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10
BUSINESS | CULTURE | DESIGN | ARCHITECTURE | MODE | VOYAGES | LIFESTYLE | N° 10 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2013 | 5 € | www.thegoodlife.fr
Le premier magazine masculin hybride : business & lifestyle
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THE GOOD LOOK
THE GOOD PROFILE  FASHION #3
Paris
ACHETEURS
DE MODE
Le Printemps
Tancrède de Lalun,
directeur des achats
un œil
impitoyable
Physiques ou virtuels,
les grands magasins sont autant
de minigalaxies qui aimantent
les comètes du luxe. Dans
un ballet incessant orchestré
par des équipes d’acheteurs
ultrapointus, et au gré du souffle
des tendances, elles vont
et viennent dans ces espaces
de plus en plus sophistiqués.
Par Elisa Morère
Ils n’ont ni la même taille ni la même clientèle, et donc pas la même stratégie. La
clientèle moyen-orientale ira chez Selfridges,
à Londres, immense paquebot qui vient
d’ouvrir un espace de 10000 m2 autour du
jeans, de 10 euros à… 10000 euros. En
comparaison, Barneys, à New York, ressemble à une bonbonnière, prisée, notamment,
des Occidentaux. Sa sélection sera forcément beaucoup plus resserrée. A 29 ans, la
jeune et élégante Tomoko Ogura a pris les
rênes de la direction des achats mode d’où
elle surveille l’évolution de la planète mode
à l’intérieur de ses murs, comme à l’extérieur.
Ses points de vue tranchés feront le sel de
Barneys. Pour qui veut avoir une vision périphérique de ce qui va se faire en matière de
tendances, les grands magasins sont certainement aujourd’hui une vraie mine
d’informations. Quelles que soient leurs différences, ils sont tous excellents, créatifs,
exclusifs aussi, grâce à leurs armées d’acheteurs très professionnalisés depuis dix ans.
La professionnalisation est venue avec
l’augmentation des salons aux quatre coins
du monde, l’émergence d’une nouvelle
clientèle asiatique ou sud-américaine et
une mode qui s’emballe. Les collections
croisière, capsule, premium, ne cessent de
venir remplir les blancs entre deux saisons. Pas une seconde d’ennui ne doit
traverser l’esprit du client. Pas un produit
204
LE GRAND MAGASIN PRINTEMPS, À PARIS,
BOULEVARD HAUSSMANN.
ne doit être incongru ou trop vu. En fait,
plus que des produits, les grands magasins
offrent à leur clientèle (fortunée) des univers où se projeter, des sensations, des
expériences, et même un avant-goût du
futur. Chacun tient à être précurseur. Vital
pour se démarquer. L’introduction des
blogs et des échanges web en tout genre
accentue cette pression. Même l’influence
de la musique ou des films engendre de
nouvelles attitudes qui se retrouvent vite
dans la rue. A la tête de ces armées, un
manager fait office de tête chercheuse qui
ne cesse de voyager pour dénicher ces
nouveaux looks, le style d’un jour ou
d’une saison, le designer avec potentiel et
même le tube du moment. Ce gourou
des temps modernes signe la vision maison, et ce que vous, client, admirez de
neuf sous ces coupoles du luxe, c’est exactement ce qu’il voulait vous désigner. Ce
génie de l’achat tranche. Une fois marques
et créateurs référencés, il en suit à la trace
les capacités de marketing et de production. Pour mieux asseoir leur solidité, il se
fait conseil sur leurs prix, leurs stratégies,
et même sur la couleur de leur logo. Le
but est que le client puisse acheter un
produit clair, cohérent et de qualité. Ce
directeur des achats combine, dans des
lieux vertigineux par la taille, un subtil
équilibre entre des centaines de griffes, de
marques, de créateurs célèbres et de nouveaux venus. Ses partis pris créent
l’identité unique du magasin par la
démultiplication des collections exclusives, le défrichage des tendances et un
appétit certain pour ce je-ne-sais-quoi vu
nulle part ailleurs. The Good Life a rencontré cinq de ces têtes chercheuses les
!
plus expertes du monde.
Depuis cinq ans, les pros du monde
entier accourent ici pour vibrer au rythme
des tendances. Sur 10000 m2, 250 marques
nationales et internationales représentent
le goût de Paris, de la France, du luxe.
Nous sommes au pays de Dior, d’Hermès,
de Chanel, au centre de la culture
et de l’hédonisme à la française.
The Good Life : Quel est votre rôle ?
Tancrède de Lalun : Une mode qui
n’avance pas… recule. Je développe donc
des stratégies. Au Printemps, faire les achats
c’est créer des univers avec le meilleur
assortiment mode du monde. Je voyage
en permanence, je suis connecté 24 heures
sur 24. Je construis des degrés
et des niveaux de gamme dans le portefeuille
de 250 marques, je les pose visuellement
pour que les clients s’y retrouvent – de 15
à 20% de renouvellement par saison.
