precis morphologie romane - Biblioteca Digitala BCU Cluj
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P ro fe sseu r d e lin g u istiq u e ro m ane, H D R , K arl-F ran zen s-U n iv ersitât, In stitu t fü r R o m an istik , G raz, A u trich e L ian a P op, M C F de fran çais, D ire c tric e d u D ép artem en t des lan g u es et des littératures rom anes. F acu lté des L ettres, U n iv ersité << B ab eç-B o ly ai » d e C lu j-N ap o ca, R oum anie E ste lle V a rio t, M C F de ro u m ain , D ép artem en t de lin g u istiq u e co m p arée des langues rom anes et ro u m ain , U n iv e rsité d ’A ix -M a rse ille (U F R -A L I.S H ), P ô le L angues, langage et C ultu res, A ix -e n -P ro v e n ce , F ran ce D escrierea C IP a B ibliotecii N aţion ale a R om âniei C H IR C U -B U F T E A , A D R IA N P récis de m orp h ologie rom an e / A drian C hircu-B uftea. - C lu j-N ap o ca : C asa.C ărţii d e Ştiinţă, 2011 B ibliogr. IS B N 978-606-17-0039-4 8 1 1 .1 3 J A D IU J A N C r tI 'R C I L -'B 'U fT Ë J A Trécís de morpdoCogíe romane BCU Cin; Napoca FILOL 2012 00425 Casa Cărţii de Ştiinţă Cluj-Napoca, 2011 Avant-propos Le m anque d ’ouvrages de m orphologie rom ane, surtout en R oum anie, nous a déterm iné à concevoir un livre synthétique facile à consulter et source de nom breux enseignem ents linguistiques. Par ce précis, nous désirons, par conséquent, m ettre à la disposition de ceux qui s ’intéressent à la m orphologie rom ane, spécialistes ou néophytes, des inform ations concernant l’évolution du systèm e m orphologique latin lors de son passage vers les langues rom anes. N otre expérience en tant que roum aniste et rom aniste nous a facilité la distribution du contenu et le choix des faits de langue illustratifs. La description des parties du discours sera réalisée de m anière traditionnelle, à partir du nom et en finissant par l’interjection. L ’idée essentielle a été de surprendre les principaux changem ents qui se sont passés le long des siècles, en m ontrant, en m êm e tem ps, la spécificité de chaque langue rom ane abordée pour chaque partie de discours concernée. Les langues rom anes choisies pour notre ouvrage sont au nombre de sept, plus précisém ent le français, le roumain, l’italien, le portugais, l’espagnol, le catalan, le provençal, mais, quelquefois, nous nous rapportons aussi à d'autres langues du dom aine rom an, telles que le sarde, le rhéto-rom an ou le dalmate. De manière générale, le système grammatical latin était trop complexe pour couvrir, à un certain moment, les besoins des locuteurs de l’Empire Roman qui étaient d ’origines diverses et pour lesquels, parfois, le latin n ’était pas toujours la langue maternelle. Donc, le latin était soumis aux pressions des autres systèmes linguistiques dans certaines zones de l’empire. 5 Le passage du synthétism e à un analytism e plus clair et plus précis a favorisé au sein de la langue latine une sim plification m ajeure et une réduction des formes. À cela, s ’ajoutent, on le verra, des innovations ressenties comme nécessaires. La plupart des exem ples inventoriés ont été construits principalem ent par nous-m êm es. Q uant aux tableaux qui accom pagnent chaque partie de discours, ceux-ci ont un double rôle, synthétique et illustratif, afin d ’offrir au lecteur une vision plus claire sur les questions présentées. N ous som m es conscients de ne pas avoir pu traiter tous les aspects, m ais nous avons retenu ceux qui nous sem blent les plus représentatifs et les plus faciles à retenir. Ces derniers se retrouvent assez souvent dans les langues rom anes et favorisent une m eilleure com préhension. En tant que langue maternelle et langue romane conservatrice, le roumain nous a aidé à percevoir les principales tendances d ’évolution ainsi que les éléments qui assurent la cohésion à l’intérieur du système morphologique roman. N ous espérons avoir pu m ettre à la disposition des lecteurs un ouvrage intéressant dans les pages duquel ceux-ci puissent trouver des réponses aux questions qu’ils se sont posées au m om ent où ils se sont penchés sur l’étude de la m orphologie des langues romanes. £ ’A u t e u r 6 Abréviations inf. - infinitif it. - italien lat. - latin lad. ladin loug. - lougourdais masc. - masculin méglroum. - méglénoroumain mod. - moderne N - nominatif n. - neutre n° - numéro(s) nég. - négatif non art. - non articulé niç. - niçois occ. - occitan Op. - ouvrage p. - page part. - participe pl. - pluriel pol. - polonais port. - portugais pp. - pages prés. - présent pron. - pronom, pronominal prov. - provençal rég. - régional rhétrom. - rhéto-roman roum. - roumain sd. - sarde sing. - singulier si. - slave slov. - slovène sup. - supin surs. - sursilvain V - vocatif v. - voix vulg. —vulgaire Abl - ablatif Ac - accusatif act. - active adj. - adjectif adv. - adverbe aff. - affirmatif alb. -- albanais anc. - ancien aroum. - aroumain Art. - article art. - articulé bg, - bulgare c. r. - cas régime c. s. - cas sujet campid. - campidanien cat. - catalan cit. - cité(e) col., coll., - collection coord. - coordonnateur de publication D - datif dal. - dalmate déf. - défini dial. - dialecte dir. - directeur de publication éd(s). - éditeur(s) engad. - engadinois esp. - espagnol fém. - féminin fprov. - franco-provençal fr. - français friul. - friulan G - génitif gai. - galicien gasc. - gascon gér. - gérondif imp. - impératif imparf. - imparfait ind.™ indicatif 7 Le nom1 Dès le début, il faut m entionner que, de toutes les parties de discours2, le nom présente une grande diversité, autant du point de vue form el que du point de vue sém antique. En fait, m êm e aujourd’hui, la classe du nom accueille le plus grand nom bre de m ots, fait dû, sans aucun doute, au progrès des sociétés des points de vue culturel, scientifique, économ ique, technique et, bien sûr, à la dynam ique des langues. E n ce qui concerne son aspect form el, le nom varie en fonction du nom bre3 et du cas (pour les langues qui possèdent cette catégorie gram m aticale). De prim e abord, le systèm e nom inal latin semble équilibré, les cinq déclinaisons nom inales, divisées en fonction des six cas, en tém oignent. 1 Dans notre recherche, nous nous reportons, en général, à la structure de la langue latine et aux parties de discours qui lui appartiennent. Les grammairiens latins divisaient les mots en trois classes : nomen - où ils groupent le nom, l’adjectif, le numéral et le pronom ; verbum - les verbes et particulae - où ils groupent l’adverbe, la préposition et la conjonction. Dans la terminologie traditionnelle des parties du discours, nous avons, le nom le substantif (lat. substantia - ‘existence, matière’), l’adjectif - nomen adiectivum (lat. adiicere - ‘qui s’ajoute’), l’article (en latin il n’y avait pas d’article2), le pronom - nomen pronomen (lat. pro - ‘au lieu de’ + lat. nomen ‘nom’), le verbe (lat. verbum - ‘parole’), le numéral2 - nomen numerale (lat. numerus) font partie du premier groupe. L’adverbe (lat. adverbium - lat. ad + lat. verbum - ‘à côté de verbe’), la conjonction (lat. coniunctio - lat. cum ‘avec’ + lat. iungere ‘lier’- ‘lier avec’), la préposition (lat praepositio - lat. prae ‘avant’ + lat. ponere ’poser’) et l’interjection (lat. interectio - lat. inter ‘entre’ + lat. iacëre ‘jeter’) appartiennent au second. ’ Le nombre est toujours lié à l’idée d’unicité et de pluralité. Les discussions autour de cette partie de discours sont nombreuses et ceux qui se sont attardés surtout sur ces problèmes sont plutôt les grammairiens classicistes ou traditionnels. Voir la définition qu’on trouve dans Angela BIDU-VRÂNCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii, Bucureşti, EdituraNemira, 2001, pp. 352-353. 9 Les grands traits du passage du latin aux langues romanes dans le cadre de la flexion nominale restent, indubitablement, la disparition quasi-totale de la déclinaison casuelle (sauf en roumain), la constitution de l ’article et la perte du neutre - lat. neutrum ‘ni l ’un, ni l’autre’ (sauf en roumain, où il est assez répandu, surtout quand il s’agit de l’arrivée des néologismes). Les langues romanes ont hérité généralement la structure grammaticale de la langue latine. Le roumain reste la seule langue romane littéraire qui a gardé et développé le neutre latin car les autres langues ont perdu ce genre. (En fait, en roumain moderne, la plupart de noms qui ont en tant que marque sémique le non-animé rentrent dans la classe du neutre.) Les changements durant le passage du latin aux langues romanes ont été importants et parfois assez nombreux. En français, les neutres singuliers sont passés dans la classe des masculins, tandis que les noms neutres pluriels qui possédaient les désinences -a ou -ia en latin, sont devenus des féminins singuliers, même si leur sens collectif est parfois conservé {feuille, jo ie etc,). Les anciens stades de langue, les dialectes et les patois témoignent de cette évolution du neutre latin : lat. neutre folium , folia > tr. feuille, roum. foaie. il. foglia, esp. haja, port.folha, cat fulla, prov. fueio ; lat. bracchium, bracchia > fr. bras. roum. braţe. it. dial. braccia, ane. esp. braza > esp. mod. brazo, anc. port, braça > port. mod. braço, cat. braç, prov. bras. Le genre nécessite une discussion à part parce que c ’est une catégorie gram m aticale donnée, c ’est-à-dire un nom, dans une langue quelconque, qui est, dès le début, masculin, fém inin ou neutre. Il existe des langues, par exem ple le latin (le roum ain4 aussi) et le russe, où le neutre est un genre très im portant pour la répartition des noms. D ans la description du neutre, on a toujours com m e point de départ la distinction entre animé et On constate en roumain la tendance à créer, pour les noms masculins et féminins qui désignent des personnes, un quatrième genre, le genre personnel. 10 inanimé. Le m asculin et le féminin contiennent généralem ent l’animé et le neutre, en grande partie, l’inanim é (sa u f quelques rares exceptions : dobitoc, dobitoace ; anim al, anim ale). Il est évident q u ’il existe, au fil du tem ps des passages d ’un genre à l’autre, qui sont dus, dans la plupart des cas, à des « évolutions phonétiques particulières mais aussi à l action^ du substrat (par exemple, substrat dace, celtique ou ibère). >> ou à la sim plification, à la réorganisation des systèm es grammaticaux. À l ’origine, le m asculin et le fém inin ne sont que deux subdivisions du genre anim é qui s ’oppose au genre inanimé. Au fur et à m esure que les langues évoluent, on assiste, assez souvent, à des passages d ’un genre à l’autre , surtout à causé de la chute des consonnes finales.7 Parfois, il est difficile d ’établir une règle : a) les confusions entre le m asculin et le féminin sont assez rares, mais elles existent8 : presque tous les m ots fém inins de la quatrièm e déclinaison sont devenus m asculins : lat. fra x ïn u s frêne , 5 Pour des détails, voir André MARTINET. Des steppes aux océans. L ’indoeuropéen et les Indo-Européeens. coll. « Bibliothèque scientifique Payot», Paris, Éditions Pavot, 1994, pp. 223-229, passim 6 Bernard DABORD, Bernard POTTIER, La langue espagnole. Elements de grammaire historique, coll. « Nathan Université », série « Etudes linguistiques et littéraires», Paris, Éditions Nathan, 1993, p. 97, remarquent ce changement en espagnol : « nombre d éléments non animés sont devenus masculins ou féminins ». L’observation est aussi valable pour le roumain. 7 À part ce fait, en latin vulgaire, on remarque de nombreux passages d un genre à l’autre. Parfois, on rencontre des doublets : neutres passés au masculin - lat. lignum'lignus bois’ . lat. pectusl pectorem (Ac) ‘poitrine’ , lat. caeluntlcadus ‘ciel’ ; masculins passés au neutre —lat. puleus iputeum puits, fossé, trou . 8 Pour la plupart de ces aspects, nous renvoyons principalement à l’ouvrage de C. H. GRANDGENT, Introducere în latina, vulgară (după ediţia spaniolă a lui F. de B. Moli), în româneşte de Eugen Tănase, Cluj-Napoca, Editura Universităţii « Victor Babeş », 1958, 327 p. 9 C’est, en particular, le cas des noms d’arbres qui, selon une tradition animiste, étaient féminins : lat. arbor ’arbre’. Exception faite du mot ficus qui est resté féminin en Sardaigne et dans les dialectes du sud de l ’Italie. En sarde, arbor reste, comme en portugais, féminin, mais il est aussi enregistré au masculin, sans différenciation sémantique. 11 lat, castanea1 > lat. castaneus ‘châtaignier’ ; lat. arbor, -is (CIL, X III, 1780 - inter duos arbores) ; - en Gaule ou en Rhétie, les noms m asculins abstraits en -or, par analogie, deviennent fém inins : lat. color ‘couleur’, lat. honor ‘honneur’, lat. dolor ‘douleur’, lat. splendor ‘splendeur’, etc ; - par contre, en Espagne et en Italie, ils sont restés m asculins : it. dolore, sapore ‘saveur’ ; esp. dolor, sabor. Le roum ain garde les nom s de ce type au fém inin, q u ’il s ’agisse d ’em prunts ou des m ots hérités : durere, lungoare ‘douleur’, savoare, splendoare, etc ; - en Gaule et en Ibérie, le fém inin vallis, -is ‘vallée’ sous l’influence de son antonym e m ons, -tis change de genre et devient m asculin (esp. e l valle, m ais cat. la vall). Ce fait est attesté en français par les toponym es où nous rencontrons les deux genres : B onneval, L aval, Valfleury, Val Saint-André, Val de l ’A rc , M arne-la-V allée, etc. Des changemens sim ilaires sont attestés pour : lat. serpens, -tis ‘serpent’, lat. lëpüs, -ôris ‘lièvre’, lat.p ü lex , -ïcis ‘p u ce’ : b) les passages du n eutre11 au m asculin sont fréquents: - latin classique - des nom s neutres deviennent m asculins : lat. caseum > lat. caseus ‘from age’ ; lat. nasum > lat. nasus ‘n ez’ ; lat. cornum > lat. cornus ‘corne’ ; lat. 10 L’observation de José Joaquim NUNES, Compêndio de gramâtica historica portuguesa (Fonética e morfologia), 6aediçâo, Lisboa, Livraria Clâssica Editora, 1960. pp. 221-222, confirme ces passages de genre pour le portugais. « Assim foi que os nomes de ârvores, que na sua passagem para o romance nâo tomaram o suf. -aria, e tambérn os de alguns frutos, p o r terminarem em -o, passaram de femininos a masculinos ; estâo neste caso : zimbro, freixo, teixo, flgo, pinho, etc. Aqueles porém, que flnalizavam noutra vogal ou em consoante, nem todos conservaram no romance o género que tinham em latim ; alguns até hcruve, especialmente neutros, que numas linguas tomaram uni género, noutras outro. Assim côr, dor, flor, couve, ponte, ârvore, parede, etc., adptaram em português o género feminino, ao contrario do latim ; o enverso sucdeu a paül, pez, vale, enquanto leite, fel, met, lume, vime, etc., que eram neutros, passaram em português para o masculino, mas no espanhol seguiram o feminino. » ' 1 On rencontre aussi des passages du masculin au neutre : lat. cfnis > lat. dnus ‘cendre’ ; lat. pulvls > lat. pütvus ‘poudre, poussière’ (esp. polvo, anc. fr. pois, cat. pois et anc. prov. pois), etc. 12 tem pus > fr. sg. /pl. tem ps (anc. fr. tens, form e hom onym e avec celle de pluriel) ; latin vulgaire - des nom s neutres1' deviennent m asculins : lat. lactem ‘lait’ ; lat. castellus ‘château ; lat. lignus ‘bois’ ; lat. vin us ‘v in ’ ; lat. signu s ‘signe’. La chute des consonnes finales (-m pour le neutre/-? pour le m asculin) a entraîné la disparition des désinences spécifiques casuelles : m asculin lat filiu s : sin g u lie r N V yï//«(.v) f i ls ’ p lu rie l G filii G JUioru(m) D fitio D filiU s) Ac filiu(m ) Abl filin N V /ï/iï j A c fïlio (s) Abl Jilii(s) Suite à ces changements, les déclinaisons des noms masculins et neutres se sont confondues, le pluriel neutre en -a étant perçu comme une variante des noms masculins : lat. sing. rtvus ‘rivière / lat. pl. rivora ‘rivières’ ; lat. sing. locus ‘lieu, endroit’ / lat. pl. locilocora ‘lieux, endroits’> it. luogo / il. luoghi-lugora c) les passages des neutres13 aux fém inins sont eux aussi 12 Edouard BOURCIEZ observe dans Éléments de linguistique romane, cinquième édition, révisée par l'auteur et par les soins de Jean Bourriez, Paris, Éditions Klincksieck, 1967, § 218, p. 235, que « les neutres en us, pl. -ôra, ont une destinée spéciale. Au singulier, ils ne pouvaient tout d ’abord se confondre avec les autres neutres qu ’à l'Est où s s ’efface : cf. reposita est super pectum abunculo suo (CIL. XI, 3571, Emilie). Dans les régions de l ’Ouest, ils ont perdu leur ancien pluriel, dont l ’usage primitif est cependant attesté par an emprunt basque tel que dembora « temps » dû à la langue juridique et passé au fém. singulier. [... ] A t ’Est, au contraire, où sont favorisés les proparoxytons, la désinence —ôra s ’est conservée et étendue à d ’autres mots : cf. déjà armora (Mulom. 19) pour arnti pl. de armus. » Quant à la situation des mots neutres latins, Philippe BLANCHET remarque lui aussi dans. Parlons provençal. Langue et culture, coll. « Parlons », Paris, L’Harmattan, 1999, p. 82, que « Globalement, le genre est le même dans toutes les langues romanes, mais il y a des divergences sur les anciens neutres latins ou à cause d ’analogies : en provençal, par exemple, sau, libre, platano, regalisso, flguiero, anchoio. mur, serp 'sel, lièvre, platane, réglisse, figuier, anchois, mer, serpent ’ sont féminins et afaire, armàri, cendre, oli, téule, pessèugue, estùdi 13 attestés ; en latin tardif, la désinence du pluriel des neutres (-a) se confond de plus en plus avec celle du fém inin singulier, à cause de son hom onym ie désinentielle.'4 Ainsi, on assiste à une nouvelle « naissance » des neutres : lat.fo rtia > fr. force, roum . fo rţă , cat .fo r ç a ; lat. gau dia ‘jo ie ’ > it. gioia ; lat. ligna ‘bois’, lat. gesta > fr. geste, cat. gest, etc. On note aussi leur présence au pluriel : lat. bracchias ‘b ras’ (anc. fr. braz) ; lat. m em bras ‘m em bres’. Dans une grande partie du territoire rom anisé, les neutres sont passés au fém inin (lat. m elum , m êla ‘pom m e’ > it. m êla, m ais roum. anc. et rég. m earà, roum . mod. m ere, neutre). Les dialectes italiens de l ’Italie centrale et de la Roum anie constituent une exception: roum . lem ne ‘bo is’ ; roum. sem ne ‘signes’ ; roum. braţe ‘b ras’. À part ces passages, on peut rem arquer des évolutions dues à des causes internes (influence du substrat et nonadaptation à un nouveau systèm e). Le nom latin pa n is (fém inin) est devenu m asculin dans toutes les langues rom anes, sau f en roum ain, où il est resté féminin : lat. panis, -em (féminin) fr. pain (masculin) roum. piine (féminin) it pane (masculin) esp. pan (masculin) port pào (masculin) cat. pa (masculin) prov. pan (masculin) frprov. pan (masculin) “affaire, armoire, cendre, huile, tuile, pêche —le fruit -, élude " sont masculins, etc. On notera l'originalité du provençal, où le -o final post-tonique est l'équivalent du -a italien ou espagnol, et marque, donc, entre autres, le féminin ». 14 Voir aussi supra nos observations concernant l’évolution des mots latins folium ou bracchium. 14 Généralem ent, dans les langues rom anes, la finale -o s ’est im posée aux nom s m asculins (singulier) et -a aux nom s féminins (singulier), excepté en roum ain où, pour le neutre pluriel, on continue à utiliser deux désinences latines : lat. -a > -e, lat. -ora > -ure > -uri : roum. pl. ace ‘aiguilles’ (< lat. sg. acunt) et roum. pl. tim puri ‘tem ps’ (lat. sg. tem pu s) E n tant que catégorie gram m aticale, le nom bre est m arqué dans les langues rom anes à l ’aide des désinences de pluriel qui sont soit de type vocalique - c ’est le cas du roum ain et de l ’italien (rom. oam eni, case, lem ne ; it. uom ini, case, p a d ri) - soit de type consonantique c ’est le cas des autres langues rom anes (fr. hom m es, m aisons, fem m es ; esp. hom bres, casas, libros ; port, flo res, carias, p a is ; cat. germ ans, pisos, terres ; prov. ostaus ‘m aisons’, estudis ‘études’ ; frprov, hom os ‘hom m es’, fè n e s ‘fem m es’). Dans les différentes langues rom anes, on note l ’existence de nom s appelés singularia tantum (ceux qui ne possèdent que la forme de singulier) : lat. sangucn. - is ‘sang' lai. aurttm ’or’ fr. sang t’r or roum. sânge roum. aur it sangue il. oro csp. sangre esp. oro poil, sangue port, ottro cat sang cal. or prov. sang p n n . or frprov. sang frprov. or friuî. M- friui aur et des nom s appelés pluralia tantum, qui ne possèdent que la forme de pluriel.) : 15 lai./«m i«*-revenants(\M .funeralis.-ia) fr. funérailles roum. icre ‘caviar’ \l.fnnerale‘:' csp. funerales port, esponsais 'fiançailles' cat. exposalies. ' fi miçai lies ’ proy.fiançaio, fiança ‘fiançailles L a catégorie gram m aticale du cas suppose elle aussi des discussions. Le latin, com m e on le sait, possédait cinq déclinaisons qui concernaient principalem ent le groupe nom inal. Les parties de discours qui se rattachent au groupe nom inal sont, la plupart du tem ps : le nom , le num éral, le pronom , l ’adjectif qui pouvaient s ’em ployer en fonction de six cas16 (nom inatif, génitif, datif, accu satif ablatif1 et v ocatif ). La déclinaison des nom s était bien représentée et pertinente a la fois, surtout en ce qui concerne ies diverses 15 D ’autres noms de ce type : fr. ténèbres. 16 Angela BIDU-VRĂNCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii, Bucureşti, Editura Nemira, 2001, pp. 98-99. « Limbile deosebesc prin forme proprii, de la minimum 2 cazuri (înfranceza veche) la 3 cazuri (în arabă), 5 cazuri (în greaca veche), 6 cazuri în (latină, turcă, rusă), 12 cazuri (în finlandeză) şi chiar mult mai numeroase în limbi mai îndepărtate (se înregistrează, de ex„ în tabasariană, o limbă vorbită în Oceania, numărul impresionant de 46 de cazuri Diferenţa de inventar este atât urmarea unor distincţii structurale între limbi, cât şi a unor evoluţii lingvistice normale (limbile evoluează în direcţia reducerii numărului de cazuri...) ».Voir le cas de l’ancien français sg. c. s. (li) murs / c. r. (le) mur ; pl. c. s. (li) mur / c. r. (les) murs ». 17 On retrouve des traces du locatif dans la structure de mots qui indiquent le lieu où l’on est. Il a des formes terminées en -ae à la première déclinaison et en -/ ailleurs : (sum) Romae ‘à Rome’, (sum) Lugduni ‘à Lyon’, (sum) humi par terre’, (sum) ruri ‘à la campagne’. En roumain, il existe un datif locatif : stai locului !, dă-l naibii !, aşterne-te drumului !. 18 En tenant compte du nombre de cas enregistrés en indo-européen, le système casuel latin s’est bien réduit par rapport aux langues qui font partie de la même f a m ille : le sanskrit possède huit cas, le lithuanien sept cas, etc. 16 relations syntaxiques. Les cinq déclinaisons latines se sont réduites en latin vulgaire à trois, situation qui se perpétue aujourd’hui seulem ent dans la langue roum aine. D ’ailleurs, les anciens faits de langue tém oignent de cette déclinaison nom inale qui était présente dans les prem iers textes. Si nous retrouvons aujourd’hui des nom s provenant des deux dernières déclinaisons, c ’est parce que les m ots sont em pruntés au latin savant : voir la situation en espagnol, IV e espiritu, tribu ou V e especie, serie, superficie etc. (des survivants en roum ain : rnânu ‘m ain’, soru ‘soeur’, noru ‘belle fille’, zi ‘jo u r’, etc). Nous présentons le systèm e casuel latin pour les nom s de la prem ière déclinaison singulier : NopinatiÎU rosa Génitif : rosae Datif: rosae Vocatif: rosa Ablatif: « » a le cas du sujet le cas compliment du nom io cas du complement d objet indirect et du complément de l'attribution le cas du complément d’objet direct et de sou attribut le de l'apostrophe le cas des compléments circonstanciels En latin vulgaire, les déclinaisons étaient au nombre de cinq: IreN sing. se termine en - a l lat. rosa ‘rose’ ; IIe N sing. se termine en us, -um et -e rl lat. domïnus ‘seigneur’, lat. templum ‘temple’, lat. pu er ‘enfant’ ; IIIe G sing. is, G pluriel ~{î)uml lat. consulis ‘consul’, lat. marium ‘m er’ ; IVe thèmes en -« - / lat. exercitus ‘armée’, lat. cornus ‘corne, aile d ’une armée’ ; Ve des noms 17 dérivés19 à l ’aide des suffixes -ie ou -itie-l lat. ras 'chose’, lat. dies ' • 20 ‘jour’), mais elles se sont réduites à trois." L es trois cas encore pertinents, présents en latin vulgaire21 : nom inatif, accusatif et datif - em ployés pour exprim er les différentes fonctions syntaxiques - se sont réduits à leur tour à deux22 (cas sujet et cas régim e) et ensuite à un dans la plupart des langues rom anes, sau f en roum ain où une déclinaison à cinq cas est conservée ju s q u ’à nos jours. Le latin com m ence à utiliser de plus en plus de prépositions' 3 (parfois, l ’ordre des élém ents dans l ’énoncé était suffisant pour l ’identification des cas). « Ce systèm e a survécu un peu plus longtemps en Gaule qu ’en Italie, mais a fin i p a r disparaître à son tour. » En roum ain, il existe des situations, surtout dans la langue parlée, où le d atif et le génitif sont rem placés par accusatif : J)au apâ vitelor (D) > Dau apâ la vite (Ac); la m arginea 19 C . H . GRANDGENT, Op. cit., § 354, p. 171, « întreagă declinarea a cincea sa pierdut în cea mai mare parte a Imperiului ; s-a păstrat însă terminaţia -ies m Peninsula Iberică, în Italia meridională şi în Sardinia, iar în unele cazuri în Galia, fiind asimilată declinării a treia (cf. spân. haz, prov. glatz, cat. glas, etc). Dies s-a menţinut ca substantiv de declinarea o treia, alături de dia. Substantivele declinării a cincea care nu se terminau în -ies au trecut la a treia res, rem, spas, spem etc. ». 20 La quatrième déclinaison est intégrée à la deuxième, et la cinquième à la première. Pour exprimer les différentes fonctions syntaxiques, le latin fait appel à des prépositions et à l’ordre des éléments dans l’énoncé. Pour la situation de ces deux dernières déclinaisons latines en espagnol, voir Manuel ALVAR, Bernard POTTIER, Morfologia histôrica del espanol, col. « Biblioteca Romanica Hispanica' Manuales », n°57, Madrid, Editorial Gredos, 1987, pp. 75-76, § 52. 21 Le locatif a d’abord disparu et, puis, l’ablatif à son tour. 22 On rencontre des traces du génitif pluriel latin en ancien français (lat. orum > fr. -or) :francor ‘des Francs’, païenor ‘des païens’, crestienor ‘des chrétiens’, ancïenor ‘des anciens’, la compaigme angelour ‘la troupe des anges’, Deu, le rei celor ‘Dieu, le rois des deux’, etc. 23 L’usage des prépositions représente une spécificité de la langue latine populaire De plus, dès que les cas commencent à se confondre, les prépositions jouent un rôle important. Gérard GENOT, Manuel de linguistique de l ’italien. Approche diachronique, coll. « L’italien dans le supérieur », Paris, Éditions Ellipses, 1998, p. 125. 18 păd u rii (G) > la m argine de pădu re (Ac). V oir aussi en français : la voiture de la dam e, un am i à m oi roumain ' Nominatif Génitif Datif Accusatif Vocatif fém sing. non a r t capră ‘chèvre’ capre capre capră capră {capro) fém. pl. non art. capre2b capre capre capre capre âne» A s s o is H'-ivi skir.?<non art/ art. déC - fém. pL non art/ art déC (forme unique pour les deux cas) (la) rose ■ rasa ■' lai. m ^ in ) lles)rm a [les)rt>sas anc. français27 masc. sing. non a rt/ a r t déf. - masc. pL non a r t/ a r t c. s. (li) murs < lat. nuirus c. r. (le) mur < lat. mnru(m) (fi) mur < lat. muri (les) murs < lat. muros 25 À ce sujet, nous retenons l’explication faite par, Édouard BOT JROEZ, Op. cit., § 213, p. 227. « Au singulier, 1e sujet capra reste partout, confondu m ec le régime capra(m) qui a la même forme par effacement ancien du mfinal. C est en Orient seulement que se maintient l'usage d un datif caprae (roum. câpre).. Au pluriel, la forme du sujet caprae (it. roum câpre) s ’imposa aussi pour le régime dans les régions de l'Est où capra(s) après l'effacement de s était senti comme un singulier.- Dans l'Ouest, au contraire, la forme, caprae semble avoir été fortement concurrencée dès l'époque latine par la flexion a s ...» 26 Par rapport aux autres langues romanes, le roumain el Pitalien gardent un pluriel terminé en voyelle : lat. cabüüis ' roum. cai. it. cttvalll. certains dialectes italiens du sud connaissent des pluriels en -o : Pour plus de détails concernant ces aspects, voir Gérard GENOT, Op. cit., pp. 116-122. 27 Mireille HUCHON, dans Histoire de la langue française, coll. « L e livre de poche/ Inedit-Littérature », n° 542, Paris, Librairie Générale française, 2002, p. 79. affirme que « l ’ancien français connaît une construction directe du complément du nom sans préposition, appelée cas régime absolu. Des contraintes en limitent l'emploi : le nom déterminant, singulier, généralement animé, doit être individualisé, lié au nom déterminé p a r une relation de dépendance (li père le roi ; li broz soitit l.a za rc, Li palefrois lu dame) , ^il suit généralement le nom déterminé sauf dans la Dieu Merci, Vautnu joie, gui fournissent l ordre déterminant + déterminé, bien représenté dans Les Serments de Strasbourg (pro Deo amur), pour l ’amour de Dieu. » 19 espagnol sing, hon a r t/ a r t déf. (un ■-eu le forme, celle du cas régime) espagnol pL non a r t/ arL dé! ':^MÊftÊÊÊÊSÉÊÊÊÊiKÊÊSÊl lillli italien sing, non a r t/ a r t dé£ (un seule forme, celle du cas régime) muro portugais sing, non arL/ a r t déf. (un seule forme, celle du cas régime) mûri pl. non a rt/ art. déf. casa 'maison casas anc. prov. fém. sing, non art./ anc. pro\r. fém. pl. iAU art./ art. déf. (forme unique pour les art. déf. (la) rosa (las) rosas anc. prov. masc. sing, non art./ anc. prov. masc. pl. non a r t / art. déf. (forme différente pour art. déf. les deux cas) c s,{io)murs (lat m unis) (/i) m ur (lat mûri) c.r.(to) m ur (lal. m urum ) (las) murs (lat, tmtros) 20 L’adjectif D u point de vue sém antique, l’adjectif est une partie de discours qui exprim e la qualité d ’un objet ou d 'u n être. G râce à l’accord, l’ad jectif em prunte au nom ses catégories gram m aticales et se décline com m e celui-ci. Ainsi, il joue un rôle très im portant car, grâce à sa capacité à prendre différentes formes, il « offre » des inform ations sur le cas, le genre et le nom bre du nom q u ’il déterm ine. ïf existe aussi un autre groupe d ’adjectifs - les adjectifs déterm inatifs - qui contribuent à l ’actualisation du nom (adjectifs num éraux, adjectifs dém onstratifs, adjectifs possessifs, adjectifs relatifs, adjectifs indéfinis, adjectifs négatifs, adjectifs interrogatifs, adjectifs exclam atifs) : lat. domina bona fr robe élégante roum. casă frumoasă it. battaglia continua esp cahallero lidiador port, santo cavaleiro cat. gentil dama prov. doas cadieras La déclinaison latine des adjectifs - y com pris en latin tard if - se rapproche de celle des substantifs. « L ’évolution des flexions se régla, dans les diverses contrées, sur celle de substantifs, et une fo rm e distincte p o u r le neutre ne p u t subsister qu en Gaule dans les phrases du type hoc est bellum, m ihi est grave, etc. » Cette déclinaison se réalise en tenant com pte des deux classes d ’adjectifs : les adjectifs dont les form es correspondent à la prem ière déclinaison (fém inin) et à la deuxièm e déclinaison (m asculin et neutre) (bonus, bona, bonum ‘bon / pu lcher, pu lchră, pu lchru m ‘beau’ ou liber, liberă, liberum ‘libre’) ; 28 Edouard BOURCIEZ, Op. cit., § 219, p. 236. 21 les adjectifs dont les form es correspondent à la troisièm e déclinaison29 (fortis, fo rtis, fo r te ‘courageux’ ou acer, acris, acre ‘vif, vio len t’). E n fonction de leurs term inaisons, les adjectifs latins se divisent en : adjectifs à trois term inaisons {bonus, bona, bonum ‘bon, bonne’ ou m iserus, m isera, m iserum ‘m alheureux, m alhereuse, m iserable’) ; adjectifs à deux term inaisons {fortis, fo rtis, fo r te ‘courageux’) ; adjectifs à une term inaison (potens, poten s, p o ten s ‘puissant’). L a déclinaison adjectivale latine du prem ier type : lat. bonus, bona, bonum ‘bon’ : fern. niasc. bona bonus N singulier bonae ■ H boni bonae bono ; |g j |H bonam bonum Ac bona bono Abl bona bone pluriel lllilliil llll Ac Abl V mase. boni bonorum bonis bonos bonis boni fem. bonae bonarum bonis bonus bonis bonae bonum boni bono bonum bono bonum bona bonorum bonis bona bonis bona La plupart des langues rom anes em ploient ce type d ’adjectifs (adjectifs à quatre form es flexionnelles): ir. bon, bonne, bons, bonnes ; roum. bun, bunâ, buni, bune ; it. vero, vera, veri, vere ‘vrai’ ; esp. carihoso, carinosa, carinosos, caritïosas ‘affectueux’ ; port, branco, branca, brancos, brancas ‘blanc’; cat. fo r t, fo rta , fo rts, fo rte s ‘fo rt’ ; prov. bèu, 19 Aucun adjectif ne correspond à la quatrième ou à la cinquième déclinaison. 22 bèi ( b è u !>), bello, bèllei ‘b eau ’; frprov. âpro, âpra, âpros, âpres ‘âpre’. Il est vrai qu’il en existe d’autres types dont la fréquence est également assez importante : adjectifs à trois formes flexionnelles : roum. ntic, mica, mici ‘petit’ (anc. roum. micè)\ adjectifs à deux formes flexionnelles : roum. veche, vechi, ‘vieil’, rece, reci ‘frais’ ; adjectifs invariables, la plupart étant des emprunts modernes : fr. beige ; roum. roz, ‘rose - couleur’, gri ‘gris’ ). L ’ancien provençal avait une déclinaison pour les trois genres et employait ces formes pour le cas et pour le cas régime : 1" déclinaison (sing.) ■ H të a M w s a a » iB ia iiB B lilM I masculin p"’: féminin bona b ona bons bon r déclinaison (pl ) c. s. c. r. neutre bon bon masculin lominin bon bons honas bottas À retenir, pour l ’ancien provençal, des syntagm es com m e : sing. - c. s. lo bons cavals, la m ala dona c. r. ai com prat un bon caval, ai vist una m ala dona ; pl. - li bon caval son car, las bonas donas son raras c. r. ai vist los bons cavals, las m alas donas. Quant aux anciens adjectifs français, ceux-ci se déclinent suivant le m odèle nom inal, c ’est-à-dire q u ’ils gardent les mêmes désinences : bons, bon, boneis) ; beaus, bel, bele(s) : fém. fém. fém. fém, sg. sg. pl. pl. c. s. c.r. íím B m c. r. íb íí bonc suer bonc seror bones serors bones smw.* 'bonne steur' ■lionne 'bonnes sœurs' 'bonne - œuiV 30 D ’habitude, les adjectifs qualificatifs masculins de ce type ont une seule forme pour le masculin et pour le féminin. 