Bulletin du Lacor 5 2013 - Teasdale

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Bulletin du Lacor 5 2013 - Teasdale
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Photo: Gianfranco Piantelli
BULLETIN DE L’HÔPITAL
LACOR
2013
Un rêve devenu réalité en Ouganda
Bulletin de l’Hôpital Lacor
Dans ce numéro
Il est possible d’enrayer le sida en Afrique
p. 2
La clinique Lacor contre le SIDA
p. 4
Roncalli au Lacor
p. 7
Bonnes nouvelles du Lacor
p. 8
FONDATION
TEASDALE-CORTI
POUR L’HÔPITAL LACOR
Année IX n. 5 - Novembre 2013
Bulletin publié par :
Fondazione Piero e Lucille Corti – Milan,
Italie et Fondation Teasdale-Corti –
Montréal, Canada
Fondation Teasdale-Corti
8880, boul. Lacordaire, Saint-Léonard QC
H1R 2B3 Canada - Tél. : 1 514 253-1737
[email protected] – www.teasdalecorti.org
Bulletin à l’intention des amis
et bienfaiteurs de
l’Hôpital Lacor et de la
Fondation Teasdale-Corti
Il est possible d’enrayer le sida en Afrique
L’épidémiologiste Emmanuel Ochola de l’Hôpital St.Mary’s
Lacor interviewé durant sa visite en Italie
De Susanna Pesenti, "L'Eco di Bergamo" , Juillet 2013
Photo: Mauro Fermariello
Le Dr Emmanuel Ochola, 33 ans, épidémiologiste et responsable du Département de recherche sur le VIH au St.
Mary's Lacor de Gulu, a obtenu son diplôme en médecine
et chirurgie en 2005, et sa spécialisation à l’Université Makerere de Kampala, en Ouganda, en 2008.
« L’Afrique ne doit plus perdre d’autres générations
à cause du sida, et cela sera possible quand les médicaments antirétroviraux seront accessibles à tous les
malades ». Emmanuel Ochola, épidémiologiste et
responsable du Département de recherche sur le sida
au St.Mary’s Lacor de Gulu, hôpital ougandais fondé
par les médecins Lucille Teasdale et Piero Corti, est actuellement en visite à l’hôpital Jean XXIII, à Bergame.
« Je souhaitais voir comment il était organisé », explique le docteur Ochola, qui est accompagné de la
docteure Dominique Corti et d’Achille Rosa (respectivement présidente et membre du CA de la Fondation
Corti) et de Tullia Vecchi, présidente de Nepios.
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L’Ouganda a été le premier pays africain à lutter
contre le sida, identifié dans les années 1980, grâce
à une politique sanitaire cohérente qui a contribué à
limiter la propagation de l’épidémie.
« Au début, l’Ouganda avait promu des campagnes d’information pour changer les comportements sexuels de la
population. Progressivement, la recherche a mis au point
des médicaments antirétroviraux, et le nouveau slogan est
devenu « le traitement est la prévention ». Les patients
diagnostiqués positifs au test VIH sont immédiatement
pris en charge, particulièrement s’il s’agit de personnes appartenant aux groupes à risque comme les femmes enceintes et les personnes souffrant d’hépatite ou de tuberculose.
Les femmes et les enfants se soumettent au traitement sans
réserve, alors que les hommes se montrent plutôt récalcitrants, par fierté ou bien parce qu’ils se déplacent davantage, mais pour que le traitement soit efficace, il doit être
quotidien et accompagné de contrôles fréquents. L’épidémiologie a changé : si au début elle touchait les différentes
classes de la population comme les chauffeurs, les militaires, les pêcheurs, les prostitués, maintenant le sida s’attaque
aux familles et aux couples stables. »
Combien de patients traitez-vous au Lacor?
