i Réunion du 10/06/2008 Page 5 Sommaire 1.Introduction 2 L’évaluation 2.L évaluation de ll’engagement engagement 3.La gestion de la couverture Réunion du 10/06/2008 Page 6 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.1. Principe de base Le calcul de l’engagement se fonde sur 2 observations : - le flux financier en cas de décès peut s’écrire Max ( St , K ) = St + [ K − St ] + en notant t t K = S 0 ett St estt le l montant t t du d compte t du d participant. ti i t - en supposant les décès parfaitement mutualisés, mutualisés le flux associé à la garantie pour un associé d’âge initial x à la période i est : px × qx +t −1 × [ K − St ] + t −1 Réunion du 10/06/2008 Page 7 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.1. Principe de base De manière plus formelle, le flux associé à la garantie pour un assuré d’âge x à la souscription est : e − rTx + ⎡ K − ST ⎤ 1T ≤T x ⎦ x ⎣ et donc sous l’hypothèse de parfaite mutualisation : V =E P a ⊗Q F ⎡e − rTx ⎡ K − S ⎤ + 1 ⎤ Tx ⎦ Tx ≤T ⎥ ⎣ ⎢⎣ ⎦ T F + = ∑ n −1 px × qx + n −1 × EQ ⎡e − rn [ K − S n ] ⎤ ⎣ ⎦ n=1 QF On reconnait dans le terme E prix d d’exercice exercice K et de maturité Réunion du 10/06/2008 ⎡e− rn [ K − Sn ]+ ⎤ le prix d’une option de vente de ⎣ ⎦ n n. Page 8 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.2. Mise en œuvre pratique Tout se ramène à calculer : F + P ( K , Sn , n ) = EQ ⎡e− rn [ K − Sn ] ⎤ ⎣ ⎦ Il convient donc de définir un modèle pour le sous-jacent et d’évaluer dans ce modèle le prix d’une option de vente. Exemple : modèle de B&S T Vx = ∑ t −1 px × qx + t −1 × ⎡⎣ Ke − rt Φ ( − d 2 ( t ) ) − S0 Φ ( − d1 ( t ) ) ⎤⎦ t =1 d2 (t ) = Réunion du 10/06/2008 ( ) ln S0 K + r − σ 2 2 t σ t d1 ( t ) = d 2 ( t ) + σ t Page 9 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.2. Mise en œuvre pratique Dans la réalité, l’évaluation du prix de l’option peut s’avérer sensiblement plus complexe du fait de la présence du plusieurs supports : d ⎛ i ⎞ K − ω S ∑ i t +1 ⎟ ⎜ i =1 ⎝ ⎠ + Le ep prix de l’option opt o peut da dans s ce cas êt être e app approché oc é pa par le e formule o u e de Ge Gentle te (GENTLE [1992]). Au-delà de ces aspects techniques se pose la question du financement de la garantie. Prélever initialement la totalité du coût est pénalisant, aussi choisiton plutôt de lisser cette charge sur la durée de vie du contrat. Réunion du 10/06/2008 Page 10 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.3. Tarification En choisissant de financier la garantie par un prélèvement annuel sur encours, le flux à la charge de l’assureur en cas de décès entre t et t+1 se trouve modifié de la manière suivante : t +1 + t k r t +1− k ) Gt = ⎡ K − St +1 (1 − α ) ⎤ − ∑ α (1 − α ) S k e ( ⎣ ⎦ k =0 En actualisant au taux sans risque et en prenant l’espérance sous Q on obtient, avec la propriété martingale du prix de l’actif actualisé : vt (α ) = e ( − r ( t +1) t ⎡⎡ t +1 + k r t +1− k ) ⎤ ⎤ − ∑ α (1 − α ) Sk e ( E ⎢ K − St +1 (1 − α ) ⎥ ⎦ k =0 ⎣⎣ ⎦ Q ) t +1 t +1 = P S0 (1 − α ) , K , t + 1 − ⎡1 − (1 − α ) ⎤ S0 ⎣ ⎦ Réunion du 10/06/2008 Page 11 2. Evaluation de ll’engagement engagement 2.3. Tarification Le taux de tarification « naturel » pour un assuré d’âge x est obtenu en résolvant l’équation implicite : T ∑ v (α ) t t =0 t px qt +i = 0 Le e rachat ac at (st (structurel) uctu e ) peut êt être e a aisément sé e t p pris s e en co compte pte e en remplaçant e p aça t la a probabilité de présence en t par : t t Réunion du 10/06/2008 px ∏ (1 − τ k ) k =0 Page 12 Sommaire 1.Introduction 2 L’évaluation 2.L évaluation