23 Généralement, l’opposition de cas concerne seulement le singulier et l’opposition de nombre se réalise par la désinence spécifique du pluriel féminin (-s). « La perte de la déclinaison nominale et adjectivale [françaises] est achevée au XVe s. Dès les origines, la déclinaison à deux cas est observée de façon plus ou moins régulière selon le genre littéraire, le scribe et surtout l ’origine dialectale des textes: très irrégulièrement en anglonormand dès la version la plus ancienne de la Chanson de Roland (vers 1100), avec une grande régularité dans les textes les plus soignés écrits en scripta franco-picarde ju s q u ’au X V s. A ce moment, le système de la déclinaison a disparu : pour l ’immense majorité des noms et d ’adjectifs jusque-là déclinables, c ’est la form e du cas régime qui s ’est imposée, tant au singulier qu 'au pluriel ; et les form es régimes en —ëeur et -ëeurs se sont réduites à -e u r et -eu rs au XIVesiècle. » 1 En plus de sa spécificité concernant l ’accord, l ’adjectif se différencie des autres parties de discours variables par la catégorie gram m aticale de la com paraison, ce qui rapproche l’ad jectif de l ’une des parties de discours invariables, l’adverbe. Il sem ble que toutes les langues possèdent cette catégorie m orphologique qui a une structure ternaire (positive, com parative et superlative). N orm alem ent, le p ositif ne doit pas figurer parm i les degrés de com paraison car il n ’exprim e aucune idée de com paraison (on com pare toujours deux choses). Il représente une catégorie com parative neutre. Il peut être considéré com m e le dégré zéro de la com paraison. M algré cela, il peut participer en tant q u ’élém ent d ’une com paraison : 31 Jacqueline PICOCHE, Christiane MARCHELLO-NIZIA, Histoire de la langue française, 5e édition revue et corrigée, coll. « fac./ Linguistique », Paris, Éditions Nathan, 2000, p. 219. 24 Ce qui est beau n ’est p a s laid. lai .altus -a,-um roum. înalt. -à esp. alto, -a cat, ait, -a rliétrom. (friul.) ait, -a fr. haut, e il. alto, -a port, alto, -a prov. aut sd. ( logu.) altu En ce qui concerne le type roman de comparaison, il faut comparatif plus fbmmus ‘beau’ superlatif mugis fonnasus tîÎÎ commencer toute interprétation à partir des formes : Le comparatif est employé pour exprimer une comparaison entre deux êtres, deux choses ou entre êtres et choses. Il a deux valeurs importantes : égalité, non-égalité (supériorité / infériorité). Malgré ce type de comparaison analytique, certains adjectifs continuent en latin vulgaire et dans les anciennes langues romanes à être employés sous une forme synthétique : altior ‘plus haut’, gravior ‘plus grave’, *bellatior ‘plus beau’ (an. fr. bellezour32), gm ndior ‘plus grand’, longior ‘plus long’, minor' ‘plus petit, moindre’,pejor ‘pire, pis’ 32 betisor ou bielissor aussi. En ancien provençal : belazor. 33 M. L. WAGNER, La lingua sarcla. Storia, spirito e form a, coll. « Biblioteca Romanica/ Manualia et Commentationes », III, Terza edizione, Tübingen -Basel, Franke Verlag, 1993, p. 327, en sarde « maiore e minore si usano corne positivi nel senso di ‘g rande ’ e ‘p iccolo ’ ; meliore e peiore non esistono ; in loro vece si usano gli avverbi médzus (camp, méllus) = melius epéyus, péus = peius, corne in moite regioni del continente e specialmente neU’Italia méridionale ». En franco-provençal : mèlyor ‘meilleur’, pir(e) ‘pire’. 25 lat. metiore peiore ntaiore minore 11.' meilleur pire plus grand" moindre rouin. Cî,p migliore ' mejor ft«« mai rău PWfiore peor M N Ü M ü maggiore ntayor mai mic ■ tHUiOVê mai puţin \ menor pou. {lïlHMiÉ pior maior menor1 cat. prov. '11 iniilor meiour /melhor pièje /pire/ piéger majour, ' màger/ ma je /major mendre / plus pichot/menor Pitjor major- mes gran menor/ mes petit Pour obtenir une forme de com paratif, il fallait rem placer la désinence40 du gén itif m asculin singulier par les suffixes ior (m asculin et fém inin) et -ius (neutre) : 34 D ’autres formes en italien : lat. maximus > massimo, lat. primus > primo, lat. supremus > supremo, etc. 35 II y a également des formes neutres : meglio, peggio, maggio, meno. 36 En ancien français, maire, major 'majeur'. D ’autres formes : mendre ‘moindre’, menor, neutre meins ‘moins’; mieudre, meillor, miilor, neutre mieuz ‘meilleur’; peior,poior, neutre pis. peis ‘pire’. 37 En roumain, major {de o importanţă majoră) şi minor (chestiune minoră) sont entrés plus tard, par voie savante. 38 Ancien portugais meor ou meos (Ac). D ’autres formes comparatives sont présentes en ancien portugais :peior, maor et môr. En ancien provençal : meilleur - c. s. méditer et c. r. melhôr ; pire - c. s.péjer! piejer et c. r. pejôr ; plus grand - c. s. majér/ maire et c. r. major ; moindre c. s. ménre et c. r. m en o r. 40 Voir l ’explication de Jean DUBOIS et ali, Dictionnaire de linguistique, Paris, Éditions Larousse-Bordas / HER, 2001, pp. 139-140, “On appelle désinence, l ’affhce qui se présente à la finale d ’un nom, d ’un pronom ou d ’un adjectif (désinences casuelles) ou à la finale d ’un verbe (désinences personnelles) pour constituer avec la racine, éventuellement pourvue d'un élément thématique, une J'onnefléchie. Ainsi, le nominatif latin dominus est constitué de la racine domin-, de la voyelle thématique o passé ici a -u- et de la désinence casuelle -s (celle de nominatif). Le pluriel chantons est formé de la racine chant- et de la désinence personnelle -ons.” 26 lat fortius lat. ültius lat fortior41 lat altiori} Au com paratif, les adjectifs latins se déclinent ainsi : N'V G D A Abl. masc. / fém. altior altius allions altiomm altion altioremaltius altiffre Singulier Pluriel U n luoav»/ m asc., fián. •• : n N/A/V altiores altiora D/Abl. altion bus « Les com paratifs et les superlatifs en ior, issim us étaient devenus de p lu s en plus rares en latin vulgaire. Pour exprim er les degrés de com paraison, le langage populaire se servait surtout d ’une périphrase fo rm ée à l ’aide des adverbes magisA\ p lu s44, maxime, etc., procédé dont on trouve quelques traces chez les écrivains classiques et qui se retrouvent dans toutes les langues romanes. » J Dans les langues rom anes d ’hier et d aujourd hui, ces form es analytiques de com paratif ont continué à se développer, les form es synthétiques latines étant dans leur grande m ajorité rem placées ou abandonnées : 41 Les adjectifs latins en -eus, -ius, -uus n’ont des formes synthétiques que pour le comparatif. Ayant besoin d’un paradigme complet, ils font appel à des formes analytiques : comparatif- magis ; superlatif - maxime : magis arduus escarpé , maxime arduus. 42 En ancien provençal, autz ‘haut’ formait le comparatif ainsi : c. s. ausser et c. r. alzâr (auzor). 43 En latin vulgaire : magis dodus, plus doctus, minus dodus ; Aurelius est magis doctus quam Traianus. Pour le superlatif, on employait maxime, minime et multum. Voir aussi esp. mas, port, mais, fr. mais (n’en pouvoir mais), roum. mai, cat. mes. L’italien préfèrepiù et tneno. 44 Pour former le comparatif, le sarde emploie plus :pruspdgu. 45 Ovid DENSUSIANU, Histoire de la langue roumaine 'A -L es origines & II Le seizième siècle, ediţie critică şi note de V . Rusu, prefaţă de B. Cazacu, notes traduites par E. Variot, Bucureşti, Editura Grai şi Suflet - Cultura Naţională, 1997, p. 149. 27 fr. - égalité : Michel est aussi grand que Georges. - in crioriLc : Michel est moins grand que G varges. supériorité41’ : Michel est plus grand que Georges. n.ram.-â^\i\â:Mihtdelaj^lde{tntaşade)înabca{gi)Ck!rjrge. - infériorité : *fihui enuu puţin înalt decât George. ■superiorii* Mihai 2 m ai înalt decât George. iL. " - égalité : Tu sei {tanto) studioso quanti) tuofratello Tu sei (1cosi) studioso come luo fratcllo. - inlérioiitc ; Tu sei mena studioso é lui. Tu sei mena sUulioso che inteUigen te - supériorité : Tu %eipiù studioso di tuo fratello. Tu sci più stanco che me. csp. - égalité : Miguel es tan aplicado como tlstebcui - infoiorité : Mguel es motos apltacb que Estebun - supériorité : Miguel es nuis aplicaih que Maria port. -égalité : Aquetc hoinem c taô infeliz quant» vaeê. - infériorité : Esta casa à menus bonita que aquela - supériorité : Joâo è mais esperto que José. cat. - égalité Es tan car com l'e-mail. - infériorité Es menys car q u e 1'e-mail. - supériorité - És més car que l ’ e-mail. prov. - igalilc Es tant (aitant) gratula t nma tu - infériorité : Es mens grand que icu. Es pus tant {mens) grand coma ici m ii! ■supériorité Es m ai {mies) fort que tu Es pus (plus, pu) fort que tu. 4b En ancien français, ...e l palais plus haut levé ‘dans le palais supérieur’. 4 Déjà eu latin, on remarque la présence de magis dans des structures qui contiennent des adjectifs qui finissent par -eus, -ius ou -u u s (magis egregius, -a, 11m ‘plus distingué, -e’). 48 Pour d’autres modalités de réalisation du comparatif dans la langue italienne contemporaine, voir Salvatore BATTAGL1A, Vincenzo PERNICONE. Grammatîca italiana, nuova edizione, Torino, Loescher Editore, 1994, pp. 108-109. 28 Le superlatif (le plus haut degré de la comparaison) est le dernier membre de la catégorie grammaticale de la comparaison. Par rapport au com paratif, le superlatif est notam m ent spécifique à la langue populaire. Il exprim e lui aussi une com paraison entre différentes personnes ou choses (objets) mais, cette fois-ci, la qualité est présentée au plus haut degré. « On appelle su p erla tif le degré de com paraison de l ’a d jectif ou de l'adverbe exprim ant la qualité ou la m odalité à un degré très élevé, supérieure ou inférieure à d ’autres ou indépendam m ent de toute référence. >>49 En latin, le superlatif d ’un ad jectif se form ait en rem plaçant la désinence du génitif m asculin, singulier, par les suffixes -issïm us (m .), -issïm a (f.) et - issïm um !/ (n.) : \at. fo r tis :fo rtissïm u s,fo rtissïm a , fortissïm u m E n ce qui concerne le superlatif des adjectifs latins, il existe d ’autres m anières de le form er : - on ajoute le suffixe -ïmus (masc.), -ïma (fém.), -ïum (n.), après avoir enlevé la désinence -is, du génitif singulier, masculin : lat. difïcilis, -e : dificilim us dificilïm a dificilim um - si l’adjectif se termine au nom inatif singulier, masculin, en -er, celui-ci reçoit les terminaisons -rimas. -rima, -rimum, qui s’ajoutent au radical (les superlatifs de ce type sont parfois intégrés dans le type en -issimus, -issima, -issimum : misserissimus ) : lat. niger : nigerim us nigerim a nigerim um Le superlatif roman, par rapport au superlatif latin, possède, dans la majorité des cas, des formes analytiques, les formes 49 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 457. 50 Des formes comme celles-ci sont attestées dans le latin dit ecclésiastique : altissinuis, carrissimus, proximus, sanctissimus. En ancien français, les formes en -issimus! -issima les plus fréquentes sont : graruüsme, hautisme, bonisme, foiiisme, saintisme, cherisme et en ~e(s)me : mellesme (lat. melissimus), mernu'imante (lat. minimus). pesm e (lat. pessimus), proisme/prisme/proesme (lat. proximus). L ’ancien provençal, lui aussi, possède des formes en -issimus : altisme, carisme, santisme, pesme, prosme. 29 synthétiques s’utilisant dans des situations particulières, 1 « Comparaţia prin perifrază se realizează cu ajutorul particulelor ntagis, plus la comparativ şi bene, super, valde la superlativ. In ansamblul teritoriului de răspândire a limbii latine, comparaţia cu magis este mai veche şi mai frecventă decât cu plus. Ea apare la Plaut, Cicero, Horaţiu, Vitruvius, Tacitus, Apuleius etc. şi în inscripţii, devenind populară in Iberia, Gallia de sud şi în provinciile dunărene, p e când comparaţia cu plus a prins rădăcini mai adânci în Italia şi Galia Centrală şi de miază-noapte. » " Dalmatie lunga magis, bene ont orJc v Moesie supérieure : magis utile Dacic : super infelix pater Italie : f'rigidis magis. magis sanus G énéralem ent, les différentes langues rom anes possèdent deux types de superlatif : r e la tif et absolu. Dans la plupart des cas, le superlatif re la tif se construit à partir du com paratif, auquel on ajoute un article défini (soit proprem ent dit soit dém onstratif) : 51 Les adjectifs espagnols bueno ‘bon’, malo ‘mauvais’ et pequeho ‘petit’ présentent, aux différents degrés de comparaison, les formes suivantes : positifbueno, malo, pequeno ; comparatif - mejor, peor, menor ; superlatif relatif- el mejor, el peor, el menor. En fait, les adjectifs espagnols de ce type possèdent deux formes parallèles : mas grande, más pequeno etc. La forme más malo est inusitée. D ’ailleurs, les superlatifs du type el mejor, el menor, el mayor peuvent être utilisés à côté des formes synthétiques el mas bueno, el más grande, el más pequeno. On observe que le superlatif relatif a les mêmes formes que le comparatif mais on ajoute l’article défini. Par contre, en roumain, on ajoute l’article démonstratif : comparatif - mai frum os ; superlatif relatif (supériorité) cel nud frum os, situation valable pour les autres types de superlatifs. À part le deuxième terme de la comparaison, en français et dans d’autres langues romanes, mais pas en roumain, la présence ou l’absence de l’article défini fait la distinction formelle entre comparatif et superlatif relatif : Jean est plus beau que Michel. / Jean est le plus beau de sa classe. Pour le roumain, la distinction se réalise par la présence ou l’absence du démonstratif dont nous avons parlé. 2 H. MIHĂESCU, Limba latină în provinciile dunărene ale imperiului Roman, III, Bucureşti, Editura Academiei, 1960, p. 137. 53 Le superlatif relatif en ancien provençal s’exprimait soit par le comparatif analytique auquel on ajoutait l’article défini : la dona la plus avivens, soit par le comparatif synthétique auquel on ajoutait l’article l ’auzor palais. 30 le français - superlatif relatif: De notre groupe, il est le'4plus hcau. - superlatif absolu II est i--. > beau II tout à fa it hcau Il est for ? 5 beau. le rou m ain 5'' - superlatif relatif de supériorité : t e l mai frumos din cUisù e Miluti. - superlatif rclaufd’iiiférioritc : Celmai puţinfrumns din clasă c Mihui. - .superlatif absolu de supériorité : Mihai e f oarte frumns. - superlatif absolu d'infériorité : Miluii efourtepuţin frumos. - superlatif absolu (répétition de Fadjcetif) :frumoasă frumoasa ' 7 - superlatif absolu (sémantique du mot au plus liaul degré) : S-ti-am cumpărat o haină meseriaşă l ’italien - >upt rlatif s ;-‘.i if de supé inritc : Tusei iipiii studinsso delkuh vh - superlatif relatif d 'in fériorité1': È c/uesln il ginrna mena fivddo di lutta l ’inverno. superlatif absolu ; Unu cciimme hn,vissimui * - superlatif absolu analytique (moho, ussai, tutti) • adj. ) : Snrni molia anuentn 54 Toutes les langues romanes, sauf le roumain, emploient l’article défini en tant qu’affixe dans la structure morphématique de la catégorie grammaticale du superlatif. Le roumain emploie l’article démonstratif ou adjectif. D ’autres possibilités d’exprimer le superlatif absolu français : les adverbes bien, trop, vachement, bigrement, bougrement, diablement ; les préfixes extra-, sur-, hyper- ou le suffixe -issime. En français, les possibilités de réaliser le superlatif sont plus importantes assez, fort, moult, très, trop, bien, durement, fortement. En ancien français, le superlatif relatif pouvait être utilisé sans article : ...les chemins plus granz.. .(Roland). Voir aussi, Valeriu RUSU, Langue, littérature, civilisation, Gap-Paris, Editions Ophrys, 1992, pp. 127-128. 5 ' On peut aussi utiliser le deuxième adjectif en tant que nom au génitif : frumoasa frumoaselor ‘la belle des belles’. ’8 Comme dans les autres langues, le complément comparatif peut manquer : il mio ricordopiù bello ‘mon plus beau souvenir’. 59 L’italien emploie beaucoup ce suffixe : altissimo, dolcissimo, facilissimo. À part ce suffixe, l’italien en utilise un autre, -rrimo : misenimo, integerrimo, etc. En plus de cette modalité analytique, l’italien emploie des adverbes : molto, assai, oltremodo, straordinariamente, terribilmente, etc. 31 l ’espagnol - superlatif relatif de supériorité : Esta habitaciôn es la màs oscura de la casa. ~ superlatif relatif de uperiorité : Es etM homhre mas J'uerle en el - superlatif relatif d'infériorité : lis a hahitaciôn es la menas osi de la casa. - superlatif absolu synthétique (adj. + suffixe) : cansudisima, rasisimo. nohOisinto ■superlatif absolu synthétique (préfixe r adj.) rebien hipemerviosa superhanna - superlatif absolu (répétition de ’adjectif): Un abbrazo fuerte ■■supi rl itit absolu anr lyliquo (ihmj ■ adj ). Es utui co-.a muy Jiii il. le portugais - superlatif relatif de supériorité : Este aluno é o mais estudioso do Cnlégin. - superlatif relatif d’infériorité Este aluno ê o menas estudnsn do - superlatif absolu synthétique (adj. + suftlxe) : originallssimo. helissimo ■ superlatif absolu synthétique (préfixe - adj.") : uhra-râpido. superexa/fado - superlatif absolu analytiqueM (répétition de l adjectit) : ...é lindo. lindo superlatif absolu cotnf araison) : fcso ■: claro cornu âgua le catalan - superlatif relatif de supériorité : Es el niés car de lots. - superlatif relatif d ’infériorité : És el menys car de lots. supcrlati absolu synthétique : curissim be<ru issim -cal superlatif îhsolu inalytique E> molt (tan. massa) car 60 En espagnol, l’article apparaît une seule fois (cf. fr. C ’est la maison la plus belle, si le nom est articulé). La même observation est valable pour le provençal : L ’oustaupus aut de la carriera ou pour l’italien : È ilgiom alepiù letto. 61 Pour le portugais, on peut exprimer le superlatif à l’aide des adverbes : muito, pouco, betn -P e d ro é muito alto. 32 le provençal - superlatif relatif de supériorité : Aï io(u)pus Un plus) b m w Ls lo(u) mai brave. - superlatif relatif tl’iiif crioritc : Es lo mens hrave. • superlatif absolu synthétique6* (adj suffixe) autisme bounissime ■superlatif absolu synthétique (préfixe • idj.) suhrehèu. suhrejori. subregai ■superlatif absolu analytique (adv. -- adj ) . Es ben* farinai Es ahàrd gros. Com m e nous l ’avons déjà rem arqué, le superlatif absolu connaît le plus grand nom bre de form es, situation créée, principalement, du fait de raisons stylistiques. D ’ailleurs, on peut soutenir que, dans toutes les langues, il existe une tendance à rem placer les formes considérées littéraires de superlatif par des formes populaires ou fam ilières. Le superlatif latin était synthétique et se form ait en utilisant des m orphèm es spécifiques du type : -issïm u s, -issim a, -issïm um . lat. po tississïm us potissïm a p o tissïm u m Par contre, dans la grande m ajorité des cas, les langues rom anes « p réfèrent » les types analytiques et disposent d ’une m ultitude des formes pour exprim er le superlatif absolu : 62 Cet usage était surtout présent en ancien provençal. 63 D ’autres adverbes et locutions adverbiales: coma tôt, mai que mai, que no(un) sai, tot plen, 64 En roumain, cette modalité représente un emprunt au latin savant, au français ou à l’italien : ocazie rarisimă. 65 Maurice GREVISSE affirme à l’égard du superlatif dans Le bon usage, 12e édition, Louvain-la-Neuve, Editions Duculot, pp. 1446, qu’il représente le « domaine de l'exagération, de l'hyperbole » et « qu ’il dispose d ’un grand choix » et dans Angela BIDU-VRANCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii. Bucureşti, Editura Nemira, 2001, p. 520, on remarque que «nevoia de expresivitate în acest domeniu este atât de mare, încât mijloacele de realizare a superlativului stilistic pot fi cu greu circumscrise în tipare clare... . » 33 rouirr. foartej liruï 'liés uhoucitc' enorm de multü htmc 'énormément de m onde’ p t . w m u lti •lanici li "trc p ; le c c ils destut de frunios ■;iss«v beau' fr. très sympathique diablement heau un tuba bidon Il faut m entionner le fait q u ’il existe, dans les langues rom anes, des adjectifs qui n e possèdent pas de degrés de com paraison (de par leur form e ou leur sens) : fr. inférieur, roum. perfect, it. eterno, esp. divino, port, atm osférico, cat. excepcional. prov. enorm o, frprov. supèrior. 34 L’article De toutes les parties du discours, Particle est celle qui a suscité les discussions les plus am ples Si on veut réaliser une classification des langues, en fonction de cette partie de discours, il faut m entionner le fait qu il existe, en général, deux types de langues : a) des langues sans article (le latin, le finnois, Phongrois) ; 67 b) des langues avec article (les langues rom anes , les langues germ aniques, le grec, l’aram éen) Nous ne considérons pas qu’il est nécessaire de présenter en détail toutes les discussions à l’égard de l’article et de ses 66 Voir l’ouvrage de Gustave GUILLAUME, Le problème de l ’article et sa solution dans la langue française, réédition avec préface de Roch Valin, Paris Montréal, A.G. Nizet & Presses de l’Université Laval, 1975, XIII - 3 1 8 p. 67 Par rapport au latin, les langues romanes ont développé un article défini. Les exemples qui se trouvent sous a) et b) témoignent de cet aspect. En fonction de sa position, les langues romanes possèdent deux types d’article défini: antéposé (la grande majorité) et postposé (le roumain). En plus, le roumain possède encore deux types d’article défini: démonstratif (cel, cea, cei, cete, celui, celei, celor) et possessif (al, a ai, aie, alor). Pierre BEC, dans son Manuel prcalque..., tome I (italien, espagnol, portugais occitan, catalan, gascon), pp. 38-39, décrit très bien ce phénomène, en affirmant que « le lot. n !avait pas d article, se distinguant par là du grec. C ’est à partir des démonstratifs latins que / art. rom. s'est développé._ Ainsi dans des syntagmes comme ILLE HOMO, ll.L A CASA, 1LLI HÔMÏNES, ILLAE CASAE, le dém. s est désémantisé et a fini par jouer le rôle d ’un simple déterminant : déterminant devenu d ’autant plus nécessaire que les désinences casuelles, qui actualisaient le substantif dans le discours, avaient tendance à s ’oblitérer [...] En général, l ’article défini rom. remonte à ILLE, f l I A , mais il peut remonter aussi à ÏPSU, IPSA, comme l ’attestent les formes sardes su, sa, sos, sas ». 68 Cette discussion concerne l’article défini proprement dit. Il reste encore l’article indéfini, mais celui-ci ne demande pas de discussions approfondies puisque, même du point de vue formel, les différences d’une langue romane à l’autre ne sont pas importantes. 35 limites grammaticales (mot autonome, morphème grammatical, « constituant obligatoire du syntagme nominal », etc.). D ans la plupart des langues, l’article fait partie de ce q u ’on appelle groupe nom inal (nom, adjectif, pronom , num éral) et il possède lui aussi des form es et des catégories gram m aticales propres (nom bre, cas, genre) : a) genre et nom bre : fr. l ’hom m e / fr. la fe m m e ; roum. o m u t / fem e ia ; it. Vuom o / la m oglie, esp. el hom bre / la m ujer ; port, o hom em / a m ulher ; cat. l ’hom e / la dona ; prov. lou hom e / la fe m o ; frprov. l ’hom o / la fè n a ; fr. les hom m es l fr. les fe m m e s / roum. oam enii / fe m e lle ; it. g ll uom ini / le m oglie ; esp. los hom bres / las m ujeres ; port, os hom ens / as m ulheras ; cat. els hom es / les dones ; prov. leis oum enas / lei fe m o s , frprov. los (les) hom os / les fin e s . b) cas : masc. smg. fé n * . ‘À - è casa (< lat. homo ïUus 'cet homme’) G / D roum. omului V roLim omule ! (< lat. casa ttta ‘cette maison') casei casa %so '■. casă ' Le latin n ’avait pas d ’article. Ce dernier com m ence à apparaître en latin vulgaire pour des raisons d ’ordre sém antique car le dém onstratif em ployé a perdu son rôle d ’indicateur spatial. Les form es de l’article que nous avons dans les langues rom anes d ’hier et d ’aujourd’hui représentent En roumain, l’article défini est généralement postposé, mais il arrive, dans de cas assez rares, qu’il soit antéposé. Par exemple, au génitif : 1-am dat telefon lui unchiu-meu. À part les exceptions présentées dans les divers ouvrages de grammaire roumaine cités en bibliographie, la présence de l’article défini devant le nom constitue un fait de langue populaire et familier. Hypothétique, parce que le vocatif est le cas de l’appel. Or, du point de vue logique, il est difficile de s’adresser à un non-humain. Mais ce fait est possible s’il s’agit des objets personnifiés. 36 en fait des glissem ents sém antiques des dém onstratifs latins dont le sens a faibli déjà en latin. Il s ’agit du lat. IPSE, dont les descendants se retrouvent em ployés en tant q u ’article en sarde (Sardaigne : loug. su, sa, sos, sas/ campid. su, sa, is), au sud de la Sicile aux Iles Baléares (le catalan), et de IL L E (illu, ilia, illi, illaé) qui s ’impose dans les autres langues romanes. «En dehors de cette fonction [pronom personnel], ille reçut aussi celle d ’article. Il se trouve avec cette valeur dans toutes les langues romanes, excepté le sarde et une partie du domaine gascon et catalan où l ’article est exprimé p a r îpse. L ’histoire de l'article roman n ’est pas encore sufftsament éclaircie. L ’étude des textes latins nous montre cependant que cet emploi de ille, ipse doit être assez ancien. [...] D ’autres textes viennent confirmer l ’emploi de ille, ipse comme article dès les premiers siècles de notre ère. Nous n ’avons qu ’à parcourir deux textes du I V siècle comme Itinerarium Burdigalense et la Peregrinatio Silviae pour voir combien le latin vulgaire s ’était éloigné du latin classique quant à la syntaxe de ille, ipse Le changement de fonction de ces pronom s y est attesté p a r de nombreux exemples ; nous nous bornerons à citer les suivants : tnontis ipsius 20, aede ipsa 21, ipsa aqua 29 (Itin. Burdig.) ; sancti illi, montis illius 3, locus ille 10, ipsum montent 5, loci ipsius, lectio ipsa 10 (Peregr. Silviae). [...] Les germes de l ’article roman doivent donc être cherchés dans la transformation qu ’avaient subie ille et ipse dans les derniers temps de l ’histoire du latin vulgaire. » ’ Presque tous les articles des langues rom anes proviennent des form es latines suivantes : ille, illu, ïllos (illi), ïlla, îllas (ïllae). Le roum ain em ploie l’article à partir des syntagm es latines du type hom o ille et les autres langues rom anes 71 Voir aussi. Manuel ALVAR, Bernard POTT1ER, Op. cit.. § 88.1, pp. 111, « Las lenguas rornânicas han formado su articulo sobre ille o sobre ipsê (gascon antiguo, Alpes Maritimos, catalan « salat », mallorqum, dialectos gardas), lo que hizo pensar en una antigua paridad de val ores para toda la Romania. » 72 Ovid DENSUS1ANU, Op. cit., pp. 178-179. 37 développent leur systèm e d ’articulation d ’après des syntagm es du type ille h om o.73 Il faut aussi m entionner que, généralem ent, l ’articulation définie roum aine reste synthétique, tandis que celle des autres langues rom anes est partout analytique. La déclinaison de l’article aux différents m om ents de l’évolution des langues rom anes suit de près celle du nom : a ne fr e. s. c. r. masc, sing. li! pl. li sing. /«, lou, le.pl. les fr. mod. sing. lel pl. les feni. sing. lai pl. les sing. la-pl. les sing. la! pl. les te père! les pères la mère/ les mères anc. roum. iX ' 1 iiècl | miLSLvh. (sing.) _ fcm7a (pl.) sing N Ac (-/ '’)/ pl. -i sing, N/Ac -a ' pl. - le sing. G/D iu (-lui)/ pl -lor(u) sing. G/D ~ei (-11) /pl.-/or roum. mod. ni. sc 'î (sing ; f’cm.'n. (pl.) sing. N/Ac l! pl. --/ _ sing. N/Ac pl. -le sing. G D ( ) / « - ’(- /« /7) p l ,/ « r sing. G/D /.- /« / ■pl. -Jor . V fe pl. Un singV n pL-lor 73 Pour plus de détails, voir Edouard BOURCIEZ, Op. cit., § 227, b et c, pp. 247248. 74 Des mots roumains rencontrés au XVIe siècle: sufletu, meşterul, îngerii, cinstea, muerile, lu împăratu, împăratului, grumazilor, omeriloru, rebdariei, ii Tamar, buneaţilor. Idem, ibidem, p. 525, « Ces cas isolés de lor, ei (ii) proclitiques sont des témoignages précieux pour l ’histoire de la déclinaison et apparaissent comme un vague vestige de l ’ancienne flexion des substantifs en daco-roumain. » 75 Idem, ibidem, p. 519, « Il reste cependant un bon nombre de cas qui semblent montrer que -l avait commencé à ne plus être prononcé, et comme un exemple sûr de cette prononciation nous sommes portés à considérer hotaru Ardealului d ’une note écrite par Mihai Viteazul. » 76 Article proclitique. Appartient au langage populaire, familier. Forme qui est enclitique et proclitique. 38 lupulI lupii lupului! lupilor lupule! lupilor casa!casele casei, lui mama (lui Carmen) / mamelor casa/ caselor ! ane. it. c : : ing.) el (ol. al). Io (/«, n. o), ii‘ v,)1.) e i li. gli fem. (sing.) lai pl. le it. mod. mase. (sing.) ii, Io, (/’)/ (pl.) i, gli {glr\ feaaa- (sing.) la (V)l (pl.) le il gioco, lo studio, l ’uomo! i doici, gli uomini, g l ’italiani la bocca, l ’uva! le uve ane. esp. mase, (sing.) el (alo, lo) pl. los (elos) fem. (siag.) ela (la)! pl. las (elus) esp. mod. mase. (sing.) el ( lo)! pl. los (et )- pl. las el nino, loprimero! los caminos el agua, Ia casa! las casas ane. port. mase (;>ing.) o ! pl. os fem. (sing.) a ! pl, as port. m od.80 mase. (sing.) o . pl. os fem. (sing.) a / pl. as o livro, os processos, a casa, as casas 78 Fait de langue rejeté par la langue littéraire (noms communs). 79 Vocatif hypothétique pour les substantifs communs, noms d’objets. 8a Généralement, dans les langues romanes, il n’y a pas d’article neutre. 39 En ancien catalan, les descendants du dém onstratif ïpse (es, sa, es, ses) se trouvaient dans tout le territoire de langue catalane (les textes des X e et X Ie siècles confirm ent son em ploi) à côté de ceux de ïlle . A u X IIIe, ces dernières form es connaissent une régression accentuée, probablem ent sous l ’influence du provençal. En tant que tém oignages sur l ’em ploi de ïpse, nous avons les toponym es qui sont assez souvent des mots conservateurs : Collsacabra, Collsacreu, St. Joan Despi, etc. Q uant à l ’étym ologie de ces form es, elles proviennent du lat. : ïpsu > es, ïpsos > es, ipsa > sa, îpsas > ses. Il est possible que la form e neutre so soit venue du lat. ipso (Abl). cat. mod.'sl masc (sing.) el (/’) / pl. eh , fem. (sing.) la l pl. les "v.? -, el carrer, / 'arbre, els llibres, la llengua, les terres anc. prov, e. .s. c. r. masc. fem. sing. lo: p!. li îg lai las sing. lo p llo s ig la pl. /«.v prov. mod. musc, (»ine..) lou (lo. F ) pl. Ici (Icis i (cm. (î-inti.) la (H pl. lei(leis) lou auhre, lo can.rome:'k'igau, leis obtins la roulo, l estello, leis enformacien 81 Le catalan des Iles Baléares, spécialement Majorque, présente aussi des articles provenant du lat. IPSE : masc. sing. es ou s ’ (es pare! s ’hospital); fém. sing. sa ou s ’ (sa taula! s ’ànima) ; masc. pl. es ou ets (es llavisl ets ossos) ; fem. pl. ses (ses cebes). La localité Pollensa connaît l'emploi de ille. On le retouve aussi tout au long de la Costa Brava : Cadaqués, Roses, Palamôs. 40 À l ’exception du roum ain, toutes les autres langues rom anes présentent des form es contractées d ’article, formées d ’une préposition et d ’un article défini. N ous présentons quelques-unes de ces form es : - prép. a + art. : anc. fr. (a + le > al, a + le s > als > aus/as, etc.) ; fr. mod. (a + le > au, a + les > aux, etc.) ; it. mod. (a + il > a l , a + i > ai, a + l e > aile, etc.) ; esp. mod. (a + el > al) ; port. mod. (a + o > ao, a + os > aos, etc. ) ; cat. mod. (a + el > al, a + els > als, etc. ) ; prov. mod. (a + lo > au, a + leis > ais, etc.) ; - prép. de + art. : anc. fr. (de + le > del > deu > dou/du, de + les > dels > deus/des, etc) ; fr. mod. (de + les > des, de + le > du, etc.) ; it. mod. (da + il > dal, da + g li > dagli, di + il > del, di + le > dette, etc.) ; esp. mod. (de + el > del) ; port, mod, (de + o > do, de + as > das, etc.) ; cat. (de + el > del, de + els > dels, etc.) ; prov. mod. (de + lo > dau, de + lei > dei, etc.) - prép. en + art. : anc. fr. (en + le > el > eu, en + les > enslels) ; it. mod. (in + il > nel, in + i > nei, etc.), anc. esp. (en + la > enna) ; port. mod. (em + o > no, em + a s > nas, etc.) ; - prép. p e r + art. : anc. esp. {per + los > p elo s) ; port. mod. (por , p e r + o > p e lo ,p o r ,p e r - + as > p ela s) ; cat. mod. (per + el > pel, p e r + els > p e ls). Par rapport à l ’article défini, l ’article indéfini pose moins de problèm es. En fait, cette classe est l ’héritière principalem ent des form es du num éral latin du type : un us. una, unum, m ais il existe des form es qui proviennent des autres parties de discours. Du point de vue sém antique, l ’article indéfini situe le nom sous le signe de l ’inconnu’ parce q u ’il n ’offre pas de détails sur le substantif en question. Sa signification originaire était celle d ’unicité. N ous nous rapportons seulem ent aux langues rom anes les plus répandues aujourd’hui : 41 î\\ un. une. des. des*'(un homme, une femme, de^ hommes, desfemmes) rouni. un. o (aiic. muni, unâ). niçte. nifte'~ {un om. o f a neie. ni$ic oameni. nijtejeruei) it. un (uno). una lun'). dei. dette*" [un letio, tinn pseudonimn. una casa. lui ambra. dei tcalri, delle donne) esp. un. una, unos, unas (un honihre. una mitjer, unos hamhres. unas port. um. umu. uns. umas {uni homem. uma mulher. uns homens. iimu^ midheres) cat. un, una, uns, unes (imiÉtèt^ 0épàgif}(^u>is nais, unes noies) prov. un, unass, de (d’) (un ômeBmafrema, de camins, de plamnas) L ’article p a r titif est em ployé devant un nom et indique « que le contenu désigné p a r le nom qu ’il accom pagne n ’est pa s concerné en totalité p a r le procès, mais seulem ent en partie. >>86 Les langues rom anes n ’ont pas toutes développé ce procédé de m ise en valeur de la quantité indéfinie. Le français est, de loin, la langue qui em ploie le plus largement cet article :88 1ï. du. de la. des [du beurre, de la farine, des bonbons) pi\i\ de. d' (Je lucli, d "aigu, d ’(divas) iVpmv. de. d \ des (de h t. d ’égnua, lies o/s) 82 L’ancien français possédait pour le pluriel : c. s. un / c. r. masc. uns ; fem. sing. / pl. c. s./c. r. unes. Du lat. nescio quid ‘je-ne-sais-qui, je-ne sais-quoi’. L’emploi du pluriel est imposé par la syntaxe. 84 Ces formes d’articles sont en fait des articles partitifs qui s’emploient pour exprimer la notion « [d’]un certain nombre de ». 85 Le français, le roumain et le provençal emploient des formes de pluriel en unpour exprimer la notion de ‘quelques-un(e)s’ : fr. les unes, roum. unii, unele et prov. unei (uneis). 86 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 351. 87 Les langues romanes utilisent assez rarement cet article : le roumain (Vrei nişte zahăr ?), l’italien utilise à la forme affirmative le partitif mais il peut aussi être absent : Ti porto dei pesce ? / Vuoi carne o pesce ? - Non voglio pesce !), l’espagnol (Il est rarement utilisé : Bebo vinoJ jYo no bebo de ese vino !), le portugais (Tenho pâoX le catalan (Tincpa.). Nous n’insistons pas sur les aspects concernant l’usage de ces formes. 42 En ancien français, on disait encore m angier p a in , m ais, parallèlem ent à ces form es, on em ployait, dans des diverses situations, le partitif.89 Le provençal présente lui aussi des form es partitives contractées (de + art. défini) : Bevém de l ’aiga ! D onatz-m e dei fig a s ! Le roum ain a innové dans son systèm e, en développant deux autres articles : - l’article possessif ou génitif qui est employé en tant qu’indicateur sémantique et grammatical de la possession Généralement, celui-ci est rencontré en position proclitique, à côté d ’un nom (d’une partie de discours qui remplace ce nom) ou d ’un pronom personne ' au génitif ou d ’un pronom/ adjectif possessil. Son origine est sans aucun doute latine (ad + *illu). Les form es de cet article sont : al, a . ai, aie, alor. Casa este a vecinului. A m vorbit cu ai tăi. O m aşina de-ale lui este bine întreţinută. - l’article dém onstratif ou adjectif est em ployé d ’habitude pour former le superlatif des adjectifs et des adverbes roum ains ou devant un adjectif, un num éral ou adverbe, sa valeur, en ce dernier cas, étant adverbiale. Son origine rem onte aux constructions latines du type ecce ■+ Mu. Il connaît une flexion casuelle : Les formes de cet article sont : N A c V cel, cea, cei, cèle G D celui, celei, celor - t ^ O mul cel bun la suflet va f i răsplătit. A m văzut film u l C ei trei muşchetari. Fata cea fru m o a să de-acolo e Ştefana. 