Mars 1941 Des « sœurs » malchanceuses - 1940
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Mars 1941 Des « sœurs » malchanceuses - 1940
Mars 1941 4 – La bataille de l’Atlantique (et autres mers lointaines) Des « sœurs » malchanceuses 3 mars Les comptes du Scheer Kiel – Le cuirassé de poche Admiral Scheer débouche triomphalement du canal Kaiser Wilhelm. La musique de la Hochseeflotte, une garde d’honneur et le Grand Amiral Raeder l’attendent sur le quai où il vient majestueusement accoster. Pendant sa croisière, il a coulé ou capturé 84 274 t de navires alliés, plus 27 844 t de navires endommagés, soit un score fort honorable. Le navire va bénéficier de quelques réparations jusqu’à l’été 1941, avant de regagner Bergen. Le Hipper, bien moins efficace, est resté quelques jours en Norvège. Il devra ensuite passer plusieurs mois au chantier naval de Kiel pour convertir une partie de ses réservoirs à eau en soutes à mazout afin d’accroître son autonomie. Moins célébrés par la propagande allemande, les U-boots restent la principale menace pour les marines marchandes alliées, mais ils ont fort à faire, sur un immense terrain de chasse, face aux escorteurs de la Royal Navy et de la Marine Nationale. 4 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Atlantique Nord, 08h30 – Le Scharnhorst et le Gneisenau ont commencé leur chasse aux convois. Une vigie du Scharnhorst repère le convoi HX.110 : 46 transports… et une escorte. 09h47 – La distance entre le convoi et la force est de 15 nautiques et les veilleurs constatent que l’escorte comprend « au moins un grand bâtiment. » 09h58 – Un cuirassé de classe R (c’est en fait le Ramillies) est formellement reconnu. Lütjens, persuadé que les Anglais l’ont également identifié et craignant que toutes les marines alliées lui courent sus, décide de rompre le contact et de s’échapper vers le nord-ouest. Ce faisant, il est convaincu d’obéir à ses ordres en refusant le combat avec un navire, certes mis en service en 1917, mais doté de huit canons de 15 pouces. Heureusement pour les Allemands, l’escorte anglaise n’a repéré qu’un seul navire, qu’elle a d’ailleurs identifié comme un croiseur lourd du type Admiral Hipper. Berlin, 21h30 – La nouvelle de la “prudence” de Lütjens tombe mal. Depuis deux semaines, Hitler a les oreilles pleines de l’héroïsme des marins italiens (Mussolini jette un voile discret sur les pertes de la Regia Marina). Apprenant que ses deux beaux croiseurs de bataille ont reculé devant l’ennemi, il entre dans une rage noire, pestant contre un officier incapable, un Juif qu’il aurait dû limoger depuis longtemps et qui trahit en refusant le combat face à un tas de ferraille aussi dangereux que la reine-mère après une bouteille de gin. « Il fallait couler cet Anglais ! L’honneur de l’Allemagne était en jeu ! L’un des deux croiseurs de bataille aurait souffert, hé bien, il serait allé se faire réparer à Saint-Nazaire ! » Raeder, mandé d’urgence, a toutes les peines du monde à calmer un peu le Führer, en lui affirmant que les U-boots feront merveille (effectivement, suivant les indications de Lütjens, ils couleront sept cargos du HX.110 les jours suivants). Le Grand-Amiral promet d’ordonner à Lütjens de se montrer plus agressif. Des Italiens dans l’Atlantique Bordeaux – Le Comandante Cappellini rentre au port après moins d’un mois de croisière. Le bon avancement des travaux de remise en état du port de Bordeaux lui permet de rejoindre la base définitive du XIe Groupe. Retour victorieux : son commandant, le CC Salvatore Todaro, ne revendique pas moins de quatre succès, pour un total d’environ 20 000 GRT, obtenus entre le 14 et le 27 février dans des engagements contre trois convois, le SC.21 (Canada – GrandeBretagne 21) et les OB.288 et 290 (convois Liverpool-Atlantique, les navires se dispersant à 750 nautiques dans l’ouest de Lands End). Les recherches les plus récentes, notamment sur l’engagement très confus des 23 et 24 février contre le convoi OB.288, ont ramené ce palmarès à trois navires coulés et un endommagé, mais confirmé l’importance du tonnage détruit. Le 14 février, le Cappellini a coulé le cargo britannique Belcrest (4 517 GRT) du convoi SC. 21 ; le 23, il a endommagé un