Télécharger le dossier de presse

Transcription

Télécharger le dossier de presse
RÉÉDITIONS EN COPIES NEUVES
(VO) – SORTIE LE 30 MAI 2007
e
e
Cinéma Grand Action 5 rue des Ecoles Paris 5 et Cinéma Mac Mahon 5 av. Mac Mahon Paris 17
Le Monde, la chair et le diable
The World, the Flesh and the Devil
USA - 1959 - 1h35 - Cinemascope Noir et Blanc
distribution MADADAYO FILMS - 87 bis rue de Paris - 93100 Montreuil
Tel : 01 42 87 32 92 - Fax : 01 48 12 21 20 – e-mail : [email protected]
Prochainement site internet : www.madadayofilms.com
presse Jean-Bernard Emery - 01 55 79 03 43 - [email protected]
L’ HIS TOI RE
Après un éboulement au fond d’une mine en Pennsylvanie,
Ralph Burton (Harry Belafonte) attend des secours qui
n’arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres.
De retour à la surface, il découvre que toute trace de vie
humaine semble avoir disparu après le passage de nuages
radioactifs d’isotope de sodium.
Arrivé à New York, il découvre des avenues désertes,
s’organise et récupère ce dont il a besoin pour survivre, tirant
derrière lui un chariot au pied des gratte-ciel abandonnés…
Mais est-il vraiment le seul survivant ?
DISTRIBUTION
Ralph Burton
Harry Belafonte
Sarah Crandall
Inger Stevens
Ben Thacker
Mel Ferrer
EQUIPE TECHNIQUE
Production
Sol C. Siegel
& Harbel Production (Harry Belafonte)
Photographie
(Cinémascope Noir et Blanc)
Harold J. Marzorati
Producteur exécutif pour la MGM
George Englund
Effets Spéciaux
Lee LeBlanc
Réalisation et scénario
Ranald Mac Dougall
Direction artistique
William A. Horning et Paul Groesse
Adaptation
Ferdinand Reyher
Décors
Henry Grace et Keogh Gleason
D’après Le Nuage Pourpre (Ed. Denoël)
Roman de Matthew Phipps Shiel
Montage
Harold F. Kress
Musique
Miklos Rozsa
Chansons : I don’t like it here
Gotta travell on et Fifteen
Interprétées par Harry Belafonte
Un r oman d’un e tr ès gr an de mod ernité ...
Disciple de Jules Verne et d’Herbert George Wells, le romancier britannique Matthew
Phipps Shiel (1865-1947) considéré comme l’un des précurseurs de la science-fiction
moderne, publie en 1901 «The Purple Cloud ». Le nuage pourpre est un roman
catastrophe qui dépeint la destruction de la Terre par une couche de gaz empoisonnée et
où le seul survivant, prénommé Adam, est rescapé d’une expédition au pôle Nord…
Pendant une vingtaine d’année ce livre connaît un grand succès en librairie, si bien que
beaucoup de scénaristes songent à l’adapter pour le cinéma. En 1927 une société de
production en achète les droits et plusieurs traitements sont effectués par différents
scénaristes sans donner satisfaction au producteur. Celui-ci doit se résoudre à admettre
qu’en l’état actuel de la science, le cataclysme prédit par l’auteur n’est vraiment qu’une
anticipation peu réaliste et il décide d’abandonner son adaptation cinématographique.
Le projet reprend en 1956 avec Sol C Siegel, nouveau responsable de production des
studios MGM qui confie l’écriture du scénario à Ferdinand Reyher (scénariste d’une
dizaine d’adaptations depuis les années trente dont Wait’til the Sun Shines Nellie de Henry
King - 1952). L’histoire et le projet du film ont maintenant le titre plus évocateur de « The
End of the World ». La menace nucléaire terriblement concrète depuis la fin de la seconde
guerre mondiale, donne au gaz empoisonné du roman du début du siècle une
réalité que le cinéma peut maintenant mettre en scène.
Produit en 1959 par la Metro-Goldwyn-Mayer, Sol C. Siegel
et Harry Belafonte, ce projet devient le film d’anticipation à la
distribution la plus courte de l’histoire du cinéma.
