Lecomte O. Les praticiens des armées dans l`histoire de l`art

Transcription

Lecomte O. Les praticiens des armées dans l`histoire de l`art
Histoire
Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire.
O. Lecomtea, D. Tristana.
a Service médical Lion, Base des fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex.
Article reçu le 20 novembre 2009, accepté le 4 mars 2010.
Résumé
Depuis les siècles les plus anciens, les armées comptent au nombre des leurs des chirurgiens-dentistes. Ceux-ci ont
toujours été des personnages marquants dans l’histoire de l’art dentaire. Nous allons en quelques lignes faire un aperçu
des différentes formes d’exercice qui ont été les leurs, et de leur influence sur l’évolution de l’odontologie au cours des
siècles.
Mots-clés : Chirurgien-dentiste des armées. Histoire. Odontologie
Abstract
DENTAL PRACTITIONERS AND DENTISTRY HISTORY.
For centuries dentists have been working in the armed forces. Their professional art has always had great consequences
on odontology’s history. We will now describe the different aspects of their tasks and how they have influenced the
evolution of odontology over centuries.
Keywords: Army dentist. History. Odontology.
Introduction.
En 2000 avec la création du corps des chirurgiensdentistes des armées, le Service de santé des armées et le
ministère de la Défense manifestaient tout l’intérêt que
portent les armées à l’exercice de l’art dentaire. Malgré ce
fait tout récent, l’odontologie militaire existe depuis des
siècles et son évolution reste étroitement imbriquée à
celle de la profession de chirurgien-dentiste en général.
En quelques portraits, nous allons tenter de cerner une
partie de l’influence des praticiens des armées dans
l’histoire de l’art dentaire.
Les origines.
Les premiers chirurgiens-dentistes reconnus comme
tels ne le furent qu’au début du XVIIIe siècle (avec notamment Pierre Fauchard). Antérieurement, l’art dentaire
n’était qu’un des nombreux rameaux de la médecine et
de la chirurgie.
O. LECOMTE, chirurgien-dentiste en chef. D. TRISTAN, médecin en chef.
Correspondance : O. LECOMTE, Lorient Défense, Service médical Lion, Base des
fusiliers marins et des commandos, BP 92 222 – 56998 Lorient Cedex.
E-mail : [email protected]éfense.gouv.fr
médecine et armées, 2010, 38, 5, 469-476
Les premières traces d’intervention dentaire remontent
cependant au début du néolithique. On retrouverait
ainsi des signes de soins odontologiques dans la vallée
de l’Indus.
La preuve est faite que les dentistes apparurent chez les
Égyptiens vers 2700 av. JC avec Hésy-Rê (1). Sa fonction
était clairement identifiée sur cinq panneaux d’acacia
découverts dans son tombeau. Des fouilles archéologiques
nous ont également livré des papyrus médicaux, qui sont
pour certains de véritables traités chirurgicaux. Ainsi le
papyrus Ebers daté environ à 1550 av. JC contient une
quinzaine de paragraphes consacrés à la thérapeutique
dentaire. Le papyrus Edwin Smith est un catalogue de
traumatismes avec pour chacun leur diagnostic, leur
traitement et leur pronostic. À cette époque, le dentiste était
d’abord un prêtre, le traitement consistait en premier lieu à
agir sur l’origine divine ou démoniaque du mal. Aucun
instrument dentaire n’a été clairement identifié, le pavot
aurait été utilisé comme remède…
Des documents similaires sont retrouvés chez les
Grecs et les Romains.
Chez les Grecs, Hippocrate (460-355 av. JC) reste
incontournable. Il nous a laissé dans ses œuvres complètes
des mentions particulières à l’art dentaire (« De la
dentition » ou « Des fractures » par exemple) (2)
469
Chez les Romains, le premier acte dentaire réalisé
par un praticien des armées remonte au Ier siècle av. JC. En
effet, Scribonius Largus, médecin des armées, trouva de
multiples remèdes à la mauvaise haleine, à base de corne
de cerf, de têtes de souris et de lièvres, de pierre ponce et
de myrrhe. (3)
Plus tard, Pline l’Ancien (23-79 av. J.-C.), qui était
Amiral de la Flotte, conseillait l’usage d’un dentifrice à
base de cendres, de tête de lièvre, de marc et parfois de
cendres de têtes de souris.
Le moyen âge.
Après cette période initiale, peu de découvertes seront
faites dans le domaine de l’odontologie jusqu’à la fin du
moyen âge et le début de la renaissance. L’exercice de l’art
dentaire restait le domaine d’un certain empirisme, voire
parfois de charlatanisme.
