Les Petites filles respirent le même air que nous
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Les Petites filles respirent le même air que nous
FICHE SPECTACLE Les petites filles par A+ B © Stéphane Nawrat THÉÂTRE - CRÉATION- DÈS 15 ANS- Durée 1h40 CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE Sarah Lecarpentier LUMIÈRES Hugues Espalieu TEXTE Clémence Weill VIDÉO Alexandra Longuet COLLABORATION Lyly Chartiez CRÉATION SONORE ET RÉGIE GÉNÉRALE Mikaël Kandelman AVEC Hélène Bouchaud, Géraldine Roguez Hélène Sir-Senior Juliette Savary Le Grand Bleu – Etablissement National de Production et de Diffusion Artistique 36 avenue Marx Dormoy – 59000 LILLE 03.20.09.88.44 / www.legrandbleu.com / legrandbleu.over-blog.fr / [email protected] Le Spectacle Dans Les petites filles par A+B (initialement intitulé Les petites filles respirent le même air que nous), quatre jeunes filles aux parcours différents, que l’on voit d’abord enfant, reviennent à l’âge de trente ans, devenues femmes. Portraits de quatre jeunes filles dans les méandres et troubles de la vie : la famille, l’école, l’amour, la confiance et la reconnaissance, les envies, les rêves… Pour chaque personnage, les spectateurs devront choisir entre deux possibilités, A ou B, le choix de ces jeunes femmes. Que sont devenues ces adolescentes, comment vont-elles évoluer ? A chaque représentation, les cartes seront redistribuées, et la fin l’histoire pourra changer… Les parents, les enseignants, les camarades, les inconnus, les ami-e-s, les frères, les relatifs, les refus, les amours, les ruptures, les échecs, les diplômes, les départs, les retards, les hasards, les voyages, les exodes, les accidents, les guerres, les forces de l’ordre(celles du désordre), les coups de bluff / de massue, les panneaux indicateurs, les conseils d’orientation, les déviations, les appels en absence, les faux numéros, les trous noirs, les nuits blanches, les cartes ‘chance’,les mauvaises pioches… Comment est-on arrivés là ? Ici ? Ainsi ? Aujourd’hui ? Et si, à cette intersection, vous aviez en fait tourné de l’autre côté ? ÉCLAIRAGE : Écritures Théâtrales & Adolescence Le spectacle La plus forte, ainsi que le travail autour de la création mené avec les lycéens de Montebello (cf. partie 1) vont être présentés dans le cadre d’un Eclairage intitulé Ecritures Théâtrales et Adolescence. Parce que l’adolescence concentre, exacerbe, active et catalyse toutes les grandes interrogations humaines, elle est un sujet et un public extraordinaire pour la scène. Elle est également un territoire d’innovations artistiques et de questionnements permanents sur la méthode. Les professionnels de la question de l’adolescence confrontés aux écritures de la scène le savent, c’est un endroit mouvant, fragile et périlleux qui est interpellé, un espace d’interrogations artistiques qui demande sans cesse à être réinvesti de fraîcheur et d’échanges. C’est dans cette optique que le Grand Bleu propose cet « ECLAIRAGE : Écritures théâtrales et adolescence ». Des professionnels de la jeunesse interviendront lors d’une table ronde ayant pour objet les manières d’aborder l’écriture théâtrale pour/autour/ avec l’adolescence. Elle se déroulera mercredi 18 mars de 09h30 à 13h au Grand Bleu et est ouverte à tous. D’autres spectacles seront présentés pendant cet ECLAIRAGE : Screens (Théâtre de l’Embellie), La plus forte (compagnie Versus),Aléas (compagnie Rhizome) et Martine à la plage (La Manivelle Théâtre). Plus de renseignements sur legrandbleu.com ou auprès d’Anne-Sophie Mellin [email protected]/ 03 20 00 55 70 Note d’intention En tant que femme, et artiste, j’ai de bonnes raisons de croire et depuis longtemps que quelque chose échappe à notre entendement dans nos civilisations, qu’elles soient occidentales ou tout simplement mondiales. Le rapport à la compétitivité, à la nécessité d’engager une carrière, une famille, de prendre en charge très jeune et pour la vie entière la « responsabilité » de son existence, est de toute évidence une pression, une violence issue d’une organisation collective portée sur les questions de pouvoir et d’accumulation (des biens, des richesses, des savoirs...). Il m’est donc apparu, au fil de mon parcours, tant personnel qu’artistique, la nécessité de prendre le temps de travailler sur ce « passage » : de l’enfance à l’âge adulte, homme ou femme, salarié ou chômeur, parent ou non, pour essayer de redéfinir ce qui nous pousse tant à nous opposer pour exister, et à quoi. A la lecture du recueil de Paul Fournel, Les petites filles respirent le même air que nous, j’ai immédiatement eu envie de l’adapter au théâtre. Les saynètes minuscules et intimes que traverse chaque personnage du recueil sont pour moi le reflet des questions centrales de nos vies : comment affronte-t-on le plaisir, la honte, la mort ou l’autorité dans notre quotidien ? En quoi être devenu « adulte » a-t-il changé notre rapport à ces émotions, à ces joies ou ces difficultés face auxquelles la vie, puis la société, nous a mises ? En quoi poser ces questions de façon collective, sur un plateau de théâtre, peut-il nous aider à mieux comprendre qui nous sommes et ce qu’est notre identité ? Pour chacun, l’enfance est un souvenir, c’est-à-dire un passé intouchable, nonmodifiable, dans le merveilleux comme le douloureux. C’est aussi le point de départ, le moment où l’individu se retrouve, sans même le savoir, face aux plus grandes des problématiques : l’héritage, la place dans l’histoire, la constitution du corps social, la question de genre, le libre-arbitre... « On ne naît pas femme, on le devient. » Tout comme on ne naît pas homme, d’ailleurs. Avec les mouvements féministes actuels, au cœur d’une