Découvrir l`opéra - Théâtre de Cornouaille
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Découvrir l`opéra - Théâtre de Cornouaille
Katia Kabanova © Richard Schroeder Découvrir l’opéra dossier pédagogique saison 2013-24 Dossier réalisé par Laurence Périn conseiller relais pour les enseignants en collaboration avec le Théâtre de Cornouaille ContactS DAVID GUYARD Chargé des actions éducatives | [email protected] LAURENCE Périn Conseiller relais pour les enseignants | [email protected] theatre de cornouaille centre de création musicale - scène nationale de quimper // DIRECTION FRANCK BECKER 1 ESPLANADE FRANÇOIS MITTERRAND - CS 74033 - 29337 QUIMPER CEDEX ACCUEIL BILLETTERIE 02 98 55 98 55 // [email protected] WWW.theatre-cornouaille.fr Découvrir l’opéra I. Petit historique - Quelques jalons dans l’histoire de l’opéra - Inspiré entre autres par le théâtre antique grec, les mystères du Moyen Âge, les fêtes princières de Laurent DE MEDICIS, ainsi que par les « sacre representazioni », l’opéra nait en Italie, à la cour de Marie DE MEDICIS et Henri IV. - Le premier opéra, Daphne, date de 1598, et est attribué à Jacopo PERI, il répond à deux exigences nouvelles : faire renaître la musique du théâtre grec et, conformément à ce que ce dernier laissait supposer, associer clairement thème donc émotion musicale - et textes. - En 1607, Claudio MONTEVERDI présente son Orféo : le premier chef d’oeuvre de l’opéra. Dans cette nouvelle forme vocale, on alterne chants et surtout paroles sur fond musical. Le récitatif (qui relate l’action) vient s’enrichir de l’aria da capo, plus chanté et “orné”. - Rapidement, en Italie, l’opéra se développe, le genre se fixe et les salles se multiplient. Ainsi, dans des théâtres toujours plus nombreux, à Venise, à Bologne, et à Naples en particulier, plus de 350 opéras seront créés avant la fin du XVIIème siècle. Remarque : Auparavant réservé à une élite, l’opéra devient vite populaire en Italie. Dès 1637, le premier théâtre d’opéras ouvert au public est inauguré à Venise. - Deux tendances s’affrontent bientôt : En Italie, l’opéra se construit autour de l’art du chant, le bel canto, et du soliste. Ce qui met en lumière les arias et les virtuosités de leurs interprètes. Au même moment, Les Français, avec LULLY puis RAMEAU, privilégient le ballet : à travers l’opéra-ballet. Attentifs à l’aspect dramatique des œuvres et au caractère spectaculaire des mises en scène, ils sont à l’origine de la tragédie lyrique. - L’opera-seria (sérieux) paradoxalement dit « à la française » s’oppose ainsi à l’opera-buffa, jugé plus facile et chantant des Italiens. - À cette essentielle distinction de genre s’ajoutent des oppositions plus techniques, comme le choix d’ouvertures radicalement différentes, par exemple. - Ces spécificités accompagneront l’épanouissement de l’opéra, jusqu’au XIXème siècle : en pleine période romantique, là où G. ROSSINI, G. DONIZETTI ou V. BELLINI subliment les voix dans des exercices toujours plus brillants ; C. GOUNOD, J. MASSENET, et L. DELIBES créent des œuvres où effets, ballets, et actions s’associent pour constituer le « grand opéra »… - Aux accents romantiques succèdent les œuvres véristes : Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l‘opéra italien connaît grâce à G. VERDI un nouvel élan, mêlant Théâtre de Cornouaille 1 tradition vocale napolitaine et souffle épique hérité du grand opéra, avant que G. PUCCINI ne lui donne une impulsion et une inspiration plus réalistes. - En France aussi l’opéra prend alors des directions nouvelles : G. CHARPENTIER ou G. BIZET imaginent eux aussi des œuvres réalistes, J. OFFENBACH s’inscrit comme le maître du genre léger de l’opéra-comique, tandis que C. DEBUSSY arpente de nouveaux territoires musicaux quitte à faire se hérisser les défenseurs ardents du contrepoint… (Pelléas et Mélisande) - En Allemagne, l’opéra romantique du XIXème siècle s’inscrit dans la tradition du Singspiel, notamment au travers des œuvres de L. van Beethoven ou de R. Wagner. Le second initie le « drame en musique », où livret, partition en dramaturgie forment un tout indissociable, et où le leitmotiv - c’est à dire la présence récurrente d’un personnage ou d’une idée – donne à l’oeuvre sa cohésion et sa cohérence. - Au XXème siècle, comme au théâtre, deux circonstances ont fortement infléchi le destin de l’opéra : les techniques d’enregistrement - donc de diffusion - et l’avènement de nouveaux artistes, aux rangs desquels le chef d’orchestre et le metteur en scène modifient la