Étonnants Voyageurs en Haïti - Groupe européen de recherches en
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Étonnants Voyageurs en Haïti - Groupe européen de recherches en
Festival international du Livre Étonnants Voyageurs en Haïti « Toute écritu re est u ne île qui m arche » Port-au-Prince 1er au 4 décembre 2007 DOSSIER DE PRESSE Direction : Michel Le Bris/Lyonel Trouillot Étonnants Voyageurs, 3 rue de Viarmes, 35000 RENNES T. 02 99 31 05 74 – [email protected] Service de presse : Laurent Delarue, Faits & Gestes, 31 rue du faubourg poissonnière, 75009 PARIS T. 01 53 34 65 84 F. 01 53 34 19 99 – [email protected] Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 Une nouvelle aventure Après Missoula, Dublin, Sarajevo, Bamako, Étonnants Voyageurs lance un nouveau festival ! Cette fois, en Haïti, à Port-au-Prince, du 1 au 4 décembre 2007. Avec l’ambition d’en faire le grand rendez-vous des littératures de toute la Caraïbe, et le lieu de confrontations et d’échanges de celles-ci avec des écrivains du monde entier. Rencontres, débats, lectures, projections, expositions, spectacles : toute la ville mobilisée pendant quatre journées ! L’édition 2004 du festival de Saint-Malo consacrée aux littératures de la Caraïbe avait été un vrai bonheur et l’occasion pour le public de multiples découvertes. Le rêve était né pendant ces journées de les prolonger par un festival en Haïti qui serait comme le pendant de celui de Bamako — pour nous, une manifestation de la vitalité de ce que nous appelons une « littérature-monde » en français. Le projet avait connu une première ébauche en 2001, lorsque nous avions été sollicités pour organiser à Port-au-Prince une grande manifestation littéraire à l’occasion de la célébration de l’indépendance d’Haïti. La situation politique n’en avait pas permis la concrétisation mais des liens d’amitié et de confiance avaient été noués avec les écrivains de l’île. Une exposition monumentale « Vaudou, le nom du monde est magie » avait été montée par Michel Le Bris en 2003 à l’abbaye de Daoulas grâce à la mobilisation des artistes, et particulièrement du regretté Tiga, récemment disparu, des collectionneurs, du « hougan » Max Beauvoir, du directeur du Musée de Port au Prince, M. Lerebourg : les débuts d’une histoire d’amitié qui n’a cessé, depuis, de s’enrichir. 2001-2007 : il aura fallu tout ce temps, et bien des aventures, bien des voyages, pour parvenir enfin au but ! L’obstination, aussi, des écrivains haïtiens regroupés dans une association « Étonnants VoyageursHaïti » présidée par Lyonel Trouillot et Dany Laferrière. Et le soutien actif du Ministère de la Culture haïtien, de la fondation Fokal ainsi que des services culturels de l’ambassade de France. La manifestation est organisée conjointement par l’association-mère Étonnants Voyageurs (France) et l’association « Étonnants Voyageurs-Haïti ». La Caraïbe, écrit Édouard Glissant en ouverture de l’anthologie Paradis brisé « c’est d’abord un tournoiement, une ivresse de la pensée ou du jugement, une nécessité du tourbillon et de la rencontre — et de l’accord des voix ». Autrement dit, l’espace même de déploiement de toutes les richesses de la littérature-monde. Dont le festival de Portau-Prince, n’en doutons pas sera le lieu majeur d’affirmation. Michel Le Bris Président de l’Association Étonnants Voyageurs 2 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 Toute écriture est une île qui marche Quoi de plus tumultueux qu’une île pour secouer les torpeurs, réveiller les passions, ouvrir la littérature au vent du large. Quoi de plus ouvert qu’une île pour accueillir des voyageurs de tous lieux, de toutes parts ! Le Festival Étonnants Voyageurs Haïti entend s’ouvrir à tous les lieux du monde. À cette zone voisine, l’archipel caraïbe, composé d’îles sœurs, véritable espace polyglotte et palpitant. Quoi de plus disponible qu’une île pour accueillir tous les continents : l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique ! En un mot, le souffle du monde : des paroles à tous vents, libres, différentes et uniques. Des langues confondues dans lesquelles chaque écrivain se crée la sienne. Sans hégémonie ni interdit, sans remparts ni dictionnaires contre les idées et les rêves. Quoi de plus beau qu’une île qui marche pour aller vers le monde ! Quoi de plus grand qu’une île qui donne pour recevoir en retour, une île qui se confond avec l’océan pour dissoudre les frontières. « De nos cœurs à d’autres cœurs De nos montagnes à d’autres montagnes » Quelles questions se posent à la littérature ? Quelles questions peut-elle encore poser ? Que reste-t-il de l’autonomie du discours et de la fiction par rapport au référent, au réel ? Qu’est-ce que le réel de la littérature ? Quelles questions spécifiques se posent aux littératures de langue française ? Comment habiter le bilinguisme ou le multilinguisme qui caractérise la plupart des écrivains dits « francophones » ? Comment évoluent les genres littéraires ? Existe-t-il des genres en crise et des genres dominants ? Comment se construit l’identité individuelle de l’écrivain dans la résistance soit à l’idéologie, soit à l’enfermement, soit au marché ? C’est autour de ces thèmes et d’autres aussi fondamentaux qu’une soixantaine d’écrivains se réuniront à Port-au-Prince du 1er au 4 décembre 2007. Pour discuter d’une littérature où le pouvoir des mots ne s’associe à aucune équation numérique, où l’univers ne se définit pas simplement par des réalités économiques et des conditions historiques assommantes mais par le souffle des hommes et des femmes qui lui donnent vie. Chaque écriture porte en soi le monde et son rêve de fraternité. L’écriture porte en elle le monde et son rêve de fraternité. Toute écriture est une île qui marche. Étonn an ts Voya geu rs -Haït i 3 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 LES AUTEURS Bonel AUGUSTE (Haïti) Gary AUGUSTIN (Haïti) Russell BANKS (États-Unis) Dominique BATRAVILLE (Haïti) Madison Smartt BELL (États-Unis) Philippe BERNARD (France) Roland BRIVAL (France/Martinique) Hans Christoph BUCH (Allemagne) Georges CASTERA (Haïti) Syto CAVE (Haïti) Christophe Philippe CHARLES (Haïti) Pierre CLITANDRE (Haïti) Maryse CONDE (États-Unis/Guadeloupe) Louis-Philippe DALEMBERT (Haïti/France) Edwidge DANTICAT (États-Unis/Haïti) Joël DES ROSIERS (Québec/Haïti) Jean-Marie DROT (France) -sous réserveMarc EXAVIER (Haïti) Jean-Claude FIGNOLE (Haïti) FRANKETIENNE (Haïti) Pedro-Juan GUTIERREZ (Cuba) -sous réserveJamaica KINCAID (États-Unis/Antigua) Moussa KONATE (Mali/France) Dany LAFERRIERE (Québec/Haïti) Yanick LAHENS (Haïti) Josaphat-Robert LARGE (Haïti) Michel LE BRIS (France) Yvon LE MEN (France) Robert LOUIT (France) Alain MABANCKOU (États-Unis/Congo) Eduardo MANET (France/Cuba) Kettly MARS (Haïti) Daniel MAXIMIN (Guadeloupe) Jean METELLUS (France/Haïti) Jean-Euphèle MILCE (Haïti) Mayra MONTERO (Cuba) -sous réserveCharles NAJMAN (France) Wilfried N’SONDE (Allemagne/Congo) Fabienne PASQUET (France/Haïti) Ernest PEPIN (Guadeloupe) Anthony PHELPS (Québec/Haïti) Claude C. PIERRE (Haïti) Gisèle PINEAU (Guadeloupe/France) Paulette POUJOL-ORIOL (Haïti) Patrick RAYNAL (France) Alain SANCERNI (France) Boualem SANSAL (Algérie) -sous réserveÉric SARNER (France) -sous réserveSimone SCHWARZ-BART Luis SEPULVEDA (Chili/Allemagne) Karla SUAREZ (France/Cuba) Évelyne TROUILLOT (Haïti) Lyonel TROUILLOT (Haïti) Gary VICTOR (Haïti) Abdourahman A. WABERI (Djibouti/France) Les biographies des auteurs présents à Haïti se trouvent en fin de ce dossier de presse. Liste non close (en cours). 4 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 UN FESTIVAL AU CŒUR DE LA VILLE Ce rendez-vous des littératures de la Caraïbe, nous l’avons voulu résolument inscrit dans la réalité de la ville, afin que tous les publics soient concernés — d’où l’accent mis, aussi, sur la parole, la lecture, le spectacle vivant. Tous les Haïtiens, bien sûr, n’ont pas accès au livre, mais tous ont un rapport à l’imaginaire : lettrés ou non, nous avons tous besoin de chanter, de nous raconter des histoires, d’habiter le monde de nos rêves. De même, nous avons décidé d’aller à la rencontre des lycéens et des étudiants dans le droit fil de ce que nous faisons depuis des années à Bamako pour le plus grand plaisir des auteurs. Notre deuxième souci aura été de proposer les meilleures conditions de confort et d’écoute pour les réunions proprement littéraires. Tout cela exigeait la mobilisation de tous les moyens tant à Pétion Ville qu’autour du Champ de Mars, et nous tenons à saluer l’implication dans cette aventure de l’Institut français et de sa Médiathèque, de la Fokal, des ministères haïtiens de la culture et de l’éducation. Cette première édition de ce qui deviendra, nous l’espérons, un rendez-vous régulier, démarre donc avec une belle ambition ! • Pétion-Ville Ce sera un des pôles du festival . Les auteurs et les journalistes seront logés dans d’excellentes conditions de confort dans les hôtels El Rancho et Villa Créole, à deux pas du Ritz Kinam, sur la Panaméricaine, artère principale de Pétion Ville. Là, au Ritz Kinam, deux lieux, le premier dans une salle couverte, le second en contrebas sous structure légère, d’une capacité chacun de 130 places seront