Laboratoire des Études sémitiques anciennes

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Laboratoire des Études sémitiques anciennes
Le laboratoire d’Etudes Sémitiques Anciennes
en 2008
Directeur : Christian Julien Robin
Le LÉSA compte 27 membres statutaires : 8 chercheurs CNRS (plus 1 émérite), 1 ITA CNRS
et 17 enseignants chercheurs. En 2007, il a reçu le renfort d’un nouveau chercheur CNRS, Robert
Hawley, historien du monde syrien au IIe millénaire avant l’ère chrétienne, de nationalité étatsunienne,
et d'un post-doc CNRS, Jérémie Shiettecatte, archéologue de l’Arabie antique (pour une durée de deux
ans). En 2008, Stéphanie Anthonioz a obtenu un poste d’ATER du Collège de France pour deux ans.
Les recherches du LÉSA portent sur le monde sémitique occidental ancien, des débuts de
l'écriture jusqu'à la conquête islamique. Si les recherches du LÉSA s’intéressent principalement aux
textes, qu’ils soient épigraphiques ou littéraires, l’archéologie occupe une place importante.
L’activité des chercheurs du LÉSA s’inscrit dans une spécialité, exigeant la connaissance de
langues rares et une fréquentation régulière du terrain. Ces spécialités peuvent être regroupées en huit
ensembles :
— l’Arabie : Mounir Arbach, François Bron, Guillaume Charloux, Iwona Gajda, Laïla Nehmé,
Christian Robin, Isabelle Sachet, Jérémie Shiettecatte ;
— la Syrie de l’Euphrate : Pascal Butterlin, Béatrice Muller-Margueron, Maria Grazia MasettiRouault ;
— Ougarit : Pierre Bordreuil, Robert Hawley, Jacques Lagarce, Hedwige Rouillard-Bonraisin, Arnaud
Sérandour ;
— les textes fondateurs des religions monothéistes, Bible, Qumrân, Coran : Françoise BriquelChatonnet, Maria Gorea, Jean-Michel Poffet, Émile Puech, Hedwige Rouillard-Bonraisin, Arnaud
Sérandour, Christian Robin ;
— les mondes cananéen, phénicien et punique : Catherine Apicella, Pierre Bordreuil, Françoise
Briquel-Chatonnet, François Bron, Guillaume Charloux, Sandrine Crouzet, Maria Gorea ;
— les mondes araméens : Pierre Bordreuil, Maria Gorea, Laïla Nehmé ;
— les débuts du christianisme, l’Orient chrétien (notamment de langue syriaque) : Marie-Françoise
Baslez, Françoise Briquel-Chatonnet, Alain Desreumaux, Maria Gorea, Étienne Nodet ;
— la linguistique sémitique : François Bron, Antoine Lonnet, Bernadette Leclercq-Neveu, Christophe
Rico ;
— l’archéologie du Proche-Orient des époques hellénistique, romaine et byzantine : Alain
Desreumaux, Jean-Baptiste Humbert, Laïla Nehmé, Isabelle Sachet.
Les chercheurs du LÉSA contribuent également aux activités d'une dizaine de missions
archéologiques et aux programmes collectifs de l’UMR, en tout premier lieu le projet ANR « De
l’Antiquité tardive à l’Islam » (2006-2008) dirigé par Christian Robin.
Rappel historique
(1972-1992)
C’est à la fin du mois de juin 1971 qu’André Dupont-Sommer, secrétaire perpétuel de
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur au Collège de France, directeur d’Etudes à
l’EPHE (IVe Section) et président de l’Institut d’Etudes sémitiques de l’Université de Paris, réunit à
l’Institut de France, au Cabinet du Corpus Inscriptionum Semiticarum, une dizaine de sémitisants de
Paris, les uns membres de la Commission dudit Corpus, les autres rattachés à l’EPHE, à l’Université
ou au CNRS. Il désirait, en effet, avec chacun des présents faire le point sur l’avancement des travaux
relatifs à chaque partie du Corpus, créé par Ernest Renan en 1867, et leur exposer dans le détail son
projet de création d’un laboratoire associé au CNRS qui, rattaché administrativement à l’Institut
d’Etudes sémitiques de Paris (sis 16, rue de la Sorbonne), serait scientifiquement lié à l’Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres. Le projet fut présenté à la session d’automne 1971 du Comité national
du CNRS et recueillit l’assentiment de la Commission.