89 Pour plus de détails, voir Édouard BOURCIEZ, Op. cit., § 314 h. p 370. 90 Seulement à la troisième personne. 91 Parfois, dans la langue populaire, ses formes sont homonymes avec celles de l’adjectif démonstratif : Trecu peste cel pod. = Trece peste acel pod. - Trecu peste podul acela. 43 Le pronom «Dans toutes les langues, il existe des mots qui s ’em ploient p o u r renvoyer et se substituer à un autre terme déjà utilisé dans le discours (emploi anaphorique) ou p our représenter un participant à la com munication, un être, ou un objet présents au m oment de l ’énoncé (emploi déictique). [...] Selon leur nature, leur fo n ctio n dans la phrase et leur sens, la gram m aire distingue des pronom s personnels (qui sont différents selon qu ’ils rem placent le nom de celui qui parle, de ceux p a rm i lesquels se trouve celui qui parle, de celui à qui on pa rle ou de ceux p a rm i lesquels se trouve celui à qui on parle, ou enfin de celui ou de ceux qui ne parlent pas et à qui on ne pa rle pas), des p ronom s possessifs, dém onstratifs, relatifs, indéfinis, interrogatifs. ,»92 Il est l ’une des parties de discours qui connaissent une m ultitude de form es et de valeurs sém antiques. Son rôle est de rem placer, dans différents contextes, le nom ou les équivalents gram m aticaux de celui-ci. Un grand nom bre de pronom s connaissent eux aussi des valeurs adjectivales (adjectif dém onstratif, indéfini, d ’identité, possessif, interrogatî!, relatif, négatif). En ce qui concerne la classe des pronom s, ies langues rom anes ont hérité de la richesse pronom inale latine , m ais, parfois, on assiste à des innovations spécifiques pour chacune de ces langues. N otre but est de présenter le systèm e pronom inal rom an dans son ensem ble et non pas de détailler tous les aspects liés au pronom . En tant que substitut du nom, le pronom « 5 ’accorde » en genre et en nom bre (parfois en cas) avec le nom qu il 92 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., pp. 382-383. 93 Pour plus de détails concernant le pronom, voir les ouvrages de grammaire présents dans notre bibliographie. 45 rem place, d ’où cette richesse formelle. Les catégories gram m aticales spécifiques au pronom sont à peu près les m êm es que celles du nom : genre, nom bre, cas et, parfois, personne. Le genre occupe toujours une place importante. La richesse form elle de la troisièm e personne est due, en fait, aux différences de genre parce que le m asculin et le fém inin ne possèdent pas les m êm es form es et, à part cela, le neutre em prunte, parfois, ses form es à ces deux genres. Le pronom personnel N ous prenons com m e exemple le cas du pronom personnel (sujet) à la troisièm e personne qui est, de loin, le pronom le plus employé (l’origine des formes de la troisièm e personne doit être cherchée dans les dém onstratifs latins ille et ïpse) : fém. sing. elle eu fr.95 roum. IjBjjjl esp. port. caL pro sd WMMB iám # esd él ele mÊÊÊÊÊÊB isse {lu*’) ___ a ta ela ella ela iwa (la) eles eíls elei issos (laiS terni n, pî, elles ele esse ella\ clos elles is.vas (las) Cette fois-ci, le genre n ’est plus une catégorie gram m aticale donnée com m e dans le cas du nom. Le genre apparaît dans la structure du pronom parce q u ’il rem place le nom. La variation form elle est évidente, surtout à la troisièm e personne et pour les pronom s susceptibles d ’être à la troisièm e 94 Le neutre concerne le roumain où il est une catégorie grammaticale importante. Il est vrai qu’il existe des langues (le français, par exemple) où le pronom personnel connaît des emplois neutres (en français : le ou en roumain : o). 95 En latin, à la troisième personne, on utilisait des pronoms réfléchis. 96 Dans le dialecte lougordais. 46 personne (les pronom s qui n ’ont pas d ’autres personnes : indéfinis, relatifs, interrogatifs, négatifs, dém onstratifs). Le nom bre représente lui aussi une catégorie gram m aticale im posée car le rem placem ent du nom doit être total. On ne peut pas avoir un « accord partiel », c ’est-à-dire une forme de pluriel pour le singulier : roum. Băiatul a venit./*Băieţii a venir 7 / fr. Le garçon est venu./ *Les garçons est venu. E l a venit./ *Ei a venit f fr. Il est venu./*Ils est venu. Acela a venit./ *Aceia a venit. / fr. Celui-ci est venu./ *Ceux-ci est venu. Les m êm es rem arques sont valables pour le cas. Le cas, surtout en ce qui concerne le roum ain et les anciens stades des autres langues rom anes, est une catégorie gram m aticale im portante du point de vue m orpho-syntaxique car le pronom a des form es gram m aticales suivant les cas. En tant q u ’exemple, nous choisissons le roum ain parce q u ’il représente, aujourd’hui, la seule langue rom ane à avoir une flexion riche (variation form elle des m ots en fonction des cas). Grâce à cette caractéristique, le roum ain se rapproche de la structure du latin : roum. I-am dat o bomboană copilului. substantif, masculin, singulier, D roum. I-am dat lui o bomboană, pronom personnel, masculin, singulier, D roum. Nu dau nimănui nici o bomboană. pronom négatif, singulier, D roum. I-am dat o bomboană acestuia. pronom démonstratif, masculin, singulier, D Quant à la valeur adjectivale des pronom s et au phénom ène de l ’accord, nous ne pouvons pas avoir, dans un certain syntagm e, de form es casuelles différentes. Si, dans d ’autres langues, il n ’existe plus cette variation casuelle (par 97 En ancien roumain et en roumain parlé, nous pouvons rencontrer des structures de ce type qui son apparues par analogie, et non par accord partiel. 47 exemple, en français98), en ro u m ain '9, par contre, elle est indispensable. Suite à cette tendance, le désaccord devient dérangeant pour le lecteur. roum. *I-am dat copUului acesta.'" (copïlului - masc., sing., datif : acesta masc., sing. nominatif-accusatif) En général, la personne est spécifique au pronom et au verbe et, à part cela, elle est, au m oins pour le français, une catégorie gram m aticale indispensable à la relation qui s ’établit entre le pronom personnel sujet et le verbe prédicat. Il existe aussi des pronom s qui ne possèdent pas la personne101 en tant que catégorie gram m aticale spécifique (les pronom s indéfini, négatif, dém onstratif, relatif, interrogatif). En fait, ils ne connaissent pas une opposition de personne et, pour q u ’une des catégories gram m aticales soit pertinente, elle doit se situer toujours en opposition avec une autre de m êm e type et au m êm e niveau. Il nous reste donc à illustrer la diversité sém antique et form elle de la classe pronom inale par quelques pronom s des langues rom anes. «L a classe gram m aticale des pronom s personnels regroupe l ’ensem ble des mots dont la spécificité est de référer 98 Les hypothétiques emplois casuels en français sont réalisés grâce aux prépositions : possible génitif (prép. de) Les livres de l ’h omme... ; possible datif (prép. à) J ’ai téléphoné à ce jeune homme. La situation se présente de la même façon en italien, en catalan et en espagnol. 99 Ovid DENSUSIANU, Op. cit., p. 498, décrit très bien ce phénomène spécifique à la déclinaison nominale roumaine (voir aussi nos observations sur le nom), en affirmant que « pour le génitif [La situation est aussi valable pour le pronom. Pour des détails, voir le même ouvrage, pp. 529-542, passim], la langue du X V f siècle nous offre quelques traces de la construction avec de, qui doit avoir été jadis plus répandue ; cette forme de génitif apparaît dans les constructions : cale(a) de cetate PS. CP. CIV, 6 (PH. donne calea cetâfiei) ». 100 Les grammaires normatives roumaines condamnent cet usage. 101 En roumain, il existe des pronoms qui n’ont pas de formes pour toutes les personnes : le pronom de politesse (il manque à son paradigme les formes de la première personne, pour des raisons d’ordre logique : on ne peut pas s’adresser à soi-même) et le pronom possessif qui emprunte les formes du pronom personnel à la troisième personne du pluriel et partiellement au singulier, pour exprimer réaliser une distinction de genre. 48 aux participants im pliqués dans la com m unication » 10" et elle possède des form es supplétives103 (form es accentuées et non accentuées). En latin populaire, chez Pétrone par exemple, les pronom s personnels ego et tu connaissent une utilisation très répandue ainsi que, pour la troisièm e personne, les pronom s dém onstratifs provenant de ille : kit. Ego ci tu, simus uinici. "V fr. Je"14 rentre demain ; liez moi. roum. Eu mi jà c nicUHlatü umi eu it. Ho s cri rto loro una te.tiera. esp. Yo harê. indo h que tu quicras. port.'"' A sua carta encantou-me. cat. Ells sortira)! ahans que vosultres. prov. Tu l 'eu vas, e leu resti. Le pronom de politesse Le pronom de politesse caractérise aussi le roumain qui a généralement développé les formes à des substantifs latins dômïnus et domina (dumnealui, dumneaei, dumneavoastră). Ses formes sont employées pour la deuxième et la troisième personne ; 192 Idem, ibidem, p. 357. 1,13 À cause de la flexion casuelle, le roumain possède une multitude de formes. Pour des détails concernant cet aspect, voir A lf LOMBARD, La langue roumaine. Une présentation, coll. « Bibliothèque française et romane/ série A : Manuels et études linguistiques », Paris, Éditions Klincksieck, 1974, pp. 117-151. 104 L’emploi du pronom personnel sujet est obligatoire en français moderne mais pas dans les autres langues romanes. Le pronom personnel sujet est obligatoire dans les autres langues seulement pour des raisons expressives, remarque valable pour l ’ancien français. Pour plus de détails concernant les anciens stades des pronoms personnels en français, voir Jaqueline PICOCHE, Christiane MARCHELLO-NIZIA, Op. cit., pp. 225-234. 105 L’espagnol et le portugais présentent des formes contractées des pronoms avec la préposition con / com: comigo ‘avec moi’, consigo ‘avec eux, avec elles' / conmigo ‘avec moi’, contigo ‘avec toi’. 10<’ Cf. aussi en espagnol, usted et ustedes. 49 pas de politesse politesse moyenne haut respect pronom personnel pronom de politesse dumneata pronom de politesse dânsulm dumnealui H’ perso me (sing ) tu IIIe personne (sing.) el d\" mneavoas tr i1n’ ^ f Les autres langues rom anes exprim ent elles aussi la politesse par des form es appartenant assez souvent à d ’autres pronom s ou parties de discours' : fr J'ai d isc u té uviic vo u s ' it. S ig n a iv. le i c ita iia n o ? ni téléph on e. csp. ,'Ouivrc usted venir, sciior '? p ort..1 senhora fa la portugiûs'} cal. O ui î ’v v o stè '! prov J'ertèm ambé vos. Le pronom réfléchi En latin (dans les langues rom anes aussi), le pronom réfléchi indique la personne qui agit et, en m êm e temps, le fait que l ’action est supportée par le sujet. Le latin possède un pronom réfléchi pour la troisièm e personne, em ployé aussi en tant que pronom personnel à côté des form es personnelles (masc. sing. N is, G eius. D ëi, Ac 107 D ’autres mots qui expriment la politesse en roumain : Măria Ta, Alteţea Voastră, Sfinţia Sa, etc. 108 Au XVIe siècle, on le pronom personnel dânsul était rencontré avec une valeur personelle et ses éléments n ’étaient pas soudés (de + ïpsu) : îns(u), însă, insa, inşi, inse, etc. Voir aussi Ovid DENSUSIANU, Op. cit., pp. 530-531, § 60. Dânsul est un pronom personnel de politesse moyenne. 109 En latin, on tutoie tout le monde : Peto a te ne me putes ohliviône tui rarius ad te scribere (Cicerón) ‘Je vous prie de croire que, si je vous écris rarement, ce n’est pas parce que je vous oublie’ . 110 Vouvoiement singulier. 50 eum, Abl eo ; fem. sing. N ea, G e im , D ei, A c eam , Abl ea ; n. sing. N id, G eius, D ei, Ac id, Abl eo ; m asc. pl. N », ei, G eôrum, D iis, eis, Ac eos, Abl iis, eis ; fem. pl. N eue, G earum, D iis, eis, Ac cas, Abl iis, eis ; n. pl. N ea, G eôrum , D iis, eis, Ac ea, Abl iis, eis ). Les form es que nous enregistrons pour les langues rom anes sont des em prunts faits au paradigm e du pronom personnel : latin singulier G D pluriel sut siht G D 'mi sibi V - V - Abl se Abl « Le français moderne ne fait plus de distinction entre les formes casuelles car le cas, comme nous l avons déjà remarqué, n’est plus une catégorie grammaticale importante. Les formes dites réfléchies sont, à la fois, homophones et homographes : fr. (datif hypothétique) : Us se sorti envoyés des cartes. (l'un à l ’autre) fr. ( a c c u s a ti f hypothétique) : Ils se croisent de temps en temps dans la rue. (/ ’un l ’autre). Le roumain conserve jusqu’à aujourd’hui une grande partie de la structure latine du réfléchi, en faisant une distinction entre les formes de datif et d ’accusatif (à côté des formes atones, il existe, dans les langues romanes, des formes toniques). Par rapport au réfléchi latin (plus de form es) et, aussi, au français, à l’italien, au catalan, à l ’espagnol, au provençal ou au portugais, le réfléchi roum ain possède des form es pour deux cas (d atif et accusatif) : 51 datif tonique :-sie atone : /s7. (-)>7(-) Şi-C> CUmpÔrül O haină. atone : (-).ve(-), (-).s(-) S-a spălat pe fuţă. D ’autres exem ples qui tém oignent de l’em prunt des form es du pronom personnel : ft. Il s 'est habillé. r-„ Tu tipetlinavi ; capelli esp ; •; hio mismo se lus arrefţla i poi : /o.< Pedro e eu nos eslimamos. prov, Me luvi. [ Je me lave. | cat. El tren s'attira a totes les estacium. Les pronoms démonstratifs Les pronom s dém onstratifs « sont des déictiques, adjectifs ou pronom s, servant à « m ontrer », com me avec un geste d ’indication, les êtres ou les objets impliqués dans le discours. Souvent, il s ’agit sim plem ent de noter que l ’être ou l ’objet do n t on p a rle est connu pa rce q u ’il en a déjà été question ou p a rce que, p o u r diverses raisons, il est p résen t à l ’esprit du destinataire. » '11 Les dém onstratifs latins, dans leur grande m ajorité, ont disparu de l ’usage populaire. Par exem ple, lat. idem Me m êm e’ et lat. f,v ‘ce, celui-ci’ ont été rem placés par les dém onstratifs plus répandus : ille, ïpse 12 Les autres, ecce, eccum ‘voici, v o ilà’ et m êm e atque ‘en plus de cela’, com m encent à être de plus en plus utilisés en tant que préfixes dém onstratifs (ecce hic113, ecce ille, atque is est). «C ând iste şi ille şi-au p ierd u t puterea lor distinctivă, p o p o ru l a zis pen tru ‘acesta ’ e c c ’îste, sau e c c u ’îste, iar pentru ‘a c e la ’ e c c ’ille sau ec c u ’ille. Aceste com puse au evoluat în 1'1 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 134. 112 En sarde antique : custe, custu, custa, custos, custus, custas, eccuste, iccuste (< lat. eccu ïste). eccuse, iccuse (< lat. eccu ipse), cullu. icculu (< lat. eccu ille). Aujourd’hui kuddu. Dans les anciens textes sardes, nous trouvons des traces des formes iste, ilia et istu. Istu peut être rencontré aujourd’hui dans des dialectes. 113 Le français ce provient du latin ecce hoc. 52 form ele *ecceste, *acceste, *ceste, *eccueste, *accueste în eccelle. *accelle, *celle, *eccuelle, *accuelle, *cuelle. » N ous présentons les principales formes des pronoms démonstratifs, appartenant au latin et aux différentes langues romanes (Les formes romanes qui possèdent un -s- montrent le rapprochement et les formes qui contiennent un -l- expriment Péloignement). lat.115 hic, haec, hoc : - pronom ‘celui-ci, celle-ci, ceci’ H aec exit. [Celle-ci sort.j adjectif ‘ce...-ci, cette...-ci, c e ...-c i’ Hic puer [Ce garçon-ci] lat. ïste, ïsta, ïstud : - pronom ‘celui-là, celle-là, cela’ ïsta ‘cette personne’ - adjectif ‘c e .. .-là, cette.. .-là, c e .. .-là’ Iste dux [ce général, chef] lat. Me"6, ilia, illud : - pronom ‘celui-là, celle-là, cela’ ille (sens emphatique) [ce grand homme] adjectif ‘ce...-là, cette...-là, ce ...-là’ ille tempore [en ce temps-là] lat. idem, eadem, idem : - pronom ‘le même, la même, la même (chose)’ Idem venit. [Le même est venu.] - adjectif ‘le même, la même, les m êm es’ eadem folia [les mêmes feuilles] lat. tpse, îpsa, ipsum 1' : - pronom ‘moi-même, toi-même, etc ïpse legi [J’ai lu moi-même.] - adjectif‘même, lui-même, eux-mêmes’fem ina ipsa [la femme elle-même, la femme même] 114 C. H. GRANDGENT, Op. cit., p. 52. 115 Comme n’importe quel nom ou adjectif, les pronoms et les adjecüi pronominaux latins se déclinent eux aussi en fonction du cas, du genre et du nombre du mot qu’ils remplacent ou déterminent. 116 H ic et ille peuvent être employés dans des constructions adversatives : Hic legit, ille audit ‘L’un lit, l’autre écoute’. . 1 Le sens de ce démonstratif se retrouve dans la structure du pronom/adjectif de renforcement, présent dans la langue roumaine. 53 ane."* fr cil. cist, celui, cestui, cais. ceste, celes, cestes, cele. ceste. icestui, icelui. icelles, cette-ci. cettui-ci, etc. fr. mod. t elui celle tv, ceux, celles, tvhti-d, cdm4â, cette-ci, celle-lă. ceci. cela, ţa, ceux-i i. ceux -lă. celles-ci. celles-lă. le meme. Ies memes. etc. ane. roum. cestu. cestui, ceasta, aceţtiia, uceştea, astă, itiasta, oda, cea, ceaia. acestaş ‘cclui-ci meme'. alaltă. celoraş, ele. roum. mod.119 N-Ac. acesta'70 'cclui-ci. aceasta ‘cclle-ci’, aceia "ceiix-cr. acelea ‘celles,-ci' G/I) acestuia "de- â celui -ci:. acesteia. acestora, at estoni m ac. ^ u i-iâ \ « d ta . ‘edlcs-lâ' G I) aceluia ie â celui-\k\ aceleia, acelora, acelora N Ac. mVayi121 Me nicmc\ Ma meme’, am ayi 'Ies 1iC*ines’. at:i leaşi' Ies memes' G/D aceluiaşi ‘de/ au meme1, aceleiaşi, acetonei, aceloraşi 118 Pour plus de détails, voir Jaqueline PICOCHE, Christiane MARCHELLOXiZIA, Op. cit., pp. 234-237. 119 lin ancien roumain et parfois dans la langue populaire, on a des formes qui continuent directement les formes latines iste et iUe. Voir aussi, istoria limbii române, U, Bucureşti, Editura Academiei, 1969, pp. 247-252 et Maria ILIESCU, în legătură cu originea demonstrativului dacoromânesc ăl, in Limba Română, XVI, n°2, Bucureşti, Editura Academiei, 1967, pp. 167-168. 1 Normalement, si les fonnes des pronoms démonstratifs apparaissent sans la particule -a. le pronom a une valeur adjectivale. En ancien roumain (XVF ), (a)cesta, (a)cest, acela, etc. étaient utilisés avec les deux valeurs, sans faire une distinction formelle entre les deux : acesta cuvant, acesta ontu, cesta pahar, ceaia lume, acelora domni, etc. !il Dans les langues romanes, les formes dérivées de iste indiquent qu’il s’agit du rapprochement et celles qui proviennent de ille de l’éloignement. Le portugais et l’espagnol ont des formes intermédiaires de localisation qui proviennent du lat. ipse. Le roumain a développé deux autres type de démonstratif : d’identité (démonstratif d’éloignement + şi) acelaşi, aceeaşi, etc et de différenciation (pron. dem. de rapprochement ou d ‘éloignement + ait ‘autre’ ): cestălalt, celălalt, etc. La même particule se rencontre en ancien roumain dans la structure des formes du type acesta ou acela : acestaş, acestuiaş, celoraş, etc. 54 it. m od.1“ questo, questa, questi, queste codesto. cadesta, codesti. codeste'' ' ifuello (quel), quetta, queüi quel stesso le même1, stessa. stessi. stesse medesimo t - lal *med-ipsimum). medesima, medesimi. medesime1 esp.125 m od.'26 este, esta, éstos. estas aquâ, aqiw/la. uquéttin, aqtùfflas (objet ou personne dins le lointain) •j t * > la mû a os mismœ. las mismas port. 127m od.128 este, esta estes, estas esse essa. esses, essas aquele. aquela, aqueles. aquelas1-1 mesmo13, mes ma, mesmos, mesmas 122 Édouard BOURCIEZ, Op. cit., p. 525, § 434, soutient que « l ’italien présente un ensemble très riche de formes démonstratives. Le simple tejsto. -a, très usité autrefois, l ’est resté dans la conversation, soit au Nord, soit au Midi, mais la langue écrite ne l'admet que dans quelques expressions consacrées sta sera, sta mattina, etc. Le simple esso, -a, devenu très rare comme adjectif, fait plutôt concurrence au pronom de la 3epers ». Ce pronom/ adjectif marque en italien la proximité par rapport à celui qui écoute {'celui-là’/ce). 124 II existe des démonstratifs qui n’ont qu'une valeur pronominale : sing. questi ‘celui-ci’, sing. quegti ‘celui-là’, costui ‘celui-ci, celui-là’, costei, costoro, costoro, colui 'celui, celui-là’, colei, colora, cio ‘cette chose, cette chose-là’. 125 Les formes qui possèdent un accent ont une valeur pronominale, sauf les pronoms démonstratifs neutres qui n’en possèdent jamais (esto, eso ‘celui-là', aquello ‘celui, là-bas’). En fait, en espagnol d’aujourd’hui l'emploi de l’accent est facultatif. 126 Quelques formes de l’ancien espagnol . iste > esta, ista > esta, istos > estas. ïpse > ese, îstud > eso, ipsas > esas. 127 II existe des pronoms démonstratifs neutres (invariables) en portugais: isto ‘ceci, cela, ce’, îsso ‘cela, ce’, aquilo ‘ce, cela’. 128 L’ancien portugais possédait lui aussi des formes provenant des constructions latines du type : eccum iste > *accu ïste > port, aqueste, aquesta, aquesto (aquisto), aquestes, aquestas ou du type eccum ipsa > *accu îpsa > port, aquessa. 2 Pour la signification des démonstratifs portugais, il faut toujours prendre en compte la distance du locuteur qui peut se trouver près, au milieu, assez proche ou lointain. Le portugais présente des démonstratifs de formes contractées : deste. desta, disto, neste, nisto, desse, nisso, daquele, daquilo, naquele, naquela, etc. 55 cat13\ m od . aquest/est aquesta. esta aquests estas aquestes-estes aqueix/eix ‘celui-là’ uqueixu eixa, uqueixos’eixos. aqueixes ' eixeslu aqut’U. uquella aquells. aquelles mateix, mah’ixa, mateixm, mateixes*' prov. mod. ' aquvst iest' aquesta (e\ta). aqiiestei(x). lesteis) aqueu, aquela, aquelei(.s) frprov. ceti ‘celui-ci’ cetti cetor (ceţos). cestes ce! (celi) ’celui • qudi (queli) cela quela, celor (celos) quelor [quelos). celea' queles \ ,:l En ancien portugais, *medesse > medês. 131 Le catalan possède lui aussi des démonstratifs neutres : açà. aixô ‘ceci, cette chose-ci, ça, cela, cette chose-là’ et allô ‘cela, cette chose-là’. 132 Les formes contenant un -x sont anciennes (aqueix, aqueixa, aquebcos, aqueixes). Ce pronom est employé en tenant compte de la personne qui parle. 134 Ce pronom s’utilise pour la personne ou l'objet auquel on se rapporte. 135 C. H. GRANDGENT. Op. cit., § 66, p. 52 : « Sufixul -m et a fost întrebuinţat şi el ca prefă intensiv ; astfel ipsemet a devenit metipse trecând prin combinaţii ca temet ipsum (Eccles. XXX, 22) semeţ ipsum (Philip., II, H) pe care poporul !e descompunea în mod echivoc : te metipsum, se metipsum. Alături de îpse exista o formă emfatică: ipsîmus întrebuinţată de PetroniuÇWaters, 69, etc.) care cu prefixul met- a dat *metipsimus. [In afară de această emfază manifestată prin sufixul irnus, a existat probabil o emfază în pronunţare, care s-a tradus printr-o reduplicare a lui t, cf. *mettipse, formă care explică p e t din cat. mateix $i. din prov. meteis.\ » !36 Les démonstratifs neutres provençaux sont : cdço ‘ceci’, aquà ‘cela’, ço, ce (niç. cen). 137 En ancien provençal, les démonstratifs latins iste et ille aparaissent tous seuls ou accompagnés par ecce ou eccum et connaissent des fonnes pour le c. s. (masc. sing. cest! masc. pl. cist ; fera sing. cesta ou cist/ fem. pl. cestas) et pour le cas régime (mase. sing. cest/ masc. pl. cests ou cestz). Pour toutes les formes de l’ancien provençal, voir Joseph ANGLADE, Grammaire de l ’ancien provençal ou ancienne langue d ’oc. Phonétique & Morfologie, coll. «Usage des classes», il VII, Paris, Librairie Kliiicksieck, 1921, pp. 240-245. L’ancien provençal disposait d’un démonstratif d’identité : lat met + ipse > meteis, mezeis > matis, 138 Est et aicest sont des formes équivalentes à aquest (estomatin ‘ce matin’). 139 Pronoms neutres franco-provençaux : ço, c \ Parfois les pronoms démonstratifs sont accompagnés des particules -ce et -lé : ço-ce ‘ceci’, celor-lé ‘ceux-là’. 56 L ’adjectif pronom inal dém onstratif en contexte : lat. Horum omnium fortissimi sunt Belgae. [De tous ces peuples les Belges sont les plus braves.] fr. Cet enfant est mon neveu. roum. Acest bâiat este nepotul meu. it. Questo bambino cresce a vista d ’occhio. esp. Ese140 nino es mi sobrino. port. Este lapis estâ perto de mim. cat. Seguim aquest carni. prov. Conoisses aquesteis autres ? Le pronom indéfini L a classe des pronom s indéfinis est assez hétérogène. Du point de vue sém antique, elle contient des pronom s qui exprim ent « une idée p lu s ou m oins vague de quantité ou de qualité, d ’identité, de ressem blance ou de différence. » En latin vulgaire, la plupart d ’entre eux n ’ont plus été employés et ceux-ci on été remplacés par de nouveaux pronoms ou adjectifs142, ayant une structure parfois composée. D ’ailleurs, les langues romanes suivent jusqu’à nos jours cette tendance. lat. aliquanto ‘une quantité importante, une assez grande quantité’ a remplacé aliqui ‘quelque’ et aliquot ‘quelque, un certain nombre’ : anc. prov. alquant ‘quelques-uns’, anc. esp. alquantos, anc. fr. auquantiaucant, anc. it. alquanti, etc. lat. cata ‘chaque, tout’ + unus : roum. câte unul ‘un par un’, anc. prov. cadaün, port, cada, anc. fr. chascun, fr. mod. chacun, anc. it. catuna, anc. esp. (quis) cadauno ; lat. nec ‘non’ + mica ‘miette, petite quantité’ : roum. nimic(a) ‘rien’, it. mica, anc. fr. mie (pain de mie), anc. prov. minga, anc. sd. cada, sd. mod. cada 140 L ’espagnol et le roumain connaissent, en ce qui concerne i adjectif démonstratif, un emploi postposé de ce démonstratif : La mujer esta no sabe lo que dice. I Femeia aceasta nu ştie ce spune. 141 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., pp. 244. 142 Une grande majorité de ces pronoms/ adjectifs indéfinis connaît comme chaque nominal une déclinaison casuelle complète. 57 lat. nescio ‘ne pas savoir’ + qui ‘qui’ : roum. neştine ; lat. re, res ‘chose, objet, seul, quelqu’un’ : fr. rien, anc, prov. res ‘personne’, fiprov. ren ; lat. talis ‘de cette quantité, de cette nature, etc’ : anc. prov. tais, anc. fr. teus/ tel, fr. mod. te l, roum. atare ( lat. < eccutn + talis), frprov. tăi ; lat. alter ‘l ’un de deux, l’autre, second’ : roum. alt (altul)143, anc. fr. altrel autre, fr. mod. autre, anc. prov. altre (autre), esp. otro, anc. port, outre, port, outro, frprov. otro ; lat. paucus ‘peu - nombreux’ : anc. fr. poil pou, fr. mod. peu. it. poco, frprov. pou. D ’autres pronom s indéfinis144 dans les langues rom anes d ’hier et d ’aujourd’hui : anc. fr. : alcuns ‘quelqu’un, quelque’, cheüns ‘chacun, chaque’, tanz ‘si grand’, nus ‘quelqu’un’, maint ‘nombreux’, pluisor (pluiseur) ‘nombreux’, molz ‘nombreux’, po (pou) ‘peu de’, etc. ; fr. mod. certains, plusieurs, chacun, quelqu’un, quiconque, autre, même, etc. anc. roum. : cineş(i) ‘chacun’, oarecare(le) ‘quelqu’un’, oareceş ‘quelque chose ’, fiecărei le) ‘chacun’, atare ‘un tel’, neştine ‘quelqu’un’, alt oarecine ‘un autre’, etc. roum. mod. unul ‘quelqu’un’, anumit ‘certain’, cineva ‘quelqu’un’, ceva ‘quelque chose’, tôt ‘tout’, altul ‘autre’, vreunul ‘quelque, quelconque’, nişte ‘quelque’, mult ‘beaucoup’, puţin ‘peu’, fiecare ‘chaque, chacun’, oricât ‘n’importe combien’, careva ‘quelqu’un’, oricare ‘n’importe quel’, etc. 143 Pour plus de détails sur le fonctionnement syntaxique de cet indéfini en roumain, voir Alexandra CORNILESCU, Alexandru NICOLAE, On the syntax o f the romanian indefinite pronouns unul and altul, in Rodica Zafiu, Camelia Uşurelu, Helga Bogdan Oprea (éds.). Limba română. Ipostaze ale variaţiei lingvistice, vol. I (Gramatică şi fonologie. Lexic, semantică, terminologii. Istoria limbii române, dialectologie şi filologie), Bucureşti, Editura Universităţii din Bucureşti, 2011, pp. 67-94. 144 Quelques-uns sont invariables : fr, autrui, roum. ceva, it. qualcosa ‘quelque chose’, checché ‘quoi que’, altri ‘un autre’, esp. cada ‘chaque’, port, tudo ‘tout, le principal’, outrem ‘autrui, un autre’, cada ‘chaque’, cat. cap ‘aucun’, prov. a utni, cada. 58 anc. it, algun ‘quelques-uns, certains’, onne 'chaque’, tamango ‘tant’, nesche ‘je ne sais combien’, cescheduno ‘chacun , etc, it. mod. alcuno ‘quelque’, ogtti ‘chaque’, tanto tant , certuni ‘certains’, chiunque ‘quiconque, n ’importe quoi’, altrui ‘d’autrui’, etc. anc. esp. algunt (algund) ‘quelqu’un’, cascuno ‘chacun’, otri ‘otro’, certano ‘certain’, etc. esp. mod. algûn (algund) ‘quelqu’un’, coda uno chacun , otro ‘autre’, cierto ‘certain’, etc. anc. port, al ‘autre’, nengum (ningum) ‘personne’, nulho ‘aucun, nul’, rem ‘rien’, ome ‘on’, etc. port. mod. outro ‘autre’, muito ‘beaucoup’, pouco ‘peu’, sodrado ‘trop’, certo ‘certain’, algo ‘quelque chose’, coda ‘chaque’, todo ‘tout’, qualquer ‘n’importe quel’, etc. anc. cat. calque ‘quelque’, calcom ‘quelqu’un’, alcuna ‘quelqu’une’, om ‘on’, etc. cat. mod. altre ‘autre’, aigu ‘quelqu’un’, cadascù ‘chacun’, tôt ‘tout’, un ‘quelqu’un’, tothom ‘chacun, tout le monde’, etc. anc. prov. ils (al) ‘autre chose’, cascus ‘chacun’, negus ‘personne’, om (hom) ‘on, chaque , etc. prov. mod. tôt ‘tout’, certan ‘certain’, l’bm ‘on’, pauc ‘peu’, cadun (chascun) ‘chacun’, tau ‘tel’, eu que (quau que) ‘qui que’, que que ‘quoi que’, autre, ‘autre , etc. frpv. chacun (châ), quârqu’ un ‘quelqu’un’, quârque chousa, quârque-ren ‘quelque chose’, on. Quelques adjectifs pronominaux indéfinis : fr. Tous les gens sont partis. roum. Toti oamenii au plecat. [Tous les gens sont partis.] it. Ogni uomo è mortale. [Tout homme est mortel.] esp. Esto es otro cantar. [C’est une autre histoire.] port. Todo o homem sabe isso. [Tout homme sait cela.] cat. Toda la gente se fue. [Tous les gens sont partis.] prov. Tôt lo jorn parles. [Tu parles toute la journée.] 59 Le pronom de renforcement Le pronom de renforcem ent est spécifique au roum ain. Le roum ain a développé les form es pronom inales de renforcem ent, à partir du pronom dém onstratif IPSE, auquel s ’ajoute, en tenant com pte de la personne, le pronom réfléchi. Du point de vue sém antique, il s’approche de la signification des syntagm es français du type m oi-m êm e, toim êm e, etc. Il connaît une variabilité en fonction du genre, du nom bre et du cas. Le roum ain actuel em ploie seulem ent les form es adjectivales de însu m i : S in gu lier : masc. n ( N ( il) A c ) r î n s u m Il însuţi IIIe însuşi i fem (N Ac) î nsămi însăţi I ; fern (Ci D) însemi înseţi înseşi Pluriel : mase. (N Ci 1) Ac) fern./ n. (N G D Ac) înşine IIe înşivă IIP' iny<)f însene însevă înseşi E u însu m i voi fa c e asta. [Je ferai cela m oi-m êm e.] Q uant à la place de l’adjectif de renforcem ent, celui-ci peut être rencontré soit avant, soit après le nom q u ’il déterm ine m ais, dans la réalité il se trouve souvent après le substantif : Regele în s u ş i va invita curtenii. [Le Roy lui-même invitera les gens de la cour royale.] însuşi regele va invita curtenii. ' ■ Il faut reconnaître qu’en roumain d’aujourd’hui, l’emploi pronominal de însumi et d’autres formes pronominales d’identité n’est pas conseillé (Insumi am auzii asta.). 60 Le pronom possessif De tous les pronom s présents dans la structure gram m aticale des langues rom anes, le pronom p o ssessif est le plus conservateur par rapport au latin. De plus, il a des form es différentes suivant le nom bre de possesseurs. Les grammaires de différentes langues romanes définissent les possessifs « comme des adjectifs ou des pronoms indiquant que les êtres ou les objets auxquels ils s ’ajoutent (adjectifs) ou dont ils représentent le nom (pronom) appartiennent à quelqu un ou à quelque chose. Par « appartenir », on entend des rapports de toutes sortes qui sont loin de se réduire à la seule possession [...]. »146 La situation de ce pronom en latin est la suivante : unipossessif personne IIe personne IIIe personne masc. meus tous su m (cm. mea tua sua meum tuum suum pluripossessif I“ personne IIe personne masc. noster vester fém. nostra vestra nostrum vestrum Du point de vue de la déclinaison, le pronom possessif latin présente les form es suivantes : singulier N ci D Act V Abl fém. mea meae meae meum mea mea masc. meus mei meo meum mi meo 146 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 373. 61 n. meum me,i meo meum meum meo N V met 11 mamim pluriel rneis < < S -S ! 1 OX D mette mearum meis meas mea meoaan meis mea En français147, comme en espagnol ou en italien, etc., le pronom possessif est constitué de l’article défini et d ’une forme pronominale possessive (quelques formes de l’ancien français : vostre, tuen, miens, meies, soue, seue, tuen, etc.) : singulier pluriel masculin le mien le tien 3e le sien M M piiiiiÉ fcj r 2' féminin masculin féminin lanàene les miens lesnûames la tienne les tiens les tiennes la sienne les siens M i l nés {11111111 le nôtre la nôtre les nôtre les nôtres ! ! ! ! le vôtre la vôtre la leur les vôtres les vôtres les leurs les leurs pluriposiessili. 3e le leur Normalement, quand le possessif a une valeur pronominale, il est accompagné d’un article défini proprement-dit (français, espagnol, italien, catalan, provençal) ou d’un article possessif ou génitif (roumain1 8) 14 Maurice GREVISSE, Op. cit.. p. 956, § 595, affirme qu’«à l'exception de leur, les adjectifs possessifs proviennent comme les déterminants possessifs, des possessifs latins. Les adjectifs ont évolué comme toniques et les déterminants comme atones. Ces adjectifs étaient courants en ancien et moyen fr. ; Par ceste M EIE / mienne] barbe (Roi. 1719) [...]. Au X l l f , les grammairiens n ’approuvent plus guère ces emplois. On les trouve pourtant encore dam les cas où ils subsistent aujourd’hui (a+b) Un SIEN fils escollier (Mol. Et.. IV. 1) ~ Je suis tout VOSTRE (Ib. I, 4) ». ' ’8 Nous nous rapportons aux interprétations traditionnelles car, dans la littérature de spécialité roumaine, il existe d’autres interprétations qui soutiennent qu’en fait nous devons parler d’un pronom possessif semi-indépendant et d’un adjectif possessif. 62 pluripossessifs m lecuim féminin î i i al meu'4'“ arnrn'" ttKlM.'ülill 2e al tău a ta ai mei ai tăi 3e al său a sa ai săi r féminin ale mele ale sale ale laie al nostru \ a noastră ui noştri ale noastre 2e a voastră ai voştri ale voastre 3e al lor a lor ai lor de lor15 Le paradigme de l ’italien contemporain15'" contient les formes suivantes : pluriel singulier masculin unipossessifs r ilmio 2e Utuo féminin masculin féminin la mia la tua i miei le mie i tuoi le tue isttoi i noştri i voştri i loro te sue. lenostre le vostre le loro la sua la nostra pluripossessifs 2C Uvostro,i3 la vostru Ia loro 3' il loro 3' ilsuo i-v ii nostro 149 En ancien roumain : seu, nostu (encore repérable régional nost), mieu, ai mieiş, al nostruş, ai sâişi, a loiuş, etc. Les formes roumaines sont renforcées par la particule ş(i), Dans le sarde moderne: méu, mia, mios, mias, tua, sua, issffro, etc. (lat îpsorum). Roumain G D, fém. sing. mele. tale, sale. 151 Dans la plupart des grammaires roumaines, lui, et, lor sont considérés comme des pronoms personnels qui complètent le paradigme du possessif roumain. 