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RÉÉDITIONS EN COPIES NEUVES (VO) – SORTIE LE 30 MAI 2007 e e Cinéma Grand Action 5 rue des Ecoles Paris 5 et Cinéma Mac Mahon 5 av. Mac Mahon Paris 17 Le Monde, la chair et le diable The World, the Flesh and the Devil USA - 1959 - 1h35 - Cinemascope Noir et Blanc distribution MADADAYO FILMS - 87 bis rue de Paris - 93100 Montreuil Tel : 01 42 87 32 92 - Fax : 01 48 12 21 20 – e-mail : [email protected] Prochainement site internet : www.madadayofilms.com presse Jean-Bernard Emery - 01 55 79 03 43 - [email protected] L’ HIS TOI RE Après un éboulement au fond d’une mine en Pennsylvanie, Ralph Burton (Harry Belafonte) attend des secours qui n’arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres. De retour à la surface, il découvre que toute trace de vie humaine semble avoir disparu après le passage de nuages radioactifs d’isotope de sodium. Arrivé à New York, il découvre des avenues désertes, s’organise et récupère ce dont il a besoin pour survivre, tirant derrière lui un chariot au pied des gratte-ciel abandonnés… Mais est-il vraiment le seul survivant ? DISTRIBUTION Ralph Burton Harry Belafonte Sarah Crandall Inger Stevens Ben Thacker Mel Ferrer EQUIPE TECHNIQUE Production Sol C. Siegel & Harbel Production (Harry Belafonte) Photographie (Cinémascope Noir et Blanc) Harold J. Marzorati Producteur exécutif pour la MGM George Englund Effets Spéciaux Lee LeBlanc Réalisation et scénario Ranald Mac Dougall Direction artistique William A. Horning et Paul Groesse Adaptation Ferdinand Reyher Décors Henry Grace et Keogh Gleason D’après Le Nuage Pourpre (Ed. Denoël) Roman de Matthew Phipps Shiel Montage Harold F. Kress Musique Miklos Rozsa Chansons : I don’t like it here Gotta travell on et Fifteen Interprétées par Harry Belafonte Un r oman d’un e tr ès gr an de mod ernité ... Disciple de Jules Verne et d’Herbert George Wells, le romancier britannique Matthew Phipps Shiel (1865-1947) considéré comme l’un des précurseurs de la science-fiction moderne, publie en 1901 «The Purple Cloud ». Le nuage pourpre est un roman catastrophe qui dépeint la destruction de la Terre par une couche de gaz empoisonnée et où le seul survivant, prénommé Adam, est rescapé d’une expédition au pôle Nord… Pendant une vingtaine d’année ce livre connaît un grand succès en librairie, si bien que beaucoup de scénaristes songent à l’adapter pour le cinéma. En 1927 une société de production en achète les droits et plusieurs traitements sont effectués par différents scénaristes sans donner satisfaction au producteur. Celui-ci doit se résoudre à admettre qu’en l’état actuel de la science, le cataclysme prédit par l’auteur n’est vraiment qu’une anticipation peu réaliste et il décide d’abandonner son adaptation cinématographique. Le projet reprend en 1956 avec Sol C Siegel, nouveau responsable de production des studios MGM qui confie l’écriture du scénario à Ferdinand Reyher (scénariste d’une dizaine d’adaptations depuis les années trente dont Wait’til the Sun Shines Nellie de Henry King - 1952). L’histoire et le projet du film ont maintenant le titre plus évocateur de « The End of the World ». La menace nucléaire terriblement concrète depuis la fin de la seconde guerre mondiale, donne au gaz empoisonné du roman du début du siècle une réalité que le cinéma peut maintenant mettre en scène. Produit en 1959 par la Metro-Goldwyn-Mayer, Sol C. Siegel et Harry Belafonte, ce projet devient le film d’anticipation à la distribution la plus courte de l’histoire du cinéma. Bien loin des milliers de figurants et des décors de la Rome antique de Ben Hur tourné à Cinecitta, le Monde la Chair et le Diable met en scène trois personnages (interprétés par Harry Belafonte, Inger Stevens et Mel Ferrer) perdus dans l’immensité d’un New York vidé de ses habitants après le passage d’un nuage radioactif qui semble avoir anéanti l’humanité toute entière. Quelques mois plus tard, une autre production MGM reprend le même thème dans Le Dernier rivage (On the Beach) de Stanley Kramer (1959) adapté du roman du même titre du britannique Nevil Shute (1899-1960). Dans ce film, une guerre atomique a ravagé l’hémisphère Nord et seule l’Australie a été épargnée. Les survivants (en sursis, avant l’arrivée des retombées radioactives) sont incarnés par Gregory Peck (commandant d’un sous-marin américain), Ava Gardner, Anthony Perkins et Fred Astaire. Hollywood en 1959 Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (United Artists) avec Marilyn Monroe et Tony Curtis. Rio Bravo d’Howard Hawks (Warner Bros) avec John Wayne et Dean Martin. Soudain l’été dernier de Joseph L. Mankiewicz (Columbia Pictures) avec Elizabeth Taylor et Katharine Hepburn. La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock (MGM) avec Cary Grant et Eva Marie Saint Ben Hur de William Wyler (MGM) avec Charlton Heston et Stephen Boyd. Jusque là le cinéma fantastique des années cinquante produit pendant la Guerre froide, s’attardait plutôt à montrer d’autres types de catastrophes : des invasions extra-terrestres dans Le Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise (1951) et La Guerre des mondes de Byron Haskin (1953) ; la collision avec un météore dans Le Choc des mondes de Rudolph Maté (1951) ou les dangers de la science, du nucléaire et de son utilisation par l’homme avec Des Monstres attaquent la ville de Gordon Douglas (1953), Planète interdite de Fred Mac Leod Wilcox (1956) ou L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957). Le Monde, la Chair et le Diable demeure ainsi un film atypique dans la production américaine de 1959 (voir ci-dessus), original dans la thématique du cinéma fantastique des années cinquante mais aussi exceptionnel pour le style flamboyant de la MGM. Un conte philosop hiqu e : l’ humanité en question ... Ranald Mac Dougall donne une ampleur philosophique à ce film post-apocalyptique en mettant en scène un trio amoureux peu conventionnel. Avec un casting original, Harry Belafonte (un mineur noir), Inger Stevens (une femme blanche) et Mel Ferrer (un marin blanc) il aborde plusieurs thèmes : les dangers du nucléaire, la fin d’une civilisation, mais aussi la violence, le racisme et l’idée d’un paradis terrestre à reconstruire. Le personnage principal, Ralph Burton, passe le premier tiers du film seul à l’écran au milieu d’un chaos dont il pense être l’unique survivant. Il s’organise et va effectuer différents travaux pour assurer sa survie. Il trouve eau et nourriture, et abandonne son chariot pour une nouvelle voiture. Il s’installe dans un appartement, branche l’électricité et tente de contacter d’éventuels rescapés par messages radio. Il récupère et empile des livres (vestiges d’une civilisation) et recréée un semblant de confort et de vie en société en s’entourant de deux mannequins celluloïd, à qui il fait la conversation. C’est d’ailleurs quand, excédé par leur silence, il jette l’un d’eux par la fenêtre du building où il s’est installé, qu’une autre survivante (persuadée d’avoir assisté au suicide de Ralph) se dévoile en hurlant devant lui. Ralph Burton va dès lors, accorder de nombreuses attentions à Sarah Crandall (jeune femme blanche et blonde). Il ne l’installe pas chez lui mais préfère lui aménager un endroit à elle. Seul au monde, il reste soucieux du regard des autres : «people might talk » (on pourrait «jaser») lui confie-t-il. Plus tard pour lui fêter