question brûlante qui est notre avenir à tous en ce 21ème siècle, m’est apparu comme un faux-sens, un mauvais point de départ sur cette question du vivreensemble : certains mouvements de lutte féministe semblent mettre une société patriarcale au cœur du problème actuel de l’inégalité hommes-femmes. Loin de contester ce que les chiffres racontent d’eux-mêmes, je me demande simplement si nous n’avons pas confondu, dans nos volontés de revendication de plus de liberté, différence et égalité. Nous sommes tous des individus différents par nature, et voudrions résoudre ce postulat dans une « culture » égalitaire. Or, mon métier étant précisément celui de la « culture », je ne vois pas en quoi nos différences seraient à gommer pour atteindre l’égalité, en quoi elles ne pourraient pas au contraire être une vraie force pour construire ensemble une société plus juste. L’enfant que nous avons été ou que nous mettons au monde est alors à interroger, à la fois bouc émissaire et force de résistance. S’interroger sur la question du genre, non dans une défense de la « cause des femmes», non comme une séparation entre masculin et féminin, non comme une revendication victimisée et culpabilisante, mais s’interroger en tant qu’individu de ce siècle : l’égalité des droits est cruciale, certes, et doit être défendue, mais peut-elle seule prendre en charge le développement d’une réelle égalité culturelle, commune et libératrice ? Le recueil de Paul Fournel offre des portraits de petites filles à l’instant de ce passage fragile entre enfant et « adulte »... nous souhaitons donc poursuivre la réflexion amorcée et nous atteler aux questions qui surgissent : Comment passe-t-on de l’enfance à l’âge adulte ? Comment (et quand) une petite fille se dit-elle tout à coup « femme » ? Comment vit-elle son rapport à elle-même, puis dans le rapport aux autres femmes, enfin face aux hommes, face à d’éventuels enfants à son tour ? Comment peut-on briser l’éternelle opposition entre nos genres, par l’oppression ou la révolte, et essayer de redéfinir un territoire propice aux tentatives, aux peurs mais aussi aux désirs, et leur faire une place dans nos fonctionnements quotidiens? Les petites filles par A + Best un projet sur l’enfance, et l’absence. L’absence de nouvelles croyances, peut-être. De modèles émancipateurs, sans doute. L’absence de dialogue réel et sincère : entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les opprimés, les anonymes du système marchand, et ceux qui en détiennent les clés (publicistes, politiques, intellectuels de tout bord). Absence de dialogue enfin entre les êtres, entre les parents et leurs enfants, entre les femmes entre elles, les hommes entre eux, bref : absence (ou manque) de valeurs qui permettent à chacun de développer son identité, à côté de celle des autres. Cette recherche est profondément politique par les questions qu’elle soulève, au sens propre du terme : la volonté de vivre ensemble. Ainsi le propos n’est pas celui de la mise en opposition entre deux postulats, mais bien au contraire la tentative de questionner nos racines communes : hommes ou femmes, nous sommes surtout des enfants que l’on a inséré de force dans un monde violent où l’on doit savoir qui l’on est pour survivre. Prendre, comme personnages, des femmes, ce n’est pas vouloir parler particulièrement des femmes. C’est prendre comme protagonistes des individus que la société forcent plus que les autres et ce dès le berceau. En étant une femme, il faut résister à plus de pressions diverses, de peurs, d’injonctions. Et ce travail de libération (des autres, de soi, du passé) est sans doute une quête individuelle pour tous aujourd’hui. Mais en prenant pour personnages des femmes, toutes les problématiques se trouvent accentuées : il s’agit ici d’atteindre un propos absolument universel, justement en n’ayant que des femmes en scène et des personnages féminins. Ce qui arrive dans plein de spectacles de/par/pour des hommes, nous le tentons ici avec des femmes, avec la même évidence : proposer un regard sur les femmes et leur traversée d’une existence humaine, c’est poser une question sur le monde et ses tensions, c’est laisser la parole à nos possibilités identitaires, et donner la place à nos besoins de lutte. Nous vivons une époque paradoxale. D’un côté l’injonction d’engager une carrière, de construire une famille, de prendre en charge très jeune et pour la vie entière la « responsabilité » de son existence. De l’autre la nécessité d’être « soi-même », et d’être « heureux ». Cet écart crée de toute évidence une pression, une violence issue d’une organisation collective portée sur les questions de pouvoir et d’accumulation (des biens, des richesses, des savoirs).Homme ou femme, salarié ou chômeur, parent ou non, pourquoi doit-on toujours affirmer son identité et la revendiquer aux yeux des autres ? Quels choix sont réellement conscients ? La question que je pose dans la pièce est « l’enfant que l’on a été détermine-t-il l’adulte que l’on devient ? » Sarah Lecarpentier, metteur en scène Clémence Weill, dramaturge et auteure, ajoute : "A nos petites filles de déjouer les mille pièges qui pavent leur route de (bonnes ?) intentions. A elles de défendre ou de refuser les propositions. A nous d’être assez malignes pour éviter les clichés, les facilités, les cases, les normes trop communément admises. A nous de redistribuer les cartes et de piper les dés quand il le faut. A chaque carte peut-elle tout remettre en question ? Ou y a-t-il un moment où la partie est pliée pour de bon ? Alors je n’aurais pas du me défausser de ce valet de trèfle… ? Evidemment, ce qui complique tant l’équation, c’est de la jouer à plusieurs. Si A joue