Une f igure, cependant, s’illustra dans le domaine
médical et chirurgical, essentiellement pour la partie
anatomique : Guy de Chauliac (1298-1368) (4). Issu
d’une famille modeste, il étudia à Toulouse, puis
Montpellier. Il fut largement influencé par les travaux des
médecins grecs et arabes. Médecin et chanoine (mais pas
militaire !) il est l’auteur de « Chirurgica magna », la
grande chirurgie, dont le cinquième chapitre traite des
maladies spéciales : la langue et les dents, les amputations
des membres gangrenés. Il discuta de l’anatomie des
dents, de leur éruption, lista les maladies dont elles sont
l’objet, évoqua la prévention par l’hygiène dentaire (il
préconisait un dentifrice à base de vin éventuellement
additionné de poivre et de menthe. Il fut le premier à
utiliser le terme de « dentateur » et « dentistes ».
La renaissance.
À la Renaissance, tout change. De multiples découvertes
sont réalisées dans le domaine intellectuel, artistique ou
scientifique. L’odontologie opératoire reste cependant le
domaine du colporteur ou du barbier, jusqu’en 1425
lorsque le Parlement édicta un arrêt interdisant tout acte
chirurgical aux barbiers. Les chirurgiens furent alors les
seuls à pouvoir exercer l’art dentaire.
Un personnage s’illustre plus particulièrement :
Ambroise Paré (1510-1592), considéré comme le père de
la chirurgie militaire (5). Dans ses ouvrages, il explique
comment soigner et extraire les dents, décrit des
instruments dédiés. Le chapitre II de son IVe livre s’intitule
« Instruments pour arracher et casser les dents », dans
lequel il décrivait un instrument universel d’extraction, le
« polican », (6) On pourra noter qu’il conseillait
l’utilisation d’huile de girofle, qui est toujours utilisée
aujourd’hui par les chirurgiens-dentistes sous la
dénomination d’eugénol.
Sous Louis
XIV.
Couillard, maître chirurgien de Montélimar, dans son
livre « le chirurgien opérateur » décrit entre 1639 et 1660
des exercices de l’art dentaire très empiriques. Il était fort
délicat de cerner la qualité réelle du praticien. Ceux-ci,
470
notamment les opérateurs ambulants, se donnaient en
effet des titres pompeux « chirurgien des camps et
armées », « médecin chirurgien du roi du Maroc »,
« chirurgien du régiment royal italien » (7)… Il est bien
difficile de retrouver une trace d’un praticien des armées.
On peut cependant citer d’Aquin, médecin du roi (8). Il
participa en effet avec le souverain à la campagne des
Flandres en 1676. Il décrivit les multiples épisodes
dentaires dont le roi souffrit et les traitements qui furent
mis en œuvre : essence de girofle, de thym, cataplasmes
de mie de pain et de lait, le bouton de feu, des gargarismes
de vin et fleur d’oranger…
Quelques décennies plus tard, à l’aube du XVIIIe siècle,
sous Louis XIV, la profession évolua de façon notoire. En
effet, en 1699, les Lettres Patentes du roi imposèrent aux
arracheurs de dents et charlatans de se former auprès d’un
maître et de passer des examens auprès de la Communauté
des Chirurgiens de la ville où ils voulaient exercer.
L’exercice de l’art dentaire était devenu une véritable
profession avec un embryon de code de déontologie.
L’édit de janvier 1708 portant création de médecins et
chirurgiens inspecteurs généraux, chirurgiens majors des
camps et armées, médecins et chirurgiens majors des
hôpitaux des villes et places de guerre, et des armées de
terre initia quant à lui un premier Service de santé des
armées avec un statut de praticien des armées à part entière.
Le
XVIIIe
siècle.
Au XVIII e siècle, on retrouve la trace de multiples
chirurgiens-dentistes ayant eu lien avec les armées.
René-JacquesCROISSANT DE GARENGEOT.
Garengeot (1688-1759) (fig. 1) fut probablement l’un
des précurseurs des chirurgiens-dentistes des armées. Il
fit ses études dans un hôpital maritime, fut médecin du
bord du « Comte de Toulouse ». Sa carrière militaire
débuta sur le tard comme chirurgien major du Royal
Infanterie avec lequel il participa aux batailles de
Fontenoy, Raucoux, Lawfeld, Rosbach, Crevelt et
Minden. Dans « le nouveau traité des dents », il indiquait
les instruments de diagnostic et de traitement. Il était un
adepte du pélican, et décrivait comment l’utiliser de façon
judicieuse. Il proposa même des améliorations qu’il avait
apportées à l’instrument. Il décrivit enfin deux daviers et
leurs inconvénients. Il est également connu pour ses
querelles avec Vigneron, fabricant d’instrument, qui lui
reprochait de s’être approprié certaines de ses
découvertes, mais surtout avec Pierre Fauchard qui lui
reprochait certaines de ses théories, notamment
l’utilisation du nitre. (9, 10).