son anniversaire, il organise une réception mais plutôt que de s’asseoir à ses côtés, il joue au serveur reproduisant ainsi inconsciemment le schéma du maître blanc et du serviteur noir. Il se refuse plusieurs fois à elle et s’interdit toute histoire d’amour. Il est incapable de la toucher sentant toujours le poids de la ségrégation raciale. La scène, chargée d’érotisme, où il n’arrive pas à lui couper les cheveux, est à cet égard emblématique. Plus loin dans le film l’enjeu racial se complique avec l’arrivée de Ben Thacker. Autre personnage masculin cette fois blanc, qui s’inscrit d’emblée comme le nouveau prétendant de Sarah et le rival de Ralph. Même si Ralph accueille et soigne ce nouvel arrivant, celui-ci peu reconnaissant et las des tergiversations préfère en découdre les armes à la main. Forcés de s’affronter dans les rues désertes de New York, c’est symboliquement au pied du bâtiment des Nations Unies que Ralph dépose son fusil et refuse de se battre. Harry Belafonte producteur et instigateur du projet reste fidèle à ses engagements politiques de l’époque (militant pacifique et non violent aux côtés de Martin Luther King). Ranald Mac Dougall ne se prononce pas dans l’affrontement qui oppose blanc et noir mais décide de faire de la femme le lien entre les deux hommes. Dans le dernier plan du Monde, la Chair et le Diable les trois survivants marchent ensemble vers un nouveau commencement. Contrairement aux détenus de La Chaîne de Stanley Kramer (1958), le blanc Tony Curtis et le noir Sidney Poitier ne supportent pas d’être enchaînés l’un à l’autre et feront tout pour briser cette chaîne durant leur cavale. Dernière ironie, Le Monde, la Chair et le Diable ne se finit pas par le traditionnel « The End » mais par « The Beginning ». Le tourn age à N ew Yor k … Comment tourner un film dans une ville de huit millions d’habitants en supprimant non seulement tout trafic automobile mais aussi en donnant l’illusion que la cité s’est entièrement vidée de sa population ? C’est le défi le plus important qu’ont eu à relever le producteur Sol C. Siegel, le réalisateur Ranald Mac Dougall et son chef opérateur Harold J. Marzorati. Refusant de recourir aux trucages, Ranald Mac Dougall, décide de tourner les scènes d’extérieur de New York aux premières heures de l’aube, entre 4h et 6h30 du matin avant que la ville ne reprenne son activité. Ce choix oriente le directeur de la photo vers l’utilisation du noir et blanc, plus sensible que la pellicule couleur, afin de permettre aux équipes de travailler en lumière naturelle sans éclairage et matériel lourd à installer. Minutant exactement la durée de chaque prise de vue pour chaque quartier, la production obtient l’autorisation de la police d’interdire la circulation, fait éteindre les éclairages municipaux et les enseignes lumineuses des différents commerçants et prie les habitants de ne pas se manifester à leurs fenêtres. Le Monde, la Chair et le Diable bénéficie ainsi des sites déserts de la «ville qui ne dort jamais» donnant au film un impact visuel incomparable pour l’époque ! On reconnaît facilement : Times Square, la 5e Avenue, le Lincoln Tunnel (où sont empilées des centaines de voitures abandonnées) le George Washington Bridge, le bâtiment des Nations Unies, la 3e Avenue, l’Empire State et le Chrysler Building et surtout le quartier symbolique de Wall Street avec Trinity Church, le New York Stock Exchange et la statue de George Washington face aux marches du Federal Hall. Le reste du tournage est effectué dans les studios californiens de la MGM, y compris certains extérieurs de New York notamment la séquence du canot qui traverse la baie d’Hudson de New Jersey vers Manhattan. Un film d e