Des enveloppes plus vertes et plus qualitatives
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Des enveloppes plus vertes et plus qualitatives
FOCUS Des enveloppes plus vertes et plus qualitatives Si la baisse structurelle liée à la dématérialisation se poursuit, le marché de l’enveloppe n’en montre pas moins un dynamisme dû à la demande de produits à plus forte valeur ajoutée, à la force d’innovation de ses acteurs et à deux segments particulièrement porteurs, l’emballage et les produits environnementaux. La gamme Pollen évolue avec des produits nouveaux comme des cartes triptyques et des chevalets de table. (Clairefontaine) A près les années 2008/2009 qui ont vu un net recul des volumes d’enveloppes vendus, 2010 fait figure d’année «post-crise». Même s’il est toujours difficile de démêler l’impact de l’évolution structurelle du marché de l’enveloppe de celui de la crise, il semble que le phénomène conjoncturel lié aux difficultés économiques soit terminé. La preuve en est une stabilisation du marché européen en volume en 2010 et le retour de certains budgets de marketing direct. Mais la régression structurelle qui avait commencé avec la dématérialisation, et donc avant la crise, se poursuit, affectant principalement le segment des enveloppes transactionnelles et, dans une moindre mesure, celui du marketing direct. En revanche, le segment de la distribution, soit les enveloppes et pochettes vendues aux entreprises et aux particuliers, se maintient relativement bien. Mais aujourd’hui, après la crise conjoncturelle et la dématérialisation, une troisième hypothèque pèse sur le marché de l’enveloppe : la hausse des matières premières. Cette inflation touche en premier lieu le papier, mais aussi d’autres composants des enveloppes comme les films pour les fenêtres, les colles, les encres, les boîtes et, bien sûr, le coût des transports. «Il s’agit d’un phénomène nouveau certainement lié aux fortes réductions de capacité intervenues chez nos fournisseurs conjugué au dynamisme de la demande des marchés asiatiques et qui se traduit par des hausses de prix à deux chiffres», explique Bernard Kuhnast, PDG de Cepap La Couronne, soulignant que ces hausses interviennent à un moment où les 48 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 clients distributeurs des fabricants d’enveloppes faisant moins de stocks, ils demandent davantage de services. «Dans ce contexte, il est important de garder notre sérénité et d’apporter à nos clients des produits de marque et des nouveautés leur permettant de créer de la valeur et de la différenciation pour se démarquer là où le marché le permet», ajoute-t-il, soulignant les risques liés à la recherche du plus bas prix qui ne peuvent qu’appauvrir un marché déjà difficile. La régression structurelle va se poursuivre jusqu’en 2015 Jusqu’à la fin des années 90, l’évolution du trafic courrier obéissait à une sorte de constante : il croissait en volume au même rythme que le PIB. Cette harmonie a commencé à se rompre en 1998. Depuis cette date, la croissance du trafic courrier global de La Poste a décroché par rapport à celle du PIB et au cours des années 2000, la tendance s’est même inversée. La dématérialisation est la principale responsable de ce phénomène et de l’effritement des volumes de courrier échangé, un phénomène qui s’est accéléré au cours des dernières années. En 2009, le trafic postal accusait un recul de 5 % et se situait aux alentours de 4 % les deux années suivantes. Le seuil bas est-il atteint ? Rien n’est moins sûr. Si l’on se réfère aux propos tenus par le vice-président de La Poste en mars 2011, cette régression structu- relle va se poursuivre jusqu’en 2015, au rythme de 5 % par an, soit une réduction globale de 30 % du trafic postal. Cette évolution négative va obliger les industriels de l’enveloppe à adapter leurs outils et cela passera par une réduction des capacités de production et des regroupements comme celui intervenu en octobre 2010 entre le fabricant suédois Bong et la division Enveloppes du groupe Hamelin, donnant naissance à un leader européen. C’est dans le secteur de l’éditique, soit les enveloppes imprimées dites transactionnelles utilisées pour les envois en nombre de factures et de relevés divers, que