La Taxe Professionnelle Unique (TPU)
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La Taxe Professionnelle Unique (TPU)
P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S La Taxe Professionnelle Unique (TPU) : ressource novatrice et structurante Avant d’aller plus loin il importe d’approfondir les éléments de la principale ressource novatrice et structurante : la Taxe Professionnelle Unique (TPU) dont la mise en place comporte un principe de convergence des taux, afin de procéder aux ajustements dans le temps. Ce qu’il faut avoir à l’esprit lorsqu’on parle de TPU, c’est que le territoire ne peut pas être neutralisé fiscalement du jour au lendemain. Il s’agit plutôt d’un processus de Taxe Professionnelle en voie d’unification. Il est donc impensable que d’une année sur l’autre on prenne un taux moyen en demandant à tous les contribuables locaux de s’aligner sur cette moyenne. Le législateur a donc prévu un processus de convergence des taux : arriver à un taux unique de TP au bout d’une certaine durée. La loi de 1999 prévoit que les élus locaux peuvent mettre jusqu’à 12 ans pour arriver à ce taux unique. Ce n’est donc qu’au terme d’une période de convergence, ou transitoire (d’autant plus longue que l’écart initial est important) que l’on arrive effectivement à une TPU. La garantie offerte aux entreprises est que les taux applicables sont harmonisés progressivement par les services fiscaux sur cette période maximale de 12 ans. L’autre élément de garantie apporté aux entreprises est que la Communauté va voter le taux unique de TP mais ce taux sera au maximum égal au taux moyen de TP de l’ensemble des Communes. Généralement, les communes se mettent au taux maximum qu’autorise la loi, à savoir ce taux moyen de la TP sur l’ensemble du territoire. Evolution du taux de Taxe Professionnelle ? Il s’agit en effet d’apporter aux entreprises la garantie que cette évolution ne leur sera pas, à terme, défavorable. Le législateur a ainsi prévu que l’évolution du taux de TP soit encadrée, lié aux variations des taux appliqués aux ménages votés par les communes. Une commune ne peut augmenter le taux de TP que si, simultanément et au moins dans la même proportion, elle augmente le taux de la fiscalité ménage. Inversement, si une commune baisse le taux de la fiscalité ménage, elle devrait simultanément et au moins dans les mêmes proportions, diminuer le taux de la TP Le législateur a ainsi voulu protéger l’entreprise car si la commune veut augmenter le taux d’imposition de l’entreprise pour avoir des rendements budgétaires, elle devra prendre le risque électoral d’augmenter la fiscalité des ménages. Symétriquement, si la commune veut favoriser fiscalement les ménages, elle prendra un risque budgétaire en diminuant la taxe professionnelle. En revanche, rien n’empêche, dans les limites fixées, d’augmenter la fiscalité des ménages et de baisser le taux de la taxe professionnelle !… L’articulation "fiscalité des entreprises" / "fiscalité des ménages" Le système néanmoins se complique dans la mesure où, avec la TPU, les décisions concernant la fiscalité entreprise seront prises par le Conseil de communauté, alors que les décisions concernant la fiscalité ménages seront prises par les communes (jusqu’à la loi de 1999, une communauté d’agglomération ne pouvait augmenter le taux de la TP que si l’année précédente, le taux moyen de la fiscalité ménage augmentait). Il faut donc comprendre que dans le système de fiscalité propre, le rendement de la taxe professionnelle de la communauté d’agglomération est en partie commandé par les décisions fiscales communales. Si les maires ont pu avoir le sentiment qu’ils étaient totalement dessaisis de la taxe professionnelle, c’était en apparence vrai pour le vote du taux, mais faux en termes de produit puisqu’il faut compter avec les retours, du fait de cette articulation institutionnelle un peu complexe entre les décisions communales concernant la fiscalité des ménages et les décisions concernant la fiscalité des entreprises. La communauté n’est donc pas libre de fixer les taux comme bon lui semble et garde une dépendance vis-à-vis des communes. Les choix financiers et fiscaux de l’intercommunalité portent essentiellement sur le partage du supplément de richesse résultant de l’action intercommunale. On peut ainsi parler d’une "communauté réduite aux acquêts" : ce qui va être éventuellement partagé, c’est le supplément de richesse résultant de l’œuvre commune. Ce supplément est d’autant plus important que la conjoncture économique est porteuse, que les politiques de développement local sont bien pensées et que de la richesse économique est attirée. La façon de partager ce supplément sera un vrai choix politique : s’il existe un véritable projet communautaire, une vraie vision de l’agglomération, la part qui va être conservée par le groupement pour financer les politiques communautaires sera importante. 