Marché-des-télécoms-23-Avril-2014
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Marché-des-télécoms-23-Avril-2014
Marché des télécoms : comment les acteurs poursuivent leur adaptation à un environnement sans cesse mouvant Publié sur le site de la FFT le 23 Avril 2014 Yves le Mouël, Directeur Général de la Fédération Française des Télécoms intervenait mercredi 16 avril lors d’une table ronde portant sur la « Recomposition du marché des télécoms en France : ce qui va changer pour les entreprises » animée par Pascal Prot, PDG de Legos, opérateur spécialisé sur le marché des entreprises et membre de la FFTélécoms. 30 ans de restructurations Le secteur des télécommunications a été très mouvementé ces derniers temps. Pourtant, Yves le Mouël tient à relativiser et rappelle que depuis le début de la déréglementation du marché des télécoms, le phénomène de restructuration des acteurs de ce marché intervient selon des cycles. Ainsi, on a connu par exemple le démantèlement d’ATT aux USA en 1984 en 7 RBOCS (Baby Bell) qui depuis ont fusionné pour donner naissance à 2 géants… ATT et Verizon. En France, le milieu de la décennie 2010 a donné lieu à la disparition, le plus souvent par fusion, de nombreux acteurs de l’internet (Club internet, AOL, Telecom Italia, Cegetel, Télé 2, …). Telecom Italia et Neuf Cegetel d’ailleurs étaient membres fondateurs de la Fédération Française des Télécoms fin 2007. L’innovation est l’un des vecteurs de la restructuration du marché L’un des drivers de cette restructuration du marché est la technologie, en particulier aujourd’hui la généralisation de l’IP et la convergence entre le fixe et le mobile: les acteurs présents sur un seul de ces marchés ont cherché et cherchent à être présents sur les deux, à l’instar de Free qui est entré sur le marché du mobile, de Vodafone en Europe qui rachète des câblo-opérateurs et du rachat de SFR par Numéricable qui procède de cette même démarche. Aujourd’hui, de plus en plus de clients particuliers et professionnels attendent en effet une offre convergente (prix, interface unique, simplicité) et pour les opérateurs, il y a une logique technologique à travers la généralisation du protocole IP et c’est aussi un outil anti-churn qui vise à stabiliser les revenus. La concurrence très vive pèse sur l’équilibre du marché L’autre driver de la restructuration, c’est bien sûr l’économie : dans un marché comme le marché français, extrêmement concurrentiel, les prix sont bas ( baisse de - 22% dans les 5 dernières années, parmi les plus bas des pays de l’OCDE, en fixe comme en mobile), le chiffre d’affaires est en chute libre (- 16% sur les 3 dernières années pour Bouygues Télécom, Orange et SFR) et les marges s’écroulent (EBITDA : - 26,8% pour le cumul des 3 opérateurs). La pression économique est donc extrêmement forte. L’investissement est une nécessité vitale pour tous les opérateurs Dans un marché ultra concurrentiel tel que celui des télécoms, le troisième driver de la restructuration du marché est la nécessité vitale pour ces opérateurs d’investir lourdement afin de faire face, en particulier, au déploiement des nouvelles infrastructures (4G mobile et fibre optique pour le fixe). Un opérateur qui n’investit pas voit sa qualité de service se dégrader rapidement et l’on considère qu’il se trouve de facto « sorti du marché » au bout de 3 ans. Tous ensemble, les opérateurs investissent chaque année en France environ 7 milliards €, hors achat des fréquences (3,5 Mds€ pour la 4G). Il est donc vital pour eux de conserver intactes leurs capacités d’investissement. La restructuration du marché ne signifie pas l’évincement des plus petits acteurs Le marché des télécoms bouge, c’est indéniable. Pour autant, il est tout aussi frappant de voir qu’il y a de plus en plus de place pour tous les opérateurs, petits ou gros, qui innovent. Le marché B2B étant très segmenté, il y a matière à satisfaire les besoins très divers de chaque type de clientèle et c'est un exercice compliqué qui nécessite une écoute, une proximité et un savoir-faire nouveau. L'entreprise a en effet de plus en plus besoin de services spécifiques (visio, cloud, applicatifs, …) et cela crée de vrais nouveaux espaces de concurrence aux grands opérateurs nationaux. Les tensions réglementaires et concurrentielles sont telles que le marché des télécoms va continuer d’évoluer On peut dire à ce stade que le phénomène de restructuration du marché n’est certainement pas achevé, pas plus en Europe qu’en France. En effet, sur le continent européen les tensions réglementaires et concurrentielles sont très fortes et vont pousser le marché à évoluer encore, alors même que, comme dans un vaste mouvement sismique, les acteurs de la plaque nord-américaine sont prêts à prendre des positions en Europe et que la plaque asiatique est aussi en mouvement. Tags : marché, restructuration, innovation, technologie, concurrence, Investissement, Legos,Yves Le Mouël, Pascal Prot Source : FFT - http://www.fftelecoms.org/articles/marche-des-telecoms-comment-les-acteurs-poursuiventleur-adaptation-un-environnement-sans