Bien loin des milliers de figurants et des décors de la Rome
antique de Ben Hur tourné à Cinecitta, le Monde la Chair
et le Diable met en scène trois personnages (interprétés par
Harry Belafonte, Inger Stevens et Mel Ferrer) perdus dans
l’immensité d’un New York vidé de ses habitants après le
passage d’un nuage radioactif qui semble avoir anéanti
l’humanité toute entière.
Quelques mois plus tard, une autre production MGM reprend
le même thème dans Le Dernier rivage (On the Beach) de
Stanley Kramer (1959) adapté du roman du même titre du
britannique Nevil Shute (1899-1960).
Dans ce film, une guerre atomique a ravagé l’hémisphère
Nord et seule l’Australie a été épargnée. Les survivants (en
sursis, avant l’arrivée des retombées radioactives) sont
incarnés par Gregory Peck (commandant d’un sous-marin
américain), Ava Gardner, Anthony Perkins et Fred Astaire.
Hollywood en 1959
Certains l’aiment chaud
de Billy Wilder (United Artists)
avec Marilyn Monroe
et Tony Curtis.
Rio Bravo d’Howard Hawks
(Warner Bros)
avec John Wayne et Dean Martin.
Soudain l’été dernier
de Joseph L. Mankiewicz
(Columbia Pictures)
avec Elizabeth Taylor
et Katharine Hepburn.
La Mort aux trousses
d’Alfred Hitchcock (MGM)
avec Cary Grant et Eva Marie Saint
Ben Hur de William Wyler (MGM)
avec Charlton Heston
et Stephen Boyd.
Jusque là le cinéma fantastique des années cinquante produit pendant la Guerre froide,
s’attardait plutôt à montrer d’autres types de catastrophes : des invasions extra-terrestres
dans Le Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise (1951) et La Guerre des mondes de
Byron Haskin (1953) ; la collision avec un météore dans Le Choc des mondes de Rudolph
Maté (1951) ou les dangers de la science, du nucléaire et de son utilisation par l’homme
avec Des Monstres attaquent la ville de Gordon Douglas (1953), Planète interdite de Fred
Mac Leod Wilcox (1956) ou L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957).
Le Monde, la Chair et le Diable demeure ainsi un film atypique dans la production
américaine de 1959 (voir ci-dessus), original dans la thématique du cinéma fantastique des
années cinquante mais aussi exceptionnel pour le style flamboyant de la MGM.
Un conte philosop hiqu e : l’ humanité en question ...
Ranald Mac Dougall donne une ampleur philosophique à
ce film post-apocalyptique en mettant en scène un trio
amoureux peu conventionnel.
Avec un casting
original, Harry Belafonte (un mineur noir), Inger Stevens
(une femme blanche) et Mel Ferrer (un marin blanc) il
aborde plusieurs thèmes : les dangers du nucléaire, la
fin d’une civilisation, mais aussi la violence, le racisme
et l’idée d’un paradis terrestre à reconstruire.
Le personnage principal, Ralph Burton, passe le premier tiers du film seul à l’écran au
milieu d’un chaos dont il pense être l’unique survivant. Il s’organise et va effectuer
différents travaux pour assurer sa survie. Il trouve eau et nourriture, et abandonne son
chariot pour une nouvelle voiture. Il s’installe dans un appartement, branche l’électricité et
tente de contacter d’éventuels rescapés par messages radio. Il récupère et empile des
livres (vestiges d’une civilisation) et recréée un semblant
de confort et de vie en société en s’entourant de deux
mannequins celluloïd, à qui il fait la conversation. C’est
d’ailleurs quand, excédé par leur silence, il jette l’un d’eux
par la fenêtre du building où il s’est installé, qu’une autre
survivante (persuadée d’avoir assisté au suicide de Ralph)
se dévoile en hurlant devant lui.
Ralph Burton va dès lors, accorder de nombreuses
attentions à Sarah Crandall (jeune femme blanche et blonde). Il ne l’installe pas chez lui
mais préfère lui aménager un endroit à elle. Seul au monde, il reste soucieux du regard des
autres : «people might talk » (on pourrait «jaser») lui confie-t-il. Plus tard pour lui fêter son
anniversaire, il organise une réception mais plutôt que de s’asseoir à ses côtés, il joue au
serveur reproduisant ainsi inconsciemment le schéma du maître blanc et du serviteur noir.
