ANTHOLOGIE Jeux en poésie2 - Printemps Poétique La Suze

Transcription

ANTHOLOGIE Jeux en poésie2 - Printemps Poétique La Suze
PRINTEMPS POETIQUE
JEUX
en
POÉSIE
ANTHOLOGIE
0
EN
3 PARTIES
À tous les coups l’on gagne…
Pas de perdant !
JEUX / JEUX
DE / DE
HORS / DANS
JEUX D’ÉCOLE
JE DÉCOLLE
JEUX DE MOTS
METS L’I
METS L’O
1
JEUX / JEUX
DE / DE
HORS / DANS
2
Enfants
Enfants petits enfants
Grimpez sur le dos
De vos parents
Avant d’avoir vos parents
Sur le dos
Joël SADELER
Poèmes Poivre et Ciel
La Farandole, 1993
Avec sa pelle en plastique
elle prend du sable
et le lance
loin dans la mer
Très loin
Les sports de plein air
Maman dit :
Ne restez pas ici !
Allez donc dehors
Faire du sport.
Jouez à la balle,
Mais pas dans une salle.
Jouez au ballon
Ovale, carré ou rond.
Jouez au ping-pong
Ou au badminton.
Plus personne à la maison !
François DAVID
Comptines pour saisir la balle au bond
Actes Sud Junior, 1999
Un peu plus tard
elle remplit le seau d’eau
puis le vide
sur la plage
Tu le sais
tu en as fait autant
si loin que tu ne t’en souviens plus
Un, deux, trois, soleil !
elles jouent sous le cèdre bleu
cerises sur les oreilles.
Une autre vie
Aujourd’hui
tu n’as plus ni seau ni pelle
mais tu regardes encore la mer
Jean-Hugues MALINEAU
Trente haïkus rouges ou bleus
Pluie d’étoiles, 2000
Patrick JOQUEL
Croquer l’orange
Pluie d’étoiles, 2008
3
La pelouse interdite
Sur la pelouse du grand palais,
Il est interdit de marcher.
Moi, qui suis très discipliné,
J’y ai sauté,
Sauté, sauté comme un criquet.
J’y ai trotté,
Trotté, trotté, comme un poney.
J’y ai roulé
Roulé, roulé comme un boulet.
Pourquoi le garde s’est-il fâché ?
Monique HION
Comptines de mon jardin
Actes Sud Junior, 1998
Les voyages forment la jeunesse
Enfant
J’ai beaucoup
Voyagé
Enfant
J’ai beaucoup
Voyagé
À cheval
Enfant
J’ai beaucoup
Voyagé
À cheval
Les legos sont poussés sous le lit. Avec
papa, on installe le train électrique, un
grand circuit qui occupe presque toute
la chambre. Plein de voitures avec la
lumière dedans – c’est papa qui a mis
la lumière – et une belle loco noire à
vapeur, sans vapeur, qui tire tout ça.
Papa a réalisé le bobinage de la
machine, il a dû m’expliquer ce que
c’est, un bobinage. On est à quatre
pattes dans le milieu de la pièce.
Quand on aura fini de tout installer, on
éteindra la lampe de la chambre et on
verra le train avec ses lumières courir à
travers la campagne dans la nuit.
Alors, on appellera : « maman, viens
vite, le train va partir ! »
Colette TOUILLIER
C’est papa qui conduit le train
L’idée bleue, 2005
Tu joues à saute-ruisseau
Sur une île presqu’île.
Tu construis dans ta tête
Une marelle de pluie.
Tu voudrais avoir
L’ignorance de la carpe,
Le silence du chat.
Tu voudrais
Partager la folie
Du fou de Bassan
Au pied d’un arc-en-ciel.
Sur une borne kilométrique !
Joël SADELER
Poèmes pour ma dent creuse
À Cœur Joie, 1986
Jacqueline HELD
Ton chat t’écoute
Le dé bleu, 1994
4
C’est demain dimanche
Jeu de mou
Pour le félin
Jeu de moues
Pour le vilain
Jeu de mains
Pour le filou
Jeu de moins
Pour rien du tout
Jeu de mors
Pour le roussin
Jeu de morts
Pour l’assassin
Jeu de monts
Pour Tibétains
Jeu démons
Pour diablotins
Il faut apprendre à sourire
même quand le temps est gris
Pourquoi pleurer aujourd’hui
quand le soleil brille
C’est demain la fête des amis
des grenouilles et des oiseaux
des champignons des escargots
n’oublions pas les insectes
les mouches et les coccinelles
Et tout à l’heure à midi
j’attendrai l’arc-en-ciel
violet indigo bleu vert
jaune orange et rouge
et nous jouerons à la marelle
Philippe SOUPAULT
La nouvelle guirlande de Julie
Éditions Ouvrières, 1976
Il porte un oiseau dans son cœur,
L’enfant qui joue des heures, seul,
Avec des couronnes de fleurs
Sous l’ombre étoilée du tilleul.