« À peu près 12 000 sidéens sont enregistrés à notre
Clinique VIH (hôpital et centres de santé périphériques). Environ 5 000 patients sont soumis à des traitements antirétroviraux : 66 % d’entre eux sont des
femmes, 33 % des hommes et 500 sont des enfants de
moins de cinq ans. »
L’hôpital est l’une des 21 structures sentinelles reconnues par le gouvernement ougandais pour le
suivi du sida.
« Nous sommes dans une zone peuplée présentant un
taux de prévalence du virus de 11 %, quasi égal à la
capitale, alors que la moyenne nationale est de 6,4 %.
Le service Clinique VIH offre des conseils, de tests
volontaires, de soins des infections opportunistes,
de prévention de la transmission materno-fœtale, de
traitements antirétroviraux, avec un suivi clinique et
ambulatoire. Les patients reçoivent aussi des soins
domiciliaires par des bénévoles de l’organisation
« Comboni Samaritans ». Ce réseau revêt une importance capitale, car il promeut la diffusion de l’information et veille à la situation dans les villages. En
Ouganda la population se déplace surtout à pied et
l’hôpital doit prendre en charge un nombre considérable d’usagers répartis sur un territoire de plus de
cent kilomètres. Dans la région, on a en moyenne un
médecin pour 19 000 habitants, et les conditions de
vie sont toujours très difficiles après 25 ans de conflits
armés, terminés seulement en 2006. »
Que faites-vous pour enrayer la transmission mèreenfant du virus?
« Toutes les femmes enceintes qui accèdent pour la
première fois au service ambulatoire prénatal sont testées pour le VIH : en 2012, 9 % d'entre elles ont été
diagnostiquées positives, alors que le taux s’élevait à
29 % en 1993. »
Comment vous procurez-vous les médicaments?
« Ce sont des donations. Les organisations internationales traitent avec le gouvernement central, qui par la
suite fournit les hôpitaux. Nous craignions constamment que les donateurs ferment le robinet : nous ne
pourrons jamais y arriver seuls. La quantité d'antirétroviraux que nous utilisons au Lacor représente presque la
moitié du budget pharmaceutique total de l'hôpital. Si
nous devions les payer, l’hôpital fermerait ses portes. Et
d’ailleurs, nous n’avons pas assez de médicaments pour
tous nos patients, on doit établir des priorités. »
Le Lacor est-il le seul hôpital de la région?
« Non, mais c’est le mieux équipé. La région dispose
d’autres hôpitaux qui traitent le sida, mais ils nous recommandent des patients, qui en outre du sida, manifestent d’autres pathologies ou d’autres infections
opportunistes graves. »
Les patients payent-ils pour les soins?
« Des tarifs quasi symboliques, qui ont plutôt un but
éducatif. Pour le financement, nous essayons de nouvelles avenues, comme la collecte de fonds sur le territoire.
Une donatrice suisse, la « Banca del Ceresio » nous a
encouragé en promettant de faire un don équivalent au
montant que l’on pourrait amasser à Gulu. Nous avons
décidé d’aller de l’avant, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Piero Corti. Nous avons organisé
des concerts, où les musiciens se sont produits gratuitement, demandé de l’aide aux groupes de citoyens les plus
aisés, rencontré les institutions, organisé des matchs de
soccer, des ventes aux enchères, des lave-autos. Les activités sont en cours. Nous ne savons pas combien on
pourrait amasser, mais au-delà du résultat économique,
il s’est révélé important d’informer les gens de tout ce
que fait l’hôpital et à quel point c’est difficile d’amasser
l’argent nécessaire pour le faire fonctionner. On pourrait parfois avoir l’impression que tout est facile pour
un hôpital missionnaire. »
Comment se fait-il que vous parliez si bien l’italien?