Il se refuse plusieurs fois à elle et s’interdit toute histoire d’amour. Il est incapable de la
toucher sentant toujours le poids de la ségrégation raciale. La scène, chargée d’érotisme,
où il n’arrive pas à lui couper les cheveux, est à cet égard emblématique.
Plus loin dans le film l’enjeu racial se complique avec
l’arrivée de Ben Thacker. Autre personnage masculin
cette fois blanc, qui s’inscrit d’emblée comme le nouveau
prétendant de Sarah et le rival de Ralph.
Même si Ralph accueille et soigne ce nouvel arrivant,
celui-ci peu reconnaissant et las des tergiversations
préfère en découdre les armes à la main. Forcés de
s’affronter dans les rues désertes de New York, c’est
symboliquement au pied du bâtiment des Nations Unies
que Ralph dépose son fusil et refuse de se battre. Harry Belafonte producteur et instigateur
du projet reste fidèle à ses engagements politiques de l’époque (militant pacifique et non
violent aux côtés de Martin Luther King).
Ranald Mac Dougall ne se prononce pas dans l’affrontement qui oppose blanc et noir mais
décide de faire de la femme le lien entre les deux hommes. Dans le dernier plan du
Monde, la Chair et le Diable les trois survivants marchent ensemble vers un nouveau
commencement. Contrairement aux détenus de La Chaîne de Stanley Kramer (1958), le
blanc Tony Curtis et le noir Sidney Poitier ne supportent pas d’être enchaînés l’un à l’autre
et feront tout pour briser cette chaîne durant leur cavale. Dernière ironie, Le Monde, la
Chair et le Diable ne se finit pas par le traditionnel « The End » mais par « The
Beginning ».
Le tourn age à N ew Yor k …
Comment tourner un film dans une ville de huit
millions d’habitants en supprimant non seulement
tout trafic automobile mais aussi en donnant
l’illusion que la cité s’est entièrement vidée de sa
population ? C’est le défi le plus important qu’ont
eu à relever le producteur Sol C. Siegel, le
réalisateur Ranald Mac Dougall et son chef
opérateur Harold J. Marzorati.
Refusant de recourir aux trucages, Ranald Mac Dougall, décide de tourner les scènes
d’extérieur de New York aux premières heures de l’aube, entre 4h et 6h30 du matin avant
que la ville ne reprenne son activité. Ce choix oriente le directeur de la photo vers
l’utilisation du noir et blanc, plus sensible que la pellicule couleur, afin de permettre aux
équipes de travailler en lumière naturelle sans éclairage et matériel lourd à installer.
Minutant exactement la durée de chaque prise de vue pour chaque quartier, la production
obtient l’autorisation de la police d’interdire la circulation, fait éteindre les éclairages
municipaux et les enseignes lumineuses des différents commerçants et prie les habitants
de ne pas se manifester à leurs fenêtres.
Le Monde, la Chair et le Diable bénéficie ainsi des sites déserts de la «ville qui ne dort
jamais» donnant au film un impact visuel incomparable pour l’époque !
On reconnaît facilement : Times Square, la 5e Avenue, le Lincoln Tunnel (où sont empilées
des centaines de voitures abandonnées) le George Washington Bridge, le bâtiment des
Nations Unies, la 3e Avenue, l’Empire State et le Chrysler Building et surtout le quartier
symbolique de Wall Street avec Trinity Church, le New York Stock Exchange et la statue
de George Washington face aux marches du Federal Hall.
Le reste du tournage est effectué dans les studios californiens de la MGM, y compris
certains extérieurs de New York notamment la séquence du canot qui traverse la baie
d’Hudson de New Jersey vers Manhattan.