Il semble toujours étranger
À ce qu’on fait, à ce qu’on dit
Et n’aime vraiment regarder
Que le vent calme du verger.
Autour de lui, riant d’échos,
Le monde est rond comme
cerceau.
Robert GÉLIS
In
Nouveau Trésor de la poésie pour enfants
Anthologie
Georges Jean
Le Cherche-Midi, 2003
La marelle
un
Maurice CARÊME
L’oiseleur
Fondation Maurice Carême, 1959
In
Il était une fois les enfants
Poèmes recueillis par J. Charpentreau
La Farandole, 1979
C’est l’heure paisible
Où les enfants s’amusent
Au jeu de la marelle
Leurs éclats de rire montent avec eux
De la terre jusqu’au ciel
Et font un lit d’étoiles où se blottit la
terre.
André SCHETRITT
Eux autres, moi-je et le monde
Donner à voir, 2005
Joue-je ?
5
Oiseaux de Turquie
Progrès
En jouant à Don Quichotte
J’ai déchiré ma culotte.
Je chuchote, je chuchote.
Je ne tenais pas en place
J’ai cassé la grande glace.
À voix basse, oh, à voix basse.
En dansant la mazurka
J’ai glissé sur le verglas.
Je dis tout bas, je dis tout bas.
À la pêche à la sardine
J’ai mis à l’eau ma cousine.
En sourdine et en sourdine.
Mais je sors la grande échelle
Je grimpe sur la tonnelle
Pour annoncer la nouvelle :
Je sais compter sur mes doigts
Jusqu’à dix. C’est une joie
À crier sur tous les toits.
Jacques CHARPENTREAU
In
Nouveau Trésor de la poésie pour enfants
Anthologie
Georges Jean
Le Cherche-Midi, 2003
Les garçons d’Istambul
jouent à pousser les filles
dans le dos
pendant que les filles d’Istambul
jouent à caresser les ailes
des oiseaux.
Et les oiseaux eux
ne sauront jamais
s’ils sont d’Istambul
du Cap Vert
ou d’Israël
depuis qu’une vieille poule
a picoré toutes les frontières
du ciel.
Alain SERRES
In
Je suis un enfant de partout
Anthologie
Rue du Monde, 2008
LOUP
Le loup joue aux indiens.
Je le sais de mon cousin.
Alors ses hou ! hou ! hou !...
Même pas peur !
Pascale ALBERT
Montagne trop chouette
Soc et foc, 2005
6
En jouant à chat perché
Et à pacha perché
Et à papa perché
Tu es venu enfin
Me chercher
J’ai sauté dans tes bras
Pif pouf papilou
C’est toi le loup.
Michel LAUTRU
Mon papa a de gros bras
Soc et foc, 2002
Quand il fait très chaud
je joue au pingouin
dans le bleu et blanc
du rayon yaourts
Quand il fait très froid
je joue au chimpanzé
dans le jaune et rouge
du rayon exotique
Quand il fait entre chaud et froid
je ne joue pas
je compare les prix
Michel BESNIER
Mon KDI n’est pas un KDO
møtus, 2008
DOIGTS MÊLÉS
Mêle tes doigts
Comme des nouilles
Secoue embrouille
Fais-en un tas
Tu trouveras
Dans ta tambouille :
Le pex
L’indaire
Le malaire
L’annujeur
Et le petit auriculouce
Qui tousse
Philippe QUINTA
Jeux de doigts jeux de rois
Soc et foc, 2008
Jeu de piste
sur les poteaux
sur les arbres
Trait
Croix
Flèche
avance
arrête
droite gauche
En bout de piste
J’atterris
Pascale ALBERT
Le pied au vert
L’Écho Optique, 2009
7
LE BALLON DE POLOGNE
JEUX
Dans le village de Krzaki
des enfants jouaient toujours
près d’un arbre.
Souvent, le ballon se prenait
dans ses branches
et, aussitôt, un de la bande
allait le décrocher.
Un jour,
les enfants ne sont pas montés le
récupérer.
Le ballon est resté en l’air
plusieurs années,
et l’arbre finit par comprendre
que les enfants
ne voulaient plus jouer avec lui.
David DUMORTIER
In
Je suis un enfant de partout
Anthologie
Rue du Monde, 2008
L’enfant repousse
à coups de pelle
par petits seaux
l’assaut du temps
qui monte sur
son château de
Rythmes et rires
vitesse des manèges
timing de poupées
cadence de cabrioles
bousculades à bascules
embouteillages de dragons
accidents de trottinettes
attentats à dada
drames de porcelaine
guerres de dunes
bombes de bonbons
famines ignorées
enfance protégée
Dan BOUCHERY
In
Je suis un enfant de partout
Anthologie
Rue du Monde, 2008
Crabe
poisson multicolore
ou lapin musicien
Rien ne te résiste
petite terreur
du baby-trotteur.
sable.
