AURELIE CARRARA DOCTEURE EN HISTOIRE

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AURELIE CARRARA DOCTEURE EN HISTOIRE
AURELIE CARRARA
DOCTEURE EN HISTOIRE GRECQUE
21e section CNU
Institut Ausonius (UMR 5607)
Maison de l’Archéologie
8, esplanade des Antilles
33607 PESSAC Cedex
FRANCE
[email protected]
https://u-bordeaux3.academia.edu/Aur%C3%A9lieCarrara
PROFIL DE RECHERCHE
Membre associée de l’Institut Ausonius (UMR 5607 Université Bordeaux Montaigne-CNRS)
Professeure agrégée d’histoire
Thématiques de recherche : Histoire grecque ; histoire des institutions ; histoire économique ;
marché antique ; histoire des échanges ; finances publiques ; État antique ; épigraphie
grecque ; époque classique ; époque hellénistique.
DIPLOMES, CONCOURS ET QUALIFICATION
Auditionnée et classée pour des postes de Maître de conférences à l’Université de Rouen (2014),
Paris I, Amiens, Dijon, Orléans (2013), Paris IV, Poitiers (2012).
Doctorat Histoire, langues et littératures anciennes
Université Bordeaux Montaigne
2011
Soutenu le 26 novembre 2011, mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité
(cf. annexe 1). Qualifiée en 21e section (2012).
Agrégation d’histoire
Université Bordeaux Montaigne
2005
BOURSES ET PRIX
§
PRIX DE THESE
Prix Jean Clinquart, décerné par l’Association pour l’Histoire de l’Administration
des Douanes (http://asso-ahad.blogspot.fr/2016/02/communique.html).
Prix de thèse d’histoire économique Association Française d’Histoire
Économique – BNP Paribas 2013 (http://afhe.hypotheses.org/3328).
§
Octobre 2013
BOURSES POSTDOCTORALES
Sterling Dow fellowship
CHS/DAI joint fellowship
§
Février 2016
Center for Epigraphical and Palaeographical
Studies – Ohio State University (USA)
Juillet 2014
Harvard University’s Center for Hellenic
Studies (Washington) – DAI (Berlin)
2013-2014
BOURSES DOCTORALES
Bourse doctorale
Jacobi Stipendium
Bourse doctorale
Allocation-monitorat
École française d’Athènes (EFA)
juin 2011
Kommission für Alte Geschichte und février-mars 2010
Epigraphik Munich (AEK) – DAI, Munich
EFA
Université Bordeaux Montaigne
juin 2009
2006-2009
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ARCHEOLOGIE ET EPIGRAPHIE : METHODE ET EXPERIENCE DE TERRAIN
§
MISSION DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES
Campagne de 3 semaines de fouilles sur le site
gallo-romain de Barzan, dirigée par Alain Bouet.
§
Barzan (17)
MISSION D’EPIGRAPHIE GRECQUE
Participation à la mission épigraphique dirigée par
EFA, Delphes
N. Kyriakydis : révision des lois et décrets de Delphes datant du IIe s. a.C.
§
juin 2002
Avril 2015
Mai 2014
SEMINAIRES DE FORMATION A LA METHODE SUR LE TERRAIN
“Epigraphische Frühjahrsakademie :
DAI, Athènes
die Epigraphik Athens und Attika”, dirigé par K. Hallof, C. Schuler et C. Witschel (70 h).
avril 2009
“Architecture et épigraphie à Délos”,
dirigé par J.-Ch. Moretti et V. Chankowski (50 h)
août 2006
EFA, Délos
ACTIVITES D’ENSEIGNEMENT
§
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ATER en histoire grecque (192 h)
Université de Rouen
L1 Histoire ; L2 Histoire ; M2 Métiers de l’enseignement (CAPES).