Un film d e Ranald Mac Dou gall …
Ranald Mac Dougall naît le 10 mars 1915 à Schenectady dans l’état
de New York. Dès 1945 il devient scénariste pour les plus grands
réalisateurs : Michael Curtiz (Le Roman de Mildred Pierce - 1945, Le
Roi du tabac - 1950, Trafic En haute mer - 1950 adapté du roman
d’Ernest Hemingway « To Have and Have not » et La Cuisine des
anges - 1955) ; Raoul Walsh (Aventures en Birmanie - 1945) ; Alfred
Hitchcock (Le Grand alibi - 1950) et Byron Haskin (Quand Le
marabunta gronde - 1954).
En 1955 il passe à la réalisation et dirige Joan Crawford dans Une
Femme diabolique, adapté du roman « Queen Bee » d’Edna L. Lee.
En 1957, il collabore une première fois avec la MGM, le producteur Sol C. Siegel et l’actrice
Inger Stevens pour Man on Fire, et les retrouve pour son prochain film : Le Monde, la
Chair et le Diable (1959) entourés d’Harry Belafonte et de Mel Ferrer.
En 1960 il met en scène Les Rats de caves, d’après le roman de Jack Kerouac « The
Subterraneans » et en 1961 dirige Gina Lollobrigida et Ernest Borgnine dans Volupté.
Peu après il revient à l’écriture et collabore avec Joseph L. Mankiewicz au scénario de
Cléopâtre (1963). Il réalise son dernier film Cockeyed Cowboys of Calico County en 1970
et meurt le 12 décembre 1973 à Los Angeles.
Une par tition sign ée Miklos Rozsa …
Né à Budapest le 18 Avril 1907, Miklos Rozsa étudie la musique folklorique hongroise
puis entre au conservatoire de Leipzig en 1926. Il joue dès 1929 ses propres concertos
pour violon puis compose symphonies, ballets et autres pièces
de musique de chambre. En 1934 après avoir joué à Paris un
concert en compagnie d’Arthur Honegger, son travail est
remarqué par le réalisateur français Jacques Feyder. Miklos
Rozsa est contacté par son compatriote hongrois expatrié à
Londres, Alexandre Korda pour composer la musique du
Chevalier sans armure avec Marlene Dietrich (1937).
Sa carrière est lancée et plusieurs collaborations avec les
productions Korda en Angleterre s’enchaînent : Les Quatre
plumes blanches (1939), Le Voleur de Bagdad (1940), Lady
Hamilton (1941) et Le Livre de la jungle (1942). Arrivé à Hollywood ce prolifique
compositeur y signe plus d’une centaine de musiques de films en cinquante ans, collabore
avec les plus grands réalisateurs et s’illustre dans tous les genres : film noir, mélodrame,
comédie, film d’aventures ou comédie musicale (voir ci-dessus). Le style épique de son
écriture reste surtout indissociable des péplums et des films historiques. Tout en écrivant
pour le cinéma, il continue sa carrière de compositeur symphonique et ses œuvres sont
jouées et dirigées par les plus grands chefs d’orchestre : Walter, Munch, Ormandy
ou Bernstein. Naturalisé américain, Miklos Rozsa meurt
à Los Angeles le 27 juillet 1995.
Miklos Rozsa à Hollywood (sélection)
Le Monde, la Chair et le Diable reste 1944 : Assurance sur la mort de Billy Wilder
Espions sur la Tamise de Fritz Lang
une des rares incursions de Miklos
Rozsa dans le cinéma fantastique. Il 1945 : La Maison du docteur Edwards
d’Alfred Hitchcock (Oscar)
s’y essaye à nouveau en 1968 pour La
Le Poison de Billy Wilder
Guerre des cerveaux de Byron Haskin 1946 : Ivanhoé de Richard Thorpe
et en 1979 pour C’était demain de 1947 : Othello-A Double Life de George Cukor (Oscar)
Les Démons de la liberté de Jules Dassin
Nicholas Meyer.
1948
:
Le Secret derrière la porte de Fritz Lang
Dès le générique, le thème principal
La Cité sans voile de Jules Dassin
du film met en avant une musique
1949 : Madame Bovary de Vincente Minnelli
quasi-martiale évoquant la destruction
Madame porte la culotte de George Cukor
d’une civilisation et s’opposant au 1950 : Cas de conscience de Richard Brooks
thème plus héroïque et optimiste qui 1951 : Miracle à Tunis de Richard Brooks
Quo Vadis de Mervyn LeRoy
accompagne le personnage joué par
1953 : La Perle noire de Richard Thorpe
Harry
Belafonte.
