ILS RÉINVENTENT LE JOB ÉTUDIANT
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ILS RÉINVENTENT LE JOB ÉTUDIANT
PAYS :France DIFFUSION :74012 PAGE(S) :56 JOURNALISTE :Charlotte Laurent SURFACE :84 % PERIODICITE :Mensuel 1 septembre 2016 - N°244 ^PREMIERS PAS D. BENZAKEN, H. MICHALSKI, P. MUGNIER ET G. SC HMITT, FONDATEURS DE WESLASH ILS RÉINVENTENT LE JOB ÉTUDIANT Leur start-up a ubérisé l'agence d'intérim traditionnelle avec sa plateforme numérique qui met en relation entreprises et étudiants. PAR CHARLOTTE LAURENT »@CharlotteLrnt David articiper à un Salon de médecins pour Doctolib, préparer les commandes pendant les soldes pour ChicTypes ou gérer les coursiers de Foodora... Voilà quelquesexemplesde jobs repérés sur WeSlah, une plateforme qui met en relation des étudiants souhaitant arrondir leur fin de mois et des entreprisesayant des besoinsponctuels de Lancée il y atoutjuste un an, cettedernière compte 10000 inscrits et adéjà convaincu 300 sociétés comme Doctolib et Foodora, mais aussi Uber, Drivy ou Le Slip français... Mugnier, Gaspard Schmitt et Hugo Michalski, unepetite centaine d'années à eux quatre, travaillaient ensembleen freelance pendant leurs études à HEC et à l'Ecole 42. «Nous formions une équipe», résume Gaspard. Une activité parallèle qui amorce chez eux une profonde réflexion sur le travail. «D'abord,explique Pierre, nous avons pris conscience que nous avions, au-delà des stages, une vraie valeur. Et, ensuite, qu'il est aujourd'hui possible de travailler de manière très flexible.» Les compères imaginent même s'installer dans une grande maison dansle Suden continuant à en tant qu'indépendants.Ils vont changer d'avis en réalisant qu'il n'existe aucune plateforme P main-d'œuvre. À BONNE ÉCOLE. Etudiants, les fondateurs de WeSlash l'étaient encore très récemment. David Benzaken, Pierre LEURS CONSEILS REUSSIR SON POUR CASTING. CREER «Etre ensemble, c'est mieux. En testant avant de nous lancer, nous avons ÊTRE AMBITIEUX. bien lui fixer. Ainsi, ambitieux, pas à faire LEUR UNE amis, c'est PLATEFORME bien. Savoir l'avons WEB travailler notre équipe sur des projets ponctuels pu vérifier notre complémentarité.» «Les limites de l'ambition sont celles nous avons pensé très tôt à l'international. mais nous PRENDRE nous-mêmes de la moitié œuvrer fait : nous ouvrons à Londres que l'on veut C'était en septembre.» DES RISQUES. «Quand nous avons décidé d'assurer l'ensemble des transactions, nous avons dû nous séparer de nos clients, qui avaient leurs propres procédures. N'hésitez des choix PLUS radicaux GROSSE si vous êtes sûr que ce sont les bons.» ERREUR NE PAS AVOIR SU DIRE NON. « Il faut être à l'écoute mais pas trop. Au début, on s'adaptait à chaque entreprise, des clients, notamment sur le prix de notre commission. On avait peur de dire non. Mais ce n'était pas une bonne idée : lorsque vous proposez une solution bien ficelée répondant à leurs besoins, les clients savent en tenir compte.» Benzaken et Hugo Michalski au siège parisien de WeSlash. Leurs deux associés étaient alors à Londres, pour superviser le lancement de l'antenne locale. Web spécialisée dans lesjobs d'étudiants : si personne n'y a songé,c'estuneidée pour eux ! STATUT D'AUTOENTREPRE- NEUR EXIGÉ! Ils investissent donc dans le développement de WeSlash les dizaines de milliers d'euros amasséslors de leursmissionsenfree-lance. Aujourd'hui, la jeune pousse s'adresseaux étudiants et aux jeunes diplômés ayantle statut d'autoentrepreneur. Quand elle lespaie 12 eurosde l'heure, elle facture 15 eurosaux entreprisesetempocheladifférence. Depuisjanvier, lastart-up (une vingtaine d'employés) ne se contente plus de sélectionner les meilleurs profils. Elle assureégalementlarédaction des contrats (électroniques), la facturation, le paiement, etc. ÉQUIPES SUR MESURE. «Le complément de revenus pour les étudiants n'est que l'idée de départ», précise David. «A terme, ajoute Pierre, nous voulons impulser quelque chose de neuf dans les entreprises.Leur faciliter, par exemple, la constitution d'équipes sur mesure selon lesprojets.» En attendant,WeSlashest déjà disponible à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux... et Londres (depuis ce mois-ci). Les «slasheurs» partent à la conquête de l'Europe ! • B\OEXPRESS 2015 Les quatre associés achèvent leurs études. En septembre, lancement officiel de WeSlash avec une trentaine d'entreprises clientes. 2016 WeSlash s'associe à Axa pour créer une responsabilité civile «à la demande» pour que les «slasheurs» soient couverts pendant leurs prestations. En septembre, la start-up ouvre à Londres et clôture une levée de fonds de plus de 1 million d'euros. 2017 Ouverture prévue dans un troisième paysd'Europe. Tous droits de reproduction réservés