Les roses veulent la transparence sur les pratiques
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Les roses veulent la transparence sur les pratiques
20 VAUD LA LIBERTÉ JEUDI 17 JANVIER 2008 Les roses veulent la transparence sur les pratiques fiscales IMPÔTS • Le Parti socialiste vaudois souhaite que la Cour des comptes fasse la lumière sur les soustractions fiscales accordées par le canton. ALINE ANDREY Après le débat animé sur les forfaits fiscaux mardi au Grand Conseil, le Parti socialiste vaudois rebondit en lançant deux interventions parlementaires sur la fiscalité. Il veut également s’assurer que la toute nouvelle Cour des comptes se saisira du dossier. «Si le Conseil d’Etat ne lui en fait pas la demande, ni le Grand Conseil, le groupe socialiste agira dans ce sens. Mais le Conseil d’Etat a tout intérêt à demander une enquête. Ce serait la manière la plus élégante de nous prouver que tout se passe dans les règles», analyse Jean-Michel Favez, président du groupe socialiste au Grand Conseil. Accords légaux? Les roses surfent ainsi sur le malaise engendré par l’émission «Capital» sur M6, à laquelle le ministre des Finances Pascal Broulis a participé. Au cœur de l’émission, les paradis fiscaux, et notamment l’impôt sur la dépense qui touche les étrangers sans revenus lucratifs venant s’installer en Suisse. Le montant de l’imposition est alors calculé sur leur loyer ou leurs propriétés, ainsi que sur les signes extérieurs de richesse (voiture, yacht, avion, tableaux...), selon les explications données par Pascal Broulis lors du Grand Conseil mardi. Si les socialistes ont exprimé leurs inquiétudes mardi quant à la souplesse de la fourchette dans le calcul des forfaits, ils ont posé hier, lors d’une conférence de presse, plusieurs questions sur les accords dits de «rulings»: Ces arrangements fiscaux accor- dés aux multinationales pourraient, selon le PSV, dépasser le cadre de la légalité. Egalité de traitement? Le camp rose a, en effet, «de sérieux doutes» sur le fait que, lors de ces accords, de hauts cadres, et notamment des Suisses, bénéficieraient de soustractions fiscales à raison de plusieurs dizaines de milliers de francs par année. Car si l’Ordonnance fédérale concernant les expatriés permet à ceuxci des déductions – pour les frais de logements en Suisse par exemple ou les voyages dans leur pays d’origine – ce n’est pas le cas pour les résidents suisses. Mais d’où viennent ces suspicions? «Depuis l’émission, les langues se délient, et notamment celles de fiscalistes et d’avocats d’affaires», indique seulement Cesla Amarelle, vice-présidente du PSV. Dans ce sens, le PSV va déposer une interpellation mardi prochain au Grand Conseil qui demande «le profil des personnes concernées par les accords de rulings, les bénéfices et coûts pour le canton et la base légale à laquelle se réfère le Conseil d’Etat pour accorder ces privilèges». «A ma connaissance, l’administration cantonale des impôts respecte la loi. Mais je suis ouvert à examiner les cas nominatifs que l’on me présentera», répond Pascal Broulis, prudent. «Nous voulons nous assurer que l’égalité de traitement est respectée. Nous n’attaquons pas des personnes, mais le manque de transparence d’un système», précise Cesla Amarelle. Un postulat pour com- battre la soustraction fiscale, notamment en augmentant d’un tiers le nombre d’inspecteurs fiscaux dans un délai de deux ans, sera également déposé. D’autres interrogations Parallèlement, le PSV s’interroge sur les rentrées fiscales liées à l’impôt sur la dépense. Dans le budget cantonal 2007, elles se montent à 78 millions selon les estimations de septembre, et seuls 65 millions sont inscrits pour 2008. Pourtant, mardi, Pascal Broulis a parlé de 165 millions pour l’année écoulée. Soit le double. Le ministre explique la différence très simplement: «En évoquant ces 165 millions, je parlais des rentrées pour les collectivités publiques: les communes, le canton et la confédération.» Enfin, un énième point d’interrogation du camp rose se pose sur les réelles conséquences pour le canton du départ de la famille Bertarelli. Une perte? «Non. Mais un manque à gagner substantiel», précise Pascal Broulis. Pour l’heure, si le PSV relève le ras-le-bol de la population et des élus, de tous camps politiques, face aux inégalités de traitement, il n’attaquent cependant pas le principe même des forfaits fiscaux. Les socialistes se veulent prudents. Car, pour rappel, c’est bel et bien le peuple qui avait voté contre l’augmentation de l’impôt sur la dépense en 2005. Michèle Gay Vallotton: «Les Vaudois avaient compris qu’il fallait attirer les étrangers. Aujourd’hui, je crois qu’ils se rendent mieux compte de ce que cela signifie.» I EN BREF YVERDON-LAUSANNE Course-poursuite sur l’autoroute La police vaudoise a engagé une course-poursuite avec une voiture suspecte hier vers 2 h 50 sur l’autoroute entre Yverdon-les-Bains et Lausanne. Le véhicule en fuite est entré en collision avec un camion à la jonction de la Sarraz. Soupçonnés de cambriolages, ses deux occupants ont été incarcérés. ATS SOIRÉE DE SOUTIEN Offrir une chèvre contre la faim