Habitué
aux
Jules César de Joseph L. Mankiewicz
symphonies, Miklos Rozsa introduit 1954 : Les Chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe
pour ce film des éléments de jazz 1955 : Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang
(notamment la scène de nuit où Ralph 1956 : La Vie passionnée de Vincent Van Gogh
de Vincente Minnelli
Burton s’amuse à danser avec son
La Croisée des destins de George Cukor
ombre projetée sur les buildings) mais
1957 : Contrebande au Caire de Richard Thorpe
Miklos Rosza ne collabore pas aux
Le Carnaval des dieux de Richard Brooks
chansons du film.
1959 : Ben Hur de William Wyler (Oscar).
Fort de son succès commercial 1960 : Le Cid d’Anthony Mann
comme chanteur, Harry Belafonte, 1961 : Le Roi des rois de Nicholas Ray
: Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich
acteur et producteur du Monde, la 1962
1970 : La Vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder
Chair et le Diable, se voit interpréter 1978 : Fedora de Billy Wilder
les trois chansons du film : « I don’t 1982 : Les Cadavres ne portent pas de costard
de Carl Reiner
like it here» improvisée au début du
film dans la mine ; « Gotta travel on »
qu’il
chante en s’accompagnant à la guitare
et « Fifteen » la chanson du
disque qu’il a préparée en guise de surprise pour l’anniversaire de Sarah.
HA RRY BELA FONTE
(Ralph Burton)
Harold George Belafonte Jr, surnommé Harry Belafonte
est né le 1er Mars 1927 dans le quartier de Harlem à New
York. Son père martiniquais est cuisinier dans la British
Navy, et sa mère jamaïcaine, couturière et gouvernante.
Il passe une partie de sa jeunesse et de sa scolarité en
Jamaïque, baignant dans la culture et le folklore des
Caraïbes dont il sera plus tard le représentant grâce au
Calypso (nouveau genre musical mêlant jazz et rythmes
antillais) qui le rendra célèbre dans le monde entier.
En 1944, après avoir quitté l’université et effectué son
service dans l’US Navy, il retourne à New York et découvre le monde du spectacle.
Il intègre les cours de l’American Negro Theatre et fréquente le Dramatic Workshop of the
New School for Social Research de New York, en compagnie des jeunes Marlon Brando et
Tony Curtis.
En 1949, il apparaît régulièrement dans la série télé Sugar Hill Times et se fait remarquer
comme chanteur « crooner » dans les clubs de jazz new-yorkais. Dès 1953 il fait ses
débuts à Broadway dans la comédie musicale John Murray Anderson’s Almanac et obtient
un Tony Award. La même année, il fait sa première apparition au cinéma aux cotés de
Dorothy Dandridge dans Bright Road (1953) de Gerald Mayer. Il la retrouve l’année
suivante, sous la direction d’Otto Preminger dans Carmen Jones (1954), une version
actualisée de l’opéra de Bizet entièrement interprétée par un casting noir américain.
Il enregistre ses premiers albums : Mark Twain et Belafonte. En 1955, il signe un contrat
avec RCA Victor et avec son troisième disque, Calypso, devient le premier chanteur
soliste (avant Elvis Presley) à vendre plus d’un million de disques sur le territoire américain.
Malgré le succès de films comme Une Ile au soleil mélodrame de Robert Rossen (1957),
Harry Belafonte reste insatisfait de son expérience cinématographique et décide de créer
en 1959 sa propre compagnie, HarBel Production.
Il acquiert les droits du film Le Monde, la Chair et le Diable et s’offre ainsi le premier
grand rôle dramatique de sa carrière tout en interprétant les trois chansons du film.
Dans les années soixante, il poursuit surtout sa carrière au music-hall enchaînant
tournées triomphales et sorties de disques, retrouvant le
Filmographie
grand écran seulement onze ans plus tard pour The
Angel Levine (1970) puis aux cotés de son ami
Bright Road de Gerald Mayer - 1953
acteur et réalisateur Sidney Poitier pour Buck
Carmen Jones d’Otto Preminger - 1954
et son complice (1972 - voir ci-contre).