Le premier chirurgien-dentiste : Pierre
FAUCHARD (1678-1761).
Il est classiquement le premier chirurgien-dentiste. Il
fut le premier à employer cette dénomination de
«chirurgien-dentiste», notamment dans son remarquable
ouvrage « Le chirurgien-dentiste ou traité des dents »
(11). Cette publication a marqué un tournant majeur dans
l’évolution de la profession, la transmission du savoir ne
o. lecomte
La fin du XVIIIe siècle.
Figure 1. L’un des premiers précurseurs des chirurgiens-dentistes des armées :
René-Jacques-Croissant de Garengeot (Photographie : Musée du Service de
santé des armées – Paris).
se faisant plus exclusivement oralement, mais surtout par
écrit. Fauchard fut-il réellement praticien des armées ? Un
doute subsiste (12). Lors de son passage à Nantes vers
1693, il étudia très certainement à l’école de médecine et
dans les hôpitaux maritimes sous la direction du
chirurgien major du roi Portelet. En revanche, il n’a, très
probablement, jamais été embarqué sur un navire de la
Marine royale. On peut cependant signaler que sa
formation initiale fut brillamment réalisée par le Service
de santé des armées de l’époque, et que sa carrière, par la
suite, fut le catalyseur de réels progrès dans le domaine de
l’odontologie. Le rôle de Pierre Fauchard fut décisif dans
l’évolution de la médecine dentaire, la faisant passer d’un
domaine artisanal et empirique à une discipline médicale
et scientifique (13).
LOUIS LECLUZE (ou FLEURY ou LECLUSE).
S’il est un personnage surprenant, c’est bien Louis
Lecluze (1711-1792) (14). Parfois appelé Lecluse ou
Fleury (15), sa carrière fut double : comme chirurgiendentiste et simultanément comme acteur du théâtre de la
foire à Paris. Il fut l’inventeur d’un « nouveau levier qui
sert à tirer les dernières dents molaires lorsqu’elles sont
appuyées au moins de deux dents solides », qui servira de
modèle à Winter pour son non moins célèbre élévateur,
toujours employé aujourd’hui. On notera qu’il fut
chirurgien-dentiste des armées et de Maurice de Saxe
en Flandres de 1746 à 1748.
Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire.
Sous Louis XVI , l’exercice de la chirurgie (dont la
chirurgie dentaire) était fort réglementé. À partir de 1768,
certains chirurgiens se virent reconnaître la qualité
d’expert dentiste. Une des voies majeures de formation
était d’embarquer comme chirurgien à bord d’un
bâtiment de la Marine royale (16).
Sous la révolution française, la crise sociale n’épargna
pas le système de santé et les chirurgiens-dentistes. Les
experts dentistes jouaient alors un second rôle dans
l’ombre des chirurgiens. Ils y restèrent lors de la rédaction
des cahiers de doléances lors de la convocation des États
généraux en avril 1789, et ne manifestèrent pas de
demande particulière à propos de leur profession, même
si des experts dentistes participaient aux débats.
La loi de « Le chapelier » du 2 mars 1791 marqua un
cruel retour en arrière, en abolissant le statut d’expert
dentiste. Les charlatans de tout genre envahirent les villes
et les campagnes…
Il fallut attendre 1794 (14 frimaire an III ) avec la
création du statut d’officier de santé et des Écoles de santé
de Paris, Montpellier et Strasbourg pour que l’exercice
soit de nouveau un minimum réglementé, plus
particulièrement pour les hôpitaux militaires et navals.
La fin du siècle verra également l’apparition de la
conscription dès 1792. En 1798, la loi Jourdain met en
place un service national de cinq années, par tirage au
sort, avec la possibilité de financer sa place.
Quelques militaires ont laissé trace de leur carrière :
– Louis VICTOIR SAGOT, était sergent au régiment du
Piémont. Il réfutait l’intérêt de placer des obturations
dentaires… (17) ;
