Physiopathologie des troubles anxieux 2016
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Physiopathologie des troubles anxieux 2016
Physiopathologie de l’anxiété Dr S. Bartolami Faculté des Sciences de l’Université Montpellier, INSERM 1198 2016 Introduction Les maladies psychiatriques 19 à 33% population USA 25% population UE Prévalence ♀= ♂ Dépression ♀>♂ Toxicomanie ♂>♀ 1 - Parmi les troubles psychiatriques, les plus fréquents sont les troubles anxieux. - Manifestations pathologiques liée à la persistance d’un état d’excitation neurologique ne correspondant pas à un besoin réel - L’absence de soin chronicité, incurabilité - Apparition sans raison identifiée ou suite à des maladies, des toxicomanies ou une mauvaise hygiène de vie I) Les différentes anxiétés •Le syndrome de stress post traumatique (SPT) •Le trouble panique (TP) •Le Trouble obsessionnel compulsif (TOC) •Les phobies •L’anxiété généralisée (AG) Ces 5 troubles peuvent avoir des symptômes communs, ce qui rend leurs diagnostiques délicats 2 Les troubles anxieux sont aussi abordés en psychopathologie analytique. Syndrome de stress post-traumatique : Névrose de guerre Le trouble panique : Etat d’angoisse Le Trouble obsessionnel compulsif : Névrose obsessionnelle Les phobies: Phobies hystériques ou hystéries d’angoisse. L’anxiété généralisée : Névrose d’angoisse ou angoisse d’attente Neurotransmetteurs impliqués dans les processus anxiogènes ou anxiolytiques: • sérotonine (5HT) • Noradrénaline (NA) • Cholescystokinine (CCK) • CRH •GABA •Neuropeptide Y (NPY) le Amygda Structures impliquées : le cortex préfrontal, le système limbique (hippocampe et amygdale), la formation réticulée, le locus coeruléus, le raphé et l’hypothalamus 3 4 L’amygdale est le centre créateur des émotions •Reçoit des informations sensorielles et sensitives (cortex somesthésique et sensoriels) •Attribue à ces infos une dimension émotionnelle (amygdale basolatérale ABL) •Déclenche les comportements émotionnels (amygdale centrale AC) •Sous le contrôle du cortex préfrontal qui détermine la pertinence émotionnelle des stimuli AC Cortex préfrontal Cortex sensoriels, somesthésique Comportements émotionnels ABL Dérégulation de l’amygdale anxiété Contrôle Informations environnementales et mémorielles Hippocampe 5 Contrôle Informations environnementales et mémorielles Hippocampe Neurone excitateur Amygdale basolatérale Cortex préfontal (contrôle) centrale Neurone Glu Neurone inhibiteur Glu inhibiteur Glu Glu Neurone excitateur Glu Neurone excitateur Glu CRH Shekhar et al., Stress, 2005, 8, 209-19 Mahan& Ressler 2012, TINS, 35, 24-35 ss Stre Cortex sensoriels, somesthésique, associatifs, hippocampe (informations environnementales et mémorielles) GABA Neurone excitateur E ET XI AN Neuropeptide Y Comportements émotionnels SNA Hypothal. SGPA… L’activité de l’amygdale repose sur l’équilibre entre les stimulations glutamatergiques afférentes et les inhibitions gabaergiques internes 6 L’amygdale « point névralgique » des pathologies anxieuses Cortex préfrontal, sensoriels associatifs, limbique Hypothalamus Axe cortico-surrénalien SNA Sub grise périaqueducale Noyau du nerf X Amygdale CRH DA 5HT NA Noyau parabrachial Panique cardiovasculaire Ventilation Aire tegmentale ventrale Raphé Locus coeruleus Coplan & Lydiard, Biol Psychiatry, 1998; 44; 1264-1276 1) Le syndrome de stress posttraumatique (SPT) • • • • • • Cause: un stress extrême Peut apparait après une période de latence Plus ancien trouble anxieux décrit (1871, guerre de sécession) Plicaturie (14-18) Torpillage/Faradisation Clovis Vincent Mortalité SPT post guerre des Malouines/ Falklands (1982) > Mortalité de cette guerre dans UK army Reconnu en France qu’à la suite de la 1ere guerre du Golfe/Koweit (1990-91) Tolin et al., 2006, Psychol; Bull., 