Une marque a deux ans pour s’installer
(on calcule sa marge et son chiffre d’affaires
au mètre carré). Vis-à-vis d’eux, l’acheteur
a une mission de conseil par rapport à leurs
collections, aux prix, à la structure.
TGL : Quel est le concept du Printemps ?
T. de L. : Nos clients viennent au Printemps
pour découvrir. Les grands magasins de luxe
n’ont pas la même clientèle, la même
surface ou la même stratégie. Le Printemps
est bien moins grand que Selfridges,
à Londres, par exemple. Donc, nous trions
sévèrement pour une clientèle internationale
plus large : russe, asiatique, brésilienne…
TGL : Quelle est la place des créateurs ?
T. de L. : Nous avons lancé Vanessa
Bruno en exclusivité, puis l’avons aidée
à s’agrandir. Nous mettons les créateurs
en valeur dans notre catalogue, en vitrine
et en communication. Je suis très heureux
d’avoir contribué à placer AMI sur orbite,
pour l’homme, en lui offrant un corner et en
l’aidant à exprimer ses codes commerciaux.
Nous avons aussi Alexander Wang
en exclusivité pour trois ans. Nous avons
été les premiers au monde à le repérer
et à le placer sur un pied d’égalité avec
les grands. Aux Etats-Unis, il figurait avec
les petits maîtres contemporains. Aujourd’hui,
il est directeur artistique de Balenciaga et a
monté un empire avec sa propre marque !
THE GOOD LOOK
PHOTOS : DR
THE GOOD PROFILE  FASHION #3
TGL : Quelle est l’importance
d’un défricheur de tendances ?
T. de L. : Au fil des fashion-weeks,
le Printemps est devenu le passage obligé.
Nous sommes à présent «la» référence. Etre
découvreur, c’est très important. Nous nous
servons de la boutique Maria Luisa pour placer
les nouveaux, puis nous passons au corner
en invitant la presse. Maria Luisa possède
un business-model génial, avec son propre
concept architectural à l’intérieur du Printemps,
sa signature et sa proposition de la mode et du
futur. Maria Luisa a été la première à acheter
Martin Margiela, John Galliano, Nicolas
Ghesquière ou Christopher Kane. Dans
nos nouveaux 10000 m2, on a aussi taillé
6000 m2 pour regrouper la scène émergente
en mode et en design contemporain…
TGL : Quels sont les créateurs à suivre ?
T. de L. : Les designers pour l’homme !
D’une part, des marques apparaissent,
et de l’autre, le client a complètement changé.
Il y a quatre ou cinq ans, il n’existait que les
industriels du lifestyle, du genre Ralph Lauren,
du jeans et du tee-shirt. Aujourd’hui, il y a
les Melinda Gloss, Brioni, AMI, purement
masculins, qui proposent des univers avec un
point de vue stylistique. C’est une révolution.
Ce langage n’existait pas avant chez l’homme.
Or, il est urbain, éduqué, très contemporain
et a été élevé avec Zara et H&M. Il a 35 ans,
de l’argent, pense «style», est attiré
par de belles marques contemporaines,
de jolies coupes, des matières nobles
et un prix designer. Les marques de luxe trop
focalisées sur la femme revoient leur stratégie
et commencent à offrir une vision élargie.
TGL : Comment défendez-vous
vos partis pris ?
T. de L. : Mon œil et mon talent reposent sur
la confiance qu’on m’accorde. Prenons Kenzo,
par exemple : nous avons été les premiers
à reconnaître le nouveau positionnement fun
et créatif de l’été 2012. Une minicollection
a été hébergée chez Maria Luisa. Un produit
hypermode pour une clientèle hypermode…
Les résultats nous ont donné 100 % raison.
TGL : Quelles sont, selon vous, les villes
les plus dynamiques, côté mode ?
T. de L. : Sans hésiter : Paris. C’est la plus
internationale et la plus business pour
les marques comme pour les acheteurs.
Milan représente surtout les grosses marques
italiennes. Nous faisons 10 % de nos achats
à New York. Londres montre une belle
énergie, mais sans business international. !
Hong Kong
Lane Crawford
Sarah Rutson,
directrice de la mode
Depuis cent soixante ans, Lane Crawford
connaît à fond les désirs de la Chine.
Atypique, le grand magasin multimarques
réalise ses propres choix artistiques
et commerciaux. Son point de vue et son
héritage lui offrent une place de choix dans
cette Asie séduite aussi bien par la qualité de
ses services que par ses sélections pointues
en mode, en décoration et en lifestyle.
TGL : Quel rôle jouez-vous ?