Ranald Mac Dou gall … Ranald Mac Dougall naît le 10 mars 1915 à Schenectady dans l’état de New York. Dès 1945 il devient scénariste pour les plus grands réalisateurs : Michael Curtiz (Le Roman de Mildred Pierce - 1945, Le Roi du tabac - 1950, Trafic En haute mer - 1950 adapté du roman d’Ernest Hemingway « To Have and Have not » et La Cuisine des anges - 1955) ; Raoul Walsh (Aventures en Birmanie - 1945) ; Alfred Hitchcock (Le Grand alibi - 1950) et Byron Haskin (Quand Le marabunta gronde - 1954). En 1955 il passe à la réalisation et dirige Joan Crawford dans Une Femme diabolique, adapté du roman « Queen Bee » d’Edna L. Lee. En 1957, il collabore une première fois avec la MGM, le producteur Sol C. Siegel et l’actrice Inger Stevens pour Man on Fire, et les retrouve pour son prochain film : Le Monde, la Chair et le Diable (1959) entourés d’Harry Belafonte et de Mel Ferrer. En 1960 il met en scène Les Rats de caves, d’après le roman de Jack Kerouac « The Subterraneans » et en 1961 dirige Gina Lollobrigida et Ernest Borgnine dans Volupté. Peu après il revient à l’écriture et collabore avec Joseph L. Mankiewicz au scénario de Cléopâtre (1963). Il réalise son dernier film Cockeyed Cowboys of Calico County en 1970 et meurt le 12 décembre 1973 à Los Angeles. Une par tition sign ée Miklos Rozsa … Né à Budapest le 18 Avril 1907, Miklos Rozsa étudie la musique folklorique hongroise puis entre au conservatoire de Leipzig en 1926. Il joue dès 1929 ses propres concertos pour violon puis compose symphonies, ballets et autres pièces de musique de chambre. En 1934 après avoir joué à Paris un concert en compagnie d’Arthur Honegger, son travail est remarqué par le réalisateur français Jacques Feyder. Miklos Rozsa est contacté par son compatriote hongrois expatrié à Londres, Alexandre Korda pour composer la musique du Chevalier sans armure avec Marlene Dietrich (1937). Sa carrière est lancée et plusieurs collaborations avec les productions Korda en Angleterre s’enchaînent : Les Quatre plumes blanches (1939), Le Voleur de Bagdad (1940), Lady Hamilton (1941) et Le Livre de la jungle (1942). Arrivé à Hollywood ce prolifique compositeur y signe plus d’une centaine de musiques de films en cinquante ans, collabore avec les plus grands réalisateurs et s’illustre dans tous les genres : film noir, mélodrame, comédie, film d’aventures ou comédie musicale (voir ci-dessus). Le style épique de son écriture reste surtout indissociable des péplums et des films historiques. Tout en écrivant pour le cinéma, il continue sa carrière de compositeur symphonique et ses œuvres sont jouées et dirigées par les plus grands chefs d’orchestre : Walter, Munch, Ormandy ou Bernstein. Naturalisé américain, Miklos Rozsa meurt à Los Angeles le 27 juillet 1995. Miklos Rozsa à Hollywood (sélection) Le Monde, la Chair et le Diable reste 1944 : Assurance sur la mort de Billy Wilder Espions sur la Tamise de Fritz Lang une des rares incursions de Miklos Rozsa dans le cinéma fantastique. Il 1945 : La Maison du docteur Edwards d’Alfred Hitchcock (Oscar) s’y essaye à nouveau en 1968 pour La Le Poison de Billy Wilder Guerre des cerveaux de Byron Haskin 1946 : Ivanhoé de Richard Thorpe et en 1979 pour C’était demain de 1947 : Othello-A Double Life de George Cukor (Oscar) Les Démons de la liberté de Jules Dassin Nicholas Meyer. 