132, 959-92 Andreasen, Brave new brain, 2001 7 Survient chez 5-30% des traumatisés ♀>♂ Susceptibilité : (i) gravité du stress (100% occurrences chez les victimes de tortures répétées et les brûlés) (ii) Sujet est exposé à un risque vital ou est témoin de la mort d’autrui (ii) fragilité psychologique, qualité de l’entourage, antécédents infantiles. • Symptômes: reviviscence du drame souvenirs récurrents, cauchemars répétitifs, hallucinations sensorielles, décharges émotionnelles, céphalées, sudation, asthénie, tremblements hypervigilance permanente sursauts, insomnie, troubles de la concentration et de la mémoire, hypersensibilité (bruit), irritabilité comportement d’évitement des situations associées au trauma introversion, activités socioprofessionnelles, paranoïa, régression de la personnalité (infantilisation, crainte de l’environnement, dépendance et recherche de protection) comportement dissociatif (30%) indifférence ou absence de perception des objets liés au trauma, absence du souvenir du trauma surcompensation cortex préfrontal médian (cf plus loin) Andreasen, Brave new brain, 2001 8 Sujet SPT Régulation de la peur déficiente Sujet sain Régulation de la peur efficace Résistance au stress + Contrôle de la peur + Discrimination des menaces environnementales Oubli de la peur Sujet SPT Régulation de la peur déficiente Hypersensibilité au stress HYPERVIGILANCE 1 + Conditionnement de peur (encodage et rappel) + 3 2 Généralisation des menaces environnementales EVITEMENT Persistance et réactivation du souvenir du trauma REVIVISCENCE Sujet sain Régulation de la peur efficace Résistance au stress + Contrôle de la peur + Discrimination des menaces environnementales Oubli de la peur 9 Aspects cognitifs: Anomalie du traitement et du contrôle mnésique des émotions + établissement d’un conditionnement de peur •Amygdale : détermination de l’importance d’une menace/danger et déclenchement de la peur Encodage des •Cortex préfrontal (CPF) : extinction de la peur et de souvenirs son souvenir émotionnels •Hippocampe : mémorisation des épisodes autobiographiques et encodage du conditionnement de peur LC Arrêt de la peur Centre de la peur SNA Amygdale CPF Rét SNE e ntio n/ou bli d e la peu r Hippocampe Comportements défensifs, réponse au stress Mémorisation et rappel de la peur Apprentissage inconscient palvovien Peur conditionnée 10 Imagerie cérébrale CPF Amyg Hypoactif CPF Arrêt de la peur Volume et fonctionnement du CPF Fonctionnement de l’amygdale Volume de l’hippocampe Neurotoxicité touchant les neurones surexposés aux glcc. Hyperactif Centre de la peur Défaillance Rét enti on/o ubli de l a pe ur LC SNA SNE Amygdale Hippocampe Glcc Comportements défensifs, réponse au stress Mémorisation et rappel de la peur Dysfonctionnel Mécanismes de la reviviscence et de l’hypervigilance Des stimuli environnementaux en relation avec le trauma initial Amygdale hyperréactive (BL) Renforcement du conditionnement de peur Reviviscence Altérations Hippocampe hippocampe et CPF souvenirs Rappels Amydale (AC) envahissants et mnésique hyperactivité de du trauma l’amygdale LC et Stress, Peur… SNA hypervigilance et NA, glcc effets somatiques Activations cardiovasculaires, respiratoires… 11 • Aspects neurologiques: hyperactivité noradrénergique impliquant le locus coeruléus, le SL et le cortex sensoriel Désensibilisation des autorécepteurs α2 des neurones du locus coeruléus la neurotransmission 5HT (rétrocontrôle réactionnel sur amygdale ?) la neurotransmission opioïdes (enképhaline, endorphine, dynorphine) activité OS (médullosurrénales) sur les organes libération de A et NA 12 2) Le trouble panique • Symptômes: crises anxieuses soudaines et violentes imprévisibles sans déclencheur identifié. Parfois un stress important ou l’usage de psychotropes (cannabis, cocaïne) précédent l’apparition du TP crises associées à des manifestations somatiques: palpitations, bouffées de chaleur, douleurs de poitrine, dyspnée ou hyperventilation, sudation, tremblements, vertiges, nausées, hypertonie musculaire… mauvaise interprétation des signes somatiques mort imminente, folie … • Approche analytique du TP : Etat d’angoisse « L’angoisse se produit sans rapport avec les conditions quelconques…comme un accès spontané et libre sans qu’il puisse être question d’un danger ou d’un prétexte » S Freud 13 • Données épidémiologiques Prévalence 4,7% (prédominance ♀) Apparition moyenne 24 ans Comorbidité: autres troubles anxieux, dépression et cardiovasculaire ↑ Occurrence sans signe avant-coureur, après une période de vie stressante ou de toxicomanie • Données génétiques Etudes familiales et gémélaires facteurs génétiques seraient impliqués à 30-40% Sur 35 gènes candidats aucun résultat concluant Maron et al., 2010, Mol Psychiatry, 15, 681-701 • Neurobiologie du TP: origine cérébrale malgré les manifestations somatiques (agents panicogènes induisent des crises sans troubles somatiques) • Anomalies multiples liée à l’interaction de plusieurs innervations Hyperactivité • CRH • CCK hypersensibilité des récepteurs • NA désensibilisation des autorécepteurs α2 • GABA • 5HT Hypoactivité altération moléculaire du nombre des récepteurs inhibiteurs 5HT1a 14 Désensibilisation des autorécepteurs α2 des neurones du LC Anomalies sont interconnectées et leurs effets se combinent Anxiété Activations anormales du SL, cortex, Substance grise périaqueducale Crise de panique Hypothalamus Noyau du tractus solitaire Activation orthosympathique Troubles somatiques 15 Concept psycho-cognitif de la physiopathologique du TP TP = Activation inappropriée du circuit de la peur (réagit en présence d’un danger proche immédiat) Activation par crises aigues: décharges des noyaux du attaque de panique tronc cérébral Activation déclenchée par des stimulations environnementales dont la perception reste inconsciente Complications anxieuses secondaires anxiété d’anticipation agoraphobie 16 Le circuit de la peur Vision Audition Stimulations environnementales anxiogènes Cortex Sensoriels primaires Cortex frontal es iv Thalamus Amygdale nit og c s ion lat es u m èn Sti xiog an Axe cortico -surrénalien Hypothalamus (CRH) Sub grise périaqueducale Panique via noyaux tronc cérébral cardiovasculaire Noyau du nerf X Noyau parabrachial Ventilation Comportements de défense face au danger immédiat Cortex associatifs Coplan & Lydiard, Biol Psychiatry, 1998; 44; 1264-1276 Rôle central de l’amygdale dans la médiation de la peur Raphé Hypothalamus Axe cortico-surrénalien Sub grise périaqueducale Panique 5HT Amygdale Noyau du nerf X cardiovasculaire CRH Noyau parabrachial Locus coeruleus Ventilation Noyau du tractus solitaire SN autonome Nerf X Organes Coplan & Lydiard, Biol Psychiatry, 1998; 44; 1264-1276 17 Amplifiée par l’impact de la CCK et anomalies 5HT Implication de l’innervation noradrénergique dans le TP CCK Raphé Cortex préfrontal Cognition R-5HT1a Thalamus 5HT Glu CRH SP CCK Amygdale Activations corticales Hypothalamus Locus coeruleus Axe cortico-surrénalien Sub grise périaqueducale Glu CCK Émotion, peur Noyau du tractus solitaire PANIQUE Panique SN autonome CCK EFFETS SYNERGIQUES de la CCK et de la NA 18 Au niveau cellulaire. CCK récepteurs métabotropiques CCK-B perméabilité chlore des récepteurs ionotropiques GABA-A blocage de l’inhibition gabaergique Effet de la CCK selon le type de neurone 19 3) Le trouble obsessionnel compulsif • Symptômes: manifestations comportementales et cognitives: idées fixes obsédantes ressenties comme insensées et inopportunes. compulsions : comportements répétitifs traduisant les obsessions ou la lutte du sujet contre