Marie-Florence EHRET
Que la musique
L’Arbre, 2007
Alain BOUDET
Suite pour Nathan
Corps Puce, 2006
8
Une flaque
juste pour tes pieds
à peine plus grande
que l’envie que tu as
d’éclats d’eau
sur les jambes des dames
à l’entour
Une flaque
à pieds joints
Et la claque
(injustice ?)
en retour
Jacques FOURNIER
In
Enfance / Enfance(s)
Donner à voir, 2003
Sous le cerisier
J’ai ma balançoire
Enfants
comptant les points noirs
sur le dos des coccinelles
elles montaient
le long de nos doigts
s’immobilisaient
un instant
au sommet de l’un d’eux
comme tâtant l’air
cherchant la direction
avant de s’envoler
et nous longuement
les suivant
dans le bleu de la lumière.
DAGADÈS
Tout ce qui reste
Le dé bleu, 1998
Sous le cerisier
J’ai mes jouets d’été
Sous le cerisier
Sautent mes sauterelles
Sous le cerisier
Ma cane a pondu sept œufs.
Gilles BRULET
Été village
L’Écho Optique, 2006
Au bord de la piste
Les yeux ronds comme des billes
Retour à l’enfance
Jean-Claude TOUZEIL
Haïkus sans gravité
L’épi de seigle, 2001
9
L’ÉCOLIÈRE
Mon Dieu ! Que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,
Revois tes règles de grammaire.
Ton problème est-il résolu ?
Et la carte d’Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?
Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Mon Dieu ! Que de choses à faire !
Maurice CARÊME
In
Il était une fois les enfants
Poèmes recueillis par J. Charpentreau
La Farandole, 1979
Sur le printemps de ma jeunesse folle,
Je ressemblais l’hirondelle qui vole,
De ça, de là, l’âge me conduisait
Sans peur ni soin, où le cœur me disait.
En la forêt, sans la crainte des loups,
Je m’en allais souvent cueillir le houx,
Pour faire glu à prendre oiseaux
ramages,
Tous différents de chants et de
plumages.
Oh ! Que de fois aux arbres grimpé j’ai,
Pour dénicher ou la pie ou le geai,
Où pour jeter des fruits ja mûrs et beaux
À mes copains qui tendaient leurs
[chapeaux !
Clément MAROT
In
Il était une fois les enfants
Poèmes recueillis par J. Charpentreau
La Farandole, 1979
Il fait froid
À marée
Basse
La plage
Est déserte
Un chien
Saute
Et rattrape
Un ballon
Son maître
Court
Et rattrape
Le ballon
Ça saute
Ça court
Le ballon
Rebondit
L’homme et
Le chien
Jouent
Je saisis
Ce bonheur
Au passage.
Dan BOUCHERY
Les Éphémères
Soc et foc, 2009
10
Deux pies
logent au
château d’eau
SOUDAIN LES ENFANTS
Elles jouent
aux dames
aux échecs
aux dominos
Elles aiment
les zèbres
les pandas
les vieux films
les faire-part
la neige sur le charbon
la taupe dans les narcisses
le chocolat noir
et le chocolat blanc
Elles s’aiment
Plus rien ne bouge
Pas un souffle, pas un soupir
Le chat dort sur la chaise rouge
Son lait figé
Attend
Soudain les enfants
Crient dans le jardin
Et un ballon vient rebondir
Dans mon poème
Catherine LEBLANC
Le monde n’est jamais fini
La Renarde Rouge, 2005
Michel BESNIER
Le verlan des oiseaux
møtus, 1995
Sur un rosier
la coccinelle apache
et la fourmi cow-boy
jouent aux dominos des pucerons
La corde à sauter, l’élastique, le tissage
des scoubidous sur le banc le lassent.
Parfois, Mehdi propose aux filles de
s’ennuyer pour de faux. Chacun reste
dans son coin en jouant la tristesse, on
est dans ses pensées et il est interdit de
parler, sinon on a perdu. Qu’est-ce
qu’il ne faut pas inventer pour rêver
tranquillement tout seul !
David DUMORTIER
Mehdi met du rouge à lèvres
Cheyne, 2006
− Double six je les croque tous
dit la coccinelle
− Double un
j’en sauve un
répond la fourmi
Patrick JOQUEL
Le bruit d’un brin de bambou que
brise un panda ébrèche l’unibers
Gros textes, 1999
11
L’enfant
s’arrête,
s’accroupit
et
regarde par terre avec une extrême
attention. Une plume est tombée. Il
tend la main, il la ramasse très
délicatement, blanche entre deux
doigts tremblants. Se relève, souffle sur
la plume qui s’ébouriffe dans un cercle
lumineux. Il ouvre les doigts, elle plane,
lentement descend. Aussitôt il l’oublie
et part. La plume tombe dans l’ombre
et devient bleue.
Catherine LEBLANC
Le voile est très mince qui nous
sépare des choses
La Renarde Rouge, 2002
À QUOI ON JOUE ?
− À quoi jouer ?
T’as une idée ?
− Au volant ?
− On y joue tout l’temps !
− À chat perché ?
− On n’est pas assez !
− Au jeu de l’oie ?
− C’est bien bêta !
− Bêta toi-même !