37 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E Autre choix possible, ce qui est dans le pot commun va être distribué pour partie sous forme de dotation de solidarité communautaire ; cette ressource est ainsi renvoyée vers les communes. C’est donc dans ce second cas une préférence communale plutôt qu’une préférence communautaire (méthode d’"intéressement" au profit des communes). Ce partage de la part conservée par le groupement et la dotation de solidarité communautaire, donne ainsi un des critères de la vision plus ou moins intégrée du territoire. Un autre choix politique porte sur le barème de répartition entre communes de la dotation de solidarité communautaire. Quelle clé de répartition va-t-on utiliser pour répartir cette dotation entre les communes ? Va-t-on faire jouer des mécanismes qui incitent les communes à accueillir des entreprises, sans considération pour l’équité territoriale, ou au contraire va-t-on donner du poids à des critères qui mettent l’accent sur l’idée de solidarité, notamment vis-à-vis des communes les plus pauvres ? Il convient pourtant de se rappeler les critiques émises sur la Taxe Professionnelle qui portaient essentiellement sur les fortes inégalités de richesse (indigence et opulence financière pouvant cohabiter) et sur les distorsions de taux souvent sensibles entre communes ayant pour effet de fausser la concurrence entre elles. Du fait de ces écarts de taux et de richesse, le Conseil des impôts a proposé une nationalisation de la TP : il n’y aurait qu’un taux national éliminant de ce fait le problème des différences de taux. Le produit national serait mis dans un pot commun venant abonder la DGF et serait réparti entre les communes en fonction de divers critères de péréquation. Dans ce cas, la taxe professionnelle serait ainsi "délocalisée" de la commune vers le niveau national. Si l’on veut conserver un lien entre le "contribuable-entreprise" et les collectivités qui mènent des politiques de développement économique, la seule solution raisonnable pour éviter les concurrences stériles, les distorsions de taux, consiste à gérer cette taxe professionnelle sur un territoire plus large que la commune. Dans cet esprit, certains imaginent aussi une régionalisation de la taxe professionnelle, avec des mécanismes de péréquation au niveau régional gérés par le Conseil Régional ou, dans une hypothèse plus prudente, le Préfet de région avec une commission d’élus. L’originalité réside donc dans la territorialisation d’un processus de financement, sur un espace plus large, élargissant la circonscription fiscale de perception de la TP (l’échelle pertinente pouvant être l’agglomération). Le cas particulier de la Taxe Professionnelle de Zone (TPZ) Un dernier cas est à mentionner, il s’agit de la Taxe Professionnelle de Zone (cf. p. 89 annexe 9 : la TP de zone). Le principe s’applique en cas de territoire économique à cheval sur deux espaces administratifs : la TPZ ouvre la possibilité que sur cette zone soient neutralisés les espaces de localisation potentielle des entreprises, avec une distinction de taux selon que l’on se trouve ou non sur cette zone. Ca n’est donc pas tout le territoire qui est unifié par le biais d’une TPU, mais les zones d’activités ; cela va dans le sens d’une aggravation des différences entre Taxes Professionnelles sur les mêmes espaces. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) Cette taxe existait auparavant mais l’article 107 de la loi de finances pour 2004, prévoit, qu’à compter de 2005, les communes et leurs groupements votent un taux de TEOM. Cette disposition concerne les communes, les communautés urbaines, les communautés d’agglomérations et les communautés de communes compétentes pour instituer et percevoir la taxe. Les collectivités et groupements se verront notifier au début de l’année des bases prévisionnelles de TEOM par les services fiscaux. Ces bases figureront sur un état transmis aux collectivités locales par l’intermédiaire des préfectures au début de chaque année. L’article 107 prévoit par ailleurs que les communes ou les groupements de communes compétents en matière d’élimination des déchets ménagers peuvent voter, sur leur territoire, des taux de TEOM différents en vue de proportionner à travers un zonage, la taxe à l’importance du service rendu à l’usager. Il convient donc de déterminer des critères objectifs pour la délimitation de telles zones. Ces critères peuvent être la fréquence du ramassage, le type d’organisation de la collecte (porte-à-porte ou par apport volontaire, en tenant compte de la distance à parcourir) ou encore du mode de collecte 38 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S (tri et collecte sélectifs). Les différents modes de traitements retenus (compostage, incinération, mise en décharge, etc.) peuvent également être pris en compte. Les EPCI ont une autre possibilité et peuvent instituer une redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM), calculée en fonction du service rendu, dès lors qu’ils assurent au moins la collecte des déchets des ménages. La redevance, appliquée essentiellement dans le monde rural, tend vers le coût réel du service rendu alors que la TEOM est calculée par rapport à la taxe foncière, elle-même fondée sur la valeur locative des habitations (la TEOM traduirait donc davantage le niveau social des habitants que le coût de gestion de leurs déchets). Si la plupart des Communautés de communes ont choisi la TEOM, tout en la jugeant profondément injuste, c’est bien souvent par commodité tant pour le choix de l’assiette que pour le recouvrement des impayés assuré par les services du Trésor. L’appel aux fonds européens Les opérations portées par les EPCI peuvent faire l’objet, au titre de l’Objectif 2, de financements européens. Dans le cadre du contrat de Plan