Le Mans Stadium (Vinci), Le Mans FC Point de vue, remarques et
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Le Mans Stadium (Vinci), Le Mans FC Point de vue, remarques et
Le Mans Stadium (Vinci), Le Mans FC Point de vue, remarques et questions d’ATTAC 72 Du global au local, les enjeux financiers liés à la construction du stade et à l’aléa sportif dans le cadre du contrat de partenariat public privé entre Le Mans Stadium et la ville donne toute légitimité à ATTAC pour donner son point de vue et poser quelques questions. Les limites de cette expression tiennent à deux aspects : Tous les éléments financiers ne sont pas en notre possession (les annexes entre autre financières ne sont pas consultables, le budget du Mans FC, société privée, n’est pas public et la composition du capital, les emprunts et les conditions de remboursement contractés par Le Mans Stadium non plus). • ATTAC n’a pas à apporter de réponse toute faite. Les choix futurs comme ceux du passé auraient dû et devraient relever d’un débat participatif associant toute la population. Une démocratie locale vivante suppose et supposerait une totale transparence et des débats citoyens dans toute la ville particulièrement dans des conseils de quartiers réellement vivants. • 1/ Retour sur un projet Coût total 104 millions d'euros : Le Mans Stadium (actionnaire principal Vinci) 52 millions 11 millions de fonds propres, 41 millions d’emprunts La Ville du Mans 31,5 millions région et département : 17 millions MMA : 3 millions Coût supplémentaire travaux: Avenant 2 du 24 avril 2012 (application article 8 du contrat de concession) : 1 010 165,64 Avenant 3 du 27 juin 2011 (application article 11 du contrat de concession) : 126 966,44 II/ Comment le Mans Stadium équilibre-t-il ses investissements ? Il perçoit une contribution Forfaitaire annuelle correspondant à la garantie de remboursement des emprunts qu’il a contractés : 1,460 millions d’euros initialement, 1, 332 millions d’€ actuellement • 700 000€ plus 15% des recettes de la part du club (suite à la descente en L2, le club ne paierait que 600 000 € cette année) • • Le contrat de naming (MMArena) 1 million par an pendant 10 ans Indemnité aléa sportif (suite à la descente en L2 : 450 000 € à partir de 2012 (délibération du 28 juin 2012) • Soit environ 3, 482 millions € plus 15% des recettes billetterie par an. Si la situation devait perdurer, c'est-à-dire Le Mans FC en L2 pendant les 33 ans qui restent, le Mans Stadium empocherait plus de 90 millions d’euros auxquels il faut ajouter 15% des recettes billetterie plus les recettes de publicité et d’exploitation commerciales. L’investissement de Vinci n’est donc pas une opération philanthropique mais bien une opération juteuse, particulièrement rentable. C’est gagnant, gagnant !! III/ Le coût pour la ville En investissement (travaux), on arrive à près de 33 millions d’euros. Les aides que perçoit la ville au titre du fonctionnement : • • • 100 000 euros de la région, 100 000 € du département 100 000 € des MMA contrat naming pour la station de tram Ces 3 subventions ne valent que pour 5 ans. Au final, on peut estimer qu’actuellement le MMArena coûte 1,450 million d’euros par an auquel il faut ajouter 200 000 € de prestations diverses. Il faut bien entendu ajouter les remboursements d’emprunts. En 2007, il se disait que la subvention municipale ne devrait en aucun cas dépasser 800 000 € par an… car passé ce seuil, les Manceaux seraient mis à contribution « au-delà du raisonnable ». Question : A combien exactement en est-on aujourd’hui ? Et demain ? Au final, sur ce dossier particulièrement complexe, il y a nécessité de transparence. L’ensemble des pièces financières ainsi que le coût annuel et total doivent être rendus publiques. IV/ Le PPP était-il une bonne solution ? Pour ATTAC, cette transparence devrait faire apparaître ce que nous avons toujours dénoncé, à savoir que les contrats de partenariat public privé sont une aubaine pour les grands groupes de travaux publics. Les profits de ces grands groupes sont gagés sur les recettes publiques. Le PPP a été un moyen de contourner les obligations comptables de l’endettement. Mais au