− Vieux chrysanthème !
GUERRE
Les enfants jouent à sauter
Par-dessus les barbelés
Ils font des croche-pieds
À la guerre
Avec la mitraillette
De l’innocence
Leur rire emplit la rue
Jusqu’à cogner contre le ciel
Et leurs yeux doux
Lancent des étoiles
Plus belles que des fusées
Éclairantes
− Sale asticot !
− Lourdaud, ballot !
− Ah ! C’est comme ça,
Je joue sans toi !
Peau d’merlu
Tu l’auras voulu !
Jacqueline et Claude HELD
Un ridicule éléphant
L’épi de seigle, 1998
Jean-Claude TOUZEIL
Itinerrances bis
Gros Textes, 1997
12
Devant le grand bulldozer jaune
l'enfant a déposé son seau
sa pelle
et son râteau
Une balle rebondit
jusqu'à devenir invisible
dans la nuit
HOSAÏ
Un bouquet
rouge
vert
et bleu
pour que le sable se souvienne
de la plage.
*******
gamins à vélo
piaillant entre l’angélus
et les martinets
Alain BOUDET
Quelques mots pour la solitude
L’épi de seigle, 1996
Jean FÉRON
VIVENT MES ROLLERS !
*******
trêve nocturne
abandonné au soir
château de sable
Jean-Baptiste PEDINI
*******
bille et carte à jouer
dans la trousse d’écolier
prêt pour la rentrée
Maria BATTAIS
In
La rumeur du coffre à jouets
Haïkus, anthologie
L’Iroli, 2009
Trottini
Trottinette
Rouli roula
Qui va là ?
C’est la bête
À roulettes
Rouli roula
Qui s’en va.
La voici
La voilà
Rouli roula
Trottina
C’est la bête
À roulettes
Rouli roula…
Patatras !
Jacqueline et Claude HELD
Un ridicule éléphant
L’épi de seigle, 1998
13
Tambien a la guerra jugaron
Los chiquillos del barrio
Simulando con el dedo índice y pulgar
La pistola sacada de la cartuchera de
sus
[bolsillos
Lanzas cuchillos y espadas invisibles
De muchas batallas los vi salir
Extenuados y victoriosos
Alors on jouerait ensemble
Muchas muertes imaginarias
On serait amoureux
Presencié desde la ventana
Et ça n’serait pas triste.
Una bala rompe los cristales
Ce serait un dimanche.
Pasos acosados perturban la calle
Tu ne sais pas, dis-tu
Recuerdo que en la infancia
Comment faire l’amoureux.
Tan sólo era un juego.
*****
Mais tu me prends vraiment pour qui ?
Je t’ai bien vu dans la semaine
Regarder Suzie et Solène.
Les gamins du quartier aussi
Jouaient à la guerre
Je suis Hélène, la belle Hélène
Simulant avec l’index et le pouce
Qui te regarde tous les jours
Le pistolet dégainé de leur poche
Dans la cour, après la cantine.
Des couteaux des épées des lances
[invisibles
De nombreuses batailles je les ai vus
Jean Foucault
sortir
Inédit
Exténués et victorieux
In
De ma fenêtre j’ai assisté
Dis-moi si tu m’aimes
À de nombreuses morts imaginaires
Poèmes choisis par J.-H. Malineau
Milan Jeunesse, 2010
Une balle perdue brise la vitre
Des pas traqués perturbent la rue
Je me souviens que dans l’enfance
Tout cela n’était qu’un jeu.
Myriam MONTOYA
Vengo de la noche
Je viens de la nuit
Le Castor Astral, 2004
14
L’HEURE DU COPAIN-COPINE
LES CUBES
Je ris.
Tu ris.
On joue.
… Et je perds.
Un cube
Deux cubes
Trois cubes
Quatre cubes
Cinq cubes
Six cubes
Sept cubes
Huit cubes
Neuf cubes
Ça titube
Dix cubes…
Patatras !
Et voilà !
Tous les cubes
Sont en tas.
Corinne ALBAUT
Comptines pour mes jouets préférés
Actes Sud Junior, 1996
Je me fâche.
Tu te fâches.
Nous boudons.
Tu ris.
Je ris.
On joue.
… Et tu perds.
Tu te fâches.
Je me fâche.
Nous boudons.
− Holà ! Les boudeurs !
C’est l’heure
Du quatre heures.
Pierre CORAN
Comptines au fil des heures
Père Castor Flammarion, 2002
15
COMPTINE À DIRE EN JOUANT AVEC
UNE BALLE
jeux d’enfants
traversant une rivière
en équilibre sur une poutre
un moment drôle
un moment égaré
« essaie »
« essaie encore »
ton imitation de l’aile
ton imitation de la maladresse
le monde tient à toi
le monde tient
à une tige
une herbe
tu tombes
dans le vertige de l’oiseau
Claude HELD
Inédit
in
Cairns n°2
Revue de poésie
Éditions de la Pointe Sarène
Balle, boule, balle,
boule, balle au bond,
telle sauterelle,
comme le grillon.
