Angine
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Angine
Angine: problèmes de définition Expression d’un symptôme : angere : serrer, étrangler Hétérogénéité des termes employés dans la littérature : angine, amygdalite, pharyngite vs sore throat, tonsillitis, pharyngitis, pharyngo-tonsillitis. Phlegmon, abcès vs peritonsillar abscess, Quinsy H.Partouche Département MG Paris 5 Angines, définition inflammation d’origine infectieuse des amygdales voire de l’ensemble du pharynx. syndrome qui associe une fièvre, une gêne douloureuse à la déglutition (odynophagie) et des modifications de l’aspect de l’oropharynx. H.Partouche Département MG Paris 5 Epidémiologie France : 9 millions de diagnostics et jusque récemment, 8 millions de prescriptions d’antibiotiques. 1, 3 pour 100 séances médecins. chez l'adulte, une angine motivera un arrêt de travail dans 20 % des cas. Les principaux praticiens concernés sont en premier lieu les médecins généralistes dans 93 % des cas, suivis des pédiatres dans 5 à6 % des cas puis des ORL dans 1 à 2 % des cas. H.Partouche Département MG Paris 5 Étude angine Paris 5, poster JNI 2006 • 4 semaines (janvier -février 2005) 11281 actes • 63 maîtres de stage 366 angines 267 angines incluses 119 angines Stade 3 ou 4 36 angines TDR positif 3,24% (2,92-3,57) 99 angines ˇligibles mais non incluses Æ 1,22 par semaine par médecin 51 angines TDR nˇgatif 32 angines TDR non fait 58 angines Stade 4 20 angines TDR positif Æ 0,60 par semaine / médecin 20 angines TDR négatif 18 angines H.Partouche TDR non faitDépartement MG Paris 5 Approche diagnostique par l’aspect de l’oropharynx Angine érythémateuse Angine érythémato-pultacée Angine ulcéro-nécrotique Angine pseudo-membraneuse Angine vésiculeuse Pharyngite vs angine érythémateuse ? Gorge propre : douleur projetée ? H.Partouche Département MG Paris 5 Angine érythémato-pultacée H.Partouche Département MG Paris 5 H.Partouche Département MG Paris 5 Angine érythémateuse et érythématopultacée Rôle des autres bactéries : Streptocoque β-hémolytique du groupe C , G, E, F gonocoque (adulte, contexte+) Arcanobacterium haemolyticum germes commençaux : Haemophilus influenzae et para-influenzae, Moraxella catarrhalis,, Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Neisseria meningitidis, anaérobies divers Fusobacterium necrophorum ? anaérobie Gram négatif peu sensible à la pénicilline cause de pharyngites persistantes chez l’adulte? rétrouvé au cours de l’exceptionnel syndrôme de Lemierre FR Lemière: corticoïdes, MNI, angine de Vincent H.Partouche Département MG Paris 5 Bisno, CID 2002 Pharyngites: étiologies multiples Pharyngite à SGA : pharyngo-tonsillitis H.Partouche Département MG Paris 5 Eruption maculo-papuleuse, chez un homme de 32 ans. précédée par 72H de fièvre à 38°5 et sueurs nocturnes. La gorge est rouge avec quelques adénopathies centimétriques sous-angulo-maxillaires et jugulo-carotidiennes. Ag P24+ H.Partouche Département MG Paris 5 Angine ulcéro-nécrotique Angine de Vincent Chancre syphilitique Peu fébrile, haleine fétide Contexte ++, mauvais état bucco dentaire Association fuso-spirillaire anaérobie (Fusobactérium et spirochète, examen direct) Contexte pas toujours évident TPHA, VDRL Rechercher une hémopathie, agranulocytose Mucite Dans tous les cas: NFS, prélèvement de gorge H.Partouche Département MG Paris 5 Angine