aménagés pour des rencontres, débats et lectures. Le Ritz Kinam proposera également un espace, un espace d’accueil réservé aux journalistes et aux auteurs, un espace accueil du public, un espace restauration pour 80 personnes, un espace bar et un parking de 60 places. Exposition Jacques Roumain à la galerie Monnin La galerie Monnin, une des plus importantes d’Haïti, mondialement connue pour le rôle qu’elle a joué dans la diffusion de la peinture haïtienne, inaugurera le 1er décembre une belle exposition en hommage à Jacques Roumain, l’auteur de Gouverneur de la Rosée une œuvre majeure dans l’histoire des lettres haïtiennes 5 • À Port-Au-Prince, à proximité du Champs de Mars Ce sera le pôle majeur du festival. Là, les espaces disponibles permettent de conjuguer plusieurs dimensions du festival : débats, rencontres, projections, spectacles et animations. - La fondation Fokal Un lieu essentiel de la vie culturelle de la ville. Là le public se verra proposer cinq espaces de rencontres : un auditorium pouvant accueillir débats et projections, la bibliothèque, et l’Atrium. La Fokal abritera également un espace librairie. - Institut Français d’Haïti Autre lieu essentiel de la vie culturelle de la ville, l’institut français proposera au public des rencontres dans ses différents locaux : - l’après-midi dans la cour de l’Institut - à la Médiathèque pour des rencontres plus intimes avec les auteurs - Auditorium de la Chambre de commerce Chaque matin, une rencontre importante dans cet auditorium parfaitement aménagé. - Kiosque Occide Jeanty Le Champ de Mars est le cœur de la ville, où la population se rassemble, se rencontre. Dans le Kiosque, bel espace circulaire en plain air, nous imaginons un programme quotidien de lectures de textes privilégiant les auteurs invités (16.30 – 18.00) par des comédiens. Puis le soir des projections sur écran géant d’un grand film de fiction en lien avec les thématiques du festival. - Espaces sous les arbres du Champ de Mars Ces espaces sont des lieux naturels de rencontre, nous imaginons occuper ces lieux pour des lectures, des performances des brigades poétiques. - Lycées Des rencontres seront organisées le lundi et mardi matin, dans quatre lycées de Port-au-Prince (programme en cours d’élaboration). - Salle de presse Une salle de presse équipée sera mise à disposition des journalistes au Ministère de la Culture. 6 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 RENCONTRES, DÉBATS « La Caraïbe, c’est d’abord un tournoiement, une ivresse de la pensée ou du jugement, une nécessité du tourbillon et de la rencontre — et de l’accord des voix ». Édouard Glissant Lectures, rencontres autour d’une œuvre ou d’un auteur, débats, spectacles, projections, café littéraire… Foisonnante et diverses sont les littératures caribéennes, et formidablement actuelles, au carrefour des mondes, où se retrouvent portées à incandescence les interrogations du temps. Un monde nouveau émerge peu à peu. Pour le meilleur, ou pour le pire ? Une chose est sûre : ce sont les artistes, les musiciens, les écrivains, d’abord, qui donnent visage et voix à l’inconnu du monde… Lectures, rencontres autour d’une œuvre ou d’un auteur, débats, spectacles, projections, café littéraire… En voici quelques éléments, quelques pistes tracées, des axes majeurs dessinés. Assez, espérons-nous, pour vous mettre en appétit. Imaginer ce que seront ces journées. Mais la liste n’est pas close encore. D’autres débats, des spectacles, des interventions de rue s’y ajouteront. Pour que Port-au-Prince pendant ces journées soit le cœur battant des littératures de la Caraïbe. Littérature-monde : les enjeux d’un manifeste. Musique et littérature : la musique peut-elle faire danser les mots ? Quel est le lien entre ces deux formes d’expression ? L’une se nourrit-elle de l’autre ? « Haïti chérie » vue d’ailleurs Illusion réaliste et imaginaire, dans le traitement d’Haïti par les écrivains étrangers « Il faut des fois que les dieux meurent… » Le mythe est-il encore présent en littérature ? La mémoire : inspiration ou carcan ? Écrire pour oublier ou ne pas oublier ? Porteuses d’histoire La ville est mon théâtre : des écritures qui voyagent dans l’espace urbain Langues d’écriture : chaque écrivain invente sa propre langue Le Roman du réel Le métissage : réalité ou nouvelle idéologie littéraire ? Le concept de littérature métisse a-t-il une pertinence dans le travail de l’écrivain ? Littérature et engagement La littérature doit-elle interpeller le politique ? Le corps et sa danse Comment se construit la dimension physique du personnage dans sa représentation et ses besoins ? Ya-t-il une poétique des corps ? L’enfance : ignorée, présente ou simplement opportune, depuis Justin Lhérisson et Victor Hugo, a-telle droit de cité dans la littérature adulte ? Faut-il brûler la littérature coloniale ? Poser la question du rapport à la mémoire chez les écrivains des sociétés post-coloniales 7 La poésie est-elle encore possible ? Après le surréalisme, avec la crise des idéologies politiques, la poésie peut-être être plus qu’un simple jeu formel ? Poésie et modernité Retrouver le poème en prise avec le mouvement du monde, loin du champ clos des laboratoires formalistes et des afféteries post-modernes ? La littérature et le grand large La fiction moderne peut-elle encore être portée par le souffle des grands voyages ? Faut-il encore parler de réalisme merveilleux ? Au commencement était le souffle… Qu’advient-il de l’oralité en littérature ? L’invention de la langue Amour, identité, sexe et littérature Le nom du monde est magie : Vaudou et littérature Pour découvrir le spiralisme L’écriture théâtrale Une autre Amérique Antilles françaises, malades de leur histoire ? Le roman de l’histoire. Comment un personnage historique devient un personnage de roman J’écris en français dans une langue étrangère Haïti est un poème Littérature de l’exil Caraïbes sur Seine Rencontre Afrique/Antilles Le monde est un roman noir Saveurs d’enfance Saveur des mots, saveur des mets Cuisine et flibuste L’écriture féminine en Haïti L’aventure de la flibuste Rêve et littérature romanesque en Haïti Adaptations théâtrales : « Ton beau capitaine » Jacmel, ville lumière Besoin de poème Pour saluer Jacques Roumain Malraux et André Breton en Haïti, une évocation de Jean-Marie Drot Graham Greene en Haïti, une évocation avec Robert Louit, son traducteur 8 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 LA PROGRAMMATION DE FILMS GOUVERNEUR DE LA ROSÉE * De Maurice Failevic, d’après le roman de Jacques Roumain FOLIE ORDINAIRE D’UNE FILLE DE CHAM * De Jean Rouch, images de Jean Rouch et Philippe Constantini (1985) LE DERNIER VOYAGE : SAINT-SOLEIL EN HAÏTI * De Jean-Marie Drot (1978) AU BOUT DU PETIT MATIN, AIMÉ CÉSAIRE * De Sarah Maldoror SAINT-JOHN PERSE * De Jean-Denis Bonan. Dans la collection « Un siècle d’écrivains » (1996) MARYSE CONDÉ * D’Alain Georges Baudry (1985) SCHWARZ BART, UN GONCOURT AVAIT DISPARU * De J. Cristobal (1967) ITINÉRAIRE D’ALEJO CARPENTIER * De François Porcile (1990) LES ILLUMINATIONS DE MADAME NERVAL De Charles Najman LIFE AND DEBT De Stéphanie Black, scénario de Jamaica Kincaid (2004) NORD-PLAGE De José Hayot, scénario de Patrick Chamoiseau (2003) TOUSSAINT LOUVERTURE, LE NAPOLÉON NOIR ? D’Antoine Lassaigne (2004) LES ANGES NOIRS DE L’UTOPIE De Michel Viotte et Michel Le Bris THE HARDER THEY COME De Perry Henzel (1973) PARIS-LA HAVANE, ALLER-RETOUR, PORTRAIT D’OSCAR LOPEZ De C. et P Jobet (2005) CALLE 54 De F. Trueba et C. Huete (1999) LUMIÈRES NOIRES De B. Swaim (2006) DEVENIR FEMME AU ZANSKAR De Jean-Michel Corillion, France (2007) * En partenariat avec l’Ina Les synopsis des films se trouvent en fin de ce dossier de presse. 9 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 LES PARTENAIRES DU FESTIVAL Le festival Étonnants Voyageurs en Haïti est organisé par les associations Étonnants Voyageurs (France) et Étonnants Voyageurs Haïti (Mali) avec le soutien de : • Partenaires institutionnels Ministère de la Culture Haïtien Ministère français des Affaires étrangères (Ambassade de France en Haïti) Ministère français de la culture et de la communication (DAIE) Ambassade de France en Haïti Institut de France Organisation Internationale de la Francophonie Culturesfrance • Partenaires officiels Fondation FOKAL 10 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 GUIDE DES AUTEURS Bonel AUGUSTE Poèmes (Nouvelle Revue française 576, janvier 2006) Dès la parution, en 2000, de Fas doub lanmó, recueil de poèmes en créole, Bonel Auguste est salué par Frankétienne comme « L’un des premiers écrivains philosophes de la littérature créole ». Tahar Bekri lui aussi, à la publication de Fulgurance, remarquera ces « pages empreintes de sensualité et de métaphores ramenant les réflexions et les médiations à leur juste place… ». Bonel Auguste est né à Port-au-Prince, le 6 mars 1973. Après des études de linguistique et d’histoire de l’art, il fonde l’atelier « Dimanche en poésie » à la bibliothèque Étoile filante, et anime des « Vendredis littéraires » de l’université Caraïbe. Journaliste, il écrit régulièrement pour les quotidiens Le Nouvelliste et Le Matin et anime une émission littéraire sur la Radio Nationale