Etat/Région 2000-2006, la situation au 30 septembre 2004 relevait 432 opérations financées sur fonds européens, pour un montant de 67,71 M€. Les axes d’interventions couvrent des types d’opérations très variés : investissements matériels, développement économique et zones d’activité, environnement, réhabilitation urbaine, équipements collectifs, développement des services. (Cf. p. 91, annexe 10) La liste des opérations bénéficiant d’un financement européen, par axes et mesures, avec les montants financés. Ce financement européen représente 33 % du coût total des opérations retenues, ce qui met en exergue l’importance que revêt sa pérennité. Cette question doit être soulevée dans la conjoncture actuelle comme nous le verrons plus tard. Moyens humains Moyens humains et organisation Un récent rapport du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et de l’Assemblée des Communautés de France (ADCF) souligne un chiffre révélateur du fort développement de l’intercommunalité depuis 1999, celui de l’évolution des effectifs, en augmentation de 68 % ces deux dernières années : "Avec plus de 114 000 agents employés au 1er janvier 2004 dans les EPCI à fiscalité propre, l’intercommunalité, avec ses spécificités et ses dynamiques propres, est devenue une composante à part entière de la fonction publique territoriale". Ce chiffre est néanmoins à relativiser car 1/4 des agents communautaires n’occupe pas un emploi à temps complet. L’effectif moyen varie fortement selon le type de communauté : de 20 agents pour les communautés de communes, à 246 pour les communautés d’agglomérations et à 2 204 pour les communautés urbaines. Les disparités régionales sont également très marquées. Le rapport du CNFPT et de l’ADCF détaille également, pour les agents employés en EPCI : • les spécificités statutaires : - près des 3/4 des agents sont titulaires de la Fonction Publique Territoriale, - les EPCI s’inscrivent dans les politiques d’aides à l’emploi initiées par l’état (1 emploi aidé sur 2 est un emploi jeune), - 2 agents sur 3 appartiennent à la catégorie C, - 1 agent sur 2 appartient à la filière technique. • les affectations sectorielles : - plus des 2 tiers des effectifs sont affectés aux interventions techniques et aux prestations à la population, - le secteur d’activité "propreté, collecte et gestion des déchets" emploie les effectifs les plus importants. 39 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E Le rapport propose également un panorama statistique par catégorie d’EPCI (communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines). Il aborde enfin les problématiques propres aux agents des communautés, notamment la question du transfert des agents d’une collectivité vers une structure intercommunale. Cet aspect met en évidence la difficulté de gérer les inégalités créées entre agents qui disposent ou non d’avantages acquis au sein d’une structure : l’interdiction actuelle d’instituer de nouveaux avantages acquis s’accommode mal de l’émergence de nouvelles administrations territoriales. La montée en puissance de l’intercommunalité révèle ainsi divers éléments de rupture du principe d’unité de la fonction publique territoriale. De nouvelles perspectives sont néanmoins proposées dans le cadre de la loi relative aux libertés et responsabilités locales du 13 août 2004, notamment au niveau de la mutualisation des services communaux et communautaires. Le développement de ces formes de mutualisation devrait faire évoluer la nature de la relation qui lie les communautés et leurs communes membres avec des effets qualitatifs sur l’administration des territoires. L’organisation L’organisation des moyens humains dont disposent les intercommunalités se limite souvent au Secrétaire Général de la Mairie la plus importante qui, en plus de ses taches quotidiennes de gestion de sa commune d’appartenance, est détaché vers la Communauté de Communes, avec un secrétariat. En fonction de la nature des compétences et des projets, un service technique est créé. Le choix parfois réalisé est celui de la mutualisation des moyens en personnels par l’utilisation des personnels des communes plutôt que de procéder à la création d’une administration communautaire ou la création d’un service important. Ainsi, pour éviter les doublons, ne sont salariés de la Communauté de Communes que les personnels appartenant aux différentes communes pour les activités transférées. La mise à disposition des personnes et la mutualisation des moyens s’effectuent le plus souvent par signature d’une ou plusieurs conventions. L’exercice réel des compétences a, dans d’autres cas, conduit à un renforcement de la structure administrative des communautés de communes. On assiste ainsi, depuis quelques années, à une professionnalisation progressive des structures intercommunales. Des recrutements concernant un secrétariat général propre à la structure intercommunale et, par la suite, des chargés de missions, facilitent en effet l’exercice effectif de compétences précises notamment en matière de tourisme, d’animation et de développement économique. Aujourd’hui, la plupart des communautés ont des chargés de mission spécifiques qui contribuent à faire évoluer leur organisation et leur efficacité, afin que les compétences retenues soient progressivement exercées dans leur plénitude. Néanmoins nous verrons plus loin que des progrès