réception de l’opéra, lequel peut désormais s’adresser à un public plus large et notamment plus jeune. La création contemporaine ????? II. Lexique - Découvrir le vocabulaire de l’opéra 1. Le Genre - Opéra : Genre de spectacle complexe et complet dont l’originalité est de réunir tous les arts : musique, poésie, danse, mime, comédie, peinture, architecture et sculpture; le chant restant cependant l’élément principal autour duquel s’articulent les autres arts. Il se divise en plusieurs catégories : opera buffa, opéra-comique, opera seria, opérette... Le terme d’opéra désigne aussi le lieu dans lequel sont proposés de tels spectacles. - Drame lyrique : Terme mis à la mode avec les opéras de Wagner, et désignant un ouvrage dont le discours instrumental et vocal se poursuit sans ruptures, à la différence, par exemple, de l’opéra italien du XIXème siècle, où des airs interrompent l’action. - Opera bouffe : Genre né au XVIIIème siècle, à Naples, et qui, dans son découpage, ses sujets et ses personnages, est l’antithèse de l’operia seria. Ouvrage satirique et parodique, à l’image de ceux de Jacques Offenbach. - Opéra-comique : Ce qui caractérise l’opéra comique n’est pas forcément la représentation de comédie, il peut présenter des drames et des tragédies. La Théâtre de Cornouaille 2 particularité principale de ce genre d’opéra est en réalité de faire alterner des parties chantées et des parties dialoguées. - Opera seria : Littéralement, opéra sérieux, particulièrement en vogue au XVIIIème siècle. Ses intrigues relèvent le plus souvent de la mythologie (mais à travers les dieux, ce sont les souverains qui sont honorés) et ne comportent aucun élément comique. D’un point de vue formel, il peut se limiter à une succession d’airs et de récitatifs, sans le moindre ensemble. - Opérette : Divertissement parlé et chanté, dont la mode venue du XIXème siècle, persista, en France jusque dans les années 1960. L’opérette fleurit également en Angleterre, en Allemagne, en Autriche, en Espagne sous le nom de “zarzuela”. Les États-Unis, quant à eux, virent éclore la comédie musicale dans les années 1920, dont la popularité ne s’est jamais démentie dans les pays tant anglo-saxons que francophones. - Opéra-ballet : Oeuvre lyrique structurée en plusieurs parties (appelées “entrées”) dont chacune développe sa propre dramaturgie indépendamment des autres (Les Indes Galantes de Rameau en est le meilleur exemple). C’était un genre fort apprécié du public français au XVIIIème siècle. 2. Les Métiers de l’opéra - Accessoiriste : Personne responsable de la gestion des stocks, de la recherche, de la fabrication et de la mise en place des accessoires. Les accessoires sont les objets nécessaires à la décoration ou au jeu de l’acteur. - Compositeur : Personne qui crée la musique. - Chef d’orchestre : Personne qui fait travailler l’orchestre et assure la cohésion entre les musiciens et les chanteurs. - Costumier : Personne chargée d’inventer et de réaliser les costumes. Il peut être aidé d’une couturière. - Décorateur (ou scénographe) : Personne chargée de concevoir le(s) décor(s). - Interprètes : Les chanteurs, les danseurs, les acteurs, les musiciens... - Éclairagiste : Personne qui conçoit l’ensemble des sources lumineuses permettant d’éclairer la scène, les décors, les chanteurs (l’espace scénique). Il est assisté pour la réalisation par des électriciens. - Librettiste : Personne qui écrit ou adapte le texte qui sera chanté dans l’opéra. Il s’agit le plus souvent d’un poète ou d’un écrivain. - Machiniste : Ouvrier polyvalent qui participe à la construction des décors, qui s’occupe de la manoeuvre et de l’entretien des machineries (ensemble des éléments Théâtre de Cornouaille 3 qui permettent la mise en place et le mouvement des décors). Les machinistes sont placés sous la responsabilité du chef machiniste. - Metteur en scène : Personne qui conçoit et dirige l’élaboration d’un spectacle en recourant aux différents moyens d’expression scénique : jeu de l’acteur, décor, costumes, accessoires, son, lumière, musique... - Régisseur : Personne chargée de faire appliquer en scène toutes les décisions prises au cours des répétitions et de conduire techniquement le spectacle. Derrière la scène interviennent encore de nombreux métiers très importants : - Pour la partie administrative, les personnes effectuant le choix des spectacles, des chanteurs, établissant le budget, mais aussi les relations avec la presse, la vente des billets, la communication des informations au public, la confection des affiches et programmes, le secrétariat, la gestion, le standard... - Pour la partie technique, le directeur technique (qui supervise l’ensemble de la partie technique du bâtiment et du spectacle), les agents de maintenance et de sécurité du bâtiment. 