d’Haïti « Tournez la page ». Russell BANKS Amérique, notre histoire (Actes Sud, 2006) Depuis ses premiers romans, Russell Banks déploie un véritable génie à décrire ces vies brisées, gâchées, usées par la pauvreté, mélange de frustrations et de colère, dans ces villes déglinguées du New Hampshire, comme dans les bidonvilles de Jamaïque. Né à Barnstead, New Hampshire, ancien prolo, plombier, placeur de livres, étalagiste, vendeur de chaussures, un temps vagabond, finissant ses études à force d’énergie, devenant écrivain par on ne sait quel miracle, Russell Banks a fait les beaux jours de l’avant-garde new-yorkaise avant de s’imposer comme un des plus grands romanciers américains actuels, un « story teller » né, traversé, soulevé, dirait-on par un flux narratif irrépressible. Membre de la prestigieuse American Academy of Arts and Letters. Son œuvre, traduite dans une vingtaine de langues et récompensée par de nombreuses distinctions internationales, est publiée en France par Actes Sud. Dominique BATRAVILLLE Le récitant zen (Rivarti collection, New York, 2006) Dominique Batraville, est né à Port-au-Prince, le 20 février 1962. Il se déclare poète dès ses quinze ans sur les bancs du Petit Séminaire Collège St Martial. Baptisé catholique, il s’est intéressé au protestantisme, à l’islam, à l’hindouisme et au vaudou mackandélien. Après de brèves études à l’Université Libre de Bruxelles et à l’Université de Lille en France, il retourne en Haïti le 10 juillet 1986 à la chute de Jean-Claude Duvalier. Lauréat en Martinique, en 1998, du Prix Sony Rupaire pour son conte Potre van nan sèvolan lakansyèl, il a été traduit en portugais par Jean Paul Mestas et en espagnol par Anna Kovack. Critique littéraire pour le quotidien Le Nouvelliste à partir de 1988, ses articles ont été, publiés dans presque tous les journaux du pays, aux Antilles françaises, en Amérique du Nord et en Europe. Dominique a participé en tant que comédien à de nombreux films belges, français et suisses (Royal Bonbon de Charles Najman – Prix Jean Vigo 2002 – et L’évangile du cochon créole de Michelange Quay – sélectionné à Cannes en 2004). Madison Smartt BELL Le maître des carrefours (Actes Sud, 2004) Né en 1957, Madison Smartt Bell a grandi dans une ferme du comté de Williamson au Tennessee. Diplômé de Princeton, l’écrivain vit aujourd’hui à Baltimore, (il y est enseignant), avec sa femme, Elizabeth Spires, poète, et sa 11 fille. Madison Smartt Bell a entrepris une trilogie historique sur Haïti au moment décisif où l’île accède à l’indépendance (1804). Après Le Soulèvement des âmes (1996), premier volet unanimement salué, finaliste du National Book Award, et Le Maître des carrefours, il publie la somptueuse suite de cette fresque ambitieuse. Un très, très grand écrivain. Philippe BERNARD Rêve et Littérature romanesque en Haïti (L’harmattan, Paris, 2004) Philippe Bernard, originaire de Bretagne, a été conférencier, navigateur, éleveur de chevaux, cinéaste, photographe, il a également travaillé dans le domaine des huiles essentielles. Passionné par la littérature haïtienne, il a repris des études et mené à bien un doctorat de littérature comparée à l’université de la Sorbonne Paris IV. Il est actuellement enseignant dans le sud de la France. Collaborateur régulier de la revue Notre Librairie (devenue Culture Sud) il signe avec Rêve et littérature romanesque en Haïti la première étude d’ensemble sur la littérature haïtienne (L’Harmattan, 2004) Roland BRIVAL L’ensauvagé (Ramsay, 2007) Originaire de la Martinique, Roland Brival a vécu aux Antilles, aux États-Unis et en Angleterre, avant de s’installer à Paris. Critique littéraire, homme de théâtre, compositeur et chanteur de jazz derniers albums : Creole Gipsy et Kayam, il revendique un art résolument métis. C’est à travers l’écriture qu’il s’est fait connaître du grand public par de nombreux romans salués par la critique (aux éditions du Serpent à plumes, Phébus et Ramsay) . Une des nouvelles voix de la Caraïbe. Difficile de le lire sans esquisser un pas de danse ! Hans-Christoph BUCH Ombres dansantes : Ou Le Zombie, c’est moi (Grasset, 2006) Écrivain, né de grand-mère haïtienne, grand reporter, Hans-Christoph Buch publie chez Grasset un essai sur le monde en guerre, de l’Algérie à la Tchétchénie, en passant par le Burundi, le Cambodge ou Haïti. Comment la confrontation avec la violence, la souffrance, la mort, transforme-t-elle notre perception du monde ? Et quel rôle la littérature peut-elle jouer dans tout cela ? L’Archipel de la douleur est un livre d’une force rare. Son dernier livre, une sorte de " roman-essai ", est à la fois une fresque coloniale, un panorama historique et une composition musicale sur un thème implacable : ceux qui oublient le passé sont condamnés à le répéter… Hans Christoph Buch y retrace l’histoire de l’île, depuis les monstres préhistoriques jusqu’aux déboires du président Aristide. Syto CAVE Syto Cavé est né le 7 août 1944 à Jérémie (Haïti). En 1968, il s’exile aux États-Unis. À New York, il fonde la troupe de théâtre Kouidor avec d’autres écrivains de la diaspora. En 1982 il décide de rentrer en Haïti et monte à Port-auPrince l’Atelier des Arts et Spectacles (ADASA), puis la compagnie théâtrale Vigie, avec Toto Bissainthe. Syto Cavé est l’auteur de plus d’une douzaine de pièces de théâtre, en créole et en français. Il vit à Pétion-Ville, où il continue à se consacrer au théâtre et à l’écriture. Christophe J. Philippe CHARLES Christophe J. Philippe Charles est l’auteur d’une centaine de livres et brochures tous genres confondus : recueils de poèmes, contes, essais littéraires, philosophiques, politiques, sociologiques, anthologies. En 1978, il fonde les éditions Choucounes. Il a reçu le Prix Editor Choice Award, National Library of poetry 1998 (États-Unis) et le prix Gouverneurs de la rosée du livre et de la littérature (Ministère de la culture, 2002). Pierre CLITANDRE La Maison des surprises (Port-au-Prince : Publitexte, 2004) Né en1954, Pierre Clitandre est écrivain, peintre et journaliste. Victime de la répression duvaliériste, il s’exile à New York après 1980, où il dirigera le magazine Union. Son roman Cathédrale du mois d’août, publié en 1982, qui brosse un 12 tableau saisissant de la lutte contre la répression dans les bidonvilles de Port-auPrince, tire sa force singulière d’un recours au réalisme merveilleux où la symbolique Vaudou, les figures oniriques venues du folklore, l’écho d’un passé héroïque entrent en résonance avec les drames du présent. Louis-Philippe DALEMBERT Les Dieux voyagent la nuit (Éditions du Rocher, 2006) Né en Haïti en 1962, Louis-Philippe Dalembert a voyagé de l’Amérique au Moyen-Orient en passant par l’Afrique. Diplômé de l’École normale supérieure de Port-au-Prince, diplômé de l’École supérieure de journalisme de Paris, il est auteur d’une thèse de doctorat en littérature comparée sur l’écrivain cubain Alejo Carpentier (université de Paris III-Sorbonne Nouvelle). Poète, nouvelliste, romancier, il a publié notamment L’Autre face de la mer et Le Crayon du Bon Dieu n’a pas de gomme, déjà traduit en plusieurs langues. L’île du bout des rêves, paru en 2003, est un splendide livre d’aventure. Edwidge DANTICAT Le briseur de rosée (Grasset, 2005) Edwidge Danticat est née à Port-au-Prince le 19 janvier 1969. Alors que son père, puis sa mère émigrent à New York, Edwidge et son frère restent en Haïti chez un oncle et sa femme. À 12 ans, elle rejoint ses parents à Brooklyn et s’installe dans une nouvelle langue et un nouveau pays. Elle publie ses premiers textes dans le journal de son lycée. Après un premier diplôme universitaire en lettres françaises et une maîtrise en Beaux-Arts à Brown University, elle entame une thèse en "creative writing", acceptée pour publication avant même d’être terminée. Ce texte, Le cri de l’oiseau rouge sera salué tant par les critiques que par le public. Edwidge n’a encore que 25 ans. Le style de ce premier récit, où se croisent les réalités haïtiennes et new-yorkaises, a été comparé à celui d’auteurs tels Maxine Hong Kingston et Toni Morrison. La revue Granta la classait dès 1996 parmi les 20 meilleurs jeunes écrivains américains. Nouvelliste talentueuse, Danticat publie ensuite un recueil de ses courts récits, Krik ? Krac ! suivi d’un deuxième roman, La Récolte douce des larmes (en 1998) qui remporte l’American Book Award. Edwidge Danticat poursuit sa carrière d’écrivaine en se consacrant également à l’enseignement ("creative writing"), à la New York University et à l’Université de Miami – et à de nombreux projets sur l’art et la culture haïtienne, comme l’indiquent ses collaborations avec les cinéastes Patricia Benoît et Jonathan Demme, et son engagement auprès de la National Coalition for Haitian Rights. Joël DES ROSIERS Caïques (Triptyque, 2007) Né aux Cayes (Haïti) le 26 octobre 1951, descendant de Nicolas Malet, colon révolutionnaire, signataire de l’Acte d’indépendance, Joël Des Rosiers passe son adolescence au Canada. Il part ensuite poursuivre ses études à Strasbourg où, au début des années 1970, il rejoint la mouvance situationniste. Il rentre en Haïti à la fin des années 1970 où il exerce le métier de psychiatre. Un long voyage au Sahel lui inspire divers recueils de poèmes dont Tribu, Savanes et un essai Théories Caraïbes (publiés aux éditions Triptyque). L’œuvre de Joël Des Rosiers jouit aujourd’hui d’une reconnaissance internationale et figure dans différentes anthologies américaines, française, espagnole et même chinoise. Son recueil de poèmes, Vetiver, reçoit en 1999 le Grand Prix du livre de Montréal, suivi en 2000, par le 1er prix du festival international de poésie de Trois-Rivières. En 2006, la traduction anglaise de Vétiver, signée de Hugh Hazelton, obtient le prix du Gouverneur général, catégorie traduction. Joël Des Rosiers a siégé au Conseil d’administration de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) de 1993 à 2003, où il a occupé le poste de vice-président. Il a aussi été vice-président de la Société Littéraire de Laval de 1991 à 1995. À l’automne 2007 paraîtra Caïques, son nouveau recueil de poèmes. 