– Pierre AUZEBI (ou AUZEBY) (1736-après1800),
fut admis dans la communauté des experts dentistes en
1762. Il travailla sein de l’École royale militaire de Lyon.
Il publia en 1771 un traité dans lequel il critiquait
vivement les opérateurs itinérants et les charlatans. Il
pensait que la carie dentaire trouvait ses origines dans un
déséquilibre des humeurs. Il inventa de multiples
remèdes : un baume antiscorbutique, un liquide pour
accélérer l’éruption dentaire, un liquide sédatif pour
traiter la carie (17) ;
– Jean Bertrand LAUDET, était originaire de la
région d’Auch. Il fut élève des Écoles royales de
chirurgie de Lyon entre 1783 et 1786. Il se targuait d’être
dentiste du roi de Bavière. Sa carrière se poursuivit
sous l’Empire. Il fut chirurgien adjudant major de la
section Le Change (17) ;
– Charles PELISSON (ou PLISSON) (1763-1793),
était capitaine dans la Garde nationale, section du Port
du Temple. Arrêté et incarcéré pour son opposition à
la Convention après avoir été dénoncé, il fut fusillé le
1er décembre 1793 ;
– DE CUVILLIER, était expert dentiste ambulant, il
fut dentiste des armées du roi. Il traitait également les
pathologies ophtalmiques. Il soignait gratuitement les
plus pauvres (17) ;
– LESCARDE, se disait élève de Bourdet, chirurgien
des hôpitaux maritimes de Brest, La Rochelle et Arras. Il
proposait comme traitement les opiacés, des coraux, des
471
bâtonnets parfumés, et une décoction antiscorbutique
qui blanchissait les dents (17) ;
– NODOT, fut adjudant chirurgien major au régiment
du Poitou à Champigny sur Yonne, mais aussi dans les
hôpitaux de Strasbourg, Briançon, Mont-Dauphin et
Verdun. Il blanchissait, réparait et obturait les dents. Il
traitait également les hernies et les maladies
vénériennes… (17) ;
– SALGUES, était maître chirurgien à Sens. Il proposait
des remèdes contre la carie et la gingivite, mais aussi des
bandages élastiques pour hernies. Il fut lieutenant de la
compagnie de canonniers du 3 e bataillon de la Garde
nationale de Sens (17) ;
– HULDRIC, fut chirurgien-dentiste des gardes du
palais. Il se disait spécialiste des maladies de la bouche. Il
se vantait de traiter les odeurs buccales nauséabondes,
d’obturer et nettoyer les dents, de poser des dents
artificielles, d’extraire les dents et racines (éventuellement
sans instruments à la demande du patient) (17) ;
– Charles MARTIN LAFORGUE, était fils de dentiste.
Son père lui avait appris le métier. Il fut compositeur
de chants patriotiques, violoniste, miniaturiste, acteur
dans une troupe de théâtre amateur, et même directeur
de théâtre. Il fut enrôlé dans la Garde nationale de
Strasbourg. Il en fut désigné commandant en chef
du 1er bataillon en 1792 (17) ;
– Étienne BOURDET (1722-1789), fut un personnage
éminemment reconnu dans les salons parisiens. Il fut
successivement dentiste de la reine en 1759, dentiste du roi
en 1763. En 1776 et 1777, il fut dentiste du roi, du prince,
de l’École royale militaire, de monsieur le duc d’Orléans.
En 1785, il était désigné chirurgien-dentiste du roi, de la
reine, du comte d’Artois (qui fut plus tard Charles X) (18) ;
– CAP-DE-VILLE, clamait de traiter toutes les
maladies, y compris celles des dents, sans cependant
expliquer comment, parfois même sans voir ou toucher le
patient. Il fut chirurgien de Marine (18) ;
– James GARDETTE et Joseph LEMAIRE, étaient
deux dentistes français. Ils s’embarquèrent comme
chirurgiens sur des bâtiments de la Marine royale. Au
cours de l’hiver 1780, pendant la guerre de sécession
américaine, alors qu’ils étaient en escale à Newport, ils
formèrent Joseph FLAGG et plusieurs autres citoyens
américains à la dentisterie. Ils furent ainsi probablement à
l’origine de l’ « American dentistry », l’art dentaire
américain, d’importation européenne (19).
Ainsi, ce XVIIIe siècle fut finalement bien hétéroclite.
Alors que le début de la période fut marqué par une
amélioration du cadre réglementaire de l’exercice et une
obligation de formation des praticiens, la fin du siècle voit
un cruel retour en arrière avec la déréglementation de
l’exercice de la profession. Il est également possible de
mettre en avant l’importance de la chirurgie de Marine,
qui embarquait des chirurgiens compétents dans de
multiples domaines de la médecine et de la chirurgie, et
notamment en odontologie. Leurs talents étaient par
ailleurs reconnus dans l’ensemble de la France.
Le XIXe siècle.
– Sœur Hyldegarde NITZELER était pharmacienne de
l’hôpital militaire de Nancy vers 1800. Elle publia un
472
certain nombre de formules destinées à l’art dentaire,
parmi lesquelles une eau pour les dents et la fortification
des gencives, des gargarismes, un remède pour le tartre.
Ces remèdes étaient constitués de principes actifs
naturels : cochléaire, sauge, aloès, myrrhe, safran, alcool
et miel pour l’eau pour les dents par exemple ; l’ « opiat
pour guérir le tartre des dents » étant composé d’agents
abrasifs : corail, pierre ponce, additionnés de sucre candi
et de sirop de rose (20) ;
– Dominique Jean LARREY (1766-1842), reste un
chirurgien de l’Empire connu du plus grand nombre,
notamment par la création de ses célèbres ambulances en
1792 pour les armées en campagne. Sa carrière militaire
fut également exemplaire : chirurgien en chef de la Garde
impériale puis de la grande armée, inspecteur général du
Service de santé de l’empire, professeur au Val-de-Grâce,
chirurgien en chef des Invalides. La médecine dentaire fit
partie intégrante de son activité tout au long de sa carrière.