escorteur du convoi OB.288, l’arraisonneur de haute mer (ocean boarding vessel) HMS Manistee (5 360 GRT, 13,5 nœuds), qui sera coulé le lendemain par l’U-107 (Günter Hessler) ; le 24, il a achevé un cargo du même convoi, le gros Huntingdon (11 509 GRT), endommagé la veille par l’U-96 (Heinrich Lehmann-Willenbrock) ; enfin, le 27, il a coulé le cargo Baltistan (6 083 GRT) du convoi OB.290. Soit au total 21 749 GRT coulées et 5 360 endommagées. Raid en Arctique : l’opération Claymore Îles Lofoten (Océan Arctique, au nord du cercle polaire) – L’opération Claymore commence au petit matin par le débarquement de près d’un millier de commandos britanniques, soutenus par plusieurs bâtiments de la Royal Navy et assistés par des résistants et des soldats norvégiens fidèles au roi de Norvège en exil à Londres. La France a pour sa part dépêché quelques officiers comme observateurs, mais aussi pour marquer son amitié à l’allié norvégien ; le chef de la délégation est le Lt-colonel Gambiez. Sans rencontrer d’opposition, les Britanniques détruisent des usines de conditionnement d’huile de poisson, dont une partie de la production sert à la fabrication de munitions. Plusieurs navires allemands sont coulés par des charges de démolition ou par les canons de la Navy. Un important stock de carburant part en fumée. Sur le chalutier armé allemand Krebs, un jeu de rotors pour une machine de chiffrage Enigma est saisi, ainsi que les livres de codes associés. En rembarquant, les commandos emmènent plus de deux cents prisonniers, soldats allemands (dont de nombreux officiers SS) et collaborateurs norvégiens, ainsi que plus de trois cents habitants volontaires pour servir dans l’armée norvégienne en exil. Les Alliés n’ont qu’un blessé. ……… Cette opération a un retentissement considérable. Hitler entre dans une violente colère lorsqu’il découvre que la population norvégienne a accueilli les Anglais à bras ouverts et que des volontaires sont repartis avec eux. Un “Führer Befehl” émanant directement de son QG ordonne de terribles représailles dans les petites villes des îles Lofoten. Les SS brûleront de nombreuses maisons et feront régner la terreur dans la population, en particulier dans les familles soupçonnées de sympathie pour les Alliés. Une centaine d’otages seront déportés dans le camp de concentration Grini, à Oslo. Des fortifications seront construites dans les Lofoten pour empêcher un nouveau débarquement et la Wehrmacht renforcera sa présence dans la région, immobilisant un nombre important de soldats allemands. La Gestapo fera de même. Côté allié, ce raid est présenté par la presse comme la première victoire offensive contre les Allemands, regonflant le moral des populations au moment où les choses commencent à mal tourner en Corse. “Claymore” est aussi riche d’enseignements pour les opérations à venir. En raison de la violence des représailles, la Résistance norvégienne demandera toutefois aux Alliés de ne plus renouveler dans l’immédiat ce type d’opérations sur le sol norvégien. 7 mars Mort d’un expert Atlantique Nord – Le sous-marin U-47 est porté disparu près des Rockall Banks, au large de l’Islande. La raison de cette perte est inconnue : le sous-marin a pu être victime de mines, de corvettes britanniques patrouillant cette zone très fréquentée par les convois entre l’Angleterre et l’Amérique du Nord, ou encore d’un accident. Ce submersible, sous le commandement de Günther Prien, s’était distingué le 14 octobre 1939 en pénétrant dans Scapa Flow pour y couler le cuirassé HMS Royal Oak. A son retour en Allemagne, l’équipage avait été présenté dans tout le pays lors d’une tournée triomphale. 9 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Atlantique Nord, au sud-ouest du Groenland, 18h00 – Les Scharnhorst et Gneisenau ravitaillent à nouveau, cette fois avec les pétroliers Schlettstadt et Esso Hamburg. 