3. Les Voix de l’opéra - Voix parlée et voix chantée... Les différences entre voix parlée et voix chantée sont multiples : - Une première distinction notoire réside en une plus grande intensité, un plus haut volume, que le chant demande par rapport au discours. - Une seconde différence est introduite par la durée des sons, dans la mesure où une phrase musicale obéit à des rythmes et à des pauses qui, souvent, ne coïncident pas avec les rythmes et les pauses d’un discours. - La principale différence entre ces deux voix est sans doute le fait que dans le chant tous les sons présentent une intonation qui répond aux intervalles et aux tonalités d’un système musical, tandis que le discours, seuls quelques sons présentent cette caractéristique. - On distingue en outre l’articulation et le rythme des consonnes, qui dans le chant, peuvent être beaucoup plus énergiques ou, selon les nécessités, atténuées, que dans la voix parlée. Cette différence vaut aussi pour la teinte des voyelles, qui peuvent subir des altérations ou des ajustements... 4. Voix féminines et voix masculines... - Baryton : timbre de voix intermédiaire entre le ténor et la basse. Lui sont dévolus des rôles secondaires et/ou d’antagonistes. Théâtre de Cornouaille 4 Ex : rôle de Figaro, dans Le Barbier de Séville - Basse : voix masculine la plus grave et dont le timbre est le plus sombre. On distingue basse chantante et basse profonde. Elle est très utilisée par les peuples slaves dans les choeurs. Ex : rôle de Sarastro dans La Flûte enchantée - Ténor : la plus aigüe des voix masculines, qui, depuis la fin du XVIIIème siècle, est attribuée à l’amoureux, puis au héros. Avant cette période, le ténor a une importance limitée, semblable à celle du baryton actuel, lui sont dévolus les rôles de caractère et d’antagonistes, toujours de second plan par rapport à la voix de castrat.. On distingue, comme pour les sopranos, des ténors léger, lyrique (lyrique et lyrico spinto), et dramatique. Ex : Almaviva dans Le Barbier de Séville - Contralto : la plus grave des voix féminines. Remarque : Au XVIème siècle, le registre de contralto était généralement exécuté par des falsettistes ou des castrats, et associé alors à des personnages, donc des rôles tant masculins que féminins. À la fin du XIXème siècle, lorsque la vogue des castrats disparut, le registre de contralto resta, mais devint le strict apanage de la voix féminine. Ex : rôle d’Azucena dans Il Trovatore - Mezzo soprano : voix se situant entre la contralto et la soprano (moins profonde et plus rapide, agressive et étendue dans le registre aigu. Ce type de voix apparut à la fin du XIXème siècle. Ex : rôle de Carmen. - Soprano : la voix la plus aigüe des voix féminines, où se distinguent soprano léger, colorature, dramatique, et lyrique. Ex : Lucia di Lammermoor III. Pistes et propositions de travail autour de l’opéra - inventorier les opéras dont un récit est l’origine, comparer le texte “original” et le livret (personnages - nombre et identité, découpage, déroulement et progression de l'action, étude méthodique de scènes précises... ) - examiner l’économie particulière du livret d’opéra : simplification extrême de l’intrigue, resserrement de l’intrigue autour d’un noyau de personnages, jeu des dialogues, - imaginer en quoi consistera l’apport informatif et surtout émotionnel de la musique : On pourra ainsi réfléchir, par exemple, à la façon dont elle peut marquer les phases successives de l’action, par quelles inflexions, grâce à quels instruments... Il s’agira aussi de se demander comment une mise en scène peut contribuer à faire naître l’émotion... Théâtre de Cornouaille 5 - reprendre les éléments historiques sur l’opéra, en faire une synthèse pour en dégager les grandes articulations, ou au contraire développer une des étapes importantes de son histoire, - établir un parallèle entre l’histoire du théâtre et celle de l’opéra, en repérer les caractéristiques communes et les divergences, expliquer ces différences - faire une recherche sur un compositeur, sur une oeuvre, - lister des sites autour de l’opéra, chercher des informations spécifiques, par exemple effectuer une visite virtuelle d’un lieu et en repérer la fonction, la localisation, se renseigner et approfondir les