ses obsessions • Souffrance compréhension que le comportement et les pensées sont irrationnels, sans pouvoir les empêcher • Le malade cache sa maladie le plus possible, ne consulte que lorsque les manies et rituels sont invalidants Maladie chronique, récurrente (50% de rechute) • Approche analytique du TOC : Névrose obsessionnelle « Si l’on empêche les malades de réaliser leurs actes obsédants ou qu’ils croient eux-mêmes devoir y renoncer alors apparait une angoisse terrible qui les oblige à céder à l’obsession. L’angoisse n’est que dissimulée derrière l’acte obsédant qui n’est que le moyen de se soustraire à l’angoisse» Freud 20 Symptômes fréquents du TOC Obsessions • Doute excessif à propos de la réalisation d’une tâche • Peur de la contamination ou de la saleté Compulsions • Vérification • Lavage et nettoyage • Comptage Besoin de symétrie ou d’exactitude • Ordonnancement et rangement • Peur de causer du mal à autrui • Répétition • Préoccupation excessive du bien et du mal • Accumulation • Prier • Pensées sexuelles intrusives et inappropriées • Interprétation cognitivistes: Dysfonctionnements comportementaux liés inhibition de comportements ancestraux, normalement inhibés par les perceptions sensoriels Comportement ancestral message sensoriel inhibition comportementale Le malade se lave de manière répétitive tout en ayant conscience d’être propre et de la folie de son comportement. Anomalies des mécanismes régulateurs de la motricité 21 • Neurobiologie du TOC: principalement hyperactivité sérotoninergique et/ou hypersensibilité des récepteurs 5HT • Dysfonction des circuits cortico-striataux de régulation de la motricité 4) Les phobies • Symptômes: anxiétés liées à une situation ou à la vue d’objets très mal à l’aise, rythme cardiaque, vigilance, crises de panique possibles. Comportement d’évitement : le patient fuit les situations craintes anxiété car l’évitement est anxiogène. Dépendance vis à vis de l’entourage (protection, séparation avec les objets phobiques). Avec le temps l’évitement et la dépendance s’aggravent. Phobies + évitement + dépendance Très mauvaise qualité de vie + souffrance 22 • 3 types de phobies : - La phobie simple (11%) animaux, vue du sang, dentiste, étrangers - La phobie sociale (8%) interactions avec autrui, caractérisée par des palpitations, tremblement de la voix, rougeur du visage et pensées négatives (≠≠ l'anxiété de performance) - L'agoraphobie (3%) peur de site précis non associés au TP, ou il semble difficile au patient d'obtenir de l'aide ou de fuir manifestations somatiques : céphalées, nausées, vomissement, perte de contrôle de la vessie et des intestins. • Neurobiologie : dysfonctionnement DA et 5HT ? structures cérébrales ?? • Approche analytique des phobies : Hystérie d’angoisse ou phobies hystériques « La libido inemployée subit des transformations en angoisse pseudo-réelle qui fait que le moindre danger est une substitution pour les exigences de la libido… Dans les phobies, on distingue nettement deux phases du processus névrotique. La première est celle du refoulement de la libido et de sa transformation en angoisse, laquelle est rattachée à un danger extérieur. Pendant la deuxième phase, sont établies toutes les précautions et assurances destinées à empêcher le contact avec ce danger qui est traité comme un fait extérieur» Freud Classification analytique: phobies compréhensibles à intensité exagérée (serpents), phobies difficilement compréhensibles (dangers négligeable :voyage auto), phobies incompréhensibles (pas de relation danger/objet phobique: agoraphobie) 23 Explication cognitive: Les phobies sont des peurs irrationnelles conditionnées Mais pas de souvenir conscient de ce conditionnement L’amygdale mature avant l’hippocampe responsable des souvenirs conscients. Un