Ainsi, après une thèse sur le sujet de la « carie des os », il
embarque sur « La Vigilante » comme chirurgien de
Marine. Il travaille sur le scorbut. Plus tard au cours de ses
campagnes de guerre, de 1796 à 1815, il poursuivra ses
recherches sur le scorbut, notamment lors de la campagne
d’Égypte. (21) Il comprendra toute l’importance de
l’hygiène dans sa prévention. Il est moins connu pour ses
interventions dentaires, notamment celle qui fut réalisée
sur un colonel russe le 24 août 1812 (22). Celles-ci
préfiguraient probablement les débuts de la chirurgie
maxillo-faciale. On pourra souligner que les chirurgiens
militaires du début du XIXe siècle étaient compétents en
termes de chirurgie dentaire (fig. 2) ;
– Edme-Marie MIEL (1777-1830), était capitaine de la
Garde nationale. Il fut l’un des morts de 28 juillet 1830,
au cours d’une opération de maintien de l’ordre sur une
barricade à la tête de la 3e compagnie de chasseurs du
1er bataillon de la 4e légion. Il fut également dentiste, formé
par LAFORGUE et LAVEROUX. Il se distingua plus
particulièrement par la description d’un instrument pour
« exécuter facilement une opération occasionnée par la
fracture des pivots des dents artificielle dans les racines » et
des travaux sur l’éruption dentaire et les anomalies de
dentition (23).
La fin du siècle verra enfin l’apparition d’une nouvelle
réglementation de l’exercice de la profession par la loi du
30 novembre 1892 et le décret du 25 juillet 1893, qui crée
le diplôme de chirurgien-dentiste et rend obligatoire
l’enseignement dentaire pour les praticiens.
Concernant la conscription, la loi Cissey instaure en
1872 le « service universel », d’une durée de un à cinq ans,
par tirage au sort, sans remplacement possible. Il faudra
attendre 1905 pour que soit instauré un service national,
obligatoire, personnel et égal pour tous, d’une durée de
deux ans. Bien évidemment, les dentistes étaient
concernés au même titre que les autres français.
Le
XXe
siècle.
Première Guerre mondiale.
À partir de 1908, le diplôme de chirurgien-dentiste fut
rendu obligatoire pour tous, odontologistes et
stomatologistes par la réforme menée par Charles GODON.
o. lecomte
Figure 3. Pendant la Première Guerre mondiale : le service dentaire de
l’Hôpital auxiliaire 52 – Paris (Photographie : Musée du service de santé des
armées – Paris).
Figure 2. Élève chirurgien et chirurgien en tenue d’opération 1805
(Photographie : Musée du service de santé des armées – Paris).
Lors de la mobilisation générale en 1914, les dentistes
et les stomatologues furent incorporés au même titre
que le reste de la population. Ils étaient considérés par le
commandement plus comme une gêne et un embarras
que comme une réelle utilité. Ce point de vue évoluera
notoirement au cours du conflit. L’hygiène dentaire
était en effet, dès le départ, quasi-inexistante chez
les poilus ; les conditions de vie dans les tranchées
n’amélioraient pas la situation. En outre, le nombre de
blessés de la face devint rapidement conséquent. Le
commandement se trouva, donc assez vite, face à un réel
problème face à la demande de consultations et son
incapacité à y répondre. Dès 1915, le Service de santé des
armées commencera à organiser le soutien dentaire au
sein des armées. Les chirurgiens-dentistes étaient de
simples soldats au début du conflit (fig. 3).
Le grade de dentiste militaire, assimilé à un adjudant,
apparaît en 1916 par les décrets du 26 février et
l’instruction du 27 février 1916.
La loi du 18 octobre 1918 donnera ensuite accès à trois
grades pour les chirurgiens-dentistes :
– dentiste auxiliaire (correspondant à un grade
d’adjudant) ;
– dentiste de 2e classe (sous-lieutenant) ;
– dentiste de 1re classe (lieutenant).
Henri PETIT.
Un bon exemple du destin d’un chirurgien-dentiste
pendant la Grande guerre est sans doute celui d’Henri
PETIT. Henri PETIT fit ses études à la faculté de Nancy
Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire.
en 1901, dès les débuts de l’enseignement dentaire dans
cette ville, qui fut la première à appliquer la loi de 1892. Il
fut ensuite incorporé au 79e régiment d’infanterie pour
son service militaire en 1906. À partir de 1908, dès sa
libération des obligations militaires, il développa un
concept d’aménagement opératoire du cabinet dentaire.