les effets de la dématérialisation sont les plus sensibles. Les messages incitant à passer au courrier électronique figurant souvent au dos des enveloppes adressées aux particuliers n’y sont pas étrangers. Le segment du marketing direct a lui aussi connu une chute brutale, de l’ordre de 20 à 25 % en 2010, mais principalement dû à la crise économique qui a réduit les budgets qu’y consacraient les entreprises. «Le marketing direct est sans doute le segment du marché de l’enveloppe qui a été le plus touché en 2009 et 2010 par la crise, mais nous pensons que c’est aussi le segment qui va s’améliorer le plus rapidement avec la reprise», estime Pascal Haeffner, directeur général de la division Distribution de GPV, qui note également un transfert de ce marché vers des entreprises de plus petite taille que les grands donneurs d’ordres traditionnels. «Un type de marketing direct plus diffus et plus capillaire est en train d’émerger avec le développement de micro campagnes de marketing direct qui constituent un gisement important», ajoute-t-il, soulignant cependant que les régressions fortes enregistrées en particulier avec les grands vépécistes du nord de la France ne seront pas complètement compensées par ce nouveau marché. La performance du media papier Ce regain du secteur du marketing direct est à mettre au crédit de la performance du media papier. Des tests réalisés par La Poste montrent que, même sur les cibles jeunes, le La gamme Recyclé Extra Blanc apporte une solution qualitative aux applications bureautique. (La Couronne) marketing direct envoyé par courrier se révèle plus efficace que l’emarketing. A travers l’Observatoire du courrier et l’association Paper Mail, les fabricants d’enveloppes relayent le message pour sensibiliser les entreprises avec un double objectif : montrer que le papier est écologique pour répondre aux tenants de la dématérialisation qui entretiennent le mythe du papier nuisible pour l’environnement et mettre en avant son efficacité ainsi que l’attachement des consommateurs au courrier papier – voir l’encadré. «Notre responsabilité de fabricant est d’être innovant tant au niveau des formats que de la nature des produits pour rendre les courriers plus attractifs», explique Pascal Gra- vouille, directeur général de Bong France, citant des recherches sur de nouveaux produits réalisés utilisant des matériaux différents comme du Tyvek pour attirer l’attention des destinataires et les inciter à ouvrir le courrier. L’exemple des marchés étrangers est aussi un facteur d’optimisme. «En Europe, et surtout en France, nous sommes encore très loin de ce qui se passe aux Etats-Unis où les mailings via le courrier sont aujourd’hui beaucoup plus développés», observe Patrice Wissocq, en charge du développement commercial d’Elco sur le marché français. «La surabondance des e-mailings nuit à leur efficacité, la plupart étant mis directement à la corbeille sans être ouverts.» Paper by Nature, un éco-label européen Lancé officiellement en janvier 2009, l’éco-label Paper by Nature a été créé à l’initiative des principaux acteurs européens du marché des articles de papeterie, dont les fabricants d’enveloppes. L’objectif de cet éco-label est d’offrir une référence globale aux consommateurs européens de produits façonnés à partir de papier et de carton comme les enveloppes, les cahiers, les blocs ou les articles de classement. Paper by Nature prend en compte l’ensemble des impacts des produits sur l’environnement, depuis leurs matières premières et leurs processus de fabrication jusqu’à leur fin de vie. Ce label intègre notamment des critères de réduction de CO2 ainsi que la prévention et la réduction des risques pour l’environnement et la santé humaine liés à l’utilisation des produits chimiques. Autre particularité, ses promoteurs prévoient une révision régulière des critères retenus par cet éco-label et ils invitent les ONG et les associations de consommateurs à participer à cette démarche. A l’initiative de ce label, l’association Paper by Nature regroupe la FEPE, association des fabricants européens d’enveloppes qui compte CEPAP La Couronne, Hamelin, Clairefontaine et GPV parmi ses adhérents, la MECSEA, association des producteurs européens de fournitures scolaires et produits de bureau, ainsi que les fabricants européens de papier Stora Enso, Arjowiggins et UPM-Kymmene et des fabricants de produits de classement comme Fast. Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 49 FOCUS Le développement des microcampagnes de marketing direct peut-il concerner l’activité des fournituristes de bureau ? Pascal Haeffner, directeur général de la division Distribution de GPV, répond positivement. «La démocratisation des appareils d’impression permettant aux entreprises de personnaliser elles-mêmes leurs envois, nous développons une offre d’enveloppes numériques dans ce but. Nous voulons également rendre accessible l’enveloppe imprimée aux TPE et aux PME en mettant en place un certain nombre d’outils de formation pour nos distributeurs.» On consomme moins d’enveloppes, mais on consomme mieux Le troisième segment du marché de l’enveloppe, celui de la distribution vers les entreprises et les particuliers, est aussi celui qui résiste le mieux à la baisse structurelle causée par la dématérialisation. Si on estime que le marché global de l’enveloppe est en régression de 5 %, c’est la partie des enveloppes techniques qui enregistre la régression la plus forte. Mais elle se situe en dessous de ces 5 % pour le segment de la distribution qui révèle des disparités entre le marché du particulier et celui du professionnel. Le premier est le moins volumineux avec près d’un milliard d’enveloppes vendues en France chaque année et il régresse aussi plus vite, de 4,2 %, notamment en raison des supermarchés qui tendent à réduire leurs assortiments. Tandis que le marché des entreprises pèse 3,5 milliards d’unités et ne recule que de 3 % - chiffres GPV. Mais, en valeur, la régression du marché est beaucoup moins prononcée, voire disparaît. L’évolution en valeur est de – 0,7 % sur le marché des particuliers, mais de + 1 % sur le marché des professionnels, traduisant une évolution profonde dans les comportements d’achats. Depuis plusieurs années, la tendance s’affirme. On consomme moins d’en- veloppes, mais on consomme mieux, c’est-à-dire que les achats se portent sur des produits à plus grande valeur ajoutée correspondant aux nouvelles attentes des utilisateurs. Une évolution dans les comportements d’achats qui coïncide avec les stratégies de revalorisation du marché développées par les fabricants. «Les utilisateurs vont vers des produits qui les rassurent par leur qualité, leurs performances environnementales ou encore par l’origine de leur production. Désormais, il y a bien une place pour ce type d’offre et ce sont autant d’opportunités pour nos clients revendeurs», constate Bernard Kuhnast, PDG de Cepap La Couronne. Pour les Papeteries de Clairefontaine, cette tendance vient conforter une stratégie haut de gamme et un choix de longue date. «Pour nous, il ne s’agit pas d’une stratégie opportuniste pour coller au marché !», affirme Carole Smetryns, directrice du département Enveloppes, «mais bien d’un positionnement qui fonde la notoriété de notre marque et son image synonyme Les nouveautés 2011 La gamme «LC Carbone Neutre», une offre de six références d’enveloppes dont l’empreinte carbone est compensée. (Cecap) Deux nouveautés majeures chez Cepap La Couronne, la gamme de six références d’enveloppes carbone neutre intégrée à son catalogue depuis le début de l’année et la gamme Recyclé Extra Blanc. Elle compte douze références d’enveloppes apportant une solution qualitative aux applications bureautique. Elle constitue également une innovation sur le plan de la performance environnementale dans la mesure où cette gamme respecte de la façon la plus stricte les 50 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 règles environnementales. Et une nouveauté à venir, le relancement de la gamme La Couronne Classic, gamme phare de la marque, qui interviendra à l’automne. GPV renforce la prestation de service apportée à ses clients avec un marketing consommateur de plus en plus pointu. Parmi les dispositifs mis en place pour les consommateurs, le jeu-concours «cachet» autour de la gamme ERA pure, une opération 100 % gagnant se déroulant de mars 2011 à mars 2012. Et une offre étudiée pour le monde scolaire, une clientèle est plus sensible au recyclé qu’au