contrats d`agriculture durable : bilan et perspectives
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contrats d`agriculture durable : bilan et perspectives
CONTRATS TERRITORIAUX D’EXPLOITATION - CONTRATS D’AGRICULTURE DURABLE BILAN ET PERSPECTIVES Les Contrats d’Agriculture Durable ou CAD prennent aujourd’hui le relais des Contrats Territoriaux d’Exploitation ou CTE. Ils s’inscrivent dans le cadre d’une politique contractuelle visant à favoriser des projets d’exploitation correspondant aux objectifs affirmés dans la Loi d’Orientation Agricole de juillet 1999 et conformes aux orientations de la Politique Agricole Commune : « La politique agricole prend en compte les fonctions économique, environnementale et sociale de l’agriculture et participe à l’aménagement du territoire, en vue d’un développement durable...». Une politique contractuelle au service des territoires Les premiers contrats entre les agriculteurs et l’Etat, portant sur des prestations d’entretien de l’espace, remontent en fait aux Opérations Locales Agri-Environnementales (OLAE). Encore connues sous la dénomination « Article19 » ou « Article 21 », en référence aux premiers règlements européens consacrant la fonction environnementale de l’agriculture et instituant le financement des Mesures Agri-Environnementales (MAE), ces opérations ont connu un succès certain en Savoie dans les années 90. Elles répondaient en effet à des préoccupations locales déjà ancrées, de maintien de pratiques agricoles adaptées notamment à l’entretien des paysages, et s’articulaient avec des politiques mises en place par le Département en faveur des espaces naturels menacés d’abandon. Les CTE sont institués fin 1999. La procédure se met progressivement en place en 2000. Les premiers CTE sont signés en Savoie au courant du premier semestre 2001. Comme dans chaque département, sur la base de diagnostics territoriaux et de filières, des « Contrats types » validés par la Commission Départementale d’Orientation de l’Agriculture, ont été proposés aux agriculteurs. Dans ce cadre, l’agriculteur, à partir d’un diagnostic de son exploitation, propose un contrat adapté à sa situation et à son projet, qui comprend obligatoirement deux volets : - un volet socio-économique qui porte sur des investissements et dépenses visant à conforter le développement et l’adaptabilité de l’exploitation - un volet territoire et environnement qui porte sur la mise en œuvre de pratiques agricoles adaptées aux milieux qu’il exploite, pratiques dont le cahier des charges a été validé au plan régional et agréé par Bruxelles. En contre-partie du respect de son contrat, signé pour une durée de cinq ans, l’agriculteur perçoit des subventions pour la réalisation de ses investissements et dépenses et une rémunération annuelle pour les surcoûts engendrés par les pratiques agricoles qu’il développe sur tout ou partie de ses surfaces. Le recentrage sur des enjeux environnementaux prioritaires Fin 2002, suite à un audit de la procédure, un nouveau dispositif est mis en place : les Contrats d’Agriculture Durables (CAD). Répondant aux mêmes objectifs que les CTE, les CAD se caractérisent par un recentrage sur les problématiques environnementales prioritaires et une simplification des procédures. Les territoires sont ainsi appelés à une réflexion sur leurs enjeux, ce qui doit se traduire par une réduction de l’éventail des contrats types permettant une plus grande efficacité des mesures agri-environnementales mises en place. Par ailleurs, le volet socio-économique devient optionnel et le montant moyen départemental des contrats est plafonné à 27 000 euros. Observatoire savoyard de l’environnement n°10 déc.2003 40 Les derniers CTE ont été signés en Savoie en mai 2003 : 319 contrats ont ainsi été conclus sur la période, portant sur 25 390 ha (environ 13% de la surface agricole utilisée départementale) dont plus de la moitié en alpages. Le montant financier, mobilisé sur des crédits nationaux et européens, est de plus de 20 millions d’euros, dont plus de 15 millions correspondent à la rémunération des MAE. Six cantons représentent 56% des surfaces contractualisées et environ 1/3 du nombre de contrats : Aime, Moûtiers, Lanslebourg, Bozel et Bourg-Saint-Maurice. Le contrat type le plus utilisé au niveau départemental est le contrat type « Beaufort » (119 CTE), devant les contrats types « Tomme-Emmental » (52 CTE), « Départemental » (42 CTE) et « Ovins » (34 CTE). La mise en œuvre des CAD demande une étape préalable consistant à définir par territoire deux enjeux environnementaux prioritaires, parmi les quatre proposés au plan national, et pour chaque enjeu trois actions environnementales issues du « catalogue » régional permettant d’atteindre les objectifs d’amélioration attendus. La réflexion a été engagée par la DDAF début 2003, en concertation avec des représentants de la Profession Agricole, des Collectivités et des organismes CONTRATS D'AGRICULTURE DURABLE : PREFIGURATION gestionnaires d’espaces naturels. Chautagne DU ZONAGE TERRITORIAL Un découpage territorial en quatre Septembre 2003 zones a été proposé : il reprend Val d'Arly globalement les territoires qui se Albanais profilent dans le cadre des contrats Beaufortain de Pays et des Contrats de Développement Rhône-Alpes Bauges (CDRA) . Quatre Cluse de Les premières esquisses issues Cantons Chambéry des réunions territoriales Tarentaise permettent aujourd’hui Combe de Savoie d’envisager que les deux enjeux prioritaires retenus Chartreuse seront le paysage et la qualité des ressources en eau. Le choix des mesures dépend quant à lui, du contexte local et de l’orientation des systèmes d’exploitation. Maurienne Par ailleurs, l’enjeu « diversité biologique » fera l’objet d’un Préfiguration du traitement dans le cadre d’un zonage des CAD contrat type départemental permettant de prendre en compte en particulier les Source : DDAF Petites régions agricoles actions à mettre en œuvre pour les sites Natura 2000, la Bilan des CTE en protection des races Savoie Petite région Nombre Surfaces Contrat type dominant menacées et le développement de l’agriculture biologique. agricole de CTE engagées en ha La teneur du volet socio-économique est encore à l’étude : il doit être simplifié et le nombre de mesures sera réduit. Il devient Chautagne 5 460 Tomme Emmental optionnel et la notion de CAD « filière » n’existera plus, Albanais 9 379 Tomme Emmental contrairement à ce qui avait été largement utilisé en Savoie Quatre Cantons 34 1 156 Tomme Emmental dans le cadre des CTE. Les premiers CAD devraient vraisemblablement être signés dans les prochains mois, après parution de l’ensemble des textes d’application. Chartreuse 24 1 007 Chartreuse Cluse de Chambéry Combe de Savoie 28 25 859 1 304 Tomme Emmental Départemental Bauges Beaufortain 13 21 555 905 Tome des Bauges Beaufort Val d’Arly Tarentaise 18 79 495 10 747 Reblochon Beaufort Total 319 25 390 Source : DDAF Observatoire savoyard de l’environnement n°10 déc.2003 41