Voix d`Exils: le film !,«Sans la communication, on est prisonnier de

Transcription

Voix d`Exils: le film !,«Sans la communication, on est prisonnier de
Voix d’Exils: le film !
Keerthigan Sivakumar lors du tournage du
film. Photo: Voix d’Exils
Comprendre ce qu’est Voix d’Exils en moins de 8 minutes : c’est le défi
qu’a brillamment relevé Keerthigan Sivakumar, requérant d’asile d’origine
sri-lankaise, qui s’est attelé à la production d’un film sur le blog.
Après plusieurs mois de tournage, en 2013, lors desquels il a suivi les
trois rédactions de Voix d’Exils, Keerthigan Sivakumar a finalisé ce
projet exigeant à l’aide d’une équipe motivée. Visionnez en primeur le
film en cliquant sur les liens qui se trouvent dans l’article.
Passionné de cinéma et membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils,
Keerthigan Sivakumar s’est lancé dans la production d’un film sur le blog
en mars 2013. Un défi d’envergure, car Voix d’Exils ne disposait ni du
matériel adéquat, ni des compétences techniques pour mener à bien ce
projet. Sa proposition a été accueillie très favorablement par les
membres des différentes rédactions cantonales, ainsi que par plusieurs
partenaires qui n’ont pas hésité à lui apporter leur soutien. Donner en
priorité la parole aux membres des rédactions pour qu’ils racontent leur
expérience du blog, mais aussi leur expérience de requérant d’asile en
Suisse, telles sont les axes qui ont guidé les choix artistiques de
l’auteur: des portraits serrés, des plans fixes sur des regards qui en
disent long, des lèvres qui racontent. Pour Keerthigan Sivakumar, en plus
de présenter le blog Voix d’Exils, ce film porte aussi un message plus
général qu’il adresse aux spectateurs: «Ne préjuge pas qui je suis avant
de me connaître. Je suis comme tout le monde. Regarde-moi comme une
individualité et ne me réduis pas à une catégorie.»
Pour visionner la version française du film, cliquer sur le lien suivant:
http://youtu.be/uAVnobYaQQU
Pour visionner la version anglaise du film, cliquer sur le lien suivant:
http://youtu.be/hydE3gkv5e0
Pour voir le film en qualité supérieure: modifier le réglage qui se
trouve au bas de la fenêtre Youtube au niveau du symbole en forme
d’engrenage en augmentant la qualité de l’image jusqu’à 1080 p HD.
Ce film est sous licence Creative Commons et peut être librement diffusé.
Merci de partager largement les liens du film sur vos sites Internet et
réseaux sociaux.
Nous tenons ici à remercier chaleureusement nos partenaires sans lesquels
ce film n’aurait jamais pu voir le jour. Un grand merci à Pôle Sud, à TV
Bourdonette et à Alexi Sans S pour leur soutien.
Omar Odermatt
Responsable du blog Voix d’Exils
Photos des coulisses du tournage
La formation multimédia de Voix d’Exils
au centre de formation « Le Botza ».
Photo: Voix d’Exils.
La rédaction intercantonale de Voix
d’Exils. Photo: Voix d’Exils
Interview. Photo: Voix d’Exils.
Alexi sans S en train de finaliser le
montage du film. Photo: Voix d’Exils.
«Sans la communication, on est
prisonnier de ses pensées»
Nazli Cogaltay, réalisatrice du
documentaire « LAL »
D’origine kurde, Nazli Cogaltay ne parle pas un mot de français
lorsqu’elle arrive en Suisse en 2010 pour y demander l’asile. Etrangère
dans un pays inconnu, elle fait d’abord la douloureuse expérience de ne
pas pouvoir communiquer avec sa société d’accueil, puis s’affranchit
progressivement de son isolement grâce à ses efforts pour apprendre le
français. S’inspirant de son vécu, elle décide alors de tourner un
documentaire sur cette problématique. Intitulé « LAL » (muet en langue
kurde) et tourné dans le canton de Vaud, son film donne la parole aux
migrants et dévoile certaines difficultés qu’ils rencontrent. Interview
de cette ancienne rédactrice de Voix d’Exils.
Voix d’Exils : Qu’est-ce qui vous a motivée à réaliser ce documentaire?