informations du lexique sur les genres lyriques, les métiers, les voix... - repérer les articles de présentation (en ligne) d’œuvres lyriques, comparer leur propos, - distinguer, dans des notes d’intentions diverses, des choix de mise en scène, des intentions, - distinguer des choix de communication et de ligne éditoriale des théâtres. Autour d’une mise en scène contemporaine - qu’est-ce qui fait de l’œuvre présentée une œuvre actuelle ? Quelle résonance particulière les questions abordées dans l’œuvre ont-elles aujourd’hui ? - comment et pourquoi un témoignage historique ou social acquiert le statut d’œuvre d’art ? (lien avec l’enseignement de l’histoire des arts) - organiser une réflexion autour de la mise en scène d’une œuvre lyrique classique aujourd’hui : - quelle mise en scène ? Quelle scénographie ? - quelles peuvent-être les motivations d’un metteur en scène ? - musicales ? - quelles ressources peut-il trouver pour alimenter sa réflexion et celle des artistes avec qui il se propose de travailler ? Où trouver ces ressources ? - peut-on envisager une suite à une telle proposition artistique ? IV. Pour en savoir plus - Encyclopédie de la musique, Éd. Ballard - Encyclopédie de la musique, Éd. Larousse - Rossini, Éd. Gallimard, Coll. Découvertes n° 149 - Littérature, Textes et Documents - XVIIIème siècle, Éd. Nathan, Coll. Henri Mitterrand Théâtre de Cornouaille 6 - sur l’histoire de l’opéra : - sites d’opéras français et européens : www.opera-de-paris.fr - Intérêt : visite virtuelle de l’Opéra Garnier et l’Opéra Bastille www.opera-comique.com www.chatelet-theatre.com www.theatrechampselysees.fr - Intérêt : Visite en image www.chatelet-theatre.com - Intérêt : Visite virtuelle et historique de l’Opéra www.theatredelaville-paris.com www.opera-rennes.fr www.opera-national-du-rhin.com - Intérêt : Bref historique sur l’Opéra en général www.theatre-du-capitole.org www.opera-lille.fr Intérêt : Bref historique sur l’Opéra de Lille www.operaderouen.com www.opera-montpellier.com - Intérêt : Visite virtuelle, en images et historique de l’Opéra www.angers-nantes-opera.com www.opera-bordeaux.com - Intérêt : Visite virtuelle www.ville-caen.fr/theatredecaen - Intérêt : historique et description de la salle www.mairie-marseille.fr/vivre/culture/opera.htm - Intérêt : Visite virtuelle et historique de l’Opéra www.ot-nancy.fr www.opera-nice.org - Intérêt : historique et diacosmie Bruxelles : Genève : Lausanne : Zurich : Berlin : www.lamonnaie.be www.geneveopera.ch www.opera-lausanne.ch - Intérêt : Historique www.opernhaus.ch - Intérêt : Visite virtuelle www.staatsoper-berlin.de - Intérêt : Historique www.deutscheoperberlin.de Stuttgart : www.staatstheater.stuttgart.de Munich : www.bayerische.staatsoper.de - Intérêt : Version française Vienne : www.wiener-staatsoper.at - Intérêt : Vue panoramique de l’opéra (en anglais) Salzburg : www.salzburgfestival.at - Intérêt : Historique de l’opéra (en anglais) Glyndebourne : www.glyndebourne.com Londres : www.royalopera.org - Intérêt : Historique de l’Opéra Milan : www.teatroallascala.org - Intérêt : Historique de l’Opéra (en anglais) Venise : www.teatrolafenice.it - Intérêt : Version Française…. Bientôt ! Barcelone : www.liceubarcelona.com - Intérêt : Visite virtuelle (en espagnol, et en anglais) Madrid : www.teatro-real.com - Intérêt : Visite virtuelle Copenhague : www.kgl-teater.dk (Royal Danish Opera) - Intérêt : Historique de l’Opéra (en anglais) Bregenz : www.bregenzerfestspiele.com - Intérêt : Historique de l’Opéra (en anglais) Rotterdam : www.ot-rotterdam.nl Théâtre de Cornouaille 7 Sites sur l’opéra (genre) en général : http://www.operabase.com/fr (base de données des Maisons d’opéra) http://www.operadatabase.com.site.hmt-pro.com/index.php - Moteur de recherche : interprètes et forum http://www.opera.stanford.edu/index.html#libretti - Moteur de recherche : Compositeurs / Librettistes et opéras http://www.opera-europa.org - Moteur de recherche http://www.reseo.org - Moteur de recherche sur l’opéra et le théâtre musical, destiné aux jeunes http://www.cndp.fr/balletrusse/lexique/lexmus_o.html - Petit lexique pratique pour les jeunes sur des termes de musicologie http://www.lamonnaie.be/demunt-1.0/scholen/index.jsp?subPartID=3292 - Dossier pédagogique autour de l’Opéra : historique, les bâtiments, les métiers…. http://pedagogie.ac-ontpellier.fr/Disciplines/musique/academique/pedagogie/thematiq ues/thematiq.htm - Intérêt : site qui peut peut-être donner des idées d’outils pédagogiques Théâtre de Cornouaille 8