2012-2013
Charge de cours pour l’IUFM de Nouméa (40h) Université de Nouvelle-Calédonie
juillet 2012
M1 Métiers de l’enseignement (CAPES), Formation continue pour enseignants du second degré
ATER en histoire grecque (192 h)
Université Bordeaux Montaigne
2010-2011
L2 Histoire ; L3 Histoire ; M1 recherche Archéologie, Sciences de l’Antiquité et du Moyen Âge
(ASAMA) ; Formation de l’ED Montaigne-Humanités.
ATER histoire grecque (96 h)
Université Bordeaux Montaigne
L2 Histoire ; M1 recherche ASAMA ; Formation de l’ED Montaigne-Humanités.
2009-2010
Monitorat en histoire grecque (64 h)
Université Bordeaux Montaigne
L2 Histoire ; préparation à l’oral du CAPES d’Histoire-géographie.
2006-2009
§
ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
Enseignement DNL (histoire-géographie)
en classe européenne anglais, niveau Terminales
Lycée Jaufré Rudel, Blaye
Professeure agrégée dans le secondaire (Académie de Bordeaux)
2015-2016
2005-2006, 2011-2012, 2014-2016
PUBLICATIONS (cf. annexe 2)
Article dans une revue internationale à comité de lecture
“Tax and Trade in Ancient Greece : About the Ellimenion and the Harbour Duties”, REA, 116/2, 2014,
441-464.
Article dans une revue internationale sans comité de lecture
“Prevention or Cure? Tax Exemptions in a Warfare Context : Miletos and the Low Valley of the
Maeander (early 2nd C. BCE)”, CHS Research Bulletin, 2/2, 2014.
Articles dans un ouvrage collectif
“Le commerce et l’exportation d’huile à Athènes : retour sur la loi de Solon”, dans L. Capdetrey et
S. Lemaître, L’économie de l’huile en Méditerranée grecque (VIe s. a.C.-VIe s. p.C), Bordeaux,
Ausonius, à paraître.
“À la poursuite de l’ocre kéienne (IG II2 1128) : mesures économiques et formes de domination
athénienne dans les Cyclades au IVe s. a.C.”, dans G. Bonnin et E. Le Quéré, Pouvoirs, îles et mers :
formes et modalités de l’hégémonie dans les Cyclades antiques (VIIe s. a.C. – IIIe s. p.C), Bordeaux,
Ausonius, 2014, 295-316 [compte-rendu dans le Bulletin épigraphique 2015, no 178].
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Comptes rendus
Compte rendu de la Table ronde “Les finances des cités grecques”, dans Actualités des études
anciennes, 27/01/2016, http://reainfo.hypotheses.org/185.
Compte rendu de M. Cottier et al., The Customs Law of Asia, Oxford, 2008, REA, 116/1, 2014, 379383.
Compte rendu de P. Briant, Alexandre le Grand, Paris, 7e éd. mise à jour, 2011, REA, 115/1, 2013,
322-324.
Compte rendu de S. Carlsson, Hellenistic Democracies. Freedom, Independence and Political
Procedure in Some East Greek City-State, Stuttgart, 2010, RPh, 86/2, 2012, 190-191.
Littérature grise
Compte rendu de la table-ronde organisée le 3 mai 2014 à Bordeaux : De la politique économique à
l’histoire de l’Antiquité : perspectives de recherche, organisée dans le cadre des rencontres d’histoire
économique de l’UMR Ausonius 2012-2013, accessible sur le site de l’UMR Ausonius.
Valorisation
« Comment étudier les textes anciens ? Le travail de l’épigraphiste sur les textes grecs » ; « Les Grecs
lisaient-ils ? », « Les premières écritures grecques », « La naissance de l’alphabet grec », dans
l’exposition virtuelle réalisée par Cap Sciences intitulée Au rendez-vous des Langues, publiée en ligne
en 2010, http://p126.phpnet.org/aurendezvousdeslangues/.