l’as de pique, quelles conséquences sur B ? Impair et passe et dix de der. Peut-on annuler la partie, battre à nouveau et redistribuer ? Oui, soir après soir ! Non, ça ce n’est valable que pour le théâtre ! Fichtre, voilà un jeu de stratégie plus difficile qu’il n’y paraissait… C’est peut-être ça le passage de l’enfance à l’âge adulte : réaliser chaque jour combien tout est infiniment plus complexe qu’on nous l’avait raconté ?" L’équipe artistique Sarah Lecarpentier Metteuse en scène Formée en jeu à l’EPSAD (promotion 2), elle met en scène dans le cadre de l’école Un récit de l’impuissance, d’Alexandre Lecroc, avec les 13 comédiens de sa promotion. Elle crée la compagnie Rêvages en 2008 dans la volonté de promouvoir un théâtre de textes, et de mettre en relation des actions de type social et artistique. Elle écrit et met en scène (avec la collaboration de Kevin Keiss) 20h50, le film c’est vous, adapté des interviews documentaires réalisées auprès d’habitants du territoire du Nord-Pas-de-Calais. Le spectacle a achevé sa tournée dans le cadre de «Dunkerque, capitale régionale de la culture » en juin 2013. Diplômée d’Etat en enseignement du théâtre et licenciée en arts du spectacle à Paris III, elle anime des ateliers d’écriture pour diverses structures (associations socio-culturelles, Armée du Salut, prisons, Restos du Cœur, établissements scolaires, foyers, centres médicopsychologiques, etc). Avec Kim Biscaïno et Hélène Sir-Senior, elle écrit et met en scène Les Avides en 2013. Elle a mis en scène K etc. accueilli au Grand Bleu en décembre 2014. Clémence Weill Dramaturge et auteure Formée comme comédienne à l’Ecole Claude Mathieu, Clémence étudie en parallèle l’Histoire de l’Art à la Sorbonne. Elle a joué notamment avec Emmanuel Demarcy Mota, Anatonio Diaz Florian, Marie Vaiana, Didier Bailly, Jacques Hadjaje, Jean-Louis Hourdin, Matthias Langhoff. Depuis 2006, elle a adapté et mis en scène L’Opéra du Dragon de H. Muller, Mars, d’après Fritz Zorn, La Ménagerie de verre, de T. Williams, Mesure pour mesure, d’après Shakespeare, Une fable sans importance - ou l’importance d’être Oscar Wilde (co-écrit avec C. Decroix, Phénix Scène Nationale de Valenciennes, théâtre du Lierre). Musicienne de formation, elle a dirigé avec Jean-Claude Vannier L’histoire de Melody Nelson et L’Enfant assassin des mouches à la Cité de la musique en 2009.Elle a également écrit plusieurs pièces : Rêves, Morning Personne, « fresque historico-familiale », d’après Calderon de Pasolini, Plus ou moins l’infini et Pierre. Ciseaux. Papier. (Aide à la Création du CNT 2012, texte lauréat de la Journée de Lyon des Auteurs). Clémence Weill travaille aujourd’hui avec plusieurs compagnies en régions: comme auteure pour le StokenTeartet, comme dramaturge avec la Cie Rêvages, comme comédienne avec le collectif Des clous dans la tête. Egalement pédagogue, elle fait des interventions théâtre en écoles depuis plusieurs années et anime des ateliers de jeu et d’écriture avec des adolescents et des adultes. Lyly Chartier Collaboratrice artistique Formée au CNR (Conservatoire National de Région en Art Dramatique) de Lille puis à l’EPSAD (Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique), elle a rencontré de nombreux metteurs en scène tels que S. Seide, M. Rouabhi, A. Delbée, J .P. Wenzel, D. Kerckaert, A. Kousnetsov, la Cie Interlude Oratorio, G. Paris, D. Galas, V. Goethals, J. Roy etc. Lors de sa sortie d’école, elle met en scène avec K. Keiss, Les Souliers rouges de T. Lucattini. (Cie Rêvages).Elle est depuis 2010 en partenariat avec G. Defacque (Théâtre du Prato) qu’elle assiste dans ses diverses aventures. Sur sa route, Lyly Chartiez a travaillé avec de nombreux metteurs en scène tels que J. Pommerat (Cie Louis Brouillard), A. Lemaire (Cie Thec), ainsi queC. Piret (Théâtre de Chambre) et F. Gérard (Théâtre de La Manivelle). En 2012 elle retrouve la Cie Rêvages en tant que comédienne dans 20h50 le film, c’est vous ! m.e.s. S. Lecarpentier ; puis entre actions culturelles, œil extérieur de Ludor Citrik pour sa création Qui sommes-je ? , elle rencontre la compagnie Vies à Vies pour laquelle elle joue Une Chenille dans le coeur, Léon le Nul (m.e.s. Bruno Lajara).On la retrouve en 2013 dans différents spectacles et des créations suivantes : Léon le Nul (Cie vies à vies m.e.s. B.Lajara) ainsi que dans Risk (Cie Interlude Oratorio m.e.s. E.Vallejo), dans « Les Avant-scènes », Nous qui aurons toujours 25 ans (Les Fous à réaction m.e.s. V.Dhelin). Dernièrement Lyly Chartiez a travaillé avec K. Narumi (Cie Dainanagekijo) lors de la création des Trois Soeurs de Tchekhov au Théâtre National de Tokyo. Hélène Bouchaud Comédienne Après être passée entre les mains du duo d’intervenants Agnès De Graaff et Nicolas Peskine en option théâtre au lycée, Hélène Bouchaud décide de devenir comédienne professionnelle. Côté apprentissage, elle se forme dans différentes écoles et au cours de divers stages, obtient son Master 2 d’études théâtrales et son D.E. d’enseignement théâtral. Côté création, elle intègre la Compagnie Lez’Armuses dans ses premières années d’écoles. Elle en est maintenant une des coordinatrices avec Sophie Plattner. Revendiquant l’envie de jouer et de créer leurs spectacles, elles se disent « comédiennescréatrices » et font appel à d’autres pour écrire et mettre en scène leurs spectacles comme Claire Lapeyre-Mazérat, Fargass Assandé ou Sophie Plattner elle-même. Elle joue aussi pour d’autres compagnies : Compagnie Jakart-Mugiscue, Compagnie du Picolo, Compagnie Katharsis. Côté transmission, elle propose, au sein de la Compagnie Lez’Armuses des ateliers Fresques et théâtre avec lesquels elle a emmené un groupe d’enfants jouer au