13 Jean Marie DROT (sous réserve) Dictionnaire vagabond (Plon 2003) / L’Île (Paris, 2006) Né en 1929, poète, écrivain et documentariste de réputation internationale, ancien conseiller culturel près de l’Ambassade de France à Athènes, ancien directeur de la Villa Médicis à Rome, Jean-Marie Drot est aussi un des grands noms de l’histoire de la télévision, auteur de nombreux films documentaires, notamment sur Kessel et Malraux. Jean-Marie Drot, c’est aussi une longue histoire d’amour avec Haïti, dont il fera découvrir les peintres par une exposition monumentale à Paris. Dans « Le dernier voyage : Saint Soleil en Haïti » tourné en 1978, Jean-Marie Drot parcourt les lieux où Malraux se rendit en Haïti à la rencontre des peintres de Saint-Soleil, sur lesquels, fasciné, il écrivit un chapitre de l’Intemporel, fait parler longuement l’écrivain sur ces peintres et leur inspiration vaudou. Un document exceptionnel ! Jean-Claude FIGNOLE Une heure avant l’éternité (Sabine Wespieser, 2008 à paraître) Fondateur, avec Frankétienne et René Philotète, du mouvement littéraire spiraliste, Jean-Claude Fignolé est l’un des intellectuels Haïtiens de tout premier plan. Né en 1941 en Haïti, il fait des études de droit et d’agronomie, devient critique d’art et débute une carrière littéraire. Tour à tour critique littéraire (spécialiste de Jacques Roumain), journaliste et enseignant, il publie ses premiers romans au Seuil dans les années 1980. Il se consacre aujourd’hui entièrement à l’écriture et au développement du petit village Les Abricots, dans la grande Anse, dont il est le maire. FRANKETIENNE La Diluvienne (Port-au-Prince : Spirale, 2006) Le géant des lettres haïtiennes, né à Ravine-Sèche, en 1936, tout à la fois poète, dramaturge, peintre, musicien. Un « Maldoror » noir, prodigieux créateur de mots, de sons, de rythmes, comme si musique, danse, tradition orale mettaient chez lui la littérature « écrite » en transe, faisaient éclater les cadres traditionnels de la narration. Mondialement connu mais curieusement longtemps ignoré en France (ça a changé depuis l’édition « Caraïbes » d’Étonnants Voyageurs en 2004, qui l’a véritablement révélé) alors que les écrivains caribéens le saluent comme un génie. Auteur d’une œuvre-cri totalement originale, d’une invention verbale vertigineuse, initiateur du « mouvement spiraliste » qui rassemble en lui dirait-on toute l’âme haïtienne, dont l’autre grand représentant est Jean-Claude Fignolé : nous sommes ici au point où rêve et réalité, se rencontrant, entrent en incandescence, quand grondent encore les forces premières du chaos, à la naissance du monde, et que prend forme peu à peu en nous la lave en fusion des grandes mythologies… Pedro-Juan GUTIERREZ (sous réserve) Le nid du serpent (Albin Michel, 2007) Tour à tour marchand de glaces, coupeur de canne à sucre, dessinateur industriel, journaliste, peintre, sculpteur, né à Matanzas (Cuba) en 1950, Pedro-Juan Gutierrez défraiera la chronique dès son premier livre, Trilogie sale de La Havane (Albin Michel, 2000) qui connaîtra un succès international, où il peint sans complaisance la vie cubaine, avec ses jinetera, ses gringos, le sexe et la mort. Animal Tropical, à sa suite obtiendra en Espagne le prix Alfonso GarciaRamos. Jamaica KINCAID Monsieur Potter (Éditions de l’Olivier, 2004) / Mon frère (Points Seuil, 2004) Née en 1949 à Antigua (Caraïbes), sous le nom d’Elaine Potter Richardson, et souvent comparée à Toni Morrison, Jamaica Kincaid, compte parmi les grandes voix de la littérature américaine. Jeunesse à Antigua, jusqu’à ce que ses parents, sa mère et son beau-père, l’envoient à New York, à l’âge de seize ans, pour y travailler en tant que jeune fille au pair. Elle y étudie la photographie à la New York School for Social Research, et commence à écrire pour la revue Ingenue. Sa famille désapprouvant son activité d’écrivain, elle change de nom en 1973. L’écrivain George W.S Trow commence à publier des articles sur elle dans le New Yorker dans la rubrique « Talk of the Town », et juste après 14 Jamaica Kincaid attire l’attention du rédacteur légendaire de la revue, William Shawn, qui l’embauche et l’aide à s’affirmer en tant qu’écrivain. Elle commence à écrire les histoires qui formeront Au fond de la rivière, dix textes à cheval entre le poème le récit, qui, enlacées forment un roman d’une rare originalité de ton. Annie John, Lucy, Autobiographie de ma mère… Mon frère, M. Potter : autant d’œuvres fortes, singulières qui font d’elle aujourd’hui une figure majeure des lettres américaines, et caribéennes. Elle vit aujourd’hui à Bennington (Vermont) où elle enseigne. Dany LAFERRIERE Vers le sud (Grasset, 2006) Dany Laferrière est né à Port-au-Prince en 1953. De son enfance à Petit-Goâve avec sa grand-mère Da, il tire son roman, L’odeur du café publié en 1999. Journaliste au « Petit Samedi Soir », il quitte Haïti pour Montréal en 1976, suite à l’assassinat de son ami Gasner Raymond par les « tontons macoutes », marquant le début de la dérive ubuesque de la tyrannie des Duvalier. Établi à Miami, c’est là qu’il a écrit dix romans qui, de son point de vue, forment un seul livre : son « autobiographie américaine » qui comprend le fameux Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (Le Serpent à plumes). Il se réinstalle à Montréal en 2002, et rejoint les éditions Grasset en 2005 avec Le Goût des jeunes filles. L’écrivain se passionne aussi pour le cinéma, pour lequel il adapte certains de ses romans. « Comment conquérir l’Amérique en une nuit », obtiendra le Prix Zénith au Festival des Films du Monde de Montréal en 2004. Son dernier roman, Vers le Sud, est paru, en même temps que le film du même nom, réalisé par Laurent Cantet. Dany Laferrière vit à Montréal. Il est, avec Lyonel Trouillot, président de l’association Étonnants Voyageurs-Haïti. Yanick LAHENS La petite corruption (Mémoire d’encrier, 2003) Née en Haïti en 1953, Yanick Lahens part très jeune pour la France où elle fera ses études de lettres. À son retour en Haïti, elle y enseigne à l’École Normale Supérieure jusqu’en 1995. Animatrice d’une émission culturelle à la radio, elle participe à la création de l’Association des écrivains haïtiens. De 1996 à 1997, elle sera du cabinet du ministre de la culture Raoul Peck avec Louis-Philippe Dalembert, et participe en 1998 au projet de Laennec Hurbon, La route de l’esclavage. et reste très impliquée dans l’activité culturelle de son pays. Auteur d’un essai L’exil entre l’ancrage et la fuite : l’écrivain haïtien, nouvelliste et romancière, elle brosse sans complaisance le portrait de certaines réalités caribéennes. Une acuité de regard qui se retrouve aussi bien dans son œuvre de romancière (Dans la maison du père, Serpent à Plumes) que de nouvelliste (Tante Résia et les dieux, L’Harmattan ; La petite corruption, Mémoire d’encrier), et dans ses essais (Entre l’ancrage et la fuite, Deschamps). Josaphat-Robert LARGE Les terres entourées de larmes (L’Harmattan, 2002) Né le 15 novembre 1942 à Jérémie (Haïti), il part aux États-Unis à la fin des années 60, après des études classiques en Haïti, chez les Frères de l’Instruction chrétienne (F.I.C), puis au Collège Fernand Prosper et au lycée de sa ville natale. Aux États-Unis, il étudie la linguistique à la New York University et la photographie au New York Institute of Photography. Poète et romancier, Josaphat-Robert Large écrit en français, en créole et en anglais et participe à l’inauguration du « Sermac » un mouvement culturel lancé par Aimé Césaire en 1976 à Fort de France, puis fonde avec Georges Castera, Syto Cavé et Jacques Charlier la troupe de théâtre Kouidor et fonde avec Lyonel et Évelyne Trouillot la revue Lire Haïti. En mars 2006, la Société des professeurs français et francophones d’Amérique a organisé un colloque autour de son œuvre, à Fordham University, à New York. Son roman Les terres entourées de larmes a obtenu le Prix Littéraire des Caraïbes en 2003. Michel LE BRIS D’or, de rêves et de sang (Hachette-Pluriel, 2004) / Pour une littérature-monde (direction avec Jean Rouaud du livre collectif aux éditions Gallimard, 2007) Écrivain, romancier, philosophe, Michel Le Bris est le créateur du festival Étonnants Voyageurs, qu’il dirige. Son livre Le Journal du romantisme (Skira), salué comme un événement lors de sa parution en 1982, traduit en