Le Polar : un genre qui explose - Département de la Charente

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Le Polar : un genre qui explose - Département de la Charente
Un roman vendu sur quatre est un polar. Cet
engouement des lecteurs pour un genre aux
contours fluctuants, pouvant être tour à tour
roman à énigmes, thriller ou roman noir, n’a
pas échappé aux éditeurs. Ceux-ci se sont
lancés dans la course au pactole et de
nombreuses collections ont vu le jour.
Voici donc un petit panorama (non
exhaustif) des collections de polars qui ont
marqué leur époque et continuent de nous
donner « le meilleur du noir ».
Le Masque : la doyenne des
collections de romans policiers
Créée en 1927, cette maison a été la première à se
consacrer exclusivement au roman policier. Le
premier titre publié fut « Le meurtre de Roger
Acroyd » d’Agatha Christie.
Depuis les années 2000 les Editions du Masque
publient dans la collection « Grands formats » des
auteurs connus : Philip Kerr, Ian Rankin, Don
Winslow, Denise Mina, Megan Abbott.
Le Masque
La Série noire
• Fondée en 1945 cette collection orientée vers les
auteurs anglo-américains, s’éloigne du roman
traditionnel à énigmes. Marcel Duhamel, son
fondateur, la décrit ainsi : « On y voit des policiers
plus corrompus que les malfaiteurs qu'ils
poursuivent. Le détective sympathique ne résout
pas toujours le mystère. Parfois, il n'y a pas de
mystère. Et quelques fois pas de détective du
tout...Mais alors. ..Alors, il reste de l'action, de
l'angoisse, de la violence.»
La Série noire
Denoël nous redonne des
« Sueurs froides »
Créée en 1966 la collection « Sueurs Froides » édite
en grand format des auteurs français, comme
Boileau-Narcejac, Hubert Montheillet, Sébastien
Japrisot. Ses objectifs : « émouvoir, faire frémir et
déranger le lecteur ».
Après 15 ans d’interruption, la collection est
relancée en 2013. Parmi les premiers titres publiés,
celui de Sandrine Collette : « Des nœuds d’acier »,
reçoit le Grand prix de littérature Policière. L’opus
suivant, l’étonnant « Six fourmis blanches »
rencontre un vif succès public.
Sueurs froides : le retour
Spécial Suspense
En 1979 « La nuit du renard » de Mary Higgins Clark lance la
collection « Spécial Suspense » qui adoptera très vite son
look reconnaissable : jaquette blanche amovible et bandeau
pourpre portant mention de la collection. Les maîtres du
thriller anglo-saxon (Patricia McDonald, Peter Robinson), y
côtoieront des auteurs français comme Sylvie Granotier,
Maud Tabachnik, Jean Christophe Grangé. Avec plus de 230
titres publiés, « Spécial Suspense » fait preuve d’une belle
longévité et compte une bonne proportion d’auteurs féminins
de talent. Parmi les dernières venues : Julie Ewa, la jeune
auteure alsacienne du remarqué : « Les petites filles ».
Chez Albin Michel: un suspense qui
dure
Chez 10/18
des « Grands détectives »
nous offrent un voyage
dans l’espace
Et dans le temps
Une rivale de la série noire
• Créée en 1986 par François Guérif, « Rivages
Noir » en format poche, va progressivement
s’imposer comme la grande rivale de la Série
noire.
• Ambition littéraire, grands auteurs anglosaxons puis européens.
• Une maquette élégante, avec photos,
tranche sur l’uniformité des autres collections.
Rivages / noir
Rivages / Thriller
Deux grandes collections nées
dans les années 1990 :
• « Seuil Policiers », fondée par Robert Pépin en 1990.
Tournée en premier lieu vers les auteurs anglo-saxons
(Michael Connelly, Lawrence Block, Jonathan Kellerman) la
collection s’est ensuite orientée vers d’autres contrées que
l’Amérique : la Suède (Henning Mankell), l’Afrique du Sud
(Deon Meyer), la Grèce (Petros Markaris) ou encore,
récemment, Israël (Dror Mishani).
• En 1994,
l’éditrice Viviane Hamy lance « Chemins
nocturnes » une collection consacrée exclusivement aux
auteurs français. Les élégantes couvertures en noir et blanc
ont conquis un large public, grâce au talent d’auteurs comme
Fred Vargas ou Dominique Sylvain.
Seuil
policiers
Les Chemins nocturnes
de
Actes Noirs : pour un coup
d’essai…
…ce fut un coup de maître !
« Les hommes qui n’aimaient pas les femmes »,
premier volume de la série « Millénium » est
publié par Actes Sud en 2006 dans une collection
spécialement créée pour l’occasion : Actes noirs.
