Les moniteurs de proximité Dynaudio BM5

AFDERS Confidences N°102 1
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Les moniteurs de proximité Dynaudio BM5
Le 6 octobre 2007, l'AFDERS a évalué, dans ses conditions d'écoute habituelles, les
moniteurs de proximité Dynaudio BM5. L'objectif était de juger si elles pouvaient constituer
la base d'un ensemble d'écoute en 5 canaux, susceptible d'être également utilisé en deux
canaux pour évaluer les électroniques présentées à l'association. Ces enceintes existent
en version active (BM5A) et passive (BM5). Elles ont récemment évolué; on caractérisera
ici la version originale de la BM5.
Caractéristiques techniques des Dynaudio BM5
Les caractéristiques publiées par le constructeur sont les suivantes:
• Système deux voies de proximité
• Réponse en fréquence: 55 Hz à 29 kHz
• Niveau maximal de pointe: 126 dB SPL à 1m en configuration stéréo,
• Puissance d'amplification minimale conseillée: 30W,
• Sensibilité: 87dB (2,83V/1m)
• Impédance nominale: 4 ohms,
• Fréquence de résonance: 50Hz (bass-reflex),
• Volume interne de
l'enceinte: 9,1 litres,
• Fréquence d'aiguillage des
deux voies: 4500 Hz
• Pente de coupure du
tweeter: –12dB,
• Tweeter diamètre 28mm,
aimant néodyme,
• Grave diamètre 17 cm,
membrane polypropylène,
diamètre de bobine mobile
75mm,
• Poids: 5,7 kg,
• Dimensions: largeur:
204mm, hauteur: 310mm,
profondeur: 252mm.
La réalisation semble sérieuse,
quoique un peu légère au niveau de la paroi supérieure (amortissement insuffisant).
Ecoute avec l'amplificateur Flying Mole CA-S3
Le système mis en œuvre comportait le lecteur Micromega Stage 3, l'amplificateur Flying
Mole CA-S3 apprécié lors d'une précédente séance, des câbles de modulation Flatline et
les câbles enceintes "PTT" réalisés par l'Afders sur les indications de Pierre Johannet.
L'écoute débute avec le quintette de Mozart. Alors que la phase de "mise en jambes" sur
le disque des Jazz Messengers avait révélé un bon équilibre, quoique un peu léger dans
le grave, cette écoute apparaît un peu décevante, insistante dans le médium et manquant
de "chair". L'écoute est analytique, mais peu reposante. Un léger mieux est noté après
avoir rapproché les enceintes du mur arrière.
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L'équilibre du piano de A. Brendel dans la sonate en Si de Liszt est léger, mais clair et
assez satisfaisant. Il n'y a pas de confusion dans les forte; les timbres sont assez bien
différenciés. Cela reste déséquilibré dans le médium, avec un grave nettement en retrait
au premier rang, l'écoute étant un peu moins fatigante au fond de la salle.
Cette impression est
renforcée sur l'orgue.
L'écoute
est
très
informative,
mais
courte dans le grave.
Plusieurs
auditeurs
observent que l'utilisation d'un amplificateur
numérique conduit à
un
amortissement
important
de
la
membrane.
Le disque de O.
Peterson est restitué
de manière claire et
analytique. Le grave
"calmé" rééquilibre la contrebasse pour le mieux. Les chuchotements des musiciens sont
très détaillés, la dynamique est satisfaisante: "ça swingue". La batterie est jugée un peu
en avant. Les enceintes sont "rapides" et sur ce type de message, elles sont
convaincantes.
Le quintette Stertzel manque de confort dans le bas-médium. Les timbres sont bien
différenciés, même s'ils ne sont pas toujours exacts: le saxophone ténor est plutôt ici un
alto et la trompette n'a pas le brillant qu'elle devrait avoir. Tout se passe comme si une
petite mise en avant du médium conduisait à un grave et un aigu trop discrets.
La diction de Colette Avril est très claire, sa voix est agréable, mais timbre un peu plus
haut que d'habitude; il y a aussi une petite tonique de caisse.
Le disque de Harry Connick confirme cette impression. Il y a du grave, mais en retrait. Il
en va de même de l'aigu. La restitution est cependant très nette et sans traînage. Ces
enceintes confirment leurs qualités sur de la musique rythmée.
Ecoute avec l'amplificateur Marantz PM-84
Afin de mieux caractériser ce qui revient dans les impressions précédentes aux enceintes
et à l'amplificateur, nous passons à une deuxième série d'écoutes mettant cette fois-ci en
œuvre l'amplificateur Marantz PM-84 souvent employé dans les séances antérieures.
Cette deuxième écoute a un double intérêt: elle met en œuvre une technologie
d'amplification classique et aussi et surtout une puissance plus élevée, les 2x15W du
Flying Mole pouvant apparaître un peu légers dans des conditions d'écoute collective en
grande salle avec des transducteurs de rendement limité.
Le quintette de Mozart présente toujours un peu les mêmes défauts, mais atténués, le
déséquilibre entre grave et médium existe, mais l'écoute est plus douce, plus pleine.
Le piano est également plus plein, plus ample et agréable, malgré un niveau d'écoute plus
élevé. L'orgue a davantage d'assise. Le grave est mieux équilibré, conduisant à davantage
de douceur et de plénitude. Il y a davantage de matière.
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Le quintette de Stertzel présente également des timbres plus équilibrés. On retrouve un
saxophone plus réaliste et mieux à sa place, mais la trompette manque toujours un peu de
cuivre. Assez swinguant.
Le disque de O. Peterson est restitué de manière plus pleine, plus conforme aux
habitudes d'écoute. Les chuchotements sont toutefois moins nets et d'une manière
générale cet amplificateur est significativement moins analytique.
La voix de Colette Avril est également rééquilibrée dans le grave. C'est plus "lié", mais
aussi un peu coloré et moins présent.
Enfin, Harry Connick est plus présent dans le grave, mais moins net. Il y a cependant une
bonne dynamique sur les attaques. Bon équilibre.
En conclusion,
Ces enceintes Dynaudio BM5 semblent suffisamment analytiques pour mettre en évidence
les différences d'équilibre caractérisant différentes électroniques. Elles restituent du grave,
mais avec discrétion, elles restituent de l'aigu, mais en léger retrait derrière un médium un
peu en avant.
L'équilibre obtenu avec l'amplificateur Marantz est agréable, mais significativement moins
analytique qu'avec l'amplificateur Flying Mole, ce dernier pouvant être fatiguant avec ces
enceintes, vraisemblablement pour des problèmes de puissance insuffisante. Cet
amplificateur rééquilibrait lors des écoutes antérieures des enceintes telles que les
Technics SB10 ou les enceintes de référence de l'Afders, qui présentent de leur côté un
penchant vers "l'opulence".
Les enceintes BM5 seront donc conservées pour les séances de l'association, chaque fois
que l'emploi d'enceintes plus encombrantes ne sera pas opportune. Un complément sous
la forme d'un caisson de grave devrait également apporter un meilleur équilibre. L'écoute
des versions plus récentes et des versions actives devra toutefois précéder une éventuelle
décision d'acquisition en vue de la constitution d'une configuration d'écoute en 5 canaux.
JM. Grandemange.