poissons - envlit
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POISSONS Suivi réalisé par l’IRSTEA – Centre de Bordeaux Site d’étude Cette masse d’eau de 2,9 km² s’étend sur une partie de l’estuaire de la Bidassoa (appelé aussi Baie de Txingudi), fleuve du Pays Basque transfrontalier avec l’Espagne, de la limite transversale de la mer jusqu’à Vera de Bidassoa, soit environ 13 km. La zone intertidale représente moins de 50% de la masse d’eau. Elle est abritée du fort régime de houle venant du large, ce qui permet le développement d’un herbier à Zostera noltei. Ses eaux présentent une forte stratification haline, avec des salinités de surface parfois proches de 0 et un régime polyhalin (fortes salinités) au fond. La turbidité des eaux est faible (<200 NTU), ainsi que le débit moyen (29 m3/s). L’amplitude moyenne des marées est comprise entre 1 et 5 m (régime macrotidal) et le bassin versant s’étend sur une surface de 700 km². Pressions : Cette masse d’eau ne subit pas de pression importante due à la pêcherie et il n’existe pas de dragage sur cette masse d’eau. La principale pression anthropique provient du fait que l’estuaire est enclavé dans une zone urbanisée. Il existe donc une forte artificialisation des berges ainsi que de nombreux rejets dus aux zones urbaines d’Hendaye, Béhobie, Irun et de Fontarabie. L’embouchure de l’estuaire est caractérisée par la présence de deux digues se prolongeant dans la baie de Chingudy. La frange urbaine riveraine de cette masse d'eau est à l'origine de pressions polluantes fortes, liées aux fortes densités estivales, aux rejets ponctuels des stations d'épuration et des industries non raccordées. La masse d'eau reçoit les apports issus notamment des zones urbaines de Saint-Sébastien et d'Hendaye. La pression polluante liée aux activités portuaires et à l’agriculture est faible. L’estuaire de la Bidassoa est utilisé comme un abri naturel largement exploité comme port d’attache par près de 850 embarcations de plaisance. La rive gauche est occupée par la piste d’atterrissage de l’aéroport de San Sebastian et la rive droite par les gares ferroviaires de triage d’Hendaye et d’Irun. La masse d’eau serait assez fortement contaminée par le TBT que l’on retrouve dans l’eau et dans les sédiments. Localisation générale Localisation des traits de chalut effectués lors de l’inventaire piscicole DCE de la Bidassoa (exemple de 2010) Chalut à perche de 1,50m utilisé pour l’échantillonnage Atlas DCE Adour Garonne 28/01/2015 Page 1 sur 3 Résultats L’évaluation de la qualité écologique pour les poissons a été réalisée sur 3 années, en 2009, 2010 et 2011. Ces résultats sont établis à partir des données recueillies dans de 12 à 18 échantillons à chaque saison (printemps et automne) principalement recueillis dans la zone polyhaline de la Bidassoa, sauf au printemps 2010 (9 échantillons répartis dans les 3 zones halines) et en 2009, où la zone oligohaline a également été échantillonnée. Les tableaux suivants présentent les principaux résultats (poissons, utilisés pour calculer l’indicateur et autres groupes faunistiques, pour information) obtenus pendant ces six campagnes. POISSONS Année Nb ind. P+A P Nb esp. A P+A 2009 494 13 19 25 Gobie buhotte (47,0) - Gobie noir (17,4) - Gobie tacheté (14,6) 2010 42 5 9 12 Gobie buhotte (35,7) - Gobie noir (14,3) - Gobie tacheté (14,3) 2011 624 15 16 23 Gobie buhotte (50,5) - Gobie noir (21,0) - Gobie tacheté (9,5) - Gobie transparent (5,8) - Marbré (3,0). Espèces dominantes (%) P : printemps – A : Automne – Nb ind. : nombre d’individus – Nb esp. : nombre d’espèces. AUTRES GROUPES Année Nb ind. P+A P Nb esp. A P+A 2009 530 8 8 11 Crevette grise (37,9) - Crabe vert (33,0) - Crevette bouquet (12,6) - Grapse marbré (6,0) - Crevette blanche (5,5) 2010 204 8 8 11 Crabe vert (48,5) - Grapse marbré (15,2) - Crevette blanche (11,8) - Crevette grise (10,3) - Crevette bouquet (4,9) 2011 262 11 4 11 Crevette grise (35,9) - Grapse marbré (29,8) - Crabe vert (17,2) - Crevette bouquet (8,0) Espèces dominantes (%) P : printemps – A : Automne – Nb ind. : nombre d’individus – Nb esp. : nombre d’espèces. L’indicateur poissons (ELFI) L’indicateur est composé de 7 métriques : - densité1 de migrateurs (diadromes, DDIA) - densité de juvéniles marins (DMJ) dans les zones mésohalines