doivent encore être accomplis. En effet, les tensions sur le budget de fonctionnement portent notamment sur le poste relatif au personnel car à terme se posera la question de la pérennisation de certains contrats. Finalement il apparaît que les moyens, notamment les moyens humains, ont évolué de façon très hétérogène, entre volonté de professionnaliser et souci d’éviter des redondances entre administration de la commune et de l’intercommunalité. L’implication des acteurs L’intercommunalité met en scène deux grandes catégories d’acteurs ; d’une part ceux issus du suffrage universel, les élus locaux (mais qui peuvent être aussi parlementaires), d’autre part ceux qui émanent de la société civile et qui sont habituellement désignés par le vocable de socioprofessionnels. La légitimité et la logique de ces deux catégories ne sont pas identiques : on est en présence de deux espaces qui parfois se complètent, souvent s’opposent, mais dont la cohabitation dynamique (la synergie) devrait pourtant constituer un des enjeux majeurs de l’intercommunalité. Elus, démocratie locale et coopération intercommunale Un des problèmes essentiels posé par la démocratie locale est celui de la confusion entre d’une part, la proximité et d’autre part, la démocratie locale, c’est-à-dire la tendance à confondre une manière de gérer les territoires proches (la mise œuvre de la décentralisation), et la pratique de la démocratie 40 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S locale. Or ces deux démarches sont très sensiblement différentes : la décentralisation n’implique pas obligatoirement la démocratie locale. Quand une structure vote l’impôt en France cela veut dire qu’elle est élue : pour la première fois avec l’intercommunalité on déroge à ce principe de base de la démocratie représentative. La commune est vécue comme l’espace de proximité et donc l’espace où le caractère représentatif des élus est le plus important. Par contre, il n’existe pas de citoyen intercommunal mais un administré intercommunal à qui l’on concède une capacité de regard sur les EPCI. Le référendum local par exemple a mis longtemps à arriver en France (1992), et il faut attendre 1995 pour que ce référendum soit possible dans le cadre des structures intercommunales, et encore, selon des règles plus limitatives que dans le cadre des structures communales. Le droit est donné au citoyen d’être informé, comme dans les communes. Le fait qu’il n’y ait pas d’élection dans les structures intercommunales est tout à fait fonctionnel pour les élus, dans la mesure où des décisions qui seraient impopulaires au niveau municipal ne présentent pas, au sein de l’intercommunalité, de risque de sanction par le vote. C’est vrai notamment en ce qui concerne la gestion des déchets, c’est vrai pour l’augmentation des impôts. En plus, les citoyens ne peuvent pas utiliser leur droit de sanction, ils pourraient sanctionner le maire ou les conseillers communautaires qui participent à la structure intercommunale, mais ils ne peuvent exercer ce droit que dans le cadre municipal qui n’est pas, en l’occurrence, le cadre pertinent. On assiste donc à une sorte de phénomène de parasitage des représentations. Par ailleurs, les communautés de communes ont de plus en plus une réelle capacité d’expertise qui vient concurrencer le niveau communal qui lui, n’a pas, le plus souvent, les moyens de nourrir une structure technique comparable. Avec la mise en place de moyens permettant de recruter des techniciens compétents, elles tendent mécaniquement vers toujours plus de fonctionnalité. Ces structures se spécialisent dans la politique des problèmes, mais elles risquent de s’éloigner de plus en plus de l’opinion publique, de la vie des gens. On peut se demander pendant combien de temps cette cohabitation pourra durer sans qu’il y ait, à terme de rupture trop forte par rapport au citoyen. Plus on avance, plus les communautés de communes mettent en place des journées et journaux d’information afin de faire savoir ce qu’elles font ; mais cette tendance est assez récente, il faut bien le reconnaître. Quand il y a impulsion par le moyen d’une loi avec obligation d’avoir un conseil de développement, la concertation devient un fait. Quand on ne l’a pas, c’est laissé au bon vouloir de chacun et cela conduit à une extrême diversité de situations. Néanmoins, l’émergence d’une certaine démocratie au sein des communautés de communes, même imparfaite comme nous venons de le souligner, a été fortement dictée par la concurrence vis-à-vis des cantons. Créer une communauté de communes c’est jouer le jeu de la vision partagée, du consensus, ce qui a amené les cantons à travailler ensemble sur des démarches territoriales. Socioprofessionnels, société civile et démarche participative Dans les Pays, l’obligation légale qui porte organisation des conseils de développement, permet d’établir un lien réel et efficace avec la société civile et les habitants. Avec la création des structures institutionnelles que sont les intercommunalités, les démarches de démocratie participative ont en revanche souvent été mises à l’écart. Dans les Conseils de développement où, selon certaines conceptions, il n’y a pas d’élus, des efforts importants ont été faits pour tenir compte des réalités socioprofessionnelles et socio-économiques locales. Les membres des Conseils de développement, même s’ils