cinq langues 15 et couronné par de nombreux prix, dont le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, est reparu en 2002 chez Flammarion, dans une édition considérablement augmentée et intitulée Le défi romantique. Romancier, il a publié Les flibustiers de la Sonore (J’ai lu). Spécialiste de Stevenson, il lui a consacré une monumentale biographie. Le premier tome de son histoire de la flibuste est paru en 2004 aux éditions Hachette-Pluriel : D’or, de rêves et de sang. Directeur général du Centre d’Art de l’Abbaye de Daoulas, il a organisé, jusqu’en 2006, de nombreuses expositions au grand retentissement, dont une consacrée aux « Pirates et flibustiers des Caraïbes » et une au Vaudou « Vaudou, le nom du monde est magie ». Enfin, il est à l’origine du manifeste « Pour une littérature-monde en français » avec Jean Rouaud, Alain Mabanckou, Abdourahman Waberi et à dirigé le volume du même titre aux éditions Gallimard. Yvon LE MEN Toute vie finit dans la nuit (Parole et Silence, 2007) avec Claude Vigée Né le 10 février 1953, Yvon Le Men est breton et poète. En 1970, il arrive à Rennes pour faire des études d’histoire et de géographie et commence à écrire dès 1971. En 1972, il donne son premier récital de poésie à l’occasion de la grève des kaolins à Plemet, en Côtes d’Armor. Puis il rencontre Gérard Delahaye et Patrick Ewen fondateurs de la coopérative Névénoé qu’il rejoint, suivi plus tard de Melaine Favennec, Kristen Nogués et Annckrist. Depuis son premier livre Vie, publié en 1974 (en Breton et en Français), écrire et dire sont les seuls métiers d’Yvon Le Men. Très proche de Jean Malrieu, Xavier Grall et Eugène Guillevic, il est l’auteur d’une œuvre poétique importante, à laquelle viennent s’ajouter trois récits et un roman. À Lannion où il vit, il crée en 1992 des rencontres poétiques ouvertes au public intitulées « Il fait un temps de poèmes ». « Étonnant voyageur », il collabore au festival, au sein duquel il anime un espace poésie. De Saint-Malo à Bamako, de Sarajevo à São Paulo, il se fait le passeur des poètes et des écrivains. Depuis de nombreuses années, il anime des ateliers d’écriture et des rencontres avec des élèves sur le thème de la poésie et écrit également pour la jeunesse : Ouvrez la porte aux loups (Gallimard, 1994), Le loup et la lune (Rougerie, 2001) et Douze mois et toi (Milan, 2005). En 1998, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres par Catherine Trautman. Ses derniers titres parus : Besoin de poème (Le seuil 2006) et ce livre d’entretiens avec le grand poète Claude Vigée Alain MABANCKOU Lettre à Jimmy (Fayard, 2007) Romancier et poète, Alain Mabanckou est né au Congo-Brazzaville en 1966. Après avoir vécu en France pendant une quinzaine d’années, il réside maintenant aux États-Unis où il fut d’abord invité comme écrivain en résidence en 2002. D’abord professeur de « Creative Writing » et de littérature francophone à l’université du Michigan-Ann Arbor, il enseigne aujourd’hui à l’Université de Los Angeles en Californie. Auteur de cinq romans, de plusieurs recueils de poèmes, ainsi que de nouvelles, il a reçu en 1995 le prix de la Société des Poètes Français et en 1998 le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire. Mais il connaît sa véritable consécration avec son roman Verre Cassé (Seuil, 2005), couronné tour à tour par le Prix Ouest-France/Étonnants Voyageurs, le Prix des Cinq Continents de la Francophonie, et le Prix RFO du livre avant que le suivant, Mémoires de porc-épic, paru au Seuil en 2006, reçoive le Prix Renaudot. Président de l’Académie-Monde, créée à la suite de la publication du manifeste « Pour une littérature monde », il est incontestablement un des chefs de file de la nouvelle génération des écrivains africains. Robert LOUIT Critique littéraire, longtemps un des piliers du Magazine Littéraire aujourd’hui chroniqueur à Transfuges, grand spécialiste des littératures anglo-saxonnes, cinéphile érudit, directeur de collection (il fut l’introducteur en France de la nouvelle vague de la SF anglaise, notamment) Robert Louit est surtout un très grand traducteur, notamment de Graham Greene, dont le souvenir reste encore très présent à Port au Prince où l’écrivain anglais place l’action d’un de ses chefs-d’œuvre : les Comédiens… 16 Eduardo MANET Marrane ! (Hugo et Compagnie, 2007) Eduardo Manet est né à Cuba au début des années trente, arrivé en France en 1968, il est naturalisé français depuis 1979. Essayiste, critique d’art et narrateur, il est diplômé en Histoire de l’Art et en Civilisation et Littérature hispano américaines. Prix Goncourt des lycéens en 1992 pour L’île du lézard vert, prix Interallié 1996 pour Rhapsodie cubaine (Grasset), prix du Roman d’évasion en 1999 pour D’amour et d’exil (Grasset) il a publié également La sagesse du singe (Grasset, 2001) et Maestro ! (Robert Laffont, 2002, Prix du Télégramme de Brest). « Compañero » des révolutionnaires cubains, qu’il suivra dans les situations les plus improbables, du lycée de La Havane jusqu’à New York, des théâtres militants aux chambres du Ritz, Eduardo Manet nous a offert dans Mes années Cuba chez Grasset un portrait féroce mais tendre du "marxisme tropical " — à quoi il faut ajouter, paru au Mercure de France le délicieux Goût de Cuba… Un ton à nul autre pareil, qui lui a fait conquérir un très vaste public Daniel MAXIMIN Les fruits du cyclone, essai (Seuil, 2006) Daniel Maximin est né le 9 avril 1947, au pied de la Soufrière, en Guadeloupe. Très tôt, il s’est engagé dans la liaison culture-éducation : « Maximin fait le maximum », disaient dans les années 70 ses élèves de la « cité d’urgence » d’Orly, avec lesquels il participa aux premières expériences du Théâtre du Soleil et du Théâtre de la Tempête, aux côtés de Jean-Marie Serreau. Son premier roman L’isolé soleil sera salué par un beau texte d’Aimé Césaire publié dans Le Monde. Éditeur à Présence africaine, homme de radio, il animera pendant 10 ans l’émission Antipodes sur France Culture. Il exercera ensuite des responsabilités dans l’action culturelle aux Antilles et à Paris. Un recueil de poésie L’invention des désirades, verra le jour à Présence africaine, en 2000. Tu, c’est l’enfance (Gallimard, 2004) a obtenu le grand prix Maurice-Genevoix de l’Académie française et le prix AFD des littératures du Sud. Sa trilogie romanesque propose une éthique et une esthétique du tissage des cultures, synthétisées dans son essai Les fruits du cyclone. Jean METELLUS La Peau et autres poèmes (Seghers, 2007) Immense poète haïtien, repéré par Malraux, encouragé par Césaire, édité par Maurice Nadeau, révélé par son poème Au pipirite chantant (1973), on retrouve les textes de Jean Métellus aussi bien dans l’Anthologie de la Poésie Française du 20e siècle que dans les paroles des groupes de rap ! Né en 1937, il est l’auteur d’une œuvre mêlant poésie, roman, essai, tout en continuant à exercer un autre art, la médecine, puisqu’il est un neurologue de réputation internationale. Jean Métellus a reçu en 2007 le Grand prix de Poésie de la Société des Gens De Lettre (SGDL) pour l’ensemble de l’œuvre à l’occasion de la parution de La Peau et autres poèmes (Seghers) et Voix nègres, voix rebelles, voix fraternelles (Le Temps des Cerises) Jean-Euphèle MILCÉ L’Alphabet des nuits (Bernard Campiche, 2004) Jean-Euphèle Milcé, né le 14 janvier 1969 en Haïti, se présente volontiers comme ex-îlé. Au bénéfice d’une formation en linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti, il a suivi une formation continue en gestion de documentation et de bibliothèques. Jean-Euphèle Milcé a enseigné, dans son pays, la littérature d’expression créole et dirigé la principale bibliothèque patrimoniale d’Haïti. Il publie ses premiers textes en créole dans le cadre des Vendredis littéraires de l’Université Caraïbes animés par Lyonel Trouillot avec qui il fonde la revue Lire Haïti. Établi en Suisse, dans le canton de Fribourg, depuis 2000, il a collaboré à plusieurs projets dans des bibliothèques suisses romandes. Pour L’Alphabet des nuits, Jean-Euphèle Milcé a reçu, sur manuscrit, le Prix Georges-Nicole 2004. Mayra MONTERO (sous réserve) La Havane, 1957 (Gallimard, 2007) En cette année 1957, la fête tropicale bat son plein. George Raft en personne, l’une des plus grandes vedettes d’Hollywood, est attendu à La Havane pour l’inauguration d’un nouveau casino, mais, côté coulisses, tout n’est pas 17 encore réglé… La Havane, en cette année 1957, ignore encore qu’elle vit les derniers mois d’un carnaval qui semblait éternel. Embarqué à son tour sur les pas de Joaquín, captivé de bout en bout, grâce à l’écriture efficace et intelligente de Mayra Montero qui atteint ici le sommet de sa virtuosité narrative, le lecteur saisit au plus près les enjeux et les émotions de cette fin de fête. Comme dans un tableau du Tropicana, guérilleros et gangsters, militaires et bourreaux, starlettes et grandes stars, tous sortent pour la dernière fois sur scène et chantent ensemble le Son de Almendra, l’inoubliable mélodie d’une apocalypse tropicale. Née à La Havane en 1952, journaliste, nouvelliste, romancière d’une virtuosité narrative ébouriffante, qu’avait révélé en France Le signe de la lune, en 1993, aux éditions Phébus, Mayra