final, il est avéré que le PPP revient plus cher qu’une maîtrise d’ouvrage publique classique. Les rapports de la cour des comptes et de l’inspection générale des finances l’ont mis en évidence. Bilan, le PPP est un gouffre financier. Les exemples sont multiples ( de l’hôpital de Paris sud Evry au Ministère de la défense) Pour ATTAC, c’est la première leçon qu’il faut tirer : rompre avec ces logiques financières et reprendre la main sur le privé. Au plan local comme national, la logique des partenariats public-privé doit être dénoncée1. Les élus doivent s’interdire tous ces montages. On ne peut être d’ailleurs qu’inquiet quand on sait que le conseil général envisage de reconstruire le collège de Mamers sous PPP. Le MMArena servira-t-il de leçon ? Dans notre région, le projet d’ayraulport relève aussi d’un PPP… pour le plus grand profit de… Vinci. V/ L’alea sportif ou l’assurance tout risque pour Le Mans Stadium (Vinci) S’il fallait encore douter qu’un PPP n’est jamais perdant pour un grand groupe de travaux publics, l’article 55 bis de la convention de concession en est une parfaite illustration. Tout est prévu pour que Vinci rentre dans ses fonds et maintienne ses profits. L’aléa sportif si le club est en cessation de paiement ou redescend en national pourrait coûter quelques dizaines de millions d’euros !!! En fait la ville s’est liée les mains –elle est garante en dernier ressort des bénéfices de Vinci- en fonction d’éléments qu’elle ne peut maîtriser : Les résultats sportifs : il fallait une certaine dose « d’optimisme » (la folie des grandeurs ?) pour penser que le Mans FC serait club résident de L 1 pendant les 30 années à venir (Le Mans n’est que la 28ème aire urbaine) • La gestion du club : le Mans FC société privée n’a de compte à rendre à personne. Aussi, il faut une certaine impudence au président du club pour en appeler aux collectivités locales alors que le déficit actuel est directement la conséquence de sa gestion. Le club s’est construit par spéculation financière sur la valeur de joueurs, mais ce schéma profondément libéral est tout sauf durable. Le principe de réalité a fini par s’imposer. Il y a là aussi nécessité d’ouvrir les livres de compte ! Que le club rende public l’ensemble de ses budgets et des profits qui ont dû être dégagés il y a quelques années, car M. Legarda et les autres actionnaires sont tout sauf des philanthropes. • Question : On ne peut que s’étonner que les élu-e-s aient votée à l’unanimité de telles clauses, l’avaient-ils lu et étaient-ils bien conscients des conséquences ? VI/ Affronter la réalité qui s’annonce potentiellement catastrophique pour les finances publiques suppose plusieurs préalables : • Reconnaître l’erreur du montage financier sous forme de PPP et manifester la volonté d’en sortir Assurer une totale transparence de tous les montages financiers, engagements bancaires et leurs conséquences du côté de la ville • Obliger le club Le Mans FC et Le Mans Stadium Vinci à rendre public leur budget et les profits dégagés. • 1 Jérôme Cahuzac interview à Acteurs publics nov 2012 « Ces contrats qui permettent aux ministères et collectivités de confier un investissement public à un groupe privé en le remboursant pendant quinze ou trente ans coûtent trop cher sur le long terme. Cette façon de masquer l’impécuniosité de l’État est dangereuse à terme. » Philippe Séguin, cour des comptes 2008 : les PPP, ces projets « qui consistent à aller chercher des tiers financeurs et à bâtir des usines à gaz, en oubliant que celui qui emprunte pour le compte de l'Etat le fait à un coût plus élevé ». Certes aujourd’hui, rien n’oblige une société privée à la transparence. Il faut donc changer la loi. Lorsque le bien commun est en jeu, les intérêts privés ne sauraient prévaloir. Tous les livres de compte doivent être ouverts. En l’état, pour la ville, PPP plus aléa sportif, c’est perdant, perdant ! VII/ Alors comment en sortir ? Y a-t-il une bonne solution ? 