Nazli Cogaltay : A mon arrivée en Suisse, j’ai rencontré des difficultés
à communiquer. Lors d’un entretien important, un malentendu concernant un
mot mal interprété par mon interlocuteur m’a fait prendre conscience de
l’importance de cette problématique de la communication. Par la suite,
j’ai réfléchi et j’ai imaginé ce qu’endurent les personnes migrantes qui
vivent en Suisse et qui n’arrivent pas à communiquer. C’est de là que ma
motivation est née.
Pourquoi avez-vous choisi de vous exprimer à travers la vidéo ?
Pour des questions d’efficacité. La communication visuelle attire deux
fois plus l’attention sur un fait ou un évènement qu’une émission radio.
Et aussi, elle est plus crédible et permet de mieux atteindre mon public.
Pourquoi ce titre « LAL »
( « Muet ») ?
Je suis d’origine kurde, et « LAL » en kurde signifie « muet ». J’ai
donné ce nom à mon documentaire, parce que les migrants ne peuvent pas
s’exprimer à cause de la barrière de la langue. Ils doivent apprendre à
parler une langue étrangère et, en attendant de pouvoir le faire, ils
sont « LAL ».
Pour vous, que signifie la communication?
La communication permet de libérer ses idées et ses sentiments. A travers
ce documentaire, j’ai essayé de montrer que sans la communication on est
prisonnier de ses pensées, pour la simple raison qu’on ne peut pas se
faire comprendre et comprendre l’autre. Une migrante d’origine kurde
vivant en Suisse depuis trois ans m’a dit : « Quand je n’arrive pas à
communiquer je me sens en insécurité ». Parler la langue du pays permet
de s’intégrer.
Quel message véhicule votre documentaire?
Tout d’abord, je convie en particulier la population d’accueil, et aussi
tous les migrants à le regarder. A travers les interviews des uns et des
autres, j’ai fait ressortir la volonté des migrants de s’intégrer malgré
les difficultés rencontrées, notamment en matière de communication.
Où avez-vous tourné votre film?
Je l’ai tourné au Centre de formation de l’Etablissement vaudois
d’accueil des migrants à Longemalle, au foyer EVAM de Crissier, à la
cathédrale de Lausanne et devant le centre d’enregistrement de Vallorbe.
Comment avez-vous choisi les interviewés ?
Mon choix s’est porté sur les migrants non francophones comme les
Érythréens, les Tibétains, les Kurdes et les Afghans. Chaque intervention
est accompagnée d’une musique provenant de leur pays d’origine. J’ai
aussi filmé des professeurs, un responsable pédagogique et un psychiatre
qui s’investissent dans le processus d’intégration des migrants en les
aidant à parler et à écrire en français. Je profite de l’occasion pour
remercier tous ces intervenants qui ont chacun apporté leur contribution
pour la réalisation de ce documentaire.
Financièrement, où avez-vous trouvé les fonds pour réaliser le tournage ?
J’ai réalisé ce documentaire avec les moyens du bord.
Où l’avez-vous déjà diffusé ?
Deux fois au Centre de formation de l’EVAM à Longemalle, à l’association
RERS à Lausanne, à Mozaïk à Appartenances, au centre socioculturel
lausannois Pôle Sud, au Centre social protestant et au Gymnase de
Chamblandes.
Comment a réagi le public ?
Du côté des migrants, ils retrouvaient leur quotidien, soit leurs
problèmes de communication et soulignèrent l’importance de pouvoir
communiquer avec leur société d’accueil. Du côté des autochtones, c’était
une révélation pour beaucoup d’entre eux. Une Suissesse m’a confié à la
fin de la projection : «Je n’ai jamais imaginé que les migrants
souffraient autant de ne pas pouvoir communiquer, et moi qui pensais
qu’ils vivaient assez heureux. J’étais loin de la réalité, jusqu’à ce que
je visionne ce documentaire !»
Y a-t-il d’autres projections prévues?
Bien sûr, j’ai prévu de nouvelles projections, mais les dates et les
lieux seront communiqués ultérieurement.
En tant que réalisatrice de ce documentaire, êtes-vous satisfaite du
résultat ?
Oui ! Je n’ai pas réalisé un documentaire professionnel, mais avec le peu
que d’argent que j’avais à disposition, je peux dire que mon objectif est
largement atteint. A chaque projection, j’ai partagé des émotions, de
l’enthousiasme et du plaisir avec le public. J’ai récolté beaucoup de
soutiens et d’encouragements. C’est très touchant de savoir que mon
message a bien passé.