1948 : Le Secret derrière la porte de Fritz Lang Dès le générique, le thème principal La Cité sans voile de Jules Dassin du film met en avant une musique 1949 : Madame Bovary de Vincente Minnelli quasi-martiale évoquant la destruction Madame porte la culotte de George Cukor d’une civilisation et s’opposant au 1950 : Cas de conscience de Richard Brooks thème plus héroïque et optimiste qui 1951 : Miracle à Tunis de Richard Brooks Quo Vadis de Mervyn LeRoy accompagne le personnage joué par 1953 : La Perle noire de Richard Thorpe Harry Belafonte. Habitué aux Jules César de Joseph L. Mankiewicz symphonies, Miklos Rozsa introduit 1954 : Les Chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe pour ce film des éléments de jazz 1955 : Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang (notamment la scène de nuit où Ralph 1956 : La Vie passionnée de Vincent Van Gogh de Vincente Minnelli Burton s’amuse à danser avec son La Croisée des destins de George Cukor ombre projetée sur les buildings) mais 1957 : Contrebande au Caire de Richard Thorpe Miklos Rosza ne collabore pas aux Le Carnaval des dieux de Richard Brooks chansons du film. 1959 : Ben Hur de William Wyler (Oscar). Fort de son succès commercial 1960 : Le Cid d’Anthony Mann comme chanteur, Harry Belafonte, 1961 : Le Roi des rois de Nicholas Ray : Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich acteur et producteur du Monde, la 1962 1970 : La Vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder Chair et le Diable, se voit interpréter 1978 : Fedora de Billy Wilder les trois chansons du film : « I don’t 1982 : Les Cadavres ne portent pas de costard de Carl Reiner like it here» improvisée au début du film dans la mine ; « Gotta travel on » qu’il chante en s’accompagnant à la guitare et « Fifteen » la chanson du disque qu’il a préparée en guise de surprise pour l’anniversaire de Sarah. HA RRY BELA FONTE (Ralph Burton) Harold George Belafonte Jr, surnommé Harry Belafonte est né le 1er Mars 1927 dans le quartier de Harlem à New York. Son père martiniquais est cuisinier dans la British Navy, et sa mère jamaïcaine, couturière et gouvernante. Il passe une partie de sa jeunesse et de sa scolarité en Jamaïque, baignant dans la culture et le folklore des Caraïbes dont il sera plus tard le représentant grâce au Calypso (nouveau genre musical mêlant jazz et rythmes antillais) qui le rendra célèbre dans le monde entier. En 1944, après avoir quitté l’université et effectué son service dans l’US Navy, il retourne à New York et découvre le monde du spectacle. Il intègre les cours de l’American Negro Theatre et fréquente le Dramatic Workshop of the New School for Social Research de New York, en compagnie des jeunes Marlon Brando et Tony Curtis. En 1949, il apparaît régulièrement dans la série télé Sugar Hill Times et se fait remarquer comme chanteur « crooner » dans les clubs de jazz new-yorkais. Dès 1953 il fait ses débuts à Broadway dans la comédie musicale John Murray Anderson’s Almanac et obtient un Tony Award. La même année, il fait sa première apparition au cinéma aux cotés de Dorothy Dandridge dans Bright Road (1953) de Gerald Mayer. Il la retrouve l’année suivante, sous la direction d’Otto Preminger dans Carmen Jones (1954), une version actualisée de l’opéra de Bizet entièrement interprétée par un casting noir américain. Il enregistre ses premiers albums : Mark Twain et Belafonte. En 1955, il signe un contrat avec RCA Victor et avec son troisième disque, Calypso, devient le premier chanteur soliste (avant Elvis Presley) à vendre plus d’un million de disques sur le territoire américain. Malgré le succès de films comme Une Ile au soleil mélodrame de Robert Rossen (1957), Harry Belafonte reste insatisfait de son expérience cinématographique et décide de créer en 1959 sa propre compagnie, HarBel Production. Il acquiert les droits du film Le Monde, la Chair et le Diable et s’offre ainsi le premier grand rôle dramatique de sa carrière tout en interprétant les trois chansons du film. Dans les années soixante, il poursuit surtout sa carrière au