recyclable, proposant aux enseignants, au-delà du produit, un programme ludique et éducatif sur la biodiversité monté avec Noé Conservation. Plusieurs nouveautés chez Clairefontaine qui lance une gamme d’enveloppes répondant aux besoins de l’impression numérique. Dans la gamme Forever, c’est l’introduction de pochettes en kraft 100 % recyclé venant compléter l’offre des pochettes blanches 100 % recyclées. La gamme Pollen évolue également avec, en 2011, des produits nouveaux comme des cartes triptyques et des chevalets de table se prêtant plus particulièrement aux applications de décors de table et à la réalisation des faire-part. Dans la catégorie des produits de sécurité Tyvek, Bong lance une déclinaison spécifiquement conçue pour protéger les cartes d’identité, passeports et autres cartes bancaires. Son nom est ScanSafe et c’est un produit qui permet de protéger les données personnelles et sensibles contre l’espionnage et le vol de données en parant à 99,99 % des ondes RFID ou NFC. Ces produits sont fabriqués en Tyvek, imperméable et résistant à la déchirure. Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 51 FOCUS Le label NF Environnement L’industrie de l’enveloppe s’est très tôt engagée dans des procédures de certification environnementales. C’est l’association Papermail, qui regroupe les principaux acteurs européens de ce marché, qui est à l’origine du label NF Environnement concernant les enveloppes. L’enveloppe en papier est principalement fabriquée à partir de matières premières renouvelables et le devient entièrement lorsqu’elle est certifiée NF Environnement. En effet, une enveloppe 100 % papier est totalement biodégradable. Elle se décompose en quelques semaines par l’action naturelle des bactéries cellulosiques, tout comme les feuilles des arbres. Pour obtenir l’éco-label NF Environnement, les enveloppes doivent être 100 % recyclables, c’est-à-dire mono-matériau en papier – soit 80 % de la matière première d’une enveloppe – et avec, le cas échéant, une fenêtre en papier cristal transparent, un matériau qui comme le papier est 100 % recyclable et biodégradable. Cet éco-label français délivré par l’organisme indépendant, AFAQ AFNOR Certification, est réputé pour être le plus rigoureux en Europe. Il offre la double garantie d’une limitation de l’impact du produit sur l’environnement et de la qualité de qualité et de respect de l’environnement et qui s’avère en phase avec l’évolution actuelle du marché vers plus de qualité.» Même constat de la part d’Elco de nouveau présent sur le marché français depuis un an avec une gamme constituée exclusivement d’enveloppes, y compris dans les grands formats et à l’exclusion de pochettes, présentée comme offrant le meilleur Une offre étudiée pour le monde scolaire, une clientèle est plus sensible au recyclé qu’au recyclable, proposant aux enseignants, au-delà du produit, un programme ludique et éducatif sur la biodiversité monté avec Noé Conservation. (GPV) 52 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 d’usage du produit. La marque NF Environnement valorise les produits ayant une conformité environnementale sur toute la filière, allant de l’approvisionnement en matières premières jusqu’au recyclage du produit en fin de vie. Soit des papiers certifiés par les labels FSC ou PEFC garants de leurs qualités écologiques et de la gestion durable des forêts en matière de traçabilité, de replantation des mêmes essences et de maintien de l’écosystème. L’écolabel prend en compte également la gestion des déchets de fabrication, la limitation des rejets dans l’air et dans l’eau, de la consommation d’énergie et de l’utilisation de produits chimiques. Il garantit l’utilisation d’encres pigmentaires non toxiques et facilement désencrables pour le fond des enveloppes, l’utilisation de colles à eau, un procédé de fabrication des enveloppes respectueux de l’environnement, l’utilisation d’emballage recyclable et la recyclabilité intégrale du produit fini, y compris les produits à fenêtre grâce au papier cristal. Chez La Couronne, qui a été le premier acteur du marché à déployer des enveloppes et des pochettes certifiées NF Environnement en 2004, ces produits labellisés représentent aujourd’hui plus de 50 % des ventes. rapport