« J’ai vécu deux ans à Trieste au « Collegio Adriatico » qui fait partie du réseau des Collèges d’excellence du Monde uni. J’avais 18 ans et j’étais classé au
deuxième rang parmi les meilleurs étudiants de ma
région - en Ouganda, nous avons un système d’évaluation nationale pour les étudiants et pour les professeurs - et mon école m’a envoyé à Kampala pour la
sélection nationale des bourses d’études. C’était en
1988, la guerre sévissait encore à Gulu et j’ai voyagé
caché dans la cargaison d’un camion. J’ai passé l’examen et j’ai obtenu la bourse d’études, ce qui m’a mené
en Italie pour le baccalauréat international. Le collège à Duino est magnifique, mais je n’y ai pas vraiment prêté attention, je ne faisais qu’étudier, car je ne
voulais pas gaspiller cette occasion. »
Est-ce que vous avez toujours voulu être médecin?
« Oui, depuis l’âge de 9 ans. L’un de mes enseignants
avait parlé d’une chirurgienne qui avait contracté le
sida dans le cadre de son travail. J’ai été captivé par
l’idée d’exercer une profession qui t’engage dans quelque chose de grand. Plusieurs années après, j’ai appris
qu’il s’agissait de Lucille Teasdale. »
Que reste-t-il du travail de Lucille Teasdale et de
Piero Corti qui ont dédié leur vie à l’hôpital?
« L’hôpital compte aujourd’hui du personnel africain, des médecins et des cadres de santé. Mais sa survie a été possible grâce aux Corti qui l’ont maintenu
ouvert même pendant les moments les plus sombres
de la guerre. Leur enseignement : travailler correctement pour le plus grand nombre de personnes, considérer la préparation et le professionnalisme comme un
devoir éthique, ne jamais reculer, ne jamais abandonner les patients même lorsque cela devient dangereux.
Cet enseignement est encore présent et nous a permis
de devenir un hôpital universitaire et de demeurer un
repère pour la santé ougandaise. »
Vous êtes aussi responsable de la recherche.Sur quelle étude vous penchez-vous actuellement?
« Nous étudions la santé de la population après les années de guerre et l’impact économique local de l’Hôpital Lacor. D’autres recherches épidémiologiques sur
les infections hospitalières et sur l’hépatite B chez les
femmes enceintes sont en cours à Gulu. »
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La clinique Lacor contre le SIDA
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matique sont fournis à la clinique prénatale, et les patients
présentant des résultats positifs sont jumelés à la clinique
de lutte contre le VIH de la PTME afin de recevoir des
médicaments et des soins à vie. L’Hôpital Lacor prodigue le TARV à toutes les femmes enceintes séropositives.
Comment des TARV peuvent
changer des vies
Photo: Filippo Campo
L’hôpital a une clinique spécialisée pour les patiens
atteints du SIDA. La clinique est ouverte du lundi au
samedi. Inaugurée en 1993, la clinique offre des soins
complets aux patients infectés par le VIH qui demandent un traitement. Les soins offerts comprennent un
service de conseil et un dépistage volontaire pour le
VIH (CDV), le traitement des infections opportunistes, le traitement antirétroviral comprenant un suivi clinique de routine en laboratoire et dans la communauté,
ainsi que le programme de prévention de transmission
mère-enfant (PTME). Le suivi dans la communauté
se fait par l’ONG représentée par les Missionnaires
Comboniens, qui s’occupe des soins à domicile pour le
SIDA. L’association Lacor-Comboni assure la bonne
participation au traitement antirétroviral (TARV). Les
interventions pour la prévention du VIH incluent la
circoncision masculine sécuritaire, des discussions sur
l’abstinence et la fidélité et l’éducation sanitaire.
Pendant l’année financière 2011-2012, 11 316 patients recevaient des soins VIH; 978 d’entre eux étaient des enfants
âgés de moins de 14 ans. 4 287 patients ont reçu le TARV,
dont 356 étaient des enfants âgés de 15 ans. Environ un
quart des services sont fournis dans les centres de santé.
L’hôpital offre les traitements TARV gratuitement aux
patients, grâce au programme PEPFAR, implanté par
UMCB. Le nombre de patients traités à la clinique de lutte
contre le SIDA a continué d’augmenter depuis l’introduction du TARV dans le cadre du Programme de lutte contre
le SIDA. En moyenne, la clinique de lutte contre le SIDA
traite un total de 100 patients par jour.