Ce tournage a-t-il fait évoluer votre regard sur la communication ?
Dans mon expérience personnelle, j’ai vu l’importance de la communication
et un documentaire en est sorti. En réalisant ce documentaire, j’ai
rencontré de nombreuses personnes, mon réseau s’est élargi grâce à la
communication. J’ai aussi appris à mieux communiquer. Pour moi, c’est un
outil indispensable. Quand j’interviewais des migrants, certains étaient
ouverts et d’autres non, faute de pouvoir s’exprimer. Mais ils faisaient
un effort pour se libérer des maux qui les rongent. J’ai alors vu
l’impact que pouvait avoir la communication sur une personne qui parle et
l’autre qui l’écoute.
Parlez-nous de vos projets ?
« LAL » est en fait la première partie d’un documentaire qui en compte
trois autres que je vais prochainement finaliser.
Propos recueillis par :
El Sam
Journaliste à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Infos:
Pour visionner le film « LAL » de Nazli Cogaltay
cliquez ici
swissinfo.ch publie un article sur
Voix d’Exils
swissinfo.ch, la plateforme web internationale de la société de
diffusion publique SRG SSR, a publié un article en arabe à propos de
Voix d’Exils le 17 mars dernier. Interview d’Afif Ghanmi et Omar Odermatt
de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.
Voix d’Exils : un média proposant une approche
différente de la migration et des migrants en
Suisse
Article de Abdelhafidh Abdelli, Lausanne, swissinfo.ch, le 18 mars 2013
La rédaction vaudoise de Voix d’Exils
démarre sa journée par la revue des
titres de presse. Elle est suivie d’une
discussion des principaux titres, avant
de choisir les sujets à couvrir ou à
approfondir. Photo : Hugues Siegenthaler
Le blog Voix d’Exils est un média social en ligne développé par le
Programme d’occupation Communication de l’Etablissement Vaudois d’Accueil
des migrants (EVAM) avec un réseau de partenaires. Il se veut être « la
voix des sans voix » en cherchant à produire d’autres approches de la
question migratoire et une image alternative des migrants vivant en
Suisse.
Le rayonnement accru de ce site, s’apparentant davantage à un journal
online, est dû à l’originalité de son message et à sa haute qualité
professionnelle ; deux aspects que les responsables de ce blog ne cessent
de nous les rappeler à chaque moment.
Dès son lancement, ce média se voulait être un outil efficace de
communication entre les migrants et la société d’accueil. Son but étant
de promouvoir l’entente, de faciliter la compréhension et de renforcer
les liens entre les migrants et la population suisse. Ce programme est
également une des mesures permettant aux participants de s’occuper, de se
former et de développer leurs compétences. Cela permet aussi de prévenir
les effets négatifs qui découlent de la migration et de l’éloignement des
migrants de leur famille et du pays.
Une opportunité d’acquérir une formation et une expérience
professionnelle
Mais, comment l’EVAM, en tant qu’établissement public spécialisé dans
l’accueil des migrants, a-t-il réussi à développer un projet médiatique
de ce genre.
Afif Ghanmi, l’un des
coordinateurs des
programmes d’occupation
de l’Entité Intégration
et Développement
rattachée à l’Unité
Encadrement de
l’Etablissement Vaudois
d’accueil des migrants.
Photo : Hugues
Siegenthaler
La réponse selon Afif Ghanmi, l’un des coordinateurs des programmes
d’occupation au sein de l’Entité Intégration et Développement de l’Unité
Encadrement de l’EVAM, se trouve dans le règlement de ces mêmes
programmes. Il explique que « ce blog est une mesure parmi d’autres, mise
en place par notre Entité, qui est proposée aux migrants accueillis par
notre établissement. Le blog Voix d’Exils s’inscrit dans ce cadre-là et
constitue l’axe principal du travail du Programme Communication qui,
d’ailleurs, est l’un de nos divers et nombreux programmes ».
Quant aux objectifs à atteindre de ces programmes en général, cela se
résume selon Afif Ghanmi: « à donner aux participants l’opportunité
d’exercer un travail et de vivre une expérience pratique. Ce qui pourrait
les aider d’une part, à développer des compétences professionnelles et
donc de renforcer leur chance de s’insérer dans le monde du travail.