ORGANISATION DE RENCONTRES SCIENTIFIQUES
Journée d’étude
Université Bordeaux Montaigne
3 mai 2013
Les sociétés anciennes menaient-elles des politiques économiques ? Suivie d’une table ronde
conclusive : De la politique économique à l’histoire économique de l’Antiquité : perspectives de
recherche. Rencontres organisées avec C. Pébarthe (Bordeaux Montaigne).
Workshop et séminaire de l’École doctorale
Université Bordeaux Montaigne
11 avril 2012
matinée : workshop sur les marchés dans le monde antique, Archéologie des lieux de l’échange
économique. Après-midi : Quels modèles pour quelle histoire ? Modèles et catégories, méthodologie
de l’histoire économique. Journée organisée avec C. Pébarthe.
Journée d’étude et séminaire
Université Bordeaux Montaigne
25 novembre 2011
de l’École doctorale : Quels modèles pour quelle histoire ? Néo-institutionnalisme et histoire
économique, organisé avec C. Pébarthe.
Séminaire d’histoire économique
Université Bordeaux Montaigne
2010-2011
Le marché : concept économique et réalités historiques, organisé avec C. Pébarthe, cycle de
conférences lors du deuxième semestre.
COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES
Séminaire de recherche
EHESS, Centre de Recherches Historiques
9 janvier 2015
“L’exemption fiscale comme outil économique dans le monde grec”, L’action économique de l’État :
acteurs, pratiques, outils, séminaire organisé par L. Quennouëlle-Corre et F. Hachez-Leroy.
Journée d’étude
Labex ARCHIMEDE, Montpellier
24 octobre 2014
“Fiscalité et stratégies économiques dans le monde grec”, Les économies méditerranéennes dans
l’Antiquité : productions et marchés, journée d’étude organisée par C. Chandezon.
Séminaire de recherche
University of Chicago
2 mai 2014
“Tax and Trade in Ancient Greece : Through the Harbour Customs”, Ancient Economy Lectures
organisées par A. Bresson.
Spring research Symposium
Harvard University – CHS
25-26 avril 2014
“Prevention or Cure? Tax Exemptions in a Warfare Context : Miletos and the Low Valley of the
Meander (early 2nd C. BCE)”, présentation d’un article paru dans le CHS Research Bulletin.
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Workshop d’épigraphie
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Princeton University – IAS
14 avril 2014
“Textual Remarks on an Athenian Honorific Decree Concerning Harbor Taxation
(IG I3 182)”, Epigraphic Friday, organisé par A. Chaniotis
Séminaire, Hauskolloquium des DAI
DAI, Berlin
28 novembre 2013
“Tax and Trade in Ancient Greece : Through the Harbour Customs”. Conférence également présentée
à l’Université de Vienne en janvier 2014.
Journée d’étude
Université Bordeaux Montaigne
3 mai 2013
“Les mots pour le dire, réflexions sur les catégories économiques des Grecs. Catégories et bonne
gestion économique chez le Ps.-Aristote”, Les sociétés anciennes menaient-elles des politiques
économiques ?, journée organisée avec C. Pébarthe.
Workshop d’histoire économique
Université Bordeaux Montaigne
11 avril 2012
“L’usage des catégories pour comprendre la fiscalité grecque sur les échanges”, Quels modèles pour
quelle histoire ? Modèles et catégories, méthodologie de l’histoire économique, workshop organisé
avec C. Pébarthe.
Séminaire d’histoire économique sur le marché
Université Bordeaux Montaigne
4 avril 2011
“Athènes et l’ocre kéienne au IVe s. a.C. : domination économique et fiscalité dans le cadre de la
seconde confédération athénienne”, séminaire organisé avec C. Pébarthe.
Séminaire de recherche
AEK – DAI, Munich
“Les oikonomiai et la catégorisation des revenus chez le Ps.-Aristote”.
24 février 2010
ACTIVITES ADMINISTRATIVES ET DIVERSES
Élaboration des services de l’équipe enseignante
d’histoire grecque
Université Bordeaux Montaigne
2008-2011
Administration des groupes institutionnels
Université Bordeaux Montaigne
2009-2011
sur l’espace numérique de travail (Bureau Virtuel) pour les L2, L3 Histoire et Master ASAMA :
diffusion de l’information administrative, pédagogique et scientifique.
