Financement et élaboration des politiques publiques d`aide au
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Financement et élaboration des politiques publiques d`aide au
Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Une initiative de Profil du pays France E n bref Financement et élaboration des politiques publiques d’aide au développement en France Financement Stratégie Santé Agriculture En 2010, la France était le En 2011, la France a mis au point une stratégie de La France est le 2e plus grand donateur européen à agir pour la santé dans le monde, après le RoyaumeUni, participant à hauteur de 15% du total des dépenses des bailleurs de fonds européens pour la santé en 2009. 66% des dépenses sur la santé sont allouées par le canal multilatéral, ce qui excède de manière significative la part multilatérale globale de l’APD et la France a démontré un engagement fort aupres d’UNITAID, de l’Alliance GAVI, y compris par la Faci lité Internationale de Finan cement pour la Vaccination (IFFIm). En 2011, le Minis tère des Affaires Étrangères et Européennes (MAEE) a initié l’élaboration d’une stratégie, qui indique la direction et les priorités en faveur de la santé dans le monde pour les cinq prochaines années. Le développement agricole fait partie des grandes 3 plus grand donateur parmi les gouvernements européens, avec 9,8 mil e liards € (12,9 milliards $) accordés à l’Aide Publique au Développement (APD) nette, soit 0,5% du Revenu National Brut en 2010. Pour atteindre l’objectif de 0,7% en 2015, l’APD devra augmenter de 1,4 milliard de dollars par an, mais le budget indicatif pour la période 2011–2013 n’en visage aucune croissance.1 Une part importante de l’APD est constituée d’allègement de dette (11,4% en 2010) et certaines ressources ne bénéficient pas directement aux pays en développement (14%). Le Parlement a fait coopération au développement, qui donne, sur dix ans, les priorités et les modes d’intervention de son aide au développement. Cette stratégie se concentre princi palement sur quatre objectifs : 1) favoriser une croissance durable et équitable pour les populations les plus pauvres ; 2) lutter contre la pauvreté et les inégalités ; 3) protéger les biens publics mondiaux, et 4) veiller à la stabilité mondiale et la primauté du droit. Ce plan d’aide comprend égale ment deux grandes priorités : la santé et l’agriculture. pression pour augmenter la part bilatérale de l’APD, et le Ministre chargé de la Co opération souhaite revaloriser l’aide bilatérale de 55% à 65% du total net de l’APD en 2013.2 priorités du gouvernement français, avec une contribu tion à hauteur de 21% du total des dépenses des bailleurs de fonds du Comité d’Aide au Développement (CAD) pour l’agriculture européenne en 2009. Ceci fait de la France le 1er donateur européen. 42% de l’APD consacrée à l’agriculture a été décaissé en 2009 par le canal multila téral. Cette part a augmenté progressivement de 22% en 2007, principalement en raison de l’APD consacrée à l’agriculture acheminée par les institutions de l’UE. La France a également mis la sécurité alimentaire au cœur de ses priorités, au cours de sa présidence du G8/G20 en 2011, s’engageant à maintenir ses efforts dans ce domaine par la suite. STR ATÉGIE D’AIDE AU DÉVELOPPEME NT ET F LUX DE FINANCEMENT A vec une aide publique au développement (APD) nette de 9,8 milliards € (12,9 milliards $), la France était le 3e donateur européen en 2010. La part de l’allège ment de la dette dans l’APD a considérablement diminué entre 2005 et 2008, mais a augmenté depuis 2009, jusqu’à atteindre 11,4% en 2010 (supérieure à la moyenne euro péenne du CAD de 4,8%). Outre l’allègement de la dette, la France rend compte également des coûts imputés aux étu diants (7,2%), des coûts pour les réfugiés en France (3,4%) et des frais administratifs (3,4%), ce qui représente une partie considérable de l’APD nette en 2010. Enfin, la France sou tient ses territoires d’outre-mer3 avec l’APD. Cette part devrait néanmoins diminuer, car Mayotte, le 1er destinataire de l’APD (2007–2009), est devenue un département français en 2011. L’APD nette de la France en pourcentage du RNB est ainsi passée à 0,5% du RNB en 2010 (contre 0,47% en 2009), ce qui est au-dessus de la moyenne européenne des pays du CAD (0,48%) et légèrement au-dessous de l’objectif inter médiaire de l’UE, qui est de 0.51% de l’APD/RNB pour 2010. Page 1 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France Figure 1 Taux bruts et nets des dépenses liées à l’APD ■ APD nette hors allègement de la dette ■ Allègement de la dette ■ Remboursements des prêts ● APD nette en pourcentage du RNB APD brute 14.293 15.000 APD brute 11.623 APD brute 11.520 12.000 APD brute 14.375 APD brute 13.479 APD nette 12.915 APD nette 12.035 APD nette 1.1871 APD nette 10.110 APD nette 9.903 9.000 0,50% 0,47% 0,47% 6.000 3.000 0,39% 0,38% 2006 2007 2008 2009 Les remboursements de prêts indiquent la différence entre l’APD nette et brute. Les remboursements de prêts incluent les entrées d’argent qui compensent l’allègement de la dette. Pour atteindre l’objectif de 0,7% en 2015, l’APD devrait augmenter à 20 milliards de dollars, ce qui correspond à une croissance moyenne de 1,4 milliard de dollars par an par rapport à son niveau actuel. 4 Le budget triennal (2011– 2013) de la France, ne montre cependant aucune croissance par rapport au niveau de 2010 : l’APD devrait atteindre 0,46% du RNB en 2011 et 0,5% en 2012 (en raison de l’al lègement de la dette), avant de chuter à 0,41%–0,49% en 2013 (selon les annulations de dette).5 En période de crise financière, des fonds supplémentaires pourraient être gé nérés par la mise en œuvre des mécanismes d’une taxe sur les transactions financières (TTF) ou par d’autres méca nismes de financement innovants. D é pe nses bi laté r ales En 2010, 63,7% (6,9 milliards € ou 9,2 milliards $) de l’APD ont été alloués via le canal bilatéral. 53% (3,7 milliards € ou 4,8 milliards $) de celle-ci étaient en faveur de l’Aide Pro grammable par Pays (APP), une mesure de financement qui est programmable au niveau des pays en fonction des besoins nationaux (hors allègements de la dette, aide hu manitaire, coûts administratifs, financement et recherche de base en ONG). Ce chiffre est supérieur à la moyenne de 2010 (46%) des pays européens du CAD. En 2010, la France a utilisé un large éventail d’instruments d’aide pour mettre en œuvre l’APD bilatérale, mais favo rise a réalisation de projets, à travers lesquels elle livre près 2010 Source : Tableaux OCDE-DAC. Dépenses aux prix constants (2010/en millions $). Figure 2 L’APD bilatérale par secteur, 2010 Eau et assainissement 3,0% Autres*6,7% Éducation 19% Agriculture 3,2% dont coûts imputés aux étudiants 54% Santé et population 4,6% Appui budgétaire général 4,7% Réfugiés dans les pays donateurs 4,8% Total: 9,2 milliards $ Allègement de la dette, rééchelonnement, etc. 18,7% Coûts administratifs 4,8% Infrastructure 6,3% Non spécifié 6,8% Multisectoriel 7,6% Protection de l’environnement 9,8% *Les autres secteurs incluent : Services sociaux, Aide humanitaire, Services financiers et de soutien aux entreprises, Gouvernement et Société civile, Conflits, Paix et