se sont davantage investis dans certains domaines, social notamment, plutôt que dans des projets techniques ont fait preuve d’une réelle créativité. Ces structures de débat se retrouvent peu au niveau intercommunal. Le débat subsiste entre démocratie élective des élus locaux d’une part, et démarche participative des représentants de la société civile d’autre part. Sans conclure sur un tel sujet, force est de constater une certaine maîtrise élective des territoires comme l’atteste le poids décisif des élus au moment de la discussion et du vote de la loi Chevènement. L’intercommunalité semble davantage une affaire d’élus qu’une affaire de citoyens, même si l’on ne méconnaît pas qu’en démocratie les élus représentent tous les citoyens… 41 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E L’émergence locale de la société civile et sa volonté d’intervenir au plus près sur les territoires doivent cependant continuer d’être prises en compte et d’être organisées de manière plus efficiente. Ce n’est pas un des moindres mérites de l’intercommunalité que d’avoir, d’une part, réactivé le débat sur ce sujet, d’autre part, d’en montrer aujourd’hui les limites et de pousser à son élargissement. Consultation et référendum local La loi d’août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales et sa circulaire d’application du 10 septembre 2004 prévoient notamment le renforcement de la démocratie locale et la simplification du fonctionnement des collectivités territoriales et des EPCI. Ainsi, à propos de la consultation des électeurs, un article élargit le recours à la procédure de consultation des électeurs sur les décisions que les autorités de la collectivité envisagent de prendre s’agissant de leurs compétences. L’ensemble des collectivités territoriales a désormais la faculté, jusqu’alors réservée aux communes, de consulter les électeurs, pour avis. Le droit de pétition, permettant aux électeurs d’une collectivité territoriale de demander l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée délibérante l’organisation d’une consultation sur toute affaire relevant des compétences de la collectivité considérée, est précisé. La décision d’organiser ou non cette consultation revient à l’assemblée délibérante, qui, au nom du principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales ne saurait se voir obligée d’organiser une telle consultation. Cet article élargit la faculté pour les EPCI d’organiser une consultation de même nature sur la totalité des sujets correspondant aux compétences qu’ils exercent, et plus seulement sur les questions d’aménagement. Les électeurs relevant du périmètre de l’EPCI ont un pouvoir de pétition analogue à celui concernant les collectivités territoriales. Il s’agit de compléter le dispositif visant à renforcer les mécanismes de démocratie locale, venant en complément du référendum local (à caractère décisionnel sous réserve d’un certain niveau de participation), lequel n’est pas ouvert aux EPCI. Les consultations pour avis ont vocation à intervenir en amont d’un processus de décision et de référendum plutôt qu’au terme de ce processus. Le paysage actuel de l’intercommunalité en Aquitaine Un étalement en nette progression sur le territoire Aquitaine : EPCI à Fiscalité propre, au 1er janvier 2004 Voir carte I en cahier central Plusieurs indicateurs, tels que la couverture du territoire par l’intercommunalité, la superficie ou encore les populations concernées, permettent de brosser un portrait de l’intercommunalité en Aquitaine. Les étapes de l’intercommunalité en Aquitaine Avant la loi de 1992 qui va créer les Communautés de communes, le paysage intercommunal est en Aquitaine – comme au niveau national – assez dispersé avec néanmoins quelques pionniers : il s’agit de la Communauté Urbaine de Bordeaux créée par la loi en 1966, et de quelques districts comme ceux du Bassin d’Arcachon, de Lacq, et de territoires historiques. La construction de l’intercommunalité en Aquitaine se révèle néanmoins assez lente par la suite et prend du retard par rapport à la moyenne nationale. Puis la mutation et l’accélération de l’intercommunalité observées à l’échelle nationale à partir des lois de 1999 s’appliquent également à l’Aquitaine et plus particulièrement, pour cette dernière, à partir de 2002. L’Aquitaine a rattrapé son retard en la matière et occupe désormais une position médiane par rapport à l’ensemble national. Le constat régional masque quelques contrastes dans les situations infra-régionales mais plus de 90 % de la population aquitaine est actuellement concernée par l’intercommunalité. 