Le succès de la trilogie est tel qu’il va installer
Actes noirs parmi les grandes collections de
polars.
Une autre scandinave, Camilla Läckberg , confirmera le succès.
La désormais célèbre collection (fond noir et cadre rouge)
poursuit ses publications d’auteurs étrangers.
Gallmeister : le polar de la
nature et des grands espaces
Les éditions Gallmeister sont un des principaux représentants en
France d’un courant littéraire américain appelé « Nature
writing » souvent traduit par « Littérature des grands espaces ».
La collection « Noire » propose des polars bucoliques et peu
violents comme ceux de Craig Johnson (Little Bird) ou William
Tapply (Casco Bay) , et aussi des romans plus sombres comme
« Animaux solitaires » de Bruce Holbert, ou « La rivière de sang »
de Jim Tenuto.
En 2015 Gallmeister lance une nouvelle collection « Néonoir »,
davantage orientée vers le roman noir contemporain, plus
violent, plus urbain , au rythme rapide, portant un regard
critique sur la société américaine.
Gallmeister :
Métailié noir : l’étranger lui va si
bien
Maison d’édition spécialisée en littérature étrangère, Métailié a lancé en
1998 une collection « Noir » rassemblant des écrivains de différentes
nationalités (Italie, Islande, Cuba) qui présentent dans leurs écrits la réalité
sociale de leur pays. Elle compte aussi des auteurs français spécialistes d’un
pays ou d’une culture. (cf. Olivier Truc : « Le dernier lapon »)
Propos de Serge Quadrupani pour les 30 ans de Métailié :
« Le roman noir chez nous n’est pas une détective story, une murder party,
un whodunit. Le roman noir publié chez Métailié considère que la
littérature n’est pas un jeu.(…). Le roman noir se considère comme de la
littérature …une littérature qui se coule néanmoins dans les canons d’un
genre, pour les respecter (Grimaldi en Italie, Indridason en Islande, Padura à
Cuba), mais qui garde ce que nous considérons comme l’une des plus
hautes ambitions littéraires : raconter des histoires. Et les histoires qui
valent la peine d’être racontées sont forcément complexes, très loin des
thrillers marqués par les grossières simplifications télévisuelles. (…).
Métailié noir
Sonatine : une petite musique
entêtante
Sonatine, dont le nom fait référence autant à la forme
musicale (douce) qu’aux films (violents) de yakusas , est une
petite structure lancée en 2008, avec pour objectif la
publication de thrillers littéraires anglo-saxons. Le succès est
vite au rendez-vous avec « Seul le silence » de J. Ellory, puis
« Les Visages » de Jesse Kellerman et « Avant d’aller dormir »
de S.J. Watson.
Sonatine est devenue une marque bien identifiée , avec ses
belles couvertures au graphisme soigné et ses polars
haletants pour nuits blanches assurées.
Sonatine
FLEUVE NOIR
Créées en 1949 les éditions « Fleuve Noir » connaissent un
immense succès en publiant des romans populaires en petit
format. San Antonio, Oss 117, autant de séries qui feront les
gros tirages de cette maison.
Editeur de poche à l’origine, Fleuve Noir publie désormais des
grands formats, notamment ceux des auteurs à succès comme
Harlan Coben ou Franck Thilliez.
En janvier 2014, Fleuve noir devient « Fleuve Editions », une
nouvelle maison aux contours élargis.
Les éditions du
Fleuve
Les thrillers d’Albin Michel
• Déjà réputé pour sa collection « Spécial suspense »
les éditions Albin Michel publient en grand format les
auteurs vedettes de son catalogue. Des maîtres du
thriller français comme Maxime Chattam, Jean
Christophe Grangé, Patrick Bauwen, y côtoient leurs
homologues anglo-saxons (Tom Clancy, Robin Cook,
Joseph Finder) ou scandinaves (Jussi Adler-Olsen
Johan Theorin).
« Horizons noirs » chez Mirobole
«Voyages littéraires en terres étrangères »
telle est la devise fièrement affichée sur le
site de cette petite maison bordelaise
lancé
lancée en 2012 par deux jeunes éditrices.
Deux collections : « Horizons noirs » pour
le polar et « Horizons pourpres » pour le
fantastique .
Mirobole affiche sa différence en publiant
des polars décalés d’auteurs polonais, turcs,
danois, délaissés par les grands éditeurs. Pour exister dans un
domaine très concurrentiel, Mirobole a adopté un look hors
des codes habituels du genre : ses couvertures,
reconnaissables entre mille, contribuent au succès de cette
jeune maison.
Une collection à l’identité
graphique forte