L’Hôpital Lacor est un des 21 sites sentinelles de surveillance désignés par le gouvernement pour la surveillance
des tendances épidémiques du VIH/SIDA en Ouganda.
Les tendances de la prévalence du VIH sont surveillées au
moyen de tests effectués sur toutes les femmes enceintes à
leur première visite à la clinique prénatale.
La plupart des clients participant à la clinique VIH sont
des femmes. Les hommes démontrent un comportement déficient relativement à la santé, ils ont tendance à
venir lorsqu’ils présentent un VIH avancé. Le comportement des hommes s’est légèrement amélioré depuis
l’ouverture de la clinique.
Par ailleurs, l’an dernier, on a pu améliorer grandement
les soins du VIH en intensifiant la prévention de la transmission mère-enfant par absorption et le diagnostic précoce des nourrissons. Des conseils et un dépistage systé-
Jackson Opira, un agriculteur de 43 ans.
Jackson Opira, un agriculteur de 43 ans, vit près de Lacor et
est inscrit au programme TARV de l’Hôpital. Il a commencé à prendre des antirétroviraux en 2004. Nous avons discuté avec lui au cours d’une de ses récentes visites à Lacor.
Comment avez-vous appris que l’Hôpital Lacor pourrait
vous prodiguer un traitement efficace contre le VIH?
Je l’ai appris par les Missionnaires comboniens. Ils vont
dans les villages pour inviter les gens à participer au dépistage. Ils expliquent que si vous êtes séropositif, vous
pouvez obtenir un traitement et vivre mieux. Donc
j’ai volontairement passé le test. À ce moment-là, nous
n’étions pas nombreux parce que les gens craignaient le
test. Si quelqu’un est séropositif, il pense qu’il n’y a plus
d’espoir. Beaucoup ne savent pas que les TARV peuvent
changer votre vie.
Est-il difficile de suivre la thérapie?
Non, mais vous devez le suivre assidûment et vous rendre à tous les rendez-vous qu’ils vous donnent à l’Hôpital. Beaucoup de gens manquent leurs rendez-vous
« Pour les très pauvres, la
vie est très difficile. Surtout
ceux qui sont orphelins, ceux
qui sont nés dans le camp
PDIP (Personne déplacée
à l'interieur du pays) et qui
ont constaté, en retournant
dans leur village que leurs
parents étaient décédés. Ces
gens n’ont maintenant nulle
part où aller et errent dans la
ville... »
Photo: Mauro Fermariello
parce qu’ils oublient et ne parviennent pas à y aller la
bonne journée.
De quelle façon votre vie a-t-elle changé depuis le début de votre thérapie?
Auparavant, j’étais habituellement très faible. Maintenant, je peux travailler de nombreuses heures sans arrêt.
Je peux creuser de 6 h à 13 h. Il peut même se passer une
année sans que je tombe malade. Avant d’obtenir un
traitement, je pouvais être faible de 1 à 2 semaines par
mois. Je tombais malade fréquemment. Maintenant, je
vais bien; il n’y a aucune infection opportuniste, je vais
bien. Mes taux de CD4 sont passés de 277 à 570. J’ai
sept enfants. Ma femme est également séropositive et
elle obtient également des ARV du Lacor. Certains de
mes enfants ont déjà été testés et ils étaient négatifs, et
je vais faire passer le test aux autres.
Est-ce que le comportement des gens change quand
ils découvrent que vous êtes séropositif ?
Dans le passé, ils pensaient que j’étais un mort-vivant. Maintenant, ils me voient, je me sens bien, je
peux travailler et honnêtement... parfois, je suis plus
en forme qu’eux. Alors, maintenant, je suis un exemple pour les gens, ils me voient et ils sentent qu’ils
peuvent encourager les autres à passer le test. Je dis
toujours à tout le monde d’y aller et de ne pas trop
attendre, parce qu’il est important de savoir qu’on est
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malade avant de se sentir faible.