Sécurité, Aide alimentaire et de première nécessité, Industrie, Construction et Mines, Pêche, Politique commerciale, Eaux et Forêts et Tourisme. Source : SNPC de l’OCDE. Dépenses brutes aux prix constants. de 35% de son APD bilatérale (la moyenne européenne du CAD est de 43%). Une part importante (25% en 2010) de l’APD bilatérale est livrée sous forme de prêts, soit une aug mentation de 12% par rapport à 2007, mais l’on constate une baisse par rapport à 2009 où les prêts culminaient Page 2 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France Figure 3 Les 10 premiers bénéficiaires de l’APD bilatérale de la France hors allègement de la dette, moyenne annuelle 2008–2010 ■ Subventions ■ Prêts 0 100 200 300 400 Mayotte* 526,1 Maroc 346,1 Chine 327,2 Tunisie 229,6 Indonésie 228,3 Vietnam Turquie Sénégal 500 221,4 195,3 163,9 Liban 153,0 Algérie 151,5 *Mayotte est devenue un département français depuis 2011. Source : SNPC de l’OCDE. Dépenses brutes aux prix constants (2010/millions $). à 29%. Ce chiffre est nettement supérieur à la moyenne du CAD des pays européens, qui était de 15% en 2010 (in cluant les placements en actions). Seule une petite propor tion de l’aide française (4,7% en 2010) est attribuée à l’ap pui budgétaire général.6 Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont été très critiques sur la tendance à accorder des prêts plutôt que des subventions, car cela pourrait conduire à de lourds endettements pour certains pays en développe ment.7 Le « Document-cadre pour la coopération inter nationale » de 2011 indique que la France allouera plus de 50% de ses subventions à 14 pays prioritaires pour 2011–2013.8 Par comparaison, entre 2008 et 2010, 14 pays prioritaires ont reçu une moyenne combinée de 15% de subventions de l’APD. Dans le cadre de sa coopération bilatérale au développe ment, la France s’est concentrée sur la « Zone de Solida rité Prioritaire » (ZSP), comprenant 55 pays, dont la plupart sont en Afrique sub-saharienne. L’Afrique sub-saharienne a reçu 41,6% de l’APD bilatérale en 2010. Pour 2011–2013, l’Afrique sub-saharienne devrait bénéficier une part plus importante de l’aide bilatérale, soit plus de 60%. l’Afrique avec 2,2 milliards € (2,9 milliards $) mobilisés pour cette région en 2010 (ce qui représente 31,5% des dé penses de l’AFD cette année-là). Environ trois-quarts de l’aide de l’AFD ont été alloués sous forme de prêts. Le reste est constitué de subventions, garanties, investissement de capitaux et appui budgétaire. Dans l’avenir, l’AFD prévoit d’axer ses prêts (subventionnés ou à conditions préféren tielles) en direction de l’agriculture et des infrastructures, et d’octroyer des subventions aux secteurs de l’éducation et de la santé. En 2010, seulement 19% de l’APD bilatérale ont été al loués aux pays les moins avancés (PMA), et parmi les dix premiers bénéficiaires de l’aide bilatérale brute (sur une moyenne estimée entre 2008 et 2010), le Sénégal est le seul pays à faire partie du groupe prioritaire. D é pe nses mu lti laté r ales En 2010, la France était le plus grand contributeur eu ropéen à l’APD multilatérale. Entre 2006 et 2010, une moyenne de 34% de l’APD a été consacrée à l’aide multila térale, ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne euro péenne de 33,5% du CAD. L’aide multilatérale a augmenté régulièrement entre 2005 et 2009, tant en valeurs relatives (de 26,1% à 39,1% du total des versements bruts de l’APD) qu’en valeurs absolues (de 2,8 milliards € (3,5 milliards $) à 3,8 milliards € (5,3 milliards $)). Toutefois, en 2010, la part du financement multilatéral a diminué jusqu’à 36,3% (soit 3,9 milliards € (5,2 milliards $)) du total des versements bruts de l’APD. Ceci en accord avec les parlementaires, unanimes pour demander une augmentation de l’aide bi latérale plutôt que multilatérale (un rapport spécial sur le sujet a été publié et débattu en décembre 2010 au Parle ment français). En 2010, les principaux bénéficiaires étaient les institu tions de l’Union européenne (51%), la Banque mondiale (16,7%), le Fonds Monétaire International (8%), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le palu disme (Fonds mondial) (7,6%)9 et des organismes des Na tions Unies (4,9%). Afin de confirmer son engagement pour des financements innovants et pour répondre aux Objectifs du Millénaire pour le développement pour la santé (OMD), la France est le 1er donateur UNITAID10 (elle fournit plus de 60% du total des ressources UNITAID) et le deuxième bailleur de l’IFFIm. De plus, dans le cadre de l’initiative de Muskoka du G8 en 2010, la France a récem ment renforcé ses engagements auprès du Fonds mondial, de l’Alliance GAVI, et en matière de santé maternelle et infantile (financés sous forme d’aide à la fois bilatérale et multilatérale). En rapport avec la ZSP, l’Agence Française de Dévelop pement (AFD) s’est concentrée géographiquement sur Page 3 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France ACTEURS ET PRocessus DE DÉCISION L e Ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) est responsable des initiatives de développe ment, de la diplomatie, ainsi que du développement des stratégies sectorielles de la France. Le MAEE est di rigé par le Ministre des Affaires étrangères, et dispose d’un Ministre chargé de la Coopération sous sa direction. Le Ministre chargé de la Coopération actuel est Henri de Raincourt. Le MAEE représente la France au Conseil de plusieurs organisations multilatérales, comme le Fonds mondial, UNITAID et l’Alliance GAVI. Il était responsable de 12,2% de l’APD bilatérale en 2010, l’ensemble étant versé sous forme de subventions. Près d’un quart de l’aide (23%) s’est porté sur des projets d’éducation, et seulement 2,3% ont été alloués à la santé et 1% à l’agriculture. Le Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie (MINEFI) était responsable de 30,2% de l’APD bilatérale en 2010, dont 62% étaient dédiés à l’allègement de la dette.11 Il est responsable des politiques commerciales et de gestion de la dette, ainsi que des relations avec les banques de déve loppement et les institutions financières internationales. Il représente la France aux réunions des conseils d’adminis tration et verse les contributions financières. Les deux ministères peuvent avoir des vues divergentes sur la nature et le montant de l’APD : alors que le MAEE est en faveur d’un accroissement de sa présence à l’étranger et d’un renforcement de ses services dans les pays, rendant son aide plus visible, le MINEFI préférait un gel ou une diminution de l’aide. Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Re cherche a géré 15,3% de l’aide bilatérale en 2010, l’ensemble a été versé sous forme de subventions. Plus de 50% de l’aide concerne les coûts imputés aux étudiants (frais de scolarité pour les étudiants étrangers qui étudient en France). Alors que le MAEE et le MINEFI sont des acteurs clés dans la gestion de l’APD, le Comité Interministériel de la Coopéra tion Internationale et du Développement (CICID) est l’or ganisme qui définit les grandes lignes des priorités straté giques et géographiques des politiques de développement et qui coordonne tous les ministères.12 Le Premier Ministre préside le CICID, qui se réunit une fois par an.13 La figure 4 illustre les principaux processus décisionnels. L’Ag e n c e Fr an ç aise dE D é v e lo ppem e nt En 2010, l’AFD, a été responsable de 35,9% du budget de l’aide bilatérale. L’AFD dispose d’un double statut, celui d’un organisme public et d’une banque de développement, l’AFD est dirigée par le gouvernement français, et est su pervisée par le CICID. Elle dispose de bureaux dans 68 pays et emploie un total de 1715 personnes, dont 681 sur le terrain. En 2010, l’AFD s’est engagée pour le financement de projets et de programmes dans plus de 60 pays. Plus de la moitié du financement de l’AFD vient d’obligations émises sur les marchés internationaux de capitaux et par des investissements privés. En dépit de la stratégie de dé veloppement de la Coopération française promulguée en 2011, l’AFD et le MAEE continuent d’avoir des stratégies sectorielles distinctes. Figure 4 Institutions clés impliquées dans les processus décisionnels Président de la République MINEFI Premier Ministre MAEE co-secrétariat du CICID Ministère de l’Intérieur contrôle supervisent plaidoyer AFD coopération technique et financière définissent La société civile Parlement les priorités politiques et stratégiques mobilise la plus grande part de l’APD bilatérale influence plaidoyer Page 4 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France Tableau 1 Principaux acteurs gouvernementaux et institutions impliqués dans la politique de l’APD Acteur/ Institution Président de la République (Nicolas Sarkozy) Ministère de Affaires étrangères et européennes (Alain Juppé) Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (François Baroin) Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche (Bruno Le Maire) Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Luc Chatel) Agence française de développement (Dov Zerah) PROPARCO Rôle dans l’élaboration des politiques Part de l’APD bilatérale en 2010 (selon le CAD de l’OCDE) Responsable de la politique générale et des prises de décision, avec un rôle actif dans les questions internationales et la politique étrangère, y compris le développement. Mène les initiatives diplomatiques et de développement. 12,2% Coordonne les relations avec les banques de développement, les institutions financières internationales, gère les contributions monétaires aux organisations multilatérales et le rééchelonnement de la dette. 30,2% Élabore les politiques relatives à la sécurité alimentaire et à l’agriculture avec le Ministère des Affaires étrangères et européennes. Gère des fonds pour des organisations internationales (FAO [Organisation des Nations unies pour l’ alimentation et l’agriculture], Banque mondiale). Supervise la politique de recherche nationale, gère le budget des institutions de recherche et couvre les frais de scolarité pour les étudiants étrangers qui étudient en France. 15,3% Fournit des prêts et des subventions pour la mise en œuvre des politiques du gouvernement d’aide au développement. 35,9% Fournit un financement essentiellement sous forme de prêts à des entités du secteur privé engagées dans les pays en développement. PROPARCO est en partie détenu par l’AFD et par des actionnaires privés. Ce financement n’est pas comptabilisé dans l’APD. Le Par lem e nt Le Parlement français avec ses deux chambres, l’Assem blée nationale et le Sénat, débat du budget, propose des amendements et l’adopte. Il n’y a pas de comité de développement au sein du parle ment français, en dépit du lobbying de la société civile et des députés, d’en créer un. Les comités les plus appropriés à la politique du développement sont la Commission des affaires étrangères et le Comité des finances. Ces deux comités existent dans la Chambre haute et la Chambre basse du Parlement. Chaque comité examine de façon indépendante le budget de l’APD et fournit des rap ports publics avec des commentaires et des amendements sur des articles spécifiques. Un exemple récent est la de mande de cibler 5% de la contribution annuelle française au Fonds mondial. Toutefois, étant donné que les rapports sont mis au point lorsque le budget est déjà en phase finale, l’impact sur le processus décisionnel est généralement li mité, tout comme l’influence du Parlement sur les poli tiques relatives au développement. En 2008, le CAD de l’OCDE a recommandé à la France de donner plus de place au Parlement (et à la société civile) dans le dialogue stratégique qui concerne le développe ment. Ce qui impliquait que le Parlement puisse examiner la façon dont le budget est concrètement dépensé. Trois par lementaires siègent au conseil d’administration de l’AFD.14 L a so c i été c iv i le La société civile en France est active dans le domaine de la coopération au développement, et un nombre limité d’ONG influe directement sur les stratégies de développement de la France. Par exemple, les ONG ont été consultées pendant la préparation du cadre stratégique de la coopération au dé veloppement, publié en 2011. Elles ont également joué un rôle clé dans le plaidoyer auprès de la France, pour qu’elle s’engage à mettre à disposition des ressources pour faire face à la crise alimentaire de la Corne de l’Afrique, et pour qu’elle adopte une taxe sur les transactions financières. Les ONG françaises de développement sont organisées autour d’une plate-forme nationale : Coordination SUD – Solida rité Urgence Développement qui regroupe 140 membres. Coordination SUD se compose de diverses commissions, entre autres, sur le financement du développement, la santé, l’alimentation et l’agriculture, chacune réunit envi ron 20 organisations actives dans ces domaines. Coordi nation SUD fournit aux ONG une plateforme qui permet l’échange d’informations, l’harmonisation des priorités, et le plaidoyer auprès du gouvernement. La France apporte un soutien financier aux ONG fran çaises principalement via l’AFD. L’AFD utilise un proces sus d’appel d’offres pour sélectionner les ONG partenaires pour la mise en oeuvre opérationnelles de projets. En dépit de leurs multiples rôles dans l’aide au développement, en tant qu’acteurs humanitaires, experts techniques et ac teurs de plaidoyer, les ONG françaises ont reçu une part très modeste (1,7%) de l’APD en 2010. Cette part est nette ment inférieure à la moyenne européenne des bailleurs de fonds du CAD (15,8%). Suite à un plan de restructuration majeure au sein des institutions de développement, la res ponsabilité du gouvernement en matière de partenariats et de financement des ONG a été transférée du MAEE à l’AFD en 2009. Plus récemment, France Expertise Internationale (FEI), un organisme public relevant du MAEE, a été fondé début 2011 afin de promouvoir l’assistance technique de la France. Aussi, la France réserve désormais 5% (environ 18 millions € ou 23,4 millions $) de son financement au Fonds mondial, à l’assistance technique, par des organisa tions françaises ou francophones, en appui au programme du Fonds mondial en faveur des pays en développement francophones. À travers ce nouveau mécanisme, lancé dé but 2012, la France fournira des subventions aux ONG qui peuvent candidater au processus de sélection piloté par le MAEE français. Toutes les ressources qui ne seront pas at