Une Ile au soleil de Robert Rossen - 1957
Parallèlement à sa vie d’artiste il faut noter
Le Monde, la chair et le diable de Ranald Mac Dougall - 1959
qu’Harry Belafonte s’engage dès les
Le Coup de l'escalier de Robert Wise - 1959
The Angel Levine de Jan Kadar - 1970
années cinquante pour des causes
Buck et son complice de Sidney Poitier - 1972
politiques ou humanitaires. Pour
Uptown Saturday Night de Sidney Poitier - 1974
l’égalité des droits civiques des noirs
The Player de Robert Altman - 1992 (apparirtion)
américains,
il lutte aux cotés de Martin
Prêt-à-porter de Robert Altman - 1994 (apparition)
Luther
King.
En
1960, le président Kennedy
White Man de Desmond Nakano - 1995
Jazz '34 de Robert Altman - 1996 (narrateur)
le nomme Consultant culturel dans le "Corps
Kansas City de Robert Altman - 1996
pour la Paix". Plus tard, il se mobilise contre
Bobby d’Emilio Estevez - 2006
l’Apartheid. En 1985 il est à l’origine du projet de la
chanson «We Are the World» pour sensibiliser le monde
contre la famine en Afrique. A partir de 1987 il devient Ambassadeur de « bonne volonté »
pour l’Unicef et récemment encore il n’hésite pas à s’opposer à la politique de George
Bush et à la guerre en Irak.
INGER S TE VEN S
(Sarah Crandall)
De son vrai nom Inger Stensland, Inger Stevens est née
le 18 Octobre 1934 à Stockholm en Suède. Au divorce
de ses parents, elle suit son père pour les Etats-Unis et
poursuit ses études dans le Kansas. Elle part pour New
York à l’age de seize ans et suit les cours de l’Actor’s
Studio en compagnie de Marilyn Monroe et Caroll Baker.
Après plusieurs apparitions dans des publicités ou dans
des séries à la télévision, elle obtient en 1957 plusieurs
premiers rôles au cinéma.
D’abord dans Man on Fire de Ranald Mac Dougall, aux
cotés de la star MGM Bing Crosby, père divorcé qu’elle console ; puis dans Cri de Terreur
film noir d’Andrew L. Stone, mariée à James Mason ; enfin dans Les Boucaniers film
d’aventures d’Anthony Quinn, où elle est courtisée par le pirate Yul Brynner
En 1959, Ranald Mac Dougall qui l’avait fait débuter, lui donne l’unique rôle féminin du
Monde, la Chair et le Diable. Seule survivante de l’humanité, elle incarne une nouvelle
Eve dans le chaos d’un New York abandonné, convoitée par Harry Belafonte et Mel Ferrer
qui se disputent ses faveurs.
Après plusieurs aventures malheureuses avec ses partenaires à l’écran et une tentative de
suicide presque fatale au nouvel an 1959, la carrière d’Inger Stevens prend une toute
nouvelle direction. Dans les années soixante, elle se tourne essentiellement vers la
télévision et collabore à différentes séries populaires : Bonanza, The Twilight Zone,
Route 66, The Alfred Hitchcock Hour ou The Dick Powell Show.
Elle connaît son plus gros succès et remporte le Golden Globe de la meilleure actrice en
1964 pour son interprétation de Katy Holstrum, la gouvernante suédoise de The Farmer’s
Daughter qu’elle incarne pour
trente-huit épisodes.
Son talent enfin reconnu, permet
alors à Inger Stevens de revenir au
cinéma et de participer à huit films
en trois ans de 1967 à 1969
(voir ci-contre).
Alors qu’elle vient de signer pour
une nouvelle série, The Most
Deadly Game, Inger Stevens met
fin à ses jours à la suite d’une
overdose de médicaments
et d’alcool le 30 avril 1970
à Hollywood, à l’âge de
trente cinq ans.