D’autre part, les expériences vécues et les connaissances acquises
pourraient être également utiles en vue d’un retour au pays ».
Ces programmes ont aussi une dimension thérapeutique et préventive contre
la fragilité psychologique et les troubles de comportement social, qui
sont souvent liés à la migration d’un pays à un autre.
Dans ce contexte, le blog Voix d’Exils donne à ses rédacteurs le
sentiment d’être utile et leur apporte un élan positif dans leur vie. Or,
chaque article rédigé par un migrant est, selon Omar Odermatt,
Responsable de la rédaction du blog : « Un projet en soi, vu les
compétences requises sur les plans linguistique et rédactionnel ;
compétences que ne possèdent pas toujours les rédacteurs ».
Dans un article publié récemment dans le quotidien Le Courrier, un des
rédacteurs de Voix d’Exils, exprime ce que représente pour lui ce site :
« Après la persécution endurée dans mon pays à cause de ma profession de
journaliste, Voix d’Exils a été pour moi une sorte de thérapie et un
soutien pour retrouver la confiance et le plaisir d’écrire et d’exercer
ma profession. »
Dans le même sens, Omar Odermatt affirme que « nous visons à ce que les
rédacteurs qui participent à cette expérience réussissent à trouver une
place d’apprentissage dans un média, et pourquoi pas à signer un contrat
de travail et obtenir la carte de presse. »
Besoin de communication
Selon le Responsable de la rédaction du blog, il y a une autre raison qui
a motivé le lancement du site Voix d’Exils. Celle-ci consiste « à donner
une autre vision du phénomène migratoire, surtout que les médias parlent
souvent des migrants d’une manière négative sans leur donner un droit de
réponse. Les médias traitent parfois les problèmes d’une manière
superficielle et s’arrêtent souvent sur les phénomènes les plus visibles,
comme la violence et le trafic de drogues ; en négligeant l’examen des
causes profondes qui se cachent derrière ces phénomènes. »
D’un autre côté, le site ne se borne pas à soulever les contradictions
des informations diffusées par les médias traditionnels, mais à éclairer
d’autres aspects de la migration : la richesse que représente la
diversité des cultures pour la société, et les retombées bénéfiques sur
l’économie due à la participation et l’intégration des migrants, surtout
que le quart de la population suisse est d’origine étrangère.
Le besoin de communiquer, selon Omar Odermatt, n’est pas dirigé seulement
vers l’extérieur, puisque les migrants ont besoin aussi de communiquer
entre eux. En effet, le site Voix d’Exils s’est transformé au cours des
trois dernières années, en une plateforme qui permet aux migrants
d’exprimer leurs préoccupations et leurs espoirs en toute liberté.
Bien que le projet soit destiné en premier lieu à la formation, le site
Voix d’Exils a néanmoins réussit à inspirer le respect à ses lecteurs et
à son public. Ce respect revient à l’application rigoureuse des principes
de la Charte éditoriale, dans laquelle il est mentionné dans l’un des
paragraphes que le blog est: « apolitique, sans appartenance partisane ou
religieuse et respecte les principes déontologiques contenus dans la
déclaration des devoirs et des droits des journalistes de la Fédération
suisses des journalistes ».
La version électronique du journal est la formule idéale
Vu les circonstances spéciales des rédacteurs qui participent à ce
projet, cette tribune médiatique a opté pour la formule électronique au
lieu du papier. Omar Odermatt vante les qualités de ce choix et ses
motivations : « le site internet procure une flexibilité que le journal
papier n’a pas, et permet aussi la publication d’informations à notre
convenance, sans être contraints par des délais de publication strictes.
Ce qui ne signifie pas pour autant qu’on fasse l’économie de la
régularité et de la discipline ».
En effet, le site Voix d’Exils est considéré plutôt comme un journal
électronique qu’un site de communication sociale. En plus, il offre,
selon Omar Odermatt, « un rayonnement plus vaste à nos publications qui
atteignent le public suisse et potentiellement le public du monde
entier. »
De son côté, Afif Ghanmi souligne que : « le site procure une flexibilité
à la publication des articles, qu’ils soient longs ou courts, et nous
évite d’être sous la pression que nécessite les exigences de la poursuite
de nouvelles fraîches. Ce qui nous laisse le temps pour veiller à la
qualité de nos publications, et permet de travailler avec des rédacteurs
qui vivent des situations instables. Il arrive que certains rédacteurs,
par exemple, décident soudainement de quitter la Suisse, ou que d’autres
cessent leur collaboration parce qu’ils ont trouvé du travail, ou obtenu
une réponse favorable à leur demande d’asile, ou une réponse négative et
sont alors contraints de rentrer au pays ».
