comportement mecanique des films minces sur substrats
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comportement mecanique des films minces sur substrats
SEMINAIRE le lundi 18 mars 2002 (14 h 30) salle de réunion LEOM 2ème étage Bât F7 COMPORTEMENT MECANIQUE DES FILMS MINCES SUR SUBSTRATS SOUS CONTRAINTE DE COMPRESSION: PHENOMENE DE CLOQUAGE C. COUPEAU Laboratoire de Métallurgie-Physique UMR 6630 – Université de Poitiers - Futuroscope La qualité d’un revêtement destiné à un usage pratique est grandement influencée par son comportement mécanique et sa stabilité. Le taux de contraintes internes et l’adhésion sont les principaux facteurs qui déterminent la stabilité du couple revêtement/substrat et par la suite sa durée de vie. Il est ainsi indispensable lors de l’utilisation industrielle de ces systèmes que la bonne tenue mécanique de l’ensemble soit, d’une part réalisée dès l’élaboration en évitant les décohésions spontanées du dépôt sur son substrat, et d’autre part préservée lors de sollicitations mécaniques ultérieures au cours de leur utilisation. Les procédés d’élaboration par techniques de dépôts PVD (Physical Vapor Deposition), dorénavant largement répandus sur les sites industriels et les laboratoires de recherche, induisent généralement des contraintes internes dans les films. L’amplitude et le signe de ces contraintes dépendent fortement de l’énergie des atomes déposés et par conséquent de la technique de dépôts utilisée. Ces énergies vont de quelques dixièmes d’eV par évaporation à quelques dizaines d’eV par pulvérisation ionique. Le modèle Atomic Peening décrit ainsi l’effet de martèlement du film en cours de croissance par des particules de forte énergie et explique les fortes contraintes de compression généralement obtenues lors de l’élaboration de dépôts par pulvérisation ionique. Inox(200 nm)/ Polycarbonate Les films minces peuvent ainsi admettre des contraintes très largement supérieures à la limite élastique de ces mêmes matériaux à l’état massif. De tels niveaux de contrainte en compression sont alors à l’origine de décollements spontanés, observés parfois même dès la sortie de la chambre de dépôt. Gilles et Matuda dans les années 80 ont été les premiers à s’intéresser à ces phénomènes de flambage; l’aspect de ces décollements a fait depuis l’objet de nombreuses études détaillées, essentiellement par microscopie optique et microscopie électronique à balayage. De nombreux modèles principalement basés sur la relaxation de l’énergie élastique emmagasinée dans le film, par propagation d’une fissure à l’interface film/substrat, permettent maintenant de mieux appréhender ce phénomène de cloquage. Les études que nous avons menées sur des matériaux film/substrat modèles ont pour but d’une part de mieux comprendre ces phénomènes de cloquage des films minces, et d’autre part de prédire l’apparition de telles ou telles structures de décollements. L’idée principale est de générer des contraintes dans des films minces supposés parfaitement adhérents, tout en assurant un comportement purement élastique du substrat, et ainsi d’induire le phénomène de cloquage. Ces expériences sont réalisées grâce à un dispositif expérimental constitué d’une micromachine de compression couplée à un microscope à force atomique. Cet appareillage permet de suivre in situ l’évolution de la topographie de surface d’échantillons sous contrainte et a montré tout son potentiel dans l’analyse de la structure fine des lignes de glissement à la surface de monocristaux déformés. Les résultats expérimentaux obtenus à partir de ces échantillons modèles seront présentés et confrontés aux modèles de cloquage. La mise en évidence de phénomènes particuliers, tels que l’interaction entre décollements et le vieillissement sous contrainte de ces structures sera également présentée.