tribuées, seront transférées au Fonds mondial. Page 5 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France I nstituti o ns Ac ad ém i q u es, th i n k tan ks et m é d ias Les institutions académiques et les think tanks français influent sur la politique de développement globale. C’est notamment le cas avec l’Institut du développement du rable et des relations internationales (Iddri), un think tank qui se concentre sur les questions de développe ment durable, d’agriculture et la gouvernance mon diale, et qui fournit régulièrement des documents de positions et organise des séminaires et des conférences à Sciences-Po Paris. Les think tanks apportent des connaissances scientifiques et techniques liées à la po litique de développement, la santé mondiale et l’agricul ture, en mettant souvent l’accent sur l’Afrique franco phone. Les institutions académiques les plus influentes, axées sur les politiques de santé globale, sont l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) à Paris, l’Ins titut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développe ment (ISPED) à Bordeaux, le programme de santé mondiale de l’Institut d’Études Politiques de Paris, la Fondation pour les Études et les Recherches sur le Développement Interna tional (FERDI), et le Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI). En ce qui concerne la politique agricole, le Cirad, Centre de coopération interna tionale en recherche agronomique pour le développement, joue un rôle majeur dans les politiques de recherche agri cole. Les institutions académiques et les think tanks tels que la Fondation FARM, Agropolis International, et Agreenium fournissent une expertise technique et favorisent la visibilité de la France dans ce secteur. La société civile génère souvent une couverture médiatique (à travers des campagnes, des communiqués de presse, des analyses et des rapports) sur les questions du développement, mais il n’y a pas de médias nationaux qui soient particulièrement penchés sur le sujet. P ROCESSUS BUDGÉTAIRE L’ adoption du budget national suit un cycle annuel et son élaboration est supervisée par le Ministre du Budget, avec l’aide du Ministre des Finances. Le budget est articulé par domaines de politiques publiques appelés « missions ». La majeure partie de l’aide française s’inscrit dans une seule mission interministérielle pour « l’aide publique au développement ». De plus, la France fournit un calendrier transparent des dépenses en cours d’exercice et a récemment commencé à publier les budgets d’aide indicatifs triennaux, incluant des estimations de l’allègement de la dette, à travers son document annuel de politique globale interdépartementale (Document de Politique Transversale, DPT). Le DPT comprend des informations sur tous les programmes impliquant l’APD. Figure 5 Cycle budgétaire annuel Ja n v i e r Decembre Le Premier Ministre définit le budget global et fournit aux Ministres les orientations budgétaires (lettre de cadrage), fixant les paramètres généraux du budget triennal Le budget est signé par le Président et publié Octobre/ Novembre Le Parlement examine, amende et peut voter le projet de loi en première lecture F é v r i e r /Ma r s Négociations de haut niveau entre les Ministères, convoqués par le Ministre du Budget Octobre Soumission du projet de loi de finances au Parlement Av r i l/ ma i Juin–Se ptembre Le MAEE et le Ministère du budget révisent leur Budget selon le plafond du Premier Ministre Ma i Le Premier Ministre présente une « lettre-plafond » à chaque Ministre, arrêtant le montant maximum des crédits pour chaque domaine de la politique publique majeure, ou par « mission » • L e MAEE élabore ses demandes de crédits budgétaires en consultation avec le Ministère du budget • Les gestionnaires de programmes du ministère élaborent les objectifs du budget et de son exercice Page 6 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements En 2008, le CAD de l’OCDE a encouragé la France à se servir de sa programmation annuelle, une mesure récente, afin d’assurer que des crédits suffisants soient inclus pour s’acquitter de ses engagements internationaux. L’examen par les pairs du CAD de l’OCDE en 2008, a préconisé une révision des pratiques de déclaration de la France, se ré férant principalement aux frais de scolarité et aux prêts comptabilisés dans l’APD : la France a été invitée à préciser la nature des bénéficiaires des frais de scolarité et de res pecter les critères d’attribution des prêts de l’APD.15 En janvier de chaque année, le Président, soutenu par le Pre mier Ministre, définit le budget global selon une approche verticale. Les paramètres de la ligne budgétaire de l’APD sont fixés par la Direction du Budget, rattachée au Ministère du Budget, des Comptes publics, et de la Réforme de l’Etat. En juin, lors de la conclusion des réunions d’arbitrage tenues par la Direction du Budget et des différents ministères im pliqués, le Premier Ministre définit l’allocation budgétaire maximale pour chaque ligne budgétaire. Le projet de loi de finances est ensuite soumis au Parlement, qui dispose de 70 jours pour l’examiner, l’amender et le voter, avant qu’il ne soit livré à la signature du Président en décembre. Pro g r a m m ati o n Depuis 2004, la programmation de l’aide française est ba sée sur les « documents cadres de partenariat » (DCP), qui fournissent des orientations pour la coopération sur cinq ans et pour chacun des 55 pays de la ZSP. Profil du pays France Les DCP sont les principaux documents de référence pour tous les acteurs français impliqués dans le dével oppement international. Ils sont préparés avec les pays partenaires de la ZSP, sous l’autorité de l’ambassadeur français.16 Pour chaque pays, le DCP détermine jusqu’à trois secteurs prioritaires dont 80% du financement doit être acheminé. Les DCP (sauf pour les annexes finan cières) sont publiés après avoir été officiellement adoptés. Le DCP doit être compatible avec les accords stratégiques des pays partenaires, tels que ceux de la Banque mondiale et de la Commission européenne. Le DCP reçoit l’approbation finale lors de la Conférence d’Orientation Stratégique et de Programmation (COSP), présidée par le Ministre français chargé de la Coopéra tion. Lors de la conférence, un calendrier de program mation pour l’attribution des ressources par pays et par secteur est défini, il est introduit dans les DCP. Depuis 2010, aucun DCP n’a été approuvé, absence critiquée par la Cour des comptes. Enfin, l’AFD élabore des projets en fonction des demandes des pays partenaires, le plus souvent sur la base des DCP. L’AFD est responsable de l’élaboration, du financement, de la gestion et de la supervision des projets. Le MAEE est consulté et impliqué à différents stades de l’élaboration des politiques et de suivi de projets. LA SANTÉ fi n an c em e nt La France était le 2e plus grand donateur européen en faveur de la santé mondiale en 2009 après le RoyaumeUni.17 En 2009, 7,1% de l’APD totale était alloué à la santé. Avec 65,8% (475 millions € ou 662 millions $) de l’APD pour la santé acheminée multilatéralement en 2009, la France était bien au-dessus de la moyenne eu ropéenne des bailleurs de fonds du CAD (46%). Au sein