12 mars Sous dix drapeaux Archipel du Prince-Édouard (1 800 km au sud-est des côtes sud-africaines) – Le Pinguin et son navire auxiliaire rejoignent le ravitailleur Alstertor et le corsaire Komet, qui a vainement traqué les flottes de pêche à la baleine au sud de la Nouvelle-Zélande. L’Alstertor doit ravitailler les deux corsaires et notamment transférer au Pinguin un nouvel hydravion Arado Ar 196, des mines, des torpilles et des sacs de courrier. Le Komet repartira deux jours plus tard pour aller écumer les routes commerciales entre l’Afrique et l’Australie, mais le Pinguin va s’offrir deux semaines de remise en condition. En effet, si les deux îles de l’archipel ne permettent que difficilement de débarquer, elles offrent un certain abri face à une mer souvent capricieuse. Il n’y a guère d’alternative, car les Kerguelen sont maintenant trop risquées. 14 mars Des Italiens dans l’Atlantique Bordeaux – Arrivée du Luigi Torelli, troisième et dernier des cinq sous-marins de la deuxième vague de submersibles italiens à avoir réussi la traversée du détroit de Gibraltar pour opérer à partir de Bordeaux. Seuls les Veniero et Guglielmo Marconi l’ont précédé à Betasom. Contrairement à ce qu’espérait l’amiral Falangola, malgré Merkur, les Alliés faisaient toujours bonne garde. Le 20 février, l’Otaria a été intercepté peu après Ceuta par un groupe de surveillance francobritannique comptant notamment les avisos MN Commandant-Rivière et La Gracieuse. Abondamment grenadé, le bateau a subi des avaries telles qu’il a dû reprendre le chemin de La Spezia. Le jour suivant, le Michele Bianchi n’a pu dépasser la longitude de Tanger. Traqué par des destroyers britanniques, il s’en est tiré de justesse et les dommages reçus l’ont lui aussi contraint à faire demi-tour. Des trois unités qui ont réussi leur tentative, le Marconi du commandant Chialamberto a dû, pour passer, s’ouvrir une brèche dans le barrage adverse en coulant, le 21 février, le chalutier ASM HMS Kingston Sapphire (352 GRT). Un autre (modeste) succès a été remporté par le Torelli de Primo Longobardo, lequel, une fois sorti du détroit, a rencontré et envoyé par le fond un adversaire isolé, l’arraisonneur-dragueur Loup de mer (AD187). 15 mars Sous dix drapeaux Atlantique central – Le Kormoran a rendez-vous avec l’U-124 au nord-ouest des rochers de Saint-Pierre et Saint-Paul, à mi-chemin du Brésil et de l’Afrique. Le corsaire allemand doit transférer des torpilles et d’autres équipements au sous-marin. ……… Océan Indien – L’Orion atteint enfin sa zone d’opérations, après avoir essuyé de très mauvaises conditions de navigation dans le Pacifique Sud et sans trouver aucune cible valable. L’Océan Indien ne paraît pour le moment guère plus favorable, ayant déjà été écumé par le Pinguin et l’Atlantis. Les Alliés, par manque d’escorteurs, ont réorganisé leurs routes navales en les faisant passer à proximité des côtes, sous la surveillance d’avions basés à terre – d’où l’importance des nombreux points d’appui français et anglais dans la région. Pendant quelques jours, le corsaire allemand va vainement rechercher le paquebot Queen Mary, réputé transporter des troupes de Fremantle à Columbo. 16 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Atlantique Nord, 600 nautiques à l’est de Terre-Neuve, 18h00 – Les Scharnhorst et Gneisenau ravitaillent avec les pétroliers Uckermark et Ermland. 17 mars Une grande première Atlantique Nord – Dans la nuit, au sud-est de l’Islande, le destroyer anglais HMS Vanoc détecte par radar le sous-marin U-100. Accompagné d’un autre destroyer, le HMS Walker, il grenade et éperonne le submersible, qui est envoyé par le fond. Seuls six marins allemands en réchappent. C’est la première fois qu’un sous-marin est détruit après avoir été repéré par radar, alors que le ciel très couvert cette nuit-là rendait la tâche des vigies alliées quasiment impossible. 18 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Atlantique Nord, 13h56 – Le Gneisenau, qui a détecté une foule d’échos radars, aperçoit de nombreuses colonnes de fumées sur l’horizon. C’est la queue d’un convoi (le HX.114), qui se hâte lentement vers l’est. Les jumeaux prédateurs n’ont aucun mal à la rattraper et commencent à tirer en restant à distance de sécurité d’éventuels destroyers. Après quelques minutes de tir à la cible, six navires marchands sont mortellement touchés, dont deux pétroliers (les obus de 280 mm ne font pas de quartier). C’est alors que la vigie du Scharnhorst signale « Dans le 90, un grand bâtiment ennemi, cap au 270 ! » – Grand comment ? s’énerve Lütjens. Ce n’est pas la vigie qui répond, mais le nouvel arrivant, sous la forme de majestueuses gerbes d’eau, dont la taille (et la longue distance à laquelle tire le nouveau venu) révèle qu’il ne s’agit pas d’un “classe R” ni d’un “Queen Elizabeth”. C’est en effet le grand cuirassé Rodney, identifié comme tel peu après. Pour les Ugly Sisters, accepter le combat serait suicidaire. L’Anglais est trop blindé pour leur artillerie et leur propre blindage ne résistera pas à ses obus ! La fuite s’impose à nouveau et les Allemands cinglent vers l’ouest à vitesse maximum au milieu des gerbes des projectiles de 16 pouces tirés par les six canons battants du Rodney. Après une bonne demi-heure de course pendant laquelle les mécaniciens allemands font de leur mieux pour préserver leurs surchauffeurs des secousses parfois violentes des quelques near-miss des obus britanniques, le puissant mais lent Rodney est semé et retourne à sa mission de chien de garde, jurant mais un peu tard qu’on ne le prendrait plus à rester près de la tête d’un aussi long convoi. Quelque peu dépité, Lütjens décide de changer de terrain de chasse et met le cap au sud-est, en direction des côtes espagnoles. Il espère que, plus au sud, une météo plus clémente lui permettra d’utiliser ses hydravions Arado 196 pour lui éviter d’autres déconvenues. 20 mars Sans oublier les U-boots Au nord-ouest des Îles du Cap Vert – Le convoi SL.68 (Freetown - Liverpool) approche du point de rendez-vous avec la flottille française qui doit prendre en charge les navires marchands pour Casablanca. L’escorte britannique, avec le cuirassé Malaya, est sur les dents, car le convoi a subi plusieurs attaques de sous-marins les jours précédents. Deux cargos ont été perdus, malgré la couverture fournie de Dakar par l’escadrille E4 de la Marine Nationale. La présence des deux hydravions PBY Catalina, parmi les premiers appareils de ce type à entrer en service, a tenu les U-boots à distance pendant la journée, mais l’U-106 se lance à l’attaque juste avant minuit. Deux torpilles sont tirées par une très faible luminosité en direction du vapeur hollandais Meerkerk. L’une touche ce dernier, qui n’est que légèrement endommagé et peut faire demi-tour pour regagner Freetown, mais l’autre frappe le Malaya à bâbord et le vieux bâtiment accuse bientôt 7° de gîte. Forcé de quitter le convoi, il prend la direction de Trinidad pour y subir une réparation de fortune. Le Malaya sera ensuite envoyé à New York, où il passera quatre mois dans un chantier naval. Le lendemain, l’arrivée de l’escorte française permettra de soulager les équipages britanniques, car un seul autre navire marchand sera perdu. Toutefois, les deux sous-marins allemands responsables de l’attaque s’échapperont sans problème. 21 mars Le voyage des Vilaines Sœurs A l’ouest de Vigo (Espagne), 19h30 – Les Scharnhorst et Gneisenau ravitaillent une fois encore avec les pétroliers Uckermark et Ermland. 22 mars Le voyage des Vilaines Sœurs A l’ouest du Portugal, 09h27 – Les Scharnhorst et Gneisenau découvrent deux navires marchands britanniques isolés. Ce sont deux cargos de 5 650 et 3 700 GRT, qui sont rapidement coulés. Cependant, l’un d’eux a miraculeusement le temps de signaler ce qui lui arrive (et à cause de qui !). Le message parvient à Gibraltar, où il provoque l’appareillage, dès le début de la nuit, du croiser de bataille Renown, du porte-avions Ark Royal et de leur escorte, qui foncent vers le nord. 24 mars Sous dix drapeaux Atlantique Sud, Point Andalusien, 15°S. 18°W. (au nord de l’île Tristan da Cunha) – Le Thor se ravitaille auprès du Regensburg, qui est reparti de France à la mi-février après être revenu de l’Océan Pacifique. 25 mars Le voyage des Vilaines Sœurs 150 nautiques à l’ouest de la baie de Cadix, 08h27 – Un Sunderland du Coastal Command repère “Salmon” et “Gluckstein” (autres surnoms, typiques de l’humour d’Outre-Manche, donnés par les Anglais aux croiseurs de bataille allemands). Il ne semble pas que, dans la faible lumière d’un début de journée nuageux, le gros hydravion ait été aperçu. L’Ark Royal, qui arrive à portée, prépare un raid de Swordfish. 