Biographie brève de André Walter (1887 – 1963)
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Biographie brève de André Walter (1887 – 1963)
Biographie brève de André Walter (1887 – 1963) Par Alain Neidhardt et Françoise Duhayon-Lainet André, Maurice, Frédéric Walter vit le jour un 24 septembre 1887, à huit heures et demie du matin, 24 avenue des Fossés, à Montbéliard, dans le Doubs. La famille Walter aurait des origines alsacienne et wurtembergeoise, appartenant à un milieu mennonite, la rigueur de leur tradition pourrait expliquer les migrations antérieures compte tenu de l’intolérance à l’égard de cette laborieuse et méritoire minorité religieuse depuis le bon roi Louis XIV. Le père, Georges, Adolphe était entrepreneur de travaux publics lors de la naissance de André, il avait alors trente-deux ans. La mère, Amélie, Élise Weber était âgée de vingt-sept ans. Il y avait dans la fratrie quatre garçons dont Jean, Georges, Henri, né quatre années plus tôt et qui deviendra célèbre dans le monde de l’architecture et par anecdotes interposées, dans le demi-monde parisien. Georges, Frédéric Walter, le grand-père, économe à l’hôpital de Montbéliard, était alors âgé de soixante-douze ans, L’oncle, Charles, Louis Walter, entrepreneur de travaux publics, avait trente ans. Après une éducation secondaire stricte, il opta pour une carrière d’ingénieur et, dans le cadre des Arts et Métier, se retrouva stagiaire à Cluny à l’âge de seize ans. En 1908, il était ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité (SUPELEC). Son existence laborieuse n’avait rien d’austère, ses loisirs étaient fort dynamiques. Il accompagna son frère aîné en Russie où il sut employer comme interprète un aimable pope, la langue de communication étant le latin. Sa passion pour l’alpinisme, entre deux courses en haute montagne lui fit publier un article enthousiaste et pédagogique dans la revue du Club Alpin Français de 1913 : « Sans guide ; traversée des petits Charmoz ». Cette période précédait la triste tragédie de la première guerre mondiale où les quatre frères allaient être impliqués cruellement ; deux n’en reviendront pas, Jean sera blessé ainsi que André. Le traumatisme subit au genou mettra un terme à ses prouesses montagnardes. Versé initialement dans la cavalerie, il fut transféré dans l’infanterie où il connut les souffrances de la vie des tranchées. Son esprit inventif et son sens humanitaire lui firent mettre en œuvre un système d’avertissement des sentinelles endormies du passage prochain d’un supérieur : le signal était transmis par un fil dont les réflexions complexes permettaient le passage de tranchées principales vers les secondaires où se trouvait le poste de garde. Il échappa au massacre, nanti d’une Légion d’Honneur et d’une Croix de Guerre. La paix revenue, la recherche technique reprend ses droits en même temps que les exigences de la vie ; il se marie en 1922, à Melun, avec Suzanne, Pauline, Charlotte Mille. « Electricien » avant tout, les relations avec les phénomènes physiologiques font l’objet de réalisations et de publications. Ainsi, la « mesure de la chronaxie chez l’homme, avec Bourguignon et d’Arsonval. En 1929, il crée les Etablissements André Walter, les bureaux sont au 37, Boulevard Saint-Michel, les ateliers dans le 15 ième arrondissement. En sortent des appareils de diathermie et des « bistouris électriques ». En 1939, une brochure des Etablissements André Walter spécifie que "les bistouris électriques à lampe ont actuellement cédé le pas aux bistouris électriques à éclateur qui, seuls, permettent de régler l’hémostase d’une manière absolument progressive depuis la coupe pure que nécessite une biopsie jusqu’à la section absolument hémostatique nécessitée par une intervention sur le foie". (J.F. Minot) Musée d’anesthésie et des techniques médico-chirurgicales Besançon mars 2012 Biographie brève de André Walter (1887 – 1963) Par Alain Neidhardt et Françoise Duhayon-Lainet Son comportement et ses travaux lui vaudront d’être nommé chevalier de la Légion d’Honneur en décembre 1930. Un peu avant 1940, très informé des problèmes de pratique chirurgicale, il propose un concept d’unité opératoire joignant l’asepsie, l’éclairage et la régulation de la température, c’est le système de la voûte elliptique réfléchissante. Il peaufinait l’ouvrage avec l’aide de Thierry de Martel, l’habile neurochirurgien qui ne survécu pas à l’entrée des nazis à Paris. Il y eut une douzaine de ces blocs opératoires construits en France jusque dans les années 1960. La vocation de celui de Besançon n’est plus opératoire mais préserve la collection du Muséum d’Anesthésie et des Techniques MédicoChirurgicales. Bien entendu, les établissements A.Walter fournissaient tous les éléments d’équipement de ces centres chirurgicaux : Bistouris électriques, aspirateurs, gaz sous pression, stérilisation de l’air introduit dans le site, etc. Il retrouve le calme de la vie intime dans sa propriété de Marnes La Coquette. Il se remarie en 1934, à Paris, avec Lucienne Louise Sidoux et se consacre à la vie de famille, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il puisse y perdre son talent d’inventeur. Se succèdent les initiatives audacieuses : Appareil sophistiqué pour désherber le terrain de tennis, sorte de lance-flammes à écobuage qui faillit mettre le feu aux alentours, télécommande par réflexion de fil de pèche le long du plafond pour répéter l’heure donnée, la nuit, par le cartel de la maison : Confection d’une motocyclette électrique en période de pénurie d’essence, pendant la deuxième guerre mondiale, premier pas vers un souci d’écologie ! En hiver, préchauffage du moteur de la voiture par une lampe « Pigeon » placée au-dessous pendant la nuit pour faciliter le démarrage du matin : Dégivrage du pare-brise par pose d’une résistance entre deux ventouses fixées à l’endroit idoine : Kayak pliable à structure de bois et de boudins pneumatiques ne pèchent que par la tendance à embarquer un peu d’eau d’ou son nom « Q dans l’O » Il est membre, à partir de 1943, de la Société des Ingénieurs Civils de France et intervient à ce titre dans nombre de colloques. Lorsque le Spoutnik russe tourne autour de notre globe, éperdu d’admiration, il dira à ses proches son regret de ne plus être là lorsque l’homme mettra son pied sur notre satellite… Il s’éteint, en effet, à Cannes, le 18 mai 1963 à soixante-seize ans. Quelques travaux : Électricité physiologique –Séance du 25 juin 1928 : Simplifications techniques de la mesure de la chronaxie chez l’homme avec les condensateurs. Présentation de l’appareillage. Notes de Messieurs Georges Bourguignon et André Walter, présentée par Monsieur d’Arsonval. Le bistouri électrique et la diathermie. Paris, André Walter, ingénieur-constructeur, 1929. 7 p. illus. 21.5 cm. Haute fréquence, diathermie ... Paris, André Walter, ingénieur-constructeur, 1929. 25 p. illus. 21.5 cm. La d'Arsonvalisation: diathermie, ondes courtes, haute fréquence, bistouri Paris, André Walter, ingénieur-constructeur,1936. 12 p. illus. 21.2 cm. La d'Arsonvalisation ondes courtes. Paris, André Walter, ingénieur-constructeur 1936. 19 p. illus. 21.2 cm. Musée d’anesthésie et des techniques médico-chirurgicales Besançon mars 2012