Syndrome de jonction pyélo-urétérale sur rein en fer-à

Transcription

Syndrome de jonction pyélo-urétérale sur rein en fer-à
Annales d’urologie 37 (2003) 236–238
www.elsevier.com/locate/anndur
Rein
Syndrome de jonction pyélo-urétérale sur rein en fer-à-cheval
À propos de 13 cas
Pyeloureteral jonction upon a horse shoe kidney: 13 cases
I. Sarf, Z. Dahami *, A. Meziane, M. Dakir, R. Aboutaieb, A. El Moussaoui, F. Meziane
Service d’urologie, centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, Casablanca, Maroc
Reçu le 19 décembre 2001 ; accepté le 6 mars 2002
Résumé
Le syndrome de jonction pyélo-urétérale sur rein en fer-à-cheval reste une malformation congénitale fréquente. Nous rapportons 13 cas
colligés sur une période de 16 ans et traités chirurgicalement. La revue de la littérature nous a permis de mettre en exergue les différents moyens
thérapeutique.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Abstract
The pelviureteral jonction upon a horse shoe kidney remains a frequent congenital malformation. The autors report 13 cases collected
during a period of 16 years and treated surgically. The review of literature permits to discuss the different therapeutic means.
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Rein en fer-à-cheval ; Malformation ; Jonction pyélo-urétérale ; Chirurgie
Keywords: Horse shoe kidney; Malformation; Pyeloureteral junction; Surgery
1. Introduction
2. Malades, méthodes et résultats
L’hydronéphrose due à la jonction pyélo-urétérale (JPU)
est la forme la plus fréquente de la présentation clinique du
rein en fer-à-cheval (RFC) pathologique.
Sur 106 patients opérés par Culp et Winterringer pour
RFC, 40 patients avaient une hydronéphrose secondaire à
une obstruction pyélo-urétérale [1].
Le RFC, par sa position, sa fusion par un isthme souvent
parenchymateux et son association fréquente aux aberrations
vasculaires, engendre souvent un effet causal ou aggravant
sur l’obstruction de la JPU, nécessitant ainsi une approche
chirurgicale modifiée.
Nous relatons 13 cas de JPU sur RFC, traités chirurgicalement durant une période de 16 ans. D’autres moyens thérapeutiques endoscopique et laparoscopique seront discutés.
Durant une période de 16 cas, allant de janvier 1985 à
janvier 2000, nous avons traité 13 patients, huit hommes
(60 %) et cinq femmes (40 %), présentant un syndrome JPU
sur RFC.
L’âge moyen des malades est de 33 ans (22-40 ans).
Les signes cliniques ont été dominés par les douleurs
lombaires dans tous les cas et la présence d’un gros rein dans
un cas.
Le diagnostic du RFC compliqué du syndrome JPU a été
effectué par le couple échographie et urographie intraveineuse (UIV) dans tous les cas (Fig. 1). L’hydronéphrose a
intéressé le côté gauche dans neuf cas et le côté droit dans
quatre cas.
Le traitement a été chirurgical dans tous les cas. La voie
d’abord utilisée est une incision antéro-latérale extrapéritonéale exclusive. La technique utilisée sur la jonction
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (Z. Dahami).
© 2003 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/S0003-4401(03)00056-1
I. Sarf et al. / Annales d’urologie 37 (2003) 236–238
237
Fig. 1. Urographie intraveineuse JPU gauche sur RFC.
Fig. 2. Urographie intraveineuse de contrôle après cure de la jonction.
pyélo-urétérale a été une pyéloplastie selon la méthode
d’Anderson Haynes dans 12 cas (92 %). Cette pyéloplastie a
été associée à un décroisement d’une bride vasculaire dans
quatre cas (30 %), à une symphysiotomie avec néphropéxie
dans un cas et à une lithopyélothomie dans trois cas. La mise
en place d’un drain de néphrostomie a été le moyen de
drainage utilisé chez tous les malades, retiré au 12e jour.
Dans un cas, une hémi-néphréctomie gauche pour une
hydronéphrose majeure a été réalisée.
Les suites opératoires ont été simples dans tous les cas, le
résultat à long terme a été satisfaisant. Après un recul moyen
de 3 ans, on n’a pas noté de récidive de la sténose de la
jonction (Fig. 2).