152 L'italien emploie aussi en tant que possessif l’adjectif proprio (propria, propti, proprie). Pavao TEKAVCIC, Grammatica storica dell’italiano. Morfosintassi, vol. II, Bologna, Società Editrice II Mulino, 1972, p. 184, affirme que « La forma romanza vostru puô essere una creazione analogica su nostru : in tali coppie associative l 'analogia è particolarmente facile e le forme romanze mostrano infatti un parallelismo formale perfetto. Ma è almeno altrettanto probabile, se non di pili, che il romanzo vostru sia il continuatore diretto del'arcaico voster : ad un livello inferiore déliaforma letteraria vester. » 63 Le paradigme de l’espagnol (quelques formes de l’ancien espagnol : to, so, tos, sos, suas, tue, sue, etc.) : 1 ' €? singulier ,ti masculin féminin masculin féminin elm io1:4 la mia las » ias las tuyas las suyas l!®! M'Mâ| el tuyo latuya losmios lostuyos 3e el suyo la suya los suyos unipossessiis n i pluripossessifs r d nuestro la nuestra fasnuestms las nuestras .r elvuestro lavucstra elsuyo - bsvuestms fosvuestras lossuyos las suyas Le paradigme du portugais155 (anc. port, mou ‘le m ien’, tou ‘le tien’, sou ‘le sien’, nostro ‘le nôtre’, etc.) : pluriel singulier masculin unipossessifs pluriposNCSiils féminin masculin féminin as minhas 8 1 orne« a minha os meus 1C o teu a tua osteus as tuas 3*' a scu a sua os sens as suas r o nosso a nossa os nossos as nossas i° o vosso a rossa os vossos as vossas y o seu a sua os sens as suas 154 En espagnol, il existe un possessif neutre, formé de l’article neutre lo et un possessif masc. sing. lo mio ‘ce qui est à moi’, lo tuyo ‘ce qui est à toi, ce qui te concerne’, etc. 155 En règle générale, en portugais les pronoms et les adjectifs possessifs sont précédés d’article défini : Dê-me o meu livro ! ‘Donne-moi mon livre’ ; Esse livro é o meu. "Ce livre est à moi’. 64 Le paradigme du catalan : singulier masculin unipossessifs pluripossessifs l re el meu féminin pluriel; masculin féminin lamera els meus les mei es T el teu latevu els teus lesteves y el seu la se\a eh sens lesseves r el tiostre la nostra ek mitres les nostres 1e  t el rostre la vostra ds \m1res 3r | el seu la seva els sens les seves les elllur les rostres llurs Si, dans un certain contexte, il est employé sans article, à ce moment-là, il peut prendre une valeur adjectivale. (De toutes les langues romanes, le roumain, l’italien156 le portugais et le provençal sont les seules qui posent des problèmes dans la démarche d’identification car il y des situations où, malgré la présence de l’article possessif, la valeur peut rester adjectivale : roum. băiatul meu ‘mon fils’- adj./ roum. un băiat al meu ‘un de mes fils’ / roum. al meufiu ‘un fils à moi, mon fils’ adj.) ; anc. prov. lo mieus cuvais! mos cavals ; prov. lo amie rnieu ‘mon am i’/ lo tnieu amie ‘mon am i’ adj. 156 Gérard GENOT, Grammaire de l ’italien, coll. «Q ue sais-je?», ri’1513, Paris, Presses Universitaires de France, 1978, p. 57, «En italien, l ’ordre nom/possessif est libre, et les séquences il libro mio/ il mio tibro sont toutes deux grammaticales ; la seconde est seulement plus fréquente dans la langue standard parlée. Mais, comme on voit, l ’italien présente la particularité d ’exiger l ’article devant le groupe (possessif + nom) quelque soit l ordre des deux constituants . le possessif accompagnant le nom a ainsi pleine valeur d adjectif (comparer avec . la casa grande/la grande casa) ». 65 La situation en provençal15 aujourd’hui est la suivante (anc. prov. lo mieus ‘le mien’, la mia ‘la mienne’, la soa ‘la sienne’, etc.) : Singulier Pluriel masculin féminin masculin féminin uniposb.cs.sjfs i ■’ lomieu lamieua lei mieus lei mieunas - : lo tieu y losieu la tieunu la sieuna 2e lo vostre la vàstra V losieu lasieuna leMeus leitieunas lei sieus lei sieunas lei n àstres le i nostras lei sieus lei sieunas Il est vrai qu’assez souvent les formes adjectivales des possessifs diffèrent formellement des pronominales mais, pour des raisons pratiques et théoriques, nous présentons brièvement les valeurs adjectivales de quelques-uns de ces pronoms : f r .158 J ’ai téléphoné à mon ami. l'!' Les pronoms possessifs francoprovençaux : pluriel m o u lin féminin ta mina [mûye] i ; s ifei) les mine\ Htiinm (mâye\) singulier . iî sculin/ fémin : uiupivscvjis 1 ■M k l i p ...............................i l ! f l ^ p M S S la tina itâva) tu smtnsâva) loi, (les) tikn)os les Une» (fâw.sl los <lex)iiln)m te\ sinus !K h o e ) uauir» lanoutra las ifcM noimvs les noutres 2e la île) n m ro lavoutra los iles) les vautres la loi los (les) les lors lo lie) vUlto («SI») pi ni^possessifs w m & m to (tel for lors ' e Les formes adjectivales du possessif franco-provençal se rapprochent beaucoup des françaises, surtout au singulier : 66 roum. M-am întâlnit eu fratele tau. [J’ai rencontré ton frère.] it. Luigi, m io compagno di scuola, è m io amico. [Luigi, mon camarade de classe, est mon ami.] esp. j Dios mio ! [Mon Dieu!] port. Quero ver a sua casa. [Je veux voir sa maison.] cat. Aquest és el meu oncle. [Celui-ci est mon oncle.] prov. Es iin amie nùstre. [C’est notre ami.] Les pronoms relatifs, interrogatifs et exclamatifs Dans la plupart des grammaires des langues romanes, les pronoms relatifs, interrogatifs et exclamatifc> sont traites ensemble surtout à cause de leurs ressemblances formelles. En fait, leur distinction se réalise dans le contexte, d 'où leurs noms de relatifs (qui assurent une relation), interrogatifs (qui sont employés dans des constructions interrogativ es: et exclamatifs (qui sont employés dans des constructions exciamatives). Un grand nombre de ces pronoms connaît un emploi adjectival. En latin, les pronoms relatifs connaissent une large utilisation et, assez souvent, les textes latins en témoignent, Nous pourrions même affirmer que ces pronoms sont spécifiques à la langue parlée et à la langue populaire. Mêêêê SÈÊËÈSÊÊÈÊÈèêêêé Ê singulier masculin' féminin masculin/ féminin unipossessifs v Ve mon im nam ) ig iÉ phiripossessift IIP !■■ r 2e ./jfj Ï È È Ê È tw son nmtron vuMM» (mes) mes tes ses ttoulras vautre voatros 1Voir à cet égard les textes de Plaute ou Pétrone. 67 vautrés En latin vulgaire, nous rencontrons de plus en plus l’usage de qui ‘qui’ pour le neutre singulier et pluriel. Aussi, ce qui familier est spécifique aux inscriptions et son emploi, à ce moment-là, connaît un certain développement.16' Comme chaque pronom latin, les relatifs connaissent une multitude de formes, dues en grande partie à la flexion casuelle. Par exemple, on peut citer qui, utilisé pour remplacer un nominal masculin singulier (pluriel). En général, du point de vue formel, cette classe n ’a pas beaucoup évolué par rapport aux anciens stades de la langue (fr. Cist fu li prudom dont nous avons tantes foiz parlé., Qui tôt covoite tôt pert.). Dans la partie orientale de PEmpire Roman, la forme qualem > roum. care s ’est généralisée : sitig. qui qui S S ilp ilM ili:' quorum aùus cui m Ë Ê È jiïÊ Ê m à quibus IB lIllliiB É B lIlil quem quos Abl que , quibus V D’autres pronom s latins : lat. uter 1 ‘celui des deux qui, lequel des deux’, quicumque ‘quel...que’, etc. anc. fr. cui ‘dont’, don ‘dont’, chi ‘qui’, ki ‘qui’, etc. fr. inod. qui, que, quoi, dont, leq u el 63, quiconque, etc. anc. roum. care ‘qui’, cari ‘qui, lesquels’, carea ‘qui, laquelle’, carii ‘lesquels’, ce ‘quoi’, etc. roum. mod. care ‘qui. que’, cine ‘qui’, ce 64 ‘quoi’, cât 5 ‘combien’ 160 Pour des détails, voir C. H. GRANDGENT, Op. cit., p. 53, § 69-70. 161 II peut avoir une valeur d’indéfini ‘n ’importe lequel des deux’. 162 II a une valeur nominale. 163 En français, ce relatif - interrogatif - exclamatif connaît une structure composée, quand il entre en relation avec une des prépositions à ou de (auquel, duquel, lesquelles, desquelles, etc.). En italien et en espagnol, nous avons à faire à une même situation : it. il quale, la quale, i quali, le qualil esp. el cual, la cual. los cuales. las cuales, etc. 68 Le pronom roumain care connaît un grand nombre de formes flexionnelles (cas, nombre, genre) et il peut être employé pour remplacer une personne ou un objet : N Ac G (al, a. ai, aie) N Ac G (al. a, ai, ale) masc.-'il. fem. care căruia1*' căruia care căreia cărora mase. fem.n. care care cărora cărora D En comparaison avec le pronom ce, qui reste invariable (il a une seule forme, celle de singulier) et qui s’emploie pour les objets, le pronom cine remplace toujours une personne. Il est variable et a des formes seulement pour le singulier, l’opposition de genre ne se réalisant pas au niveau formel (elle est évidente seulement si on a un contexte précis) : N Ac cine G (al, a, ai. aie) fw '“' anc. it. ched‘6H‘que’, cuim ‘dont’, a quiffi qui ‘à ceux qui’, etc. 164 Ce reste toujours invariable. 165 Les formes de ce pronom/adjectif roumain : cât, câta, câtă, câţi, câte, al câtelea, a câta, (al, a, ai, ale) câtora. En roumain actuel, la tendance est de remplacer cette dernière forme par une sţructure analytique de D la câţi : Câtora le-ai dat telefon ?/ La câţi le-ai dat telefon ? 166 En général, l’absence de la particule -a indique qu’il s’agit d ’une forme adjectivale : Spune-mi oie căruia dintre ei sunt cărţile.! Spune-mi ale cărui băiat sunt cărţile. 167 À retenir les autres pronoms romans provenant du lat. cuius (peut-être eut). En sarde ancien et moderne, d ’aujourd’hui, rem ploi du relatif pour marquer un génitif possessif est courant : küyu est kùstu bittsinnu ? ‘ C ’est l’enfant de qui ? f A qui est cet enfant ?’ 168 Questeparole qued ioparla. ‘Ces mots que je dis.’ 69 it. mod. chi ‘qui’, chi ‘que ou qui’, quel que ‘ce que’, quanto ‘combien’, etc. anc. esp. quem ‘que’, qui 70 (quienes) ‘quien’, etc. esp. mod. que ‘qui et que’, quien (quienes) ‘qui’, el cual (la cual, etc.) ‘quoi’, cuyo ‘dont, duquel’, etc. anc. port, lo que ‘que’, cujo 1 ! ‘à qui’, etc. port. mod. o quai (a quai, os quais, as quaisY lequeP, cujo (cuja, cujos, cujas) ‘dont, de qui, duquel’, quem ‘qui, quel, l’un’, que ‘que’, etc. cat. que ‘que, qui’, q u e 12, él quai (els quais, la quai, les quais) ‘lequel, . . . ’, la quai cosa, cosa que 1 , etc. '9 Pavao TEKAVCIC, Op. cit., p. 225, § 740, « Per un cierto periodo, dunche, esiste una flessione tricasuale, parallela a quela dei sostituti personali, dimostrativi e di alter, (litru : soggetto- q u i; complemento - c u i; oggetto- que. In determinate parti della Romania - fr a quali i ’Italia e la Spagna - si creeră, in seguito, una forma comune per esprimere ii soggetto e Voggetto, che suona da prima /lave/ e poi / ke/ (scritta in italiano che, in spagnolo e in portoghese que). Ouesta forma e una vera e propria particella relativa, un morfema. relativo unico e invariabile, comune alle due funzioni, ai due numeri e ai due generi. I primi esempi di questa cristallizzazione sono giă latini: Talis collappus ei dedi per mortuus est. » 1 . /v. LATHROP, Juan Gutiérrez CUADRADO, Curso de gramâtica historica espahola, col. « Letras e Ideas/ Instrumenta », Barcelona, Editorial Ariel, 1995, p. 148, § 163, « Las ünicas formas que se manluvieron de la declinaciôn de los pronombres relativos e interrogativos del latin vulgar fueron el nominativo singular qui, el acusativo singular quem, y el neutro singular quid. Las dos primeras evolueionaron a qui y quién en espahol, y ambas se utilizaban indistintamente en espanol arttiguo como nominativo o acusativo, como masculino o femenino y como singular o plural. Sin embargo, en el siglo XVI se creô un plural analôgico para quién : quienes. Tanto qui como quien se reseryaban para personas. En cambio que < quem âtono se usaba para personas y cosas. » ! 1 Édouard BOURCIEZ, Op. cit., p. 453, § 375, « Un trait qui remonte jusqu 'au latin \mlgaire est l ’absence dans la. Péninsule d ’un datif cui, mais l ’adjectifport, cujo, esp cuyo, - a, tierü la place. » Quand que est accompagné d’une préposition, il prend un accent pour désigner une chose et devient qui pour désigner une personne. Il peut aussi correspondre au dont français (El llibre de que et vaig parlar ‘Le livre dont je t ’ai parlé.’) et au cuyo espagnol. 173 Les deux derniers pronoms catalans ont une valeur neutre : Cal que ho autorizi el ministeri, sense la quai cosa no podem fer res ‘Il serait bien d ’avoir la permission du ministère car, sans elle, nous ne pouvons rien faire’. 70 anc. prov. lo quau (lo quai) ‘qui’, cui ‘à qui’, quez (que), etc. prov. mod. que ‘que’, eu ‘qui’, de quau ‘de qui, dont’, quin ‘que’, etc. anc. sard. ke ‘qui’ (< lat. quem), anc. et. sard. mod. ki ‘qui’ ; frprov. qui (qe, cô, cwi, kuyé, tchî), que, loquint (lequint) ‘lequel’, etc. Comme pour les autres nominaux, en ancien provençal, l’emploi des formes tenant compte du cas sujet et du cas régime est toujours important du point de grammatical : c. h. inasc. (cm. qui, que c. r. ina.se. fem. cui, que n. que (quez) On utilise en fonction de génitif et datif des formes prépositionnelles (de qui, de que, a qui, de cui, a cui). Il existe aussi un pronom relatif composé (article + quai) ; wng. ■ nuise. fl-m. 11. laquais, lo calslaquais, la cals lo quai, local laquai c. s. ü quai, li cal g, r. los quais, los cals toquai, local lo quai, local las quais, las cals las quais, las cals prov. mod. que ‘qui, que’, que ‘quoi’, eu ‘que’, quau ‘qui’etc. L'amie que siâu vengut amb eu. [L’ami avec qui je suis venu.] L ’amie que son fraire trabalha a Tolon. [L’ami dont le frère travaille à Toulon.] Nous présentons, ci-après, quelques formes de l’adjectif pronominal relatif en latin et dans les langues romanes d’aujourd’hui lat. Lucus nescio quo casu incensus est. [Je ne sais pas par quel hasard un bois sacré prit feu.] fr. Dis-moi avec quelle personne tu as un rendez- vousl 71 rouin. Spune-mi cu care 74persoană ai întâlnire’: it. Mi domando che cosa si possafare. esp. Atendiô a cuantos caprichos le pasaron por la mente. [Il s ’est plié à tous les caprices qui lui sont passés par la tête.] port. Quina error ! [Quelle faute !] cat. Li va donar cinc mil euros, la quai suma havia de s~er suficient. [On lui a donné cinq mille euros, quantité qui devait être suffisante.] prov. Sabié pas quento routo enrega. [Il ne savait pas quelle route prendre.] Les relatifs, pour la plupart, deviennent interrogatifsexclamatifs surtout quand la situation conversationnelle change. Ils sont plutôt spécifiques à la langue parlée. « Les pronoms interrogatifs [...] renvoient à un syntagme nominal ou à une phrase, servent à interroger sur l'être, ou l ’objet, ou la notion dont ils rappellent ou annoncent V idée»' 5 et les pronoms exclamatifs s’emploient pour exprimer « l ’étonnement que l ’on éprouve » ; devant un être ou un objet. Nous présentons une brève liste de quelques-uns de ces pronoms. En latin, l’interrogatif le plus répandu était quis. Il avait un usage pronominal et un usage adjectival. - pronom : quis178, quae, quid ‘qui, lequel, quoi, que : Quis venit? [Qui vient?] - adjectif : qui, quae, quod ‘quel, quelle’ : Qui miles venit? [Quel soldat est venu?] 174 En sarde, il existe un adjectif kale qui se rapproche formellement du roum. care. 175 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 254. 176 Idem, ibidem, p. 190. 177 Parfois, quis, est renforcé par -nam ou ec- : quisnam ‘qu i.. .donc ?’ / quinam ‘quel.. .donc V ; ecquis ‘est-ce que quelqu’un’. Il connaît aussi une forme adverbiale : Quid me verberas ? ‘Pourquoi me frappe-tu ? ’, Qui fit ut ? ‘Comment se fait-il que ? ’ 72 Les formes de nom inatif et accusatif différencient partiellement les deux valeurs : mahc. N Ac pronom fém quis quem quae quant G D Abl N Ci D Ac Abl singulier n. masc. adjectif lein. 11. quid quid qui quem quae quum quod quod pronom ' adjcciif lém. masc. , ujus cujus cui quo qui quorum quibus quos quibus cui quft quae quam m quibus quas quibus n. cujus cui quo quae quorum quibus quae quibus lat. uter, utra, utrum : pronom ‘qui des deux, lequel des deux?’ : Uter veniet. [Lequel viendra?] adjectif ‘lequel, laquelle des deux?’ : Uter mons altior est? [Laquelle des deux montagnes est la plus élevée?] îat. qualis, qualis, quale 'quel, quelle sorte de?, quel!’, quantus, quanta, quantum ‘quel, de quelle grandeur?, quel grand!’, quoi (invariable) ‘combien d e..,?/!’ anc1 , fr. que {qu’as tu veiïl), quei (Quei es ce?), quin (< qui + en), quist (< qui + est), etc. fr. mod. qui, que, quel, lequel, qu'est-ce qui, qu’est-ce que, etc. L’interrogatif, en ancien roumain, a des formes identiques à celles du relatif (carile, carele). Par contre, il est intéressant de voir que dite ‘qui’ s’utilise en tant que sujet pluriel (cine se 179 Pour plus de détails, voir Claude Bl,RIDANT, Grammaire nouvelle de l ’ancien français, Paris, Éditions Sedes, 2000, pp. 684-694, § 593-594. 73 muncescuï), une situation que l’on ne rencontre plus aujourd’hui, roum. mod. care. cine, ce, cât : Cine ne însoţeşte acolo? [Qui nous accompagne là-bas?] Ce-ai cumpăraf! [Qu’est-ce que tu as acheté?] Ceface acolo? [Qu’est-ce qu’il fait là?] Ce-ai făcuţi [Qu’est-ce que tu as fait!] Pour les autres langues romanes les différences ne sont pas significatives, seul les emplois relatif, interrogatif ou exclamatif désambiguent ces valeurs. it. mod. chi, cite, che cosa, quale, quanto, etc. relatif : Non andare con chi no conosci. [Ne va pas avec des gens que tu ne connais pas. ] interrogatif : Chi parlai [Qui parle?] esp. mod.180 iquël, jjcuM ?, iquiénl, icüyol, icuântol relatif : El nino que canta... [L’enfant qui chante...] interrogatif : iQué quieresl [Que veux tu?] exclamatif : jQuécochel [Quelle voiture !] port. mod. que, quem182, quai, quanto, etc. relatif : O aluno que chegou ontern. [L’élève qui est amvé hier.] intennogatif: Que d t o meu amigo? [Que dites-vous, mon ami ?] exclamatif: Quede rflexôespmfioidas'. [Que de réflexions profondes!] cat. mod. que, que, qui, quai, quant, qui/tes, etc. relatif : Vull que m ’ho diguis. [Je veux que tu me le dises.] inten'ogatif : Per que m ho diasl [Pourquoi me le dis-tu?] exclamatif : Quefiord [Que de fleurs!] prov. mod. eu, quau ‘qui, qu’est-ce qui’, que (qu\) ‘qu’est-ce qui, qu’est-ce que, que’, que ‘quoi’, quin (quina, quins, quineis) ‘lequel, quel’, quun(t), quun(t)a, quun(t)ei ‘combien’, etc. relatif : La cam era que cercatz... [Le chemin que vous cherchez...] interrogatif : En que penses! [À quoi penses-tu0] exclamatif : Quin es\ [Qui est-ce!] Les formes adjectivales des inten-ogatifs-exclamatifs183 sont 180 En espagnol, le pronoms interrogatifs se différencient de pronoms relatifs parle fait qu’ils portent un accent graphique. Cuâl s’emploie sans article. 182 Quem ‘qui’est toujours pronom : Quem Ihe disse isso ? [Qui vous a dit cela ?] 74 peu usitées par rapport aux pronominales mais elles caractérisent surtout les énoncés explicatifs : lat. Qui servus nuntium altulitl [Quel esclave a apporté la nouvelle?] fr. De quelle chose s ’agissait-il? roum. Despre ce lucru éra varba? [De quelle chose s’agissait-il?] it. Quanti libri hai portatol [Combien de livres as-tu apportés?] esp. (fin que ciudad vives? [Dans quelle ville est-ce que tu habites?] port. A quantas pessoas jà contou m o l [À combien de personnes avez-vous déjà raconté cela?] Quai história ! [Qu’est-ce que c’est que cette histoire!] cat. Quants arbres hi ha al jardil [Combien d’arbres y a-t-il dans le jardin?] prov. Quina errorl [Quelle faute!] Les pronoms négatifs Les pronoms négatifs apparaissent dans des énoncés négatifs et, dans la plupart des langues romanes, ils sont accompagnés assez souvent des adverbes de négation.184 Les grammaires introduisent parfois ces pronoms/ adjectifs dans la 183 En ancien et en sarde moderne, on rencontre une forme médite itéi (üe, ita ), employée dans des propositions interrogatives ou exclamatives : itéi héllu gâni ? ‘Oueljoli chien?’ En latin, les négatifs ne devaient pas être accompagnés d’une négation, car, dans cette langue, deux négations valaient une affirmation : Nemo non venit. ‘Tout le monde est venu.’ Quand l’ordre des éléments change, le sens est atténué : Non nemo venit. ‘Il n’est pas venu grand monde’. D ’autres négations de ce type : nullus non ‘tout’, nihil non ‘tout’, nunquam non ‘toujours’, non nemo ‘quelques-uns’, non nullus ‘quelque’, etc. Les négations nec et non, employées dans la même proposition gardent leur sens négatif : Nec ille non vidit. ‘Il n ’est pas vrai qu’il ne l’ap asv u ’. 75 classe des indéfinis 185 Du point de vue sémantique, ils se rapportent à des personnes ou à des objets qui contiennent le sème [+ négation186]. lat. nemo, -nuni ‘personne’ > roum, nimeni187 (nimenea) ; Nemo cantat. [Personne ne chante.] lat. nihil (G nullius rei, ü nulli rei, Ac nihil ou nullam rem18*, Abl nulla re) ‘pas un brin, rien ne’ ; Nihil deest. [Rien ne manque.] lat. nullus, -a, -um ‘pas un’ ; lat. neuter, -ira, -trum ‘ni l’un, ni l’autre, aucun des deux’ lat. vulgaire nec ‘non’ + unils : roum. nici unul, ane. prov. negun (neün), prov. mod. digun, esp. ninguno, anc. port. ne hum, port, ninguém (nenhum), anc. fr. neiins ; anc. fr. neiins (neguns) ‘aucun’, nesuns (nisuns, ne uns) ‘aucun, même pas un’ < lat. nec + ipse + unus, neienz (noienz, neanz) < lat. * ne + gente(m) ; fr. mod. aucun, personne, rien, nul <lat. vulgaire *nullui ; anc. roum. nece urulu ‘aucun’, nimunui(a) ‘personne’, nemica (nemică) ‘rien’ roum. mod. niciunul ( N Ac niciuna, niciunii, niciunele / G D niciunuia, niciuneia, niciunora), nimeni ( N Ac nimenea/ G D nimănui, nimănuia) ‘personne’, nimic (nimica ) ‘rien’. 185 Voir par exemple, Maurice GREVISSE, Op. cit., passim. us QuLsquam, quaecuam, quidquam ‘personne, rien’, mülus, -a, -um ‘aucun’ n'ont pas un sens négatif mais ils ne s’emploient que dans une proposition négative. Pour plus de détails, voir Lucien SAUSY, Grammaire latine (complète). 8e édition. Par is. Librairie Femand Lanore, 1995, pp. 76-78, § 120-123. 187 En roumain, c’est un pronom négatif (aussi nimic). 1 8 A d nullam rem aptus ‘bon à rien’. Les pronoms possédant la particule -a caractérisent surtout la langue littéraire, les autres étant spécifiques plutôt à la langue familière ou populaire : Nu-mi trebuie nimica. ! Nu-mi trebuie nimic. Dans ce dernier cas, le sens est atténué. Ce pronom négatif est invariable. 76 Les pronoms roumains s’emploient ainsi i niciunul, pour des personnes et pour des objets . Niciunul n-a venit. [Aucun n’est venu.] / N-am luat niciunul. [Je n’en ai pris aucun.] nimeni, pour des personnes: Nimeni n-a venit. [Personne n’est venu.] nimic, pour des objets : N-am cumpărat nimic. [Je n ’ai rien acheté.] anc.190 it. niuno (nesci unu , nisci unu , nissün, niuno), nullo, nente (neente), re rien ; it. mod. alcuno, nessuno (nessuna), niente, nulla ‘rien’, dial. it. némos (némus) anc. esp. neguno, n u l 1, nadien , nonadü esp.195 mod. ninguno ‘aucun’, ni uno pas un , nadie ‘personne’, nada ‘rien’ anc. port, algum196, nengum (ningum) aucun’, nenguem ‘personne’, nulho , rem rien port. mod. algum, ne n h uni (nenhuma, nenhuns, nenhumas) ‘aucun’, ninguém ‘personne , nada anc. cat. quelcom ‘alguna cosa’ 1' 9~0Pour plus de détails, voir Gerhard ROHLFS, Grammaiica storica délia imgua italiana e dei suoi dialetti. Morfologia, traduzione di Temistocle Franceschi, coll. « Piccola Biblioteca Einaudi », Torino, Giuho Einaudi Editore. ! 992, pp. 213 219, § 498-499 ; 191 En corse, nigiunu. 192 Les formes provenant des lat. nemo e nullus ne se rencontrent plus en ^ V o I r aussfïes explications concernant la disparition du lat rem en Manuel Al.VAR, Bernard POTTTER, Op. cit.. p J4 8 . § 111.1. ^ 194 Cette forme persiste en tant que substantif: una nonada une chose 195 Pour plus de détails concernant la formation des pronoms/adjectifs espagnols, voir T.A. LATHORP, Juan Gutiérrez CUADRADO, Op. cit., pp.149-150, §164. 196 Cet adjectif quand il se trouve avant le nom a le sens de "quelque et, après le nom, de ‘aucun’. 77 cat. mod. cap ‘aucun’, cap ni un ‘nul’, ningü ‘personne, nul, aucun’, res (re) ‘rien’ ane. prov. negus, neün (negun , neg una, negunas) ‘personne’, nuls, nulhs, lunh (nul, nula, nulas) ‘aucun’, re (res) ‘personne’ prov. mod. degun ‘personne’, res ‘personne’, degun mai ‘personne d’autre’, ren ‘rien’, ren mai, ren autre, ren de tot, ges (gis)‘aucun’, ges de (gis de) ‘pas de’ I a degun. [Il n ’a personne.] A i ren vist. [Tu n ’as rien vu.] frprov. ren (rin) ‘rien’, nion ‘(ne)... personne’, ôcun ‘aucun’, ne...gint ‘personne’. Voici quelques exemples qui contiennent des valeurs adjectivales des négatifs : lat. Nullum amicum habeo. [Je n ’ai aucun ami.] fr. Je n ’ai peur d ’aucun animal. roum. Nu mi-e frică de n id un animal. [Je n’ai peur d’aucun animal] it. Nessutt uomo è perfetto. [Aucune personne n ’est parfaite.] esp. Ningün buen escritor usaria esta expresiôn. [Aucun bon écrivain n’emploierait cette expression.] port. New manifestou nenhuma sur presa. [Il ne manifeste aucune surprise.] cat. La policia no descarta cap hipôtesi. [La police ne rejette aucune hypothèse.] prov. N ’as degun dre. [Tu n ’as aucun droit.] 78 Le numéral Le numéral se rattache, en général, au groupe nominal car, dans la grande majorité des cas, il remplace ou détermine un nom. Il existe des situations où le numéral a une valeur : adverbiale (roum. A câştigat întreit. [Il a triplement gagné.] / fr. secondement ). « Au même titre que les articles et la plupart des indéfinis, [les numéraux] indiquent la détermination quantitative [ou le rang] du nom. Leur spécificité parm i les quantificateurs est de marquer la quantité [ou le rang] de façon arithmétiquement précise : j ’ai lu des (quelques, plusieurs) livres/ j ’ai lu trois (dix-sept, cent) livres s/ [ I l est arrivé en premier ]. » Normalement, comme chaque mot qui fait partie de la classe nominale, il connaît une déclinaison et, assez souvent, il emprunte les catégories grammaticales du mot qu’il remplace ou détermine, quand il est employé en tant qu’adjectif. Une fois employé adverbialement, le numéral se comporte comme un adverbe mais, comme la plupart des adverbes (par exemple : ici, où etc.), il ne peut pas être comparé. La plupart des numéraux romans continuent généralement le numéral latin. Le roumain, par exemple, connaît des innovations ou des adaptations qui ne se rencontrent dans aucune langue romane. La plupart des différences structurelles sont dues en grande partie à l’influence du substrat ou du superstrat. Les grammaires descriptives des langues romanes distinguent deux grandes classes de numéraux : cardinaux et ordinaux. 19/ En ancien provençal, nous avons des formes de ce type : primeiramen, segondamen, tersamen, setenamen. Michel ARRIVÉ, Françoise GADET, Michel GALMICHE, La grammaire aujourd’hui : Guide alphabétique de linguistique française, Paris, Editions Flammarion, 1989, p. 426. 79 Les cardinaux19 indiquent le numéro et peuvent avoir des valeurs nominales et adjectivales : lat. un us2' ( una, unum)/ duo, duae, duo ; fr. un (une)/ deux ; roum. un (una, o)l doi201 (doua) ; it. uno (una)/due ; esp. un (uno. una)/ dos ; port, uni (uma)/ dois (dous, duas) ; prov. dos, doas ; sard. duos (dus)/ düm202 ; frprov. doux/ doves, etc. lui. mu , -a, unum undecim duodedm tredecim quattuordecim quindecim sedecim214 septemdecim duodeviginti undeviginti viginti 1 mille ires, très, tria quinque sex septem octa novem decent centuni:' 19 Du lat. cardïnâlis, -e (cardo ‘gond, pivot’) ‘qui concerne les gonds'. “00 Qui a donné, dans les langues romanes, à part les formes déjà citées, dal. yoin, loug. unu, engad. Un, friul. un, cat. un, prov. un. 201 En roumain, pour préciser le genre des noms, on utilise doi, două qui remplacent l’article indéfini nişte. 202 Dans certains dialectes sardes ou italiens, on retrouve aussi une forme de neutre düa (dûa milia). 10 Les langues romanes continuent la tendance de ce numéral (en latin vulgaire) à s’employer en tant qu’article ou pronom indéfini. 204 En latin vulgaire : dece et sèx, dëce et sètte, dëce et octo, dece et nocto. Parfois, et pouvait être remplacé par ac : dëce ac nôve. 205 En latin vulgaire, on constate presque partout la perte du -g- en position intervocalique dans la structure des numéraux qui expriment les dizaines : lat. vulg. viinti ( vend, vinti), triinta (trenta), quadraenta (quarranta), cinquaenta, sexaenta (sexanta), settaenta, octoenta (octanta), novaenta (nonantu). 206 En latin, centum ne se déclinait pas. Par contre, les multiples de cent se déclinaient comme les adjectifs de la première classe : düecenti, -ae, -a. 80 fr. rotim. tutu, una (o) it. u/to, una due doi, două-0“ deux20 • .' ■ < V tre trei trois quattra patru quatre cinque cinci cinq set şase six sette *apte sept otto opt huit nove nouă neuf dieci zece dix undici unsprezece onze dodici doisprezece douze tredici treisprezece treize quattordici quatorze paisprezece cincisprezece quindici quinze seize iltllli sedici dix-sept şaptesprezece diciassette didotto dix-huit optsprezece diciannove dix-neuf douăzeci111 venti vingt cento cent sută miile mie'1' mille (mil) un, une esp. tino dos tres cuatro cinco seis siete ocho nueve diez once doce trece catorce quince dieciséis diedsiete dieciocho diecinueve veinte ciento' mii 207 En ancien français, mase. dui, doi, c. r. dous, deusl fém. c.s . et c. r. dons, deus. 208 En ancien roumain, nous rencontrons des formes analytiques de numéraux : génitif avec de (pre mijloc de doao viiaţe) ; datif avec a (a cinci sute). m En ancien français, ce numéral se déclinait lui aussi : c. s. trei, troi, c. r. treis, trois / fém. treis, trois. 210 Feminin douăsprezece. 211 En aroumain, yginţi et en méglénoroumain, yingiţ. 212 Devant un substantif ou un autre numéral, ciento change de forme en cien : cien ahos de soledad, cienpor cien ‘cent pour cent’. 2,3 En ancien roumain, G de mie = miei et aux NAc pl. mie, aujourd’hui mit. 81 port. cal. prov. um, uma dois2'', duas il, un, una dos, dues très quatro cinet) seis sete oito nove de:. onze doze treze catorze très quati z duc sis set . vuif1' nou deu onze dotze treize catorze quinze quinze yon,yuna un, una dos (doi). doas très (trei) très quatro quatre cinq cinc sièis sêx sépt(e) sèt itech huétie) nôf nàu diéx dètz onze (onge) onze dotze (doge) doze tretze (trege) trèze quatorze quatorze [quatorge) quinze quinze (quinge) setze (sege) sèze diéx-et-sèpt dètz-e-sét dèt?-e-uech ÏÏÈmiSÊÊÈÎËiÎm Ifwvw.sVrVFv w;«* huétte ) dètz-e-nou diéx-et-nôf vint vengt cent mila mile dezasseisJ;A dezassete'! setze fill11!:1: WÊliÊKÊÊÊÊ. vinte cent mit ........ disset divnit ' dinou vint f;’""' cent mil frprov. Les numéraux romans de 1 à 10 et 1000 continuent le numéral latin. Les formes qu’on a présentées supra nous 2,4 En ancien portugais dous. 215 D ’autres formes catalanes : huit (8) - dial, de Valence, desset (17) - Iles Baléares et dèsset - dial, de Valence, devuit (18) - Iles Baléares, divuit/ dihuit (parlers de Valence), denou (19) - Iles Baléares et dètiou (parlera de Valence). 2 6 En ancien portugais, dez e seis, dez e sete, dez e oilo, dez e nove. A 1En portugais du Brésil : quatorze ‘quatorze’, dezesseis ‘seize’, dezessete ‘dixsept’, dezenove ‘dix-neuf, cinqüenta. 21 D ’autres formes en ancien provençal : millia, milia , melia, mina. 82 permettent de nous rendre compte que seuls le roumain, le portugais, le sarde et le franco-provençal enregistrent des différences formelles pour le genre : trois genres219 (roumain : masc. et fém. / n.) et deux genres (portugais, sarde et francoprovençal : masc. et fém.). L ’espagnol et le portugais ont gardé la structure latine des numéraux jusqu’à 15 et l’italien, français, le catalan, le provençal et le franco-provençal jusqu’à 16. Pour les autres numéraux ordinaux jusqu’à 19, nous nous trouvons face à des innovations ou à des calques structuraux d après un modèle sud-slave220 ou spécifique au substrat (le roumain), mais les éléments de composition pour cette dernière langue restent latins ( unus supra decem). Pour former les dizaines, le roumain emploie un numéral cardinal de 1 à 9 auquel s’ajoute le mot zece ‘dix’ (dans ces structures, il a une forme de pluriel zeci. /o ir aussi les structures roumaines du type cu zecile ‘par dizaines’, cu sutele ‘par centaines’, etc.). En roumain, le numéral employé pour la notion de cent est d’origine slave (roum. sută < si. süto ), tandis que, dans les autres langues romanes, la forme de base reste latine (centum ). À partir de 20, en roumain, entre le numéral cardinal et le nom, on interpose la préposition de {douăzeci şi două de caiete ‘vingt-deux cahiers’). Certains numéraux franco-provençaux ont des formes assez intéressantes: 60 três-vengts, 80 quatro-vengts, 120 sêx-vengts. En ce qui concerne les numéraux 17, 18, 19, en innovant dans leur svstème, les langues romanes s’éloignent de la stucture primaire 219 Les numéraux latins unus, duo. très et milia se déclinaient mille ntilities ‘mille soldats’, duo milia rmlUum‘deux milliers de soldats’. 220 Jedinü na dasete ‘onze’, construction dans laquelle le sens du mot na est ‘sur, au-delà de’, donc, celle-ci signifie ‘un au-delà de dix . One construction similaire se retrouve en alb. një-mhë-dhjetë onze , dy-mbë-dhjetë douze , trembë-dhjetë ‘treize’, etc. Il semble que cette modalité ait été déterminée par le substrat. Voir Grigore BRÂNCUŞ, Cercetări asupra fondului traco-dac al limbii române, col. « Bibliotheca Thracologica », Bucureşti, Institutul Român de Tracoiogie & Ministerul învăţământului, 1995, pp. 94-97. 83 latine, soit par F inversement des éléments (17), soit par abandon de la structure latine initiale (18 et 19). Les ordinaux sont des dérivés des numéraux cardinaux et indiquent l’ordre du nom et, comme les précédents numéraux, ils peuvent avoir une valeur nominale ou adjectivale : lat. primus721 (prima, primum)/ secundus (secunda, secundum) ; fr. le{s) premier [la(-es) première(s)]/ le(s) deuxièmes)! la{-es) deuxièmeg ) / second(e)s; roum. prim uf 22 (primii)/ prima (primele)2 3 ; it. prim o 24 (prima, primi, prime)! secondo (seconda) ; port, primeiro (primeira)/ segundo (segunda) ; cat. primer ; prnv. premier ou promier / segond (segonda), etc. A partir du chiffre deux , le numéral adverbial roumain a une structure analytique, composée d ’un morphème discontinu (al...-lea, pour le masculin et a...