3 pistes successives ont été envisagées : D’abord, la création d’une SCI (votée par le conseil municipal en juin), montage complexe dont la transparence était pour le moins opaque. La ville envisageait alors de résilier le bail de 30 ans qui le liait au club pour l’acquisition des terrains. Le club devant alors s’acquitter d’un loyer de 400 000€ à la SCI alors qu’il payait 700 000€…. • Ensuite, la piste MMA investissant dans le foot, un temps envisagé place St Pierre, a reçu très rapidement une fin de non recevoir des intéressés • Enfin, le rachat de la Pincenardière pour 2 millions d’euros. On assiste à une sorte d’opération à l’envers à celle du mois de juin. Cela ne coûterait rien au contribuable le loyer de 180 000 € que verserait le club couvrant les remboursements de l’emprunt contracté sur quinze ans. • Ces affirmations suscitent, pour le moins, quelques questions… Le club continuera-t-il à payer pour l’occupation des terrains ? Et combien ? Car, sinon, on passerait de 700 000€ (l’an dernier) à 400 000€ avec le projet de SCI puis à 180 000€ HT en février 2013… N’aurait-on pas là un cadeau déguisé au futur repreneur du Mans FC ? Alors, pour assurer une totale transparence, il faut rendre public le bail à construction initial avec le bail à redevance qui devait l’accompagner (combien ?) et comparer avec le montage actuel avant d’affirmer (ou d’infirmer) que c’est une opération blanche. Ce serait d’ailleurs en conformité avec le rapport de la cour des comptes de décembre 2009 qui recommandait aux collectivités de « mieux respecter les règles relatives à la domanialité publique… par le paiement d’une redevance reflétant la valeur locative de la structure et des avantages retirés de l’occupation par le bénéficiaire ». De même sur l’ensemble des aides indirectes apportées au club (achat de prestations, entretien des terrain, achat des locaux...), pour que la transparence soit totale, il serait important qu’un audit du compte administratif soit effectué afin de déterminer si le budget de la ville respecte bien le cadre fixé par la loi Buffet. Le rapport de 2009 de la cour des comptes notait qu’au final, « les collectivités sont le plus souvent incapables de déterminer le montant exact des aides directes et indirectes accordées aux clubs » et qu’il existait « une forme de subterfuge" à travers le financement de missions d'intérêt général, d'achat de prestations de services ou de mises à disposition à des tarifs très avantageux d'équipements sportifs, autant d’éléments qui constituent un contournement de la loi. La ville du Mans, sur un dossier aussi sensible, qui risque dans sa version catastrophe de plomber les finances de la ville pour de longues années, s’honorerait à mettre tous les éléments sur la table dans une véritable opération de transparence. Chiche ?! Pour ATTAC, le pari démocratique doit être la boussole de tout projet d’émancipation, cela suppose donc la totale transparence et cela suppose que les citoyen-nes de cette ville soient associé-e-s aux débats et aux décisions. Du local au global, remettre le monde à l’endroit suppose de rompre avec les logiques financières et rompre avec la toute puissance du privé. Contrat de concession du 28 juin 2008 (extraits) Contrat de concession de 35 ans Articles importants : Articles 8 et 11 : si travaux, partage des coûts Article 15 Mise à disposition du stade pour le club en fonction du calendrier sportif plus 5 rencontres amicales Article 16 Le concessionnaire doit développer une zone économique Article 19 Naming Articles 27,28 et 29 Maintenance, travaux et avenant Article 31 Le concessionnaire verse une redevance d’occupation domaniale de 10 000€ Article 32 rémunération du concessionnaire Le club verse une redevance de MAD de 700 000 € HT plus 15% sur les recettes Autres recettes liées au club de foot ou à la gestion du complexe sportif et culturel Locations, publicité, naming, subventions… Article 34 subvention de la collectivité 49 millions Contribution forfaitaire annuelle de 1 460 000 € Cette subvention garantit 100% du remboursement du crédit contracté par le concessionnaire. Toutes les contributions (ville, club seront augmentées d’un taux forfaitaire de 1,5% par an. Article 35 La CFA sera revue à la baisse si refinancement de la dette par le concessionnaire. Article 49 Article 49-1 Article 49-3 Article 55 Extrait rapport de la cour