et polyhalines - densité de poissons d’eau douce (DFW) dans les zones oligohalines - densité de poissons benthiques (DB) - densité totale de poissons (DT) - densité de poissons résidents (DER) - richesse taxonomique (RT). La plupart des métriques est significativement impactée par les pollutions de type polymétallique, telles que mesurées dans les moules ou les huîtres dans les eaux estuariennes (suivi ROCCH Ifremer). La densité de poissons benthiques diminue lorsque les concentrations en polluants métalliques et organiques augmentent. Les densités de poissons résidents sont négativement influencées par l’indice de pression sur l’habitat et le vivant. La métrique densité d’espèces migratrices diadromes est sensible à la connectivité des habitats amont-aval et des habitats latéraux des estuaires. La métrique richesse taxonomique répond à un indice de pression globale sur l’estuaire et la métrique densité des espèces d’eau douce répond à la fois à une qualité chimique de l’eau et à la qualité des habitats physiques. Cet indicateur est décrit dans le document téléchargeable à l’adresse suivante : http://envlit.ifremer.fr/content/download/81455/559206/version/1/file/DCE_indicateur+poisson+ELFI_201 2_03.pdf 1 La densité correspond au nombre d’individus/1000m². Atlas DCE Adour Garonne 28/01/2015 Page 2 sur 3 Qualité écologique de la masse d’eau FRFT08 pour les poissons Les valeurs des métriques et de l’indicateur pour les trois années et en moyenne sont présentées dans le tableau suivant. Bidassoa METRIQUES INDICATEUR Année DDIA DMJ DFW DB DT DER RT annuel 2009 0.5 0.38 0 0.5 0.33 0.83 0.5 0.43 2010 0 0.25 NA 0 0 0 0 0.04 2011 0.25 0.38 NA 0.5 0.5 0.5 0 0.36 moyen 0.277 Grille de lecture de l’indicateur ELFI [1-0,91] ]0,91-0,68] ]0,68-0,45] ]0,45-0,23] ]0,23-0] TRES BON BON MOYEN MEDIOCRE MAUVAIS La masse d’eau Bidassoa obtient une note médiocre en moyenne sur 3 ans. Ce résultat est particulièrement dû à l’année 2010 dont le résultat a été très mauvais, aussi bien au printemps (échantillonnage selon le protocole basque espagnol) qu’en automne (échantillonnage selon le protocole français). Si l’on omettait l’année 2010 dans le calcul de l’indicateur, la note obtenue serait de 0,395, ce qui placerait quand même la masse d’eau en état médiocre. Cette masse d’eau était déjà classée en médiocre avec les résultats des campagnes de 2005 et 2006 ayant servi à la construction de l’indicateur ELFI. Globalement les densités de toutes les métriques sont faibles sauf pour les espèces résidentes en 2009. Le faible débit de la Bidassoa fait que cet estuaire se comporte plus comme une baie côtière semifermée que comme un véritable estuaire. Le bassin versant amont traverse draine un secteur forestier montagneux et apporte une quantité importante de débris végétaux et de feuilles mortes. Cette litière végétale d’origine terrestre stagne dans le secteur du port en eau libre (zone de mouillage) situé dans la baie de Chingudy. Les captures de poissons y sont rares et les pêches sont très difficiles à trier. Il y a beaucoup moins de détritus le long de la piste de l’aéroport de San Sebastian - Fontarabie ou le long de la gare de triage de Hendaye mais ces zones fortement anthropisées sont assez peu favorables pour les poissons. Il existe pourtant quelques secteurs présentant un intérêt en tant que nourriceries estuariennes à l’est de la baie de Chingudy et sur le marais situé en amont du pont de chemin de fer reliant la gare d’Hendaye à la gare d’Irun. Cette zone humide naturelle plantée au milieu de l’estuaire offre des habitats potentiels pour les poissons juvéniles et pour l’ichtyoplancton mais il est impossible de répondre sur le caractère fonctionnel de cette zone à ce jour. Lors des campagnes d’échantillonnage sur la Bidassoa, nous avons été témoins de plusieurs rejets directs dans l’estuaire et essentiellement du côté français. Les concentrations en micropolluants dans la Bidassoa sont généralement très faibles mais le tributylétain dépasse sévèrement les normes de qualité environnementales (NQE). Les résultats détaillés pour l’année 2011, et la synthèse des 3 années en terme d’indicateur sont accessibles en ligne à l'adresse suivante : http://envlit.ifremer.fr/content/download/82790/597967/ Atlas DCE Adour Garonne 28/01/2015 Page 3 sur 3