10h08 – Un Ar 196 du Gneisenau découvre un convoi d’environ cinquante navires faisant route au nord. Les jumeaux foncent vers le convoi. 10h15 – L’observateur de l’hydravion annonce qu’il a repéré dans l’escorte du convoi « un cuirassé rapide, probablement le Hood, accompagné d’un croiseur, cap au 310 [c’est-à-dire vers les navires allemands]. » Lütjens est écœuré, d’autant plus qu’il se sait repéré (un autre Sunderland a survolé les navires allemands et il a cette fois été aperçu). Il décide de rentrer sur Brest et met cap au nord-nord-est. Il ne saura jamais que le “Hood” et son compagnon sont en réalité les croiseurs Dorsetshire et Sheffield, envoyés établir le contact avec l’ennemi. 11h49 – Les Sworfish de l’Ark Royal arrivent sur place, sous un ciel qui se couvre de plus en plus. Ils aperçoivent deux navires de guerre et attaquent sans se soucier de leurs manœuvres bizarres, ni de l’absence de DCA. Horreur ! L’une après l’autre, leurs torpilles, équipées d’un nouveau détonateur magnétique, explosent en touchant l’eau ou peu après. Cet épisode marquera l’élimination du nouveau détonateur de l’arsenal de la Navy et vaudra un sérieux cours d’identification aérienne aux équipages des Swordfish, car ils ont attaqué… le Dorsetshire et le Sheffield, décidément très surestimés par les aviateurs ce jour-là. Pendant ce temps, “Salmon” et “Gluckstein” s’éloignent à toute vitesse vers Brest. Sous dix drapeaux Archipel du Prince-Édouard (1 800 km au sud-est des côtes sud-africaines) – Le Pinguin quitte l’archipel, après une remise en condition et un ravitaillement bien mérités. 26 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Aux approches de Brest, 12h40 – Les Scharnhorst et Gneisenau sont attaqués à la torpille par un squadron de Beaufort en limite de rayon d’action. Une seule torpille fait mouche, sans gros dégâts, sur l’extrême avant du Scharnhorst, qui est à peine ralenti. 27 mars Sous dix drapeaux Atlantique central – Le Kormoran rencontre les sous-marins U-105 et U-106. Le capitaine Detmers reçoit avec un soulagement manifeste un nouveau chargement d’alliage spécial. En échange, il transmet aux sous-mariniers une carte des champs de mines défensifs du port de Freetown, capturée sur un pétrolier arraisonné peu de temps auparavant. 28 mars Le voyage des Vilaines Sœurs Brest – Les Scharnhorst et Gneisenau entrent au port sans autre mésaventure. L’avant du Scharnhorst sera réparé en quelques semaines au bassin Laninon et le Gneisenau, qui nécessite quelques réparations mineures et une révision programmée de ses machines, doit passer brièvement en cale sèche. C’est la fin de l’opération Berlin. Deux des plus beaux fleurons de la Kriegsmarine se trouvent désormais quelque peu coincés à Brest, sous le nez de la Royal Air Force, le tout pour un score malchanceux de 13 navires marchands coulés. Raeder aura besoin de toute sa diplomatie pour expliquer à Hitler que la faute en incombe au nombre des grands bâtiments de la Royal Navy, laquelle est libre de se concentrer contre l’Allemagne, puisque (dit-il avec un peu d’exagération) les Français suffisent à mater les Italiens… Main basse sur les transports italiens Etats-Unis, côte est – Depuis la fin novembre 1940, les autorités italiennes redoutaient un durcissement de la position de certains pays neutres. Ces craintes commencent à se vérifier ce jour, les Etats-Unis ayant décidé d’angarier un certain nombre de bateaux de commerce bloqués dans leurs ports depuis juin 1940. Les premiers touchés par cette mesure sont les trois cargos Belvedere (6 889 GRT), Clara (6 131 GRT) et Confidenza (6 458 GRT), saisis respectivement à Philadelphie, Savannah et Jacksonville. Seul l’équipage du Clara a le temps de saboter son navire, ce qui ne fera que retarder son entrée en service au profit des Etats-Unis (sous pavillon panaméen, comme les deux autres cargos et la plupart de ceux qui suivront). ……… Brésil – Ce même jour, deux premiers navires bloqués dans les ports brésiliens depuis l’entrée en guerre de l’Italie, les pétroliers Franco Martelli (10 535 GRT, 14 nœuds), de l’Azienda Generale Italiana Petroli (AGIP) et Frisco (4 902 GRT, 11 nœuds) quittent respectivement Recife et Fortaleza pour gagner Saint-Nazaire.
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