-a pour le féminin), le premier élément étant homonyme avec l’article possessifgénitival. Par contre, le français emploie devant ce numéral l’article défini quand il a une valeur adjectivale. Quelques formes latines et romanes de ce numéral : 221 Certains ordinaux latins s’emploient adverbialement à l’ablatif et à l’accusatif : primo, secundo, tertio. Le roumain possède un autre mot, pour exprimer la notion de ‘premier’. Il s’agit de întâi < lat. antaneus. À partir du numéral deux, la situation du roumain diffère de celle des autres langues romanes car la langue roumaine, pour les numéraux ordinaux, choisit comme point de départ les numéraux cardinaux auxquels s’ajoutent l’article possessif, pour le m asculia un morphème -le- et une particule -a et pour le teminin seulement la particule -a (masculin : al treilea/ féminin a treia). 1 À propos de l’italien primo, Pierre BEC, Op. cit., p. 73. tome I, soutient qu’il « faut noter que le tosc. ne connaît pas (ou guère) le dérivé PRIMARTUS, qui a provigné dans d'autres Igs. rom. (cf. esp. primero, port, primeiro, occ. primièr, cat. primer, fr. premier). Mais sarde, primu, vegliote prein, rhétrom. emprem La forme primaio est archaïque en it., de même que primeiro, qui est un gall. 1 a préférence pour primarius, dans certaines parties de la Romania, a été évidemment liée à des développements sémantiques particuliers tels que : occ. cat. prim fin. tendre: mince’, esp. port, primo 'cousin' ».V oir aussi les syntagmes roumains pour exprimer les degrés de parenté pour ‘le cousin’ : vâr jjrimar, vâr de-al doilea. 25 En provençal, primier est un archaisme. 84 lr.“^ lepremier la première, prime (unième) deuxième (second, -e) lat.-’-’1' prirmis, -a. -unt (prior ‘premier de deux') secundus. -a, -unt (aller 7y 'deuxième de deux’) tertius quartus quintus sextus troisième quatrième cinquième sixième septième huitième neuvième dixième flRHMM octavus nonus decimus roum. primul'“1, prima, primii, primele primo ' ! (intîiul, întiia, întâii, întăile) al doilea, a doua al treilea, a treia al patrulea2 a patra al cincilea, a cincea al şaselea, a şasea al şaptelea, a şaptea al optulea, a opta al nouălea, a noua illS l lIIII al zecelea, a zecea seconda terzo quarto quinto sesto settimo ottavo nono Décima 226 C. H. GRANDGENT, Op. cit., § 58, p. 50, « Numeralele ordinale, exceptând câteva din cele mai mici, n-au fost prea mult folosite în limba populară, pe cât se pare, după veacul al V-lea. » Pour plus de détails concernant l’origine du numéral français, voir Gérard MOIGNET, Grammaire de l ’ancien français. Morphologie - Sintaxe, coll. « Initiation à la linguistique/ Série B Problèmes et méthodes », n° 2, deuxième édition revue et corrigée, quatrième tirage, Paris, Éditions Klincksieck, 1988, pp. 49-51. 228 En ancien français, prins , prin, prin , prins! prime , primes (prime rose, de prin saut, prin somme, prin temps). m Présent en ancien français : attre(s), autres) “second’. 230 En ancien roumain : întâie, dintâie, dentâe, întânie mais aussi : de prima, de prima, de-aprima. 1 Pour les autres langues romanes, la distinction de genre se réalise soit par le contexte, soit par des désinences et des formes spécifiques. 232 En ancien roumain, les formes en -lea sont plus rares que celles en -le ou en — ul : al cincilea, al şaselea mais al treile, al cincile, al şosele, alpatrul, al optul 85 esjx #*Él!i p r / i segundo tercero cuarto quinto sexto séptimo octava noveno) décinto port. primeiro segundo ten eiro quarto quinto sexto oiiavo nono decima prov. premier3"1 segon segond (darrier235) tresen(a) tercer quatren(a) quart cinquè23* cinquen seisen sisè setè seten vuitè „ uec hen novè no«en desè desen cat.2-’1 primer frprov. premiérfei dousiémo13f‘ trêsiémo quatriémo cinquiémo sêsiémo sèptiémo huétiémo nÔviémo diéziémo Les grammaires latines et celles des langues romanes distinguent, à rintérieur des numéraux cardinaux, d’autres types de numéraux tels que les : - collectifs : fr. une centaine, une vingtaine, une paire ; roum. amândoi 9, tustrei240 ‘tous les trois’ ; it. paio ‘paire’, centinaio, decina, dozzina, migliaio, ambedue ; port, uma centena, um par, um casai ‘un couple’, uma dezena, uma duzia ‘une douzaine’ ; cat. pareil, centenar -, prov. centenau, un pareu ‘une paire’, desenau, quinzenada, milanta, miliassa, miliassada ‘un très grand nombre’ ; frprov. diézêna, centêna, pâr ; - fractionnaires : fr. un quart, un tiers -, roum. un sfert ‘quart’, o zecime, o jumătate ‘un demi’ ; it. un quarto, un terzo, un mezzo ; esp. una mitad ‘moitié’, un tercio ‘un tiers’, un cuarto, Toutes les formes de numéraux cardinaux catalans varient en genre et en nombre : primer, primera, primers, primeres... quart, quarto, quarts, quartes...dèdm, décima, dècims. décimes, etc. 234 Prinùer, tèrç, quart, quint sont des formes archaïques. Voir aussi, en ancien français, deniers, deneriers, derreniers ‘derniers)’ < lat *deretrarius ; cterrains, derrerains ‘demier’< lat. *deretramis. 236 Ségond(a) aussi. 237 En provençal et en catalan, on employait -ëmis à la place de la terminaison -Tntus iseptëmus pour sépffnms). 3 En tait, à partir de 5, on a les formes des numéraux cardinaux, auxquelles on ajoute le suffixe -è. 239 Voir aussi, en ancien fiançais, c. s. andui (ortului, andoiy c. r. ambetU (ambsdeus, ambedâ) < lat ambo + duo et, en ancien provençal, c. s. anului, andui, amhechd et c. r. amdas, ansdos, abdos ; fera amdoas, ambts. En ancien roumain, îmbi, ônbe. 240 En ancien roumaia tute patru, tute şase, tute şapte, tute (bece. 86 un quinto ‘un cinquième’ ; port, uni quarto, meia ‘demi’, um terço ‘un tiers’, um quarto ; cat. mig, terç, quart, centè (centèsim) ; prov. quart, mieg ‘demi’, tèrç, seisen ; - multiplicatifs241 : lat. ter, fr. simple, double, quadruple, multiple ; roum. triplu (întreit), dublu (îndoit) ; it. doppio, duplice, triplo ; esp. doble, triple, cuădruple, multiple ; port. duplo adj./ dobro nom, sêxtuplo, séptuplo; cat. doble, triple, quâdruple ; prov. triple, doble, quadruple, dos cops mai, quatre côps mai ; frprov. semplo, doblo, triplo ; - distributifs : lat. bini, temi ‘par trois’, quatemi ; fr. deux jxu‘deux ; roum unu câte unu243, doi câte doi ; it. a due a due, tre alia voha ; esp. de dos en dos ; prov. a cha dos, a cha dfrtzena ‘par douzaines’ ; - adverbiaux : lat. semel ‘une fois’, bis ‘deux fois’, centies ‘cent fois’ ; fr. une fois, sécondement ; roum. o dată ; it. una volta ; esp. très veces màs ‘trois fois plus’, port, de duos, prov. dous cop ‘deux fois’. Voici quelques numéraux dans des contextes : lat. Bini consules creantur. [Les consuls sont élus deux par deux.] fr. Les deux amis sont arrivés. roum, A reuşit al treilea la examen. [Il est troisième à l’examen.] it. Adriana ha ventun 'anni. [Adrienne a vingt-et-un ans.] esp. Ha pagado el triple del precio real. [Il a payé le triple du prix normal.] port. Estamos no século vinte e um. [Nous sommes au XXIesiècle.] cat. Ha pagat el triple del preu real. [Il a payé le triple du prix normal.] prov. A soissanta, leis angoissas. [A soixante ans, les maux de l ’âge.] frprov. A place d 'un o f el en dit très. [Au lieu d ’un œuf, elle en dit trois.] 241 La plupart des numéraux multiplicatifs provient du latin savant. 242 En ancien français, uns e uns : « Par uns e uns les ad pris le barun » 'L 'u n après l’autre (un par un), il les a pris, le vaillant’, Roland, v. 2190. En latin vulgaire, «nus cata unum. 87 L e v e rb e Il faut reconnaître qu’en ce qui concerne l’évolution du verbe latin vers les langues romanes, on ne note pas de changements radicaux, mais une réorganisation à l ’intérieur de cette classe. Par rapport aux autres parties du discours, presque tous les ouvrages de grammaire accordent une place prépondérante la plus importante au verbe. C ’est pour cela que nous n’insistons pas beaucoup sur certains aspects. Les faits majeurs de ce passage sont liés surtout à la voix passive, à la perte du futur latin synthétique (cantabo) et à son remplacement par un futur analytique (cantare habeo, habeo cantare) - qui, à son tour, devient dans certaines langues romanes synthétique (fr. chanterai) - , à la réorganisation temporelle du subjonctif, à l’infinitif passé synthétique (cantavisse), remplacé par un infinitif de type analytique (avoir chanté), à la perte du participe futur, à la disparition du supin (cantatum et cantatu ; sauf probablement en roumain), à l ’abandon peu à peu dans les langues romanes du passé simple (parfait lat. cantavi) et à l ’innovation du passé composé (temps verbal de type analytique : j ’ai chanté). Malgré ces changements, nous pouvons affirmer que les langues romanes restent fidèles au latin même si nous devons remarquer que, parfois, les innovations dont nous avons parlées ne sont pas mineures. Par exemple, la réduction des temps verbaux de l’infinitif, le développement d ’un supin analytique (cas du roumain, ayant la structure préposition + participe du verbe à conjuguer), la création des nouvelles formes de futur (nous signalons l’apparition et le développement, déjà en latin vulgaire, des formes analytiques de type : cantare habeo , habeo ad cantare ou voleo cantare, etc.) : 89 roum. voi căuta esp . cantaré cai cantaré firprov. chanteré fr. (je) chanterai it. conterai port . canturei pmv. cantarai Les locutions et les expressions verbales font également partie de la classe du verbe, la différence entre celles-ci est mise en évidence par le degré d ’unité formelle et sémantique des éléments qui les composent : locution verbale : fr. se rendre compte ; roum. a-§i da seama expression verbale : fr, avoir raison ; roum. a avea dreptate Les conjugaisons *, Les verbes latins sont groupés, en fonction de leur voyelle • • ■ 244 thém atique, en quatre conjugaisons : 244 M. L. WAGNER, Op. cit., pp. 333-334, décrit très bien l’évolution du verbe latin dans la langue sarde : « Le quattro classi di coniugazione del latino si riducono praticamente a tre, quelle in -áré, -ire, ed - ’ere ; ma in sardo antico dovette esistere nuque quella in -ère ; il Mëyer-Lübke, Atlog. 42 riteneva probabile che gli infiniţi in -ère fossera già scomparsi in sardo antico, appogiandosi sulla forma aver, che seeondo lui sarebbe stata pronunciata àver. Ma la regola enunciata da lui, p. 15, che cioè l ’e finale fosse cadautta in tutti casi, non va d'accordo coi fatti ; vi sono anche numeroşi infiniţi di « avere » coll V finale conservata : ad auerelu in manu : CSP 146 ; sene avere parte : CSMB 36 ; et ego dedilla in combentu d'aberese illa ipse ; e forme raccorciate come in CSP 139 : ad uer sa domo in mama mea non si possono imaginare se non coll’acceflta sulla sillaba finale. L ’antica esistenia délia classe in ère è inoltre assicurata dalia provvivenza delle Uscité -es, -et, -émus, -en nell’ind. près. Délia classe in ère e da quella dell ’imperfetto in -éa nel sardo antico. Ma oggi non vi sono più infiniţi in -ère. I verbi di questa classe hanno tutti, oggi, l ’infinito in - ’ere, camp, —’tri; oltre gli antichi verbi in -ère ou -ère, vi partecipano anche alcuni verbi délia classe in -ire : ténnere trascinô dietro a sé bénnere ; afférrere ha attrato apérrere, kopérrere, mórrere ; seeondo párrere s ’èfoggiato nárrere, invece di narrare ». 90 [rcconjugaison : radical terminé en « : amo. -Ore 'aimer IIe conjugaison : radical terminé en S : video, -ère ‘voir III1conjugaison : radical terminé en e : scriheo, -are écrire IVe conjugaison : radical terminé en T: audio. -Tre ‘ouir’ La première conjugaison est de loin la plus riche, la plus conservatrice et la plus ouverte. La quatrième conjugaison présente aussi cette dernière caractéristique. Assez souvent, on observe le passage de certains verbes de la IIe à la IIIe conjugaisons. On a affaire à des changements, malgré le fait que les verbes de la deuxième conjugaison sont en nombre assez limité (Parmi les plus importants : habëre ‘avoir’, volëre ‘vouloir’, jacëre ‘gésir’, vidëre ‘voir’, tacëre ‘se taire’, placëre ‘plair e\p o tëre ‘pouvoir’, etc.). Tout cela est dû en grande partie à des raisons d’ordre phonétique et à des rapprochements analogiques. Au fur et à mesure que le latin a évolué vers les langues romanes, la structure de la conjugaison latine dite classique a subi, déjà en latin vulgaire, des transformations importantes et les passages d’une conjugaison à l’autre, surtout en ce qui concerne les langues romanes occidentales , comme nous l’avons mentionné, sont de plus en plus attestés. Même de nos jours, on constate des changements de conjugaison. Si on veut faire un classement d ’ordre géographique des évolutions des quatre conjugaisons latines dans les langues romanes, nous pouvons affirmer que la deuxième conjugaison a gagné du terrain dans la Péninsule Ibérique, la troisième en Italie, la quatrième sur le territoire de la Gaule et la première sur celui de la Dacie. II > III : lat. respondëre > respondëre ‘répondre’ (roum. a răspunde, it. rispondere, esp. responder, port, responder, cat. 245 Nous ne mentionnons pas, dans notre ouvrage, les verbes irréguliers ou ceux défectifs. 246 En provençal, ainsi que dans d ’autres langues romanes, nous avons remarqué des passages des 2e et 3e conjugaisons à la l re: cénher ‘ceindre’ remplacé par cenhar ; côser ‘coudre’ > cordurar ; pendre > penjar. 91 respondre, prov. responder, frprov. répondre, sd. loug. respundere, rhétrom. friul. respuindî) ; lat. ridêre > ridëre ‘rire’ (rouin. a râde, it. ridere, esp. reir, port. rir, cat. riure, prov. rire, frprov. rire) ; lat. tondëre > tondëre ‘tondre’ (roum. a tunde, it. tondere, esp. tundir, cat. tondre, prov. tondre) ; III > II : lat. cădere > cădere ‘tomber, choir’ (roum. a cădea, it. cădere, esp. caer, port. cahir, cat. caure, prov. chazer, cazer) ; lat. capêre > capêre ** (roum. a încăpea, it. capere, esp. caber, port. caber, cat. cabre, prov. caber) ; II > IV : lat. florëre > florire ‘fleurir’ (roum. a înflori, it. fiorire, esp .florecer, port. florir, cat. florir, prov. enflouri, rhétrom. florire) ; lat. lucëre > lucire ‘luire’ (ane. fr. luisir, roum. a luci, ane. it. lucere, esp. lue ir, port. luzir, cat. lluir, prov. luzir, frprov. luire) ; III > IV : lat. fugëre > fugire ‘fuir’ (Appendix Probi : fugere non fugire) (roum. a fugi, it. fuggire, esp. huir, port. fugir, cat. fugir, prov. fugir, rhétrom. fugir) ; IV > I : lat. gannire > gannare ‘japper [en parlant des chiens], criailler’ (ane. fr. enjanner, enganer, roum. a îngâna, it. ingannare, esp. enganar, port, enganar, cat. enganyar, prov. enganar). En roumain actuel, cette tendance se poursuit et on assiste dans la langue parlée à des passages de ce type : II > III : a plăcea > (i place ‘plaire’ ; a părea > a pare ‘paraître, sembler’ III > II : a râde > a râdea ‘rire’ ; Nous présentons la situation des conjugaisons romanes qui, de nos jours, sont généralement stables, les passages qui sont enregistrés étant surtout spécifiques à la langue parlée ou représentatifs de phénomènes dialectaux. Déjà, dans la période romane primitive, dans presque toutes les anciennes provinces romanisées (sauf dans les provinces danubiennes), les verbes commencent partout à se répartir en 3 conjugaisons : 92 le français commit 1 conjugaisons : I'c, verbes en -er (chanter) 11e. verbes en -ir {finir) Hf, \ crbesen -ir, -oir: -re (ouvrir, choir, écrire] le roumain connaît 4 conjugaisons : I" , verbes en -a (a cânta) IT. verbes en -ea (aputea) IIP, verbes en -e scrie) IVe, verbes en -i, A (afitgi, a eobotî ‘descendre’) l’italien connaît 3 conjugaisons : f , verbes en -are (cantare) IIe, verbes en -ere (ridere) HT. verbes en -ire (dortmre) l’espagnol connaît 3 conjugaisons : IIIe, verbes en -ir (vtvir) le portugais connaît 3 conjugaisons : I*1". verbes en -ar(caniar) verbes en -er(vender) IIIe, verbes en -ir (sentir) le catalan connaît 3 conjugaisons : |IC. verbes en -tir (çantar) IIe, verbes en -er, -re (témer. hatre ) IIIe. verbes en -ir (sentir) le proNonçal connaît 3 conjugaisons : I1"verbes en -a ! ar [parla : r) II1'. verbes en -/' / ir (fini r) \ Le franco-provençal connaît 3 conjugaisons : f orbes en -ar (chantar) IT. verbes en -ir (fenir) IIIe, verbes en -êr {dévêt), -re {prendre), -ir {uvrir) Le nombre et la personne En latin et dans les langues romanes, on note l’existence de la distinction classique entre singulier et pluriel. La situation pour la première personne, à l’indicatif présent, est la suivante : 1sg. ind. prés, lat. canto Isg ind.prcs fr.(je)chante I sg ind. près roum cânt i sg ind. prés. il. canto 1sg. ind. prcs. esp. canto I sg. ind prêt port, canto 1sg. ind. prés, cal, canto I sg. ind. prés. prov. cunti (e. o) 1 pl. ind. prés, lat. cantamus Ipl.ind.prcs fr.(nous)chantons 1 pl. ind. prés roum. càntàm i pl. ind. prés. it. canüamo I pl. ind. prés, esp. cantamos I pl ind. prés. port, cantamos I pl. ind. prés, cat. cantem I pl. ind. prés. prov. canton Pour les autres temps verbaux des modes personnels qui présentent un paradigme complet, la distinction singulier/ pluriel reste toujours pertinente, à l’exception du français24 qui a quelques formes de personnes ou de nombres homonymes. Ie sg. ind. prés. fr. je chante/ tu chantes/ il chante / ils chantent La personne est une catégorie importante du verbe et, d’habitude, elle est présente dans le paradigme de n ’importe quel verbe à l’aide de désinences spécifiques, que celui soit issu du latin ou qu’il appartienne à une autre famille de langues. 247 Cette observation reste valable pour d ’autres modes ou temps du paradigme du verbe français. 94 De toutes les langues romanes, le français est la seule à exiger un accompagnement obligatoire du pronom personnel sujet (au cas où il n ’y a pas de sujet nominal, pronominal nonpersonnel ou verbal à valeur nominale). Cette situation est créée surtout à cause du principe étymologique qui gouverne la langue écrite. subj. prés. fr. que j e marche! que tu marches/ q u ’il marche/ qu ’ils marchent Quant aux autres langues romanes, les oppositions de nombre ou de personne sont marquées par des désinences, ind prés lilt canto, cantos, contat, cantămus, cantătis, cantant ind. prés. roum. cânt, cânţi, cântă, cântăm, cântaţi, cântă md. prés, il. canto, canti, canta, cantiamo, cantate, cantano ind. prés esp canto, cantas, conta, cantamos, cantăis, cantan ind. prés port. canto, cantas. canta, cantamos. «*antais. cantam ind pres cat. canto, cantes, canta, cantem, canteu, canten ind prés. prav, când (e, o), cantes, canta, cantam, caniatz, cantan La catégorie grammaticale de la personne est présente dans le paradigme de tous les verbes réguliers ou irréguliers aux modes personnels : indicatif, conditionnel, subjonctif, impératif ou présomptif.248 Les modes personnels et leurs temps Le mode est une des catégories grammaticales « associées en général au verbe et traduisant le type de communication institué par le locuteur entre lui et son interlocuteur (statut de la phrase) ou l ’attitude du sujet parlant à l ’égard de ses propres énoncés. Le mode est alors 248 Ce mode verbal qui emprunte des formes aux verbes auxiliaires et à d'autres modes (gérondif, indicatif, conditionnel ou subjonctif) est spécifique au roumain. En fait, ce mode exprime, du point de vue sémantique, une supposition, un doute, un soupçon : O f i mergînd acolo ?! / Sa f i trecut el pe-aici ?!/ Ar fi plecat acolo ?! ‘Il serait parti là-bas ?! ’. Voir aussi itfra. 95 confondu avec les valeurs modales, avec la modalisalion. »' ' ' Il est présent en latin et en grec mais aussi dans les langues romanes et germaniques d ’aujourd’hui et même en arabe. En tenant compte de ces caractéristiques et de la catégorie grammaticale de la personne, les grammairiens divisent les modes en modes250 en : - modes personnels : indicatif, conditionnel, subjonctif, présom ptif et impératif ; - inodes non-personnels-: infinitif, gérondif, participe et supin. L ’indicatif est le « mode de la phrase assertive (affirmative ou négative). [Il] est le mode non marqué définissant le statut de base de la phrase »251, utilisé soit dans des propositions principales, soit dans des propositions secondaires. Il situe l’action sous le signe de la certitude. Nous nous limitons dans notre étude à une brève présentation des temps de l’indicatif. Nous donnons des exemples seulement pour la première conjugaison et pour les trois premières personnes du singulier (la deuxième et la troisième du singulier pour l ’impératif) : a) le présent (l’énoncé est situé dans l’instant de la production du discours"152) : 249 Jean DUBOIS et ali. Dictionnaire de linguistique, Paris, Éditions LarousseBordas/HER, 2001, p. 306. 250 Otto JESPERSEN, La Philosophie de la grammaire, traduit de l’anglais par Anne-Marie Léonard, préface d ’Antoine Culioli, coll. « Tel », Paris, Éditions Gallimard, 1992, p. 106, a raison quand il soutient qu’ « il vaut mieux admettre que les verbes ont à la fais des formes personnelles et des formes non personnelles, comme lefont la plupart des grammaires. » ; Maurice GREVISSE, Op. cit., § 738, p. 1159, « Les modes se divisent en modes personnels et en modes impersonnels, selon que le verbe varie ou non d ’après la personne grammaticale. » -51 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 245. ‘:j/; Pour la définition de chaque temps verbal, nous avons utilisé les articles présents dans l ’ouvrage de Jean DUBOIS et ali, Op. cil . passim. 96 ind. prés. lat. : canto, cantas, cantat inii. pies. t'r. : (je) chante, (Ui) chantes, (il) chante ind pré h roum : cânt, cânţi, cântă ind prés. :ï. : canto, canti. canta ind. csp . canto, ; an tas, canti:/ ind prés port. : canto, cantas, canta ind. prés. cal. : canto, cames, canta ind. prés prov. : canti ie. o). cantes. cents b) l’imparfait (il situe l ’énoncé dans un moment indéterminé avant le moment présent ou avant le moment du récit) : ind. ir ; ind. ind impuri', impurf. imparf. imparf. lat. amo. -«te ’aimer' : amabam. umahus, amahat fi aimer (j ) aimais, (lu) aimais, (ii) aimait roum. a alerga ’courir’ : alergam, alergai, alerga it. amare 'aiinei : amavo, amavi, amava ind. impart', esp. amar ‘aimer’ : amaba, amahas, amaba ind. impart', port amar aimer’ amava. amavas, amavu ind impari cal amar 'aimer' : amava, amaves, amava ind imparf. prov. ama 'aimer' : amave amaves amavo c) le passé simple (il représente un ensemble de formes verbales constituées d’une racine verbale et d’affixes exprimant le passé dans un discours narratif, un récit, un énoncé historique ; le passé historique situe le récit dans un moment révolu) : ind. passé simple : lat. amo, -are aimer' : amavi, amavisti, amavit ind. passé simple : fr aimer : (j‘) aimai (lu aimas, (il) aima ind passé simple25’ : roum. a alerga courir’ : alergai, alergaşi, alergă nd passé simple . il. amare ’aimer' amai, amasti.amà ind passé simple : esp. amar ‘aimer' amé, amaste, amâ ind. passé simple : port, amar 'aimer' : amei, amaste, amou ind. passé simple : cat. amar ‘aimer’ : ami. amares. amà ind. passé simple : prov. ama ‘aimer’ : amère, amères, amà 253 En roumain actuel, il est peu employé et il est généralement limité au subdialecte muntean (en Oltenie). Sa présence est d ’ailleurs constatée dans la littérature artistique. 97 d) le passé composé : il s ’agit d ’un ensemble de formes verbales constitué de l’auxiliaire avoir154 (ou être) et d’un participe passé ' 5 qui traduit l’aspect accompli. Le passé composé situe l’énoncé par rapport au sujet parlant ; le procès est achevé au moment de l ’énonciation. «Le passé composé, temps analytique également, est encore une innovation romane'56 ; il remplace le parfait synthétique latin qui est l 'ancêtre du passé simple des langues romanes. Formé d ’un auxiliaire au présent de l ’indicatif suivi du participe passé du verbe conjugué, le passé composé s ’est imposé dans tous les idiomes romans. Il avait l ’avantage d ’être beaucoup plus régulier que le passé simple synthétique hérité du latin >>2~7 : 254 Dans toutes les situations concernant le passé composé, le roumain et l’espagnol emploient l’auxiliaire luiberc ‘avoir'. Pour la voix réfléchie, en roumain, on emploie toujours a avea. En plus, le verbe roumain a avea en tant qu’auxiliaire possède partiellement des formes différentes de celles du verbe, employé dans une valeur predicative, à l’indicatif présent : auxiliaire - am, ai. a, am, ati, au / prédicatif - am, ai. are, avem, aveţi, au. Le verbe a f i ‘être’ est utilisé en tant qu’auxiliaire pour formei- la voix passive et pour le futur antérieur, conditionnel parfait, subjonctif parfait infinitif parfait. On le rencontre dans des expressions verbales impersonnelles du type : « f i fiică ‘avoir peur’ mais aussi am ofiică ‘j ’ai très peur’ ; a-if i sete ‘avoir soif mais aussi am o foame ‘j ’ai très faim’ etc. Le français et le franco-provençal utilisent en tant qu’auxiliaire de temps soit le verbe avoir (fiprov. avêr), soit le verbe être (ftprov. être). Le provençal emploie une fonne de participe passé homonyme avec celle de l'infinitif présent. 1,6 Ovid DENSUSIÀNU, Op. cit., pp. 180-181, § 87, <<À l'aide de habere et du participe passé, le sRomains avaientforgé une forme composée de parfait, qui n est pas inconnue au latin classique. Des constructions telles que position habeo, constitittiun habeo, dont le sens se rapproche de celui du parfait, se trouvent plus d ’unefois chez les écrivains de l'époque réjntblicaine : stationes clispositas habeo [...]. Le fait que cette forme de parfait est pmfondément enracinée en roumain (ani cântat) montre qu ’elle devait être bien vivace dam le latin vulgaire de l'époque impériale. Il faut toutefois remarquer que taformule habeo statum (am stat) n 'apu prendre naissance à la même époque que habeo cogiùtum, dictum ; elle montre un déwloppement tardif de cette forme de parfait et elle est sûmnenl d ’origine romarie ». ' Marins SALA, Du latin au roumain, traduction de Claude Dignore, ParisBucarest, Éditions L ’Harmattan & Univers Enciclopedic, 1999, p. 134. 98 ind. passé composé : Saî. mtmducare 'manger ; • ind. passé compose fr. manger, (j-) ai mangé, (tu) as mange, (il) „ ind. passé composé : roum. a martca manger a mâm ■ut, a mûncat ind. pusse compose : it. mangiare 'manger : haimuBgiaùi.hamangiato ind. passé composé : esp. corner ‘manger has comidn, ha conâdo ind. passé composé : port, corner ‘manger : - ind. passé composé’ ' : cat. menjar 'manger , . uni mancar, _ ho mangiaw. : he conudo, _ : he menjat. has menjat, ha menjat ind. passé composé : prov. manja ‘manger' : ai manja. as manja, amorti le passé antérieur: on donne le nom de passé antérieur à un ensemble de formes verbales constitué de l’auxiliaire avoir (ou être) et du participe passé d’une racine verbale, l’auxiliaire étant lui-même composé à d’affixes verbaux du passé historique. Le passé antérieur traduit la catégorie de l’aspect (procès accompli) et celle du temps (procès révolu par rapport à un passé historique) : Dès qu ’il eutfini de boire, il tomba mort : e) ind. passé antérieur : lat. cantare chanter : . . ind passé antérieur : fr. chanter : (j’) eus chante, (tu) eus charte, (il) att chante md. passé antérieur : roum. a cânta ‘chanter : ind. passé antérieur : it. cantare 'chanter : ebhi cantato, avesti cantato, ehbecantato ind passé antérieur: esp cantar chanter : hune cantaao, humste cantado,huhocantado ind. passé antérieur : port, cantar ‘chanter’ : ind. passé antérieur" : cal. cantar 'chanter' : hagut cantat, hagueres cantat, hagué cantat ind. passé antérieur : prov. canta ‘chanter’ : agitère conta, agueres canta, agué canta 258 Le verbe fait partie de la deuxième conjugaison espagnole mais, pour garder la symétrie sémantique, nous l’avons utilisé. 259 Le catalan possède un parfait périphrastique (prétérit perfet perifràstic) qui utilise une forme d’infinitif pour exprimer un temps passé : vaig cantar, vas cantar, va cantar, etc. 260 Le catalan possède aussi un passé antérieur périphrastique {prétérit anterior perifràstic) qui utilise le verbe haver ‘avoir’ en tant que deuxième auxiliaire pour exprimer l’antériorité d’une certaine action par rapport à une autre: vaig haver cantat, vas haver cantat, va haver cantat. 99 i) le plus-que-parfait (on donne le nom de plusque-parfait à un ensemble de formes verbales, constitué de l’auxiliaire avoir (ou être) et d’un participe passé261, l’auxiliaire étant lui même composé à l’aide d’affixes de l’imparfait. Le plusque-parfait traduit l’aspect accompli relativement à un imparfait de l’énoncé : Quand il avait bu, il n 'était plus maître de lui) : ind. plus-que-parfait : lal. cantare ‘chaîner- : cantavera, cantaveras, can tavertit ind plus-que-parfait: fr chanter (j') avais chanté, (tu) avais chanté, (il) avait chanté ind phis-i]ue-pari'aitJf’' : muni, a cânta ‘chanter’ : cântasem, cânta se$-■ ântase ind. plus-que-parfait : it. cantare ‘chanter- : avevn cantato, avevi cantato, aveva cantato ind plus-que -parfait : esp. cantar ‘chanter’ : habia cantado, hahias cantado, habia cantado ind. plus que-parfail : port, cantar ‘chanter : cantara,eantaras, cantara ind plus-que-parfait: cat cantar ‘chanter’ havia cantat, havies cantat, havia cantat ind plus-que-parfait: prov. cautta chanter : aviéu vanta, aviés conta, aviê canta g) le futur simple : le futur, simple ou antérieur, est un temps situant l’énoncé dans un moment après l’instant présent, après le « maintenant ». On donne le nom du futur simple à un ensemble de formes verbales constitué d ’une racine verbale et d ’affixes verbaux Sauf le provençal. Voir aussi les formes analytiques présentes en roum. rég. au fost cantat et en anc. roum. era venritu, au fo st meut, fusese zis ou aveu agonisit. 20 Par rapport au plus-que-parfait latin, le roumain et le portugais sont restés fidèles à la structure synthétique, tandis que les autres langues romanes présentent des formes innovatrices, analytiques. 100 futur simple : bit. cantaré *chauler' i cantabo, canlahis, caiitahit futur simple26"’ : fr. chanter : (je) chanterai, (tu) chanteras, (il) chantera futur simple : it. amare 'aimer’ : antero, amerui, amerà futur simple'"* : roum. a pleca'(' ‘partir : voi pleca, vei pleca, va plecfC(* futur simple : esp. cantar ‘chanter’ : cantaré, cantaràs, cantarà futur simple : port, cantar ‘chanter’ : cantarei, cantaràs, cantarà futur simple : cat. cantar chanter’ : cantaré. cantaràs, cantarà futur simple : prov. canta ‘chanter’ : cuntarai, canturas, cantara De ce concis tableau, il résulte que le roumain est la seule langue à employer un futur analytique (à l’origine, lui aussi synthétique), par rapport aux autres langues romanes qui se servent, aujourd’hui, d’un futur synthétique h) le futur antérieur : on donne le nom du futur antérieur à un ensemble de formes verbales du français constitué de l’auxiliaire avoir (ou être) et d ’un participe passé, l’auxiliaire étant lui-même composé à l’aide d ’affixes verbaux du futur. Le 263 Voir aussi les formes françaises de type :je vais chanter, tu vas chanter, etc. 264 Le roumain connaît deux autres formes de futur simple qui sont acceptées par la norme littéraire mais qui caractérisent surtout le langage populaire ou familier et qui ont des implications modales dans le discours : le verbe a avea ‘avoir’ (des formes de son paradigme) + le subjonctif du verbe à conjuguer am sâ plec, ai sa pleci, are sà plece ou osâ plec, o sâ pleci, osa plece. 265 Du latin plicare, qui a donné en français plier ou en catalan plegar ‘plier, enrouler’. On retrouve le sens primitif du verbe latin dans la structure sémantique d’un autre verbe roumain a (se) apleca, dans cellç du participe adjectival plecat (surtout le proverbe Capuiplecat sabia nu-l taie.) ou dans celle du nom plecâcùine. 66 Le futur roumain garde une structure analytique latine, développée en latin vulgaire. Il s’agit du verbe latin volet), -ere, velle ‘vouloir (auxiliaire) + 1 infinitif du verbe à conjuguer: voleo cantaré. Les autres langues romanes ont toujours comme point de départ dans leur évolution une structure du latin vulgaire mais, cette fois-ci, l’infinitif du verbe à conjuguer se trouve en tète de syntagme : cantaré habeo et l’auxiliaire en deuxième position (habeo, -ere ‘avoir’). Aujourd’hui, il est difficile de repérer, dans la structures des futurs romans, sauf en roumain, le syntagme initial, formé à partir d ’un verbe à conjuguer et d ’un auxiliaire. 101 futur antérieur traduit la catégorie de l’aspect (procès accompli) et celle du temps (procès dont l’achèvement se fait après l’instant de l’énoncé : futur antérieur : lat. amure ‘aim er’ amavero, amaveris, amaverit futur antérieur : fr. aimer : (j ’) aurai aimé, (tu) auras aimé, (il) aura futur antérieur : raum. a cânta ‘chanter’ : voi fi cântat, ve ifi cântat, vaficûn tat Î ; ■t';ÿiyT ; | | | j ; l l | l l | i j | S i ’'.% fu\ur antérieur : il. umare uaimer' \ avrà amato, avrai amato, avrà amato futur antérieur : csp. amar ‘aim er’ . habré anuido, hai-^s amado, hahrâamada futur an térieu r. port, amar ‘aim er’ ■ furnr antérieur : cat. parlar ‘parler’ hauré parût, hauràs parlai, haura parlai futur antérieur : prov. manja manger’ : aurai manja , auras manja, aura manja Seul le latin a une structure synthétique car ses continuateurs romans emploient à peu près les mêmes structures du futur simple, en utilisant en tant qu’auxiliaire le verbe avoir (au futur), auquel on ajoute le participe du verbe à conjuguer, qui marque le passé. Le roumain fait exception car il a une structure en trois termes. De plus, il emploie le verbe a vrea (a voî) en tant qu’auxiliaire. Il marque aussi un temps antérieur / parfait par le verbe a f i ‘être’, auquel on ajoute le participe passé. Le conditionnel constitue un « mode de la phrase que le locuteur ne prend que partiellement à son compte ou q u ’il n ’assume pas ou qui sert à présenter l ’action comme une éventualité , comme soumise à une condition. » 267 267 Jean DUBOIS et ali, Op. cit.. p. 108. 