Montero vit aujourd’hui à Porto Rico, où elle travaille sur le Vaudou, et les religions afro-caribéennes. Wilfried N’SONDE Le Cœur des enfants léopards (Actes Sud, 2007) Né au Congo, Wilfried N’Sondé passe son enfance et grandit en région parisienne avant de migrer vers Berlin. Installé dans la capitale allemande, il devient un musicien reconnu de la scène berlinoise, balançant entre rock-trash et afro-punk. En 2007, il fait une entrée en littérature très remarquée en signant un premier roman ébouriffant dans lequel, en racontant l’histoire d’une descente aux enfers, il évoque ses années en banlieue. Le cœur des enfants léopards vient de recevoir le prix des Cinq Continents. Incontestablement, la révélation de l’année ! Charles NAJMAN Charles Najman est né à Paris en 1956. Après des études de philosophie et d’anthropologie il travaille comme critique de cinéma et journaliste. Il est aujourd’hui écrivain et cinéaste. Son premier contact avec Haïti s’est fait il y a une dizaine d’années à l’occasion d’un reportage pour Le Monde. Il a depuis consacré à cette île plusieurs documentaires et un livre. Son film Royal Bonbon a obtenu le prix Jean Vigo 2002. Fabienne PASQUET La Deuxième mort de Toussaint-Louverture (Actes Sud, 2001) Fabienne Pasquet est née en 1954, à Genève, de mère franco-suisse d’origine russe et de père haïtien. Après son bac, en 1973, elle obtient un diplôme de perfectionnement d’anglais pour étrangers à l’Université Columbia, à New York, avant de s’installer en Italie. De 1973 à 1989, elle exerce la profession de comédienne se consacrant essentiellement au théâtre. Après avoir effectué toutes sortes de travaux, dont maintes traductions, pour subvenir à ses besoins, Fabienne Pasquet publie en 1996, son premier roman L’Ombre de Baudelaire chez Actes Sud, suivi en 2001, de La Deuxième mort de Toussaint Louverture, pour lequel elle a reçu le Prix Schiller (Suisse) en 2002 et le Prix Marcel Aymé en 2003. En novembre 2002, elle aborde un autre genre en rédigeant Tous un, le livret de l’opéra électroacoustique de Patrick Défossez et Anne de Baecker pour le Bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture à Pontarlier (Doubs). Ernest PEPIN Africa Solo (Éditions A3, 2003) Ernest Pépin est né en 1950 à Lamentin, en Guadeloupe. Poète, nouvelliste, romancier, il puise son inspiration dans son île natale, ses rites et ses rythmes. Son Tambour-Babel a reçu en 1997 le prix RFO. Il est suivi en 1999 par Le Tango de la haine, chez Gallimard. Il a été également reçu le prix Casa de las Americas en 1990 pour Boucan de mots libres et en 2000 pour l’Écran rouge. Une écriture poétique, romanesque, rythmique, où français et créole s’entrechoquent. Anthony PHELPS Une Phrase Lente de Violoncelle (Le Noroît, 2006) Poète, romancier et conteur, Anthony Phelps quitte son pays natal après ses études secondaires pour les Etats-Unis et le Canada, où il étudie la chimie, la céramique et la photographie. De retour en Haïti en 1953, il se consacre surtout à la littérature et fonde, en 1960, avec les poètes Davertige, Legagneur, Morisseau, Philoctète et Thénor, le groupe Haïti-littéraire et la revue Semences. Il met sur pied et anime la troupe de comédiens Prisme et réalise des émissions 18 hebdomadaires de poésie et de théâtre à Radio-Cacique. Après un séjour dans les prisons de Duvalier, il s’exile à Montréal en 1964 et y fait du théâtre, de la radio et de la télévision, puis du journalisme. Il participe à la narration de plusieurs films, et réalise et produit une dizaine de disques de poésie de poètes haïtiens et québécois. Retraité, après vingt ans de service à la salle des nouvelles de la télévision de Radio-Canada, il poursuit son œuvre et travaille à la diffusion de la littérature haïtienne. Anthony Phelps a obtenu deux fois le Prix de poésie Casa de las Americas, à Cuba. Certains de ses ouvrages ont été traduits en allemand, en anglais, en espagnol, en italien, en russe et en ukrainien. Gisèle PINEAU Mes quatre femmes (Philippe Rey, 2007) Gisèle Pineau, née à Paris en 1956 de parents guadeloupéens, a vécu sa jeunesse loin de sa terre d’origine. Pour Gisèle Pineau, la France est le pays de l’exil. Le racisme et l’intolérance subis chaque jour nourriront plus tard son œuvre. En 1975, elle s’inscrit à l’Université de Nanterre où elle suit un cursus de Lettres modernes, qu’elle abandonnera pour une carrière d’infirmière en psychiatrie. C’est à l’âge de dix ans qu’elle écrit ses premières histoires alors qu’elle habite en banlieue parisienne, et trouve le bonheur et l’évasion dans les romans. Avec son premier roman, La Grande drive des esprits, (Serpent à plumes, 1993), Gisèle Pineau impose son style et son regard sur la condition des femmes antillaises, dont elle dit la souffrance, les violences et les espoirs secrets : le livre sera couronné par le Grand prix des lectrices de Elle en 1994. Elle s’impose rapidement comme une voix majeure au sein de la jeune génération d’écrivains d’outre-mer, aux côtés de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant et Ernest Pépin. Proche du mouvement de la Créolité, elle apporte sa « féminité » à ce courant littéraire. Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, Prix Carbet de la Caraïbe, Prix RFO, Prix Americo Vespucci, Gisèle Pineau est également membre du jury du prix Tropique et du Prix du Livre insulaire d’Ouessant, dont elle a assuré la présidence en 1999. Elle vit aujourd’hui à Paris. Patrick RAYNAL Retour au noir (Flammarion, 2006) Né à Paris en 1946, Patrick Raynal est pourtant niçois de cœur (il y a débarqué à 14 ans). Ancien journaliste littéraire au Monde, découvreur de bon nombre des auteurs de " l’école de Missoula ", romancier, nouvelliste, il a été directeur de la Série noire chez Gallimard de 1991 à 2005 avant de créer la collection Fayard noir. Il a milité dans divers mouvements gauchistes et plus particulièrement à la Gauche prolétarienne. Bercé par Stevenson, London, Curwood, Conrad… sa révélation part de la découverte de livres de Raymond Chandler dans la bibliothèque de sa mère. Il écrit des romans noirs depuis 1980 et vient de publier en 2006 les nouvelles aventures de Corbucci, son héros de prédilection. Vice-président de l’Association Étonnants Voyageurs, il se partage entre Paris et l’île de Groix. Alain SANCERNI Né dans le Bordelais, homme de culture et d’écriture, poète, auteur notamment de Saturations du Masque et de la Nuit (éditions du Club Zéro, 2001), Alain Sancerni est l’un des fondateurs de la revue Riveneuve Continents et son directeur de la Publication depuis l’origine. Il est aussi un expert internationalement reconnu dans le domaine de la coopération au développement, dans ses aspects éducation et culture. Il a occupé de nombreux postes en Afrique (en Éthiopie, en Syrie, au Zimbabwe, en Guinée, et au Ghana, en Algérie), notamment comme Conseiller culturel dans différentes Ambassades de France. Il vit maintenant à Paris comme consultant indépendant. Boualem SANSAL (sous réserve) Harraga (Gallimard, 2005) / Poste restante : Alger (Gallimard, 2006) Né en 1949, Boualem Sansal a une formation d’ingénieur et un doctorat d’économie. Après avoir été tour à tour enseignant, consultant et chef d’entreprise, il devient haut fonctionnaire en 1995 au ministère de l’Industrie, poste duquel il sera limogé en 2003 à cause de ses prises de position critiques. Encouragé par son ami le romancier Rachid Mimouni, il commence à écrire et publie son premier roman, Le serment des barbares, à l’âge de cinquante ans. Les 19 lecteurs comme la critique saluent le roman dès sa parution en 1999. Entre farce et cauchemar, on retrouve la verve rabelaisienne de Boualem Sansal, ses critiques cinglantes et cocasses, et l’exceptionnelle vitalité littéraire qui font la force de ses romans, Le serment des barbares, L’enfant fou de l’arbre creux ou Dis moi le paradis. Avec Poste restante : Alger, le romancier adresse à ses compatriotes une lettre ouverte brève et cinglante ; elle fut aussitôt censurée par le gouvernement algérien, elle n’est jamais parvenue à ses destinataires. Témoin impitoyable de la société algérienne d’aujourd’hui, doué d’une écriture aussi dense que truculente, Boualem Sansal vit toujours dans les environs d’Alger. Éric SARNER La Passe du vent (Payot, 1994) / Sugar (Demerchez, 1996) Écrivain, poète, cinéaste, auteur d’un très beau récit, La passe du Vent, récit de voyage en forme d’enquête sur la disparition de Jacques Stephen Alexis en 1990, là même ou débarqua Colomb, en Haïti, il nous a donnés également avec Sugar un magnifique poème sur Ray Sugar Robinson, aujourd’hui adapté au théâtre. Simone SCHWARZ-BART Ti-Jean L’Horizon (Seuil, 1979 ; Point Seuil, 1998) Née le 8 janvier 1938 en Charente, de parents guadeloupéens, elle rentre au pays à l’âge de trois ans. Elle fera ses études à Pointe-à-Pitre, puis à Paris et à Dakar. Son œuvre est imprégnée d’Afrique, d’Antilles et d’Europe. À 18 ans, alors qu’elle est encore étudiante à Paris, elle fait une rencontre qui sera déterminante : André Schwarz-Bart. Celui-ci est en pleine écriture difficile de son livre Le dernier des Justes (prix Goncourt 1959). C’est lui qui exhortera Simone à écrire à son tour car il a décelé en elle le