Très Grand Festival des Fromages de Chèvres une adaptation du Baron Perché d’Italo Calvino. Géraldine Roguez Comédienne C'est en 2006 qu'elle intègre pour trois ans l'EpsAd, Ecole Supérieure d'Art dramatique de Lille, dirigée par Stuart Seide, où elle travaille notamment avec Yves Beaunesne, Eva Vallejo et Bruno Soulier, Vincent Goethals, ou encore Gloria Paris, Julien Roy, Laurent Hatat, et Anne Delbée. Elle entre ensuite comme « élève-acteur » à la Comédie Française pour la saison 2009/2010. Cette année-là, on a pu la voir dans Figaro Divorce d'Odon Von Horvath mise en scène Jacques Lassalle; Mystère Bouffe et Fabulages de Dario Fo, mise en scène Muriel Mayette; Les Oiseaux d'Aristophane mise en scène d'Alfredo Arias et enfin Les trois Sœurs d'Anton Tchekhov mise en scène d'Alain Françon; ainsi que dans Le Mariage de Gogol au Vieux Colombier mise en scène Lilo Baur. C'est en 2011 qu'elle retrouve Stuart Seide pour la création d'Au Bois Lacté de Dylan Thomas au Théâtre du Nord. Avant de rejoindre Catherine Hiegel dans sa création de son Molière, Le Bourgeois Gentilhomme. Juliette Savary Comédienne Formée à l'école Florent par Sophie Lagier, Frédérique Farina, Cyril Anrep et Laurent Natrella, elle y intègre en 2008 la Classe Libre, promotion XXIX, sous la direction de JeanPierre Garnier. En 2009, elle est admise au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris, où elle travaille aux côtés de Dominique Valadié, Alain Françon, Sandy Ouvrier, Xavier Maurel, Yvo Mentens, Mario Gonzales et Denis Podalydés (et Pierre Aknine en cinéma). Elle joue sous la direction de Yacine Aït Benhassi, Julie Recoing, Stéphane Valensi et tourne avec Dominik Moll. En 2013, elle est mise en scène par Frédéric Maragnani, dans une pièce de Philippe Minyana. Hélène Sir-Senior Comédienne Formée à l’Académie Théâtrale de l’Union, école nationale de Limoges (2005 à 2007), elle travaille avec les pédagogues et metteurs en scène du GITIS de Moscou, Paul Chiributa, Mladen Materic, Pierre Pradinas, Radu Penciulescu, Alain Gautré. Elle joue sous la direction de Matthias Langhoff dans Maüserde Heiner Müller, sous la direction de Christophe Rauck dans la mise en scène du Révizor; dans La nuit de l’Iguane de Tennessee Williams et Les Revenants de Henrik Ibsen, mise en scène Paul Chiributa. Après l’école, elle participe artistiquement à la fondation de la compagnie Rêvages, y est pédagogue au sein des actions culturelles sur les territoires, ainsi que comédienne dans chaque spectacle : Les Souliers rouges, de Tiziana Lucattini, (2009), 20h50, le film c’est vous, (2011 et saison 2012-2013), Une Anarchie en Bavière(2012), Petit Bodiel et autres contes et K, etc.(2012). Parallèlement, elle suit une formation de musicienne depuis 1989 au conservatoire du 10e arrondissement à Paris (piano, solfège et chant jusqu’en 2002, improvisation au clavier et harmonie depuis 2011). Cette saison elle joue dans Les Avides, création collective avec Kim Biscaino et Sarah Lecarpentier, sous le regard de Clémence Weill. Alexandra Longuet Création Vidéo Alexandra Kandy Longuet est née à Paris l’année de sortie de StrangerthanParadise. Elle étudie le théâtre à l’Université Paris III et les arts plastiques à l’ENSAPC et participe à plusieurs expositions à Paris en tant que plasticienne et vidéaste. Ses diplômes en poche, elle chausse ses bottes de sept lieues qui la conduisent en Russie, en Argentine, et puis finalement en Belgique où elle intègre une école de cinéma. Elle réalise plusieurs courtsmétrages documentaires et un moyen As sheleft, primé dans plusieurs festivals. Elle collabore également avec France Culture et la RTBF, réalise des documentaires radio, et intervient comme vidéaste sur les projets de la Compagnie Rêvages depuis la création de 20h50, le spectacle c’est vous. Mikaël Kandelman Régie générale et régie son Diplômé de l’ENS Louis Lumière en section son. Il se forme aux techniques du son, mixage et enregistrement auprès de Christian Cannonville, Pascal Spitz, Philippe Lemenuel et Jean Pierre Halbwachs. Il sonorise des spectacles vivants : théâtre et concerts ; et réalise des captations musicales. Il travaille avec la Compagnie Les Saturnales sur les Héroïdes d’Ovide, spectacle mis en scène par Kevin Keiss. Il poursuit son parcours théâtral en accompagnant le comédien Gérard Grobman sur ses spectacles. Il a également travaillé avec la compagnie Le Réseau (Théâtre) sur Le Ciel est vide d’Alain Foix, mis en scène par Bernard Bloch. Les pistes et prolongements évoqués dans cette fiche sont loin d’être exhaustifs. Ces pistes peuvent vous aider à avoir une meilleure appréhension du spectacle en amont de votre venue et vous donner des idées pour préparer au mieux votre groupe à la réception du spectacle. Certaines d’entre elles peuvent aussi être travaillées comme un prolongement. • Les petites filles à travers les âges Les petites filles par A+ B nous invite à porter notre regard sur la figure de différentes petites filles et de leur évolution à travers les âges. Le spectacle Les petites filles par A+ B raconte l’histoire de quatre petites filles qui, à des moments importants de leur vie, vont devoir prendre des décisions. Chaque personnage ayant une personnalité propre, un contexte familial et amical et social différent. - Amandine Petite fille soignée, attentive au moindre détail, sensible. Jeune femme, elle devra affronter une situation humiliante. - Gaïané Petite fille curieuse, s’intéressant aux actualités, définitions dans le dictionnaire. Plus tard, elle veut être égyptologue ou mariée avec des enfants et puis plus tard, tout plaquer et devenir égyptologue. Elle devient une jeune femme militante, elle s’investit dans de