Mobilisé le 2 août 1914, il est affecté au 79e Régiment
d’infanterie de Nevers. Il est blessé par un obus pendant la
bataille de la Somme le 25 septembre 1914. Il sera nommé
alors infirmier en 1915 pendant sa convalescence. À
l’issue de celle-ci, il rejoint l’ambulance 1/44 de la 74e
division d’infanterie. Un cabinet dentaire existe au sein
du groupement des brancardiers divisionnaires où il est
affecté. Ce sera son emploi jusqu’en 1916. En effet, Il est
nommé en 1916 adjudant dentiste de l’ambulance 1/44 le
10 juin 1916, il sera stationné au château de Morey en
Meurthe et Moselle. En octobre 1916, il rejoindra le
centre hospitalier de Dugny (Meuse), puis celui de
Verdun en février 1917. D’août à septembre 1917, il est
affecté au centre dentaire de Pévy (près de Reims). Il est
décoré de la Croix de guerre le 11 septembre 1917. En
octobre 1917, il sert l’ambulance de stomatologie n° 2,
stationnée à Ambly sur Meuse. Il sera nommé dentiste
de 1 re classe en 1918. Il participera aux combats de
Monchy-Humières près de Compiègne. Il sera démobilisé
le 12 mars 1919, il reprendra alors son exercice civil. La
citation à l’occasion de sa Croix de guerre est
particulièrement élogieuse : « Dentiste régimentaire qui,
au cours des opérations offensives de 1918, a secondé en
toutes circonstances le médecin chef, se prodiguant sans
compter dans le service qui lui avait été confié ». (24)
Robert MORCHE.
Robert MORCHE fut un autre chirurgien-dentiste,
beaucoup plus anonyme celui-là. Engagé volontaire
pendant la Première Guerre mondiale, il fut affecté
initialement à l’hôpital du Val-de-Grâce (f ig. 4). Il
décrit dans le « Monde dentaire » d’avril 1923 un
univers totalement différent de celui d’Henri PETIT,
mais à la relecture de ses textes, on ne peut s’empêcher de
penser que certains passages restent aujourd’hui de
la plus grande actualité (25).
473
Dès le début de « la drôle de guerre », le Service de santé
s’organise pour assurer les soins dentaires. Sont ainsi
créés les cabinets dentaires de garnison (pour les soins
dentaires courants), les services techniques régionaux de
stomatologie (pour les soins odonto-stomatologiques ne
pouvant être réalisés dans les cabinets dentaires de
garnison, les extractions chirurgicales, la prothèse
complète), les services techniques interrégionaux (pour
la chirurgie et la stomatologie avec délabrements osseux
des maxillaires et de la face) (28).
Figure 4. Pendant la Première Guerre mondiale : le service de chirurgie
dentaire de l’hôpital Buffon, complémentaire du Val-de-Grâce – Paris
(Photographie : Musée du service de santé des armées – Paris).
Enfin, on ne peut pas oublier de citer Henri LENTULO,
inventeur d’un très célèbre bourre-pâte. Il était d’origine
italienne et s’engagea le 28 août 1914 comme légionnaire
de 2 e classe au 1 er Régiment de marche de la Légion
étrangère, avant de servir successivement comme médecin
auxiliaire au 4 e Régiment de marche du 1 er Régiment
étranger, puis au 2e Régiment étranger, au 359e Régiment
d’infanterie, comme dentiste au 2e Bataillon de chasseurs.
Il sera cité à l’ordre du 359e RI, participera à de multiples
combats dans l’Aisne, les Vosges, la Champagne. Il sera
gazé pendant la bataille de Verdun (26).
Hélas, dès la fin de la Première Guerre mondiale, le
début de métamorphose du Service de santé dans le
domaine de l’odontologie s’arrête net. Il ne reste que les
énormes progrès accomplis en chirurgie maxillo-faciale
et en odontologie développés en traitant les multiples
blessés de la face. Il reste également le début de la mise en
place des techniques d’identification sur la base des
éléments dentaires lors des tentatives d’identification des
corps des nombreuses victimes (notamment sur la base
des pièces prothétiques retrouvées) (27).
L’entre deux guerre.
Entre les deux guerres, seuls des chirurgiens-dentistes
de réserve existent. L’activité odontologique militaire
se limite donc aux séances organisées par les Écoles
de perfectionnement des officiers de réserve (EPOR)
qui sont créées dès 1925 à Paris, puis à partir de 1931 dans
chaque région militaire.
À partir de 1934, les chirurgiens-dentistes peuvent
accéder au 3e galon.
La Seconde Guerre mondiale.
« La drôle de guerre ».