de ses dépenses pour la santé, la France met l’accent sur la réalisation des OMD sur la santé, en particulier le 6e OMD (lutte contre les maladies transmissibles telles que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme). Parmi les domaines prioritaires, il y a aussi la santé maternelle et infantile et les systèmes de santé. Lors du sommet du G8 de 2010, le Président Sarkozy s’est engagé à verser 500 millions € supplémentaires (662,3 millions $) entre 2011 et 2015 pour financer la santé ma ternelle et infantile, au moyen de subventions et dans le cadre de l’initiative de Muskoka du G8. En conséquence, un financement supplémentaire pour la santé maternelle et infantile est inclus dans le projet de loi de finances 2012 pour la période 2011–2015 : Environ 50% seront achemi nés par l’AFD pour les subventions de projets bilatéraux (avec un accent sur 14 pays prioritaires), l’autre moitié sera acheminée au niveau multilatéral pour le Fonds Mondial, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et l’Alliance GAVI (en 2011, la France s’est engagée à hauteur de 100 millions € (146 millions $) pour l’Alliance GAVI jusqu’en 2015).18 L’APD bilatérale de la France en faveur de la santé (424 mil lions $) privilégie les soins de santé de base (60,2%),19 les politiques de santé et leur gestion administrative (12,8%) et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles Page 7 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France Figure 6 APD bilatérale et multilatérale pour la santé en millions de $ et en % du total ■ Bilatérale ■ Multilatérale ● APD de la santé en % du total 1.000 1007 980 831 809 707 800 8,1 7,1 600 5,6 54% 400 46% 5,8 5,9 61% 65% 66% 39% 35% 34% 2008 2009 200 86% 14% 0 2005 2006 2007 Dépenses brutes aux prix constants (2009, en millions $). Source : SNPC de l’OCDE & Estimations du Secrétariat : Cotisations multilatérales imputées au secteur de la santé. dont le VIH/Sida (8%) en 2010. 76% de l’APD bilatérale en matière de santé est gérée par l’AFD (le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le MAEE en gèrent respectivement 13% et 6%). Les prêts accordés à l’APD bilatérale en santé sont en hausse de 11%, ce qui est conforme à la volonté de l’AFD de fournir des subventions principalement à ce secteur.20 Figure 7 10 premiers bénéficiaires de l’APD bilatérale de la France à la santé, moyenne annuelle 2008–2010 ■ Subventions ■ Prêts 0 3 6 9 12 13,3 Libye 12,1 Moroc Mayotte* 9,4 Burkina Faso 9,2 Sénégal 9,1 Kenya 7,1 Cameroun 5,5 Benin 5,4 Niger 5,3 Mozambique 5,2 *Mayotte est devenue un département français en 2011. Source : SNCP de l’OCDE. Dépenses brutes aux prix constants (2010, millions $). Les projets de financement de l’AFD dans le secteur de la santé mettent l’accent sur trois domaines : la santé mater nelle et infantile, la lutte contre les maladies transmissibles et les pandémies, et le renforcement des systèmes de santé. La plupart des projets de l’AFD implique le financement de l’équipement, des médicaments et de l’extension de la couverture des soins de santé. Ces axes sont conformes à la stratégie globale définie par le MAEE. L’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord étaient les principaux bénéficiaires régionaux de l’APD bilatérale brute pour la santé en 2010 (25,9%).21 Le principal destinataire des investissements multi latéraux de la France en matière de santé mondiale est le Fonds mondial (297,5 millions € ou 413,7 millions $ en 2011). La France est le 2e plus grand contributeur du Fonds mondial (après les États-Unis), avec 2,91 milliards € (3,9 milliards $), en additionnant le total des engage ments depuis la création de l’organisation en 2002. Cela comprend l’engagement récent de 1,08 milliard € (1,48 milliard $) pour le réapprovisionnement de la période 2011–2013.22 La France est aussi le 1er donateur UNITAID (147,7 millions € ou 197,7 millions $ en 2010).23 Elle pré lève une taxe aérienne de solidarité pour réunir des fonds à destination UNITAID et répondre à une partie de son engagement pour le Fonds mondial. En juin 2011, la France s’est engagée à hauteur de 100 M € (146 millions $) pour l’Alliance GAVI, portant ainsi sa contribution to tale à 117,9 millions € (164 millions $) pour la période 2004–2015. Avec un engagement total de 1,24 milliard € (1,7 milliard $) sur 19 ans, la France est également le pre mier donateur de l’IFFIm.24 De plus, entre 2006 et 2010, la France a contribué à hauteur de 12,3 millions € (15,45 Page 8 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements millions $) à l’initiative d’éradication mondiale de la poly omiélite (GPEI), mais n’a fait aucune promesse de dons supplémentaires depuis 2009.25 D’autres contributions pour des initiatives multilatérales dans le domaine de la santé en 2009, comprennent le fi nancement pour les institutions de l’Union européenne (73,6 millions € ou 102,5 millions $), la Banque mondiale (34,3 millions € ou 47,7 millions $), l’OMS (19,3 millions € ou 26,9 millions $) et d’autres organisations des Nations Unies (5,6 millions € ou 7,8 millions $). La préférence de la France pour le financement de la santé mondiale par l’intermédiaire de canaux multilatéraux est susceptible de se poursuivre étant donné le soutien explicite et la volon té politique forte du Président Sarkozy et de la Première Dame Carla Bruni-Sarkozy (Ambassadrice du Fonds mon dial pour la protection des femmes et des enfants contre le Sida) en faveur du Fonds mondial. La prochaine élection présidentielle française aura lieu en mai 2012. pr i o r ités actu e lles Au-delà de la stratégie de coopération au développement dans son ensemble, la France a aussi des stratégies secto rielles pour guider la programmation dans les secteurs de la santé et autres, avec pour objectif la réalisation des OMD. En 2011, le MAEE a lancé l’élaboration d’une stratégie sur la santé mondiale en une de définir les priorités des cinq pro chaines années (2011–2015). Il est probable que le gouverne ment français poursuive son engagement sur les maladies infectieuses, la santé maternelle et le renforcement des sys tèmes de santé dans les zones prioritaires, étant donné que ces régions bénéficient du soutien de l’Etat et de la société civile. Toutefois, certains éléments laissent penser que le gouvernement s’engagera dans de nouveaux domaines tels que les maladies non transmissibles et émergentes, et le lien entre l’environnement et la santé. La lutte contre le VIH/sida est une priorité absolue pour le gouvernement français. En plus de sa contribution finan cière au Fonds mondial, la France, via l’AFD soutient les pays dans les demandes de subvention et la mise en œuvre des programmes du Fonds mondial. Sur le plan multilaté ral, il soutient également l’UNITAID, l’UNICEF et l’ONU SIDA, le Partenariat Roll Back Malaria et l’Union Interna tionale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires. En matière de santé maternelle et infantile, la France con tribue au financement des organisations multilatérales (l’Alliance GAVI, le système des Nations Unies) et finance des projets bilatéraux par le biais de l’AFD. La France soutient également le FNUAP avec une contribution annuelle de 2 millions € (3,1 millions $) et concentre son aide sur la santé sexuelle et reproductive. Des projets bilatéraux en faveur de Profil du pays France la santé maternelle et infantile, mis en œuvre par l’AFD, sont engagés dans 14 pays prioritaires, mais le financement à ce jour a été limité à environ 16 millions € (21,3 millions $) par an. Toutefois, grâce à l’initiative de Mukoska, le montant sera augmenté à hauteur de 48 millions € (64 millions $) par an pour des projets de subventions bilatérales financés par l’ADP entre 2011 et 2015. Les projets porteront sur la san té maternelle et infantile dans les pays prioritaires (excepté le Ghana) mais aussi Haïti, l’Afghanistan, le Cameroun, le Congo (Brazzaville) et la Côte d’Ivoire. Dans le cadre du renforcement des systèmes de santé, la France concentre ses efforts pour trouver des solutions à la crise du personnel de santé, en améliorant la protection soci ale et l’accès à des médicaments de qualité, aux vaccins et au tres produits. En 2007, la France était à l’origine de l’initiative « la santé pour tous », un projet du G8 mis en place pour sou tenir les pays à petits ou moyens revenus à atteindre leurs objectifs de santé sociale. En 2002, la France lançait aussi un programme de jumelage d’hôpitaux sous le nom de ESTHER (Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière En Réseau). Le programme crée un lien entre les hôpitaux européens et des établissements sanitaires en Afrique pour fournir un suivi complet et de haute qualité pour les per sonnes atteintes du VIH/sida. En 2011, la France a alloué 13,7 millions € (19,1 millions $) au programme ESTHER.26 L’objectif premier des projets de ressources humaines en santé, mis en place par la France, est de former du per sonnel et de construire des établissements de santé dans les pays en voie de développement. La France est membre de l’Alliance Mondiale pour les Personnels de Santé, un partenariat voué à identifier et mettre en oeuvre des solu tions à la crise du personnel de santé. Grâce au programme ESTHER, la France finance la formation locale de profes sionnels de la santé dans 18 pays en voie de développement. RECHERCHE La France investit dans la recherche médicale sur les pro blèmes de santé dans les pays en voie de développement. La majorité des financements provient du Ministère de l’Éducation et de la Recherche qui est responsable de 13,1% de l’APD en santé en 2010. La recherche est surtout axée sur les maladies infectieuses, ce qui est cohérent avec l’ap proche de l’APD en santé. Les principaux instituts de recherche impliqués dans la re cherche médicale et la santé mondiale sont : •L’Institut de Recherche pour le Développement, l’IRD se concentre sur le développement de la recherche mé dicale et le renforcement de la capacité des institutions (incluant le VIH/sida et le paludisme), avec un budget total de 237 millions € ou 314 millions $ en 2010.27 Page 9 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France •L’Agence Nationale de Recherche sur le Sida et les Hépa tites Virales, l’ANRS dirige des recherches sur le VIH/ sida et l’hépatite B et C (budget approximatif de 2010 : 53,3 millions € ou 70 millions $).28 •L’Institut National de Santé et de Recherche Médicale, l’INSERM travaille sur la santé humaine, la microbiolo gie et les maladies infectieuses avec un budget total pour 2011 de 773 millions € (1,1 milliard $).29 •L’Institut Pasteur, une fondation privée à but non lucra tif, contribue à la prévention et au traitement des mala dies à travers la recherche, l’éducation et les activités de santé publique, avec un budget total en 2010 de 212 mil lions € (331,7 millions $).30 •L’Institut de Recherche des Vaccins récemment fondé, dirigera la recherche d’un vaccin efficace contre le VIH/ sida et le VHC. La France soutient aussi un partenariat pour le développe ment de « l’Initiative pour des Médicaments pour les Ma ladies Négligées » via le MAEE et l’AFD. Les fonds versés entre 2006 et 2010 atteignent 9,2 millions € (environ 12,6 millions $).31 L’AGR ICULTURE FINANCEMENT L’agriculture est un des 5 secteurs prioritaires de la poli tique de développement française (en plus de l’éducation, la santé, le développement durable et la croissance). En 2009, le gouvernement français est le plus grand donateur euro péen envers l’agriculture, il est responsable d’1/5 des contri butions de tous les membres européens du CAD. En juin 2008, la France s’est engagée à fournir 1 milliard € (1,5 mil liard $) à la sécurité alimentaire en Afrique.32 Lors du G8 de 2009 à L’Aquila, la France s’est engagée à mobiliser 1,5 milliard € (2,2 milliards $) de plus à la sécurité alimentaire et à l’agriculture entre 2009 et 2011. La contribution fran çaise promise à L’Aquila peut être divisée ainsi : 1 milliard € (1,4 milliard $) engagé via l’AFD ; 290 millions € (403,8 millions $) pour la recherche ; 105 millions € (146,2 mil lions $) pour l’aide alimentaire ; 100 millions € (139,3 mil lions $) à différentes organisations internationales compé tentes ; 30 millions € (41,8 millions $) à l’aide technique ; et 10 millions € (13,9 millions $) pour des projets d’ONG.33 Jusqu’en mai 2011, la France avait tenu moins de 50% de ses promesses de L’Aquila et la question de savoir si la France tiendra ses engagements demeure.34 En outre, les organisations de la société civile affirment que le gouver nement français a comptabilisé des dépenses qui ne cor respondent pas à la définition officielle de l’APD.35 Ceci soulève des questions de transparence et de traçabilité des financements français.36 Entre 2005 et 2007, l’APD à l’agri culture a augmenté en termes absolus (de 281,6 millions € (ou de 349,5 millions $) en 2005 à 595,4 millions € (ou 814,7 millions $) en 2007) mais aussi en termes relatifs par rapport à l’APD totale (de 2,5% à 6,8%). Depuis 2007, Figure 8 APD bilatérale et multilatérale pour l’agriculture en millions de $ et en % du total ■ Bilatérale ■ Multilatérale ● APD à l’agriculture en % 815 800 6,8% 638 626 23% 77% 600 29% 370 350 71% 400 5,1% 42% 58% 43% 200 0 57% 2005 4,5% 49% 2,5% 51% 2,5% 2006 2007 2008 2009 Dépenses brutes aux prix constants (2009, millions $). Source : SNPC OCDE & Estimations du Secrétariat : contributions multilatérales imputées au secteur agricole. Page 10 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements Profil du pays France Figure 9 10 premiers bénéficiaires de l’APD bilatérale à l’agriculture, moyenne annuelle 2008–2010 ■ Subventions ■ Prêts 0 5 10 15 Vietnam 20 25 25,1 Burkina Faso 11,7 Mayotte* 9,7 Madagascar 9,4 Mali 6,8 Sénégal 6,6 Brésil 6,4 Laos 5,5 Cameroun 4,1 Ghana 4,0 *Mayotte est devenue un département français en 2011. Source : SNPC OCDE. Dépenses brutes aux prix constants (2010, millions $). l’APD à l’agriculture a baissé en termes absolus et relatifs de 458,1 millions € (ou 638 millions $) correspondant à 4,5% du montant brut de l’APD en 2009. Le pourcentage de l’APD bilatérale à l’agriculture fourni sous forme de prêts a augmenté de façon considérable de 6,9% en 2007 à 27,3% en 2009 ; bien au-dessus de la moyenne européenne de 7,9% du CAD en 2009. Cette évolution a été fortement critiquée par les organisations de la société civile car