Grossesse, Accouchement, Allaitement avec le Virus de l
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Grossesse, Accouchement, Allaitement avec le Virus de l
Grossesse, Accouchement, Allaitement avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine Par Laetitia, Sage-Femme Quel est l’impact d’une grossesse sur le VIH? Les études ont démontré que la grossesse, en elle-même, n’accélère ou ne ralentit pas le cours de l’infection par le VIH. Quel est l’impact du VIH sur la grossesse? Tant que la mère reste en bonne santé, l’infection par le VIH ne semble pas modifier la façon dont sa grossesse progresse. Le risque de complications augmente pour la mère et pour le bébé lorsque la mère développe, pendant la grossesse, une infection opportuniste liée au VIH, telle qu’une pneumonie à Pneumocystis. Ce risque augmente lorsque la numération de CD4+ (cellules T) chez la femme tombe à moins de 200. Le VIH ne semble pas affecter le développement du fœtus. Le principal risque auquel on se heurte durant la grossesse est celui d’infecter le fœtus. Le risque moyen de transmission mèreenfant chez les femmes qui ne suivent aucun traitement est d’environ 20 à 25 %. Diverses méthodes permettent de réduire ce risque de façon significative . Transmission du VIH de la mère à l’enfant La transmission du VIH de mère à enfant peut se produire à trois moments différents: pendant la grossesse pendant la naissance (travail et accouchement) pendant l’allaitement. La plupart des chercheurs estiment que la transmission du VIH se produit le plus souvent pendant les dernières semaines de la grossesse ou pendant l’accouchement. Les facteurs qui AUGMENTENT le risque de transmission du virus de mère à enfant incluent : Les facteurs qui REDUISENT le risque de transmission du virus de mère à enfant incluent : • une charge virale élevée ou une numération de CD4+ basse; • une charge virale faible/indécelable et une numération élevée de CD4+; • une infection génitale (comme de l’herpès) pendant la grossesse; • le recours à des médicaments anti-VIH; • la consommation d’alcool, le tabagisme ou l’utilisation de drogues à usage récréatif/illicites pendant la grossesse; • une perte des eaux plus de quatre heures avant l’accouchement; • un accouchement par voie basse (vaginale); • un travail difficile qui exige de couper le vagin (épisiotomie) et d’utiliser des instruments; • l’allaitement. • une césarienne élective; • la prévention active des infections opportunistes; • le traitement actif des infections génitales coexistantes; • l’accès à de bons soins prénataux ainsi qu’à des services de santé; • l’évitement d’interventions dites invasives (envahissantes) effectuées durant la grossesse dans le cadre d’une quelconque étude de recherche médicale; • l’alimentation au biberon plutôt que l’allaitement; • l’administration de médicaments anti-VIH au nouveau-né. Traitements qui réduisent et préviennent la transmission de mère à enfant Médicaments anti-VIH • Il a été démontré que l’AZT (zidovudine), un médicament anti-VIH, permet de réduire le risque de transmission mère-enfant. L’AZT est recommandé pendant les six derniers mois de la grossesse, par voie intraveineuse pendant le travail et pendant l’accouchement, et pour le bébé, pendant les six premières semaines suivant la naissance. • D’autres études ont démontré que même si l’AZT est pris tard au cours de la grossesse, ou peu de temps avant l’accouchement, il parvient malgré tout à réduire le risque de transmision d’environ de moitié. • De récentes études ont démontré qu’une dose unique de névirapine (Viramune) donnée à la mère pendant le travail et une dose unique administrée au bébé après la naissance permettaient aussi de réduire considérablement les risques de transmission mère-enfant. Césarienne L’accouchement par césarienne plutôt que par voie vaginale permet aussi de réduire le risque de transmission mère-enfant. On parle de césarienne « élective » ou de convenance, que l’on prévoit généralement pour la 38e semaine de la grossesse. Traitement anti-VIH pour femmes enceintes On encourage les femmes enceintes infectées par le VIH à suivre le traitement anti-VIH dont elles ont besoin, en dépit de