ulcéro-nécrotique H.Partouche Département MG Paris 5 Angine pseudo-membraneuse MNI 7% de toutes les angines? (Van Cauwenberge Pediatr Infect Dis J 1991) Peut être érythémateuse au début, puis EP… Fausses membranes respectant la luette Documenter ( NFS, sérologie) Pas d’ATB. éruption maculo-papuleuse Penser à la diphtérie Attention aux voyages (Europe de l’est, Afrique) En France depuis 2002 : 3 cas importés, 4 cas de Corynebacterium ulcerans toxinogène ATB, sérothérapie, isolement, antibio-prophylaxie et vaccination des contacts (BEH98) H.Partouche Département MG Paris 5 Angine pseudo-membraneuse H.Partouche Département MG Paris 5 Angine vésiculeuse Toujours virale Herpangine : coksackie du groupe A Gingivo stomatite herpétique Peut nécessiter un TT par aciclovir (AMM) H.Partouche Département MG Paris 5 Problématiques de prise en charge ambulatoire actuelle Concerne les angines érythémateuses et EP Centrée sur la question: SGA vs virus ? Identifier les infections à SGA Décider de traiter sur des arguments microbiologiques (TDR) Pour réduire les prescriptions inutiles d’antibiotiques, Pour diminuer la dissémination à l’entourage, Pour accélérer la disparition des symptômes, Pour prévenir les complications ? H.Partouche Département MG Paris 5 Angine à SGA: incidence du traitement Évolution habituellement favorable en 3-4 jours même en l’absence de traitement. Complications locales septiques : phlégmon amygdalien, abcès rétro pharyngé, adénite suppurée, cellulite Le traitement antibiotique réduit la durée des symptômes de 24 heures en moyenne Incidence très basse, autour de 1% Survenue d’emblée, indépendant de la prise d’antibiotiques Prévention par ATB non prouvée Syndromes post streptococciques H.Partouche Département MG Paris 5 Arguments en faveur d’une prescription des antibiotiques? 1950 2007 +++ Prévention du rhumatisme articulaire aigu - +++ Prévention de la glomérulonéphrite aiguë - Prévention des complications suppuratives - Prévention du syndrome du choc toxique - +/+/- - Effet sur l’évolution clinique Reprise +/- .du travail - .de l’école - Prévention d’une épidémie H.Partouche Département MG Paris 5 + Rhumatisme articulaire aiguë Incidence basse en France métropolitaine < 0.15 / 100 000 ( ≤ 10 cas par an, Graph BEH 99) Incidence plus élevée dans les DOM-TOM, au Maghreb, dans les pays en voie de développement.. Éradication corrélée à la prophylaxie ATB (≠ GNA): 1 à 3% des angines non traitées --> RAA Retard au traitement jusqu’à 7 voire 9 jours: pas plus de RAA RAA d’emblée (1/3) ou malgré traitement adapté Première crise : enfants > 3 ans, adolescents, adulte jeune en collectivité Patients à risque de RAA Antécédents personnels de RAA (valvulopathie?) Âge entre 5 et 25 ans, associé à angines récidivantes à SGA ou séjour en zône d’endémie, conditions socio-sanitaires précaires H.Partouche Département MG Paris 5 Morbidity of acute rheumatic fever (Denmark) 250 Morbidity ARF (1/10.000 habitants) 200 150 100 50 0 18 60 18 70 18 80 18 90 19 00 19 10 19 20 19 30 H.Partouche Département MG Paris 5 19 40 19 50 19 60 19 70 year Glomérulonéphrite Aiguë La GNA post streptococcique est très rare Incidence de 2.1/105/an chez l’enfant Complique les infections cutanées à SGA plus que pharyngées Les antibiotiques ne préviennent pas sa survenue Souches néphritigènes ≠ souches rhumatogènes H.Partouche