102 Le latin n ’incluait pas dans sa structure ce temps verbal. En fait, ce dernier est une innovation des langues romanes, tout comme les formes du futur, discutées dans les deux derniers paragraphes. Pour exprimer les nuances du conditionnel roman (des langues romanes), le latin « empruntait » des temps appartenant au subjonctif. Pour le présent, il utilisait l’imparfait du subjonctif latin268 (Par exemple, amarem, amares, amaret, amaremus, amaretis, amarent) et, pour le parfait, le plus-que-parfait du subjonctif (amavissem, amavisses, amavisset, amavissemus, amavissetis, amavissent). Il possède deux temps : le présent et le parfait : cond. prés. IV. trouver : (je) trouverais, (tu) trouverais, (il) trouverait coud prés rouin. a mânca ‘manger’ . mûnca, ai mânca, ar cond prés, it.purlare ‘parler' : parlerei, parleresti,parlerehbe cond. prés, esp. amar 'aimer' : a maria, amaria\, amaria cond. prés [ ort. cantar ‘ch înici ' cantaria, tantarias, cantaria ccind. près, cat. parlur 'p arler' : parlaria, parlaries, parlaria cond prés. pro\ ama ‘aimer’ . amariéa, amariés. antarié Le roumain est la seule langue romane qui a un conditionnel présent analytique. « La construction roumaine m Voir, à ce sujet, Marius SALA, Op. cit., pp. 132-133, où il soutient que « Dans toutes les langues romanes, . un nouveau mode a vi< le jour, le conditionnel, auquel on donne parfois le nom d'optatif. Pour exprimer une action irréelle ou désirée, le latin employait le subjonctif. Les langues romanes ont opté pour une constniction périphrastique, comprenant un verbe auxiliaire (le plus souvent habere avoir’) et l ’infinitif du verbe conjugué. Par réductions successives, le verbe auxiliaire, placé après Vinfinitif s ’est transformé en suffixe, en terminaison qui, en se soudant au verbe, à donner [sic!] naissance à une nouvelle construction verbale. En espagnol, par exemple, l ’infinitif cantar + habria (imparfait de haber) ont donné cantar hia, ensuite cantaria qui signifie je chanterais ’. » 103 a§ cânta est une périphrase originale, avec un auxiliaire placé devant Vinfinitif. En fait, cet ordre des mots n ’était pas j. 269 obligatoire autrefois; on pouvait dire aussi cantare-a$ . L ’origine de l'auxiliaire a§, ai, ar, ant, ati, au n ’est pas encore entièrement élucidée. Selon certains linguistes, on aurait empruntés [sic!] ces formes à divers temps du verbe habere, comme dans les langues romanes occidentales. D ’autres linguistes (en fait, les plus nombreux) considèrent que ces formes verbales proviennent de la réduction du verbe volere >roum. a vreu ‘vouloir ’ >v 0 : „ . cond. parlait lat. outturn 'chanter' : coud, parlait Ir chanter, (j ) aurais chanté (lu) aurais chanté, (il) aurait chanté cond purtaii roum. a cânta Vhant cond. parlitil il canton 'chauler' ti cântat, aif i cântat, ar fi cântat avrei cantata, avresti cantato, avrebhe <antato uond jarfait esp cantar ‘chantt ' , hahria cantadu, habrias cantado. hahria cantado coud, puifait purt. cantar ‘cluimer- : - cond. parfait cal. cantar ‘chanter : hauria / hagitera contât. hauries/ liagueres contât, kamrn / huguero cantat coud, parfait pro\. coupa “couper' : auriéu coupa, «prié« coupa, amie ff ■ coupa J fy Comme le futur antérieur, le conditionnel parfait roumain présente une structure triadique. Pour marquer un temps passé, le conditionne! reçoit les formes du verbe auxiliaire du conditionnel 269 Le roumain familier ou populaire utilise parfois de nos jours, l infinitif long dans des imprécations: dare-ar, bere-a§, fire-ar etc. Dans ce cas-là, les raisons sont plutôt d ’ordre stylistique. 270 Idem, Ibidem , p. 133. 104 simple auxquelles s’ajoutent l’auxiliaire temporel a y? et le participe du verbe à conjuguer, ce qui représente une innovation roumaine par rapport aux autres langues romanes. Le subjonctif 71 place l’action sous le signe de l’incertitude : « on appelle subjonctif l ’ensemble des form es verbales qui, en français, traduisent le mode optatif1 3 [...] et le mode im pératif à la troisième personne [...], le mode du non-assumé (par opposition à l ’indicatif qui est le mode de la phrase assumée [...] ou, simplement, le subjonctif est déclenché p a r des contraintes spécifiques : Je ne pense pas qu’il vienne ou Je pense qu ’il viendra). » En ce qui concerne les temps du subjonctif, le roumain en possède deux (présent et parfait). En fait, dans les langues romanes parlées, surtout en français, il existe une tendance à réduire les formes du subjonctif' 5 : « Dans la langue parlée [n. r. le cas du français], et même dans la langue écrite ordinaire, le subjonctif a trois temps : le présent, le passé et le passé surcomposé [...]. Dans la langue écrite, et surtout dans la langue littéraire, le subjonctif a quatre temps : le présent, le passé, l ’imparfait et le plus-que-parfait. Leur usage dans les propositions est régi par ce qu ’on appelle la concordance des temps. >y76 271 Le terme qui s’est imposé dans les ouvrages de linguistique roumaine est le conjonctif (le portugais emploie soit le terme subjonctif, soit le conjonctif), cela est dû au fait que, dans sa structure, le subjonctif possède une conjonction. 272 Pour Maurice GREVISSE, Op. cit., § &64, p. 1304, « /e subjonctif indique (lue le locuteur (ou le scripteur) ne s'engage pas sur la réalité du fait ». ~73 En roumain, le conditionnel a deux valeurs : conditionnel proprement-dit et optatif. 2 4 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 452. 275 Les Roumains font assez souvent des fautes de concordance lorsqu’ils apprennent une langue romane parce qu’ils essaient d ’adapter un système nouveau à leur système où le subjonctif est présent seulement avec deux temps (présent et parfait). 276 Maurice GREVISSE, Op. cit., § 867 , p. 1307. 105 le subjonctif présent : Mihj. pré.>. ku. aniare ‘aim er' : amem, antes, amet |iré i. li aimer quoi} ) aime, queIm) aimes, qu i'W) aime sub| pros. •. « ■:ïuta ’chercher : va caut, sa cauti. sà ceinte ■>ub| ; . il. amure ' l i m e r : cheiti tutti, che tu ami, citeegliami prés. csp, cantar ’chanter : q u e cante. que cantes. que conte subj. prés . port, cnmprar ‘achetai ' : que campre. que campres, que M ihi. compre subj pré». cal cantar ’chaîner’ • que cunti.que ianùs. que (mai subi, prés pi cs. upvla 'appeler’ . qit 'api'lle. qu 'ajjeiles, qu ’apelle le subjonctif parfait : .subj. pana.it lat amare ‘aima ' : anuavrit subj. parfait t casser. quel}'] aie cassé, que (tu) a i » cassé, qu Cil ) ait cassé subi parfait mum acumpüru ’acheter’ süficumpâruf siijiainquirausà fi cumpünit subi, parlait it. cantare ’chanter' ; clw m ahbia cantalw. che» uhbia cantuto. che cgUabbia aumta .subj parlait esp. cantar ’ci« ’ ; quehaya cantadth que bayas cantado.que hayacuntado .subj. pariait pcst comj.war 'acheter' ; que teniuf Iisfe compriulo, que leiïkwr: hajas œmprado, que tenha! haja comprado subj. (partait cat octuor ‘agir, actionner, jouer’ : que hagi actuat, que hagis actuat, que hagi mrtxutt subj. parfait prov. anounda ‘annonça-’ : qu’ague aiuiunaa, qu'agues anounda. qu ’ague anounda Il faut préciser que le r o u m a in est la seule langue romane qui a simplifié (et n ’a pas innové) le système du subjonctif. En roumain, les possibilités d ’exprimer l’incertitude se retrouvent dans la sémantique du conditionnel et du présomptif. Nous remarquons encore une fois la structure triadique du subjonctif parfait roumain (sa + f i + cântat). 277 En roumain actuel et. partiellement, en italien, a cause de l’invariabilité formelle, le contexte est le seul à permettre de reconnaître la personne. 278 Le participe passé conjugué avec ce verbe reste toujours invariable. 279 Voir aussi supra les discussions autour du futur antérieur roumain. 106 Le portugais utilise au subjonctif parfait, au plus-queparfait et au futur composé deux auxiliaires : ter et haver, les deux ayant le sens de ‘avoir’. le subjonctif imparfait : subj. impart', lai. amare ‘a m e r’ : atmrem, amares, amarel .subj imparf. fr. manger : que (je) mangeasse, que (tu) mangeasses. qu ( il) mangeât subj. imparf. roum. a mânea ‘'manger : egü amasse que cantara cantase port comprar acheter1 : que comprasse, que comprasses, que comptasse subj. imparf. cal. actuar ‘i?g*rs actionner, jouer' ; que actués. que actuexsis, que actités ' subi, imparf. prov. anauncia >nc< ■ mneièsse qu’anouncièsses, qu’anouncièsse subj imparf. Au subjonctif imparfait et plus-que-parfait, l’espagnol est la seule langue à avoir deux séries de formes, les deux étant acceptées par la norme281 (formes en -ra- et en -se-). 280 En espagnol, ce temps est encore utilisé dans la langue parlée et familière. 281 Pour des détails concernant l’emploi du subjonctif imparfait et pour des remarques d’ordre sémantique ou stylistique, voir Jacques DE BRUYNE, Grammaire espagnole {grammaire d ’usage de l ’espagnol moderne), traduction et adaptation sur la base de la 3e édition néerlandaise par Alberto Barrera-Vidal. Paris-Bruxelles, Éditions D uculot 1998, § 821-823, pp. 476-479, passim. 107 le subjonctif plus-que-parfait : sub plus que-parfait lat. amare 'aimer' : amavissem, umuvisses, anmvisset <ivh\ p\us-t\\iü-parfail {r. chanter : que j ’eusse chanté, que tu eusses chanté, qu'il eût chanté subj. plus-que-parfait roum. : subj. plus-que-parfait it. amare ‘aimer' : che io avessi amato, che tu avem amato, che egti avesse amato subj plus-que-parlait esp cantar ‘chanter' : hubiera cantado, hubieras cantado, hubiera cantado subj. plus-que-parfait c.sp. cantar ‘chanter’ : hubiese cantado, hubieses cantado, hubiese :antado subj plus-que-parfait port manjar ‘manger’ : que tivesse! houvessu comprado, ;p*x, tivesses! houvesses comprado, qu.e tivesse! hou vesse comprado subj. plus-que-parfait cat. parlar "parler" : hagués pariai, haguessà parlai, hagués parlai subj. plus-que-parfait prov canta ‘chanter : qu’aguèsse tanta, qu ’aguèsses canta. qu 'aguèsse canta Quelques-unes des langues romanes possèdent, pour le subjonctif, d’autres formes temporelles. Il s’agit de l’espagno! et du portugais (futur simple et futur composé) : ïubj. fi >ur esp cantar ‘chanter’ . cantare, cantares, cantate subj. futur port comprar 'acheter' quando comprar. quando omprares, quando ; omprar subj. futur composé port, comprar ‘acheter' : quand» tiverl houver comprado, quando tiveresl houveres comprado, quando tiverl houver comprado Du point de vue sémantique, l ’impératif exprime un ordre, un conseil, une interdiction. Il s ’agit d’un mode qui exprime un ordre donné à un ou plusieurs interlocuteurs (dans les phrases affirmatives) ou une défense (dans les phrases négatives). 108 En tant que « mode des phrases injonctives et des phrases optatives, il n ’existe [en général] qu ’à deux personnes : à la première, seulement au pluriel : à la deuxième, au singulier et au pluriel. Il s ’emploie sans sujet exprimé, s»282 D ’habitude, il n’a pas de temps verbal. Assez souvent, ce sont les adverbes qui indiquent de quel moment il s’agit. Par contre, l’impératif se présente sous deux formes : affirmative (ordre et permission) et négative (ordre ei interdiction, prohibition). En latin, l’impératif possédait des formes propres pour la deuxième personne singulier et pluriel. Quant aux autres personnes (la première et la troisième), on employait le subjonctif, situation qui se perpétue, même de nos jours, pour toutes les personnes, dans les langues romanes : impératif affirmatif: imp. aff. lai. cantare •chanter' : prés. IIe sing. conta'., Il pl. cantate ! imp. aff. lat. cantare ’chanter' : futur**’ II1-sing. cantato'., III sing. cantato\. IT plur. amatote'.. l l f pl. anianto'. imp. aff. fr. chanter: prés. Ff sing. chante'. F plur. chantons'., IIe pi, chantez■ imp. aff. fr. chanter , passé IIe sing. aie chanté!, T pl. ayons chanté !. IIe pl. ayez chanté*. imp. aff. roum.284 cânta ‘chanter’ : 11esing. cântă'., IIe pl. cântaţi'. ^ imp. aff'. iL amare “aimer" : prés. II* sing. ama\, IIIe sing. ami'., I pl amiamo'.. I f pl. amate'.. III“ pl. ànüno\ imp. aff it. amare aimer' , futur II sing. umerai'.. IIlL sing. 282 Maurice GREV1SSE, Op. cit.. § 830, p. 1302. 283 L ’im pératif futur s ’em ploie seulem ent pour une action à venir. 284 II existe en roumain des verbes qui ont deux formes d impératif, à la deuxième personne du singulier. Le choix du locuteur se fait en fonction de l’emploi transitif ou intransitif du verbe ou de la sélection du complément d objet direct: a plânge ‘pleurer’ - Plângil ou Plânge-l\ (d’autres verbes: a cere. ajierbe, a trece). 109 imp. imp. imp iinp. imp amerùl, pl. amerenut !. I|L' pl. amerete\, III1 pl ameranno' alf. csp cantar "chanter' IIesing. jcantal. IIe pl. \cantad\ a if. port, amtprar ‘acheter’ : 1P sing. comptai, IIIe sing. compre\. f'v pl. compremt>s\, IIe pl. comprai\, 111“ pi comprem'. a i t cal. parlar ‘parler : ITsing. parla\, IIIe sing. parli\, Ircpl. parlent! II pl. parleu ! 111“ pl. parlin ! afl. prov. apela ‘appeler’ : prés. IIesing. apelk>\, F* pl. apelenl. IT pl. ape/as'. afl". prov. apela ‘appeler’ : passe 11esing. aguesapela'., f eplur. aguen apela'., IT plur. agués apclal Par cette présentation, on se rend compte du fait que le nombre des formes d ’impératif28 diffère d ’une langue romane à l’autre. Le roumain et l’espagnol restent fidèles au latin (deux termes), mais ils ne possèdent pas de distinction présent/futur. Quant aux autres langues romanes, le français et le provençal ont trois termes (deux temps : présent et passé), l’italien a cinq termes et deux temps (le présent et le futur), le portugais et le catalan possèdent eux aussi cinq termes (pas de distinction temporelle). im pératif négatif : imp. ncg. lut. cantare ‘chanter" : II1'sing. ne canta'., IIe pl. ne cantate'. iinp ncg fr. chanter I f ;ing ne chante pas'., T pi ne chantons pas'.. If pl. ne chantez pas ! iinp. ncg. iL. parlare ‘parler’ : ITsing. non par/are'.. IIIe sing. non parü\, P1’ 285 Les langues romanes ont à leur disposition, d ’autres moyens pour exprimer une idée d’impératif : l’indicatif-roum. îmi spui cât' e ceasul! . fr. Tu ne tueras point !: le conditionnel - it. Mi presteresti il tuo registratore ? roum. A i putea să-l suni ?; le subjonctif - fr. Q u’il vienne !. roum. Să vină !, prov. Lo diable l emporte /; l’infinitif- fr. Ne pas se pencher dehors !, Bien agiter a\>arU usage !. roum. A se citi instrucţiunile !; supin De reţinut !'à retenir’. 110 pl. non pariiamo', II'"' pl. non parlote'.. III' pi. nonparliiw'. imp. oeg. esp. cantar ‘chanter : IlSinu. \no contes'., IT pl. \no cuntcis! imp. ncg. port, « wy>rar achctcr’ : Il^sing. III' aini: ntw iompre'. I pl . nâoampremos'..Il" pl. nâocomprei.«!. ITT'pl. iiào comprem'. Es sing. no partis pmi , IH"' si ng. no parti pas'., i;i pl. no parlent pas'.. II' pl. noparleu pas1, III ' p i no parim pas'. mp. ncg : pmv. lassa laisser' irsing laisses leisscsscspas !, T pl leissen : leissessian pas !. If' pl, leissés / leissessias pas'. L ’impératif négatif demande plus d’attention en ce qui concerne les formes qu’on emploie. Le latin, le roumain, l’italien l’espagnol, le portugais ont un seul terme de négation. Le français, le catalan et le provençal utilisent la double négation. Le présomptif est un mode spécifique au roumain Des points de vue étymologique et sémantique le mot renvoie au lat. praesüm, es, esse, fu t ‘être en avant, être à la tête’ et à sa famille : praesümeter ; praesummus, -a, -um ; praesümô ; pmesumpte, praesumptio, -ônis ; praesumpïïôsë, praesumptiôsus, praesumpffvë, praesumpffvus et au fr. présomption ‘opinion, jugement, qui n ’est fondé que sur des signes de vraisemblance’ (fr. présomptif, -ive ; présomptivement ; présomptueusement ; présomptueux, -euse). Parfois, pour des raisons davantage didactiques que morphologiques, il est ignoré dans les manuels de langue 286 Pour plus de détails sur la négation verbale du verbe provençal, voir Bernard GIELY, Grammaire du verbe provençal, Marseille, Edicioun Prouvenço d aro, 1995, pp. 337-351. 287 Marius SALA, Op. cit., p. 148, soutient qu’ « à la différence des autres langues romanes, le roumain dispose d ’un cinquième mode personnel, le présomptif. En tant que valeur modale, le présomptif apparaît dans d ’autres langues romanes, en italien par exemple, sans avoir toutefois de formes spécifiques. » 111 roumaine, qui s ’adressent aux Roumains ou aux étrangers. Comme les modes dont il se rapproche et emprunte des formes, il possède deux temps grammaticaux : présent et parfait. En ce qui concerne son usage, il est surtout utilisé dans la langue parlée et familière,''”9 présomptif présent2 0 : - à partir de la forme du futur antérieur : a uita ‘oublier’ : voi fi uitând, veif i uitând, va f i uitând - à panii' de la forme du conditionnel pariait : a uita 'oublier' : fi uitând, ai fi uitând, arf i uitând - a partir de la forme du .lubjonciii'parfait : a uita ‘oublier’ : să f i uitând, să f i uitând, să f i uitând présomptif partait : - à partir de la forme de futur antérieur : a uita 'oublier' : foi f i uitut, veift uitat, va f i uitat - ;i i anii de la forme de condiiinnii :1 parlaii : a uita 'oublier’ j de foi tu su tjoncti parfait « uita ‘oublier . să f i uitat, să f i uitat, să f i uitat La distinction entre le présomptif parfait et les autres modes se fait en contexte. Comme nous l’avons déjà remarqué, il s’agit du présomptif chaque fois qu’on a une 288 Les deux temps se distinguent l’un de l'autre par l’apparition du gérondif dans le paradigme du présent. Le parfait a des formes homonymes avec celles du futur antérieur, du conditionnel parfait et du subjonctif parfait. 289 Dans l’ouvrage paru sous la direction de Ion COTEANU, Limba română contemporană. Morfologia, vol. II, ediţia a II-a, Bucureşti, Editura Didactică şi Pedagogică, 1984, p. 196, on affirme qu’il s’agit d ’un « mod mai recent şi mai puţin bine fixat în sistemul limbii. Cunoaşte o serie de forme paralele, derivate din viitorul anterior sau din perfectul conjunctivului sau al condiţionalului : afixele mobile din aceste forme se asociază cu gerunziul în structura prezumtivului prezent cu participiul înformele de prezumtiv perfect ». 90 Nous présentons seulement les trois premières personnes de chaque type. 112 nuance de doute ou de soupçon. La ponctuation peut aussi nous aider, parce que, dans la plupart des cas, le présom ptif est accompagné de deux signes de ponctuation (exclamation et/ ou interrogation). Aussi, il est rarement employé dans des propositions secondaires : conditionnel parfait Ar f i cântat dacà ar f i putut. [Il aurait chantait, s’il avait pu.] présomptif parfait Ar f i cântat el!? [Aurait-il chanté!?] Il possède toujours dans sa structure trois éléments : - pour le présent - un auxiliaire, le verbe a f i ‘être’, toujours invariable, (la forme d’infinitif) et le gérondif du verbe à conjuguer ; - pour le parfait - un auxiliaire, le verbe afi ‘être’ (la forme d’infinitif) et le participe passé du verbe à conjuguer. Les modes non personnels (infinitif, participe, gérondif et supin) Les modes non personnels ne sont pas tous présents dans la structure grammaticale des langues romanes d’aujourd hui. Le supin - par exemple - existe seulement en roumain. Quant à leur origine, ils continuent les modes verbaux non personnels de la langue latine. L ’infinitif est, en effet, la forme nominale du verbe.291 Il exprime l’état ou l’action, mais sans porter des marques de nombre et de personne. Il peut assumer dans la phrase toutes 292 les fonctions du nom. 291 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 246, « L'infinitif eM la forme d ’entrée dans un dictionnaire en raison de ses propriétés nominales ». 292 Pour des détails voir Idem, ibidem, pp. 246-247. 113 En ce qui concerne l’évolution des conjugaisons latines vers les langues romanes, nous avons réalisé, au début des discussions autour du verbe, une présentation d’ensemble. L ’infinitif latin possédait deux temps : présent et parfait. Pour n ’importe quelle langue, le présent est la forme type que nous trouvons dans chaque dictionnaire lorsque nous cherchons des informations sur tel ou tel verbe.293 inf. prés. lat. cuntare ‘chanter’ inf. prés. esp. cantar ‘chanter’ mf prés, li'. manger ■ inf. prés, port, comprar ‘acheter* il ' pivs.roum uda iivuiei' cal dm .d/mm 'donna'' inf prés. it. mangiare inf. prés. prav. mattja ‘manger’ Le roumain et le provençal sont les seules langues romanes qui ont réduit l’infinitif latin au maximum pour arriver à une distinction entre les valeurs nominales du verbe et verbales (on parle, dans ce cas-là, d’une forme courte d’infinitif). Il arrive parfois que la forme dite longue soit employée avec une valeur nominale dans les langues romanes. Nous retrouvons des témoignages de cette valeur double du verbe à l’infinitif nous retrouvons dans les langues romanes : fr. verbe rire / nom le rire roum. pop. verbe fire %nom fire esp. verbe cantar / nom cantar Au fur et à mesure que le latin a évolué vers les langues romanes, à l’intérieur du système verbal, on voit apparaître des modifications importantes, surtout en ce qui concerne la conjugaison et son organisation. Suite à ces faits, la plupart des langues romanes occidentales (le français, le provençal, le catalan, l ’espagnol, le portugais, le franco-provençal) possèdent trois types de conjugaison (tenant compte de la désinence verbale) ~'n Pour des raisons objectives (un bref aperçu sur les parties de discours), nous illustrons toujours notre discours toujours par des verbes appartenant à la première conjugaison. Le roumain est la seule langue romane à avoir développé, dans son système, un morphème spécial d ’infinitif (a), qui, normalement, est employé avec des restrictions d’usage (devant une préposition, quand il est autonyme, etc.) 114 Par contre, le roumain est plus conservateur à l’égard du latin car il présente quatre types de conjugaison. En roumain, l’usage de l’infinif est assez réduit. De plus, l’infinitif est souvent remplacé par le subjonctif qui reste un mode qui offre plus d’informations sur la / les personne(s) qui fait/ font l’action. C ’est ainsi que la catégorie grammaticale de la personne est deux fois marquée : premièrement, dans la structure morhologique du verbe déterminé et, deuxièmement, dans la structure du verbe employé au subjonctif. Le roumain295 a souffert d ’une réorganisation plus importante, fait principalement dû à la confusion des valeurs nominale et verbale de l’infinitif296 (lat. manduco, -are > roum. mâncare > (a) mâncà). En général, l’infinitif parfait est moins utilisé que l’infinitif présent. Sa structure dans les langues romanes, ne dérive pas de celle du latin, qui était synthétique. Il s’agit donc, en fait, d’une innovation d’ordre général. in l'. " ' p a r t la t. c a n ta re -c h a n te r' : c a n ta v is s e in f p a rf. fr m a n g e r : a v o ir m a n g é i n f pari', r o u m . c â u ta -c h e rc h e r’ : a f ic à n t a t inf. parf. it. anutre ‘aimer’ : avere amuto in f . p a rf. cs p . c a n t a r 'c h a n te r' : h a h e r c a n ta d o in f. p a rf. p o r i/ JT ï< H i< /flr ‘ s a lu e r’ : t e r s a i« to i/o in f p a rf. c a l c a n ta ‘ ch a it e r : : h a v e rc a n ta t in f . pari', p ro v . a p e la ‘ a p p e le r’ 295 Le roumain est allé plus loin et a créé, à l’intérieur des Ireet IVe conjugaisons, d’autres sous-conjugaisons qui ont des suffixes spécifiques, importants dans la conjugaison verbale et développés à partir des verbes latins I —0 — (a căuta ‘chercher’), - ez - (fr. ~ise - réaliser ou it. - fez- projfetizzare)- (a boteza ‘baptiser’); IVe - 0- (a mûri ‘mourir’, a coborî ‘descendre’ ; - esc- a iubi ‘aimer’ ; esp —ezco - crezco, - use- u u n ‘hair’). Pour plus de détails concernant l’évolution de ces affixes, voir Pierre BEC, Op. cit., tome I, p. 156. 296 Pour plus d’informations, voir l’ouvrage d ’ion DIACONESCU, Infinitivul ïn limba română, Bucureşti, Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, 1977, 239 p. 297 En latin, il existe aussi un infinitif futur : amatürum, umatum. amatum esse. ~98 Le portugais présente une forme d ’infinitif personnel (infinitivo pessoal). É ora de des sairem ‘C ’est l’heure où ils doivent sortir’. Pour plus de détails concernant l’origine et l’emploi de ce mode, voir H. STEIN, L infinitivo impessoal et l'infinitivo pessoal en portugais moderne (Separata do Boletim de Filologia, tomo XIII, 1952), Lisboa, Centra deEstudos filologicos. 1953, 115 p. 115 Les observations concernant le parfait de l’infinitif sont généralement identiques à celles des temps composés c ’est-àdire : une structure différente par rapport à la langue latine qui était synthétique (l’emploi d’un auxiliaire - pour la plupart des cas avoir - et du participe du verbe à conjuguer). Le participe se trouve assez souvent à mi-chemin, entre le verbe et l’adjectif Les interprétations de son emploi diffèrent d’une langue à l’autre ou même d’un linguiste à l’autre. « On appelle participes des formes dérivées des racines verbales et classées parmi les modes impersonnels. » ’ part. prés. lat. cantare ‘chanter’ : il connaît une flexion très riche et, contrairement aux autres modes et temps, ses forums varient en fonction du genre, du nombre eL du cas (singulier N amans, amans ; Ac amantem, amans, G arnantis, D amanti. Ahl amante ; pluriel N Ac amantes, amantia, (3 amantium, D Ahl amantibus) part. 1\ lur lai. cantare 'chanter' : amaturus, amatura. amaturum ‘sur le point d ’aimer, destiné à aim er1 part prés fr. aimer: aimant part, passe. fr. aimer ; aimé,-ée pari roum.311'1» cânta : cântat part, prés it. amare ’aim er’ amante part, passe, it. amure 'aim er' : amato pari, csp.juntar ‘unir’ : juntado pari, port, anunciar ' annoncer’ : anunciado part parlai 'parler’ : pariai part. prés. prov. anouncia 'annoncer’ : anounciant part, passé, prov anouncia 'annoncer , anouncia, anounciado 259 Suivant le verbe à conjuguer, le français ou l’italien permettent un emploi du verbe être : être parti ou essere partito. 300 Quand il a une valeur adjectivale, sa forme varie. La grammaire roumaine distingue, en ce qui concerne le participe passé, deux valeurs : participe verbe Biletele vândute nu se rambursează ‘Les tickets vendus ne seront pas remboursés’ (une action) ; participe adjectif - Fata era trasă la faţă ‘La jeune fille avait les traits tirés’ (un état). Pour plus de détails voir, Maurice GREVISSE, Op. cit., pp. 1340-1346. 301 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 348. 302 Le roumain a gardé un participe présent curând (< lat. currô, -Is, -ère ‘courir’) ‘en peu de temps’qui, aujourd’hui, a exclusivement une valeur adverbiale. Dans l'ensemble. le participe des langues romanes présente une structure hétérogène, cet aspect étant dû, en grande partie, à la conjugaison parfois particulière de chaque langue romane. Le gérondif qxprime, en général, une action en cours de déroulement. Il est « form é d ’une racine verbale et d ’un affixe susceptible de recevoir une flexion en cas, en nombre et en genre, comme les substantifs. En anglais, le gérondif est form é avec Vaffixe -ing, en français avec Vaffixe -ant (distingué du participe présent par son invariabilité et p a r la présence quasi constante de la préposition en ou tout en), en latin par l'affixe -ndi / -ndo/ -ndum, etc. Le gérondif latin, apte à recevoir une flexion en cas, nombre et genre, remplace l ’infinitif dans les fonctions qu il ne peut assurer : ad legendum, pour lire, tempus legendi, le temps de lire, consumit tempus legendo, il passe son temps à lire. Le gérondif fonctionne en français comme un complément circonstanciel de cause, de concession, de condition, de manière et de temps : En sortant, j ’ai vu qu'il pleuvait >>303 g&Aai.tunare''<ûmcc': /\caniaMhim.i.'ianuindLDamando.M*\amtmdit gcr. prés. Ir. placer : en plaçant gér. passe fr. placer : ayant placé gér. roum. apleca 'p artir' -.plecinid gcr prés it.amure aim er’ amamlo gér. composé it. umare 'ain 1er ' . avenda amato lér prés. 0!>p amar aimer : amando gér. composé esp amar ’aimer’ , habiendo amando jiér. prés, port analisar ‘analyser’ . analisando géi composé port. analisar ‘analyser" : tend» analivada gér. prés, cal, parlar ’parler* : parlant gér. composé cat. parlar parler’ : haventparlai gêr. prov. parla ‘parler’ : parlant 303 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 221. 117 Le roumain ' 4 et le provençal ont conservé une seule forme de gérondif, à partir des formes latines. Les autres langues romanes ont innové, exprimant aussi une action passée. Le supin n’a pas laissé de traces dans les langues romanes. Il est des points de vue sémantique et syntaxique l’équivalent de l’infinitif.305 Le roumain a une forme de supin, mais celle-ci s’éloigne de la forme primaire latine. Ce que le roumain exprime aujourd’hui par le supin est exprimé dans les autres langues romanes par l’infinitif présent auquel on ajoute une préposition. Les prépositions utilisées sont généralement : de, pentru, la, după : rouin. maşină de spălat ‘machine à laver’ roum. maşină de scris ‘machine à écrire’ roum. aţă de cusut ‘fil à coudre’ «En grammaire latine, le supin est une form e nominale du verbe constituée d ’un suffixe -tu- ajouté à la racine. On le rencontre sous trois form es : supin en -um, jouant le rôle d ’un accusatif (eo lusum, je vais jouer), en -ui, ayant le rôle d ’un datif, et en -u avec le rôle d ’ablatif (facilis dictu, facile à j306 dire). » | v sup lai amare ‘aim er’ : amtitum. amûtu si p roum a alerga ‘courir’ , de 'u’ alergat (pentru alergat, la alergat, pe alergai, etc.) 304 Le gérondif roumain reste fortement ancré dans la sphère verbale, même si, parfois, i! se rapproche de l’adverbe (lorsqu’il a une fonction circonstancielle) ou du nom, en tant que complément du nom ou attribut proprement-dit : rană sângerândă ‘blessure sanglante’ (peut-être ce dernier type de syntagme s’est constitué sous l’influence du français). Il existe aussi des situations où il se nominalise. 303 Pour plus d’informations sur le supin roumain, voir Elena CARABULEA, Magdalena POPESCU-MARIN, Exprimarea numelui de acţiune prin substantive cu formă de infinitiv lung şi de supin, in Studii şi materiale privitoare la formarea cuvintelor în limba română, vol. IV, Bucureşti, Editura Academiei. 1967, pp. 277-320. 306 Jean DUBOIS et ali. Op. cit.. p. 457. 307 Le choix de la préposition est imposé par la situation conversationnelle ou descriptive. 118 Le supin roumain dans sa variante nominale se comporte comme un nom. Il se décline, possède un article et a les fonctions syntaxiques du nom : roum. Ne-am apucat de spălatul geamurilor. [Nous avons commencé à nettoyer les vitres.] Les voix du verbe La voix fait elle aussi partie des catégories grammaticales spécifiques au verbe. En latin, l ’opposition se réalisait toujours entre deux termes : actif et médio passif. Cette perspective du latin se modifie au cours de son évolution vers les langues romanes où les voix '1 sont au nombre de trois : active, réfléchie et passive.309 Le français fait exception puisqu’il connaît une quatrième voix, la voix factitive. La voix a surtout des implications pragmatiques et les principaux participants qui contribuent à son existence sont : l ’agent (le sujet), l ’action (le verbe) et le patient (l’objet). « La voix est une catégorie grammaticale associée au verbe et à son auxiliaire, et qui indique la relation grammaticale entre le verbe, le sujet ou l'agent et l ’objet ; chaque voix se manifeste par des flexions verbales spécifiques (désinences ou préfixes, formes différentes des auxiliaires, etc.). »3W 30 Les voix sont aussi connues sous le nom de diathèses. Pour les nouvelles approches concernant les voix, voir aussi Adina DRAGOMIRESCU, Ergativitatea. Tipologie, sintaxă, semantică, Bucureşti, Editura Universităţii din Bucureşti, 2010 , pass im. 309 En latin, il existe une autre voix, nommée déponente. Elle est caractérisée par le fait qu’elle présente une forme passive et un sens actif au cours de sa conjugaison. Pour plus de détails, voir Lucien SAUSY, Op. cit., § 172-176, pp. 125-130 et Christian TOURATIER, Syntaxe latine, coll. «Bibliothèque des Cahiers de l’institut de Linguistique de Louvain », n° 80, Louvain-la-Neuve, Éditions Peeters, 1994, pp. 170-171. 310 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 509. 119 La voix active concerne tous les verbes, qu’ils soient transitifs ou intransitifs311, c ’est celle dont l’usage est le plus répandu. « Lorsque le sujet du verbe est l ’agent d une action qui s'exerce sur 1 objet, le verbe est à la voix active ; la phrase est une phrase active. »312 Donc, ce qui caractérise cette voix est le fait que l’action est réalisée et accomplie par le sujet, sans avoir de répercussions sur lui : : ut. \ . act Oui.'* nuntiwn a ttu lif:[Qui* apporté lu. nouvelle?] fr. v. act. Qu W-< e que tu as acheté.“ rouin. v. act. Ce-ai mai aim/Kirat'l | Qu'as-tu, acheté encore (de plus)’| \ act. H media. visita il maltiiu [Lv médecin rend «site au malade.| Cap. \ . act. j.\>) hacedla cttsn'. 1Ne faites pas attention à elle! ] lk)U. \. act ( :mi ■qui e ' f( omme vous voudrez!] cal, v. act. Britidarem anih un %lop daquest vi negrc. [Nous allons trinquer avec une gorgée de ce vin rouge.] prov. v. act. Parla clar coumo d ’aigo. [Il parle clair comme Feau.] En règle générale, la voix passive concerne seulement les verbes transitifs parce qu’ils sont les seuls à accepter le verbe être313 en tant que morphème de voix. « Lorsque le sujet de la phrase est en fa it l'objet d ’un verbe a ctif dans une phrase sous-jacente, le verbe est à la voix passive, la phrase est une phrase passive. » 314 311 idem, ibidem, p. 493, « . . . seuls sont transitifs tes verbes qui sont suivis d ’un syntagme nommai direct, présent ou effacé ; sont intransitifs les autres verbes que cetoc-ci ne comportent pas de syntagme nominal dans la structure du sjmtagme verbal (Pierre est mort), ou qu'ils comportent un syntagme prépositionnel, c ’est-à-dire un syntagme nominal précédé d ’une préposition (Pierre parle à Paul, Pierre obéit à Paul. » Idem , ibidem, p. 509. 313 En espagnol, les verbes ser et estar ‘être’ peuvent être utilisés pour former la voix passive. Par contre, le portugais se sert seulement du verbe ser et le catalan de ésser. Les autres langues romanes emploient uniquement les correspondants du verbe français être (roum. a fi, it. essere, prov. èstre, cat. ésser < lat. sum, es, esse,fui. 314 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 509. 120 En fait, il s’agit d ’un changement de rôles ; l ’objet direct s’est transformé en sujet grammatical et le sujet de la phrase active est devenu complément d ’agent. Ce complément d’agent peut parfois manquer {Le livre a été écrit il y a vingt ans) mais il est sous-entendu. lut v passive icrb latin pas*il'utilisait d s forme: analytiques et sjTithétiques : imor ’je suis aim é ou amatus eram j'étai.aimé' ; Maerore conficior. [Je suis accablé de diagrin.J tr. v. passive : Le roman a été écrit par un écrivain célébré. rouin. v. passive : Ronuinu! afostsais de Ucurc) un scrinor tvlchru. [I e roman acte écrit par un écrivain célèbre.] it v. passive Qiicsto lihro va restituito ni più presto punihiU'. |Ce livre sera restitué le plus vite possible.] esp. v. passive : Las casas son construidaspor 1ns alhanilcs. |l es maisons sont construittef pai les mnçoils.] port. \ . passive : A ;x>rra éfechada pelu parteiro. [La porte est fermée par le concierge.] cat. v. passive : La sessio és presidida pci ministre. [La séance est présidée par le ministrt ] pruv. v. passive : ...e lei que soun touca an touca Ion cotuir de tour lou j ’À: . et celles qui sont touchées ont touché le cœur du Il faut remarquer qu’il y a des situations où le verbe être n ’indique pas absolument qu’on a affaire à un verbe employé passivement : - roum. El a plecat de mult. / El este plecat de mull. [Il est parti depuis longtemps.] - fr. La porte est ouverte. (Soit il s ’agit de la voix passive, soit d ’un état ) Dans le cadre de la voix réfléchie, pronom inale'1 ou 315 Pour des informations concernant la voix passive, voir Alfred ERNOUT, François THOMAS, Syntaxe latine, 2e édition, nouveau tirage, série « Linguistique », n° 4, Paris, Librairie Klincksieck, 2002, pp. 204-209. 