Sarah Rutson : Quand nous nous
intéressons à une marque, le plus important
est d’avoir un point de vue sans ambiguïté.
Le message doit être limpide en boutique,
son importance, clairement perçue par
le client. Il doit comprendre que le produit
de cette marque n’a pas été pris au hasard,
mais soigneusement sélectionné. Le critère
est donc de choisir parmi ce qui exprime
le mieux notre conviction, de défendre
notre avis. Après tout, si nous y croyons,
notre client le réclamera aussi !
TGL : Quel est le profil de votre clientèle ?
S. R. : Nos clients sont des hommes
et des femmes, très éduqués. Ils ont
une parfaite compréhension des codes,
des tendances, des styles. Surtout, ils n’ont
aucun problème à acheter des produits
de designers, car le dialogue a progressé
au fil des ans. Ils achètent leurs vêtements
en connaissance de cause, avec plaisir et par
goût, et ne sont pas soumis aux tendances
ou à la marque branchée du moment. De plus
en plus de clients veulent des marques qui
ne sont ni surexposées, ni surreprésentées.
Je parle de la mentalité en Chine, où l’on
apprécie de se définir à travers un vêtement
sans avoir besoin de se rassurer avec
une marque reconnue ou un label en vogue
pour se sentir bien dans sa peau.
TGL : Quelle est la place des créateurs
chez Lane Crawford ?
S. R. : Chaque designer, quand il est
en devenir, a besoin de temps pour vraiment
émerger. Si Lane Crawford le retient,
nous l’accompagnerons en faisant attention
à ce temps utile à sa maturation.
Nous devons nous demander s’il émerge
grâce à une unique collection réussie
ou si ce designer a mis en route un vrai
travail cohérent, une identité forte basée
UN CORNER HOMME DU GRAND MAGASIN
LANE CRAWFORD, À HONG KONG.
sur un dialogue consistant avec le client.
Beaucoup de jeunes talents sont des feux
de paille. Lane Crawford référence depuis
leurs débuts Haider Ackermann, Joseph
Altuzarra, Chitose Abe pour Sacai et Jason
Wu. Un de nos grands projets est de faire
découvrir des designers chinois de talent.
Trois d’entre eux, encore jamais vus dans
les défilés internationaux ou en boutique,
seront présents dans notre nouveau magasin
qui ouvre à Shanghai fin septembre.
TGL : Quelles sont, selon vous, les villes
mode les plus dynamiques ?
S. R. : En termes de chiffre d’affaires,
les marques françaises ont un succès
dingue, comme Givenchy, Alaïa et Chloé.
Cependant, nous avons vu la progression
de New York depuis une dizaine d’années,
grâce à l’émergence de nouveaux talents
commercialement en plein essor et qui
développent de véritables empires, comme
Jason Wu, Alexander Wang, Altuzarra,
Rag and Bone. Enfin, dans une moindre
mesure, quelques marques britanniques
sont appréciées telles que Peter Pilotto,
Erdem ou Victoria Beckham. !
Miami
The Webster
Laure Hériard-Dubreuil,
cofondatrice
The Webster est un immeuble Art déco
de 2 000 m2 au cœur de Miami Beach.
C’est un grand magasin de luxe qui
abrite plus de 90 maisons de mode pour
hommes et femmes, dont Chanel, Alaïa,
Saint Laurent, Lanvin, Pierre Hardy, etc.
The Good Life : Quel est votre rôle ?
Laure Hériard-Dubreuil : Nous sommes
une toute petite équipe et je sélectionne
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THE GOOD LOOK
THE GOOD PROFILE  FASHION #3
Londres
Mr Porter.com
LE SITE BRITANNIQUE MR PORTER.COM.
Paris
Menlook. Marc Menasé,
fondateur et directeur
des achats
COUVERTURE DE THE MENLOOK TRIBUNE,
MENLOOK.COM.
LE JOURNAL DU SITE
chacune des pièces du Webster. Je m’inspire
de tout : défilés, salons, livres, magazines,
voyages, expositions, Instagram, de la mode
dans la rue… The Webster a littéralement
remis Miami sur la carte de la mode !
Je suis totalement libre de mes choix et de
ma sélection, et je n’hésite pas à proposer
des nouveautés comme Miansai et Del Toro,
qui se sont beaucoup développées
– un peu grâce à nous, j’espère – ainsi que
de jeunes designers comme Suno, AMI,
Delfina Delettrez. Je préfère les pièces
intemporelles aux produits tendance.
Je défends aussi des modèles un peu boyish,
donc un zest masculins – ce qui n’est pas
évident à Miami ! Je m’efforce de présenter
de 2 à 5 nouveaux jeunes créateurs
par saison. Je les laisse faire leurs preuves
sur deux saisons au moins.
TGL : Quelle est votre recette
pour mettre en valeur une signature
en laquelle vous croyez ?