les agriculteurs de PMA ne peuvent pas respecter les critères fixés par l’AFD et ne sont donc pas éligibles aux emprunts.37 Les données de l’OCDE de 2010 montrent que la part de l’APD à l’agriculture, sous forme des prêts, a baissé de 10% en 2010 ; en conséquence, la moyenne des pays européens du CAD a augmenté de 28%, dûe en grande partie à l’in vestissement (285 millions € ou 378 millions $) de l’Es pagne à travers un mécanisme de financement, le Fonds International de Développement (FIDA). En 2010, l’aide bilatérale est descendue à 219,6 millions € (290,8 millions $). Avec 21,5% de l’APD à l’agriculture, l’Afrique sub-saharienne en est le premier bénéficiaire. Si l’on observe la moyenne entre 2008 et 2010, c’est le Viet nam qui est le plus grand bénéficiaire. Il faut noter que 62% de la recherche financée par l’APD, pour la plupart, n’est pas spécifiée par destinataires (voir ci-dessous). On comptait en 2010 parmi les domaines prioritaires d’in vestissement (exceptée la recherche) le développement agricole (10,4%), les ressources en eau pour l’agriculture (8,1%), et les politiques agricoles et de gestion (6.2%). L’AFD vise à assurer 15% de la totalité de ses engagements en faveur du développement rural et agricole pour 2011. La part des dépenses multilatérales françaises pour l’agriculture est passée de 22% en 2007 à 42,1% (192 mil lions € ou 268 millions $) en 2009. Les circuits de distribu tion multilatéraux sont la Banque mondiale, les institutions de l’Union européenne et les banques de développement ré gional. Parmi les institutions onusiennes, la France a versé en 2010 11,6 millions € (15,4 millions $) au FIDA. Le total de ses engagements, à ce jour, atteint la somme de 206 mil lions € (286,3 millions $).38 Au niveau régional, la France a fait en 2009 une contribu tion de 0,9 million € (1,3 million $) au « Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine » (PDDAA), un Fonds d’Affectation Spéciale Multidonateurs.39 pr i o r ités actu e lles Les priorités de la France pour l’agriculture sont : 1) soute nir les petits exploitants agricoles ; 2) améliorer la capacité de production et de développement des cultures alimentaires ; 3) renforcer les partenariats publics-privés pour un investisse ment agricole responsable ; et 4) mobiliser la recherche et la science pour l’innovation.40 Ces priorités sont en accord avec les dépenses engagées par la France dans le secteur agricole. Afin de soutenir les exploitations agricoles familiales et le développement des cultures vivrières, l’assistance tech nique bilatérale appuie principalement les organisations de producteurs ; renforce les capacités de gestion et d’aména gement des terres ; finance des méthodes de production et des infrastructures ; et offre des solutions de financement de production agricole. La France travaille aussi dans les forums internationaux à l’amélioration de la régulation des prix agricoles et des marchés. L’AFD soutient l’accès aux différents marchés (bourse, lien entre les marchés locaux et régionaux), au ca pital social et au microfinancement et met à disposition des crédits bancaires et des garanties financières. Cependant, selon le CAD de l’OCDE, seulement 0,2% des fonds bila téraux pour l’agriculture ont été investis dans les services financiers agricoles en 2010. Sur le plan multilatéral, la France a fait de la sécurité ali mentaire l’une de ses priorités durant la présidence du G8/ G20 de 2011, avec comme principal objectif la réduction de l’instabilité des prix, l’augmentation de la productivité, la durabilité et la résilience de l’agriculture, ainsi que l’amélio ration de la coordination internationale. En outre, la France a joué un rôle majeur dans la mise en place d’un groupe Page 11 | Avril 2012 Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements de travail de haut niveau (UN High Level Task Force) sur la sécurité alimentaire (détachement de haut fonctionnaire français pour soutenir le travail de l’HLTF). Aucun des en gagements de financement du Programme Mondial pour l’Agriculture et la Sécurité Alimentaire (GAFSP) n’ont été tenus jusqu’à présent en raison des faibles niveaux de fi nancements multilatéraux. De plus, la France contribue aux Partenariats Public-Privé (PPP) à travers des initiatives comme le lancement du Fonds d’investissement pour l’Agriculture en Afrique (FAA), en collaboration avec des fondations philanthropiques, des entreprises privées ou bien encore les autorités locales. Le FAA, le premier fond d’investissement privé africain, axé sur la production alimentaire sur le continent africain, a reçu 30 millions € (40 millions $) de l’AFD en 2010. Ses priorités sont la production alimentaire, la distribution et les services agricoles de l’Afrique sub-saharienne. 41 RECHERCHE En 2010, 63% des fonds français de l’APD bilatérale en soutien à l’agriculture étaient investis dans la recherche. Près de 90% des fonds pour la recherche agricole en 2010, ont été versés par le Ministère de l’Éducation et de la Recherche. Les 10% restant proviennent du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche et du Ministère des affaires étrangères. En 2010, la Profil du pays France France a mobilisé 6 millions € au Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), dont 1,5 mil lion € (2 millions $) de subventions et environ de 4,5 millions € (6 millions $) à l’affectation du personnel scientifique. Les principales organisations de recherche agricole en France sont les suivantes :42 •L’INRA (Institut National de Recherche Agronomique), le plus grand institut de recherche agricole d’Europe étu die l’agriculture, la nutrition, la sécurité alimentaire et la gestion de l’environnement (budget total en 2010 : 814 millions € ou 1,1 milliard $). 43 •Le CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Re cherche Agronomique pour le Développement) est spécia lisé dans la recherche agricole pour les pays en voie de dé veloppement avec un budget total en 2010 de 214 millions € (283 millions $). Le CIRAD a notamment travaillé sur l’accès à l’alimentation, la qualité de l’alimentation, les pro ductions tropicales, la sécurité alimentaire, la biodiversité, le changement climatique et la gouvernance.44 •L’IRD (Institut de Recherche pour le Développement), parmi d’autres priorités de recherche, se concentre sur la sécurité alimentaire et la gestion durable des écosys tèmes du Sud (le budget 2010 était de 273 millions € ou 314 millions $, dont 20% étaient alloués au développe ment agricole). 