souvenir émotionnel s’établit sans qu’un souvenir explicite y soit rattaché le souvenir de l’origine de la phobie est inaccessible à la conscience La cause de la phobie remonte à la prime enfance 5) L’anxiété généralisée • Symptômes: hyperactivité émotionnelle caractérisé par un soucis excessif concernant la vie quotidienne et par une surestimation d'éventuels problèmes futurs. . Pathologie chronique dont la gravité varie avec le niveau de stress du patient. Cognitifs: sentiments de mal-être, de tension, d’oppression. hypervigilance, irritabilité, troubles du sommeil, difficulté de concentration. Somatiques: problèmes digestifs (colite), parfois cardiaques, hypertonie musculaire, fatigue. 24 • Approche analytique de l’AG : Névrose d’angoisse. « l’angoisse nait de déficits libidineux, d’une libido non satisfaite par manque de sexualité ou de substitution de celle-ci par des dérivations satisfaisante…Un état d’angoisse général, une angoisse pour ainsi dire flottante, prête à s’attacher au contenu de la première représentation susceptible de lui fournir un prétexte…Les personnes tourmentées par cette angoisse prévoient toujours les plus terribles éventualités, penchent toujours pour le pire lorsqu’il s’agit d’un évènement ou d’un fait incertain» Freud • Neurobiologie: cortex, S. limbique, raphé et locus coeruleus Mécanisme mal connu Paradoxe car AG est l’anxiété la + fréquente pour laquelle existe un traitement efficace Dysfonctionnement affectant la neurotransmission gabaergique (vu le mode d’action des médicaments anxiolytiques) Hypothèse principale (basée sur données expérimentales) Anomalies de la neurotransmission glutamatergique dans l’amygdale causé par une surexposition au stress LTP pathologique 25 Shekhar et al., Stress, 2005, 8, 209-19 Amygdale Cortex préfontal centrale ? basolatérale CRH Neurone excitateur Glu Cortex sensoriels… St re ss Glu Neuropeptide Y Glu Neurone excitateur Glu LTP Neurone excitateur CRH + ANXIETE Neurone excitateur Neurone inhibiteur ss Stre 6) Les facteurs de risque prédisposant aux troubles anxieux: •Le neuroticisme ou affectivité négative : tempérament défensif, tendance persistante à ressentir des émotions négatives (angoisse, colère, culpabilité et déprime) en réponse au stress, émotions négatives interprétées comme une menace. Le poids du neuroticisme est d’autant plus grand que le trouble anxieux est envahissant (e.g. AG >TP>phobie) Le neuroticisme est un socle commun prédisposant à toutes les anxiétés, sur lequel s’ajoutent d’autres facteurs à risque plus spécifiques (e.g. des parents phobiques prédisposent à la phobie) Ref dans Davis et al. 2010; Craske &Waters, 2005 26 •Parents souffrant de troubles anxieux (x3.5 risque vs pop. gén.) Plus qu’une influence génétique, influence environnemental : absence de comportement apaisant entrave le développement de la capacité de l’enfant à réguler ses émotions •Stress pendant la petite enfance •Hyper-réactivité au stress c/o adulte •Être de sexe ♀ •Un trouble anxieux pendant l’enfance ou adolescence favorise le déclenchement d’une comorbidité anxieuse (30% des jeunes anxieux) Même si le trouble initial a été traité •Un trouble anxieux adolescent x2 risque de trouble anxieux c/o adulte •AG prédispose à d’autres troubles anxieux (et à la dépression majeure) •Tendance cognitive à l’hypervigilance vers la menace/danger (l’attention se fixe sur les indices menaçants, c/o non anxieux l’attention les fuit) Craske & Waters, 2005 7) LES COMPLICATIONS DE L'ANXIETE Suicide TP, Phobies, AG (18%) Anxiétés additionnelles SPT, TP (anxiété d'anticipation ou de situation), TOC (TP), AG (TP) Dépression SPT, TP (50%),TOC, Phobies, AG Autres troubles Phobies, TOC (schizophrénie, boulimie, déficit psychiatriques de l'attention chez l'enfant), TP (dépersonnalisation) Alcoolisme