42 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S Quelques blancs apparaissent encore dans la carte régionale de l’intercommunalité, notamment dans le sud-ouest aquitain, où il existe par contre une forme de coopération originale par le biais d’une coopération transfrontalière avec l’Espagne (le "consorcio") Cf. cahier central p. I. Les représentations cartographiques insérées dans le cahier central permettent de visualiser concrètement l’évolution du paysage de l’intercommunalité dans notre région depuis 1991 (source : Assemblée Des Communautés de France). L’intercommunalité en 1991, 1994, 2001 et 2003 Voir cartes II en cahier central Une position médiane en France Le taux de couverture indique le rapport entre le nombre de communes "intercommunalisées" et le nombre total de communes en Aquitaine. Ce taux de couverture du territoire aquitain par l’intercommunalité est de près de 90 %. Il faut être conscient que l’observation du taux de couverture qui apparaît sur les cartes doit tenir compte des superficies plus ou moins importantes des communes : les communes des Landes ont souvent des surfaces importantes, de même en Gironde. Les communes de Dordogne ou des PyrénéesAtlantiques ont par contre des périmètres souvent plus émiettés et réduits. Nombre de communes ayant intégré un EPCI par département (données au 31 décembre 2003) Départements Nombre de communes faisant partie d’un EPCI Nombre total de communes % 24 497 557 89 % 33 488 542 90 % 40 309 331 93 % 47 282 317 89 % 64 475 545 87 % 2 051 2 292 Total Aquitaine 89,5 % Le département des Landes est, en Aquitaine, celui où l’intégration intercommunale est la plus développée. Nombre de communes adhérentes Voir carte III en cahier central Superficie (en km2) couverte par les EPCI en Aquitaine Nombre de km2 Nombre de km2 couverts par une intercommunalité % Aquitaine 41 308 37 731 91,3 % 24 9 060 8 362 92,3 % 33 10 000 9 331 93,3 % 40 9 243 8 875 96,0 % 47 5 361 4 890 91,2 % 64 7 645 6 274 82,1 % (superficie des départements : source INSEE) Typologie des territoires intercommunaux en 2003 Voir carte IV en cahier central 43 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E Les formes revêtues et les populations concernées Le nombre de communes par intercommunalité Structures utilisées et options fiscales retenues Analyse par nombre de Communes Nombre EPCI % Tranche 1 de 1 à 5 communes 17 9,6 % Tranche 2 de 6 à 10 communes 71 40,0 % Tranche 3 de 11 à 14 communes 48 27,0 % Tranche 4 de 15 à 18 communes 21 11,9 % Tranche 5 de 19 à 35 communes 20 11,3 % TOTAL 177 Le plus grand nombre d’EPCI concerne des regroupements de 6 à 10 communes (40 % du total). On atteint près de 70 % du total si l’on considère les regroupements de 6 à 14 communes, ce qui met en évidence, comme évoqué précédemment, un nombre relativement restreint de communes par communauté en Aquitaine, nombre légèrement inférieur à la moyenne nationale. La moyenne est de 11,4 communes par communauté, soit une commune de moins que la moyenne nationale. Les toutes petites intercommunalités représentent par ailleurs une part non négligeable (près de 10 % du total), et sont en Aquitaine plus nombreuses que dans la moyenne nationale. Les communautés d’agglomérations sont souvent de taille réduite avec des périmètres qui n’ont pas pu être renégociés depuis leur création, recentrés autour de la ville centre. Les types d’EPCI en Aquitaine Nombre d’EPCI par type en Aquitaine Structure Nombre EPCI Communauté urbaine 1 Communauté d’agglomération 6 Communauté de communes 170 TOTAL 177* * 176 hors EPCI inter-régional (Val d’Adour) sur l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. La Communauté Urbaine est celle de Bordeaux. Les 6 Communautés d’Agglomération sont : Périgueux, Bassin d’Arcachon, Mont de Marsan, Agen, Pau, Bayonne-Anglet-Biarrritz. 44 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S Nombre d’EPCI par département et par type Départements Code structure Nombre EPCI 24 Communauté d’agglomération 1 24 Communauté de communes 33 Communauté urbaine 1 33 Communauté d’agglomération 1 33 Communauté de communes 40 Communauté d’agglomération 40 Communauté de communes 47 Communauté d’agglomération 47 Communauté de communes 64 Communauté d’agglomération 64 Communauté de communes 52 42 1 23 1 23 2 29 Nombre d’EPCI par Choix Fiscal Fiscalité Nombre EPCI % 4 Taxes 109 61,6 TPU 68 38,4 La fiscalité "4 Taxes" reste encore largement majoritaire. Les tableaux suivants permettent de détailler et d’analyser cette situation contrastée selon les départements, l’importance des groupements de communes ou de la population concernée. Régime fiscal en 2003 Voir carte V en cahier central Nombre de communes ayant intégré un EPCI par département : Répartition par type de fiscalité 45 Départements Fiscalité Nombre de communes % 24 4 taxes 440 88,5 24 TPU 57 11,5 33 4 taxes 210 43,0 33 TPU 278 57,0 40 4 taxes 99 32,0 40 TPU 210 68,0 47 4 taxes 219 77,6 47 TPU 63 22,4 64 4 taxes 234 49,3 64 TPU 241 50,7 Total Aquitaine 4 taxes 1 202 58,6 Total Aquitaine TPU 849 41,4 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E Nombre d’EPCI par département et par choix fiscal Département Fiscalité Nombre EPCI % 24 4 taxes 46 86,8 24 TPU 7 13,2 33 4 taxes 18 40,9 33 TPU 26 59,1 40 4 taxes 9 37,5 40 TPU 15 62,5 47 4 taxes 19 79,2 47 TPU 5 20,8 64 4 taxes 17 54,8 64 TPU 14 45,2 Total Aquitaine 4 taxes 109 61,9 Total Aquitaine TPU 67 38,1 L’analyse infra-régionale fait ressortir des contrastes parfois importants d’un département à l’autre : le département des Landes se caractérise par une forte proportion en faveur de la TPU, à l’inverse du Lot-et-Garonne et surtout de la Dordogne. La proportion est à peu près équilibrée en Gironde et en Pyrénées Atlantiques. Population couverte par les EPCI selon le choix fiscal Départements Fiscalité Population % 24 4 taxes 225 725 62,4 24 TPU 135 893 37,6 33 4 taxes 202 216 16,2 33 TPU 1 046 947 83,9 40 4 taxes 69 707 22,0 40 TPU 246 936 78,0 47 4 taxes 116 303 41,3 47 TPU 165 282 58,7 64 4 taxes 109 630 22,4 64 TPU 380 469 77,6 Total Aquitaine 4 taxes 723 581 26,8 Total Aquitaine TPU 1 975 527 73,2 Le poids de la fiscalité TPU est beaucoup plus marqué lorsque l’analyse se fait selon une approche "population" (avec au total une proportion quasiment inversée par rapport au tableau relatif à l’approche par nombre d’EPCI). L’explication tient essentiellement au fait que les grandes agglomérations sont systématiquement – par choix ou par obligation légale pour la CUB – en TPU et concentrent une part importante de la population. 