Département MG Paris 5 Angine érythémato-pultacée: SGA/virus? Aucun signe ni symptôme n’est spécifique des angines à SGA En faveur d’un virus : absence de fièvre, présence de toux, d’enrouement, de coryza, de conjonctivite, de diarrhée la présence de vésicules stomatite. En faveur du SGA le caractère épidémique (hiver début du printemps) chez des enfants et adolescents entre 5 et 15 ans, survenue brusque, Intensité de la douleur pharyngée, de l’odynophagie, purpura du voile du palais , douleurs abdominales, rash scarlatiniforme. H.Partouche Département MG Paris 5 Angine: du diagnostique étiologique à la décision thérapeutique Contexte et jugement clinique Scores cliniques méthodiques TDR-SGA Culture Décision thérapeutique dans la relation médecinpatient H.Partouche Département MG Paris 5 Angine: bases de la décision thérapeutique Contexte Prévalence du SGA: pays riches : 15% ( 11% adultes, 36% entre 3 et 15 ans) Âge, saison Cas documenté dans l’entourage ? Antécédents personnels ? Traitement antibiotiques antérieurs? Facteurs de risque de RAA? Jugement clinique Peu performant Sensibilté 55-74% Spécificité 58-76% Mais encore prévalent++ H.Partouche Département MG Paris 5 Scores clinique méthodiques de Centor (Med Dec Making 81) à Wald (Pédiatr Emerg Care 98) et Mc Isaac (CAMJ 98, 2000). Critères cliniques Calcul du score selon des auteurs Fièvre > 38°C 1 point (Centor Wald Mc Isaac) Absence de toux ou de rhinite 1 point (Centor Wald Mc Isaac) Adénopathies cervicales antérieures sensibles 1 point (Centor Wald Mc Isaac) Atteinte amygdalienne (amygdalite et/ou exsudat ) 1 point (Centor Wald Mc Isaac) Âge : 3 à 14 ans 1 point (Wald Mc Isaac) Âge : supérieur à 45 ans -1 point (Mc Isaac) Saison de novembre à mai 1 point (Wald ) H.Partouche Département MG Paris 5 Mac Isaac CMAJ 1998 503/ 521 patients en clinique de soins primaires, âgés de 3 à 76 ans Likelihood ratio: rapport de vraisemblance (RP) RP+: sensibilité/ 1-spécificité Gain diagnostic si >10 RP- : 1- sensibilité/ spécificité Gain diagnostic si < 0,1 H.Partouche Département MG Paris 5 Mc Isaac JAMA 2004;291 787 patients score ≥ 2 family medicine clinic Âges 3-17 ans (n= 454) SGA+ (culture) 34,1% score 2 : 19,4% -- SGA+ (culture) : 20,5 % [12,6-30,4] score 4-5 : 19,8% -- SGA+ (culture) : 67,8 % [57,1-77,2] Âges ≥ 18 ans ( n= 333) SGA+ (culture) 21,9% score 2 : 39,3% -- SGA+ (culture) : 13 % [7,7-20,0] score 4-5 : 19,8% -- SGA+ (culture) : 30,8 % [9,1-61,4] H.Partouche Département MG Paris 5 Validité des scores cliniques : pas de consensus Dans un pays ou la prévalence attendue d’infection à SGA est de 10% à 15% Sensibilité des scores méthodiques: score > 4 : sensibilité 50 à 56% tous âges et 70 à 75% chez l’enfant score < 2 : probabilité de SGA < 5% ( forte VPN ) Meilleure que le jugement clinique des médecins En pratique : utilisation empirique À associer au TDR H.Partouche Département MG Paris 5 TDR-SGA Choix CNAM: IM STREP A®, puis STREPTATEST®etc.. Bandelettes détectant les Ag polysaccharidiques de paroi spécifique du SGA (Immuno-chromatographie…) Evaluation AFSSAPS 2002 : seuil de détection obtenu ( 10 5 UFC/ml) bonne praticabilité Impose un bon prélèvement sans contamination Extraction 1 mn Lecture 5 mn H.Partouche Département MG Paris 5 TDR-SGA: validité Sensibilité varie de 80 à 98% ( moins en pratique courante) D’autant plus