des comptes décembre 2009 Siège de la Défense à Balard : un bon gros PPP, que du bonheur ! Les Echos Fini l'externalisation de la dette des collectivités par le PPP Le ministère de la Défense va construire son petit pentagone (300 000 m2 tout de même) à Balard dans le XVième arrondissement de Paris lui permettant de regrouper civils et militaires sur un seul site. Il a opté pour un contrat de Partenariat Public Privé (PPP) sur 27 ans qui devrait être signé fin avril pour un montant total estimé entre 2,7 et 4 milliards d’euros soit une redevance annuelle comprise entre 100 et 150 millions d’euros. Les 720 millions correspondant à l'investissement initial seront, bien entendu, “avancés” par Bouygues, pilote du groupement “pressenti”. En 2005, lors de l’installation de la mission d’appui au PPP, Thierry Breton alors ministre des Finances déclarait : « ce qui devra guider le choix d’un PPP, c’est bien la volonté d’associer le plus intelligemment possible un partenaire privé à un projet public, pour obtenir à la clé un meilleur résultat, si possible à un moindre coût et dans des délais plus brefs ». Elargie par voies législative et réglementaire, embellie, la philosophie pépéiste étend chaque jour son emprise. Elle plaide sans relâche pour que le soin de financer, concevoir, construire, maintenir et gérer des ouvrages publics soit confié à des “partenaires privés” pour l’intérêt public, n’en doutons pas ! Cette stratégie de gestion de la commande publique, qui traduit plus largement une politique déterminée et volontaire, que l’ordre des architectes a dénoncée à de multiples reprises, constitue une bombe à retardement en reportant la dette sur nos enfants. Les conséquences de ces contrats globaux sont multiples et dépassent le seul aspect financier. Un bien beau bénéfice à se partager entre quelques-uns maintenant : le contribuable paiera demain. Des frais financiers réelle concurrence élevés, des marges importantes et l’absence d’une Le coût global de ces contrats globaux représente une manne qui ferait presque pâlir d’envie les “autocrates” déchus ces dernières semaines. Force est de constater que le lobby des majors du BTP est le principal initiateur et défenseur de cette politique : ce n’est sans doute pas fortuit. L’addition globale est plombée par les frais financiers nécessairement élevés, les marges importantes appliquées sur la construction, le fonctionnement, la maintenance et l’absence d’une réelle concurrence. • Le coût d’un emprunt privé est nécessairement plus élevé que celui que peut contracter une collectivité ou a fortiori l’Etat. • Le but, légitime, d’une entreprise privée est de réaliser le bénéfice le plus substantiel possible. Dans ce type de contrat, les marges s’appliquent à la construction bien sûr mais elles concernent également le fonctionnement et la maintenance. Une véritable rente qui se prolongera pendant quelques dizaines d’année. Les changements de destination où les adaptations d’une construction aux contraintes futures ne sauraient toutes être anticipées : soyons sans crainte, protégée par les clauses figées du contrat, les modifications souhaitables ou nécessaires entraîneront … une hausse du prix. Titulaire d’un simple crédit-bail, le maître d’ouvrage paie au prix fort le droit d’attendre la dernière échéance. • La constitution d’un regroupement qui associe banques, entreprise du BTP, cabinet d’avocats et entreprise d’architecture ne s’improvise pas. La formule réduit de facto la concurrence à quelques groupements que certains esprits considèrent comme fictive. QUE NENNI, pour notre pentagone français, ils étaient trois sur les rangs, nul doute que les deux prétendants évincés sauront attendre patiemment la prochaine consultation. La liberté d’accès à la commande publique, la transparence et l’égalité de traitement, bien sûr, sous réserve que le partage soit tout de même maîtrisé. Une Maîtrise d’Ouvrage Publique qui abandonne ses prérogatives, son savoir et ses responsabilités Le choix du contrat de partenariat est très politique. C’est une forme de renoncement au pouvoir. Véritable richesse collective, le savoir-faire des maîtres d’ouvrage, patiemment