Balle, boule, balle,
boule, balle au bond,
elle n’a pas d’aile,
mais vole au plafond.
Balle, boule, balle,
là voilà qui roule
et la rue dévale,
s’en va de Lyon,
lundi, mardi roule,
mercredi déboule,
jeudi, vendredi,
samedi s’écoulent,
dimanche à minuit,
elle entre à Paris.
« Goal ! j’ai réussi. »
Carl NORAC
Petits poèmes pour passer le temps
Didier Jeunesse, 2008
16
LE YO-YO
Le yo-yo monte
en mangeant la ficelle
le yo-yo descend
en la libérant.
Le yo-yo monte
à la tour de Babel
le yo-yo descend
dans la tête de l’enfant.
Le yo-yo monte
plus haut que le rêve
le yo-yo descend
plus bas tristement.
Gaston HERBRETEAU
in
Cairns n°5
Revue de Poésie
Éditions de la Pointe Sarène
17
JEUX D’ÉCOLE
JE DÉCOLLE
18
Sous les mille cœurs du catalpa
les écoliers se battent
comme des chiffonniers
Dans la cour de l’école
on traverse le mur
pour suivre l’oiseau bleu
et derrière le mur
on trouve la mer
et ses pirates
avec leurs trésors
et puis le ciel
avec ses chevaux qui piaffent
dans la cascade des nuages
dans la cour de l’école
le tas de sable
déroule ses plages
et ses mirages
dans la cour de l’école
nos rêves et nos jeux
nous emportent
au bout du monde
le temps d’une récréation.
*****
Entre terre et ciel
les bergeronnettes sautillent
sur les marelles abandonnées
Jean-Hugues MALINEAU
Trente haïkus rouges ou bleus
Pluie d’étoiles, 2000
Sous le cerisier
Quand je suis à l’école
Ma balançoire toute seule
S’ennuie.
Elle pense à moi
Qui m’impatiente
Sous les ordres de la cloche
La joie dans les blocs de départ.
Luce GUILBAUD
Les oiseaux sont pleins de nuages
Soc et foc, 2001
Gilles BRULET
Hibou chez les nounours
Pluie d’étoiles, 2004
19
Loup y es-tu ?
Loup y es-tu ?
Pourquoi faut-il
que les enfants dans la cour
par le chant
appellent le malheur ?
Ils feraient mieux d’apprendre
leurs tables de multiplication
les noms des grands fleuves de
France
la formule du calcul de la base du
triangle
[rectangle
Ou même un poème de Maurice
Carême
Au moins
s'ils se trompent
ne risquent-ils pas
de se faire dévorer
tout crus
Jacques FOURNIER
Marche le monde
Corps Puce, 2007
Dans la cour de l’école
un serpent tout blanc
est-ce une ficelle ?
est-ce une bretelle ?
est-ce une échelle ?
Monte sur sa queue
pour voir un peu
s’il veut piquer
saute de côté
s’il reste plat
c’est bon pour toi
Ton serpent blanc
est une marelle
va jusqu’au ciel
Joël SADELER
L’enfant partagé
Le dé bleu, 1998
UN JEU D’ENFANT
Marcher à pas de géant,
Soulever un éléphant
Ou boire un océan,
C’est un vrai jeu d’enfant
Billes et calots se sont endormis
sous les platanes bedonnants.
L’école désertée
mesure le temps
qui la sépare de l’automne
et seul,
le soleil saute à la corde
à l’ombre des feuillages.
Être un élève malin,
Avoir un bon bulletin
Et tous ses examens,
C’est vraiment surhumain !
Michel BOUCHER
Jouer le jeu
Actes Sud Junior, 2001
Chantal COULIOU
Petits bonheurs
Le dé bleu, 1999
20
LA BLANCHE ÉCOLE
C’est une cour d’école
un bel après-midi.
Un platane curieux
pousse une de ses branches
vers la fenêtre ouverte.
Le maître, au tableau noir,
trace un triangle bleu.
Au ronron de sa voix
trente-deux paires d’yeux
paupières alourdies
pensent à la partie
de billes ou d’osselets.
Mais l’oiseau s’est posé
sur l’angle du bureau.
Le tableau a perçu
comme un retour de sève,
le triangle a rougi,
les enfants ont frémi
et le maître a souri.
L’oiseau portait au bec
un brin de poésie.
Paul BERGÈSE
C’est un peu comme si tu venais chez moi
Soc et foc, 2001
La blanche école où je vivrai
N’aura pas de roses rouges
Mais seulement devant le seuil
Un bouquet d’enfants qui bougent
On entendra sous les fenêtres
Le chant du coq et du roulier ;
Un oiseau naîtra de la plume
Tremblante au bord de l’encrier
Tout sera joie ! Les têtes blondes
S’allumeront dans le soleil,
Et les enfants feront des rondes
Pour tenter les gamins du ciel.
René Guy CADOU
Les Amis d’enfance
Maison de la Culture de Bourges,
[1965
De retour
de l’école
l’enfant
sur la route
poussant du pied
un caillou.