316 En latin, un verbe passif pouvait être employé avec un sens réfléchi : Pueri in flum ine lavantur. [Les enfants se baignent dans le fleuve]. Voir aussi roum. Legea se voteazA de càtre senatori. 317 Les grammaires des langues romanes distinguent, à l’intérieur de la voix réfléchie, d’autres types de verbes réfléchis : passifs, impersonnels, réciproques, éventifs ou dynamiques. Pour des détails concernant cette distinction, voir 121 moyenne, l ’action est réalisée par le sujet et, en même temps, c ’est lui qui agit en patient. Le morphème de la voix reste le pronom réfléchi. « Si le sujet de la phrase est en même temps l ’objet de l ’action indiquée par le verbe (que ce sujet soit ou non l ’agent de l'action), le verbe est à la voix moyenne ; cette voix moyenne (qui existe en grec, par exemple) correspond en français soit à la voix pronominale, ex : Pierre lave Pierre = Pierre se lave, où Pierre est à la fois, le sujet, l ’objet et l ’agent, soit à, la form e intransitive du verbe, ex : le rocher bouge où le rocher est le sujet, mais pas nécessairement l ’agent de l ’action (la voix moyenne est proche alors de la voix passive qui, historiquement, en grec, en est issue), soit encore à la forme pronominale avec un double objet, le sujet (agent) exerçant l ’action sur un objet distinct, mais au bénéfice de lui- même, ex : Pierre se cire ses chaussures. » lat. v. pron. Animi deprimuntur. [Les cour âge'» se laissent abattre.] t'r. v. pron. Michel se lave. roum v. pron. Mihai su spalà [ Michel sc lavc.| it. v. pron. Michelesi lava. (Michel se lave.] esp. \ . pron. En martes, ni te cases ni te embarques. [ l.i mars tu ne dois pas ni te marier, ni t’embarquer.] ;a e dnis jicam. [Un cavalier s'élance cl deux restent.] cat. v pron. /■.'// va v /' ir tense qiut me n adonés [Il est .sorti sam q u . je ne m 'en rende a i iipte.] prov. v. pron. L'oitrse vo hu loup si descaunon vo s’encaunon. [L’ours et le loup sonent de leur grotte poui' se nourrir ou bien ils retournent.] La voix factitive est spécifique au français. « L ’action exprimée par le verbe est le résultat d ’une autre action accomplie par le sujet ou par d ’autres que le sujet. » fr. v. factitive M ichel s ’est fa it couper les cheveux. Dans cet exemple, le syntagme s ’est fa it couper exprime le fait que la coupe de cheveux n ’est pas due à l’action de M ichel mais à celui qui lui a coupé les cheveux. Angela BIDU-VRĂNCEANU et ali, Dicţionar de ştiinţe ale limbii, Bucureşti, Editura Nemira, 2001, pp. 403-409. 318 Jean DUBOIS et ali. Op. cit., p. 509. 'I;9 Idem, ibidem, p. 194. 122 L’adverbe Dès le début, ii faut remarquer qu’un grand nombre de formes adverbiales appartenant au vocabulaire fondamental de la langue latine nous sont parvenues et leur présence dans les langues romanes confirme pleinement cette affirmation qui ne semble pas être fortuite. En fait, il suffit de jeter un coup d ’œil sur le vocabulaire représentatif des langues romanes pour se rendre compte de la diffusion panromane des termes : lat. bene > fr. bien, roum. bine, it. bene, esp. bien, port, bem, cat. bè, prov. ben, frprov. ben, rhétrom. surs, bén, sd. bene, dal. vegl. bin, corse be, ben, gai. ben : lat. sic > fr. si, roum. şi, it. si, esp. si, port, si, cat. si, prov. si, frprov. si, rhétrom. friul. si, engad. schi. surs. schi(a), corse si, sd. si, gai. si (voir aussi les formes : roum. aşa ‘ainsi, oui’, esp. asi ‘ainsi, comme cela’, port, assint ‘ainsi, de cette façon’, assim-assim ‘comme-ci, comme-ça’) : lat. foras ‘dehors’ ( > prép. / adv.) : anc. fr. fors, fr. mod. hors, roum. afară (prép .fă ră ‘sans’), it . fuora, fuori, esp. ( a)fuera, port. fora, cat. fora, p r o foras, rhétrom. lad. fuori, fora, fura, dal vegl .fure, sd .foras, corse fora, gal .fora, gasc. horo. Parfois, à cause des faits d ’ordre linguistique ou extralinguistique, certains adverbes n ’ont pas connu une diffusion uniforme dans toutes les provinces romanisées ou ne se sont pas conservés partout : lat. semper ‘toujours’ > anc. fr. sempre(s), roum. 0 (întotdeauna < în + tot + de + una), it. sempre, esp. siempre, port, sempre, cat. sempre, prov. sèmpre, rhétrom. surs, semper, engad. saimper, friul. simpri, corse sempre, gai. sempre ; lat. maie ‘m al’ : fr. mal, roum. 0 ( rău < lat. reus ), it. maie, esp. mal, port, mal, cat. mal, prov. mal, mau, rhétrom. engad. mel, friul, mal, sd. maie, frprov. mal, 123 corse male, gai. mal ; lat. paucum ‘peu ’ > fr. peu, roum. 0 (putin < lat. *putinus ou *paucinum), it. poco, esp. poco, port. pouco, cat. poc, prov. pauc, dal. pauk, rhétrom. surs. pauc., engad. pac, lad. pük, friul. pôc, sd. pacu, frprov. pou, corse pocu, gai. pouco, gasc. poc, etc. A cette observation, on peut en ajouter une autre qui se rapporte au fait que les langues romanes ont généralem ent une tendance, signalée à partir du latin vulgaire et partout dans les provinces rom anisées, à rem placer les form es synthétiques par des form es analytiques obtenues à l’aide de prépositions ou de particules qui entrent généralem ent en relation avec un adverbe pour le « soutenir », autant des points de vue phonétique que sém antique, O n peut citer les exem ple ; fi ici < lat. ecce -■hic, fr avant lal. ah ‘ ante, fr. assez < lat, ad + satis, fr. ensemble < lat, in *■ simul. anc. h anuit< lat ad < noctem : roum. înainte < lat. in ) ab - ante, routn. inupoi < lat, in ■ad ‘ post. roum . aproape < lat, ad ' prope roum departe < lal. de • parte, it dinanzi < lat de v in 1 ante il. domani ■ lat. de '■mane, it dove < lat. de + unde, it dietro lat, de • rétro, esp. abajo lat, ad 4- hussus, esp. detrás < lat, de -• tram, esp. asaz - lat. ad • satis. port. < '■■■■. ad - ripa, port amanha < lat ad 1 noctem, port assaz < lat. ad satis, cat despuix - lat. ie ■ post. cat. enrere < lat. in -t rétro cat. (mh < lat ad ■ noctem. cat amunt -- lat. ad < prov défora <■ lat. de ■ fora. prov. darrier lat de t rétro, prov. de • sursum, sd. appus ‘après, puis" a d - post, corse darétu - lat a :-r é tr o , gai ahaixn ■ Int. ad ' bassus. yal. despois < lat. de -y post. gasc. ahàn • ' lat. ah ■ ante. etc. L es nouveaux m ots créés ont pu ainsi résister à la chute des consonnes finales qui, non seulem ent n ’ont pas disparu m ais, en plus, ont renforcé les adverbes primaires par l'adjonction dans les anciens stades de langue des particules adverbiales. Les langues romanes dites occidentales ont hérité un -s en tant que particule adverbiale (fr. plus, esp. más ‘p lu s’, port. 124 mais ‘plus’, cat. més ‘p lu s’, prov. mens ‘m oin s’, frprov. muens ‘m o in s’, gai. menos ‘m oin s’, gasc. més ) ou ont reçu ce -s adverbial par analogie (fr. certes , esp. antes ‘avant’, port. prestes ‘prom ptem ent’, cat. abans ‘auparavant’, prov. avans ‘avant’, sd. luog., campid. appénas ‘à peine , gai. estonces ‘alors’). En revanche, le roumain et l’italien ont des particules de type vocalique qui offrent plus de stabilité à l ’intérieur du systèm e (roum. aicea ‘ic i’, it. avanti, ne, ci —cf. aussi le corse avanti). C es nouvelles acquisitions concordent ainsi avec les remarques faites sur la classe nom inale. En effet, ie pluriel des nom s ou des adjectifs se réalise à l’aide de désinences consonantiques pour les langues qui font partie du groupe occidental. Le pluriel se form e en faisant appel à des désinences vocaliques en italien, en rhétoroman et en roumain (par exem ple, le pluriel m asculin en -i et le pluriel fém inin en -e , en roumain et en italien : roum. oameni, it. uomini ‘h om m es’ et roum .fete ‘fille s ’, it. galline ‘p o u les’). L ’évolution du nom mens , -tis (ablatif mente) vers un affixe lexical -mente, qui s ’ajoute principalem ent à un adjectif fém inin, est très importante. En fait, c ’est un aspect essentiel car, initialem ent, ce nom était déterminé par un adjectif. Ensuite, ces deux m ots ont formé une locution (déjà en latin chez les différents auteurs latins parmi lesquels Ciceron, Plaute, etc. :ftrm a mente, dubia mente, longa mente). Finalement, le nom est devenu une sorte de déterminant • • 320 afïixal et s ’est ajouté à un adjectif qualificatif féminin : fr. -ment \ certainement, it. -mente : certamente ‘certainement’, esp. -mente : oscuramente ‘obscurément’, port. -mente : intimamente ‘intimement’, cat. -ment : vanament ‘vainement , prov. -men, -ment : claramen, clarament ‘clairement’, frprov. 320 Les formes roumaines altminteri et aminte représentent de possibles traces de cette évolution. 125 ment : brâvamént ‘bravement, beaucoup’, sd. -mente (-menti) : certamente ‘certainement’, solamenti ‘seulement’, rhétrom. surs. mein : finalmein ‘finalement’, engad. -maing : tschertamaing ‘certainement’, friul. -mentri : finalmentri ‘finalement’ dal. miant (-mianta, -miante) :fuartermanl321 ‘fortement’, altrarmante ‘autrement’, corse -mente : priziusamente ‘précieusement’, gai. mente : galegamente ‘en galicien’, gasc. -mén : malurousamén ‘malheureusement’). C ’est une innovation importante dans le systèm e de la langue latine qui enregistrait des pertes à l’intérieur de la classe adverbiale. C ’est, notam m ent, le cas des adverbes en (i)te r , -im et m êm e en (i)tus qui com m encent à être de m oins en m oins em p loyés docte ‘savam m ent’, pigre ‘paresseusem ent’, celeriter ‘rapidem ent’, vehementer ‘violem m en t’, aliter ‘autrem ent’, partim ‘en partie’, paulatim ‘peu à p eu ’, procul ‘lo in ’, circum ‘à Pentour’, mox ‘bientôt’, vicinitus ‘près, à proxim ité’, rursus ‘de nouveau’ - qui vont être rem placés par des form es com p osées que nous avons présentées supra. En roumain, on a vu se développer un autre suffixe adverbial, -eşte dont l’origine a été étudiée dans les pages consacrées à l ’adverbe roumain ( româneşte ‘la langue roumaine, à la manière des R oum ains’, prieteneşte ‘am icalem ent, à l ’am iable’, omeneşte ‘hum ainem ent’, etc.). Ce procédé reste m oins a ctif aujourd’hui et, peu à peu, il est rem placé par l ’em ploi des adjectifs adverbialisés (adjectifs m asculins em ployés avec une valeur neutre). ’" 32' Voir l’explication de Matteo Giulio BARTOLI, Il dalmatico. Resti di un 'antica lingua romanza pariata da Veglia a Ragusa e sua collocazione nella România appenino-balcanica, a cura di Aldo Duro, coli. « Biblioteca Dell’Enciclopedia/ Lingua e Letteratura », Roma, Instituto Delia Enciclopedia Italiana, 2000, p. 461, § 519: « La composizione awerbiale con -M ENTE (fenalm im t, spizialrmania) è probabilmente un prestito. » Martin HUMMEL. Attribution in Romance : Reconstructing the oral and written tradition, Il s ’agit sans aucun doute d ’une tendance générale romane. C om m e nous le savons, la langue parlée « préfère »323 transmettre la m êm e inform ation par l ’intermédiaire de m ots courts. L es verbes qui « choisissent» un adverbe donné sont généralem ent identiques pour toutes les langues romanes, ils exprim ent l ’idée de ‘vendre’, ‘coûter’, ‘voler’, ‘aller’, ‘v oir’, etc. : ‘vendre’ : fr. vendre cher, roum. a vinde scum p324, it, vendere caro, esp. vender caro, port. vender caro, cat. vender car, prov. vendre car, corse vende caru ; ‘voler’ : fr. voler bas, roum. a zbura jos, it. volare basso, esp. volar bajo, port, voar baixo , cat. volar baix, prov. voula bas, corse vida basu, etc. Par rapport aux autres langues rom anes qui em ploient adverbialement des adjectifs dans des situations bien déterm inées, le roumain a développé ce procédé325 et presque https://docs.google.com/viewer ?a=v&pid=sites&srcid=Z GVmYXVsdGRvbWF pbnxvc2dhZGphZHZ8Z3g6MWFkNGIOMDOxMDE4ZTIOZO soutient que, dans les langues romanes, il existe « two basic morphological types o f manner adverbs. In both cases, the lexical basic in an adjectif, but Type A makes direct use o f the neuter (masculine singular) forme o f the adjective, whereas Type B marks the adverbialfunction with the suffix ~ment(e) » , p. 1. 323 Voir aussi la remarque de Martin HUMMEL, Adverbale und adverbialsierte Adjective im Spanischen. Konstruktionen des typs Los nifios duem en tranquilos und Maria corre rápido. coll. «Tübinger Beiträge zur Linguistik», n° 446, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 2000, p. 429, qui soutient que : « Kurzadverbien wurden also nicht nu rim urbanen ’français populaire'’ der "masses laborieuses ”gebraucht, sondern auch vom einfachen Volk auf dem Lande ». 324 Étymologiquement, cet adverbe provient de l’adjectif slave skapü ‘avare, cher, précieux’ et il est présent en roumain généralement avec deux valeurs : adjectivale et adverbiale. La plupart des langues slaves possèdent cet adjectif : bg. skup, slov. skôp, tch. skoupy, pol. skapy, présent aussi dans les dialectes suddanubiennes : aroum. scumpu, scumbu ; méglroum. scomp. 325 Voir aussi la remarque de Matteo Giulio BARTOLI, in Op. cit.. § 155, pp. 194 : « Nella formazione degli a n ’erbi nell’abruzz., pugl., daim, e mm. manca MENTE. [...] Al posto di - mente vierte impiegato nell’ital. Sudorientale l 'aggettivo infunzione avverbiale, tra gli anche buorio (rispetto a mm. bine), ehe compare pero anche altrove neU’ital. merid., vegl. e istr. : cfr. ad es. in Devescovi ; a ma par bon ka sa prónta e i l-ie bóu bőn el bilgüo, ma mirákulo 14 ‘mi par bene ehe si appronti e (io) l ’ho avuto bene il biglieto, ma per miracolo’, i staremo bon 37 ‘staremo bene’, i ma livo bon 52 "mi levo bene 127 tout adjectif qualificatif peut-être em ployé adverbialement, surtout les adjectifs provenant des autres langues romanes (n éologism es).326 L es locutions adverbiales - qui sont elles aussi le résultat de l ’analytism e panroman - représentent certainement une richesse lexicale. U ne analyse détaillée des locutions adverbiales est d ifficile à réaliser car chaque langue romane reflète, à part l ’héritage com m un, non seulem ent la structuration d ’un systèm e grammatical, généralem ent stable, m ais aussi la structuration d ’un univers particulier. Ici, interviennent spécialem ent les traditions, ce que l ’on appelle en roumain « obiceiul locului » ‘la coutum e du lieu ’. C ’est pour cela que chaque langue romane a son charme et ses expressions, bien que le point de départ unique et plus ou m oins unitaire soit le latin. Le roumain ne possède pas dans son systèm e les locutions adverbiales en -one(s) - anc. fr. a demuchorts ‘en cachette’, it. a cavalcioni ‘à califourchon’, esp. a reculones ‘à reculons’, port, ans tropeçoës ‘en trébuchant’, cat. a rodolons ‘en roulant’, prov. de clouchouns ‘à l ’aveu glette’, rhétrom. lad. a sbrindàlon ‘en se baladant’, a tastologn ‘à tâtons’, frprov. a cropegnon ‘en position accroupie’, corse in cavalciàni ‘à califourchon’, sd. campid. de rondàni ‘inopiném ent’, friul. zengolôn(s) ‘à g e n o u x ’, gasc, d'escoudoun ‘en cachette’, occ. de cavalgons ‘à califourchon’. T outefois, il a développé avec ses propres m oyens des adverbes et des locutions adverbiales en /ÿ (-iÿ)327 : (în) (presto)'. D ’autres emplois en dalmate :ju stai bún ‘je vais bien’ ou fero fa t bil ‘c ’était bien fait’. » 326 Pour plus de détails, voir l’étude de Carmen MÎRZEA VASILE, Ce înseamnă adverb de mod ?, in Limba română, LV1II, nr. 2, Bucureşti, Editura Academiei, 2009. pp. 238-247. 327 Nous pouvons même aller plus loin, en affirmant que le roumain a développé un autre type de locution dont la signification se rapproche de celle que nous avons présentée, de-a ...+ a (-«if, -le) : de-a valma , de-a curmezişul, de-a dura, de-a rostogolul, de-a tăvălişul, de-a berbeleacul ‘en se roulant’, de-a-ndărătelea 128 curmeziş, târâş, (pe) furiş, brânciş, etc. ou en -te : pe nevăzute ‘en cachette’, p e bâjbâite ‘à tâtons’, etc. Ces derniers expriment, en fait, dans la plupart des cas, ce que les ouvrages de grammaire française appelent ‘une position particulière du corps ou une action particulière’. Les tendances visant à relatiniser les langues romanes concernent aussi l ’adverbe roman. Ce fait « confère aux langues romanes un retour à la latinité , ce qui leur rend l ’unité altérée autrefois p a r les évolutions si divergentes des mots hérités. [ ...] Il existe pourtant, au delà des diffusions panromanes des latinismes, des options différentes que certaines langues romanes ont faites dans le choix de ces possibles emprunts, soit en fonction des besoins internes de leur système, soit en fonction des courants culturels qui y ont f 328 exercé leur action. » " L ’apparition des adverbes provenant du latin savant est, sans aucun doute, liée à ce phénom ène qui est présent dans toutes les langues rom anes (il s ’agit des m ots qui sont empruntés tels quels sans l ’intervention d ’une adaptation quelconque ou évolution sém antique). Par contre, l ’usage de ces adverbes est assez lim ité et concerne seulem ent quelques dom aines d ’activité, parmi lesquels les langages sp écialisés (juridique, scientifique ou artistique) : ab absurdo, ab aeterno, ab antiquo, ab initia, ah origine, ad astra per aspera, ad hoc, ad libitum, passim, idem, ad litteram, sic, a fortiori, et alii, et cetera, ex abrupto, ex œquo, ex nihüo , etc. ‘à reculons’, de-a ascunsul ‘cache-cache’, de-a-ndoaselea ‘à renverse’, de-a târâşul ‘en tramant par terre', de-a sita ‘contre le gré’, de-a surda ‘vainement’, etc. 328 Marius SALA, Sanda REINHEIMER-RÎPEANU, Dictionnaire des emprunts latins dans les langues romanes, in Actas do XIX C.ongreso International de Lingüistica e Filoloxia Românicas, Unrversidade de Santiago de Compostela, 1989, publicadas por Ramôn Lorenzo, Secciôn X. Historia da Lingüistica e da Filoloxia Românicas, Secciôn XI. Traballos en curso e programas de investigaciôn nacionais e intemacionais, A Coruna, Fundacion “Pedro Barrié de la Maza, Conde de Fenosa”, 1996, pp. 513-519. 129 Cette relatinisation v ise aussi les emprunts lexicaux qui se réalisent entre les différentes langues romanes, malgré le fait que la classe des adverbes n ’est pas ordinairement soum ise à l ’action de l ’adstrat. Par exem ple, le français a des adverbes qui proviennent de l ’italien : piano, adagio, alegretto , alegro, lento, a capella, etc. L ’italien p ossèd e des adverbes qui proviennent du français : à forfait , à jo u r, à la belle étoile, à gogo, à la dérobée, à la fo lie ou de l ’espagnol adelante ‘avant’, etc. Le roumain enregistre des adverbes provenant du français - vizavi, lejer, clar, exact ou de l ’italien - piano, lento, basta. L ’espagnol possédait ou p ossède lui aussi des adverbes provenant de l ’italien - a escoltazon, a fresco, de lieve, lontano, ultra misura, piano, etc. Les m ots nouveaux constitués à l ’aide des adverbes sont très nom breux et leur structure tém oigne du fait qu’on peut parler d ’une tendance panromane, bien que la plupart d ’entre eux représente des emprunts et des calques latins. Finalem ent, il s ’agit d ’une des v o ies d ’enrichissem ent •* , 329 lexical qui a été m ise en lumière par Arsène Darmesteter " et A nca G iurescu330. Leurs études ne se réfèrent qu ’à un nombre réduit de langues rom anes et ils n ’ont pas réussi à répertorier tous les types de ces com p osés ou dérivés. Pour illustrer ces aspects, nous rappelons quelques-unes de ces form es qui sont enregistrées dans les différents ouvrages lexicographiques331 : lat. benefacere , anc. fr. bienfaire, fr. inod. bienfaiteur, roum. binefacere, it. benefattore, esp. bienquerer, port, bem-visto, cat. beneficar, prov. benefatour, frprov. benêtre ‘bénir’, corse bènèfattore ‘bienfaiteur’, etc. 329 Arsène DARMESTETER, Traité de la formation des mots composés dans la langue française (comparée aux autres langues romanes et au latin), deuxième édition, avec une préface de Gaston Paris, Paris, Honoré Champion Editeur, 1967, 365 p ,,passim. 330 Anca GIURESCU, Les mots composés dans les langues romanes, coll. « Janua Linguarum/ Sériés Practica », n° 228, The Hague - Paris, Mouton, 1975,172 p. 331 Se reporter aussi aux exemples pris en compte pour chaque langue romane. 130 N o u s n ’insistons plus sur les classes sém antiques générales car les chercheurs trouveront dans les classifications sém antiques et form elles des langues romanes les informations nécessaires. N ou s préférons aborder deux des adverbes qui ont connu dans la plupart des cas une diffusion panromane et qui sont caractéristiques pour le vocabulaire et pour le développem ent sém antique des adverbes latins. Il s’agit des mots latins magis et plus qui ont toujours attiré les linguiste: à cause de leurs em plois un peu spéciaux. Déjà en latin, magis contribuait à la formation du comparatif analytique . magis idoneus ‘plus juste’, magis verisimile plus vraisembable , multo magis ‘beaucoup plus’, magis audacter avec plus d’audace’, multo magis ‘m ieux’, etc. Généralem ent, ils sont em ployés en tant que m orphèm es de com paratif ou de superlatif relatif des adjectih. et des adverbes, il sem ble que leur utilisation était généralem ent romane (sa u f en roumain où plus est connu seulem ent com m e néologism e) et ils étaient des synonym es. L es anciens textes confirm ent sans nul doute cet aspect. Dans la plupart des langues rom anes qui connaissent ou ont connu l’usage de magis, cet adverbe a une autre valeur, celle de conjonction adversative (fr. mais, it. ma, esp. mas, port. mes, cat. mes , prov. mai, frprov. mes, rhétroum. surs, mo, engad. ma, lad. ma, friul. ma(ï), dal. mu, gai. mais), qui n est pas spécifique au roumain. Far contre, en roumain, il connaît d ’autres significations qui concernent cet adverbe : ‘encore’, ‘pas du tout’, ‘un peu . 332 Gerhard ROHLFS, Las diferencias lexica de las lenguas romanicas, in Estudios sobre el lexico romănico, coli. « Biblioteca Romanica Hispanica / II Estudis y ensayos », n°294, Madrid, Editorial Gredos, 1979. § 67, pp. 144-145 ou Heknut LUDTKE, Historia del lexico romănico, vcrsîon cspanola de Marcos Martinez Hematidez, coli. « Biblioteca Romanica Hispanica / III Manuales », n°33. Madrid, Editorial Gredos, 1974, § 3.4.2., p. 70. 333 Voir Alexandru NICULESCU, Observaţii asupra conjuncţiilor adversative în limbile romanice. Conjuncţia adversativ-copulativă, in Individualitatea limbii române între limbile romanice. Contribuţii gramaticale, Bucureşti, Editura Ştiinţifică, 1965, pp. 100-106. 131 Il se passe la m êm e chose avec l’adverbe latin sic (> roum. ÿi) qui connaît en roumain un usage conjonctionnel coordinatif, sem blable à celui de la conjonction française et. En plus, il est utilisé en tant qu’adverbe de renforcement ‘aussi, m êm e’ et adverbe de tem ps ‘déjà’. Plus n ’a pas connu de changem ent de valeur grammaticale com m e magis et il est resté ju squ ’à nos jours adverbe, malgré sa diffusion quasi-générale (anc. esp. plus, anc. portg. chus, anc. cat. pus), en tant que morphème grammatical ou adverbe quantitatif : fr. plus, it. più, prov. pus, pu, plus : fr. plus haut, it. p iù alto, prov. pu, plus car, rhètrom. plii, dal. pie, frprov. pies, sd. prus, corse più. Le provençal utilise aussi magis pour former un com paratif ou un superlatif relatif : Es d ’autant mai (plus, pu) car qu ’es mai (plus, pu) rare ‘C ’est d ’autant plus cher que c ’est plus rare’. Il reste ainsi, à côté du franco-provençal ( mes et pies), une langue de contact entre la zon e de plus et celle de magis, ce dernier étant signalé en tant qu’adverbe, en portugais (mais), en espagnol (más), en catalan (mes), en galicien ( mais ) et en roumain (mai) ,4 Sa valeur adverbiale est aussi présente dans la structure des m ots form és par com position : fr. jam ais, anc. roum. camai ‘plus, le plus p o ssib le’, roum. numai ‘seulem ent’, prov. jam ai ‘jam a is’, cat. només ‘seu lem en t’, cat. jam ai ‘jam ais, oncques’, it. oramai ‘désorm ais’, esp. demàs ‘du reste’, port. demais ‘en outre’, frprov. jam és ‘ja m a is’, corse casumai ‘au cas improbable o ù ’, gai. endexamais ‘ja m a is’, gasc. meslèu ‘plutôt’, etc. C es dernièrs développem ents assurent le passage vers les observations liées aux degrés de com paraison romans qui sont essentiellem ent de type analytique et qui sont spécifiques aux adjectifs et aux adverbes (les nom s peuvent recevoir dans certains contextes des degrés de com paraison : fr. j ’ai très froid, roum. îmi este foarte frig). 334 En ancien français, mais , meis , mai. ma. mes. 132 Les quelques traces des com paratifs et des superlatifs synthétiques (sa u f en roumain où ces form es ne sont pas attestées et où les degrés de com paraison pour une signification identique se réalisent d ’une manière analytique (mai bine, mai râu et mai putin) : cf. fr. mieux, it. meglio roum. m ai bine, gai. mais ben) appartiennent généralem ent aux adverbes qui ont été parmi les plus usités. C eux-ci font partie du vocabulaire fondamental des langues rom anes ,5 : lat. melius, lat. pejus, lat. minus : fr. mieux , fr. pis / pire, moins, it. meglio, it. peggio, it. meno, esp. peor, esp. menas, port, pior, port, menas, cat. millor (anc. cat. mills, mill, mils), cat. pitjor (anc. cat. pirs, pits), cat. menys, prov. mièlhs (anc. prov. melhs), p r o pièje, pire, prov. mens (anc. prov. meins, menys), frprov. pir, frprov. muens, frprov. mielx, rhétrom. surs, meins ‘m o in s’, engad. main, anc. fr. tardeis ‘plus tard’, anc. prov. longeis ‘plus lo in ’, sd. peyus, rhétrom. surs, meins, engad. main, rhétrom. engad. pêr, corse péghiu, mégliu, menu, gai. peor , mellor, menos, etc. Au fur et à m esure que les langues ont évolué, l ’usage analytique s ’est im posé et nous avons aujourd’hui ce que nous avons présenté pour magis et plus336. D ’autres adverbes contribuent à la réalisation des degrés de comparaison : pour le français - tant, moult, assez, etc. ; pour le roumain atât, destul, tare, etc. ; pour l’italien assai, molto, etc. ; pour l’espagnol fuerte, tanto, bastante, etc. ; pour le portugais tâo, muito, etc. ; pour le catalan tan, tant, molt, massa ; pour le provençal tant, aitant, gai. tan, etc. Le deuxièm e terme de la com paraison est généralem ent que (it. di, roum. ca, decât, dintre, din, gai. ca) ou un descendant de l’adverbe latin quomodo. 335 Voir aussi, pour plus de details sur l’esagnol parle, Martin HUMMEL, La function attributive cuantitativa en el habla oral informal de Chile, in Cornelia Döll, Sybille Große, Christine Hundt, Axel Schönberger, De arte Grammatica. Festschrift für Eberhard Gärtner zu seinem 65. Geburtstag, Frankfurt am Main, Valentia, 2010, pp. 221-250. 336 Voir supra. 133 L e superlatif relatif ressem ble au comparatif, m ais, cette fo is-ci, s'ajoute l’article défini à valeur neutre et invariable : fr. le, it. il, esp. Io, port, o, cat. el, prov. Io, gal. o (sa u f pour le roumain littéraire337 qui em ploie un article dém onstratif cel Mircea aleargă cel mai repede ‘M ircea est celui qui court le plus v ite ’). Le superlatif absolu dispose d ’une certaine liberté et la plupart de ses form es sont constituées à l ’aide d ’un adverbe (cf. les observations sur le- com paratif ) ou de suffixes spécifiques (dim inutifs : fr. un tantinetus, roum. puţintel ‘un peu p lus’, it. pochino ‘un tout petit p eu ’, esp. un poquito ‘un tout petit p eu ’, port, poucachinho ‘un tantinet’, cat. un poquet ‘un tout petit p eu’, prov. un petoun ‘un p eu ’, frprov. una miéta ‘un tout petit p eu ’, corse caldettu ‘un peu chaud’, gai. cerquina ‘tout près’, gasc. tardétes ‘un peu tard’ ou d ’origine savante ou emprunt : fr. pianissimo, roum. pianissimo, it. prestissimo ‘très bientôt’, esp. prontissimo ‘très v ite ’, port. pouquissim o ‘très p eu ’, cat. rapidissim, corse binissimu ‘très b ien ’, gai. tardisimo ‘très tard’). Après ces constatations, nous pouvons conclure que l’adverbe n ’est pas seulem ent une partie de discours incom m ode pour les linguistes m ais aussi une partie de discours qui fascine au fur et à m esure qu ’on avance dans son univers. Son hétérogénéité se rapporte plutôt à la diversité des form es car, en comparant les langues rom anes, on constate une certaine unité. N ou s avons remarqué que les adverbes ont eux aussi leur vie. Leur existence dépend surtout de la manière dont on les em ploie. N o u s pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’adverbe reste une partie de discours intéressante 337 En roumain populaire ou régional : ül mai bine. 338 En ancien français : souavet ‘tout doucement’ (Roland, v. 3942 : Mult süavet le chevaler desarment. ‘Avec douceur on désarme le chevalier.’), pointet ‘un peu. un tout petit peu’ et en français moderne : frisquet ‘un peu frais’, tantet, doucettement ‘tout doucement’ (Amiel Journal 29-6-1859), aigrelettement. 134 qui m érite d ’être étudiée dans une perspective com parée, en valorisant les dernières acquisitions d ’ordres théorique et pratique. C ’est plutôt une des voies d ’accès à ses traits essentiels qui sont généralem ent panrom ans. En arrivant à la fin de ce chapitre concis, nous espérons avoir rendu com pte des aspects im portants de la classe adverbiale rom ane. En abandonnant les débats d ’ordre syntaxique, nous avons voulu présenter d ’une m anière synthétique un autre visage de l ’adverbe. Les observations faites à propos de l ’adverbe confirm ent l ’opinion d ’Eugeniu Coşeriu qui soutient que « limba se face prin schimbare şi “moare ” ca atare atunci când încetează să se schimbe [ ...] . Limba "se fa c e ”, dar “fa c e re a ” ei este o ‘facere ” istorică, nu cotidiană ; este o "facere ” într-un cadru de permanenţă şi de continuitate. In fe lu l acesta, considerată în două momente succesive ale istoriei sale, o limbă nu este “ni tout à fa it une autre, ni tout à fa it la même Insă faptul că se menţine parţial identică cu ea însăşi şi că încorporează tradiţii noi este, tocmai, ceea ce asigură funcţionalitatea ei ca limbă şi caracterul ei de "obiect istoric". Un obiect istoric exista ca atare numai dacă este, în acelaşi timp, permanentă şi succesiune. » 339 339 Eugetriu COŞERÎU, Sincronie, diacronie şi istorie. Problema schimbării lingvistice, versiune în limba română de Nicolae Saramandu, Bucureşti, Editura Enciclopedică, 1997, pp. 246-247. La préposition Dans ce chapitre, nous abordons le problèm e de la préposition, dont le rôle essentiel est de m ettre en relation - par le biais de la subordination - deux m ots à l ’intérieur d ’un syntagm e ou d ’une phrase simple. À part ce rôle plutôt syntaxique, en accom pagnant des m ots et en m arquant des relations de dépendance, elle peut nuancer leur sens : Hier, j e suis allé chez mes grands-parents. Depuis hier, j e ne compte plus sur lui. Denys le Thrace définissait la préposition seulem ent du point de vue form el (voire syntaxique), sans tenir com pte des im plications d ’ordre sém antique. Pour lui, « la préposition est un mot qui se prépose à toutes les parties de la phrase, en composition et en construction. >>340 Quant à nos contem porains, ceux-ci élargissent l ’encadrem ent de la préposition, en affirm ant q u ’elle est « un mot invariable qui a pour rôle de relier un constituant de la phrase à un autre constituant ou à la phrase toute entière, en indiquant éventuellement un rapport spatio-temporel, un rapport de possession, de dépendance, etc. Le mot ou le groupe de mots ainsi reliés sont appelés “régime"; les prépositions traduisent donc des relations grammaticales. On a distingué des prépositions vides, qui sont de simples outils syntaxiques, et des prépositions'pleines, qui, outre l ’indication du rapport syntaxique, ont un sens propre. >>341 34 La grammaire de Denys le Thrace, traduite et annotée par Jean Lallot, coll. « Sciences du langage », 2e édition revue et augmentée, Paris, CNRS Éditions, 1998, p. 63, § 18. 341 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 377. 137 L ’analyse des grammaires latines nous confirm e qu à l ’époque, la préposition connaissait une certaine utilisation et que, sans elle, la création des phrases sim ples n ’aurait pas été possible - ce qui est aussi valable de nos jours. Par rapport au latin, les langues rom anes ont enrichi le systèm e prépositionnel, surtout par le développem ent des constructions et locutions prépositives. C elles-ci connaissent dans ces langues un em ploi assez répandu et il est souvent dû à des raisons d ’ordre stylistique. Il faut aussi remarquer le fait qué les emprunts et les innovations actuelles sont assez lim ités en ce qui concerne la préposition. N ous présentons les principales prépositions latines' ' : prépositions régissant un accusatif : u sq u 'à pi 11 en vue i c ' - Eo ad pan ent [Je vais chc? mon père.] : adrersusl-m) ‘on face de. co n tre' : ante ’avant, devant, plus q u e ’ ; apud 'auprès de, devant, ch ez' : c'rca^ nm) 'au to u r d e ’- circa chitatem [autour de la cité] ; contra ‘co n tra’ ; extra ‘en dehors de. excepté, à l’extérieur - extra muras [à l'cx tcrieur les m ursj ; infra "au-dessous de. au bus de ; inter 'en tre, p arm i' : intra ‘au-dedans de. dans l’espace d e’ .ju x tu ‘à a ilé ad'1 ‘v-;-; - )rès di d e ' ; penes ‘au pouvoir d e’ ; per ‘à travers, par le m oyen de, tout le tem ps de per luJuin |p a r je u j per loctem [à la laveur de la mit] perdii>'? !* [au nom de* dieux] \post ‘derrière, depuis, après’ \prope ‘piès de' : subter 'au-dessous de' : supra "au-delà de. sur’ ; trans. ultra "yu-delà d e'- ultra mantes |au-delà des montagnes] : 342 Parfois, la déclinaison latine de type synthétique (en latin, les prépositions étaient utilisées uniquement avec un complément circonstanciel) a été remplacée dans les langues romanes par une déclinaison analytique où on remarque l’emploi fréquent des prépositions. 343 De temps à autre, cette préposition peut remplacer le datif, marquant ainsi la cause ou Vinstrument. 344 En français et en roumain ‘vers, ’ contre le mur ‘près du mur, à côté du mur’/ către perete ‘vers le mur, à côté de’. En ancien français : Cuntre Franceis ti Sui venut aider ‘Que je lui vienne en aide contre les Français’ (Roland, v. 2675), Cuntre soleill si luises e reflambes ‘Comme tu flamboies et resplendis au soleil’ (Roland, v. 2315). En ancien roum., cătră : $i cădzuiu spre pămăntu şi audriiu glasu grăindu cătră menre ‘Je tombe à terre et j ’entends une voix me dire (CV, Apôtres, XXII, 7-10). Voir aussi l’adverbe roumain încotro .(< lat. contra ubi) 'où, par où, de quel côté’345 À retenir' l’expression roumaine : Pentru bunul Dumnezeu ! 