music-hall enchaînant tournées triomphales et sorties de disques, retrouvant le Filmographie grand écran seulement onze ans plus tard pour The Angel Levine (1970) puis aux cotés de son ami Bright Road de Gerald Mayer - 1953 acteur et réalisateur Sidney Poitier pour Buck Carmen Jones d’Otto Preminger - 1954 et son complice (1972 - voir ci-contre). Une Ile au soleil de Robert Rossen - 1957 Parallèlement à sa vie d’artiste il faut noter Le Monde, la chair et le diable de Ranald Mac Dougall - 1959 qu’Harry Belafonte s’engage dès les Le Coup de l'escalier de Robert Wise - 1959 The Angel Levine de Jan Kadar - 1970 années cinquante pour des causes Buck et son complice de Sidney Poitier - 1972 politiques ou humanitaires. Pour Uptown Saturday Night de Sidney Poitier - 1974 l’égalité des droits civiques des noirs The Player de Robert Altman - 1992 (apparirtion) américains, il lutte aux cotés de Martin Prêt-à-porter de Robert Altman - 1994 (apparition) Luther King. En 1960, le président Kennedy White Man de Desmond Nakano - 1995 Jazz '34 de Robert Altman - 1996 (narrateur) le nomme Consultant culturel dans le "Corps Kansas City de Robert Altman - 1996 pour la Paix". Plus tard, il se mobilise contre Bobby d’Emilio Estevez - 2006 l’Apartheid. En 1985 il est à l’origine du projet de la chanson «We Are the World» pour sensibiliser le monde contre la famine en Afrique. A partir de 1987 il devient Ambassadeur de « bonne volonté » pour l’Unicef et récemment encore il n’hésite pas à s’opposer à la politique de George Bush et à la guerre en Irak. INGER S TE VEN S (Sarah Crandall) De son vrai nom Inger Stensland, Inger Stevens est née le 18 Octobre 1934 à Stockholm en Suède. Au divorce de ses parents, elle suit son père pour les Etats-Unis et poursuit ses études dans le Kansas. Elle part pour New York à l’age de seize ans et suit les cours de l’Actor’s Studio en compagnie de Marilyn Monroe et Caroll Baker. Après plusieurs apparitions dans des publicités ou dans des séries à la télévision, elle obtient en 1957 plusieurs premiers rôles au cinéma. D’abord dans Man on Fire de Ranald Mac Dougall, aux cotés de la star MGM Bing Crosby, père divorcé qu’elle console ; puis dans Cri de Terreur film noir d’Andrew L. Stone, mariée à James Mason ; enfin dans Les Boucaniers film d’aventures d’Anthony Quinn, où elle est courtisée par le pirate Yul Brynner En 1959, Ranald Mac Dougall qui l’avait fait débuter, lui donne l’unique rôle féminin du Monde, la Chair et le Diable. Seule survivante de l’humanité, elle incarne une nouvelle Eve dans le chaos d’un New York abandonné, convoitée par Harry Belafonte et Mel Ferrer qui se disputent ses faveurs. Après plusieurs aventures malheureuses avec ses partenaires à l’écran et une tentative de suicide presque fatale au nouvel an 1959, la carrière d’Inger Stevens prend une toute nouvelle direction. Dans les années soixante, elle se tourne essentiellement vers la télévision et collabore à différentes séries populaires : Bonanza, The Twilight Zone, Route 66, The Alfred Hitchcock Hour ou The Dick Powell Show. Elle connaît son plus gros succès et remporte le Golden Globe de la meilleure actrice en 1964 pour son interprétation de Katy Holstrum, la gouvernante suédoise de The Farmer’s Daughter qu’elle incarne pour trente-huit épisodes. Son talent enfin reconnu, permet alors à Inger Stevens de revenir au cinéma et de participer à huit films en trois ans de 1967 à 1969 (voir ci-contre). Alors qu’elle vient de signer pour une nouvelle série, The Most Deadly Game, Inger Stevens met fin à ses jours à la suite d’une overdose de médicaments et d’alcool le 30 avril 1970 à Hollywood, à l’âge de trente cinq ans. Huit films en trois ans de 1967 à 1969 