En donnant l’opportunité à de nombreuses personnes d’écrire et de
commenter les publications, ce site contribue à dissiper les préjugés et
à briser les idées toutes faites dans l’imaginaire du public.
Engagement et professionnalisme
Voix d’Exils ne se préoccupe pas seulement de défendre l’image des
migrants, mais œuvre aussi à donner une vision différente des problèmes
de société du point de vue des migrants. Afif Ghanmi souligne que « le
fait que les rédacteurs appartiennent au groupe des migrants donne à ce
site un avantage sur les autres médias. Premièrement, parce qu’ils sont
au cœur de la source d’information, deuxièmement parce que les rédacteurs
jouissent de la confiance des personnes interviewées qui les aident dans
la production de leurs articles ».
Omar Odermatt,
Responsable de la
rédaction du blog Voix
d’Exils
Photo : Hugues
Siegenthaler
« Les lecteurs qui visitent notre site remarquent l’engagement strict de
nos rédacteurs et la méthode de travail journalistique choisie dans leurs
enquêtes sur des phénomènes sociaux complexes. Par exemple, dans
l’enquête sur l’exploitation sexuelle exercée sur des personnes
fragilisées par une situation sociale difficile » affirme Omar Odermatt.
Il commente cette enquête précisément en disant que « le rédacteur a
réussi à éclairer une foule de vérités cachées que personne en Suisse
n’aimerait voir .En plus, l’information que nous publions se distingue
par la prédominance d’interviews. Nous faisons le choix de privilégier le
dialogue direct avec les personnes concernées par les problèmes que nous
abordons. Par exemple, l’enquête menée sur les passeurs et la migration
clandestine à travers la Turquie et la Grèce. Ou l’exposé sur le parcours
d’une jeune Rwandaise arrivée en Suisse pour fuir l’enfer du génocide
perpétré dans son pays, qui a réussi à relever le défi en étudiant pour
devenir infirmière, et qui travaille actuellement au Centre hospitalier
universitaire de Lausanne. Elle consacre maintenant une bonne partie de
son temps à aider les migrants à s’intégrer et à
surmonter les
difficultés. Ceci démontre que l’objectif principal de notre travail est
de « donner la parole à ceux qui n’en ont point »».
Mais, le plus important est peut-être l’acquisition par les participants
lors de leur stage à Voix d’Exils d’une foule de compétences et
d’expériences dans les domaines de la rédaction journalistique, de la
communication et de l’informatique. Un bagage qui les aide à trouver du
travail, ou à lancer leur propre site internet en Suisse ou dans leur
pays d’origine. Expérience qui leur a appris à gérer leur temps et à
prendre des initiatives. En fin de parcours, les participants se voient
délivrer un certificat attestant des compétences acquises à Voix d’Exils.
D’un journal à un site électronique (encart)
L’histoire de Voix d’Exils remonte à plus de 12 ans. Au début, il a été
publié sous forme de journal papier portant le nom « Le requérant »,
avant de prendre la dénomination de « Voix d’Exils ».
Le journal a continué à être imprimé et distribué avec la participation
des organismes concernés par l’accueil des migrants dans les cantons
romands (de langue française) : Genève, Fribourg, Vaud, Neuchâtel, le
Valais et le Jura.
Avec le temps, les cantons de Fribourg, du Jura puis de Genève se sont
retirés du projet pour diverses raisons. Ce qui a entraîné, début 2010,
l’arrêt de la parution du journal sous sa forme papier.
En 2010, il a été décidé de transformer le journal papier en un site
internet -qui gardera le nom de Voix d’Exils – pour réduire les coûts de
publication. Les frais d’impression ainsi économisés ont alors été
affectés au paiement du salaire du nouveau Responsable de la rédaction du
blog.
Le Canton de Vaud a réussi à renouer des liens de collaboration avec
certains de ses anciens partenaires : les cantons de Neuchâtel et du
Valais. Dorénavant, le site est alimenté par trois rédactions cantonales,
ce qui a resserré les liens de collaboration et a amélioré son rendement.