construit, se désagrège. Répondant à des contraintes immédiates de gestion, on réduit les services et on transfère au secteur privé des prérogatives, jusqu’à présent assumées par la sphère publique. Une maîtrise d’oeuvre qui perd son indépendance Dans le droit commun, la maîtrise d’oeuvre, au service de son maître d’ouvrage, garant de l’intérêt public et de celui des usagers a pour mission de concevoir un projet pertinent et adapté. Elle s’assure de la bonne exécution des ouvrages, garantit toutes les conformités (techniques, financières, juridiques) et veille au maintien de la valeur d’usage. Lorsque cette maîtrise d’oeuvre est annexée et dépendante d’un conglomérat financier, elle participe directement au résultat qu’en attend le groupement et perd de son indépendance. Sans comparaison possible sur les conséquences, le dramatique développement de l’affaire du Médiator (et ses « possibles » conflits d’intérêts sous-jacents) nous rappelle le prix à payer lorsque cette indépendance fait défaut. Des sous-traitants pressurés Les artisans et PME de la construction, au rôle économique fondamental, se voient naturellement exclus d’une telle commande. Par contre, nous pouvons être certains qu’ils devront passer sous les fourches caudines qui leur seront imposées par le titulaire du groupement. Contrairement aux procédures publiques encadrées, ces marchés privés n’ont pas pour but de garantir la transparence ou de protéger le tissu économique. Une situation qui contribue à fragiliser davantage ces PME qui représentent, réunies, le premier employeur de France. La préservation de ces acteurs qui ne peuvent structurellement accéder à des marchés aussi complexes est pourtant indispensable. Ils sont les garants de la concurrence sans laquelle nous ne pourrions que constater l’augmentation sensible du coût de la construction. Comment contourner les critères de Maastricht ? Jusqu’à présent, dans les règles comptables concernées, le montant d’un loyer était affecté au budget fonctionnement sans aucune incidence sur la dette. L’Etat pouvait dépenser sans crainte d’alourdir son déficit qui rappelons-le constitue l’un des principaux critères de convergence que doivent respecter les pays membres de l’Union Européenne. Malédiction ! L’arrêté du 16 décembre 2010 relatif à l’instruction budgétaire et comptable est venu modifier l’enregistrement des contrats de partenariats dans la comptabilité publique. La quotepart relative à l’investissement est dorénavant considérée comme une dette, amortie et comptabilisée comme telle. Soyons rassurés, la part la plus significative de la dépense (les ¾ au moins), reste discrètement affectée au budget “fonctionnement”. Délai raccourci : une fausse économie Convenons-en, par les mises en concurrence successives qui en découlent, les délais nécessaires à la passation de plusieurs contrats distincts (MOE, travaux, entretien, maintenance), s’additionnent. Bien entendu, une procédure unique est plus rapide. Mais cette économie de temps est virtuelle. La constitution du dossier de consultation et l’analyse des offres sont très complexes. Elles requièrent nécessairement la constitution de commissions et la consultation d’experts dans des domaines aussi variés que disparates ce qui augmente le délai global de façon significative. Les 100 millions d’euros que réclame Eiffage suite aux modifications imposées par l’agence régionale d’Ile de France pour la construction du centre hospitalier sud-francilien apporte, si besoin en est, la preuve que vitesse et précipitation ne sont pas des synonymes de garantie de performance, d’optimisation et surtout d’économie. Une politique européenne qui évolue ? Alors que la commission européenne projette, au travers de son livre vert, la modernisation de la politique de l’UE en matière de marchés publics et définit sa stratégie autour d’une économie sociale de marché compétitive, ne devrait-on pas se réinterroger sur le bien fondé de ces contrats globaux qui réduiront toutes les marges de manoeuvre de ceux qui, élus demain, n’auront pour seul choix que de lever l’impôt pour acquitter les loyers exorbitants qu’auront contracté leurs prédécesseurs.