nombreuses causes. - Wendy Petite fille dont les parents sont absents, relation fusionnelle avec sa mère, mature pour son âge, devient une jeune femme qui aime prendre des risques… - Claire dit Clara Petite fille attentive à l’apparence, aux rapports entre les hommes et les femmes, complexée. Plus tard, elle voudrait être Marylin Monroe. Jeune femme un peu perdue, subit les angoisses de sa mère dépressive. Il est possible de se référer à un extrait du texte du spectacle (voir annexe1). Le passage de petites filles à des adolescentes qui vivent à des époques différentes Ont-elles les mêmes préoccupations ? Les mêmes vies ? Réagissent-elles aux problèmes liées à leur condition de la même façon ? La pièce se déroule dans trois périodes dans lesquelles les petites filles évoluent (1994/952004/2005- 2014/2015). Il est possible de travailler avec vos élèves autour d’un groupement de textes retraçant des témoignages de petites filles à des époques et contextes différents. Portraits de petites filles et adolescentes à des époques différentes Textes dédiés à l’enfance - La première fois que je suis née de Vincent Cuvellier, 2006 Les exploits de Fantômette, Georges Chaulet, 1994 Le journal d’Anne Franck, Anne Franck, 1947 aux éditions Le Poche Les malheurs de Sophie, La comtesse de Ségur, 1858, (réédition Broché, 2006) La Petite fille à la kalachnikov, ma vie d’enfant soldat, China Keitetsi, édition Unicef, 2004 Textes sur l’adolescence - Portraits d’ados par eux-mêmes, Julie Deveau, 2007 Moi, Christiane f, 13 ans, droguée, prostituée... Kai Hermann (Direction), Horst Rieck (Direction) - Récit (poche),1983 Des périodes de l’enfance sont marquantes et enrichissantes dans la construction de l’identité, comme la découverte de l’amitié et des sentiments, thématique forte dans le spectacle et abordée dans de nombreux ouvrages. Nous vous en proposons une sélection. Découverte de l’amitié et des sentiments dans la littérature : Le grand Meaulnes, Alain Fournier, L’ami retrouvé, Fred Uhlman, La Maison de Claudine, Colette, L’Attrape-cœurs, J.D.Salinger, Corniche Kennedy, Maylis de Kerangal, Le Temps des secrets, Marcel Pagnol, L’Enfant noir, Camara Laye, La Place, Annie Ernaux, Enfance, Tolstoï, L’Elégance du hérisson, Muriel Barbery, Zazie dans le métro, R. Queneau, L’enfant au réverbère, Andrée Chedid, No et moi, Delphine de Vigan…. Le texte du spectacle peut être mis en parallèle avec le texte de Paul Fournel, Les petites filles respirent le même air que nous dont l’équipe artistique s’est inspirée pour écrire le texte du spectacle (voir annexe2). Vous pouvez travailler avec vos élèves quelques scènes marquantes. A titre d’exemple, la scène de « La clairière » pour le thème de la puberté. • Avoir plusieurs choix : des prises de décisions cruciales Affirmer son identité et la revendiquer aux yeux des autres, prendre en main sa vie, faire des choix, avoir la vie que l’on souhaite en faisant des choix. Comment les fait-on ? Par quelles personnes sommes-nous influencés (proches, figures emblématiques, idéologiques…) ? Dans quel cadre ? Dans certaines situations, faire un choix peut faire basculer une vie, engendrer de nouveaux évènements. « Et si j’avais … », « Et si … » sont des suppositions que propose le spectacle. Le spectateur assiste à l’évolution des personnages et, à son tour, agit, influence, interfère dans la destinée de ces quatre femmes. Quel rôle joue le spectateur lorsqu’il choisit la destinée de chaque personnage ? Le personnage lui même ? la famille ? la société ? Par la famille, par le contexte Le spectacle présente l’évolution de plusieurs petites filles de milieu et de caractère différents dans leur vie d’adolescente puis d’adulte. A travers leurs rapports familiaux, les personnalités de chaque petite fille se dessinent. Propositions : Les liens familiaux sont source d’inspiration pour de nombreux artistes comme Christian Boltanski ou Pierre Sorin, artiste vidéaste, qui se met en scène avec son double, son cousin fictif Jean Loup. (Vidéos visibles sur le site de l’artiste : http://www.pierricksorin.com/video.htm). Vibeke Tandberg, Living Together, Tandberg, 1996. Vibeke Tandberg artiste norvégienne travaille, par la photographie et la vidéo, sur le thème de la famille. Ses œuvres se jouent entre la quête de l'identité personnelle et celle de l'identité sociale. Dans les images de Tandberg, l'idée du "jeu de rôle" évolue constamment : de l'identification aux archétypes, il devient hybridation, en passant par le clonage, et jusqu'à l'expérience de jouer le rôle d'être soi-même.Cette série photographique Living together se présente comme une sorte d’album de photos de souvenirs fictifs, témoignant de la vie de deux femmes : l’artiste elle-même et le double, sœur jumelle inventée. Les deux femmes semblent avoir été captées pendant des moments banals de leur journée. La simplicité et l’instantané des prises de vue et des cadrages donnent un aspect "familier" et ajoutent en vraisemblance.L’artiste se duplique et rejoue des scènes de la vie quotidienne. Elle questionne notre rapport à la mémoire et aux souvenirs ainsi que l’apparente normalité que toute famille veut généralement afficher. Dans le spectacle Les petites filles par A + B différents rituels familiaux sont mis en évidence. À titre d’exemple, le moment des courses au supermarché ou du repas de famille sont traités dans la pièce. Propositions : - On peut demander aux élèves de présenter une scène de courses ou de repas et leur laisser toute la liberté possible. Peu à peu, on ajoutera des contraintes de lieux, d’objets, de personnages…qui aideront à dégager des problématiques traitées par le spectacle (ex : repas où les parents ne se