Les forces terrestres d`AFN à la veille de la campagne d`Afrique du
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Les forces terrestres d`AFN à la veille de la campagne d`Afrique du
Appendice Les forces terrestres d’AFN à la veille de la campagne d’Afrique du Nord Au 13 juillet 1940, les forces françaises d’Afrique Française du Nord sont commandées par le général d’armée Noguès (CEM : colonel Verneau). Celles qui se préparent à lancer l’opération Scipion contre la Tripolitaine sont regroupées sous le nom d’Armée Blanc (le général de corps d’armée Amédée Blanc, son chef, préférant utiliser le nom d’Armée Scipion !). Les forces françaises d’AFN comprennent aussi les troupes de couverture et de souveraineté de Tunisie, d’Algérie et du Maroc. Ces forces n’incluent ni les troupes venant de “déménager” de Métropole et en voie de réorganisation, ni celles commençant à préparer l’opération Marignan contre la Sardaigne. L’ensemble de ces unités voient leur équipement en armes et en véhicules évoluer presque littéralement chaque jour avec l’arrivée des matériels américains. I – Armée Blanc L’Armée Blanc est principalement composée de deux corps d’armée et d’un groupement mécanisé. XIXe Corps d’Armée (général de division Bessières) Il forme l’aile nord. Son personnel d’état-major, ses services, etc. sont ceux du XIXe Corps qui coiffait précédemment les unités d’Algérie et qui a absorbé l’état-major du Front Nord Tunisien. – 83e DIA (général Vergez) : 344e RI, 3e RTA, 7 e RTA ; 67 e RAA (2 groupes de 12 x 75 mm, un groupe de 12 x 155C) ; une compagnie de 15 chars FT-17 avec leurs porte-chars (issue du 64e BCC). – 88e DIA (colonel Guyot, ex chef d’état-major du général Bessières, commandant de division par intérim) : 257e RI, 10e RTS, 18e RTS ; 88e RAA (2 groupes de 12 x 75 mm) ; 2e RACT (2 groupes de 12 x 75 mm tractés par camions) ; 88e GRDI ; une compagnie de 15 chars FT-17 avec leurs porte-chars (issue du 64e BCC). – 180e DIA (général Rochas) : 22e RZ, 5e RTA, 33e RTA ; 380e RAP (deux groupes de 12 x 75, un groupe de 12 x 155C). – Réserve de corps d’armée : 1er REI (I, II, III) ; 18e BILA ; une compagnie de 15 chars FT17 avec leurs porte-chars (issue du 64e BCC) ; pionniers : 12e BPVE, 52e et 59e BPNA ; artillerie de corps d’armée (III/288e RA : un groupe de 8 x 155 GPF) ; Groupement de Reconnaissance de corps d’armée (1er REC : 2 escadrons à cheval et un escadron sur AMD – 5 Laffly S15 TO) ; Réserve de cavalerie de corps d’armée (4e Brigade de Cavalerie d’Afrique – général Burnol : 1er et 3e RSA, Groupe d’escadrons hippomobiles du 4e RST). Corps d’Armée P (général de corps d’armée Poupinel) Il forme l’aile sud. Son personnel d’état-major, ses services, etc. sont ceux du Front Sud Tunisien. – 81e DIA (général de brigade Chevalier) : 218e RI, 1er RTA, 9e RTA ; 65e RAA (2 groupes de 12 x 75mm) ; une compagnie de 15 chars FT-17 avec leurs porte-chars (issue de la compagnie autonome des fronts tunisiens et du 62e BCC). – 3e DM (général de brigade Mordacq) [division transférée du Maroc] : 3e REI (I, II, III), 1e RZ (I, II), 6e RTS (I à IV) ; 63e RAA (36 x 75 mm [dont 12 fraîchement arrivés des EtatsUnis]), renforcé par la 9e Batterie (4 x 155C) du RACM (Régiment d’artillerie coloniale du Maroc) ; GRDI (2 escadrons motorisés du 2e REC, dont un avec 5 AMD Laffly S15 TOE) ; une compagnie de 15 chars FT-17 avec leurs porte-chars (issue de la compagnie autonome des fronts tunisiens et du 62e BCC). Groupement Mécanisé Perruches (général Clouet des Perruches) Le Groupement Perruches est engagé en bloc à l’aile sud. Il regroupe autour de l’ossature de la 6e DLC la