Avec le temps, le site s’est transformé en une plateforme de
communication directe permettant aux exilés résidant en Suisse et à toute
personne le souhaitant de s’exprimer en toute liberté sur les questions
en lien avec le thème de la migration et dans les trois langues du blog :
le français, l’anglais et l’arabe. Un site interactif et participatif qui
a produit un grand nombre d’articles d’investigation et d’information
réalisés avec rigueur.
Un résultat honorable (encart)
Dès son lancement, le site internet Voix d’Exils n’a cessé de se
développer et de s’étendre. Il est actuellement composé de trois
rédactions cantonales dont le travail d’édition est coordonné par la
rédaction vaudoise, ce qui assure la complémentarité des idées et des
projets et ce qui permet d’alimenter en permanence le blog de nouveaux
contenus. Les rédacteurs bénéficient d’un encadrement leur permettant
d’aboutir la réalisation de leurs articles et participent activement aux
réunions inter-cantonales réunissant les trois rédactions du blog à la
fin de chaque semestre.
Voici un résumé de ses activités en 2012. Au cours de l’année écoulée,
Voix d’Exils a publié 74 articles, dont certains d’investigation
fouillée. L’ensemble de ces articles traite de questions en rapport avec
le thème de la migration, sur les plans national et international.
Exemples, le phénomène de la prostitution sous contrainte et la traite
d’être humains en Suisse, la couverture des travaux du Sommet de la
francophonie qui s’est déroulé à Kinshassa en octobre 2012.
Le site Voix d’Exils œuvre à diversifier ses supports d’information.
Ainsi, l’année dernière, un premier film documentaire a été réalisé par
M. Keerthigan Sivakumar, rédacteur du blog, qui a signé son film du
pseudo « Sara Page ». Son court-métrage portait sur la transformation des
murs d’’un centre d’hébergement pour requérants d’asile à Monthey, dans
le canton du Valais. Il s’agissait d’une magnifique fresque qui a été
peinte par des requérants d’asile et des habitants de la ville de
Monthey.
La participation active des rédacteurs du blog, l’année dernière, à la
manifestation de la radio FM de la Caravane des quartiers, événement
organisé par la Ville de Lausanne, était une excellente opportunité de
couvrir l’événement et de diffuser l’information sur les ondes de la
radio, mais également de dialoguer directement avec leurs homologues
travaillant dans les services qui s’occupent des migrants.
Les rédacteurs de ce média suivent également des cours et des formations
périodiques dans les domaines de l’informatique, de la production
audiovisuelle et multimédia, des techniques de rédaction journalistiques.
Ces cours sont coordonnés par la rédaction valaisanne du blog, qui est
rattachée au Centre de formation valaisan « Le Botza ».
Ces évolutions du blog ont été accompagnées par un accroissement de la
diffusion des informations produites par le site de Voix d’Exils ce qui a
contribué à son rayonnement. Preuve en est l’augmentation constante du
nombre des visiteurs du blog. Au mois d’août 2010 lors de la première
année de son lancement, la fréquentation du blog atteignait 3’348
visiteurs. A la fin du mois de novembre 2012, Voix d’Exils comptait
25’316 visiteurs. Depuis son lancement, le blog comptabilise un total de
445’536 visiteurs en mars 2013.
Texte traduit de l’arabe par Nouhad Odermatt-Kouéter
Pour lire l’article original en arabe sur le site de swissinfo cliquez
ici
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vaudoise de Voix d’Exils à la sortie
d’une journée de formation multimédia en
Valais. Photo: Voix d’Exils.
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http://voixdexils.ch/
Omar ODERMATT
Responsable de la rédaction de Voix d’Exils
L’Evénement syndical publie un
article sur Voix d’Exils
L’Evénement syndical, journal romand suivant l’actualité du monde du
travail avec un tirage de 62’000 exemplaires par numéro, a publié un
article sur Voix d’Exils dans son édition du 27 février 2013. Intitulé La
voix des « sans voix », l’article d’Aline Andrey donne la parole aux
membres de la rédaction vaudoise et les questionne, notamment, sur leurs
motivations à s’exprimer dans le blog.
Téléchargez la version PDF de l’article en cliquant sur le lien cidessous:
Evénement syndical