Était-ce difficile d’affronter la réalité de la maladie
avec votre femme?
Nous l’avons acceptée. Nous sommes restés proches,
nous sommes une famille. Les médecins nous ont aidés.
Santa, une conseillère travaillant pour le programme de
dépistage et conseillère en matière du VIH, s’est jointe
à notre conversation. Santa travaille principalement à
l’Hôpital, avec la communauté et avec les Missionnaires
comboniens. Elle confirme ce que Jackson a dit :
« Quand un homme se présente pour le test avant que
sa femme l’ait fait, cet homme est un homme fort. Ce
n’est pas courant. Ce n’est pas facile pour un homme de
se comporter de façon responsable sans être contraint par
l’évidence qu’il pourrait être positif. Quelques hommes
prouvent qu’ils sont forts. Et après qu’ils découvrent
qu’ils sont positifs, ils prennent très bien soin de leur famille. Ce qui fait la différence est une relation forte avec
leur femme. Ensuite, la question n’est pas de se blâmer les
uns les autres, mais de trouver un moyen de bien s’entendre, de faire face à la réalité de la maladie ensemble. Ils se
consolent mutuellement. Se blâmer les uns les autres au
contraire, ne mène le couple nulle part. »
Y a-t-il des coûts pour les médicaments?
Les médicaments sont gratuits, les patients doivent seulement payer les frais de consultation de 1000 UGX
(0,40 CAD) quand ils vont voir le médecin.
Pourquoi avez-vous beaucoup de patients de sexe féminin?
Parce que, étant le soutien de la famille, les hommes sont
plus craintifs de découvrir qu’ils sont malades. En outre,
ils craignent que si leur maladie est découverte, leur épouse leur reproche la transmission de la maladie. Les familles
sont facilement divisées après l’arrivée du VIH dans leur
vie. Ceux qui souffrent le plus sont les enfants. Beaucoup
d’entre eux sont infectés, deviennent orphelins...
Quels sont les besoins de vos clients?
Aujourd’hui, beaucoup d’entre eux se sentent très bien,
ils peuvent travailler et s’aider eux-mêmes. Mais pour
les très pauvres, la vie est très difficile. Surtout ceux qui
sont orphelins, ceux qui sont nés dans le camp PDIP
et qui ont constaté, en retournant dans leur village que
leurs parents étaient décédés. Ces gens n’ont maintenant nulle part où aller et errent dans la ville...
Vous avez entrepris ce travail avec les Missionnaires
comboniens en 1996. De quelle manière les mentalités ont-elles évolué au fil des ans?
Il y a eu des moments difficiles quand nous avons dû
marcher et faire du porte-à-porte pour rejoindre les familles presque en secret. Les gens ne savaient pas comment la maladie se propageait , donc ils avaient peur
d’être infectés. Ils ont même refusé de prendre l’argent
de quelqu’un qu’ils soupçonnaient atteint du SIDA.
Maintenant, les gens sont mieux informés. Maintenant,
ils savent. Ils le savent.
Santa, quels sont les problèmes auxquels font face
les personnes touchées par le VIH faisant appel à vos
conseils?
Le principal problème auquel nous faisons face est le rejet
par les membres de la famille quand ils découvrent qu’un
membre est séropositif. La personne devient un fardeau
et une personne à craindre. Beaucoup de femmes sont jetées hors de la maison du mari, cela arrive souvent. Nous
essayons de faire face ensemble aux problèmes qui suivent, tant psychologiques que pratiques.
En outre, il arrive souvent qu’un client ne se présente pas Chiara Paccaloni, Filippo Campo
à son rendez-vous à l’Hôpital, pour
prendre ses médicaments. Alors nous
Santa, une
y allons et lui parlons, pour connaître
conseillère
la raison de son absence. Lorsque cette
travaillant pour
le programme
initiative a commencé, les gens vivaient
de dépistage et
assemblés dans les camps PDIP (perconseillère en
matière du VIH
sonne déplacée à l’intérieur du pays). Ils
étaient à proximité. Maintenant qu’ils
sont retournés dans leurs villages, ils
peuvent vivre loin. Ainsi, la raison qu’ils
invoquent pour ne pas venir est souvent
qu’ils n’ont pas trouvé de transport, ou
qu’ils se sont déplacés et que le véhicule
a eu un ennui mécanique. Parfois, ils
oublient tout simplement de venir. Ils
doivent se présenter tous les deux mois.