parlent plus). La télévision pourra être intégrée au repas de famille : quelle émission est diffusée ? Quelle place va-t-elle prendre dans ce dîner ? La classe sociale pourra faire évoluer de manière significative la scène au supermarché (ex : le cas d’une famille bourgeoise, jouer avec les clichés). - Il est possible d’ouvrir un débat avec votre classe sur des questionnements autour du déterminisme de la construction sociale et des notions de valeurs, de normes et de rôles à jouer : quels éléments sont transmis à l’enfant ? Qui apprend à l’enfant la manière dont il doit se comporter ? Les manières de se comporter attendues sont-elles les mêmes pour tous les enfants ? Quelles sont les instances qui déterminent nos rôles sociaux à venir ? Prolongement possible : En parallèle de ces questions, observer des publicités peut nourrir le propos, imaginer les relations entre les parents et leurs enfants ? Discussion autour de la famille idéale. Quelques publicités comme support de discussion : - Publicité pour une voiture, mettant en avant les allers retours des parents https://www.youtube.com/watch?v=1D7mANMzLrU - Publicité Ikéa sur l’accompagnement des proches chez l’adolescent https://www.youtube.com/watch?v=O-uMmUmHW7A - Publicité autour des comportements des enfants, reproduisant les attitudes de leurs parents https://www.youtube.com/watch?v=WnQWZOXMcr8 Vous pouvez aussi vous appuyer sur des extraits de textes pour faire écho aux échanges avec les élèves. Proposition de textes : - C. Baudelot, R. Establet, L’école capitaliste en France, Maspero, 1971 : « De deux choses l’une: ou bien le discours scolaire, le « bon français » imposé par l’école primaire se trouve dans le prolongement plus ou moins direct des discours tenus et entendus le milieu familial d’origine et dans ce cas l’adaptation se fait aisément: c’est le cas des enfants de la bourgeoisie habitués dès la prime enfance à parler et à lire le « bon français »: dans la classe bourgeoise, on « parle bien » et on entretient avec le langage un rapport particulier: le langage y est par excellence le moyen de la communication; sa maîtrise symbolique est encouragée [...] l’enfant n’est pas dépaysé. [...] Ou bien le « bon français» imposé par l’école primaire entre en contradiction avec les discours produits dans la classe d’origine: c’est le cas des enfants des classes populaires. Cette contradiction peut prendre concrètement deux formes; ou bien l’enfant ne sait pas parler parce que chez lui, on parle peu ou pas; ou bien (et c’est le cas le plus fréquent), il sait parler, mais il parle autrement et surtout d’autre chose. » - Martine Ségalen, Sociologie de la famille, Armand Colin, 2006 : « Dès les années 1950 et 1960, la sociologie américaine avait montré que les milieux bourgeois valorisaient davantage la maîtrise de soi, alors que les milieux ouvriers insistaient sur les qualités d’obéissance, de propreté plutôt que sur l’autonomie et l’imagination. A ces modèles éducatifs différents, correspondaient des « styles » éducatifs et des méthodes pédagogiques... En résumé, les milieux aisés et les couches moyennes formeraient des enfants autonomes et responsables d’eux-mêmes, tandis que les moins favorisés encourageraient l’obéissance aux règles d’adaptation et à la contrainte extérieure. La convergence récente des modèles éducatifs, qui s’est orientée vers une relation de dialogue avec l’enfant n’a pas pour autant fait disparaître la différence des pratiques de socialisation selon les milieux sociaux. » Par le genre Le spectacle nous pose la question du déterminisme de genre et du déterminisme social dans les parcours des quatre petites filles devenues femmes. Le spectacle évoque les stéréotypes que l’on peut affilier au genre des enfants : faire du foot pour les garçons, jouer à la poupée pour les filles etc. Si ce sujet vous intéresse particulièrement, vous pouvez retrouver notre dossier sur l’éclairage « Stéréotypes » (Qu’est-ce qu’être une fille ? Qu’est-ce qu’être un garçon ?) : http://www.legrandbleu.com/_docs/Fichier/2014/3-141027022035.pdf Une vidéo de l’anthropologue Corinne Fortiersur les stéréotypes de genre : http://www.reseau-canope.fr/corpus/video/les-stereotypes-de-genre-110.html Prolongement possible : La notion de genre peut être travaillée, débattue avec les élèves à l’aide des extraits de textes. Dans un premier temps, faire une lecture puis résumer ce qu’ils ont entendu dans ces textes. Ensuite, il est intéressant de connaître leurs impressions : sont-ils d’accord ? Trouvent-ils cela actuel ? 1/ Texte de Véronique Rouyer et Chantal Zaouche-Gaudron, « La socialisation des filles et des garçons au sein de la famille : enjeux pour le développement », in A. Dafflon- Novelle, Filles-garçons : socialisation différenciée ? Presses universitaires de Grenoble, 2006. « Les pères touchent plus leur garçon, ils vocalisent plus et répondent aussi davantage à leurs vocalisations, et ils stimulent davantage leurs garçons âgés de 3 semaines à 3 mois. Ils s’engagent plus dans les soins quotidiens quand ils sont pères de garçons que quand ils sont pères de filles… De même il existe des modes de communication des parents différents selon le sexe de l’enfant… Les filles, âgées de 1 à 18 mois, reçoivent des stimulations plus importantes et diversifiées que les garçons. Les pères stimulent plus les filles sur le plan cognitif, ils regardent plus souvent le visage de l’enfant et miment davantage dans le jeu, alors qu’avec les garçons, les pères font plus de mimiques positives et montrent l’utilisation du matériel. » 2/ Nicolas Murcier, Revue Mouvements, n° 49,2007. www.editionsladécouverte.fr « La prise en charge des filles et des garçons est