SPT, TP, TOC, Phobies (20%) Autres toxicomanies SPT (haschisch, héroïne mais jamais cocaïne), TOC, Phobies Insomnies TP (40%), Phobies, AG (70%) TP: trouble panique AG: anxiété généralisée STP: syndrome post traumatique TOC: trouble obsessionnel compulsif 27 II) Pharmacologie de l’anxiété 1) Le récepteur GABA-A et les benzodiazépines (BZ) Anxiété = hyperactivité neuronale Piste thérapeutique : la neurotransmission gabaergique a) Le récepteur GABA-A Récepteur ionotropique permanent au chlore [ ] maximale dans le cortex, le SL et le cervelet Protéine transmembranaire complexe possédant 6 sites de liaison sur sa face extracellulaire - 1 site primaire pour le neurotransmetteur GABA (ouverture du canal) - 5 sites secondaires pour des molécules modulatrices de l’effets du GABA = sites régulateurs de la perméabilité au chlore (modifient la quantité de chlore entrante) • Fonctionnement du récepteur GABA-A Fixation du GABA sur le site Iaire ouverture du canal chlore Entrée de chlore dans le neurone hyperpolarisation Inhibition du neurone L’importance de l’entrée de chlore est modulée par la liaison supplémentaire de molécules modulatrices sur les sites IIaire régulateurs Seule la fixation du GABA sur son site Iaire permet l’entrée du chlore 28 Un modulateur « positif » perméabilité chlore inhibition GABA Effet anxiolytique Un modulateur « négatif » perméabilité chlore inhibition GABA Effet anxiogène L’origine et la nature des modulateurs sont diverses: - endogène ou exogène - anxiolytique ou anxiogène Modulateur • Benzodiazépines (BZ) • Stéroïdes • Convulsivants • Alcool • Barbituriques anxiogène oui oui (glucocorticoïdes) oui non non anxiolytique oui oui (progestérone) non oui oui 29 b) Les différentes benzodiazépines (BZ) modulateurs les plus puissants de l’inhibition gabaergique soit endogènes (cerveau) soit exogènes (de synthèse) Agonistes perméabilité chlore inhibition GABA, sont anxiolytiques, produits de synthèse et produits par le cerveau Agonistes inverses perméabilité chlore inhibition GABA sont anxiogènes, produits par le corps Antagonistes bloquent le site IIaire, sans effet sur l’efficacité du GABA, sont des ligands neutres (flumazénil), empêchent l’action des agonistes et des agonistes inverses 30 En présence de GABA GABA seul c) Les benzodiazépines endogènes 3 familles de BZ ont été découvertes dans le cerveau: β-carboline agoniste inverse DBI agoniste inverse Endozépines agonistes Fonction physiologique possible : moduler l’effet inhibiteur du GABA afin de lui donner une plus grande finesse d’action dans des processus neurophysiologiques. Anxiété : équilibre entre les agonistes et les agonistes inverses est perturbé prédominance des agonistes inverses inhibition GABA hyperactivité des systèmes à neurotransmetteurs excitateurs. 31 d) Les benzodiazépines thérapeutiques Agonistes et antagonistes, leaders des molécules anxiolytiques 1960: le Chlordiazépoxyde (Librium™) 1963: le diazépan (Valium™) Utilité des antagonistes : malgré l’absence d’effet sur l’inhibition gabaergique, ils sont anxiolytiques en s’opposant à l’action anxiogène des agonistes inverses endogènes. Traitement du sevrage et de l’overdose aux BZ Nom (nom commercial) Type de Molécule Diazépam (Valium) Agoniste BZ Chlorazépate (Tranxène) Agoniste BZ Lorazépam (Temesta)* Agoniste BZ Bromazépam (lexomil) Agoniste BZ Clonazepam (Rivotril)* Agoniste BZ Alprazolam (Xanax)* Agoniste BZ Flumazénil (Anexate) Antagoniste BZ 2) La piste sérotoninergique Hyperfonctionnement sérotoninergique dans le TOC Chez l’animal neurotransmission 5HT est anxiolytique a) Données anatomiques Dans le raphé, axones projetant sur le cortex et le SL - La libération de 5HT fluctue selon l’exposition à des stress inducteurs d’anxiété - Fibres collatérales régulent l’activité des neurones 32 b) Les récepteurs de la sérotonine 4 types de récepteurs dans le système « raphé-cortex-SL » 5HT1(a ou b) : métabotropique, ouverture de canaux K+ - autorécepteur présynaptique libération 5HT - postsynaptique dans cortex, SL et raphé (collatérale) hyperpolarisant anxiolytique hyperpol. 