Huit films en trois ans de 1967 à 1969
Petit Guide pour mari volage comédie de Gene Kelly
avec Walter Matthau et Lucille Ball - 1967
La Poursuite des tuniques bleues
western de Phil Karlson avec Glenn Ford - 1967
Les Cinq hors-la-loi western de Vincent Mac Eveety
avec James Stewart et Henry Fonda - 1968
Madigan - Police sur la ville film policier de Don Siegel
avec Richard Wydmark et Henry Fonda - 1968
Cinq Cartes à abattre western d’Henry Hathaway
avec Dean Martin et Robert Mitchum - 1968
Pendez-les haut et court western de Ted Post
avec Clint Eastwood et Bruce Dern - 1968
Un Cri dans l’ombre thriller de John Guillermin
avec Orson Welles et George Peppard - 1969
A Dream of Kings drame de Daniel Mann
avec Anhonny Quinn et Irène Papas - 1969
ME L FE RRER
(Ben Thacker)
Melchior Gaston Ferrer né le 25 Août 1917 à Elberon dans le
New Jersey, est le fils d’un père chirurgien d’origine cubaine
et d’une mère bourgeoise de Manhattan. Après un passage à
l’université de Princeton, il devient éditeur d’un petit journal
du Vermont, écrit des livres pour enfants et joue au théâtre.
En 1938, il débute à Broadway comme danseur dans deux
comédies musicales et finit par travailler à la radio d’abord
comme disc-jockey puis comme lecteur avant de réaliser et
produire ses propres émissions.
Embauché à Hollywood comme dialoguiste pour la
Columbia, il réalise son premier film The Girl of the
Limberlost en 1945 et devient le premier assistant de John Ford pour Dieu est mort (1947),
où il tient un tout petit rôle.
Il fait en fait ses véritables débuts comme comédien au cinéma, en 1949 dans Frontières
Invisibles d’Alfred L. Werker. Puis tourne Born to Be Bad (1950) aux côtés de Joan
Fontaine pour Nicholas Ray et La Corrida de la peur (1951) aux côtés d’Anthony Quinn
pour Robert Rossen.
Les rôles marquants s’enchaînent alors dans la carrière de Mel Ferrer :
En 1952, il est l’aristocrate hautain et cruel opposé à Stewart Granger - Scaramouche dans
le film de cape et d’épée de George Sidney, et la même année, il jalouse les amitiés de
Marlene Dietrich dans le western de Fritz Lang L’Ange des maudits.
En 1953, il est le Roi Arthur dans Les Chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe où il
dispute l’amour de Guenièvre (Ava Gardner) à Lancelot (Robert Taylor), et il incarne le
marionnettiste paralysé dont s’éprend Lili (Leslie Caron) dans la comédie musicale de
Charles Walters. En 1955, il est le Prince Andrei aux côtés d’Audrey Hepburn (Natasha)
dans l’adaptation de Guerre et Paix de Tolstoï par King Vidor.
L’année suivante, il est l’un des trois prétendants d’Ingrid Bergman dans Eléna et les
hommes (1956) de Jean Renoir. En 1959 il interprète Robert Cohn, l’insaisissable écrivain
imaginé par Hemingway, dans Le Soleil se lève aussi adapté à l’écran par Henry King.
Enfin il veut s’accorder les faveurs d’Inger Stevens et affronte Harry Belafonte dans Le
Monde, la Chair et le Diable de Ranald MacDougall (1959).
Filmographie sélective
de Mel Ferrer après 1960
Les Mains d’Orlac d’Edmond T. Gréville - 1961
Le Diable et les dix commandements
de Julien Duvivier - 1962
Le Jour le plus long de Ken Annakin - 1962
La Chute de l’empire romain d’Anthony Mann - 1964
Une Vierge sur canapé de Richard Quine -1964
Le Greco de Luciano Salce - 1966
L’Antéchrist d’Alberto de Martino - 1974
Brannigan de Douglas Hickox - 1975
Le Corsaire noir de Sergio Solima - 1976
Le Crocodile de la mort de Tobe Hooper - 1977
Lili Marleen de Rainer Werner Fassbinder - 1981
Mille Milliards de dollars
d‘Henri Verneuil - 1982
Cette même année, Mel Ferrer repasse
derrière la caméra et met en scène
Audrey
Hepburn
dans
un
film
d’aventures
amazoniennes
Vertes
Demeures. Leur première collaboration
date de 1954 à Broadway où ils se
partageaient la vedette en jouant
Ondine. Tombés amoureux, ils se
marient peu de temps après.