L. H.-D. : Je développe des modèles
exclusifs pour The Webster avec quelques
marques très créatives, comme Pierre
Hardy ou House of Waris. Nous avons
une clientèle principalement internationale.
TGL : Qui sont les créateurs intéressants
à suivre ?
L. H.-D. : Julien David, Olympia Le-Tan,
Delfina Delettrez, AMI, Atto, Suno,
Atlantique Khan, Rosie Assoulin,
Mary Katrantzou, Peter Pilotto, Nektar
De Stagni, Cédric Charlier, Anthony
Vaccarello, Erdem, Rabih Kayrouz… !
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Fondé en 2010 dans le giron du groupe
MenInvest, le site international 100% masculin
vient de racheter l’anglais Oki-Ni, posant ainsi
un pied solide en Grande-Bretagne.
The Good Life : Quel est le concept
de Menlook ?
Marc Menassé : Nous combinons
250 marques haut de gamme avec des
produits iconiques et des articles peu chers.
Aujourd’hui, l’homme aime mixer son vestiaire.
TGL : Quel est votre rôle ?
M. M. : Je dirige une équipe de trois
acheteurs et cinq assistants, car l’offre est
cruciale. En plus, nous avons le bureau
d’achats Oki-Ni, à Londres.
TGL : Comment faites-vous
votre sélection ?
M. M. : Nous recevons 10 dossiers de
demande par jour. Le comité Menlook évalue
le poids, l’identité et la qualité d’une marque
ou d’un créateur qui nous intéresse. Ainsi,
Melinda Gloss cartonne chez nous : cohérent,
parisien, belles matières, prix impeccable,
fabrication européenne. Notez que le site
Oki-Ni est très pointu (70 signatures
dont Martin Margiela et Rick Owens).
TGL : Quel est le profil de votre client ?
M. M. : Nous desservons 85 pays (croissance
mensuelle de 20%) ! Il est international,
urbain, soucieux de son style et a 32 ans
environ. Le panier moyen est de 120 €.
TGL : Quelles sont, selon vous, les villes
les plus dynamiques côté mode ?
M. M. : Los Angeles, où des myriades
de créateurs travaillent dans leur atelier
en ville ! Séoul, aussi : un creuset de marques
jeunes, pas chères, comme Bike Repair Shop
qu’on vient de référencer pour leur concept
basé sur le vélo, avec des pantalons carotte
et des mailles absolument superbes. !
Se considérant comme «la» destination
style pour l’homme en 190 marques, le site
a explosé en deux ans. Il combine marques,
designers, style contemporain et luxe, en
y mêlant de petites productions artisanales.
The Good Life : Quel est votre rôle ?
Toby Bateman : J’approuve les achats
avant qu’ils ne soient mis en ligne,
l’existant aussi bien que les marques
avec un potentiel. Nous sélectionnons
nos produits dans les salons et les défilés,
mais aussi au cours de nos voyages.
L’art influence très fortement les attitudes.
Les tendances venues de la rue sont aussi
source d’inspiration. Nous restons toujours
sur le qui-vive afin de réagir rapidement
aux microtendances que nous voyons
se développer dans une saison.
TGL : Quelle place occupent
les designers chez vous ?
T. B. : Nous venons d’ajouter Exemplaire,
dont nous espérons que son allure nouvelle,
luxe, et… française, va convaincre [cette
marque de pulls en cachemire a été cocréée
par Jean-Victor Meyers, petit-fils de Liliane
Bettencourt et administrateur de L’Oréal,
NDLR]. Nous avons été parmi les premiers
à sonner à la porte d’AMI, dès sa première
saison, et les premiers en Europe à remarquer
Kolor, une marque japonaise qui a défilé
à Paris. Nous avons aussi répertorié
de jeunes Londoniens pour des séries
capsules comme Sibling, Katie Eary,
Christopher Raeburn, J. W. Anderson,
Agi&Sam… Il y a quatre saisons,
nous avons eu le coup de foudre pour
The Elder Statesman, déniché à Los Angeles.
L’hiver prochain, et en exclusivité, nous
travaillerons aussi avec le label américain
Ovadia&Sons. Le critère pour ajouter
une nouvelle marque est qu’elle soit
la meilleure. Notre client doit pouvoir acheter
quelque chose qui ne soit pas galvaudé,
d’où ces produits exclusifs qui viennent
booster les instants calmes d’une saison.
TGL : Quelles sont, selon vous, les villes
les plus dynamiques côté mode ?
T. B. : Il n’existe que quatre capitales dignes
d’intérêt pour la mode masculine, là où nous
achetons vraiment : New York, Milan, Londres
et Paris. J’ajoute aussi Tokyo, très inspirante
pour un panorama de l’avant-garde. !
PHOTOS : DR
Toby Bateman,
directeur des achats