138 prépositions régissant un a b la tif : a. abl4r‘, ahs 'en partant à partit Je du côté de' ah urhe Jisi ?iicre [s'éloigner de ville]; cum ’avec' ■ eum cane umhuht [je inc promène avec mon c h ie n |, de de - point de départ, au sujet du' ■de sella exilire |sauter de son siéfte|, de integra [de nouveau|, de improvisu [à l'improviste] ; e, ex 'en sortant de. à partir de. dans l’intérêt de. en • vas ex cmro [vase en or[ ; prae ‘devant, en comparaison, en raison de’ ;/>/■» ‘devant, du haut de. en faveur de, au lieu de, pour, comme, en raison de’ pro castris |devanL le camp] ; sine 'sans' ; p rép o sitio n s régissan t un a c c u sa tif ou un a b la tif 4 : iit- \ î 'dans1- eo in urheni |je vais er ville]/A h l dans' - sum in urbe [je suis en ville] sub A c ‘vers à l'approche de - suh galii cantum le chant du coq| 1Abl ‘au pied de" sub monte |au >.ied de la montagne] . super ‘sur' ; suhtet ‘au dessous de’ Par rapport au latin, les langues rom anes présentent un éventail de prépositions plus riche, dû surtout aux évolutions sém antiques des prépositions latines et au développem ent des prépositions com posées ou bien à la création des prépositions ou de nom bresuses locutions prépositives nouvelles’ 5 ; ancien français (od. ot. ove) ‘auprès de" (lat. apud ‘auprès de. près de. che ' . (awc : laL *apud hocque) ‘avec', enz (ens < lat. intus). denz (dedenz. dedanz ' lat. de intus) ‘à l'intérieur de’ (El dedenz ce! lit ^i.soil une damoisL'le, Mort Artu. 70. 32), sent (sans, sanz, sainz -■ lal. sine) 'sans1, sor (sur) ‘sur', soz (\nu\, suz ' lat. subtus) ‘sous’. desor (desur) ‘sur, dessus, au dessu^de. ‘sous, dessous\ tftrvm ‘en provenance dc\ deles (delé, deleiz < lat. de lotus) à côté de1, autre part ‘de l'autre côté', par sun ‘à la pointe’, aval. amont. etc ; 346 II semble que le mot lat. ab n ’ait pas laissé de traces dans les langues romanes. Il a été remplacé par de qui connaît jusqu’à nos jours un emploi significatif. On le retrouve aussi dans la structure des principales locutions prépositives des langues romanes. Il existe des prépositions qui proviennent des substantifs : causa (G) honoris causa, gratin (G) exempli gratia ‘pour illustrer’, loco (G) meo loco ‘à ma place’, pridie ‘la veille’ (G / Ac). postridie ‘le lendemain’ (G/Ac), tenus ‘jusqu’à’ (G / Ac). Mireille HOUCHON, Op. cit., p. 98, « . . . aux prépositions venues directement du latin, se sont adjointes de nombresuses créations souvent analytiques. » 139 français m odem e à . après, avant (< lat. ab ante), avec, chez, dans, de, depuis, dès. en (< lat. lit), Aor* (< lat. /À/s), p ar (< lat. per), parmi, pour (< lat. pro), prè.v (< lat. presse ‘d’une manière serrée'), so«s (< lat. subtus), sauf. vers via. à cause de. à côté Je . afin de à la merci de, à partir de, à travers, au-delà de. au lieu de. autour de. grâce à. hors de, lors de, quant à, sauf à, vis-à-vis «rie. etc, ; ancien roum ain a (Oamenii...ràvnitori a bune hrcrure), cütrâ (< lat. contra) ‘'vers, à '. den [deân - lat. de in) ‘d e'.p rt? ( lat. per) 'sur contre, dans en’ (avem nedejde numai pre domnia voastră), etc. ; roum ain m oderne de (Ac), la (Ac) ‘à. chez", pe ( Ac) ‘sur’, pe la (Ac) ‘environ’, de la (Ac) ‘à partir, de’, către (Ac) ‘vers, envers’, în jurul (G) ‘autour de" < lat. in giro. de-a lungul (G) 'le long de’, graţie (D) ‘grâce à’, în mijlocul (G) < lat. in médius locus *au milieu de". împotriva (G)‘contre\ datorită (D) ‘grâce à’, cu (Ac) < lat. cum. ‘avec’, sub ( \c) lat subtus "sous", înaintea (G) < lat. in f.«1ante ‘avant . în (Ac) ‘dans' - lai. in . despre (Ac) -■ lat de super ‘sur, concernant'. jàrà (Ac) ‘sans’, lângă (Ac) ‘près de. à côté de’, pentru (Ac) ‘pour’. după (Ac) ‘après’. în afară de (Ac) ‘sauf, excepté’, vizavi de (Ac) 'en face de. par rapport, ù', departe de (Ac) ‘loin de’, aproape de (Ac) < lat. ad prope ‘près de’, înainte de (Ac) ‘avant de’, /af» de (Ac) ‘par rapport à’, etc. ; ancien italien cala (exprime une nuance distributive), contro ‘contre’, entro entre", po 'd o p o \ sovra (sora) ‘au-dessous de", a casa chez", apé ■' ■. iv a n f. sunza "sans5, etc. ; italien m oderne a. in, con, per, da, di. su ‘sur’, tra ‘entre’, dentro ‘dans, à l’intérieur de’, dietro ‘derrière’, contro ‘contre’, senza ‘sans’, verso ‘vers’. fuori de ‘hors de", davunti a ‘devant’, dietro a ‘derrière’, difacci a ‘en face àe\fino ( sino) a, dopo di ‘après’, senza di ‘sans’, etc. 140 ancien espagnol des (desi. desaqui. desque) 'depuis" lat. de ipsu, faze a ‘devant, hatta), suso lat sursum au-dessu , de", cura a ‘face à (h esiunao asi cara al sol), pora ( •' \a\. pro - ad) 'pour’, Ole. espagnol m oderne de, m ,pttr ‘par* {< la t pro). con ‘avec’ (.' lat. sifté), hustü 6jusqu’à’, ante ’’dcyâiit’, iras derrière (lat. traus\ bajo ‘sous’ (lat. bossus), sobre sur’ ( ' lat. super), salvo 'sa u f, cube ‘près de’ (< lat. caput, -i.v). por causa de ‘à causc de , a pesar de ^malgré’, a través ‘à travers’, al cabo de 4au bout de’? en frente de ‘en face de’, en caso de 4en cas de’, a casa de ‘chez5, por encîma de 'par-dessus de , t£îC: ancien portugais outre ( antre) ’entre , su, de so sous . soher sut ‘jusqu’à ’, cantû a (canta) ‘quant à’, etc. , atees (utcm) portugais m oderne ante (' lat. ante) 'avant', tipàs (•-■lat. ad post) ‘après’, com (< lat. cum) ‘avec’, desde ‘depuis’, em (< lat. iri) ‘en. dans’, perto de ‘près de , por (<lat. pro) ‘par. pour’, sob (< lat. subtus)'sous', sobre (■■ lat. super) sui . quanta a ‘quant à’, atrai'és de ‘au travers de’, por baixo 'par-dessous . por diante ( lat. pro de ante) ‘par-devant', por entre (< lat. pro inter) ‘grâce à',para com ‘envers, à l’égard de’, etc. ancien catalan ah (•' lat upud). cerca ‘autour de’ (' lat circa). sots (- lai. subtus). en dessous 349 Manuel AL.VAR. Bernard POTTIER, Op. cit., § 193. p. 300, * La préposition por plantea no pocos problemas. Su étimo probablemente es per influido por pro. Efectivamente, por tiene diversos valores que son propios de per ( ‘p aso a través de, duraciôn deI tiempo, medio, causa, modo ) y otros tantos derivados de pro ('sustituciôn o représentation, compensation o equivalentia, oposiciân proporciunal, en busca de, en favor d e ) ; he aqui, pues, cômo los valores pueden servir para explicar la forma. » 350 Aujourd’hui, on retrouve cette forme seulement dans quelques expressions catalanes : sots pena de ‘sous peine de’, sots prétext de ‘sous prétexte de’ ou dans la structure de quelques mots composés: sotsllogataire sous-locataire’, sotsdirector ‘sous-directeur’, sotsdelegat ‘sous-délégué’, sotseüaconat sousdiacre’, sotsintendent, sotsgovernador, sotsprefectura, etc. 141 catalan -m o d ern e le amb avec en' (" lat. apud). per (< lat. per)'par', fins ‘jusqu’à’ (< lai .fine), contra ‘contre" (lal. contra), sobre "sur’ (< lat. super), vers 'vers’ t ■ lai venus), tret 'a l’exception de", tocant ‘en ce qui concerne', des de depuis’ (< I; t de ex de), a cause de ‘à cause de', a desgrai de “en dépit de . a la dreta de "a la droite de’, en Uoc de ‘au lieu do', enfront de 'en face de*, a lUarg de ‘le long de', etc. ancien provençal amai (' lal ad mugis) ’avec' avei (aveu, avoi) ‘avec", chas*’’ (ches. chies) - lal casa ‘chez’ dins (dedins) ‘dans’, eissetz ‘excepté', /».v (jotz. jus) ‘sous" -- lat. deorsum. malgrat de (< lat. tnalum gratum) ‘malgré", oltru ‘au-delà’, re/re ‘arrière’ (< lat. rétro), sem (senes) ‘sans’, etc. provençal m oderne amhë (amé, embé. emé) ‘avec ’, de. en, per ‘par, pour’, avaux avant’, despuei (dempuei) ‘depuis’, dins (dintre) dans', fins jusque", fora "dehors . maugrat ‘malgré", sensu ‘sans’, sota ‘sous . sus (suhre) 's u r', vers ‘v e rs ’, a costal de (au costut de) ‘à côté de'. per de dire de (per fin de) ‘afin de’, en causa de (a causa de) à • <4-1 de . eu lubga de (en luega de) ‘ai lieu de" fora de ‘hors long de ‘le long de’, etc. Des prépositions en contexte : lat. Eu ad harem. |J e \ ai >chez mon frère.| ir.Ja vais chez mon frère. roum A /m acasâlafrulclt meu [Je vais chez mon frère. J it Tnrm a osa i tnezzogiorm. [Je rentre à la maison à midi.] esp. Miguel seechn a reir |Miguel s’est mit àrire.| port. Entamas nos Alpes. [ N o u s sommes dans les Aplcs.] cat. Unfaig per lu. [Je le fais pour toi.[ prov. Escriu enprovénçak: [J’ëcris en provençal.] 351 Cf. adv. roum. acasă, (< lat. ad + casam), loc. prep. en ane. fr. en chies, a chies ‘â la maison’ et loc. prep. en it. a casa, cat. a casa, frprov. (en)chiez. 142 La conjonction Par rapport aux prépositions - qui concernent exclusivement le domaine intrapropositionnel - les conjonctions se retrouvent dans les sphères de l’intrapropositionnel et de l’interpropositionnel, leur rôle étant de marquer, soit une relation coordinative, soit une relation subordinative. En général, les ouvrages de grammaires définissent les conjonctions comme des mots invariables qui servent « à mettre en rapport deux mots ou groupes de mots de même fonction dans une même proposition, ou bien deux propositions de même fonction ou de fonctions différentes. »35i Les conjonctions se classent en coordinatives et subordinatives. Les conjonctions de coordination m ettent en relation dans presque tous les cas deux ou plusieurs élém ents ayant une valeur identique du point de vue m orphosyntaxique. À leur tour, les conjonctions coordinatives se divisent, principalem ent, en fonction de l ’inform ation sém antique de l ’énoncé, en : copulatives et roum .fi lai :;t.. et titquc1'*. anc fr. et. t\ • Di T r; sic), it. e (ed), anche ‘et aussi \ uic csp , ï . va m i ie csp m o d e port ( . nda ‘encore’, ;atw. cal. r chi. mod. / nnc. prm. e, ez ou ii prov. mod. e ; 352 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 109. 353 Devant voyelle ou h : infirma atque etiam aegra valetitdine ‘d ’une santé faible et même maladive’. j54 Au lieu de y , l’espagnol emploie e devant tout mot commençant par i vocalique (Miguel e Isabet). Par contre, si le nom devant lequel nous devons utiliser cette conjonction commence par un i consonantique (y uo hi + voyelle), il faut utiliser .y : tüyyo. 143 adversatives lai. autem. vero sed 'nuiis , une. Ir. mes ti tioii mais da iar. insă (- lat. ïpsa) it ma ‘mais’, exp mas pert/*3 'm a is'K lai. per hôc ou * por hiïc), poil, mai', cal, mes, perd 'm ais . prov. mai ; conclusives lut. ergo ‘donc’ itaque 'c 'c si pourvue igitur ionc". anc. Ir. dont, ilm. doneques. donques et adonti Ir. m o d donc. roum. deci ( < (le + ci). şi. il dunqtie donc' esp luego. pues d o n c ’, port logo, paii ■donc', c a t dotics. pro v . donc (,doncas. adone) ; disjonctives Lu. aut, vel ‘ou ’, ir. «w. « é/Vn roum. sau. ori. il. a. orvero ‘ou, ou bien', ţap. ii \u 'My) ’ou', fort, ou ‘ou’, cal. % o hé ’ou hii/n’. anc. prov. £>, e?. ou w prov. mod. « (à), o ben U'i hcn). Les plus anciens textes roum ains tém oignent de l ’usage du e, en tant que conjonction coordinative (à côté de şi conjonctionnel - Credzu Avraamu lu Dumnedzeu şi se meni lui în dreptate şi soţu lu Dumnedzeu meni-se [CV |). ce qui dém ontre q u ’à une certaine époque le et latin était panrom an ; .. .şi aceia lăsă acie, e însuş întră întru gloată. .. ( C V ), ...e ea toată lumea o cinsteaşte.. CV), E la Pavelu dzise se prebăndească de sinre..., etc. Quant au roumain d ’aujourd’hui, celui-ci n ’em ploie plus cette conjonction. A ut latin est lui-aussi panrom an m ais, en ancien roum ain et en roum ain m oderne (souvent régional), il a surtout une valeur adverbiale ‘vraim ent? est-ce que?’ (on le rencontre dans la structure de la conjonction disjonctive sau, form ée sur le 355 Manuel ALVAR, Bernard POTTIER, Op. cit., p. 325, § 210.2, « Originariamenie, pero tuva una significaciùn diferente que màs (< magis), por cuanta actuaba con villor restrictivo ('sin embargo j, en tanto mas lu tenia opositivo. » On fait appel à u si le mot commence par o ou ho : siete u ocho, tnujer u hombre. 357 CV = Codicele Voroneţecm, Ediţie critică, studiu filologic şi studiu lingvistic de Mariana Costinescu, Bucureşti, Universitatea Bucureşti & Editura Minerva, 1981,488 p. + 86 p. (fac-similés). 144 terrain roum ain à partir des élém énts latins : lat. sic + aut > roum. să + au > sau ) : Audziţi, fraţii miei ceia dragii, au n-au alesu Dumnedzeu mişei<i> lumiei bogaţi întru credinţă... (CV) ; ... şi au nu aceia hulescu bunrul nume cela ce e numiţii spre voii (CV) ; Au nu crezi c-ai greşiţi ou Arrgintu sau auru sau veşmente nece de la urul (CV). Dans ces form es, rappelées ci-dessus, on se rend com pte aussi q u ’à l ’exception du roum ain où il est seulem ent adverbe, le latin magis est présent dans toutes les autres langues rom anes avec une valeur conjonctionnelle, parfois em ployée parallèlem ent à la valeur adverbiale. lat. patet et mater et filins [le père et la mère et le fils] ft Lui et moi, nous s mutes allés à la chasse roum. Xfihaiş i\tihaela se iuhesc. [Michel et Michellc s’aiment.] it. Stasseraclu fai rimani e, et sa oppure esci nella citia! IQu'cst ce que tu fais ce soir, tu re: l es che i toi ou tu sors en vil le'.’| esp. Ks un estudiante aplicado pero nu tietw espiritu de équipa. [C'est un étudiant travailleur mais il n'as pas l'esprit d’équipe.1 port. Ela é rica, mas feïa. [Kllc est riche niais laide. [ [Les touristes aiment nager ou naviguer près des côtes catalanes. | pro\ Passarù esiosera, mai rasxarù pas. [Tu peux passer ce soir. mais tu ne peux pas rester.] Les conjonctions de subordination lient deux éléments ayant des valeurs gramaticales différentes du point de vue morphosyntaxique. Quant au sémantisme de ces conjonctions, celui-ci diffère d ’un cas à l’autre. Le contexte seul peut nous indiquer parfois avec précision ie sens de telle ou telle conjonction (cause, but, conséquence, temps, manière, concession, opposition, comparaison, exception, condition, etc.). Dans la plupart des langues rom anes, on rem arque un certain développem ent des locutions conjonctives, m algré le fait q u ’en latin, ce procédé ne soit pas très développé. E n fait, les langues rom anes ont hérité peu de conjonctions latines’58 (en français, par exemple, on a constaté 358 T. A. LANTHORP, Juan Guttierez CUADRADO, Op. dt., § 270 c, pp. 201, « Sin embargo, la mayoria de las conjunciones del laiin cläsico se perdieron, y se sustituyeron por conjondones sinönimas o por otras de origen romänico ». 145 que seulem ent quatre conjonctions latines sont conservées : quomodo ‘com m e’, quando ‘quand’, si ‘si’, quia ( > qui > que) ‘qu e’). La dernière conjonction est de loin la plus utilisée : fr. que, it. che, roum . că (< lat. quôd ‘parce que’), esp. que, port, que, cat. que, prov. que. Nous présentons ci-après quelques conjonctions et locutions conjonctives subordinatives du latin et des langues romanes : latin cum 'quand comme. lorsque, puisque ubi lut) primum Mes que antequam ':i\: ( que. nv :!'s; li ni )me ut où , qui ci (quia) parce que. s us prétexte que', qunquam. etsi ‘bien }ue, quoique nedum ‘bien Ion que’, quant que vehit (velutï) comme’, prout ‘selon que’, ut ‘vu que. étant donne que. de sorte que’, postquam ‘âpre-, que', etc. ancien français fi* (kc che ) ‘qui . ainz que ainçois que , dementres que. entrues une, que que, por (ce) que, poruec que, des que, a pur un poi que, a bien petit que, a fin que, etc. français m oderne comme, lorsque. puisque, que, si. de manière à ce que. afin que. ainsi que, alors que, après que, attendu que, au cas où, au fur et à mesure que, autant que, avant que, bien que, car*60, de crainte que. depuis que. dès que. malgré que parce que. pour que. ssas que selon que, tandis que, tant que, vu que, etc. ancien roum ain càce. câce cù. deuca. derept cù. după cuce. pentru cuce. pren ce. etc. roumain m oderne că. să 'que', tlacă ‘aï, défi -quoique', căci cjx\ fiindcă. deoarece ■puisque', eu toate că 'bien que'. I» caz es ‘au cas où', de vreme ce ■puisque", ta ,v/ m m "comme si’, chiar deçà 'même si', pentru tu sà ‘afin de’, măcar că ‘bien que’, etc. 359 Pour plus de détails, voir Claude BURIDANT, Op. cit., pp. 540-672, § 550574, passim. 360 En ancien provençal : quar et car (< lat. quarë ‘par quoi ?, pourquoi ?, c ’est pourquoi’) et en ancien français : quar et quer. 146 italien che 'que' mentre 'tandis que pendant que', siccome ‘comme", tlato che ‘puisque', prima che 'avant que', a meno che 'à moins que’, benché. sehbene ‘bien que', se "si', semmai si jamais', perché •parce qu’il'. / ÎHcftg‘tant que’, etc. espagnol que ‘que', coma comme', mienlras "pendant que. lorsque’, segûn •suivant que’., si ‘si ".ya que 'puisque’ parque arce que", aunque ‘quoique5, /a« c« « » ‘aussitôt que’, 0 ««? ‘depuis que’, luego qui? après que", hasta que ’jusqu’à ce que", siempre que ‘chaque fois que ’, asi cnmo 'de même que", par poco que 'si peu que’, dado que 'étant donné que’, etc. portugais que que’, se ‘si’, a menas que 'à moins que , sem que 'sans que’. cornu ‘comme’, pois que 'puisque", visto que "vu que . enquanto ‘pendant que . logo que 'dès que", desde que 'depuis que", antes que ‘avant que’, sempre que ‘pourvu que" ainda que 'mi me si’, de tal forma que ‘de telle sorte que”, porque “parce que', assim como ‘de même que", para que ‘pour que', etc. catalan que abans que ‘avant que’, aixi que ‘dès que . mentre que ‘pendant que" (• lat. dum intérim > mentre), sempre que ‘chaque fois que, pourvu que’,/i/f.v que ‘jusqu'à ce que', com que ‘comme", pttix que ■puisque’, per tal que ‘pour que’ en eus que 'au cas où", encara que ‘bien que’, af i que ‘afin que , etc ancien provençal ans que (anceis que) "avan que' pois après que . com que "de quelque manière que', coras que 'lorsque . domentre que ‘puisque', mas que. m m que 'pourvu que!, on que ‘où que .perso que ‘parce que', etc. 147 provençal m odem e que. coma (come) ‘comme’, se (si) ‘si’, per fin que, per que ‘afin que. pour que’, a mens que ‘à moins que’, avans que ‘avant que’, mai que ‘que ' enterin que ‘tandis que', per pauc que "pour peu que’ bord que ‘puisi ]ue’, segon que . seguent que selon que, suivant “das que’, etc. L a conjonction latine sT est elle-aussi panrom ane. En roum ain, son existence est toujours prouvée par des exemples extraits des prem iers textes car le roum ain d ’aujourd hui n ’em ploie plus cette conjonction à valeur conditionnelle (dans la langue ancienne, lat. s ï> se, est assez rarem ent rencontré) : Iară se întrebări sîmtu, şi de cuvente şi de numere şi de leagea voastră... C V ) En plus, « le roumain dispose de l'inventaire le plus riche et le plus original.262 Outre les conjonctions héritées du latin, il en a créé beaucoup d ’autres (căci ‘ca r’, dacă ‘si’, deşi 'bien q u e’, până ‘ju sq u ’à ce que, avant que, tant q u e’,) < lat. paene + ad), ainsi que de locutions conjonctives, plus nombreuses et plus variées que dans toutes les autres langues romanes 361 En ancien provençal, se. 362 Voir Mioara AVRAM, Evoluţia subordomrii circumstanţiale cu elemente conjuncţionale în limba, română, Bucureşti, Editura Academiei, 1970, 273 p., Josef il KR MAN, La formation du système roman des conjonctions de Subordination, Berlin, Akademie Verlag, 1963, 274 p. et Brigitte SCHLIEBENLANGE, Les conjonctions dans les langues romanes, in Harro Stammerjohann (éd.). Analyse et synthèse dans les langues romanes et slaves, Ve Colloque International de linguistique slavo-romane Bad Homburg, 9-11 octobre ! 989, coll. « Tübinger Beiträge zur Linguistik », n°347, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 1991, pp. 27-40. 148 (măcar că ‘bien que’, chiar dacă ‘m êm e si’, pentru că ‘parce que, puisque’, din moment ce ‘du m om ent que, alors que , atunci când ‘alors q u e’). »363 lai Tam pruJem ?sl hic homa ut Jecipi no possit [Cet homme est si avise qu’il ne peut élre trompe.] fr. Je viens chc: loi avant qu il n arrive. il. Non ù venuln perché si senliva poco bcnc. [11 n ’est pas venu parce qu'il ne se sentait pas très bien.] esp. No comprit este lihn>. que no tengo Jineru. [Je n ’achète pas cc livre car je n 'ai pas d'argent. | ■ port. Embora seja muito erudita, nuo sobe tuto. [Bien qu'il soit très érudit, il ne sait pas tout.] c a t ./W a j>ery«g/»« vgyin. | iH c fait pour qu'on le voit. | pro v. Pas dire qu Us facha au môlt\ | On peut dire q u 'e lle est faite au moule.] 363 Marius SALA, Op. cit.. p. 157 149 ' L’interjection L ’interjection est la partie de discours la plus « subjective 364 » et elle caractérise surtout la langue parlée. Elle est classée dans la sphère d ’une partie des mots invariables qui partagent tous « le caractère suivant : alors qu ’ils sont pratiquement dépourvus de contenu sémantique et qu ’ils échappent aux contraintes syntaxiques, ils n ’en agissent pas moins sur le contenu ou sur les situations du discours, grâce à l'intonation que leur confère le locuteur (approbation, désapprobation, doute, colère, ironie, insistance, appel, etc.). » 365 Parfois, l ’invariabilité de l ’interjection est discutable. Par exemple, c ’est le cas de l ’interjection latine age\ (sg.)/ agitel (pl.) ‘allons!’ ou de celle roum aine hai ‘v ien s!’ qui connaît des formes pour le pluriel et m êm e des « désinences » spécifiques pour le pluriel et qui se com porte, du point de vue gram m atical com m e un verbe: haidem ! ou haideţi ! Par contre, l ’interjection italienne zitto !(m.) ‘chut !’ change de forme en fonction du genre, fém. zitta !. L ’interjection est du point de vue form el un m ot court qui sert à interpeller ou à exprim er en général un sentim ent. En fait, elle désigne le « mot invariable jeté entre deux éléments constitutifs de l ’énoncé, elle matérialise la présence du locuteur dans celui-ci, c ’est une marque absolue de discours. [ ...] Toujours invariable, I interjection ne constitue pas, pour 364 Maria JOSEP CUENCA, Els connecteurs textuals i les interjections, in Joan SOLA, Maria-Rosa LLORET, Joan MASCARO, Manuel PEREZ SALDANYA, Gramatica del català contemporani. Sintaxi, vol. 3, Barcelona, Editorial Empüries, 2002, p. 3199, « Les interjections constitueixen la classe de paraules niés desconeguda i menys estudiada de totes, probablement pelfet que son formes caractéristiques de la llengua oral i del registre colJoquial. » 365 Jean DUBOIS et ali, Op. cit., p. 253. 151 autant, une 'catégorie homogène du point de vue morphologique. L ’interjection peut s apparanter à l ’onomatopée, définie comme une création lexicale restituant un bruit (vroum, pschitt...). »366 U ne m éthode em pirique pour répérer une interjection reste l ’accom pagnem ent de celle-ci ou de l ’énoncé par le signe de l’exclam ation. Peu d ’interjections latines ont survécu dans les langues rom anes (ah\, oh\, vae\ ou hei\). En latin, les nom s o u . les mots assim ilés au nom, accom pagnés par une interjection se m ettent au cas exigé par leur fonction syntaxique : Vue victis ! (D) [M alheur aux vaincus!] O filil (V) [Ô m on fils!] roum. Vai de capul tâul (Ac) D u point de vue sém antique, les interjections exprim ent : la douleur ku. heu\. eiheu. 'ah! hélas!' (Ac). hei \, ei\ "m alheur!’(D), roum. ah\. a u !, il. ohimé\ "hélas!', esp "aïe! . port ai'., f/i! 'a ïe !', cal. ah\. ai'.ui'. uh\. p i o \ . ai\. ai'.. las\,ai!as\\ la jo ie lat ëvoel (euhoel) " évoh é\ evax ! bravo!', roum. bravo'. il. bravo'., il. aiiguri'., esp. \bravo\. \riva\. port. oba\. opa\. vivu\. brava'., cal. oh'., brava'.. bé\. oidà'.. xel, prov. a'., è'.: l ’appel lal. -.y 11i! . h eus', ’lié!, holà! . elio'.. ehodum'. "ho!, lié!, h olà!’, roum. hail, esp. isocorrol, port, attda câl ‘viens ic i’, cat. eil, ep\, üepl, escoltil, prov. vague\, hou\\ 366 D. DENIS, A. SANCIER-CHATEAU, Grammaire du français, coll. « Le livre de poche », Paris, Librairie Générale Française, 2000, p. 302. 152 F exhortation lat. agc'.. ■bravo!’, ‘allons!' ‘vas-y !'. agite', cia'. ‘allons!'. eügë'. ‘très bien!. a merveille', inacte'. macte virtutel 'courage!' (V). il coraggiol animol aiutol "au secours!', furza'.. esp ;.v«.v!. ;r«i/«w.v! \anda\ \ânimu\ ~courage', port. eia\ ‘courage!', sus', 'eotiragc !'. cdlxinga'. ‘allons!’, som-hil 'on \ va!: ajudal. prov vui'. item'.. a\ &■>!, issal: l ’indignation ou l’interdiction lat. ol ‘oh!’, prol, proh\ ‘oh! , ah!’ (Ac, V). fr! ah it. basta\ ‘assez’, , su ffit!’, it. peccatol; esp. \toma\ ‘tiens!’, port, forât'r>(Miorsls %hastal, cat. ahl. xel, ueil, prov. crèsique'., bastal ‘suffit!’; la m enace et la com passion lat. iw ! ‘malheur!, las!. hélas!' (D). fr *■«- alors'., roum vui'.. il pavera me'., roum. psst'.. a-%- ‘chm'. it zitto'. 'siienee!'. esp \chito\. port silêncio'.. psiu'. ‘chiu!- cal rai aixô rai', 'ce ti'esi pas le problème!’. xit\, prov. chut'., silenci', cala'., ai de mim' ‘malheur à toi!’; l'a d m ira tio n lat. -'î; "oh!, ah!’, pâpae'. oh oh! diantre! pesie!" l \ \c). fr. peste'., esp. \hombre'.. càspital 'bravo!’, cal. mira'., ahl. prov. bravel, brava'.. Houdiéu'. ' lion Dieu !‘: -; la présentation ou le salut lat. en'., eccel ‘voici!, \oilà!' (N. Ac). salve', isalvetc'.) 'bonjour!'. valu'.(ralete') ‘adieu!’, fr. adieu'., roum. sulutl. veau'., pal. iutù'.. iacâl, it. ciao'. esp. \hola\. port. cat. ci'., hola'., udéu'.. pro\. cliaii'.. oui ‘holà!’: 367 Pour plusieurs aspects concernant l’interjection française, voir Maurice GREVISSE, Op. cit., chapitre XI (Le mot-phrase), § 1048-1054. Il nous semble que la traduction a permis de se rendre compte du sens de la plupart des interjections romanes. 153 les ju ro n s fam iliers lat. hercïlèl (herclel meherculeY) 'par Hercule!' (masu 1 êcastôrl •par Castor!’, ëdèpôll ’par Pollux!’(fém.), fr. merdel, mince'., roum. partum 'que lu foudre t écrasé!’, cal. carulll 'sapristi! mince!', mental, carambisl sapristi, mincc’. prov. macarèul. mental: l ’invocation de la divinité lr. Mon Dieu'.. Dieu du Ciel', roum. iDoamne) Dumnezeule'.. Zâu '.. Pre dzeu !. it JH:? inio'.. ïsp. \Gracias a Diosl, port Valha-me D,eus'., cat. Déu vos guardl, Per Vamor de Dêu\. Déu meul, prov. Mon Dieu\. Les anciens textes tém oignent du fait que les interjections ont subi peu de m odifications dans leur structure et leur aspect formel. En ce qui concerne les onom atopées, les cris d ’anim aux ou les bruits d ’anim aux, les différences sont parfois assez im portantes d ’une langue à l ’autre. C ’est pourquoi, à notre avis, il faudrait des études assez approfondies et détaillées, de la structuration de l ’univers dans chaque langue et des analyses d ’enregistrem ents sur bande m agnétique. Ces deux dém arches peuvent sans aucun doute dém êler la plupart des aspects, liés à cette partie de discours. De toute façon, nous en rappelons quelques-unes : fr. miaou !, roum. miau\, it. miao\, cat. mèu !, prov. miau !; fr. cocorico'., roum. cucurigul. it. chicchirichf ., prov. cacaracà (quiquiriquï )\; fr, ouah!ouah\, roum. ham!ham\, it. bau-bau\, cat. bub-bubl ‘aboiem ent’, prov. bau-bau\ roum. bîzzzl, prov. z.on-zon!‘bourdonnem ent’, roum. cri!cn\ ‘le chant du grillon!’ prov. sega-segaVle chant de la cigale’, it. patatracl ie son de quelque chose qui tom be’, prov. tifate /a ! ‘palpitations du cœ ur’, roum ., cat. et prov. piu-piu\, ‘le pépiem ent des oiseaux’, fr. patatrasl ‘bruit de chute’, roum . tupi'., cat. zasl ‘m ouvem ent rapide’, prov. rapataplan 154 ‘bruit du tam bour’, fr. atchum, roum. hapciul, it. eccil, cat. atxemV bruit de Péternuem ent’, cat. gloc-gloc\, glec-glecl, roum. gâl-gâl\, ‘le bruit de l’eau qui clapote’, etc. lat. l'cce lupus . fr, J'ai entauh toum. Mai sü /«< rgem\ [AHons-j !] it.3b8 Alla salutel [À la tienne!] esp. de ti, si la haces ! [Malheur à toi si tu le fais!] port. Se Deus quiserl f S i 5)icu le veut!] cat.3,19Ai, déu meu\ [Ai! Mon Dieu!] prov. Aïe 368 Pour plus d’exemples italiens, voir Georges ULYSSE, Pratique de l'italien de A à Z , Paris. Éditions Hatier, 1994, § 138 pp. 171-174 et Luca SERIANNI, Alberto CASTELVECCHI, Grammatica italiana (italiano comune e lingua letteraria). Suoni, forme, costrutti, Torino, UTET, 1989, pp. 311-320. 369 Le catalan compte plus de 1200 interjections différentes. 155 BIBLIOGRAPHIE a) ouvrages, études et sources : ALLIÈRES, Jacques, Manuel de linguistique romane, coll. «Bibliothèque de grammaire et de linguistique», n°10, Paris, Honoré Champion Éditeur, 2001, 323 p. ALVAR, Manuel, POTTIER, Bernard, Morfologia histârica del espanol, col. «Biblioteca Românica Hispânica/ Manuales», n°57, Madrid, Editorial Gredos, 1987, 533 p. ANGLADE, Joseph, Grammaire élémentaire de l ’ancien français, Paris, Armand Colin Éditeur, 1987, 248 p. 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Claude, 73.146 G GADET, Françoise, 79 GALMICHE, Michel, 79 GENOT, Gérard, 18,19,65 GIELY, Bernard, 111 GIURESCU, Anca, 130 GRANDGENT C.H., 11, 18, 52. 56, 67, 85 GREVISSE, Maurice, 33,61,75, 96,105,109,116 GUILLAUME, Gustave, 35 C CARABULEA, Elena, 118 CASTELVECCH1, Alberto, 155 CORNILESCU, Alexandre, 58, COÇERIU, Eugeniu, 135 COTEANU, Ion, 112 CUADRADO, Juan Gutiérrez, 69, 77,145 H HERMAN, Josef, 148 HOUCHON, Mireille, 139 HUCHON, Mireille, 19 HUMMEL, Martin, 126,127,133 J D JESPERSEN, Otto, % JOSEP CUENCA Maria, 151 DABORD, Bernard, 11 DARMESTE1ER, Arsène, 130 DENIS, D.. 152 DENSUSIANU, Ovid, 27,37,48, 50,98 DIACONESCU, Ion, 115 L LATHROP, T. A., 69,77,145 LLORET, Maria-Rosa, 151 18! M RUSU, Valeria 31 MARCHELLO-NLZiA, Christiane, 24,49,54 MARTINET, André, 11 MASCARO, Joan, 151 MIHÄESCU, H., 30 MÎRZEA VASILE, Carmen, 128 MOIGNET, Gérard 85 S SALA Marius, 98,103.111,129, 149 SANCIER-CHATEAU, A„ 152 SAUSY, Lucien, 75,119 SCHLIEBEN-LANGE Brigitte, 148 SERIANN1, Luca, 155 SOLA, Joan, 151 STEIN, H„ 115 N NICOLAI7,, Alexandra, 58,160 NICULESCU, Alexandm, 131 NUNES, Joaquim, 12 T TEKAVCIC, Pavao, 63,69 THOMAS, François, 121 TOURATIER, Christian, 119 P PEREZ SALDANYA Manuel, 151 PICOCHE, Jacqueline, 24,49,54 POPESCU-MARJN, Magdalena, 118 POTTIER, Bernard, 11, 18,37,76, 141,144 U ULYSSE, Georges, 155 UTET, Torino, 155 R w ROHLFS, Gerhard, 76,131 WAGNER, M.L., 25,90 182 TABLE DES MATIÈRES A v a n t-p ro p o s ........................... ............................................ ............. 5 A b ré v ia tio n s ........................................................................................ < L e n o m ................................................................................................ -9 L ’a d je c tif............................................................................................21 L ’a r tic le .............................................................................................. 35 L e p ro n o m ......................................................................................... 45 Le pronom p e rso n n e l..................................................................46 Le pronom de p o lite sse .............................................................. 49 Le pronom réfléchi............................................................. .........50 Les pronom s dém onstratifs....................................................... 52 Le pronom in d éfin i..................................................................... 57 Le pronom de renforcem ent...................................................... 60 Le pronom p o sse ssif...................................................................61 Les pronom s relatifs, interrogatifs et exclam atifs............... 67 Les pronom s n ég a tifs..................................................................75 L e N u m é r a l.......................................................................................79 L e V e r b e .............................................................................................89 Les conjugaisons..........................................................................90 Le nom bre et la p ersonne...........................................................94 Les m odes personnels et leurs te m p s ..................................... 95 Les m odes non personnels (infinitif, participe, gérondif et supin).................................. 113 Les voix du v erb e..................................................................... 119 L ’a d v e r b e ........................................................................................123 L a p ré p o s itio n ................................... •............................................137 L a c o n jo n c tio n ...............................................................................143 L ’in te rje c tio n .................................................................................151 B ib lio g ra p h ie..................................................................................I ? I n d e x ................. ....................................................................... ....... 181 183 Directeur: M irceaT ritu Fondateur: dr. T.A. Codreanu Mise en page: Andrei Doboş Imprimé en Roumanie par Casa Cărţii de Ştiinţă 400129 Cluj-Napoca; B-dul Eroilor nr. 6-8 Tél./fax: 0264-431920 w ww .casacartii.ro; e-mail: editura@ casacartii.ro Docteur ès lettres de lUniversité de Provence (AixMarseille I - UFR-ERLAOS), depuis 2012 Université d'Aix-Marseille (UFR-ALLSH), et ancien lecteur de roumain à lUniversité de Provence (2000-2004), Adrian CHIRCU-BUFTEA (né en 1970) enseigne, depuis 1996, le roumain et la linguistique comparée des langues romanes à l'Université «Babeş-Bolyai» de Cluj-Napoca (Roumanie). L'auteur a publié des articles et des comptes rendus dans des revues de linguistique roumaine et romane de son pays (Revue roumaine de linguistique. Studii şi cercetări lingvistice, Lim ba română, Dacoromania, Analele Universităţii «Alexandru Ioan Cuza» din Iaşi, Philologos, Philologica Jassyensia, Studia Universitatis Babeş-Bolyai. Philologia, Analele Universităţii din Craiova, Analele Universităţii Ovidius din Constanţa), ainsi que dans des revues prestigieuses de linguistique romane à l'étranger : Vox Romanica (Suisse), Cahiers d'études romanes (France) et Estudis Romànics (Espagne). En 2008, l'auteur a publié l'ouvrage L'adverbe dans les langues romanes. Études étymologiques, lexicale et morphologiques (français, roumain, italien, espagnol, portugais, catalan, provençal), sorti aux éditions Casa Cărţii de Ştiinţă, à Cluj-Napoca À part ces études, il a publié des livres d'exercices de langue roumaine contemporaine -! Exerciţii de limba română contemporană. (Caiet de seminar) et Teste de gramatică —et il a participé à l'élaboration de tests pour étudiants étrangers (Diplomă de cunoaştere a limbii române). Il a coordonné avec G. G. Neamţu et Ştefan Gencărău le volume collectif Limba română : abordări tradiţionale şi modeme, paru en 2009, à Cluj-Napoca, aux éditions Presa Universitară Clujeană. « Il est rare, aujourd'hui, de rencontrer des ouvrages de synthèse qui offrent un panorama succinct mais complet de la morphologie romane, y compris son rapport avec le latin. L'ouvrage du linguiste roumain correspond pleinement à ces critères. Les contenus sont clairement présentés, sansfard théorique, facilitant ainsi l'apprentissage des données de base. » (Martin Hummel) « Le livre représente un document de consultation pour des chercheurs d'ici ou d'ailleurs qui veulent avoir sous la main la synthèse et les opinions d'un spécialiste du roumain et des langues romanes en matière de morphologie romane, historique et comparée. Son contenu est d'un très bon niveau scientifique. » (Liana Pop) « Ce précis s'appuie sur l'expérience de l'auteur, en tant que romaniste et roumaniste, et sur une bibliographie étendue et de référence qui lui permet d'étayer son raisonnement de façon claire et précise. Il ne fa it nul doute que ce livre contribuera à une meilleure connaissance de l'évolution du latin vers les langues romanes et à la diffusion de celle-ci. » (Estelle Variot) ISBN 978-606-17-0039-4 9 786 61 700394