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Photo: Filippo Campo
Roncalli au Lacor
L'Hôpital Lacor et la Fondation Teasdale-Corti sont reconnaissants envers la Fondation internationale Roncalli
en ce qui a trait à leur réponse aux demandes de fonds
nécessaires pour l’Hôpital pour l’achat d’équipement
médical, estimé à 46 972 $. La mission de la Fondation
internationale Roncalli est de manifester la compassion
et la Providence de Dieu auprès des populations les plus
défavorisées dans les pays en voie de développement afin
de soulager la misère causée par les injustices et les cataclysmes.
Grâce aux dons de la Fondation, le Lacor a été en mesure
d’acheter un endoscope, trois moniteurs individuels et
trois réfrigérateurs solaires.
En outre, le don nous a permis d’acheter un endoscope
et un appareil d’aspiration essentiels pour le retrait d’objets inhalés ou avalés. Un endoscope médical est un tube
muni d’une lumière et d’une lentille. Inséré dans la trachée, le tube est rempli d’oxygène et d’agents anesthésiques. Cette procédure permet l’insertion de pinces
pour saisir le corps étranger et le retirer de la trachée, des
bronches ou de l’œsophage. Des pinces coupantes peuvent également être utilisées afin de prélever des échantillons de lésions suspectes. Pour superviser l’utilisation
de l’endoscope, une équipe complète doit être présente, y
compris un médecin spécialiste et un anesthésiste dont le
rôle consiste à faire en sorte que le patient dorme et, qu’il
demeure immobile et dans un état stable. La procédure
doit avoir lieu dans une salle d'opération avec tout l’équipement nécessaire. En plus du endoscope, les appareils
d’aspiration sont parmi les équipements les plus importants à avoir sous la main pour l’anesthésie et la chirurgie.
Un nombre insuffisant d’aspirateurs chirurgicaux réduit
considérablement la capacité opérationnelle d’un bloc
opératoire, y compris notre unité de soins intensifs.
Il peut être difficile de retirer un corps étranger des voies
respiratoires parce que le patient est souvent un jeune enfant déjà en détresse grave à son arrivée à l’hôpital. Si un
objet a été inhalé et est coincé dans les voies respiratoires,
le patient risque une mort subite. Si le corps étranger a été
avalé, il n’y a habituellement pas de risque immédiat de
mort, mais l’objet doit néanmoins être rapidement retiré
pour éviter les lésions ou les perforations de l’œsophage,
qui pourraient devenir mortelles.
Parce que le Lacor est considéré comme l’unité principale de santé du nord de l’Ouganda, les malades nécessitant
des soins intensifs en raison d’incidents tels que la suffocation sont généralement dirigés vers notre salle d’ur-
gence. Bien qu’il soit difficile de prédire le nombre de patients qui bénéficieront directement de l'endoscope et de
l’appareil d’aspiration, la salle d’urgence du Lacor soigne
plus de 6 000 patients par an et doit avoir les installations
pour répondre à un éventail de cas médicaux graves.
Comme l'a mentionné Sophie Labrecque, directrice générale de la Fondation internationale Roncalli, « C'est
un projet comme celui susmentionné qui nous motive à la
Fondation internationale Roncalli, dans le but d'apporter
notre appui à l'hôpital de Lucille Teasdale. Nous savons
que les fonds utilisés pour l'achat de l'équipement nécessaire permettront de traiter les patients et de sauver un grand
nombre de vies. Fidèles à notre mission, nous croyons qu'il
est essentiel d'aider les gens pauvres et les gens dépourvus
de ressources. Nous sommes très heureux d'être l'un des
partenaires de la Fondation Teasdale-Corti… »
Nous voudrions remercier Sophie Labrecque et le conseil
d'administration de la Fondation internationale Roncalli
pour leur soutien continu.