46 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S Superficie (en km2) couverte par les EPCI selon le choix fiscal Départements Fiscalité Nombre km2 % 24 4 taxes 7 207,91 86,2 24 TPU 1 154,33 13,8 33 4 taxes 3 249,28 34,8 33 TPU 6 081,61 65,2 40 4 taxes 3 845,46 43,3 40 TPU 5 029,12 56,7 47 4 taxes 3 750,34 76,7 47 TPU 1 139,94 23,3 64 4 taxes 3 441,70 54,9 64 TPU 2 831,85 45,1 Total Aquitaine 4 taxes 21 494,70 57,0 Total Aquitaine TPU 16 236,80 43,0 L’approche par superficie montre une cohérence générale avec le tableau relatif au nombre d’EPCI par département et par choix fiscal. Analyse par tranches de communes CHOIX FISCALITE 4 Taxes % TPU % Tranche 1 de 1 à 5 communes 9 53 % 8 47 % Tranche 2 de 6 à 10 communes 49 69 % 22 31 % Tranche 3 de 11 à 14 communes 32 67 % 16 33 % Tranche 4 de 15 à 18 communes 11 52 % 10 48 % Tranche 5 de 19 à 35 communes 8 40 % 12 60 % En matière de choix de fiscalité, les tranches regroupant les EPCI de 6 à 14 communes – soit près de 70 % du total des EPCI – ont là encore à près de 70 % fait le choix d’une fiscalité 4 taxes. L’équilibre du choix entre 4 taxes et TPU n’apparaît qu’à partir de groupements d’une quinzaine de communes. Le choix de la TPU devient majoritaire dans les groupements importants de plus de 20 communes, en raison de son action d’atténuation de la concurrence entre les communes vis-à-vis de l’accueil des entreprises et de son effet facilitateur pour la mise en œuvre d’une politique économique intercommunale. Analyse par tranches de population CHOIX FISCALITE 47 4 Taxes % TPU % Tranche 1 de 1 à 4 999 habitants 57 86 % 9 14 % Tranche 2 de 5 000 à 9 999 habitants 34 68 % 16 32 % Tranche 3 de 10 000 à 19 999 habitants 15 37 % 25 63 % Tranche 4 de 20 000 à 99 999 habitants 3 17 % 15 83 % Tranche 5 au-delà de 100 000 habitants 0 - 3 100 % L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E Deux courbes se croisent : celle, descendante, de la fiscalité 4 taxes dès que l’on passe dans des tranches de population de plus en plus importantes, et celle, montante, du choix de la TPU au fur et à mesure que l’on passe dans ces tranches de population de plus en plus importantes. A l’extrémité de cette courbe relative à la TPU, se trouvent les 3 groupements aquitains de plus de 100 000 habitants (Bordeaux, Pau, B.A.B.) qui sont évidemment en TPU (obligatoire en ce qui concerne la CUB). Populations concernées Population couverte par les EPCI Départements Population % 24 361 618 93,1 % 33 1 249 163 97,1 % 40 316 643 96,7 % 47 281 585 92,2 % 64 490 099 81,7 % 2 699 108 92,8 % Total Aquitaine Près de 93 % de la population aquitaine est concernée par une intercommunalité. La moyenne d’habitants par Communauté de communes en Aquitaine compte 1 500 habitants de moins que la moyenne nationale. L’écart pour les communautés d’agglomérations est beaucoup plus important. C’est en Gironde que la population couverte par les EPCI est, non seulement en valeur absolue mais aussi proportionnellement, la plus importante du fait de la concentration urbaine et du nombre de communes très peuplées. Population des EPCI en 2003 (territoires 2003, population RGP) Voir carte VI en cahier central Analyse par tranche de population Nombre EPCI % Tranche 1 de 1 à 4 999 habitants 66 37,3 % Tranche 2 de 5 000 à 9 999 habitants 50 28,2 % Tranche 3 de 10 000 à 19 999 habitants 40 22,6 % Tranche 4 de 20 000 à 99 999 habitants 18 10,2 % Tranche 5 au-delà de 100 000 habitants 3 1,7 % TOTAL 177 Moyenne théorique de la population d’un EPCI en Aquitaine : • Population aquitaine "intercommunalisée" : Population aquitaine : 2 900 000 habitants Pourcentage de la population intégrant un EPCI : 93 % Population intercommunalisée : 2 900 000 x 93 = 2 700 000 habitants 100 • Nombre d’EPCI : Population aquitaine intégrant un EPCI : 2 700 000 habitants Nombre d’EPCI : 177 Population moyenne d’un EPCI en Aquitaine : 2 700 000 = 15 000 habitants 177 Or 65 % du nombre d’EPCI en Aquitaine correspond à des groupements de moins de 10 000 habitants. Ce chiffre monte à environ 75 % pour le nombre de groupements de moins de 15 000 habitants, mettant en évidence d’une part la quantité d’intercommunalités de villages et de bourgs, et d’autre part le poids d’un petit nombre de gros groupements. 