par Claire Salmon-Legagneur - Salon du Livre Jeunesse en Erdre

Transcription

par Claire Salmon-Legagneur - Salon du Livre Jeunesse en Erdre
LE LIEN
Claire SALMON-LEGAGNEUR
Résidence artistique dans le cadre des
10 ans du SALON DU LIVRE JEUNESSE
en ERDRE & GESVRES
Projet :
Réaliser des œuvres avec les
LIVRES MIS AU PILON
par les bibliothèques du territoire.
Organisation :
Communauté de Communes d’Erdre & Gesvres
1 rue Marie Curie– P.A La Grande Haie
44 119 GRANDCHAMP DES FONTAINES
Le Lien,
création autour du Pilon, est programmable
dans le cadre d’une exposition pour les médiathèques,
festivals, espaces culturels…
Contactez
Claire Salmon-Legagneur
Artiste plasticienne
Atelier Le 67
67 rue du Millau
44 300 NANTES
Tel. 33 (0)6 83 24 76 99
[email protected]
www.claire-salmon-legagneur.com
Médiation avec les scolaires
LE LIVRE est une forme en mouvement, un objet de communication,
un lien entre les êtres, les générations, les siècles, les cultures... .
Réalisation d’un livre-boite
- Boite à lecture rescapée-
J’ai désiré alors ancrer mon travail autour de la transmission,
de ce qui nous lie, nous relie, du «LIEN» entre tout et tous.
Souche héritage culturelle, objet d’analyse, de critique, d’informations,
d’histoires, d’images, de contes, de poésie…
les livres sont sages et savants : ils nous relient.
Les élèves ont eu à disposition un ensemble de livres destinés au Pilon.
Chaque élève a fait le choix de quelques livres dans une collection
choisie pour la réalisation d’un livre/ boîte.
De la BD au roman, du livre d’histoire au polar, du livre de poésie au
club des 5, il a choisi le ou les livres qui l’ont inspiré par son titre,
son contenu, sa couleur, sa typo, l’illustration de la couverture, des
images, des mots et des phrases parcourues et ne sait quoi encore…
donnant une direction à la réalisation de sa «Boîte à lecture rescapée».
Ces livres ont été parcourus puis découpés, transformés, scotchés,
cousus pour les détourner en boîte à trésors avec l’idée de préserver,
protéger, élever ce qui parait être le + important, à ne pas perdre :
1 mot, 1 phrase, 1 bout d’histoire, une couleur…
qu’il s’est approprié, qu’il a transformé à sa guise.
Ce fut ensuite l’ouverture et la re-écriture plastique d’une histoire liée,
imaginée, inspirée par l’objet même du livre et tout ce qui le composait :
- la couverture, les pages, leur nombre et leur épaisseur ont initié une
plastique, déployé une ribambelle d’éléments imaginaires dévoués à
ce livre devenu objet de création poétique
- découpages, collages, images, dessins, phrases et mots rescapés ou
inventés, petits objets, tout ceci caché, rassemblé dans l’épaisseur du
livre revisité ou extrait, en suspension au dessus du livre
- la couverture est devenu support de création.
L’objet fini a l’aspect d’une boîte/valise en réceptacle de l’imaginaire,
Encore et toujours en mouvement…
Aussi, TEXTE et TEXTILE ont la même racine.
Tisser des fils et des mots serait donc de la même veine.
Le lien, le fil, la trame, sont des mots utilisés tant dans le travail textile
que dans l’écriture et nombreux sont les peuples où l'on tisse en racontant
des histoires, en les chantant, où le tissu lui-même raconte l’histoire.
Dans la mythologie Dogon…
Le dieu de la parole créa le monde en tissant avec sa langue entre ses
dents des bandes de tissu qui, assemblées, donnent des étoffes
symboliques pour les morts, les mariages, etc...
LA COUVERTURE, habituellement pièce d'étoffe permettant de se
protéger du froid et également ce qui couvre un livre pour le protéger...
prend ici le sens de l’enveloppe. Par le fait même de naître au cœur
d’un héritage culturel, tout être est relié, dressé sur des acquis,
des connaissances transmises par le temps :
il est enveloppé d’objets de savoir et d’Histoire.
LA COUTURE, les noeuds, le travail au fil et cordon, usent de leur
symbolique dans le fait de protéger, de préserver, d’assembler, de lier,
relier, tel les mots, les connaissances, le savoir et le tout au fond…
LE LIT enfin, symbolise un lieu d’apaisement, de silence, permettant le
lien entre conscient et inconscient. Il est aussi un lieu de rêve et de
cauchemar, d’amour et d’émotion, de pensée allongée, de lecture
et d’écriture, de transmission de tous bords,
il devient support de l’œuvre.
Ici une installation de 3 lits : Un lit junior et deux lits adultes.
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Le lit junior
Lits adultes
« Il ou Elle comme elle peut »,
(lit en bois à barreaux noirs),
« Chaire de poule »,
(en carton…: fragile et absorbant),
Réalisé avec la collection « chaire de poule » de chez Bayard poche,
dans l’idée que notre mise au monde s’est déjà agie, ébahie par
l’Histoire (avec un grand H) et notre propre histoire.
Il s’agit là d’un lien à l’émotion profonde, instinctive, reliée au corps,
à la peau, éperdument touchée.
Liaison mémorable à la peur et aux émotions de toute sorte.
La couverture est telle les couvertures patchwork des années 70 :
carrés de livres de même collection, même gabarit, cousus,
assemblés de cordons colorés crochetés.
Des mots liens perchés au dessus de la couverture assemblent les
titres des livres en phrases imaginaires qui conduiront le lecteur
potentiel à une trame de lecture poétique :
ouvrage transmission encore…
Le traversin est rempli de feuilles de livres d’Histoire et de lectures
enfantines (bourre de mémoires). Un son d’essoufflement
dans l’idée d’une poursuite continuelle..
Réalisé avec la collection « Série Noire » de chez Gallimard dans
l’idée qu’au long de notre vie, instinctivement, nous recherchons les
émotions vécues dans notre jeune âge. Ici il s’agit de la peur.
Le contenu du polar spécifiquement troublant et noué à des faits
violents nous maintient dans la crainte.
On pourrait y reconnaître également le besoin morbide de nombre
d’entre nous à se nourrir de faits « divers », les médias y répondant
volontiers.
Un impact de balle placé côté cœur de la couverture exprime l’idée
de blessure à vouloir retrouver des émotions angoissantes et
destructrices. Quelques mots envolés surplombent la couverture.
« Un lit à Soi »,
(lit ivoire en fer forgé)
Réalisé avec la collection Blanche de chez Gallimard.
Cette couverture est en livres ouverts dans l’idée d’une recherche
ouverte au présent, aérée, libre, poétique et mobile, vouée au vent,
toujours en mouvement.
Dans cette ouverture il y a le creuset d’un plongeon vers soi-même,
un lâcher prise pour une ré-écriture.
Les ventilateurs, à chaque coin du lit : le souffle, le balayage,
La légèreté, la constance dans le mouvement,
le changement.