DAGADES
Croquis
Le Pavé, 1987
21
JEUX DE MOTS
METS L’I
METS L’O
22
A
A
N
A
Par le jeu des anagrammes,
Sans une lettre de trop,
Tu découvres le sésame
Des mots qui font d’autres mots.
G
R
Me croiras-tu si je m’écrie
Que toute NEIGE a du GÉNIE ?
A
Vas-tu prétendre que je triche
M
Si je change ton CHIEN en
NICHE ?
M
E
Me traiteras-tu de vantard
Si une HARPE devient PHARE ?
S
Tout est permis en poésie,
Grâce aux mots, l’IMAGE est
MAGIE.
Pierre CORAN
Jaffabules
Hachette, 1990
L’HIPPOPOTAME
L’hippopotame
fait du potin
dans les rues de Pantin
L’hippopotame
fait du patin
dans les rues de Paname
Ne plaignez pas l’hippopotame
étalé sur le macadam
rien n’est cassé de son destin
n’aura qu’un bleu au popotin
Gérard BIALESTOWSKI
La pieuvre bricole
Milan, 2000
PUZZLE
LOGIQUE
Syllabe 1 : é,
Syllabe 2 : lé,
Syllabe 3 : phant.
Avec du papier collant,
Tu obtiens un éléphant.
Syllabe 3 : phant,
Syllabe 1 : é,
Syllabe 2 : lé.
Si le colleur s’est trompé
Éléphant devient faon ailé.
Si un nid
Pour l’oiseau,
C’est son lit,
L’on peut dire que
Les pies sans nid
Sont
Des pies sans lit.
Monique HION
Mots et pitreries pour lire sans ennui
Actes Sud Junior, 2002
Pierre CORAN
Jaffabules
Hachette, 1990
23
K
WHAT A MAN
(Extrait)
Un koala en képi
a toujours le poil kaki
Kamikaze en kimono
met karateka KO
Une kitchenette en kit
ça ne vaut pas un kopeck
Et un cocktail de kiwis
ne se boit qu’à Karachi
Krik-Krak, krak-krik
Ce sont des bêtises en kit.
Alain BOUDET
Inédit
In
L’Alphabet des poètes
Anthologie
Rue du Monde, 2005
Match
pas
banal :
Andras
MacAdam,
campagnard
pas
bavard, bravant Max Van Zapatta,
malabar pas marrant. Ça barda. Ça
castagna dans la cagna cracra. Ça
balafra. Ça alla mal. Ah la
la !Splatch ! Paf ! Scratch ! Bang !
Crac ! Ramdam astral ! Max planta
sa
navaja
dans
l’avant-bras
d’Andras. Ça rata pas. – Ça va pas,
fada ! brama Andras, s’affalant à
grand fracas. Max l’accabla. – Ha !
Ha ! Cas flagrant d’asthma sagrada !
Ça va, à part ça ?...
Gargas Parac (Georges Perec)
Atlas de littérature potentielle
Oulipo Gallimard
In
L’alphabet des poètes
Anthologie
Rue du Monde, 2005
Un chat + un pot
C’est-y un chapeau ?
Parfois,
Le joueur de mots
Est en panne de sens,
Et réciproquement.
Jean-Claude TOUZEIL
Parfois
L’idée bleue, 2004
Un chat + un pitre
C’est-y un chapitre ?
Un chat + une loupe
C’est-y une chaloupe ?
Et un chat qui rue
Ça fait-y charrue ?
Jean-Clarence LAMBERT
Trillali trillala
Somogy, 1998
24
JOLIS MOLLETS
RÉCATONPILU
Ou le jeu du poulet
Si tu veux apprendre
des mots inconnus,
récapitulons,
récatonpilu.
Si tu veux connaître
des jeux imprévus,
locomotivons,
locomotivu.
Mais les jeux parfaits
sont les plus connus :
jouons au poulet.
Je suis le renard
je cours après toi
plus loin que ma vie.
Comme tu vas vite !
Si je m’essoufflais !
Si je m’arrêtais !
Jean TARDIEU
In
Le tireur de langue
Anthologie
Poèmes réunis par J.-M. HENRY
Rue du Monde, 2000
J’aime les mots laids
autant que les beaux
d’ailleurs
un beau mot peut être laid
un mot laid peut être beau
si on sait les écouter
si on sait les faire vibrer
tous les mots deviennent
des mots doux.
François DAVID
Les croqueurs de mots
Lo Païs d’Enfance, 2004
LE QUAI LEMBOUR
Au bout du quai d’Austerlitz
on crie : il faut se taire Liszt
au bout du quai de Béthune
y a peut-être une bête, une !
au bout du quai d’Anjou
un sale type vous met en joue
au bout du quai de l’Horloge
frissonne qui dehors loge
au bout du quai Arouet-Voltaire
des pigeons qui volent errent
au bout du quai de Passy
on donne le la et pas si
au bout du quai du Point-du-Jour
aube, où duc est ?
aube, où duc est ?