élevée que le score clinique est élevé (diMatteo Ann of Emerg Med 2001) Spécificité autour de 95% VPP : p( angine à SGA si test +) : 90% VPN : p( pas de SGA si test -) : 96% (prévalence 25% vs culture > seuil du portage) VPP et VPN dépendent de la prévalence Prévalence Se Sp VPP VPN 40% 90% 95% 92% 93% 10% 90% 95% 67% 99% Les faux négatifs dépendent de la sensibilité du test : entre 1% (Cohen Med et Enfance 2002) et 4,2 % (Pessey, Press Med 2001) voire 5,4% (Edmonson Pediatrics 2006, prévalence SGA 38%) H.Partouche Département MG Paris 5 TDR-SGA : intérêt Décision sur preuve microbiologique rapide ( 7 mn) Réduction de prescription d’ATB Étude test angine 99-01 (H Portier MMI 2001) 732 médecins (n3915) TDR dans 98% des cas. TDR+ dans 27% des cas ATB prescrits: 99, 4% si TDR+ et 18,3 % TDR - Prescription globale diminuée de 41% Intérêt pédagogique +++ H.Partouche Département MG Paris 5 Enquête Angine Paris 5, JNI 2005 Pratique du TDR n = 346 fait, n=199 57,5% (52,1-62,8) non fait, n=147 42,5% (37,2-47,9) H.Partouche Département MG Paris 5 Enquête Angine Paris 5, JNI 2005 Résultat du TDR si effectué (% de TDR négatifs ) n = 199 négatif n=144 72,4% (65,6-78,5) positif n=55 27,6% (21,5-34,4) H.Partouche Département MG Paris 5 Place de la culture? Gold standard? culture classique sur gélose au sang, sans inhibiteur, incubée 24 ou mieux 48 heures à l’air ambiant sensibilité et spécificité de 90 à 95% Place actuelle prescription de macrolides Situations d’échec Angine ulcéro nécrotique, suspicion d’IST Complications locales H.Partouche Département MG Paris 5 Angines Quels antibiotiques ? Critères de jugement d’efficacité (Afssaps 2005) Éradication du SGA culture négatives chez > 90% des patients en fin de traitement. Plus de contagiosité en 24 heures Raccourcissement des symptômes 24 heures H.Partouche Département MG Paris 5 Angines Quels antibiotiques ? Historiquement Pénicilline G injectable Penicilline orale V : traitement de référence, mais éradication en 10 jours. En pratique pris 7 jours. Persistance de la sensibilité du SGA aux ßlactamines Privilégier les pénicillines en traitement court 1ère intention: Amoxicilline : 6 jours H.Partouche Département MG Paris 5 Angines Quels antibiotiques ? Antibiotiques de 2ème intention en cas d’allergie bénigne aux pénicillines sans contre-indication aux céphalosporines : - Céfuroxime – axétil (Zinnat®) : 4 jours - Cefpodoxime – proxétil (Orelox®) : 5 jours - Céfotiam – hexétil (Takétiam®) : 5 jours (adultes) -Les traitements courts limitent l’impact écologique et améliorent l’observance. H.Partouche Département MG Paris 5 Angines Quels antibiotiques ? Macrolides et apparentés 16 à 31% des souches de SGA résistantes aux macrolides Antibiotiques de 3ème intention en cas d’allergie sévère aux pénicillines ou d’allergie aux céphalosporines Pristinamycine ( Pyostacine® ) Adultes et enfants > 6 ans, au moins 8 jours (accord professionnel) Après prélèvement de gorge pour culture + antibiogramme : . Azithromycine ( Zithromax® ) : . Clarithromycine ( Zéclar*, Naxy* ) : . Josamycine ( Josacine® ) : . Télithromycine ( Kétek® ) : 3 jours 5 jours 5 jours 5 jours (adultes et enfants > 12 ans) H.Partouche Département MG Paris 5 Qui traiter? Recommandations AFSSAPS 2005 H.Partouche Département MG Paris 5 En cas d’échec Persistance des symptômes après 3 jours de TT: Réévaluation clinique Observance? Bilan para clinique NFS, sérologies selon le contexte (EBV?) Cultures Avis ORL H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique 1 Géraldine, 7 ans est amenée par son père pour fièvre à 39°C et dysphagie depuis deux jours pas de toux, de rhinite, ni de conjonctivite Examen ORL : belle angine érythémateuse avec quelques tâches purpuriques du voile, tympans RAS Adénopathies douloureuses de 1,5 cm sous digastriques Son petit frère a fait une scarlatine il y a 5 jours avec TDR+ Faites-vous un TDR ? H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique 1 Non, car risque élevé de faux négatif Score Mac Isaac : 5 Probabilité pré-test élevée ( 67% ) Si Se 90% et Sp 95% Likelihood Ratio positif = Se / Faux positifs : Se/1-Spe = 18 Likelihood Ratio négatif = Faux négatifs/ Sp : 1- se/ Spe =0,1 Odds pré examen ( malades/ non malades) : 67/33 si TDR négatif : Odds post examen : 0,1 x 67/33 = 0,20 Probablité d’infection à SGA : odds/ 1+Odds = 16% !!!! H.Partouche Département MG Paris 5 Edmonson, Pediatrics 2005, étude rétrospective de 2000 à 2002, 1184 TDR et cultures prévalence SGA 38% [ 0,35-0,41 ] n : 1184 n : 384 n : 65 Prévalence SGA 1 2,7% 0,5% 1,5% 9% 67%[20-98] 2 17,5% 8,9% 18,5% 22% 74%[60-84] 4 35,8% 48,2% 40 % 50% 88%[83-92] Score Mc Isaac Patients % TDR+ TDR -Faux négatifs H.Partouche Département MG Paris 5 Se Cas clinique n°2 Monsieur G, 46 ans, est votre dernier patient. Il est 20h. C’est un cadre commercial très pressé qui consulte pour une « angine ». Il dit que c’est la quatrième angine depuis le début de l’hivers et que les antibiotiques marchent bien… L’interrogatoire nous informe que Mr G fume 20 cg/ jour et « néglige » une toux matinale depuis trois mois. L’examen montre, un état bucco dentaire moyen, une gorge globalement rouge, sans franche amygdalite, pas d’adénopathie. Pas de fièvre. Pas de dysphonie. Palpation de la langue normale. Que décidez vous? H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique n°2 Score : -1: c’est une pharyngite non SGA Pas infectieuse ? Bilan de la toux BPCO probable : Piko6 et Rx pulmonaire Évoquer un RGO également Problématiques : Quelles stratégies pour ne pas prescrire d’ATB ? intérêt pédagogique du TDR Quelles stratégies pour transformer une demande ponctuelle de service à une prise en charge globale la santé du patient ? H.Partouche Département MG Paris 5 Étude PAIIR; C Attali & al Rev Prat Med Gen Fev 2003 Incident critique « le patient » : fait référence à des expériences passées vécues à tord ou à raison comme des échecs médicaux a déjà commencé les antibiotiques renvoie à des expériences douloureuses personnelles ou familiales a déjà consulté une ou deux fois pour ce même épisode met implicitement ou explicitement en concurrence plusieurs médecins et parfois le médecin avec lui même H.Partouche Département MG Paris 5 Étude PAIIR; C Attali & al Rev Prat Med Gen Fev 2003 Incident critique « le médecin » : le patient lui paraît fatigué ou très fatigué perçoit des risques particuliers a une faible certitude sur l’origine virale a une conviction « forte » et opposée aux recommandations dans ce cas précis la prescription d’antibiotiques n’est pas le principal problème de la consultation H.Partouche Département MG Paris 5 Étude PAIIR; C Attali & al Rev Prat Med Gen Fev 2003 Stratégies : ce qui