de ll’engagement engagement 3.La gestion de la couverture Réunion du 10/06/2008 Page 13 3. Gestion de la couverture 3.1. Principe Le montant de la provision correspond au montant nécessaire pour constituer un portefeuille de couverture destiné à supprimer le risque supporté : Gérer est indispensable : Réunion du 10/06/2008 Page 14 3. Gestion de la couverture 3.1. Principe Dans la situation idéalisée d’un marché parfait et de décès parfaitement mutualisés,il suffit de couvrir parfaitement chaque option de vente. Dans le cas du modèle de B&S déjà cité en posant : W = − P( S 0 , T , K , r , σ ) + α 0 S 0 + β 0 les conditions d’autofinancement et d’insensibilité (locale) aux variations du sous-jacent conduisent à déterminer la composition initiale du portefeuille de couverture: α 0 (T ) = −Φ ( − d1 (T ) ) β 0 ( T ) = P( S 0 , T , K , r , σ ) − α 0 ( T ) S 0 L mise La i en place l d ce portefeuille de t f ill génère é è un coût ût c0 = γ × (α 0 S0 + β 0 ) Réunion du 10/06/2008 Page 15 3. Gestion de la couverture 3.1. Principe Ce portefeuille doit ensuite être réajusté régulièrement ; il est commode de recourir aux techniques de simulation pour déterminer la distribution du surcoût généré par : - le caractère discret des réallocations ; - les frais de transactions. Ainsi dans le modèle de B&S, pour une discrétisation en N périodes, on aura : ⎛⎛ σ2 ⎞ Si = Si −1 exp ⎜ ⎜ μ − ⎟δ N + σ δ N 2 ⎠ ⎝⎝ ⎞ ε⎟ ⎠ δN = T N NB : attention au choix de la probabilité utilisée… Réunion du 10/06/2008 Page 16 3. Gestion de la couverture 3.1. Principe Au début de la période i, la valeur du portefeuille établi à la période précédente est : ⎛ ⎞ i ⎞ ⎛ wi− = − P ⎜ Siδ N , T ⎜1 − ⎟ , K , r , σ ⎟ + α i −1 (T ) Siδ N + βi −1 (T ) exp ( rδ N ) ⎝ N⎠ ⎝ ⎠ Le recalage de ce portefeuille sur le portefeuille d’arbitrage a un coût lié aux frais de transaction : ( ci = γ × α i − α i −1 Siδ N + βi − βi −1 ) et dégage une plus ou moins value donnée par : ε i = − ⎡⎣ Siδ (α i − α i −1 ) + ( βi − βi −1e rδ ) ⎦⎤ N N Il est alors possible d’étudier la distribution de la somme de ces flux N actualisés : X = ∑ ( ci + ε i ) exp ( − riiδ N ) i =1 Réunion du 10/06/2008 Page 17 3. Gestion de la couverture 3.1. Principe Exemple : Taux sans risque : 3 %, Volatilité : 20 %, Capital investi : 100, Frais de gestion : 1 % sur l’actif risqué et 0,1 % sur le sans risque pour une durée de 4 ans : Le coût est de l’ordre de 2 % du capital investi ; il augmente avec la fréquence des réallocations, mais sa volatilité est d’autant plus élevée que cette fréquence est faible. Réunion du 10/06/2008 Page 18 3. Gestion de la couverture 3.2. Mise en oeuvre Ce principe valable pour une option doit être amendé pour tenir compte du nombre de sorties par décès pour chaque échéance. La quantité d’actif risqué à détenir s’exprime alors selon : at = ∑ N −1 ∑ j∈J k =tδ N−1 +1 α t ( kδ N ) kδ p x ( j ) q x ( j ) + kδ N N et pour l’actif sans risque : bt = ∑ j∈J Réunion du 10/06/2008 N −1 ∑ k =tδ N−1 +1 β t ( kδ N ) kδ p x ( j ) q x ( j ) + kδ N N Page 19 3. Gestion de la couverture 3.2. Mise en oeuvre Le coût supporté à chaque période s’exprime selon : ( ) ( ) ( ct = k × at − at −δ N Stδ N + bt − bt −δ N + Stδ N at − at −δ N + bt − bt −δ N erδ N ) composé des frais de transaction et de la charge (nette) de réallocation. Au global, la somme de ces coûts actualisée est de la forme : ⎛ ⎞ a Λ i = ∑ e− rnδ N ⎜ cni δ N + ∑ E P Fji,,nkδ N ⎟ n =0 j∈J ⎝ ⎠ N −1 avec E Pa ( ( F ) = ⎡⎣ K − S ⎤⎦ i ,k j ,t i t + t ) px( j ) qx( j ) +t Il est donc là encore possible de construire