Planète Paix n°502 - Culture : Hotel Rwanda : 10 ans après

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Planète Paix n°502 - Culture : Hotel Rwanda : 10 ans après
Planète Paix n°502 – Culture : Hotel Rwanda : 10
ans après…
Culture
Hotel Rwanda : 10 ans après…
Hotel Rwanda
De Terry George, avec Don Cheadle, Joaquin Phoenix et Nick
Nolte. Durée : 2h00.
Le 6 avril 1994, un attentat est commis contre l’avion à bord
duquel se trouve le président rwandais hutu, Juvénal
Habyarimana, au pouvoir depuis 1973, à proximité de l’aéroport
de Kigali.
Les extrémistes Hutu, miliciens Interahamwe de l’ex parti
unique du président Habyarimana et soldats des forces armées
rwandaises, entament dès lors l’élimination des Tutsis et des
Hutus modérés avec listes de noms à l’appui, constituées grâce
aux cartes d’identité instaurées à l’époque mentionnant
l’appartenance ethnique. Entre avril et juillet 1994, le
génocide fera près d’un million de morts et entraînera plus
d’un million de rwandais à s’exiler au Zaïre.
Les images de gens massacrés à la machette étaient, à
l’époque, restées dans l’indifférence la plus totale des
gouvernements occidentaux. Ce n’est que quelques années plus
tard que l’on découvrait les conséquences tragiques du
génocide.
Dix ans après, Terry George décide de porter à l’écran
l’histoire vraie de Paul Rusesabagina, Hutu, gérant de l’hôtel
Mille Collines qui a protégé sa famille et 1268 réfugiés. Le
film retrace un épisode de la vie de ce héros profondément
humaniste, magnifiquement bien interprété par Don Cheadle, qui
a force de persévérance a pu sauver des vies.
Une belle histoire sur fond de génocide qui se termine par un
« happy end » digne d’une grande production hollywoodienne.
Certes, on peut reprocher au réalisateur d’avoir voulu faire
un film à grand spectacle arrachant quelques larmes aux plus
sensibles d’entre nous mais il a au moins eu le mérite de
traiter un sujet longtemps passé sous silence. Hotel Rwanda
décrit le courage d’un homme à travers lequel on perçoit
l’Histoire de ce pays à tout jamais marqué dont ce film
suscitera peut être enfin l’intérêt.
Céline Bévierre