48 P R E M I E R B I L A N E T P E R S P E C T I V E S Il faut en effet avoir présent à l’esprit que les trois groupements de communes que sont la Communauté Urbaine de Bordeaux (660 000 habitants), la Communauté d’Agglomération de Pau (141 000 habitants) et la Communauté d’Agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz (105 000 habitants) représentent à eux seuls 34 % (906 000 / 2 700 000) de la population "intercommunalisée" en Aquitaine. De ce fait, dans le même esprit que les analyses menées hors Ile-de-France au niveau national, il est intéressant de proposer également cette analyse aquitaine hors CUB, BAB et agglomération paloise : la population aquitaine "intercommunalisée" est alors de : 2 000 000 x 93 % = 1 860 000, soit une population moyenne d’un EPCI de 10 500 habitants (1 860 000 / 177). La proportion d’EPCI en dessous de cette moyenne de population tombe dès lors de 75 à 65 %. Par ailleurs, il faut également prendre en compte la donnée historique des syndicats : l’Aquitaine compte environ 1 100 SIVU, 150 SIVOM et une centaine de syndicats mixtes (qui sont des coopérations entre collectivités de nature juridique différente, par exemple Commune et Département ou Commune et Chambre de Commerce et d’Industrie pour la gestion d’infrastructures). Il existe encore beaucoup plus de structures purement associatives que de structures "fédératives", mais la mutation s’accélère, l’Aquitaine rattrapant son retard. Les communautés d’agglomération et la communauté urbaine Communauté d’agglomération du Bassin d’Arcachon Sud Les 6 communautés d’agglomération Création et composition La Communauté d’Agglomération du Bassin d’Arcachon Sud (COBAS) a été créée en décembre 2001 suite à la transformation du District Sud Bassin dont l’existence remontait à 1974. Composée de 4 communes, Arcachon, La Teste de Buch, Gujan-Mestras, Le Teich, (soit 56 000 habitants) la COBAS résulte ainsi d’une intercommunalité de longue date. Compétences Elle assume les compétences suivantes : • zones d’activité, • transports (scolaires, personnes à mobilité réduite…), • logement, • solidarité action sociale, • éducation, formation, emploi (hors écoles et collèges), • sports, • entretien des plages, • énergies nouvelles, • sécurité, prévention. Choix fiscal Sur le plan fiscal, la COBAS a institué la TPU avec un étalement des taux sur 12 années et n’a pas instauré de fiscalité additionnelle (4 taxes). Le projet d’agglomération a été préparé sur le principe d’une charte de Pays (diagnostic et grandes perspectives). Quatre commissions de travail ont été mises en place. Les cinquante propositions issues de leur travail ont fait l’objet d’un rapport. L’intégration est donc forte, les élus ayant confié aux socioprofessionnels le soin de préparer la réflexion et de faire des propositions. Ce processus a débouché sur la signature de conventions d’objectifs avec l’Etat, la Région, les Départements. Les pratiques sociales et démocratiques Le Conseil de Développement de la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Arcachon Sud (COBAS) a été mis en place sur le schéma de la Région c’est-à-dire avec une instance politique d’une part, et une assemblée socioprofessionnelle d’autre part (avec une représentation du type du CESR). Des commissions doivent être pérennisées pour un suivi effectif des actions prévues. 49 L ’ I N T E R C O M M U N A L I T E E N A Q U I T A I N E La COBAS s’est engagée dans la démarche de création du Pays du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre en relation étroite avec les deux autres intercommunalités du territoire, la COBAN, la Communauté de Communes du Bassin d’Arcachon Nord créée au 1er janvier 2004 et la Communauté de Communes du Val de l’Eyre créée le 1er janvier 2003. Son Conseil de développement devrait être constitué pour moitié – proportionnellement à la population – par le Conseil de Développement de la COBAS. Cette démarche commune a abouti récemment par l’adoption de la Charte de Pays par l’Etat, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général 33, le Parc Naturel Régional des Landes et de Gascogne, le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon et les 3 intercommunalités. Communauté d’agglomération périgourdine Création et composition Elle regroupe 13 communes : Château l’Evêque, La Chapelle Gonaguet, Chancelade, Champcevinel, Trélissac, Périgueux, Marsac, Razac sur l’Isle, Coulounieix Chamiers, Escoire, Coursac, Notre Dame de Sanilhac, Antonne et Trignant, (soit 67 000 habitants). Compétences Les compétences réellement assurées concernent : • Compétences obligatoires : - le développement économique, - les transports en commun. • Compétences optionnelles : - la voirie, - la gestion des déchets, - l’assainissement, - les piscines, - les voiries vertes le long de la rivière, - l’accueil des gens du voyage, - les réflexions stratégiques (projet d’agglomération, déplacements, PLH), - la politique de la ville (dans une moindre mesure). Choix fiscal Le choix fiscal a été celui de la TPU (pas de fiscalité mixte). Les articulations avec les autres niveaux de collectivités concernent : • le Conseil Régional, pour le développement économique, • le Conseil Général, également pour le développement économique et surtout sur les questions de transport et de voirie, • les communes, par le biais de fréquents contacts avec les services. Les pratiques sociales et démocratiques En ce qui concerne les pratiques sociales et démocratiques, la Communauté met en avant une forte association des conseillers municipaux dans les Commissions et l’intention de développer les réunions publiques thématiques. Communauté d’agglomération d’Agen Création et composition Elle regroupe 7 communes : Agen, Boé, Bon-encontre, Colayrac-Saint-Cirq, Foulayronnes, Layrac, le Passage, ce qui représente plus de 62 000 habitants. Compétences Les compétences de droit exercées par la Communauté d’agglomération d’Agen concernent : • l’aménagement de l’espace communautaire (compétence qui inclue les transports urbains), 50