qualité/prix. «Les enveloppes premier prix de qualité médiocre n’ont plus la cote auprès des clients finaux qui souhaitent de plus en plus des produits qualitatifs», indique Patrice Wissocq, en charge du développement commercial sur le marché français. «Quand un utilisateur entre dans un magasin ou reçoit sa commande, son premier critère pour juger de la qualité est l’aspect visuel de la boîte. C’est la raison pour laquelle nous conditionnons nos enveloppes dans des boîtes blanches et à charnière sans adhésif : la boîte blanche inspire confiance. Ensuite, intervient la qualité intrinsèque du produit, soit sa blancheur, son opacité et son système de fermeture. Les enveloppes Elco sont toutes autoadhésives, c’est-à-dire fermées par une bande adhésive protégée par une pellicule siliconée.» Cette recherche de produits valorisants tient au rôle dévolu aujourd’hui à l’enveloppe par les entreprises qui choisissent d’envoyer un courrier. Alors que l’envoi d’un courriel est désormais devenu usuel pour les échanges quotidiens, l’enveloppe est considérée avant tout comme un vecteur de communication. Qu’il s’agisse d’envoyer une facture, un devis, une publicité ou une lettre à un ami, la qualité de l’enveloppe souligne l’importance du message, la qualité de l’expéditeur et surtout l’attention que l’on porte au destinataire. Les habitudes postales changent également. On plie moins un courrier en trois ou en quatre pour le glisser dans une enveloppe de formats C6 ou DL et l’on privilégie les enveloppes ou les pochettes de grand format pour des courriers devenant de plus en plus qualitatifs et que l’on veut mieux protéger. Si le format DL reste le plus demandé, on note une évolution vers les grands formats et vers des produits pour des envois plus volumineux. Soit des produits à plus forte valeur ajoutée comme des pochettes blanches, à bulle d’air ou encore indéchirables. Que ce soit dans le circuit traditionnel ou dans la grande distribution, un transfert s’opère sensiblement du produit de correspondance vers le produit d’emballage. C’est l’effet bénéfique de la dématérialisation à travers l’e-commerce. L’industrie de l’enveloppe précurseur dans les produits environnementaux Porté par les activités commerciales des sites marchands, le segment de l’emballage est aujourd’hui l’un des segments porteurs du marché des enveloppes. Se situant à la frontière du courrier et du colis, tout l’univers des pochettes papier, des sacs à souf- flet, des pochettes matelassées, des enveloppes mousse, des enveloppes bulle d’air, ainsi que des emballages en carton est en train de se développer grâce à l’essor du e-commerce. Pour Bong, c’est un nouveau marché qui se créé grâce aux achats sur Internet pour lequel on parle d’une croissance à deux chiffres… Pour répondre à ces nouveaux besoins, le fabricant, qui se présente comme le spécialiste de l’emballage léger, a créé la gamme Pro Pac, explique Pascal Gravouille, directeur général de la filiale française. «Actuellement, il s’agit de la gamme la plus large du marché avec des produits Tyvek dont nous avons l’exclusivité, des produits bulle d’air, des produits rembourrés avec des papiers journaux... Soit une offre permettant de répondre à tous les besoins.» Cette gamme s’organise entre produits d’emballage courants, spécifiques et de sécurité, chacune de ces trois catégories se déclinant avec des produits standard et des produits environnementaux. «Certains utilisateurs vont privilégier la fonctionnalité du produit, comme par exemple un produit très spécifique en kraft armé offrant une forte résistance. D’autres mettront en avant ses qualités environnementales», précise Alexandra R’Mili, chef de produit européen de Bong. Un autre segment sur lequel tous les fabricants se positionnent aujourd’hui et développent leur offre est celui des produits environnementaux. Dans ce domaine, l’industrie de l’enveloppe a joué un rôle précurseur en s’engageant très tôt dans des démarches environnementales et dans des procédures de certification. La profession Un produit de sécurité en Tyvek conçu pour protéger les données personnelles et sensibles en parant à 99,99 % des ondes RFID ou NFC. (Bong) est également à l’origine de la norme NF Environnement concernant les