Représentante élue à la Commission Consultative
Paritaire des Contractuels, collège A
Université Bordeaux Montaigne
2009-2011
APPARTENANCE A DES SOCIETES SAVANTES
Membre de la SOPHAU depuis 2012 et de l’Association Française d’Histoire Économique depuis
2013.
INFORMATIQUE
LANGUES
Réalisation de bases de données sous
FileMaker Pro©.
Maîtrise des logiciels de représentation
graphique : Adobe Illustrator© et Cartes et
données, Photoshop©.
Maîtrise des logiciels de bibliographie :
Endnote© ; Zotero.
Français (langue maternelle)
Anglais (courant)
Allemand (courant ; CLES 2 validé en 2008)
Espagnol (lu, compris)
Italien (lu, compris)
Maîtrise du grec ancien et du latin.
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ANNEXE 1 – RESUME DE LA THESE
LA FISCALITE DES ECHANGES EXTERIEURS DANS LE MONDE GREC
(EGYPTE EXCLUE) DU VIE S. A.C. A LA CONQUETE ROMAINE
Thèse soutenue le 26 novembre 2011 à l’Université Bordeaux Montaigne.
Mention obtenue : très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité.
Composition du jury :
M. Alain Bresson, Professeur de Classics, Université de Chicago (Directeur de thèse)
Mme Christel Müller, Professeure d’histoire grecque, Université de Reims (Présidente
du jury et rapporteur)
Mme Véronique Chankowski, Maître de Conférences HDR en histoire grecque,
Université Lille 3 (rapporteur)
M. Raymond Descat, Professeur d’histoire grecque, Université Bordeaux Montaigne
M. Michele Faraguna, Professeur associé d’histoire grecque, Université de Trieste
Résumé de la thèse :
L’objet de ce travail est d’analyser les enjeux que représente la fiscalité sur les
échanges pour l’économie grecque, sans omettre les aspects de contrôle du territoire auquel
elle est étroitement liée. Cette réflexion s’appuie sur une documentation essentiellement
littéraire et épigraphique, concernant les diverses organisations étatiques composant le monde
grec : cités, royaumes, koina. La perspective géographique et chronologique envisagée est
large afin de percevoir le système fiscal dans sa globalité et dans sa diversité.
Après avoir replacé le sujet dans l’historiographie de l’économie antique, nous avons
d’abord étudié le vocabulaire des échanges et de la fiscalité, afin de cerner les catégories
propres aux Anciens. Nous avons ensuite observé la manière dont les Grecs mirent en place
cette fiscalité, leurs motivations et les conséquences en termes de contrôle du territoire. Ces
formes de taxation se retrouvaient ainsi au cœur de rapports de force entre États, provoquant
parfois des conflits. Dans un troisième temps, nous avons réfléchi aux modalités de
perception choisies et tenté d’en décrire le processus, de la définition de l’assiette jusqu’à
l’acquittement de l’impôt et les pratiques de fraudes. Nous nous sommes également intéressée
aux agents de la perception, notamment aux fermiers. Si des formes de pratiques communes
se dégagent, il ne faut pas oublier qu’elles émanaient de contextes locaux parfois très
différents, ce qui doit inviter à ne pas trop généraliser. Enfin, nous nous sommes interrogée
sur la manière dont la fiscalité était utilisée comme outil économique, notamment par le biais
de l’octroi de privilèges fiscaux.
Cette thèse a obtenu le prix de thèse d’histoire économique de l’Association Française
d’Histoire Économique – BNP Paribas 2013 (http://afhe.hypotheses.org/3328) et le prix
Jean Clinquart décerné par l’Association d’Histoire pour l’Administration des Douanes
en 2016 (http://asso-ahad.blogspot.fr/2016/02/communique.html).