Petit Guide pour mari volage comédie de Gene Kelly avec Walter Matthau et Lucille Ball - 1967 La Poursuite des tuniques bleues western de Phil Karlson avec Glenn Ford - 1967 Les Cinq hors-la-loi western de Vincent Mac Eveety avec James Stewart et Henry Fonda - 1968 Madigan - Police sur la ville film policier de Don Siegel avec Richard Wydmark et Henry Fonda - 1968 Cinq Cartes à abattre western d’Henry Hathaway avec Dean Martin et Robert Mitchum - 1968 Pendez-les haut et court western de Ted Post avec Clint Eastwood et Bruce Dern - 1968 Un Cri dans l’ombre thriller de John Guillermin avec Orson Welles et George Peppard - 1969 A Dream of Kings drame de Daniel Mann avec Anhonny Quinn et Irène Papas - 1969 ME L FE RRER (Ben Thacker) Melchior Gaston Ferrer né le 25 Août 1917 à Elberon dans le New Jersey, est le fils d’un père chirurgien d’origine cubaine et d’une mère bourgeoise de Manhattan. Après un passage à l’université de Princeton, il devient éditeur d’un petit journal du Vermont, écrit des livres pour enfants et joue au théâtre. En 1938, il débute à Broadway comme danseur dans deux comédies musicales et finit par travailler à la radio d’abord comme disc-jockey puis comme lecteur avant de réaliser et produire ses propres émissions. Embauché à Hollywood comme dialoguiste pour la Columbia, il réalise son premier film The Girl of the Limberlost en 1945 et devient le premier assistant de John Ford pour Dieu est mort (1947), où il tient un tout petit rôle. Il fait en fait ses véritables débuts comme comédien au cinéma, en 1949 dans Frontières Invisibles d’Alfred L. Werker. Puis tourne Born to Be Bad (1950) aux côtés de Joan Fontaine pour Nicholas Ray et La Corrida de la peur (1951) aux côtés d’Anthony Quinn pour Robert Rossen. Les rôles marquants s’enchaînent alors dans la carrière de Mel Ferrer : En 1952, il est l’aristocrate hautain et cruel opposé à Stewart Granger - Scaramouche dans le film de cape et d’épée de George Sidney, et la même année, il jalouse les amitiés de Marlene Dietrich dans le western de Fritz Lang L’Ange des maudits. En 1953, il est le Roi Arthur dans Les Chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe où il dispute l’amour de Guenièvre (Ava Gardner) à Lancelot (Robert Taylor), et il incarne le marionnettiste paralysé dont s’éprend Lili (Leslie Caron) dans la comédie musicale de Charles Walters. En 1955, il est le Prince Andrei aux côtés d’Audrey Hepburn (Natasha) dans l’adaptation de Guerre et Paix de Tolstoï par King Vidor. L’année suivante, il est l’un des trois prétendants d’Ingrid Bergman dans Eléna et les hommes (1956) de Jean Renoir. En 1959 il interprète Robert Cohn, l’insaisissable écrivain imaginé par Hemingway, dans Le Soleil se lève aussi adapté à l’écran par Henry King. Enfin il veut s’accorder les faveurs d’Inger Stevens et affronte Harry Belafonte dans Le Monde, la Chair et le Diable de Ranald MacDougall (1959). Filmographie sélective de Mel Ferrer après 1960 Les Mains d’Orlac d’Edmond T. Gréville - 1961 Le Diable et les dix commandements de Julien Duvivier - 1962 Le Jour le plus long de Ken Annakin - 1962 La Chute de l’empire romain d’Anthony Mann - 1964 Une Vierge sur canapé de Richard Quine -1964 Le Greco de Luciano Salce - 1966 L’Antéchrist d’Alberto de Martino - 1974 Brannigan de Douglas Hickox - 1975 Le Corsaire noir de Sergio Solima - 1976 Le Crocodile de la mort de Tobe Hooper - 1977 Lili Marleen de Rainer Werner Fassbinder - 1981 Mille Milliards de dollars d‘Henri Verneuil - 1982 Cette même année, Mel Ferrer repasse derrière la caméra et met en scène Audrey Hepburn dans un film d’aventures amazoniennes Vertes Demeures. Leur première collaboration date de 1954 à Broadway où ils se