Pourtant, la contribution d’une angulation de l’uretère ou la
compression de celui-ci au niveau de l’isthme restent non
négligeables, ce qui incite à réaliser la symphysiotomie associée à une fixation du pôle inférieur de l’hémi-rein atteint
pour une bonne orientation dorso-médiale de l’uretère [4,9].
Dans notre série, nous avons jugé nécessaire de réaliser
cette symphysiotomie en plus de la néphropéxie que dans un
seul cas pour une compression urétérale au niveau de la
symphyse.
Le traitement chirurgical du syndrome de jonction pyélourétérale sur RFC reste identique à celui sur reins normaux.
Un intérêt particulier doit être porté à la présence de vaisseaux aberrants [6–8].
La technique la plus répandue reste celle décrite pour
Anderson-Hynes. L’abord chirurgical doit rester extrapéritonéal, ce qui constitue une sécurité en cas de fuite
urinaire. La résection doit être la plus économique possible,
le pyélon doit être suturé en queue de raquette avec anastomose pyélo-urétérale au point inférieur de la suture pyélique
[11]. Il est préférable d’adjoindre un drainage urinaire soit
externe par néphrostomie soit interne par une sonde double J
[12]. Malgré la position basse et la malrotation du RFC,
certains auteurs considèrent l’endopyélotomie antérograde
comme une technique sûre et efficace et peu agressive dans le
traitement de la JPU sur RFC, en prenant en considération
3. Discussion
Comme toute malformation congénitale, le RFC implique
la possibilité d’associations malformatives [2,3], le syndrome de JPU représente l’association pathologique la plus
fréquente. Clup, Zondek et Das ont rapporté cette association
dans respectivement 37, 16 et 14,2 % des cas [1,4,5].
Ce syndrome de jonction est lié à une implantation haute
de l’uretère sur le bassinet et/ou à la compression par un
vaisseau qui croise cette jonction pyélo-urétérale [6–8].
238
I. Sarf et al. / Annales d’urologie 37 (2003) 236–238
des modifications techniques : utilisation d’instruments
longs, une voie d’abord par le calice moyen et une incision
postéro-latérale épargnant les vaisseaux [10,11].
D’autres méthodes laparoscopique et rétropéritonéoscopique ont été décrites dans le traitement de JPU sur RFC
[12,13], mais restent trop compliquées pour qu’elles deviennent généralisées.
Références
[1]
[2]
[3]
[4]
Culp OS, Winterringer JR. Surgical treatment of horse shoe kidney:
Comparison of results after various types of operations. J Urol 1955;
73:747.
Gillenwater JY, Grayhack JT, Howards SS, Duckett JW. Anomalien of
the kidney, anomalies of position and fusion: Horse shoe kidney.
Adult and pediatric urology, Mobby 1996 Chapter 43-44-45.
Ratner LE, Zibari G. Strategien for the successful transplantation of
the horseshoe kidney. J Urol 1993;150:958–60.
Das S, Amar AD. Ureteropelvic junction obstruction with associated
renal anomalien. J Urol 1984;131:872–4.
[5]
Zondek LH, Zondek T. Horse shoe kidney and associated congenital
malformations. Urol Int 1964;18:347.
[6]
Boatman D.L., Kolln C.P., Floscks R.H., Congenital anomalier associated with horse shoe kidney. J Urol 1972:107–205.
[7]
Glenn JF. Analysis of 51 patients with horse shoe kidney. N Eng J Med
1979:261–84.
[8]
Kolln CP, Boatman DL, Schmidt JD. Horseshoe kidney: A Review of
105 patients. J Urol 1972;107:203.
[9]
Shinkus EM, Mekhanna I. Hydronephrosis in a horseshoe kidney.
Urol Nefrol Mosk 1993 May-Jun(3):48–51.
[10] Tostain J, Perraud Y, Preynat P. Résection de la JPU pour sténose
primitive sans drainage urinaire externe. J Urol 1991;97(4-5):203–6.
[11] Bellman GC, Yamaguchi R. Special considerations in endopyelotomy
in horse shoe kidney. Urology 1996 Apr;47(4):582–6.
[12] Janetschek G, Peschel R, Altarac S, Bartsch G. Laparoscopic and
retroperitoneoscopic repair of ureteropelvic junction obstruction.
Urology 1996 Mar;47(3):311–6.
[13] Keeley JR, Bagley DH, Kulp-Hugnes D, Gomella LG. Laparoscopic
division of crossing vessels at the uretero-pelvic junction. J Endo-urol
1996 Apr;10(2):163–8.