leur grossesse. On leur recommande toutefois d’éviter l’efavirenz (Sustiva) et la delavirdine (Rescriptor), deux médicaments anti-VIH, ainsi que l’association de ddI et de d4T • Je suis une femme enceinte séropositive au VIH. Mon bébé aura-t-il le VIH? Les bébés peuvent contracter le virus d’immunodéficience humaine (VIH) de leur mère pendant la grossesse, pendant l’accouchement (le mode d’infection le plus courant) et par l’allaitement. Cependant, la plupart des bébés ne contractent pas le VIH. • Comment puis-je protéger mon bébé contre le VIH? Sans traitement, 1 bébé sur 4 contractera le VIH. Certaines mesures peuvent cependant réduire ce risque. Pendant votre grossesse et votre accouchement, vous pouvez prendre des antirétroviraux (utilisés pour traiter le VIH) afin de réduire le risque de transmettre l’infection à votre bébé. Si vous prenez ces médicaments pendant votre grossesse et votre accouchement et qu’ils sont administrés à votre nouveau-né, la possibilité que votre bébé soit infecté par le VIH peut chuter à 1 % (1 cas sur 100). • Devrais-je accoucher pas césarienne? Votre mode d’accouchement (par césarienne ou par voie vaginale) dépend de la quantité de virus dans votre sang au moment de l’accouchement. Votre médecin peut vous conseiller sur la meilleure solution pour vous. Si vous ne prenez pas de médicaments contre le VIH, il est préférable d’accoucher par césarienne. Si vous prenez plusieurs médicaments et que la quantité de virus dans votre sang n’est pas décelable (elle est si faible qu’on ne peut trouver le virus), il n’y a pas d’avantage clair à accoucher par césarienne plutôt que par voie vaginale afin d’éviter que votre bébé soit infecté par le VIH. • Les antirétroviraux sont-ils dangereux pour mon bébé? Les antirétroviraux sont utilisés depuis 1994 pour éviter que les nourrissons soient infectés par le VIH. Tous les médicaments peuvent avoir des effets secondaires chez certaines personnes. C’est pourquoi tous les bébés sont surveillés pour s’assurer qu’ils peuvent prendre les médicaments. Jusqu’à présent, les enfants exposés à ces médicaments pendant la grossesse et lorsqu’ils étaient bébés n’ont pas de problèmes graves pendant la première enfance et l’enfance. Il est encore trop tôt pour savoir si ces enfants en ressentiront des effets à l’âge adulte. • Quand vais-je savoir si mon bébé est séropositif au VIH? Des analyses sanguines (des prises de sang), comme celles qui ont déterminé votre charge virale par le VIH, peuvent vous indiquer si votre bébé est atteint du VIH. En général, il faut effectuer 3 analyses sanguines : dans les quelques 1ersjours et les quelques 1ères semaines suivant la naissance de votre bébé, à 1 mois, à 2 mois. Si les 3 analyses sont négatives au VIH, votre bébé n’a pas le virus. De nombreux médecins le confirmeront par un nouveau test du dépistage du VIH lorsque votre bébé aura environ 1 an. Si l’1 des tests effectués pendant la première enfance est positif, il faut effectuer un autre test. Si les 2 tests sont positifs, le bébé est infecté par le VIH. • Puis-je allaiter mon bébé si je suis séropositive au VIH? Non. Votre bébé peut contracter le VIH du lait maternel. Vous devriez donner à votre enfant une préparation lactée pour nourrisson, enrichie de fer, pour remplacer le lait maternel en toute sécurité. • Mon bébé devra-t-il prendre des médicaments particuliers? Oui. Après sa naissance, votre bébé devra prendre un antirétroviral, la zidovudine (sous forme de sirop), pendant 6 semaines. Il lui assurera une protection supplémentaire contre l’infection par le VIH. • Mon bébé devrait-il recevoir les mêmes vaccins que les autres bébés? Oui, votre bébé devrait recevoir les mêmes vaccins que les autres bébés. • Mon bébé devrait-il être vu par un spécialiste du VIH? Votre médecin devrait vérifier auprès d’un spécialiste du VIH chez les enfants afin de s’assurer que vous recevez l’information et les services dont vous avez besoin. La plupart des spécialistes du VIH font partie d’une équipe de dispensateurs de soins (médecins, infirmières, travailleurs sociaux, diététistes, pharmaciens, physiothérapeutes et ergothérapeutes) qui peuvent être des ressources utiles pour vous.