À partir de septembre 1939, et pour la seconde fois au
cours du siècle, tous les praticiens sont de nouveau
mobilisés pour assurer la défense de la patrie. Le 16 mars
1940, la Société odontologique de Paris attire l’attention
des ministères de la Guerre, de la Marine et de l’Air sur
l’intérêt que présente la collecte des données
anthropométriques pour l’identification des militaires en
cas de carbonisation. (28)
474
La France libre.
À la fin de « la drôle de guerre », avec l’invasion en
1940, la désorganisation est complète. Le Service de
santé va renaître à partir de 1942 en zone libre et en
Afrique du nord. Il se ralliera aux anglo-américains à
partir de novembre 1942 en Afrique du nord.
Le Service de santé de l’armée de l’Air comptera parmi
ses rangs des dentistes. L’un d’entre eux disparaîtra par
ailleurs en mission de guerre au cours de laquelle il servait
comme observateur. (29)
Le service dentaire américain, la libération.
À partir des débarquements en France, le soutien
médical des forces est assuré par le Service de santé de
l’armée américaine. Celle-ci dispose d’une composante
mobile avec les troupes combattantes et d’une composante
fixe à l’arrière des zones de combat. À la fin du conflit, on
dénombrait 116 chirurgiens-dentistes du Service de santé
américain mort au cours des combats (30).
Le destin particulier de Gustave GINESTET.
Le médecin général Gustave GINESTET (1897-1966),
plus particulièrement connu comme pionnier dans
le domaine de la chirurgie maxillo-faciale, a cependant
eu quelques influences dans le domaine de la
médecine dentaire tout au long de la première moitié du
vingtième siècle (31).
Dès qu’il eut réussi son certificat d’études supérieures
en physique, chimie et sciences naturelles, nécessaire
à son inscription en faculté de médecine, il devança
l’appel et s’engagea le 2 août 1916 comme 2 e classe
dans la 18e section d’infirmiers militaires. Il y fit ses
classes, puis suivit à l’hôpital complémentaire de
Bordeaux une formation complémentaire de médecin
qui dura un an. Le 22 mai 1917, il rejoignait l’hôpital
d’origine d’étape Prouilly, avant d’être affecté le 2 juillet
1917 à l’ambulance 7/10 du X e corps d’armée. Ayant
acquis une formation médicale satisfaisante, il rejoint une
unité de première ligne, le poste de secours du 2e Bataillon
du 5e Régiment d’infanterie territoriale, à Chalons sur
Vesle, au nord-est de Reims, où il est cité à l’ordre du
régiment le 28 février 1918.
Le 19 avril de la même année, il est affecté en première
ligne au 297e régiment d’infanterie, puis au 75e Régiment
d’infanterie.
À la fin de la guerre, il poursuit sa carrière militaire et
est incorporé à l’École du Service de santé militaire à
Lyon. Après avoir soutenu sa thèse en 1922, il est affecté à
l’hôpital militaire de Toulouse, puis à l’École
d’application du Service de santé militaire en 1923.
o. lecomte
Le 23 août 1923, il embarque pour la Syrie. Le 9 octobre
1924, il est médecin à la 1 re Compagnie méhariste à
Palmyre. Le 1 er juin 1925, il rejoint son frère Félix,
chirurgien-dentiste, à l’institut dentaire de l’hôpital de
Beyrouth. Après sa participation aux opérations de lutte
contre la révolte des Druzes, il gagne Damas et le service
de chirurgie générale de l’hôpital Henri Verbizier. Il y
crée le service de stomatologie. Il publiera une vingtaine
d’articles dans des revues françaises et syriennes. Il fut
cofondateur et directeur de l’institut dentaire de Damas
au sein duquel il enseigna pendant quatre années. Il
regagna la France le 2 juillet 1931, où il fut assistant, puis
chef de service à l’hôpital du Val-de-Grâce et à l’hôpital
Desgenettes, toujours dans le domaine de la stomatologie.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé
médecin chef de l’ambulance chirurgicale légère de
spécialité n° 237, de la VIIe armée jusqu’à sa dissolution le
10 juillet 1940.
De 1940 à 1945, il exerça dans le sud-ouest, à Luchon
puis Toulouse, en zone libre, avant de regagner Lyon et
l’hôpital Desgenettes.
Le 13 août 1945, il rejoignait Paris et l’hôpital du Valde-Grâce au sein duquel il poursuivit ses activités de
chirurgie maxillo-faciale et de stomatologie.
Ses apports dans le domaine de la médecine dentaire
furent plus particulièrement chirurgicaux. Il fut
précurseur dans le domaine de la chirurgie orthognatique
(en 1939, il décrivait une technique d’ostéotomie des
branches montantes de la mandibule par voie buccale),
puis en 1944 une autre technique d’ostéotomie des
branches horizontales de la mandibule.