L’Equipe de Recherche Associée 358 d’Epigraphie sémitique (ERA 358) était créée, à la
demande d’André Dupont-Sommer, à la date du 1er janvier 1972. Elle comprenait alors 12 chercheurs
(dont certains se trouvaient à l’étranger) et 2 collaborateurs. Or, le 12 juin suivant, encore sous la
présidence d’André Dupont-Sommer, la décision de rattacher l’Institut d’Etudes sémitiques au Collège
de France plutôt qu’à l’Université de Paris III, récemment créée (après les événements de 1968), fut
votée par le Conseil de l’Institut d’Etudes sémitiques. Quelques mois plus tard, un décret officiel de
1973 fit de l’Institut d’Etudes sémitiques, de l’Institut de Civilisation indienne, de l’Institut des hautes
Etudes chinoises et de l’Institut des hautes Etudes japonaises, les Instituts d’Asie du Collège de
France et l’Institut d’Etudes sémitiques, rattaché à la chaire d’hébreu et araméen, avec sa publication
annuelle Semitica, vint rejoindre, au Collège de France, les Cabinets d’Egyptologie et d’Assyriologie.
L’ERA 358 d’Epigraphie sémitique, équipe du CNRS associée au Collège de France, est
dirigée d’abord par André Caquot, élu entre temps professeur au Collège de France à la Chaire
d’hébreu et araméen. André Dupont-Sommer, en effet, ne peut, pour des raisons d’ordre administratif,
en assurer la direction. L’équipe est renouvelée dans son exercice par contrat avec le CNRS tous les
quatre ans. Estimant que la collaboration du CNRS et du Collège de France permet le développement
d’un centre actif qui fonctionne et rayonne efficacement, André Caquot souhaite le renouvellement de
l’ERA et un accroissement des moyens mis à sa disposition, d’autant plus que les travaux
archéologiques et les missions apportent chaque année de nouveaux documents. Ses domaines de
recherche, embrassant toute l’épigraphie sémitique dite du Nord-Ouest, sont ainsi répertoriés :
1. épigraphie ougaritique ; 2. épigraphie phénicienne, épigraphie punique et néopunique ;
3. épigraphie araméenne, palmyrénienne, nabatéenne, hatréenne ; 4. épigraphie hébraïque, moabite,
ammonite, édomite ; 5. épigraphie qoumrânienne, samaritaine ; 6. épigraphie sudarabique. Elle compte
dorénavant 20 membres dont 16 chercheurs et 4 collaborateurs et devient, à partir de 1982, Unité
Associée (UA) d’Etudes sémitiques 1062 (avec 17 chercheurs et 3 collaborateurs si je ne me trompe
pas), dans la mesure où ses chercheurs conduisent des travaux qui sortent du cadre de l’épigraphie
elle-même, embrassant, entre autres, la littérature, la linguistique et l’histoire des mondes sémitiques.
Après André Caquot (durant 12 ans). C’est M. Maurice Sznycer, directeur d’études à l’EPHE (IVe
Section), qui dirige la formation de 1984 à 1988. Puis la direction de l’équipe, devenue Unité de
Recherche Associée (URA) 1062 d’Etudes sémitiques, est de nouveau assurée par André Caquot. En
1991, M. Javier Teixidor, directeur de recherche au CNRS, est élu et nommé directeur, responsable de
l’URA 1062 d’Etudes sémitiques, qui compte alors 21 membres dont 14 chercheurs, 3 ingénieurs et 4
membres associés étrangers.
Sous la direction de M. Javier Teixidor, le laboratoire d’Etudes sémitiques va évoluer et gagner en
notoriété, en s’agrandissant (le nombre de ses membres passe à 25 chercheurs, dont 6 membres
associés étrangers, et 3 ingénieurs), par l’introduction de nouveaux domaines de recherche, notamment
ceux de la philosophie et de l’épigraphie syriaques, et en s’élargissant par l'instauration de tablesrondes internationales annuelles, ainsi que par la publication de celles-ci avec la création de la
Collection des Antiquités sémitiques par l'Institut d'Etudes sémitiques du Collège de France. Le
laboratoire devient Laboratoire d’Etudes Sémitiques Anciennes (ERS 1993) en 2001.