Une dizaine d’artistes, dessinateurs, peintres, sculpteurs et artisans participeront ce soir à une fête de soutien en faveur du projet «Une chèvre contre la faim» menée par l’EPER (Entraide protestante suisse). Contes, musiques et danses seront au programme à l’Espace culturel des Terreaux à Lausanne, dès 19 h. Une vente aux enchères sera organisée avec, dans le rôle du commissaire-priseur, l’animateur radio Jean-Marc Richard (www.1chevrecontrelafaim.ch). AA SWISS’EXPO Vaches notées par des femmes Dès aujourd’hui, un millier de vaches investiront pour quatre jours le Palais de Beaulieu à Lausanne. Pour la première fois, un jury entièrement féminin notera les belles des champs qui concourront dans le cadre de Swiss’expo. Près de 20 000 visiteurs sont attendus à ce salon lausannois de l’agriculture. Plus d’un millier de vaches venues de toute l’Europe prétendront au titre de grande championne. Le vendredi soir, du bétail sera vendu aux enchères. ATS LAUSANNE ET RENENS Trafic CFF interrompu une heure Le trafic CFF a dû être totalement interrompu durant une heure hier à midi entre Lausanne et Renens. Sur la ligne Lausanne-Genève, seuls les trains ICN Genève-YverdonBienne-Bâle (ou Zurich) ont pu circuler. Ces perturbations sont dues à un accident de personne survenu à la gare de Renens à 11 h 40. ATS YVERDON-LES-BAINS Nouvel incendie du motel des Bains Les installations éoliennes (photo en Espagne) ont le vent en poupe dans le Jura vaudois. KEYSTONE PARC ÉOLIEN À SAINTE-CROIX Romande Energie investit 30 millions Romande Energie Renouvelable a décidé de s’impliquer dans le projet du parc éolien de Sainte-Croix. La société investira plus de trente millions dans les sept éoliennes prévues sur les sites du Mont-des-Cerfs et la Gittaz-Dessus. L’installation devrait produire 15 à 20 gigawatts(GWh) d’électricité par an, soit la consommation annuelle de 4000 à 6000 ménages, a indiqué Romande Energie dans un communiqué. La somme investie englobera les frais des travaux préparatoires, les infrastructures et les éoliennes ellesmêmes. Selon le planning pré- vu, un plan d’affectation, élaboré par l’Etat de Vaud en collaboration avec la commune de Sainte-Croix, sera déposé courant 2008. La mise en service pourrait intervenir environ deux ans plus tard, en 2010. Ce projet de parc éolien est le premier dans lequel la filiale de Romande Energie s’engage, mais l’entreprise est potentiellement intéressée à tous ceux qui se réaliseront dans le canton, précise son porte-parole Daniel Herrera. Les installations éoliennes ont le vent en poupe dans le Jura vaudois. Au début dé- cembre, la Société électrique de la vallée de Joux (SEVJ) annonçait un projet de dix hélices dans la région du Chenit et du Marchairuz. Au milieu du mois, c’était au tour de la région du Mollendruz de proposer la construction de douze mâts, en collaboration avec la ville de Zurich. Le canton de Vaud vient quant à lui d’identifier une liste de treize sites susceptibles d’accueillir des éoliennes dans le massif jurassien. Le développement des énergies renouvelables fait en effet partie des priorités de la législature 20072012. ATS La police vaudoise prend «très au sérieux» le nouvel incendie qui a détruit la toiture mardi soir du motel des Bains, à Yverdon-les-Bains. Depuis septembre, des feux suspects, mais plus limités, avaient déjà touché trois fois le bâtiment. Ce quatrième sinistre, de plus grande importance, a nécessité l’évacuation de tous les clients de l’hôtel. «Ils ont été dans un premier temps réunis dans un établissement voisin, puis pris en charge par la protection civile», a expliqué hier JeanChristophe Sauterel, porte-parole de la Police cantonale vaudoise. Le feu, qui a éclaté vers 17 h 45, a pu être maîtrisé vers 22 h. Les policiers ont alors pu procéder à un contrôle des chambres pour s’assurer qu’il n’y avait pas de victime. «Personne n’a été blessé mais un couple refusait de quitter sa chambre sans son chat et son perroquet», a raconté M. Sauterel. L’avenue des Bains, qui passe devant le motel, est restée fermée durant environ quatre heures. L’origine du sinistre n’est pas encore connue. Des membres du Groupe incendie et de l’Identité judiciaire étaient hier sur place pour les constats techniques. La police confirme qu’elle prend cette affaire «très au sérieux»: «Nous mettons en œuvre de gros moyens. Une dizaine d’enquêteurs sont à pied d’œuvre pour entendre les différents témoins», a ajouté M. Sauterel. C’est la quatrième fois en quatre mois qu’un incendie frappe le motel des Bains. KEYSTONE En quatre mois, quatre incendies ont frappé l’établissement. Le 23 septembre, à 3 h, 47 clients avaient dû être évacués. Le feu avait pris au sous-sol dans un local de stockage qui est accessible depuis l’exté- rieur. Le lendemain, le 24 septembre, un deuxième incendie avait pris au même endroit. Enfin, samedi dernier, le 12 janvier, un cabanon de jardin qui appartient à l’hôtel a été la proie des flammes. «Dans ces trois cas, l’origine du sinistre n’est pas encore connue. Mais la piste privilégiée est celle d’un incendie intentionnel», a expliqué Jean-Christophe Sauterel. ATS