la distribution empirique de cette charge additionnelle. additionnelle Réunion du 10/06/2008 Page 20 3. Gestion de la couverture 3.2. Mise en oeuvre Cette démarche se généralise dans le cas d’une non parfaite mutualisation des décès avec : N −1 at = ∑ ∑ j∈J t k = tδ N−1 +1 N −1 Λ i ,k = ∑ e puis : n=0 α t ( kδ N ) ( kδ − rnδ N N ⎛ i ⎜ cnδ N + ⎜ ⎝ −t ) p x ( j ) + t q x ( j ) + kδ N ∑ j∈J nδ N F i ,k j , nδ N ⎞ ⎟ ⎟ ⎠ Si formellement cette expression est très proche de la version précédente, elle en diffère sur 2 points importants : i - le coefficient ct est maintenant une variable aléatoire ; - l’ensemble J t est également aléatoire. Réunion du 10/06/2008 Page 21 3. Gestion de la couverture 3.2. Mise en oeuvre De manière classique le poids respectif du risque financier et du risque d’assurance est mesuré par l’équation de décomposition de la variance : V [ Λ ] = E ⎡⎣ V ( Λ M ) ⎤⎦ + V ⎡⎣E ( Λ M ) ⎤⎦ La limite pratique de cette approche est liée au volume des calculs à effectuer. Au surplus, on constate en général que le risque d’assurance associé ié à la l mortalité t lité estt très t è faible f ibl par rapportt au risque i fi financier. i A Aussi, i l’hypothèse simplificatrice de parfaite mutualisation des décès est-elle en pratique justifiée. Au surplus, dans un cas réel il faut pour effectuer les calculs ci-dessus ci dessus être capable de déterminer les coefficients (α ( T ) , β ( T ) ) i i 1≤ i ≤ N cela est possible dans le cas du modèle de Black et Scholes, mais rarement explicitement dans un modèle plus général. Réunion du 10/06/2008 Page 22 Conclusion (1/2) La provision « en probabilité risque neutre » n’a de sens que lorsqu’une stratégie g de couverture lui est associée. En pratique la couverture ne peut être parfaite : - caractère discret des réallocations ; - imperfection des marchés ; - risque d’échantillonnage. Au surplus le volume de calculs oblige à une optimisation et au recours à des formules fermées approchées autant que faire se peut. Réunion du 10/06/2008 Page 23 Conclusion (2/2) Les difficultés pratiques se situent : - pour l’évaluation : choix du modèle pertinent pour les options (difficulté d’intégrer les décisions de gestion, notamment pour ce qui concerne la l PB) ; en présence é d’i d’incomplétude, lét d identification id tifi ti du d risque i non couvert. - pour la couverture : détermination du portefeuille de couverture et choix de modalités de gestion. Au global les imperfections conduisent à la détermination d’un montant de capital additionnel pour se prémunir des fluctuations dans une logique « quantile ». Réunion du 10/06/2008 Page 24 Bibliographie BLACK F., SCHOLES M. [1973] “The Pricing of Options and Corporate Liabilities”, Journal of Political Economy, 81 (3), pp. 637-654. BRENNAN M.J.,, SCHWARTZ E.S. [[1976]] “The Pricingg of Equity-Linked q y Life Insurance Policies with an Asset Value Guarantee”,, Journal of Financial Economics, 3, pp. 195-213. CHENUT X., FRANTZ C., WALHIN J.F. 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Documentation sur le sujet sur internet: http://www.ressources-actuarielles.net Réunion du 10/06/2008 Page 25 Contacts Frédéric PLANCHET Pierre THEROND [email protected] fplanchet@winter associes.fr [email protected] ptherond@winter associes.fr ISFA Université Claude Bernard – Lyon 1 50, avenue Tony Garnier F-69007 Lyon Réunion du 10/06/2008 WINTER & Associés Bureau de Paris 43-46 avenue de la Grande Armée F-75116 Paris +33-(0)1-45-72-63-00 Bureau de Lyon 18, avenue Félix Faure F-69007 Lyon +33-(0)4-37-37-80-90 Page 26