enveloppes. Elle a également participé à la création du label Paper by Nature – voir les encadrés. «Dans l’enveloppe, ce sont uniquement des labels officiels qui sont utilisés», souligne Bernard Kuhnast, PDG de Cepap La Couronne, rappelant que l’entreprise a été la première à certifier ses produits NF Environnement en 2004. Ce rôle de pionnier est également revendiqué par les Papeteries de Clairefontaine. «Le respect de l’environnement a toujours été un geste quotidien dans notre entreprise et tous nos sites sont certifiés ISO 9001 Des enveloppes à empreinte carbone neutre Après avoir été le premier à développer une offre d’enveloppes carbone neutre pour ses grands clients directs, La Couronne reprend l’initiative en mettant à son catalogue la gamme «LC Carbone Neutre», une offre de six références d’enveloppes dont l’empreinte carbone est compensée. La Couronne est le premier fabricant d’enveloppes à avoir réalisé son bilan carbone selon la norme ISO 14064 et certifié par le Bureau Veritas. La méthode employée per- met de calculer très exactement le bilan carbone de chacun de ses produits. Connaissant ainsi la quantité exacte de CO2 dégagé, le fabricant peut proposer un certificat de compensation qui garantit que le CO2 dégagé lors de la fabrication a été complètement compensé par l’achat de crédits carbone certifiés par le Protocole VCS (Voluntary Carbon Standard) et la participation de La Couronne à la reforestation de zones dégradées d’Afrique avec le projet Uchindile-Mapanda en Tanzanie. et 14001 depuis des années», rappelle Carole Smetryns, directrice du département Enveloppes. «Nos produits sont fabriqués en France, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, et du début jusqu’à la fin du cycle de production de nos produits nous respectons l’environnement. En fait, toute notre offre est environnementale. Notre gamme de correspondance classique est certifiée depuis très longtemps PEFC. La gamme Forever qui est en 100 % recyclée est certifiée Ange Bleu et Apur, et la gamme Pollen est certifiée FSC.» L’offre verte s’élargit Outre NF Environnement et Paper by Nature qui certifient l’intégralité du process de fabrication, les labels que l’on rencontre le plus fréquemment sont également les certifications PEFC et FSC. Des labels restrictifs car ne concernant que l’origine du papier, regrette Pascal Gravouille, directeur général de Bong France. «Beaucoup de nos clients nous demandent essentiellement ces certifications forestières qui ne prennent en compte que la gestion des forêts, sans s’assurer que les enveloppes sont fabriquées dans le respect des normes environnementales. Il s’avère que cette notion est plus difficile à faire passer». Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 53 FOCUS Pascal Gravouille apporte un autre bémol à la tendance de fond qui porte les produits offrant des qualités environnementales : «Les produits environnementaux constituent une tendance très importante du marché. Malheureusement, cette tendance est encore souvent considérée par les distributeurs comme un simple argument marketing et leur valeur ajoutée n’est pas toujours acceptée par le marché». Le surcoût attaché à une offre environnementale est un problème récurrent dans toutes les gammes de produits, et l’enveloppe n’y échappe pas. Conscient de cette exigence sur les prix, GPV a axé sa stratégie sur «le vert accessible à tous». «Nous ne voulons pas que les produits éco-conçus soient réservés à une élite. C’est dans cette optique que nous avons développé le concept GPV Green Eco offrant de l’écologie avec des produits certifiés PEFC à des prix compétitifs», indique Pascal Haeffner, directeur général de la division Distribution. Dans le domaine de l’enveloppe, la part des produits environnementaux est aujourd’hui tout à fait significative. «Aujourd’hui, les produits labellisés sont plus que majoritaires dans les ventes, mais la part des enveloppes en papier recyclé reste encore très faible, compte tenu des capacités limitées de papier recyclé disponibles et compte tenu aussi de leur prix», constate Bernard Kuhnast, PDG de Cepap La Couronne. La boîte blanche inspire confiance. (Elco) En même temps que le marché des produits environnementaux se développe, de l’ordre de 2 % par an, l’offre se déploie et s’élargie avec aujourd’hui des produits «carbone neutre». C’est le cas de la gamme Proclima 100 % recyclée, certifiée FSC et neutre en CO2 proposée par Elco qui a été distingué par un ISPA Awards lors de Paperworld 2011. Mais le précurseur en la matière a été Cepap La Couronne. «Nous sommes le premier fabricant d’enveloppes en Europe à avoir réalisé le bilan carbone intégral de nos activités. Ce travail nous a permis de proposer dans un premier temps à nos clients directs une offre d’enveloppes carbone neutre. Depuis 2011, cette offre a été intégrée à notre catalogue et est donc accessible à tous les clients distributeurs, quelle que soit leur taille», explique Bernard Kuhnast, soulignant qu’un bilan carbone a été effectué pour chaque format d’enveloppe permettant de garantir une compensation intégrale des émissions de CO2 occasionnées par leur fabrication, de la pâte du papier jusqu’à la fabrication du produit fini dans les usines de La Couronne. 70 % des Français veulent recevoir du courrier papier Une étude de l’IFOP pour le Club Courrier, créé en 2004 et qui rassemble une cinquantaine d’acteurs de la filière du courrier, met en évidence qu’à l’ère du numérique, le courrier papier reste indispensable aux yeux des Français. Le courrier papier est profondément ancré dans leur quotidien et demeure très apprécié pour sa valeur affective, mais également pour sa vocation à informer, pour sa matérialité et son caractère pratique. Pour sept Français sur dix, il serait inconcevable de ne plus recevoir de courrier papier, y compris pour le public des internautes. Pour une large majorité de Français, le courrier papier est synonyme de confidentialité, de valeur et de pérennité. Ne plus recevoir sous format papier leur courrier de gestion de la part notamment de leur banque, des organismes sociaux, ou encore de leur opérateur de téléphonie ou Internet, serait perçu par plus d’un Français sur deux comme une baisse de la qualité de service de l’organisme émetteur (respectivement 65 %, 63 % et 58 % des Français selon chacun de 54 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 ces trois secteurs). Trois Français sur dix seraient alors prêts à changer d’organisme. Bien qu’adeptes de la communication numérique, les internautes sont très attachés au courrier papier. 69 % d’entre eux déclarent ne pas concevoir un monde sans courrier. Ils en attendent d’ailleurs davantage que les noninternautes. Ils sont particulièrement sensibles au ciblage. Ainsi, pour 85 % d’entre eux, l’identification de l’expéditeur est une incitation à l’ouverture d’un courrier papier contre 67 % des non-internautes. Ils sont également sensibles à la personnalisation du courrier papier : 76 % des internautes apprécient particulièrement de recevoir des courriers nominatifs contre 69 % chez les non-internautes. Ils accordent un crédit supplémentaire au support papier qui les informe mieux et leur assure sécurité et confidentialité : plus de quatre Français sur cinq conservent les courriers de gestion, notamment bancaires. Le support papier est particulièrement apprécié par les petites entreprises qui composent majoritairement le tissu industriel français. Elles privilégient fortement le courrier papier, vital pour leurs échanges contractuels avec leurs clients ce qui, selon elles, leur garantit un taux de lecture maximal. Les grandes entreprises, plus équipées en accès Internet, dans lesquelles coexistent les échanges électroniques et les échanges papier, ne souhaitent pas, non plus, le «tout électronique». Les jeunes, les internautes ainsi que les entreprises de plus de 100 salariés sont de plus en plus sensibilisés aux problématiques et aux démarches environnementales. Spontanément, seulement 5% des Français perçoivent le caractère supposé non écologique du courrier. Ils restent sensibles aux informations liées aux dispositions mises en place par la filière pour contribuer à la protection de l’environnement, notamment les mentions liées à la qualité environnementale du papier. 63% des Français se déclarent ainsi plus enclins à ouvrir un courrier lorsqu’il met en avant la qualité environnementale du papier de l’enveloppe.
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