Plus tard, peu avant leur divorce, Mel
Ferrer devient le producteur d’Audrey
Hepburn pour Seule dans la nuit
(1967) de Terence Young.
Dans les années soixante, Mel Ferrer
apparaît dans des
superproductions
internationales ou des séries B italiennes,
avec des rôles plus ou moins marquants,
à Hollywood ou en Europe (voir ci-contre).
EXTRAITS D E P RES SE
« Le film de Ranald MacDougall est bourré de bonnes intentions : il témoigne contre la folie de
l’humanité en même temps qu’il est un réquisitoire discret contre la ségrégation raciale. (…)
Mac Dougall, manifestement inspiré, nous peint à grands traits gris et mornes un véritable enfer ; le
désert humain qu’est devenu New York atteint au cauchemar par la précision et la sécheresse de la
prise de vues : l’arrivée de Belafonte dans New York vide, son exploration déchirante d’un univers
indifférent, où la seule voix n’est que l’écho des cris de l’isolé, cette scène effrayante où Burton, qui
vivait en compagnie de mannequins en celluloïd en précipite un par la fenêtre, sont pleinement
réussies et portent sur le spectateur. Nous sommes plongés en plein délire kafkaïen. (…)
Le Monde, la Chair et le Diable est une œuvre originale, sérieuse et adulte : elle prêtera à de
fructueux prolongements. »
La Saison Cinématographique (1960)
« Atypique dans la production de SF des années 50 (globalement anti-rouge avec grosses bébêtes
obligatoires), ce film singulier d’un cinéaste peu connu vaut le magnétoscopage. Mac Dougall se
méfie à juste titre du spectaculaire. Il se contente de filmer l’après-catastrophe : un homme seul
(Harry Belafonte, épatant) marche dans une ville en ruine.
Etonnant décor, fait d’amas de décombres, de voitures empilées, de gratte-ciel ou monuments
ensablés : le symbole d’une civilisation qui s’est crue éternelle, et n’était que passagère.
La mise en scène, tout en vides et en vents coulis, rend palpable la désolation ambiante. (...)
Le cinéma américain ne manque pas de visions d’apocalypse ; celle-ci, par son dépouillement et
ses silences, hante longtemps. »
Aurélien Ferenczi, Télérama (1999)
« Accumulant les clichés, le film impressionne néanmoins par les perspectives vertigineuses d’un
Manhattan désert, au sol jonché de papiers comme une prémonition du 11 septembre, ce qui
représente un tour de force du seul point de vue organisationnel, les extérieurs ayant été tournés à
l’aube, rues bloquées dans le quartier de Wall Street (...) filmés dans un noir et blanc magnifique.
Frère jumeau du Dernier rivage, de Stanley Kramer, sorti la même année, le film en présente des
séquences similaires (les essais de contact par radio) et, dans sa première partie, servira peut-être
de modèle aux séquences augurales du Survivant (1974 - Boris Sagal), à travers le bricolage
acharné de Belafonte comme de Heston, rois de leur ville désertée. (…)
Le plan final qui voit s’éloigner main dans la main (mais vers où ?) les trois protagonistes
interloque : s’agit-il de symbolisme ou de l’annonce, guère imaginable pour l’époque, d’un futur
ménage à trois ? Typique de la Guerre froide, avec ses gros défauts et ses réelles qualités ,
Le Monde, la chair et le diable demeure un document caractéristique d’une époque
déboussolée. »
Jean-Pierre Andrevon, L’Ecran Fantastique (février 2007)
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
Le Nuage pourpre de Matthew Phipps Shiel (Editions Denoël – Collection Présence du Futur).
Le Cinéma fantastique de Patrick Brion (Editions de La Martinière).
DISCOGRAPHIE SELECTIVE
The World, the Flesh and the Devil de Miklos Rozsa (Film Score Monthly – Golden Age Classics).