Raymond QUENEAU
Courir les rues
Gallimard, 1967
25
LE RAT QUI RIT
C’est le riz,
C’est le rat,
C’est le riz si rare,
C’est le rat qui rit,
C’est le riz
Céleri ;
C’est le rat
Scélérat,
C’est le riz,
C’est le rat,
Ah ! Salsifis !
Comme ça !
Robert GÉLIS
En faisant des galipoètes
Magnard, 1983
Le cafard n’y est pour rien
si parfois les hommes
ont le cœur gros.
Le bourdon non plus, d’ailleurs.
Franck PRÉVOT
Les pensées sont des fleurs comme les
autres
L’Édune, 2008
C’est parce que
les nénuphars
ne sont pas
des tapis volants
que les grenouilles
apprennent à sauter.
*****
Si tous les oursins du monde
voulaient se donner la main,
ça leur enlèverait
une épine du pied.
Franck PRÉVOT
Les pensées sont des fleurs comme les
autres
L’Édune, 2008
Tout à coup, Papa dit : « Je pourrais
peut-être en parler à Machin. Le cas
échéant… »
Je n’ai pas entendu la suite.
Le Kazéchéan est un animal à
fourrure. Très gros. Il vit sur Vénus. Il est
un peu entre le diplodocus et le tapir,
si vous voyez ce que je veux dire…
On m’a parlé du diplodocus à
l’école. Et Maman m’a montré une
image de tapir sur le dictionnaire.
Peut-être qu’un jour j’irai sur Vénus.
Quand
je
serai
grande,
naturellement :
j’aimerais
bien
rencontrer un Kazéchéan…
Jacqueline HELD
Ce que disent les grandes personnes
Tarabuste, 2002
26
POÈME DES PETITS MOTS À DIRE
Dis-moi un petit mot
un petit mot bougeotte
un petit mot-bylette
pour faire la fête !
Dis-moi un petit mot
un petit mot-dulé
un petit mot tout doux
qui se dit dans le cou !
Dis-moi un petit mot
un p’tit morceau de mot
un petit mot cassé
je vais le réparer !
Dis-moi des mots
toujours…
j’en f’rai des mots d’amour !
Alain BOUDET
Poèmes pour sautijouer
Les Carnets du Dessert de Lune, 2010
AUX FEUILLANTINES
Mes deux frères et moi, nous étions tout
enfants.
Notre mère disait: jouez, mais je défends
Qu'on marche dans les fleurs et qu'on
monte aux
[échelles.
Nous mangions notre pain de si bon
appétit,
Que les femmes riaient quand nous
passions près
[d'elles.
Nous montions pour jouer au grenier du
couvent.
Et là, tout en jouant, nous regardions
souvent
Sur le haut d'une armoire un livre
inaccessible.
Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir
;
Je ne sais pas comment nous fîmes pour
l'avoir,
Mais je me souviens bien que c'était une
Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur
d'encensoir.
Nous allâmes ravis dans un coin nous
asseoir.
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel
[délire!
Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos
genoux,
Et dès le premier mot il nous parut si doux
Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à
lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi, tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le
relûmes.
Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des
cieux,
S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses
[plumes.
Victor HUGO
Les contemplations
Folio Poésie
Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.
27
INSECTOMANIA
ZOZIAUX
Amez bin li tortorelle,
Ce sont di zoziaux
Qui rocoulent por l’oreille
Di ronrons si biaux.
Tous zoulis de la purnelle,
Ce sont di zoziaux
Amoreux du bec, de l’aile,
Du flanc, du mousiau.
Rouketou, rouketoukou
Tourtourou torelle
Amez bin li roucoulou
De la torterelle.
On dirou quand on l’ascoute
Au soulel d’aoûte
Que le bonhor, que l’amor
Vont dorer tozor.
Géo NORGE
Œuvres Poétiques
In
Premiers poèmes avec les animaux
Poèmes choisis par J.-H. MALINEAU
Milan, 2007
Je te blatte
Je te cétoine
Je te cicindèle
Je te grillonne
Je te piéride
Je te scorpionne
Je te bombyxe la ronce et le mûrier
Je te frelonne et refrelonne
Je te coccinelle
Je t’éphémère
Tu m’ensphinxes
Tu me lucanes
Tu me phasmes
Tu me ver-luisannes
Tu me libellules
Tu me belle-dames
Tu me fiancies
Tu me guêpes
Tu me mantes très religieusement
Tu me bousies
Tu m’enveuves noire
Je cafarde
Je tarentule
Je me mouche
Joëlle BRIÈRE
Pinpanicaille
La Renarde Rouge
In
Premiers poèmes avec les animaux
Poèmes choisis par J.-H. MALINEAU
Milan, 2007
28
LES ESGOURDES DU LIÈVRE
Un animal nucor blessa de quelque coup
Le lion.
Plein de rage et de roucou, celui-ci décida,
Pour ne plus béton dans la peine,
De nirba à jamais des lieux de son domaine
Toute bête tanpor des cornes à son front.