différenciée en de nombreux domaines. [...] Très tôt, les remarques sur les capacités enfantines sont différenciées selon le sexe des enfants en fonction d’attitudes et / ou de comportements attendus. Ainsi, au niveau de la motricité, un petit garçon « peu adroit » sur le plan moteur reçoit généralement davantage de remarques négatives qu’une petite fille pourtant au même niveau de développement moteur. Une petite fille jugée « agitée » reçoit davantage de remontrances qu’un petit garçon. Les petites filles sont davantage sollicitées pour faire des activités « calmes» assises autour d’une table: « Aux filles on va plutôt proposer des trucs calmes, on va leur donner des poupées, de la dînette, on va leur mettre des activités manuelles. » Les petits garçons sont, quant à eux, plus sollicités pour participer aux activités motrices : « Aux garçons, on propose plus des jeux, des activités où ils vont se dépenser, des jeux où ils vont pouvoir courir, ils en ont plus besoin que les filles. » Des idées de questions/sujets à aborder en classe après la venue au spectacle La forme du spectacle offre aux publics la possibilité d’orienter les choix de vie des petites filles par le biais d’un vote. Ce dispositif peut créer des questionnements à soulever auprès de vos élèves : - Pour vous, qui représente le public ? Quand vous faites un choix ; les choses sont-elles réfléchies ? Quelqu'un décide t-il à votre place lors de vos choix ? Êtes-vous orientés par des personnes dans vos choix ? Prolongement possible : La compagnie Rêvages a fait le choix d’une fin alternative aux destins des différentes filles à la manière des « livres dont vous êtes le héros ». Proposer aux élèves de se livrer à l’exercice d’une autobiographie un peu particulière…. L’élève choisit un événement de sa vie qu’il juge important et où il a dû faire un choix, puis rédige cet événement sous la forme d’une autobiographie. Ensuite, il imagine avoir fait un autre choix et imagine quelle serait la situation actuelle. Pour prendre moins de risque avec le vécu des adolescents, on peut imaginer le même exercice autour de la thématique des conduites à risque. L’adolescent imaginaire confronté à une situation « à risque » (à définir avec les élèves) et l’élève rédacteur rédige deux fins : l’une où l’adolescent choisit l’excès et l’autre où il adopte une attitude responsable. PEU DE TEMPS DEVANT VOUS ? ON RÉCAPITULE ! Des idées de questions/sujets à aborder en classe avant la venue au spectacle - discuter du passage de l’enfance à l’âge adolescent puis à l’âge adulte. Quels sont les moments importants ? choisir un mot pour qualifier ces passages. - donner les portraits de l’enfance des personnages et demander au groupe d’imaginer leur futur. Des idées de questions/sujets à aborder en classe après la venue au spectacle - chaque représentation sera différente, pour chaque personnage, le public pourra choisir entre la fin A et la fin B. Demander au groupe d’imaginer la fin qui n’a pas été choisie. - discuter des choix. Dans chaque parcours, il y a des choix. Se sentent-ils libres de choisir leur vie ? Pour aller plus loin - Pour découvrir le travail de la compagnie Rêvages : http://www.revages.fr/ Autour de la relation mère/fille - La relation mère-fille, Thierry Bokanowski et Florence Guignard, 2012. Terminale, tout le monde descend ! , Susie et Aliyah Morgenstern, 1986. Barbie, poupée totem : entre mère et fille, lien ou rupture ? , Marie-Françoise Hanquez Maincent, 1998. Mère et fille, l’amour réconcilié, Isabelle Yhuel, 2004. Pendant littéraire de l’histoire de Clara : Le Bal, Nemirovsky, 1930 Autour de ma mère, Catherine Safonoff, 2007 Décidément je t’assassine, Corinne Hoex, 2010 Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan, 2011 Une femme, Annie Ernaux, Récits d’enfance et d’adolescence recommandés par les programmes de l’Éducation Nationale en 3ème : - Colette, Sido, La maison de Claudine Albert Cohen, Le livre de ma mère Nathalie Sarraute, L’enfance Fred Uhlman, L’Ami retrouvé Hervé Bazin, Vipère au poing Alain Fournier, Le grand meaulnes Romain Gary, La promesse de l’aube Italo Calvino, Le Baron perché Driss Chraïbi, La civilisation, ma mère ! Camara Laye, L’enfant noir Amos Oz, Soudain dans la forêt profonde Annie Hernaux, La place Tahar Ben Jelloun, L’enfant de sable Andreï Makine, Le testament français Filmographie : - Jeux interdits, René Clément, 1952 - Mina Tannenbaum, Martine Dugowson, 1994 - Les Cerfs volants de Kaboul, Marc Forste - La vie ne me fait peur, Noémie Lvovsky, 1999 Annexe1 // Extrait du texte de Clémence Weill, Les petites filles par A+B ****** Amandine toujours dans sa robe d’anniversaire assise devant le buffet intact. Il fait sombre dans la pièce maintenant. Elle finit par se lever et sort d’une cachette une pile d’enveloppes colorées : les cartons d’invitation. Les déchire. Soigneusement. En tout tout petits bouts. Orientation Wendy : Avant je voulais faire égyptologue. Mais j’ai changé d’avis. J’aime vraiment bien la mythologie les hiéroglyphes et tout. Le problème c’est que c’est un métier où y a que des vieux. Je pourrais jamais me trouver un mari et fonder une famille sur un chantier de fouilles. Alors à la place je vais faire un métier normal genre prof – enfin non pas prof mais un truc du genre – ingénieur ou publicitaire - c’est pas grave si c’est pas passionnant - je fais ce métier normal le temps de me marier et d’élever mes enfants – et quand je suis assez vieille mais pas trop – dans les 40 ans – je plaque tout du jour au lendemain sans avoir prévenu personne et je deviens égyptologue. Claire : Quand j’étais vraiment petite je voulais être Marylin Monroe ou photographe de Marylin Monroe. J’étais