Gillian Bright
Aspirateur mobile et portatif pour chirurgie de haute précision (en haut) et instruments d’endoscopie (en bas).
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BONNES NOUVELLES DU LACOR
Alors que nous approchons de la période des fêtes, le Lacor tient à remercier tous les participants et les donateurs de cette
année. Par l’entremise des collectes de fonds, des initiatives individuelles et de la collaboration en groupe, en plus de l’engagement des principaux donateurs, vous avez fait preuve d’une immense générosité et d’une grande créativité, contribuant
à accroître la sensibilisation envers la mission de l’Hôpital Lacor. Sans vous, le Lacor aurait été incapable de répondre aux
besoins médicaux de la population locale de l’Ouganda.
À ce propos, nous souhaitons partager avec vous un bel accomplissement pour venir en aide aux femmes ougandaises. Issues de villages reculés, la tradition veut qu’elles donnent naissance à la maison, en s’exposant à de possibles complications.
Au Lacor, chaque année, naissent 6 000 enfants et plus de 35 000 mamans reçoivent de l’aide et des soins. Par ailleurs, les
familles ne peuvent pas défrayer les coûts d’un transport d’urgence à l’hôpital. Afin d’inciter les femmes à accoucher dans
un environnement protégé, le Lacor a crée des maisons de maternité qui ont été inaugurées en juillet.
Ce projet a été réalisé en mémoire d’un médecin gynécologue milanais grâce à un don de son épouse qui a voulu poursuivre l’engagement d’une vie dédiée à la santé des mères italiennes avec un projet d’aide pour améliorer la santé des mères ougandaises.
ous
N
souhaitons à
chacun d’entre
vous de très
joyeuses fêtes,
la meilleure
santé qui soit
et de la joie
dans l’année à
venir.
Le nom « Gang Pa Min Atim » a été adopté lors d'une réunion des employés de la maternité de l'Hôpital Lacor et de la communauté de la santé en hommage à la Dre Lucille
pour tout ce qu’elle a accompli pour les femmes du peuple Acholi. Le mot "Gang" reflète
une atmosphère chaleureuse où les femmes peuvent rester avec ou sans membres de
leurs familles en attendant d’accoucher en toute sécurité à l'hôpital. « Min Atim » (maman de Atim) était le nom de Lucille. « Atim » est le nom traditionnel donné à une fille
qui naît dans la savane, loin de sa maison et de son village. C’est le nom de Dominique,
qui est née loin de l’Occident d’où venaient Lucille et Piero.
Fondation Teasdale-Corti
La Fondation Teasdale-Corti (Montréal, Canada) est
un organisme de charité.
No d’enregistrement 890520745 RR 0001.
La Fondation a pour but de contribuer au soutien de
l’Hôpital Lacor au Nord-Ouganda.
Donations
Envoyez vos dons à la Fondation Teasdale-Corti:
8880, boul. Lacordaire
Saint-Léonard QC H1R 2B3, Canada
En ligne : www.teasdalecorti.org
Référence
Filippo Campo:
[email protected] ;
Tél. 1 514 253-1737
Fondation Teasdale-Corti
8880, boul. Lacordaire
St-Léonard QC H1R 2B3
Canada
Traduction et révision, nos collaborateurs:
Révision: Line Potvin, trad. a.
Traduction: Mariangela Cosci et Karine Bressani, trad. a.
BULLETIN DE L’HÔPITAL LACOR, publié par la Fondazione Piero e Lucille Corti (Milan, Italie) et la Fondation Teasdale-Corti (Montréal, Canada), est offert à tous ceux qui désirent recevoir des nouvelles de l’Hôpital Lacor et de la Fondation Teasdale-Corti.
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