Vreuchés,
liébés,
reautaux
aussitôt
délogèrent.
Daims et cerfs de macli changèrent.
Cuncha à se tirer fut prompt.
Un lièvre apercevant l’ombre de ses
esgourdes
Gnicré que quelque inquisiteur
N’allât téprétérin à cornes leur longueur,
Ne les tinsou en tout à des cornes reillpar :
« adieu, sinvoi grillon, dit-il, je pars d’ici :
Mes esgourdes à la fin seraient cornes
aussi… »
MORALITÉ
On crie jourtou le loup
Plus ribleter qu’il n’est.
Jacqueline HELD
Fables à lire et à pâlir
Pluie d’étoiles, 2007
Mon cinquième est un instrument de
musique
Mon tout est une chanson française
3
Mon premier est au milieu du visage
Comme un ver, mon second va sans
habillage
Mon troisième éclaire la mer et les plages
Mon tout pousse dans l’eau et non sur la
plage.
4
Mon premier est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon second est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon troisième est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon quatrième est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon cinquième est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon sixième est une rondelle
saucisson sur un boomerang
Mon tout est une saison en Alsace
de
de
de
de
de
de
Réponses
1
Mon premier est le contraire de tard
Mon second est le contraire de laid
Mon troisième protège les mains
Comme cette charade, mon tout est
un jeu d’enfant
2
Mon premier est à moitié une nounou
Mon second est un logement
d’oiseau
Mon troisième n’est pas carré
Mon quatrième est le début de la
pluie
1
tôt
(toboggan)
2
nou
hautbois
au bois)
3
nez
(nénuphar)
beau
gant
nid
rond
plu
(nous n’irons plus
nu
phare
4 C’est le printemps, parce
que
les
« six
rondelles
reviennent »
Les charades
Jean-Hugues MALINEAU
Albin Michel Jeunesse, 2003
29
VIRELANGUE
Formulette ludique à prononcer le
plus rapidement possible
Si sur six chaises sont assis six frères
sur six cent six chaises
sont assis six cent six frères
Pour exprimer le sens d’un mot par la
graphie ou la mise en page.
Gomme
Gomm
Gom
Go
G
Nous partîmes six pour Sceaux,
nous arrivâmes à Sceaux six,
nous demandâmes qu’on nous
serve là six saucissons
ER
LI
CA
ES
Tes laitues naissent-elles ?
Yes mes laitues naissent.
Si tes laitues naissent
mes laitues naîtront.
N’oublions pas les
(poèmes en dessins)
calligrammes
Dix dodus dindons
Textes réunis par Jean-Hugues MALINEAU
Albin Michel Jeunesse, 1997
L’acrostiche est un poème dont les
initiales de chaque vers, lues dans le
sens vertical, composent un mot-clé.
Monsieur, je suis très OQP
Et maintenant j’en ÈAC
Vous m’ennuyez, vous m’NRV
Vous m’assommez, vous m’emBT !
Sacha GUITRY
« Lettre à un importun »
Pourquoi faut-il que je me taise,
Alors que je voudrais parler !
Un grand amour sur mon cœur pèse :
L’objet ne peut s’en révéler.
Injuste sort, cruel martyre,
Ne pouvoir proclamer son nom,
Et l’adorer sans le lui dire !
Tous ces textes proviennent de :
Drôles de poèmes
Jean-Hugues MALINEAU
Albin Michel Jeunesse, 2002
Lasphrisme, XVIe siècle
Typogramme (mot dessiné)
30
L’ONOMATOPÉE
Lolo,nono,
Mama, topée !
C’est pas possible
À prononcer !
Glou-glou
Tic-tac
Do-do
Pé-pé,
Tout ça
C’est de l’O
NOMATOPÉE !
Lolo, nono,
Mama, topée !
Un mot
À vous rendre toqué !
Cui-cui
Chut-chut
Boum-boum
Yé-yé
Voilà des O
NOMATOPÉES !
Lolo, nono,
Mama, topée !
Pourquoi vouloir
Tout compliquer !
Andrée CHEDID
In
Drôles de poèmes
Jean-Hugues MALINEAU
Albin Michel Jeunesse, 2002
Un oiseau
qui mange trop
de granulés
devient
gras
nul
et laid
Michel BESNIER
Hé, Momille, bonjour ! Comment va la
famille,
Le papa, la maman ?...Tu pleures jeune
fille ?
Qu’a Momille ?
Je viens de rencontrer, allant je ne sais où,
Outchou, le professeur qui courait comme
un fou,
Qu’a Outchou ?
FRANC-NOHAIN
LE CERF
− Bonjour cerf ami
Comment vont vos enfaons ?
− Ça biche !
Étienne TAPPECOUE
Tous ces textes proviennent de :
Ton porc te ment tôt
Jean-Hugues MALINEAU
Albin Michel Jeunesse, 2004
31
S’il veut avoir le dernier mot
laisse-lui
il y en a tant d’autres.
François DAVID
Les croqueurs de mots
Lo Païs d’Enfance, 2004
32