talent d’un grand auteur. Ce sera d’abord un roman à quatre mains avec son époux : Un plat de porc aux bananes vertes, histoire des exils antillais et juif en miroir. Puis en 1979, Simone écrit seule Pluie et vent sur Télumée miracle qui, encore aujourd’hui est considéré comme un chef-d'œuvre de la littérature antillaise. « Un best-seller inépuisé et inépuisable » dira le romancier Patrick Chamoiseau. Simultanément arrive Ti jean l’horizon. Simone écrira également pour le théâtre Ton beau capitaine, pièce étonnante et ciselée en un seul acte, avant de retrouver son époux pour publier une encyclopédie en sept volumes Hommage à la femme noire mettant notamment à l’honneur toutes ces héroïnes noires absentes de l’historiographie officielle. En septembre 2006, Simone a été promue au grade de commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres. Elle est la mère du saxophoniste de jazz Jacques Schwarz-Bart. Luis SEPULVEDA Les pires contes des frères Grim, avec Mario Delgado-Aparaín (Métailié, 2005) / Le monde du bout du monde (Métaillé, 2004) Écrivain chilien, Luis Sepulveda est né à Ovalle (Nord du Chili) en 1949. Étudiant en lettres, il est emprisonné en 1979 sous le régime de Pinochet pendant deux ans et demi. Libéré puis exilé, il voyage à travers l’Amérique latine et fonde des groupes théâtraux en Équateur, au Pérou et en Colombie. En 1978, il participe à une recherche de l’UNESCO sur l’impact de la colonisation sur les populations amazoniennes et passe un an chez les Indiens Shuars, expérience dont il tirera en 1992 un roman, Le vieux qui lisait des romans d’amour, traduit en trente-cinq langues, premier d’une série de best-sellers mondiaux : Le monde du bout du monde, Un nom de torero, Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à parler… En 1982, il s’installe en Allemagne jusqu’en 1996 puis en Espagne à Gijon et de nouveau en Allemagne. Il écrit des chroniques régulières dans le quotidien espagnol El Pais, et dans divers journaux italiens. Karla SUAREZ Cuba : Les chemins du hasard (Le bec en l’air, 2007) / La Voyageuse (Métailié, 2005) Née à La Havane en 1969, ingénieur en informatique de profession elle est installée aujourd’hui à Rome, Karla Suarez a déjà publié de nombreuses nouvelles dans des anthologies et revues littéraires, avant ce premier roman, de toute beauté. Elle trace avec Tropique des silences, Prix du premier roman en Espagne, un portrait extraordinairement attachant de la jeunesse cubaine à la Havane dans les années 80. 20 Évelyne TROUILLOT L’Œil-Totem (Presses Nationales d’Haïti, 2006) Évelyne Trouillot est née à Port-au-Prince, en Haïti. Partie très jeune pour les États-Unis pour ses études, elle partage aujourd’hui son temps entre la littérature et l’éducation. Nouvelliste, elle a publié de nombreux contes et récits pour la jeunesse. Évelyne Trouillot fait partie de l’association Étonnants Voyageurs-Haïti. Lyonel TROUILLOT L’amour avant que j’oublie (Actes Sud, 2007) Romancier et poète, Lyonel Trouillot est né en 1956 à Port-au-Prince. Issu d’une famille d’avocats, il entame des études de droit, mais très vite se fait remarquer par ses écrits. Il apporte sa contribution à différents journaux et revues d’Haïti et de la diaspora dans lesquels il publie de nombreux poèmes et textes critiques. Il est très engagé dans la résistance à l’oppression dans son pays, qu’il a toujours refusé de quitter. Dans les années 90, il anime Cultura, une revue littéraire lancée dans le cadre du projet franco-haïtien de promotion du livre et de la lecture. Aujourd’hui il vit et travaille toujours dans sa ville natale. Professeur de littérature à l’institut français d’Haïti et à l’université Caraïbe, il poursuit parallèlement ses activités littéraires en publiant une œuvre poétique et romanesque de première importance, des poèmes composés en créole et des romans écrits en français. En France, l’œuvre de Lyonel Trouillot est publiée par Actes Sud. Son roman Bicentenaire a reçu en 2004 le prix Louis Guilloux. Membre très actif du collectif « NON » qui s’est créé à la fin 2003 au moment des événements tragiques d’Haïti qui ont donné lieu au départ d’Aristide, Lyonel Trouillot, intellectuel de longue date engagé sur le front de la résistance à la dictature et de la reconstruction démocratique de son pays, n’a depuis, cessé de mettre sa notoriété et son action au service d’une cause dont il est sans conteste l’un des porte-parole les plus écoutés. Il est président de l’association Étonnants Voyageurs-Haïti. Gary VICTOR Clair de manbo (Vents d’Ailleurs, 2007) Romancier, auteur entre autres de La chorale de sang (Port-au-Prince, 2000) et du Cercle des époux fidèles (Port-au-Prince, 2002), il est sans doute l’auteur haïtien le plus prolifique de sa génération. Alors qu’il se lance dans un projet de longmétrage, ressort aux Éditions Vents d’Ailleurs, dans une version remaniée, La piste des sortilèges, livre tourbillon, rythmé et porté par un imaginaire nourri au monde fantastique, merveilleux et absurde, foisonnant de références multiples… et le roman favori de l’auteur lui-même ! Abdourahman Ali WABERI Aux États-Unis d’Afrique (Lattès, 2006) Né en 1965 à Djibouti, Abdourahman Ali Waberi a quitté son pays en 1985 afin de poursuivre des études en France, à Caen. Écrivain et professeur d’Anglais, il est l’auteur d’une thèse sur le Somalien Nuruddin Farah, et a signé des romans, des essais, des nouvelles, des poésies et des contes. Marquée par les déchirements et les errances de l’Afrique noire, l’écriture de Waberi est libre et riche en métaphores. La fable côtoie une critique politique virulente, ses fictions s’inscrivent dans la continuité d’une production poétique baignée par l’atmosphère et les paysages de la Corne de l’Afrique. Dans sa trilogie « Tentative de définition de Djibouti » (Le Pays sans ombre, Cahier nomade, Balbala), il brosse le portrait en kaléidoscope d’un pays terrassé par ses fièvres, ses famines et ses guerres, il écrit l’abandon d’un pays, une histoire en marge de l’Histoire depuis la décolonisation. Aux États-Unis d’Afrique, son troisième roman, est un miroir tendu à l’Occident, une épopée et un pamphlet qui renversent le monde et mettent à mal nos préjugés. Il est l’un des lauréats 2006 de la Bourse Berliner Kunstlerprogramm DAAD (catégorie littérature). 21 Étonnants Voyageurs en Haïti 1er au 4 décembre 2007 GUIDE DES FILMS GOUVERNEUR DE LA ROSÉE Film (107’) de Maurice Failevic, d’après le roman de Jacques Roumain Production Ina (Antenne 2) Pendant la période de l’entre-deux-guerres, dans un village haïtien, un jeune homme, profondément attaché à son pays, tente de réconcilier les partisans des deux clans mortellement ennemis pour sauver le village de la sécheresse et de la mort. À travers cette parabole poétique, véritable hymne à l’amour et à la générosité, on retrouve la pensée politique de l’auteur : seule l’union des forces si minimes soient-elles peut apporter la vie et la prospérité. Adaptation à découvrir du chef-d’oeuvre de la littérature haïtienne. En partenariat avec l’Ina FOLIE ORDINAIRE D’UNE FILLE DE CHAM Réalisation : Jean Rouch. Images : Jean Rouch et Philippe Constantini (75’, 1985) Production : Ina/RFO/Service audiovisuel du CNRS. Les relations entre une Martiniquaise internée depuis 50 ans dans un asile psychiatrique parisien et une aide-soignante martiniquaise nouvellement arrivée à Paris : une étonnante plongée dans la négritude antillaise. En partenariat avec l’Ina LE DERNIER VOYAGE : SAINT-SOLEIL EN HAÏTI Film documentaire de Jean-Marie Drot (1978, 54’) Production Ina (ORTF) André Malraux avait 75 ans lorsqu’il se rendit en Haïti et notamment dans la communauté de Saint Soleil pour y découvrir les peintres naïfs haïtiens- sur lesquels, enthousiasmé, fasciné, il écrivit un chapitre de "l’Intemporel". Ce fut son dernier grand voyage. Jean-Marie Drot redécouvre dans cette émission les lieux où André Malraux se rendit et recueille les témoignages des artistes de la communauté de Saint Soleil, sur la visite d’André Malraux. Il présente en même temps un grand nombre d’œuvres haïtiennes (tableaux de Gérard Pol, Saint Brice, Hippolyte…). André Malraux parle longuement de cette peinture et insiste sur leur inspiration vaudou. Un voyage fascinant dans la réflexion d’un grand écrivain, et dans l’imaginaire d’un pays. En partenariat avec l’Ina AU BOUT DU PETIT MATIN, AIMÉ CÉSAIRE Film documentaire de Sarah Maldoror (1977, 55’). Production : Ina/CNRS Audiovisuel Aimé Césaire, en compagnie de Sarah Maldoror, définit sa poésie, cite les poètes qu’il admire, compare l’esprit surréaliste à l’esprit primitif. Il explique ses conceptions politiques (la Négritude, le rassemblement du peuple noir, les rapports de l’homme politique et du peuple). Il rend hommage au leader africain Patrice Lumumba, et rencontre longuement Senghor lors de sa visite à Fort-de-France. En partenariat avec l’Ina 22 SAINT-JOHN PERSE Film documentaire (46’) de Jean-Denis Bonan Dans la collection « un siècle d’écrivains ».