5HT2, 3 et 4: postsynaptiques dans cortex et SL - 5HT 2 et 4 métabotropiques, fermeture canaux K+ - 5HT3 ionotropique, ouverture canaux Na+ dépolarisant anxiogène -: effet hyperpolarisant, inhibiteur +: effet dépolarisant, excitateur 33 c) Les médicaments spécifiques du système sérotoninergique - agoniste 5HT1 - antagonistes 5HT2 et 5HT3 - inhibiteur de la recapture spécifique de la sérotonine (IRSS) agonistes 5HT1 : stimulent spécifiquement les récepteurs 5HT1 libération 5HT au niveau du cortex et du SL activité des neurones du raphé (action des collatérales) Peu d’effets indésirables mais efficacité thérapeutique contestée antagonistes 5HT2 et 5HT3 : bloquent les récepteurs excitateurs du cortex et du SL inhibiteur de la recapture spécifique de la sérotonine (IRSS) : empêchent le recyclage spécifique de la 5HT dans les vésicules présynaptiques après sa libération dans la fente synaptique. [5HT] dans la fente synaptique stock présynaptique de 5HT dans le raphé 34 [5HT] dans la fente synaptique n’est pas anxiogène car les IRSS sont plus efficace dans le raphé que dans le cortex/SL en début de traitement, la [5HT] s’élève essentiellement dans le raphé et active les récepteurs inhibiteurs 5HT1 activité électrique et de la libération de 5HT en cours de traitement, la 5HT s’accumule dans le raphé, le cortex et le SL maintien de l’inhibition via 5HT1 qui masque l’activation des autres récepteurs excitateurs lié à l’accumulation de 5HT dans le cortex et le SL désensibilisation des récepteurs excitateurs 5HT2, 3 et 4 Les principaux médicaments sérotoninergiques Nom (nom commercial) Fluvoxamine (Floxyfral) Type de Molécule IRSS Paroxétine (Déroxat,Paxil) IRSS Fluoxétine (Prozac) IRSS Sertaline (Zoloft, Lustral) IRSS Buspirone (Buspar) Agoniste 5HT1a Ritansérine Antagoniste 5HT2 Ondansetron (Zophren) Antagoniste 5HT3 35 [5HT] + IRSS désensibilisation anxiété + IRSS normal dépression 36 d) Les effets secondaires Existent pour tous les médicaments psychotropes (BZ, IRSS…) et peuvent en limiter l’utilisation selon la sensibilité du patient Effets secondaires des BZ sédatif, asthénique, ataxique, la concentration, amnésie des événements suivant la prise du médicament, dérive toxicomaniaque tolérance, dépendance physique Effets secondaires des IRSS sédation, anxiété accrue, agitation, troubles sexuels, troubles gastro-intestinaux, nausées, dérive toxicomaniaque dépendance psychologique forte Concernant les BZ, bénéfice thérapeutique > effets secondaires faible % abandon du traitement tolérance vis à vis des effets indésirables de BZ III) Stratégies thérapeutiques Combinaison de chimiothérapie et psychothérapie L’une sans l’autre fréquents échecs 1) Chimiothérapie a- Agoniste BZ, antagoniste BZ (flumazénil) b- IRSS, agoniste 5HT1 (buspirone) c- Autres : antidépresseurs tricycliques et IMAO neurotransmissions NA et DA 37 2) Psychothérapie a- Comportementale: exposition aux stimuli craints pour s’en désensibiliser, progressive ou implosive b- Cognitive : maîtrise de l’anxiété c- Hypnose : SPT, prise de distance vis à vis du trauma d- Psychanalyse 38 Chimiothérapie et Psychothérapie STP TP TOC Phobies AG BZ, tricyclique, IMAO Empirique (50-80% rechute): Tricyclique ou BZ + buspirone IMAO IRSS , BZ IMAO IRSS, BZ BZ Buspirone Comportementale Cognitive Hypnose Comportementale Cognitive (tjrs avec chimio) Comportementale Comportementale (pas d’implosion) Cognitive Psychanalyse Psychanalyse 39
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