marrante non ? Maintenant ce serait plutôt styliste mon rêve. Avant je voulais être boulangère ! T’imagines ? Par contre pardon mais c’est pas Claire c’est Clara. C’est une longue histoire mais vous pouvez demander à mon père je vous jure vous pouvez écrire Clara mon prénom s’il vous plaît ? C.L.A.R.A Gaïané : Quand je serai grande je ferai des BD. Et j’irai dans le désert. Je ferai de la plongée. Je serai océanographe. Militante océanographe. Avocate contre les zoos et les parcs aquatiques. Avocate de la couche d’ozone ? J’aimerais pas trop être femme politique. J’ai fait un programme pour l’élection des délégués de classe mais si je suis élue - je suis pas certaine de pouvoir le tenir : y a pas assez d’argent dans l’école – je pourrais pas - c’est pas ma faute - responsable mais pas coupable. Non je vais pas me présenter. Ou bien je serai écrivaine. Ecrivaine qui dénonce des scandales comme les pillages des ressources naturelles ou les omerta. Ou je ferai la cuisine avec mon père. On fera un best-seller avec ses recettes. Tout le monde en France se mettra à manger des kefte et des feuilles de vignes ! Je serai son associée et je l’aiderai - mon père - ou ma mère – ça dépend lequel sera mort en premier (mais ma mère cuisine moins bien). Ou alors ‘activiste’ – mais je sais pas vraiment comme on fait. Y a pas d’école si ? Amandine : J’aimerais bien – vétérinaire ? Est-ce que. Tout le monde – les autres enfants – ils ont dit vétérinaire ? En quelle classe on arrête de vouloir devenir vétérinaire ? Ma sœur – j’ai trois sœurs - Albane c’est l’aînée - elle va être infirmière . Et Astrid institutrice. Et Adeline elle veut découvrir des pays. Elle – elle a que huit ans alors - on lui laisse croire. Mes grands-parents - de mon père- ils étaient charcutiers-traiteurs. Ca je. J’aimerais pas trop. Trop. La viande crue. En vrai j’aime pas trop les. J’ai peur. Des animaux. Quand ils. Morts. Vivants aussi mais - morts aussi. FIN DE LA PREMIÈRE EPOQUE Annexe 2 // Extrait du texte de Paul Fournel, Les petites filles respirent le même air que nous « Elle s’agenouilla au centre, s’assit talons, ferma les yeux, resta un long immobile puis redressa le buste et hurla. Elle hurla de toutes ses forces et la voix qui, au début, semblait sortir de sa gorge monta vite de son buste tout entier puis elle-même à travers ses cuisses. Elle hurla à l’amour. Elle espérait tout de son cri. Il résonnait dans son cœur et dans sa tête, forêt, il escaladait les troncs, couchait les fougères, faisait vibrer les branches…Les biches allaient venir lui apporter les lapines leurs lapereaux... La fleur couvriraient de pollen, les fougères de sporanges, elle serait noyée sous les fruits, sous les couleurs, sous les odeurs, tout lui serait baiser, tout lui serait offrande ; autour d’elle voleraient passereaux, pétales et duvets ; l’air allait devenir plus doux, le mélangeraient, le soleil rejoindrait enfin la lune... Elle hurlait à l’amour. Pataud, revenu, posa son museau sur sa cuisse. Et puis viendraient les cerfs, les sangliers, les taureaux, les renards et les loups. La clairière elle-même s’élargirait, elle gagnerait bientôt sur la forêt tout entière, sur le village, sur les collines, sur le pays, sur le monde. De toutes ses forces, elle hurlait à l’amour. - Oh, là ! Ça va pas bien ? Elle se tut aussitôt et ouvrit les yeux. Julien. Petit, bourru, mal embouché, mal habillé, elle le connaissait par cœur. - Qu’est-ce que tu as à crier comme une perdue ? - Je suis perdue, murmura-t-elle. Il haussa les épaules et s’agenouilla face à elle. Il tenait un bâton et une ficelle pendait de sa poche. Elle aurait dû se douter que c’était lui. Il était le seul à connaître ce coin. Elle ne dit plus rien. Le temps de revenir à soi. Il la regarda, déboutonna sa chemise, tira les pans de l’intérieur de son pantalon et les laissa flotter. Il attendit. Lorsqu’elle fut calmée, elle se décida à sourire. Il ne lui répondit pas ; air buté, sourcils froncés. Brusquement, il tendit la main et la lui passa sur la poitrine. Elle ne bougea pas. La main passa et repassa puis tomba, insatisfaite. Il la frotta dans l’herbe, comme pour l’essuyer. - Et les poils ? demanda-t-il. - Toujours rien. - Fais voir. Docile, elle se leva et quitta sa culotte. Il lui souleva le bas de sa robe avec son bâton et regarda avec attention. Il passa délicatement le bout de ses doigts sales aux ongles rongés sur le ventre, sur le sexe lisse, sur le haut des cuisses, puis laissa retomber le devant de la robe. - Toujours rien, constata-t-il. Elle baissa la tête. - Et toi? - Toujours rien, non plus. - Fais voir. - Pas question. » Comme autre exemple le passage de « La poupée moderne » pour le thème des jouets. Ce qui fait écho aux scènes de barbies dans la pièce. « D’un geste sec, elle arracha le bras droit et le posa sur le lit. Ella arracha soigneusement le gauche. Les jambes résistèrent plus mais avec les dents elle parvint aussi à les arracher et à les aligner sur la courtepointe. Elle plaça la tête de la poupée entre ses cuisses, enfonça les doigts dans les trous des bras et tira. Le tronc ne fit aucun difficulté pour se séparer de la tête. Maline le coucha à plat ventre entre les jambes et les bras. Elle s’agenouilla au bord du lit et plaça la tête dans le creux de ses mains. -Quel accident ! lui dit-elle de sa voix la plus douce. Elle arracha les cheveux par touffes et les rangea soigneusement, boucle à boucle. La poupée moderne la fixait des ses grands yeux bleus doux ; son crâne piqueté de trous noirs, l’un donnait l’air d’une passoire. Maline posa sur le globe délicat des yeux l’index et le majeur de sa main droite et poussa d’un coup sec. La tête avala les yeux. … »