45 PE RSPECTIVES L a programmation triennale de l’aide au développement (2011–2013) n’envisage aucune augmentation après 2010. Par conséquent, il semble improbable que la cible des 0,7% soit atteinte en 2015. En outre, le budget ne précise pas le montant qu’atteindra l’allègement de la dette ; le plan de financement indique une fourchette com prise entre 113 millions € et 1,9 milliard $. Le soutien du public en faveur de l’aide au développement reste important. En juillet 2011, le gouvernement français a commandité un sondage sur l’APD, indiquant que même dans un cadre économique restreint, une grande majorité des français (63%) soutenait les efforts continus en faveur de l’APD. 35% de la population considéraient que le budget de l’APD était trop bas. 46 S’agissant des flux de l’APD, il est possible que l’aide bilatérale augmente aux dépens du financement multilatéral. Le plaidoyer des parlementaires et de la société civile à cet égard a été pris au sérieux par le gouvernement français : dans le projet de loi de finances 2012, le finance ment multilatéral pour les institutions de l’UE (et particu lièrement la FED dont la France est, à ce jour, le plus grand donateur) est revisé à la baisse pour que davantage de fonds soient redéployés vers le secteur bilatéral et vers les priori tés géographiques. À ce sujet, on attend de la France qu’elle honore sa promesse d’allouer 60% de son aide bilatérale à l’Afrique sub-saharienne. En 2011 et pour les années suivantes, le volume de l’APD en santé augmentera, principalement en raison des en gagements présidentiels pluriannuels pris au sommet de l’ONU de 2010, auprès du Fonds mondial (la contribution française augmente de 20%). Un engagement pour la san té des femmes et des enfants (de 100 millions € ou 132,5 millions $ par an entre 2011 et 2015) a également été pris au sommet du G8 de Muskoka de 2010. Ces deux engage ments sont prévus dans le projet de loi de finances de 2012. De plus, 60 millions € (83,4 millions $) des 360 millions € (493,3 millions $) engagés auprès du Fonds mondial (2011–2013) seront financés grâce aux recettes extrabudgé taires de la taxe aérienne de solidarité plutôt qu’à travers des lignes budgétaires multilatérales. 47 Page 12 | Avril 2012 RÉ fÉ rences Analyser les stratégies de développement – comprendre les investissements 1 Selon ONE, Objectif Mondial pour 2015, France, http://www.one.org/data/en/ countries/g7/france 2 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/evenements_11561/confe rence-ambassadeurs_17120/xixeconference-ambassadeurs-31-aout-2-sep tembre-2011_21189/xixe-conferenceambassadeurs-intervention-henri-rain court-2-septembre-2011_94958.html 3 Se compose des territoires français à l’extérieur du continent européen. 4 Selon ONE, Objectif Mondial pour 2015, France, http://www.one.org/data/en/ countries/g7/france 5 Rapport du Sénat, p. 63 http://www.senat.fr/rap/a10-112-3/a10-112-31.pdf 6 Cela équivaut à la moyenne européenne du CAD. 7 Rapport 2010 de ONE, p.146 http://www.one.org/report/2010/en/downloads/ 8 Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Tchad, Comores, RDC, Ghana, Mada gascar, Mali, Mauritanie, Niger, République de Guinée, Sénégal et Togo, Coopération au développement : une vision française, document cadre, 2001, www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/doc.Cadre_FR_2011-2.pdf 9 Selon les données du Fonds Mondial. 10 La France ne propose aucun rapport sur les ressources provenant de la taxe de solidarite aérienne qui est reversée à UNITAID comme APD. 11 Autres secteurs clés : Éducation (17.4%), Transport et Stockage (8%). Le MINEFI gère aussi les dépense de l’APD à l’appui budgétaire général. L’APD du MINEFI inclut le financement distribué par la banque d’investissement NATIXIS. 12 Le Secrétariat est composé de membres du MAEE, du MINEFI, du Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’Immigration 13 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/enjeux-internationaux/aide-au-developpe ment-et/dispositifs-et-enjeux-de-l-aideau/institutions-francaises/le-dispositifinstitutionnel/article/le-comite-interministeriel-de-la 14 Les députes : Renaud MUSELIER, François LOOS ; le Sénateur : Adrien GOU TEYRON 15 Examen par les pairs du CAD, France (2008) – Principales Conclusions et Recommendations. 16 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/enjeux-internationaux/aide-au-developpe ment-et/dispositifs-et-enjeux-de-l-aideau/l-aide-publique-au-developpement/ aide-bilaterale/les-instruments-francais-de-l-aide/documents-cadres-departe nariat 17 2009 est la dernière année où les estimations de l’OCDE sur les parts multila térales imputées aux secteurs de la santé et de l’agriculture sont disponibles. 18 La contribution est en partie distribuée de manière bilatérale. 19 Les soins de santé de base incluent des programmes de premiers soins ; des programmes paramédicaux et infirmiers ; l’approvisionnement en médica ments et les vaccins relatifs aux soins de santé de base. 20 On peut noter que cette part a augmenté de 2,8% en 2009. 21 61% de l’APD bilatérale à la santé n’a pas été specifié par pays bénéficiaire. Ceci est dû en grande partie à des dépense effectuées à UNITAID (indiquée comme une APD bilaterale). 22 http://www.theglobalfund.org/en/mediacenter/pressreleases/Donors_com mit_US$11_7_billion_to_the_Global_Fund_for_next_three_years/ 23 UNITAID, Rapport Annuel 2010, p. 74 Profil du pays France 24 Selon GAVI – Contributions, Juin 2011 (www.gavialliance.org/library/gavi-do cuments/funding/donor-contributions-and-proceeds-to-gavi-2000-2030-(30june-2011)/) 25 Selon la GPEI – Contributions et Engagements, Octobre 2011 (http://www. polioeradication.org/Portals/0/Image/Financing/FRR/Historical_Contribu tion.pdf) 26 http://www.senat.fr/rap/l11-107-34/l11-107-3434.html 27 www.ird.fr/content/download/29443/229831/version/5/file/IRDRA2010+FR_complet.pdf 28 http://www.anrs.fr/Qui-sommes-nous/Presentation-de-l-ANRS/Chiffres-cles 29 http://www.inserm.fr/index.php/qu-est-ce-que-l-inserm/missions-de-l-insti tut/budget-2011 30 http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/institutpasteur/chiffres-cles 31 http://www.dndi.org/index.php/donors.html?ids=8 32 http://www.fao.org/newsroom/en/news/2008/1000858/index.html 33 http://www.diplomatie.gouv.fr/en/france-priorities/development-and-humani tarian/agriculture-food-security/the-global-partnership-for-food/funding-andinvestment/article/l-aquila-pledges-need-to-be (Décembre, 2010). 34 http://www.actionaid.org/sites/files/actionaid/g8-accountability-report-2011. pdf 35 Inclus Infrastructure, Environnement, Eau et Assainissement et Projets de Microfinancement. Selon Coordination SUD, en 2009, ce financement comp tait plus de 10% du financement annoncé par la France dans ce secteur. 36 http://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/les_notes_de_la_c2a_ apd_n5.pdf 37 http://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/les_notes_de_la_c2a_ apd_n5.pdf 38 http://www.ifad.org/governance/replenishment/briefs/france.pdf 39 http://canadainternational.gc.ca/g8/assets/pdfs/mar_annex55.pdf 40 http://www.g20-g8.com/g8-g20/root/bank_objects/France_1305649064.pdf 41 http://www.senat.fr/rap/a11-108-4/a11-108-413.html 42 http://www.era-ard.org/country-profiles/france 43 http://www.inra.fr/l_institut/l_inra_en_bref/les_chiffres_cles 44 http://www.cirad.fr/qui-sommes-nous/le-cirad-en-bref 45 http://www.ird.fr/l-ird/rapports-d-activite-annuels/2010 46 http://www.afd.fr/lang/fr/home/presse-afd/communiques 47 « AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT » 2012, Budget (annexe), p. 10 http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2012/pap/pdf/ PAP2012_BG_Aide_publique_developpement.pdf © SEEK Development sous licence Creative Commons - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification. 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