plupart des éléments mécanisés disponibles à cette date en AFN. – Eléments organiques : Cie de sapeurs-mineurs portés 190/1, Cie Auto de QG 390/28, Cie mixte de transmission 190/4, 1er RACT (24 x 75T par camion), I/288e RA (12 x 75P). – 16e Brigade légère motorisée : Combat, II/1er RCA (3 escadrons de chars, soit 22 x H35 1 et 23 x H39 2) ; Découverte, I/1er RCA (un escadron motocycliste à 4 pelotons, un escadron de 16 AMD White-Laffly 80 Vincennes, un escadron de 12 AMD White-Laffly 50) ; Infanterie, 2e RCAP (un escadron motorisé sur camions, un escadron mixte motocyclistes et 22 AMR 33, un escadron de 14 AMD Schneider P16). – Brigade de Chars de Tunisie : Combat, 1ère Demi-Brigade de Chars de Combat (61e BCC [commandant Philippe de Hauteclocque] : 45 x D1 3, 62e BCC : 45 x R-35 4, 65e BCC : 45 x D1 5) ; Découverte, 3e RCA (un escadron motocycliste, un escadron de 16 AMD Panhard 166/175), 4e RCA (deux escadrons de 16 AMD White Laffly-Vincennes 80) ; Infanterie, 3e RCA (deux escadrons motorisés depuis peu avec des camions américains ACK, un escadron Mitrailleuses et engins). – Réserve : Goum saharien motorisé (capitaine Thouias) : trois pelotons portés, un peloton Mitrailleuses et engins [2 mitr. + 2 x 37 mm], une section de 65M, 1 peloton de transport (au total 269 hommes, 7 side-cars, 2 véhicules de liaison, 12 camionnettes, 6 camions, 3 Laffly 6roues, 4 x AMD et 2 x 20 mm Œrlikon). Groupement de Montagne (Matmata) (colonel de Monsabert) Ce groupement doit pénétrer dans le Djebel Nefoussa et couvrir la droite du groupement mécanisé face à une éventuelle contre-attaque italienne contre les lignes de ravitaillement françaises. Il se compose de quatre groupements de goums marocains avec 12 x 65M (rendus disponibles par la livraison de 75 mm américains aux 181e, 182e et 183e GAA) et soutenus par le II/288e RA (12 x 75M). II – Forces de couverture et de souveraineté 1 – Commandement du Territoire de Tunisie (général de division de Lescales) – Place forte Bizerte-Tunis (Marine Nationale) – 183e DIA (général Duclos) : 23e RZ, 15e RTS ; 183e GRDI ; 183e GAA (1 groupe de 12 x 75 mm) ; 66e BCC : 45 FT-17 (dispersés pour monter la garde autour des points sensibles, aérodromes et dépôts de munitions notamment) ; 1ère batterie mobile d’artillerie lourde de 1 dont 6 en provenance de Métropole (Ecole des Chars). dont 7 en provenance de Métropole (Ecole des Chars). 3 plus 5 chars D1 en volant de fonctionnement. 4 dont 13 en provenance de Métropole (Ecole des Chars). 5 plus 5 chars D1 en volant de fonctionnement. 2 Marine (4 x155mm GPF tractés) ; 1ère DBMTT (3 bataillons de marche de tirailleurs tunisiens) – 185e DIA [ex-Groupement Nord, en cours de formation dans la région de Béj, sur la côte nord] (général Richert) : 1ère Demi-brigade de Marche de Tirailleurs Algériens (1er, 7e et 11e BMTA) ; 2e Demi-brigade de Marche de Tirailleurs Algériens (5e et 9e BMTA) ; 3e Demibrigade de Marche de Tirailleurs Algériens (2e et 102e BMTA) 6, IV/288e RA (un groupe d’artillerie à 12 x 75 mm). – Unités territoriales (maintien de l’ordre et la sécurité des dépôts et installations militaires) : quatre Bataillons régionaux, deux sections de défense dans chacune des villes de Bizerte, Tunis et Sousse (6 FT-17) ; 1ère Cie de Travailleurs Tunisiens ; trois groupes et deux batteries territoriales (41 x 90 mm). – Région Fortifiée Sud Tunisien (général Berthomé) : 5e RTS, 32e RTT, 35e RTA, 1er BILA, 12e BILA (5 bataillons organisés en unités de mitrailleurs) ; 388e RAPT (2 groupes de 12 x 75 mm, plus l’artillerie statique de la RFST : 3 groupes de 120L, 9 sections de 75C, 8 sections de 