partageaient la vedette en jouant Ondine. Tombés amoureux, ils se marient peu de temps après. Plus tard, peu avant leur divorce, Mel Ferrer devient le producteur d’Audrey Hepburn pour Seule dans la nuit (1967) de Terence Young. Dans les années soixante, Mel Ferrer apparaît dans des superproductions internationales ou des séries B italiennes, avec des rôles plus ou moins marquants, à Hollywood ou en Europe (voir ci-contre). EXTRAITS D E P RES SE « Le film de Ranald MacDougall est bourré de bonnes intentions : il témoigne contre la folie de l’humanité en même temps qu’il est un réquisitoire discret contre la ségrégation raciale. (…) Mac Dougall, manifestement inspiré, nous peint à grands traits gris et mornes un véritable enfer ; le désert humain qu’est devenu New York atteint au cauchemar par la précision et la sécheresse de la prise de vues : l’arrivée de Belafonte dans New York vide, son exploration déchirante d’un univers indifférent, où la seule voix n’est que l’écho des cris de l’isolé, cette scène effrayante où Burton, qui vivait en compagnie de mannequins en celluloïd en précipite un par la fenêtre, sont pleinement réussies et portent sur le spectateur. Nous sommes plongés en plein délire kafkaïen. (…) Le Monde, la Chair et le Diable est une œuvre originale, sérieuse et adulte : elle prêtera à de fructueux prolongements. » La Saison Cinématographique (1960) « Atypique dans la production de SF des années 50 (globalement anti-rouge avec grosses bébêtes obligatoires), ce film singulier d’un cinéaste peu connu vaut le magnétoscopage. Mac Dougall se méfie à juste titre du spectaculaire. Il se contente de filmer l’après-catastrophe : un homme seul (Harry Belafonte, épatant) marche dans une ville en ruine. Etonnant décor, fait d’amas de décombres, de voitures empilées, de gratte-ciel ou monuments ensablés : le symbole d’une civilisation qui s’est crue éternelle, et n’était que passagère. La mise en scène, tout en vides et en vents coulis, rend palpable la désolation ambiante. (...) Le cinéma américain ne manque pas de visions d’apocalypse ; celle-ci, par son dépouillement et ses silences, hante longtemps. » Aurélien Ferenczi, Télérama (1999) « Accumulant les clichés, le film impressionne néanmoins par les perspectives vertigineuses d’un Manhattan désert, au sol jonché de papiers comme une prémonition du 11 septembre, ce qui représente un tour de force du seul point de vue organisationnel, les extérieurs ayant été tournés à l’aube, rues bloquées dans le quartier de Wall Street (...) filmés dans un noir et blanc magnifique. Frère jumeau du Dernier rivage, de Stanley Kramer, sorti la même année, le film en présente des séquences similaires (les essais de contact par radio) et, dans sa première partie, servira peut-être de modèle aux séquences augurales du Survivant (1974 - Boris Sagal), à travers le bricolage acharné de Belafonte comme de Heston, rois de leur ville désertée. (…) Le plan final qui voit s’éloigner main dans la main (mais vers où ?) les trois protagonistes interloque : s’agit-il de symbolisme ou de l’annonce, guère imaginable pour l’époque, d’un futur ménage à trois ? Typique de la Guerre froide, avec ses gros défauts et ses réelles qualités , Le Monde, la chair et le diable demeure un document caractéristique d’une époque déboussolée. » Jean-Pierre Andrevon, L’Ecran Fantastique (février 2007) BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE Le Nuage pourpre de Matthew Phipps Shiel (Editions Denoël – Collection Présence du Futur). Le Cinéma fantastique de Patrick Brion (Editions de La Martinière). DISCOGRAPHIE SELECTIVE The World, the Flesh and the Devil de Miklos Rozsa (Film Score Monthly – Golden Age Classics).