(1996 46’) (Coproduction : France 3 Nancy/Eural Films Production/Ina) La vie et l’œuvre d’un immense poète, Alexis Saint-Léger, qui s’était donné le nom de Saint-John Perse. Retour sur les lieux traversés par l’auteur depuis son enfance en Guadeloupe jusqu’à ses séjours en France où il finira sa vie. En partenariat avec l’Ina MARYSE CONDÉ Film documentaire (31’) d’Alain Georges Baudry (1985) Dans la collection "Itinéraires". Production : Ina (Antenne 2) Écrivain guadeloupéenne, elle se raconte en compagnie de ses proches. Surnommée « la matador antillaise", elle parle de son engagement politique, de la Guadeloupe, de son séjour en Afrique… En partenariat avec l’Ina SCHWARZ BART, UN GONCOURT AVAIT DISPARU J. CRISTOBAL, 1967 (I NA) Pierre Desgraupes revient sur le parcours de l’écrivain André Schwarz Bart qui vient de publier un livre co-écrit avec sa femme Simone, « Un plat de porc aux bananes vertes ». Ancien petit ouvrier juif touché par la gloire en 1959 lorsqu’il reçoit le prix Goncourt pour son roman « Le dernier des justes », André Schwarz Bart s’est senti homme traqué, effrayé parce que les conséquences du succès risquaient d’abîmer en lui et il décidait aussitôt de fuir Paris pour éviter le pire. Tout au long de leur entretien, sont abordés les thèmes de la culture, l’écriture, l’argent, la vie et le bonheur. En partenariat avec l’Ina ITINÉRAIRE D’ALEJO CARPENTIER Film de François Porcile (1990, 52’) Production : Ina/Société d’Édition et de Programmes de Télévision (SEPT) D’exceptionnels documents d’archives cubains et français révèlent la double influence culturelle qu’a vécue l’écrivain cubain Alejo Carpentier : la France, où il fut diplomate pendant près de quinze ans, et où il se lia d’amitié avec les Surréalistes, et son pays dont il soutient la révolution. En partenariat avec l’Ina LES ILLUMINATIONS DE MADAME NERVAL Film documentaire (78’) de Charles Najman Coproduction : ARTE France, ADR Productions (1999) Un voyage au cœur de l’imaginaire vaudou en Haïti au sein du temple de Madame Nerval. Loin de l’analyse ethnologique, Charles Najman montre comment les initiés rêvent, mangent, travaillent, font l’amour et meurent avec le vaudou. LIFE AND DEBT Film documentaire Réalisé et produit par Stéphanie Black (78’, 2004), scénario de Jamaica Kincaid. La Jamaïque, ses plages, son rhum, son reggae… et sa dette : sept billions de dollars qui absorbent l’essentiel du produit national, une croissance négative sur les 25 dernières années. Ce "paradis tropical" ne l’est plus guère qu’aux yeux des touristes américains qui déferlent sur une île où tout est fait pour qu’ils ignorent le dénuement de sa population et le délabrement de son économie. Un portrait désenchanté de la Jamaïque aujourd’hui, réalisé par Stéphanie Black sur un scénario sans complaisance de l’écrivain Jamaica Kincaid (« Lucy » [1990], «Autobiographie de ma mère » [1996], «Mon frère » [1997]) qui collectionne les prix internationaux, et est présenté ce printemps en 23 France, où il a reçu le prix spécial du jury du Festival international du film des droits de l’homme. Responsables, selon Michael Manley, l’ancien premier ministre qui négocia en 1977 un prêt du FMI (auquel, d’ailleurs, répond Stanley Fisher, du FMI) : le choc pétrolier brisant net le développement de l’île, les conditions imposées par le FMI et la Banque mondiale… Mais les seuls responsables, vraiment ? Un film poignant, sans manichéisme, porté par le texte magnifique, lyrique, amer, de Jamaica Kincaid, et la musique de Buju Banton, Sizzla, Harry Belafonte, Bob Marley, Peter Tosh et Yami Bolo. NORD-PLAGE Film de fiction de José Hayot, scénario original de Patrick Chamoiseau (2003, 85’) Production : Les Films du Dorlis & Prodom/Canal Antilles Nord-Plage est un petit quartier du nord de la Martinique. Il est en train de mourir paisiblement, et ses habitants le délaissent petit à petit. Là, vit une petite fille. Anastasie. Elle garde en elle le goût du merveilleux et veut réenchanter le monde… TOUSSAINT LOUVERTURE, LE NAPOLÉON NOIR ? Un film réalisé par Antoine Lassaigne (2004, 26’) Coproduction : RFO/BCI/France 3 Bourgogne Franche-Comté 7 avril 1803 : le général Toussaint Louverture meurt à Fort de Joux, près de la frontière suisse. Cet ancien esclave d’une plantation de la colonie française de Saint- Domingue a connu un destin exceptionnel. Commandant en chef, premier général noir de l’armée française et gouverneur de Saint-Domingue, il incarne le héros de l’indépendance d’Haïti, et demeure le symbole de l’émancipation des Noirs. LES ANGES NOIRS DE L’UTOPIE Un film de Michel Viotte et Michel Le Bris Nestor Productions, La Sept ARTE 1997, 50’ L’extraordinaire épopée de la piraterie caraïbe du XVIIe siècle : des personnages à la réputation sanglante, des brutes féroces détruisant tout sur leur passage, mais aussi des révoltés, dressés contre l’injustice, désireux de s’affirmer comme alternative à la société. THE HARDER THEY COME Film de Perry Henzel (1973, 103’) avec Jimmy Cliff, Janet Barkley, Carl Bradshaw, Ras Daniel Hartman, Basil Keane, Bob Charlton, et Winston Stona Ivan quitte la campagne jamaïcaine direction Kingston, avec pour tout bagage sa naïveté de rural innocent et l’ambition de devenir une star du reggae. Mené au rythme d’une bande originale 100 % reggae, ce film résonne comme le cri d’un peuple pour sa liberté. Un film-culte, à ne pas manquer ! PARIS-LA HAVANE, ALLER-RETOUR, PORTRAIT D’OSCAR LOPEZ Film de C. et P Jobet, France, 2005 (Arca Productions) Rares sont les artistes cubains installés à Paris au cours du XXème siècle qui ont pu livrer leur témoignage à un large public. Disparu en 2004, Oscar López en fait partie. Le film lui donne la parole et le suit dans ses rencontres musicales tout au long des années 1990 à Paris, en incluant une belle escapade à La Havane. Mêlant souvenirs, images d’archives, concerts et de la musique sous toutes ses formes, ce documentaire cherche à diffuser un peu de la mémoire d’un chanteur hors du commun, avec la participation d’autres artistes, jeunes et moins jeunes, qui ont partagé avec Oscar un même univers musical. 24 CALLE 54 Film de F. Trueba et C. Huete, 1999 Avec Tito Puente, Paquito D’Rivera, Éliane Alias, Chano Dominguez, Chico O’Farrill à Jerry Gonzalez, Michel Camillo… Fernando Trueba réunit des musiciens de latin jazz venus de tous les coins du monde latino-américain (Cuba, Porto Rico, Saint Domingue, Argentine et Espagne), dans un fameux studio new-yorkais de la 54ème rue : "Calle 54"… Goya du Meilleur son/Jazz Awards : Meilleur film LUMIÈRES NOIRES B. Swaim, 2006 (Entracte Production/France 2) Il y a cinquante ans, surmontant obstacles et préjugés, une poignée de créateurs noirs revendiquant avec fierté l’appellation de « Nègres » parvenaient à rassembler dans un même élan de nombreux artistes et écrivains venus de toutes les terres noires du globe. En septembre 1956 se tenait, à la Sorbonne, le premier Congrès des écrivains et artistes noirs. À la tribune Alioune Diop, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Richard Wright. Dans la salle, Claude Lévi-Strauss, René Depestre, Édouard Glissant, James Baldwin. Picasso signe l’affiche de la manifestation. Ce film raconte comment et pourquoi un tel événement a pu voir le jour, comment et pourquoi les autorités de l’époque – de la France de la IVe République à l’Amérique et à l’URSS – ont tout fait pour perturber ce congrès, en dénigrer les conclusions, en étouffer la portée. Par son importance, un tel événement nous a laissé sa part d’images, de documents, d’interviews et de photographies, même si l’histoire les a consciencieusement dissimulés dans les replis de sa mémoire. Ce film en reconstitue le puzzle. Les derniers participants à ces trois journées encore en vie apportent leurs témoignages et ces entretiens constituent la base même du récit. DEVENIR FEMME AU ZANSKAR Jean-Michel Corillion, France, 2007 (ZED Production/France 5) Avec la participation de SWR, Equator TV, RTBF, RTSI, SFDRS, YLE et le Plan Media Européen « Devenir Femme au Zanskar » raconte l’histoire d’une amitié brisée entre deux jeunes filles qui se connaissent depuis l’enfance, mais qui vont devoir se séparer et quitter leurs familles pour entrer brutalement dans l’âge adulte… et devenir Femme ! Palkit a 25 ans. Elle veut devenir nonne et souhaite quitter sa famille pour rentrer au monastère de Dharam Sala. Mais son père est farouchement opposé à son projet, car il souhaite que sa fille reste travailler à ses côtés. Palkit devra braver son autorité, et s’engager dans un périlleux voyage de 120 kilomètres à pied sur une rivière gelée pour rejoindre le monastère… Son amie Tenzin, 22 ans, apprend que son père l’a mariée avec un homme d’un village voisin qu’elle n’a pas choisi. Bouleversée, elle sera néanmoins préparée par les siens pour le mariage, au cours duquel elle sera enlevée symboliquement par les amis de son futur mari. Après une dernière journée d’adieux bouleversante, elle partira sous bonne garde, à cheval, vers sa nouvelle vie. Les portraits croisés de Palkit et Tenzin illustrent la condition des femmes au Zanskar, une province bouddhiste située au pied de l’Himalaya. À peine sorties de l’adolescence, elles doivent brutalement quitter leur environnement géographique et affectif. Ces deux jeunes filles se connaissent bien, elles sont des amies de longue date, et c’est aussi l’histoire d’une amitié qui se brise que raconte le film. 25