105L, 2 sections de 155 L16 et 17, 4 batteries de 90 et de 47 de marine). – Dispositif Avancé de la Position de Couverture – Pendant la mobilisation de septembre 39, ce groupement de sept goums a couvert la mise en place des troupes sur la ligne Mareth ; jusqu’à l’entrée en guerre de l’Italie, il a tenu les points d’appui avancés entre la frontière et la RFST ; à partir du 11 juin, il a lancé des reconnaissances en territoire libyen. Pendant la préparation de Scipion et l’avancée des troupes du XIXe CA sur leur zone de départ, il a mené des opérations de reconnaissance et de harcèlement pour masquer ce mouvement à l’ennemi. 1er et 2e goums mixtes tunisiens (Dehibat), Goum Taouzine (Ben Gardane), 10e goum à cheval (Tatahouine), 11e et 12e goums à cheval (Ben Gardane), Goum saharien de Tunisie. 2 – Commandement supérieur des troupes en Algérie (général Goudot) – 182e DIA (général Thomas) [Les trois régiments de cette division, basée à Alger, sont réduits à un bataillon chacun, les autres bataillons étant dispersés dans toute l’AFN. Elle servira de cadre à l’intégration des nombreux engagés nord-africains, comme, à un moindre degré, les 181e et 183e DIA.] 1er REI (IV), 11e RTS (IV), 13e RTS (IV) ; 182e GRDI ; 182e GAA (deux groupes de 12 x 75 mm). – 181e DIA (général de brigade Despas) [Division déployée dans l’ouest de l’Algérie, pour soutenir les troupes du Maroc en cas d’action hostile des Espagnols.] 29e RZ, 11e RTS (I à IV) ; 181e GAA (un groupe de 12 x 75 mm). – Réserves 5e RCA (deux escadrons à cheval, un escadron de mitrailleuses portées) ; sept bataillons de pionniers nord-africains – Unités territoriales (maintien de l’ordre et sécurité des dépôts et installations militaires) Division territoriale d’Alger (un Régiment de garde des étrangers, deux Bataillons d’étape, un Régiment de travailleurs étrangers, quatre Escadrons d’étapes, deux sections de défense de la ville d’Alger [6 x FT-17], quatre batteries territoriales [90 mm]). Division territoriale d’Oran (un Bataillon de garde des étrangers, trois Bataillons d’étape, deux Cies de travailleurs algériens, quatre Escadrons d’étapes, une section de défense de la ville d’Oran [3 x FT-17]). Division territoriale de Constantine (un Bataillon de garde des étrangers, deux Bataillons d’étape, trois compagnies de mitrailleuses de position, deux sections de défense de la ville de Constantine [6 FT-17], trois Escadrons d’étapes). XIXe Légion de la Garde républicaine mobile. 6 Tous formés récemment à partir des unités d'instruction des dépôts de tirailleurs algériens. – En cours de formation : 184e DIA (ex-GIMO, groupement d’instruction et de manœuvre de l’Oranie, déployée dans l’Oranais) Neuf bataillons d’infanterie issus d’autres DIA ou en cours de formation (IV/1er RTA, III/13e RTS, I & II/1er REI, III/11e RTS, 4e DBM, BMTA 101 et 102) ; III/2e RSA ; une batterie du GAA 181 (3 x 65 mm) et une batterie du GAA 182 (3 x 65 mm + 1 x 75 mm). Dans les dépôts : 5 bataillons de marche de tirailleurs algériens, 6 autres en préparation. – Front Est Saharien (général Delay) Territoire des Oasis : 11e BILA, 21e BILA, compagnie des Ajjers motorisée, deux compagnies méharistes. – Front Sud-Est Saharien (général Boisseau) Territoire de Touggourt : VII/3e RSA. Territoire d’Aïn-Sefra : deux Cies méharistes, cinq Cies sahariennes portées, dont trois de la Légion (5 auto-mitrailleuses, 1 x 75 mm, 3 sections de fusiliers-voltigeurs chacune). Territoire de Ghardaia : III/13e RTS. 3 – Commandement supérieur des troupes au Maroc (général François) – Groupement Ouest (général Tarrit 7) – Déployé le long de l’Atlantique, en remplacement de la 3e DM envoyée en Tunisie. 