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ANNEXE 2 – LISTE DES PUBLICATIONS ET RESUMES
“Le commerce et l’exportation d’huile à Athènes : retour sur la loi de Solon”, dans
S. Lemaître (éd.), L’économie de l’huile en Méditerranée grecque (VIe s. a.C.-VIe s. p.C.),
Bordeaux, Ausonius, à paraître.
Cet article évoque la commercialisation de l’huile à Athènes : la cité mit-elle en place
pour l’huile des stratégies d’approvisionnement comparables à celles élaborées pour le grain
par exemple ?
Le premier texte disponible est la loi de Solon sur l’exportation des produits attiques
(594/3 a.C.). Édictée dans un contexte de crise (stasis), la loi interdisait à tous les exportateurs
– selon notre interprétation commerçants étrangers ou producteurs citoyens – de convoyer
hors d’Attique tout produit agricole local, excepté l’huile. Cette dernière, bien que
couramment usitée, n’était manifestement pas considérée comme un produit de première
nécessité. Solon établit ainsi un subtil compromis en ménageant les citoyens dans le besoin
d’une part et les riches propriétaires producteurs d’huile d’autre part. Cette autorisation de
vendre l’huile fut, semble-t-il, suspendue au plus tard dans le courant du Ve s. a.C., comme
l’indique une scholie de Pindare, peut-être même avant si l’on suit certains indices donnés par
la céramique. Seule l’huile sacrée remportée comme prix aux concours panathénaïques restait
alors exportable. Nous n’avons aucune preuve d’une évolution de la réglementation
commerciale sur l’huile à l’époque hellénistique. Les dernières informations disponibles
concernent le IIe s. p.C., lorsque l’empereur Hadrien autorisa l’exportation d’huile sous
certaines conditions dans une loi qui nous est parvenue (IG II2, 1100) : d’une part l’obligation
pour les producteurs de vendre une partie de leur récolte à la cité athénienne afin de constituer
une réserve, d’autre part la mise en place d’un système très strict de déclarations et de
contrôle des quantités.
Les sources ne permettent donc pas de retracer l’évolution continue de la
réglementation commerciale sur l’huile. Elles montrent cependant que l’approvisionnement
en huile faisait l’objet de débats et donnait lieu à des lois, même si les stratégies mises en
place n’eurent pas de commune mesure avec celles concernant le grain.
“Tax and Trade in Ancient Greece : About the Ellimenion and the Harbour Duties”,
REA, 116/2, 2014, 441-464.
Les recherches récentes sur la fiscalité antique s’intéressent avec raison à l’étude du
vocabulaire fiscal et des catégories anciennes. Cet article s’intéresse à la catégorie des droits
portuaires nommée ellimenion dans les sources. Malgré une étymologie apparemment simple
désignant une levée “dans le port”, l’interprétation de cette catégorie fiscale fait toujours
l’objet de débat chez les spécialistes. Aussi, après avoir présenté quels types d’impôts
pouvaient être levées dans un port, nous discutons l’hypothèse proposée par V. Chankowski
(2007) selon laquelle le terme ellimenion au singulier désignait les seuls droits d’usage du
port et excluait systématiquement les droits de douane. Si séduisante soit-elle, cette hypothèse
apparaît trop rigide. En effet, l’analyse des sources littéraires et épigraphiques montre
qu’aucun texte ne permet de définir clairement ce que cette catégorie de l’ellimenion
recouvrait et d’en exclure les droits de douane. Dans certains cas même, les douanes étaient
sans nul doute concernées. Aussi, lorsque le contexte du document éclaire insuffisamment la
nature de la taxe évoquée, la prudence doit nous conduire à proposer une interprétation large,
c’est-à-dire un ellimenion incluant à la fois les droits d’usage du port et les droits de douane.