marche Prendre très tôt dans la décision de ne pas prescrire, puis la négocier tout le long de la consultation Repérer très tôt que la non prescription risque de poser problème Expliquer précisément les différences entre virus et bactéries Expliquer l’action des antibiotiques Expliquer les effets nocifs « potentiels » des antibiotiques Proposer une explication de « rechange » H.Partouche Département MG Paris 5 Étude PAIIR; C Attali & al Rev Prat Med Gen Fev 2003 Stratégies : ce qui marche Faire expliciter la demande Partir des craintes et des représentations des patients « pourquoi? » Examen ritualisé et commenté dès le début Organisation inversée de la consultation orientée vers la non prescription Ne pas prescrire ne rallonge pas la durée de la consultation ! H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique n°3 Jawed, 4 ans (16kg, 1.05m), est amené par sa mère pour une fièvre brutale à 39°C depuis 48h ne cédant pas sous paracétamol, un mal de gorge avec odynophagie et une asthénie. Il semble avoir perdu du poids.. H.Partouche Département MG Paris 5 Aspect ORL TDR (deux fois, deux boites différentes): négatifs H.Partouche Département MG Paris 5 Evolution à J 3 sous amoxicilline 100 mg/Kg • éruption maculo-papuleuse diffuse. • état général dégradé • Dysphagie majeure • anorexie complète. - 3 kg. • amygdales enduites d’un dépôt de plus en plus épais. • Fébricule à 38°5C sous paracétamol H.Partouche Département MG Paris 5 Évolution fin NFS: Hyperlymphocytose, CRP 40 Sérologie EBV positive Culture: • Haemophilus influenzae • Staphylococcus aureus • ? Évolution favorable sous • Orelox, codenfan, paracétamol • L’arbre peut-il cacher la forêt? H.Partouche Département MG Paris 5 EBV et phlégmons / abcès amygdaliens Ryan C et al . J Laryngol Otol. 2004 200 cas rétrospectifs d’abcès unilatéraux EBV+: 6% Hanna BC et al.. Journal of Infection 2006 128 cas adultes annuels ( 2001-2002) rétrospectifs dans 3 centres de soins en Ireland du Nord EBV+ : 1,8% H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique n°3 Monsieur B., 28 ans consulte pour un mal de gorge persistant. Il a eu, six jours auparavant, des douleurs pharyngées d'apparition brutale et d'intensité moyenne gênant la déglutition, associées à une fièvre à 39,5°C et une rhinorrhée. Un médecin, consulté en urgence, a diagnostiqué une angine et prescrit de l’amoxicilline, 2 grammes /jour pendant six jours, et du paracétamol, trois grammes par jour. Vous revoyez M. B. cinq jours après le début de la prise des antibiotiques. Il se plaint toujours d’une dysphagie accompagnée d’une fièvre à 38,3°C. Il signale également une asthénie qui s’est installée progressivement. L’examen trouve une rougeur diffuse de tout l’oropharynx: amygdales, piliers, voile et paroi postérieure, et des adénopathies cervicales et sous angulomaxillaires bilatérales modérément sensibles. L’interrogatoire ne relève aucun antécédent personnel ou familial notable, le calendrier vaccinal est à jour. M. B. fume environ 10 cigarettes par jour depuis onze ans. Quelles hypothèses? Quelle décision? H.Partouche Département MG Paris 5 Cas clinique n°3 TDR inutile car SGA sensible à l’amoxicilline Examen général et ORL: sinusite? RGO? Autres bactéries? Culture? Evoquer un virus EBV, HIV, CMV Evoquer une cause non infectieuse de pharyngite ? H.Partouche Département MG Paris 5