1er RTM (IV, VI, XI) 8, 2e RTM (IV, V, VI), 8 groupements de Goums Marocains, chacun équivalant à un bataillon (Lt-colonel Guillaume), un groupe du Groupement d’Artillerie Kervandoué (12 x 75 mm) 9, 33e BCC (2 compagnies de 15 x FT-17 chacune). – Groupements Nord et Est (général de brigade Sevez) – Unités déployées sur la ligne Taza-Oujda et totalisant environ 21 bataillons. Groupement Nord (général de brigade Sevez) : 25e BILA, 4e RTM (IV, XI, XII), 4e REI (2 bataillons), 3e RTS (4 bataillons), V/6e RTA, BAICM (Bataillon autonome d’infanterie coloniale du Maroc), un groupe du Groupement d’Artillerie Kervandoué (12 x 75 mm). Groupement Est (général Charbonneau) 10 : 7e RTM (IV, V, XIII), 323e RI (deux bataillons), 2e REI (deux bataillons), BTS 1 et 2, un groupe du Groupement d’Artillerie Kervandoué (12 x 75 mm). – Réserves 5e Brigade de Cavalerie d’Afrique (8e RSA : 5 escadrons dont 4 à cheval, 3e RSM : 5 escadrons à cheval dont un de Mitrailleuses et engins). Eléments hippomobiles du 2e REC [rejoindront l’offensive en Libye en août, dès leur motorisation avec des véhicules arrivés des Etats-Unis] : deux groupes de deux escadrons à cheval, un escadron de mitrailleuses. Régiment d’artillerie coloniale du Maroc (RACM) : un groupe de 65 mm, un groupe mixte (un bat. 75 mm, un bat.105 mm, trois batteries portées de la Légion). Groupe d’Artillerie de Marche de la Légion Etrangère (deux batteries de 75 mm) Trois bataillons de pionniers marocains. 7 Ex-chef de la 1e DINA puis de la 1e DLINA, évacué de Lorient le 21 juin, arrivé au Maroc début juillet. Au 13 juillet, les 1er, 2e, 4e et 7e RTM viennent juste d’être reformés à partir des bataillons disponibles début juin, des bataillons de marche formés en urgence dans les dépôts marocains en juin et de personnel évacués de France. Ils sont encore faibles, mais s’aguerrissent de jour en jour. 9 Le Groupement Kervandoué, du 73e RA, est évacué de Veules-les-Roses le 12 juin. Après un transit en Angleterre, il rejoint l’AFN le 21 juin. Il est d’abord pourvu de canons de 65 et de 90 mm. Renforcé par des recrues instruites évacuées de métropole, il est scindé en trois groupes et entièrement rééquipé en 75 américains début juillet. Affecté à la défense du Maroc, il est réparti le long de la ligne Taza-Oujda, entre les Groupements Ouest, Nord et Est. 10 Général Jean Charbonneau, colonial, ex-commandant de la garnison de Brest, embarqué dans la nuit du 19 au 20 juin pour l'Angleterre puis transféré en AFN. 8 – En cours de formation Dans les dépôts : six bataillons de marche de tirailleurs marocains en préparation. – Unités territoriales (maintien de l’ordre et sécurité des dépôts et installations militaires) 2 Bataillons régionaux, 2 Compagnies de travailleurs Tunisiens, 2 sections de défense de la ville de Casablanca (6 x FT-17), 2 sections de défense de la ville de Marrakech (6 x FT-17), 2 sections de défense (6 x FT-17) de la ville de Fez, 2 sections de défense (6 x FT-17) de la ville de Meknès, une section de défense (3 x FT-17) de la ville d’Oujda. Garde républicaine mobile du Maroc. – Supplétifs 4 groupement de Goum Marocains (chacun équivalant à un bataillon), 45 Goums de secteur, Maghzen de Guerre (8 700 hommes), Maghzen du Protectorat (3 300 hommes), Partisans de Guerre (500 hommes). Note – Le front du Maroc aurait aussi pu compter, en cas de menace espagnole, sur les quelques grandes unités “déménagées” en état opérationnel et en cours de réorganisation (1ère DLCA et 3e DLIP à Casablanca). Les unités de DAT/DCA ne sont pas décrites ici, non plus que les défenses côtières.