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Aurélie CARRARA
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“Prevention or Cure? Tax Exemptions in a Warfare Context : Miletus and the Low
Valley of the Maeander (early 2nd C. BCE)”, CHS Research Bulletin, 2/2, 2014
(http://www.chs-fellows.org/2014/08/08/tax-exemptions-in-a-warfare-context/)
Au début du IIe s. a.C., Milet cherchait à accroître son emprise territoriale aux dépens
des cités voisines, Magnésie du Méandre (Milet I.3, 148) et Héraclée du Latmos (Milet I.3,
150). Cette volonté déboucha sur deux conflits au moins, pour lesquels nous avons conservé
les traités de paix. Une troisième communauté, celle de Pidasa, fut également impliquée
lorsqu’elle fut intégrée au territoire milésien à l’occasion d’un traité de sympoliteia (Milet I.3,
149).
Ces trois textes permettent d’étudier la manière dont une cité grecque pouvait faire
face aux conséquences d’une guerre d’un point de vue économique. Les chercheurs ont en
effet pour habitude de considérer la fiscalité grecque comme une simple source de revenus.
Dans ces trois conventions toutefois, on s’aperçoit que les cités pouvaient également l’utiliser
comme un outil économique et ceci de deux manières : soit dans une perspective à court
terme, afin de répondre à une crise temporaire résultant d’une guerre, soit dans une
perspective plus large pour répondre à un besoin permanent ou pour promouvoir des activités
économiques spécifiques. Cet article se concentre sur la question de la taxation sur les
échanges extérieurs et propose, à cette occasion, une description rapide du fonctionnement de
cette fiscalité dans les cités grecques antiques.
“À la poursuite de l’ocre kéienne (IG II2 1128) : mesures économiques et formes de
domination athénienne dans les Cyclades au IVe s. a.C”, dans G. Bonnin et E. Le Quéré
(éd.), Pouvoirs, îles et mers : formes et modalités de l’hégémonie dans les Cyclades
antiques (VIIe s. a.C. – IIIe s. p.C), Bordeaux, Ausonius, 2014, 295-316 [Compte-rendu
dans le Bulletin épigraphique 2015, no 178].
Cet article propose de réévaluer les implications économiques du monopole imposé
par Athènes sur la production d’ocre rouge (miltos) de l’île de Kéos après 362 a.C., un
épisode connu par une série de décrets gravés (IG II2, 1128)
Il s’intéresse d’abord aux motivations athéniennes. Si l’on ne peut encore trancher sur
l’usage de cette ocre, l’étude montre que son prix en faisait une alternative bon marché et de
qualité par rapport à d’autres pigments rouges d’origine naturelle. L’analyse des modalités
pratiques révèle en effet que l’ocre était achetée et non confisquée par Athènes. Elle permet
aussi de rétablir un fonctionnement plus classique du circuit d’échange : le fret (naulon) était
réglé par les exportateurs, qui versaient également la douane à la sortie du territoire kéien.
L’ocre était ensuite transportée sur un navire désigné par les Athéniens, puis revendue
obligatoirement dans la cité d’Athènes. L’intérêt des marchands exportateurs résidait
probablement dans un trajet sécurisé, dans une revente et un bénéfice assuré, même si ce
dernier était faible. Ces conclusions s’appuient entre autres sur une étude des prix de l’ocre et
des étalons pondéraux utilisés pour les exprimer. Elle nous conduit à défendre une restitution
alternative pour le passage concernant le coût du fret (naulon). Une réédition du texte IG II2
1128 est donc proposée en annexe.
Si la finalité exacte de ce monopole nous échappe, il ne paraît plus possible
aujourd’hui de n’y voir qu’une simple mesure de rétorsion politique, imposée dans le cadre
d’un empire athénien renaissant. La volonté des Athéniens d’empêcher tout détournement de
marchandise prouve que ces mesures relevaient d’une volonté économique forte de la part de
la cité. Il ne faut cependant pas considérer que les cités kéiennes furent totalement perdantes.
Elles disposaient ici d’un débouché assuré pour leur production et préservaient le revenu que
constituait leur douane.
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