Dans le domaine de la chirurgie stomatologique, il ne
développa que quelques techniques opératoires. Il
travailla cependant sur la reconstitution des crêtes
alvéolaires à partir de 1950, avec des greffons de cartilage
de veau, puis avec des greffons osseux.
Il développa une multiple variété d’instruments parmi
lesquels nous pouvons citer, dans le domaine de
l’odontologie, un appareil à torsader les fils métalliques
pour les ligatures péri dentaires, un ouvre bouche
mobilisateur, des écarteurs, une aiguille à pédale, des
ciseaux burins pour l’extraction des dents de sagesse…
La Conscription.
On notera que ces ORSA étaient rattachés administrativement au corps des pharmaciens chimistes
des armées.
Le nombre d’ORSA augmentera progressivement
jusque dans les années 2000. Ils participeront à tous les
conflits majeurs de la fin du XXe siècle : guerre du Golfe,
conflits des Balkans, Liban… (fig. 5, 6).
Figure 5. Le cabinet dentaire de l’IFOR – Mostar, Bosnie 1996 ; les premiers
pas vers l’actuel shelter dentaire (Photographie : Chirurgien-dentiste
en chef Lecomte).
Figure 6. Soins sur un militaire africain de la MINURCA – Bangui 1998 ;
équipement dentaire pour opérations extérieures (Photographie : Chirurgiendentiste en chef Lecomte).
Après la Seconde Guerre mondiale, en avril 1945, un
projet de création d’un corps des chirurgiens-dentistes
avorte pour des raisons d’ordre économique.
Les chirurgiens-dentistes des armées ne sont
représentés que par les appelés du contingent et les
réservistes. Ceux-ci accèdent au grade de commandant
en 1951, puis aux autres grades supérieurs à partir de
1971. Ils participent aux nouveaux conflits en Indochine
et Algérie.
En 2000, le Service de santé créé le corps des
chirurgiens-dentistes des armées, avec un effectifs
prévu de 58. Dès 2001, les premiers chirurgiensdentistes des armées intègrent ce corps, avec le statut
d’officiers de carrière. Ils sont recrutés sur concours
parmi les anciens ORSA.
Les premiers
des armées.
Le
Le corps des chirurgiens-dentistes
des armées.
chirurgiens-dentistes
Certains réservistes servent en tant qu’officiers de
réserve en situation d’activité (ORSA).
L’un des premiers d’entre eux à partir de 1972 servit à la
Légion étrangère et participa à de multiples missions
extérieures avec les régiments où il était affecté.
Les praticiens des armées dans l’histoire de l’art dentaire.
XXIe
siècle.
Le premier chirurgien-dentiste chef des services est
promu en janvier 2005.
Les chirurgiens-dentistes des armées occupent soit des
postes en hôpital d’instruction des armées, soit des postes
en cabinets dentaires d’unité interarmées. Ils participent
475
aux différentes missions du Service de santé des armées,
notamment les missions extérieures et les opérations.
Les premiers chirurgiens-dentistes sont formés par le
Service de santé des armées à partir de 2000 dans les
Écoles du Service de santé des armées de Bordeaux et
de Lyon. Ils seront affectés en unité à partir de 2007.
Catastrophe majeure de ce début de XXI e siècle, le
tsunami en Asie du sud-est a été l’occasion pour les
chirurgiens-dentistes des armées de mettre en avant
leurs compétences et leurs savoir-faire en terme
d’identification médico-légale. Des progrès conséquents
auront été réalisés à cette occasion dans ce domaine (32).
Conclusion.
Des siècles les plus reculés jusqu’à nos jours, les
armées et leurs praticiens auront toujours influencé leur
époque. Cette influence s’est exercée à la fois au niveau
des techniques de soins et de chirurgie, mais aussi au
niveau du matériel et de son évolution, de la pharmacopée,
sans oublier la formation des praticiens. Ces apports ont
été encore plus importants lors des différentes périodes de
conflit ou de crise que notre histoire a pu connaître.
Le mot de la fin pourrait revenir à Robert MORCHE qui
écrivait à propos des dentistes militaires en 1923 : « le rôle
des dentistes militaires n’est-il pas primordial ? » « N’ontils pas récupéré des centaines de milliers d’hommes pour
les formations combattantes et soigné des centaines et des
centaines de milliers d’autres qui sans eux, sans eux seuls,
n’auraient pu être guéris ? N’ont-ils pas accompli des
miracles dans le traitement des blessés de la face ? » (25).
Les chirurgiens-dentistes des armées d’aujourd’hui
sont les dignes héritiers et successeurs de leurs grands
anciens, ils savent parfaitement participer au progrès et
à l’évolution de l’art dentaire.
Remerciements : le Musée du Service de santé des
armées (Paris) pour son aide précieuse et la mise à
disposition de son iconographie.
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