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L’ensemble SILLAGES, Direction artistique Philippe Arrii-Blachette présente Gardiens de phare un film de Jean GRÉMILLON (1928) Musique originale * de Jean-Louis AGOBET interprétée en direct par l’ensemble SILLAGES * commande de l’Etat et de l’ensemble Sillages première version créée le 27 février 1999 à l’Auditorium du Louvre - Paris le 7 mai 1999 au Quartz, scène nationale de Brest Ensemble Sillages DRAMA : 48 rue Chapon - 75003 Paris Résidence Le Quartz - 60 rue du Château - BP 91039 - 29210 Brest Cédex 1 Direction artistique : Philippe Arrii-Blachette 06 85 76 04 92 – [email protected] Administration : Geneviève Chardin – 06 77 25 17 15 - [email protected] Diffusion : Laurence Dune - 01 43 60 72 05 - [email protected] Gardiens de phare est un mélodrame, genre populaire tenu pour mineur, dont Jean Grémillon a su s’accommoder pour nourrir son ambition de cinéma «naturel». Le réalisme du film - la mer personnage à part entière du drame, le phare et son isolement, l’attente des femmes, le développement de la maladie - transcendé par la beauté des images où l’on retrouve l’esthétique impressionniste, sert l’intensité dramatique qui transforme le «mélo» en tragédie. Musicien lui-même, Jean Grémillon, alors que le cinéma est pour peu de temps encore privé de parole, écrit une dramaturgie où est perceptible une scansion contrapuntique. Chaque motif est développé non pas linéairement mais en contraste avec un autre : mer/terre, hommes/femmes, lumière/ombre, etc., donnant à Gardiens de phare une dimension cosmique indéniable. Cette dimension cosmique, transcendant le drame intimiste, et la profonde poésie du film ont certainement déterminé le compositeur Jean-Louis Agobet à accepter d’écrire une musique originale pour GARDIENS DE PHARE. Les films muets sont traditionnellement accompagnés de musique improvisée; faire appel à un compositeur «contemporain» est peut-être l’occasion de hisser «l’accompagnement» à hauteur du génie particulier de Gardiens de phare. Résumé du scénario Sur une grève, des femmes disent adieu à leurs hommes, le père et le fils, qui s’embarquent pour accomplir leur office de gardiens de phare pendant trente jours; la séparation est dure pour le jeune homme et sa fiancée. De retour chez elles, les femmes s’activent alors que le vétérinaire du village diagnostique la rage; et justement, au phare, le fils montre à son père une morsure qu’il a reçue un jour qu’il se promenait avec sa fiancée. Puis chacun se relaie pour surveiller le phare. Dans sa chambre, la jeune fille pense à son fiancé en regardant le phare, pendant que celui-ci rêve de sa morsure et se réveille en hurlant. Plus tard le père inquiet vient voir son fils qui a l’air de dormir paisiblement. Rassuré il imagine la fête qui aura lieu pour le mariage des jeunes gens. Mais le fils se sent de plus en plus mal. Pendant ce temps, les femmes ramassent et brûlent du goémon sur la grève. Le père voudrait demander du secours, mais la tempête gronde et ils ne peuvent plus quitter le phare. Trois jours passent pendant que la mer se déchaîne. Le fils, d’abord abattu, devient agressif. Il souffre et menace son père qu’il empêche d’accéder au phare pour l’allumer; on entend la sirène d’un bateau en détresse. Les femmes constatent que le phare est éteint et apprennent l’épidémie de rage. De son côté, le père décide d’allumer coûte que coûte le phare pour empêcher un naufrage : il affronte son fils et, après une courte lutte, le jette dans le vide. Il reste accablé, mais la sirène de détresse le rappelle à son devoir et il va allumer le phare, apportant ainsi une fausse quiétude aux femmes. Et seul dans le phare, il pleure son fils. Geneviève Sellier in «Jean Grémillon, le cinéma est à vous» éditions Méridiens Klincksieck Une musique originale pour accompagner Gardiens de phare « La musique d’accompagnement pour Gardiens de phare de Jean Grémillon (1928) a été composée entre 1997 et 1999. Elle est écrite pour un ensemble de sept musiciens et un dispositif électronique consistant dans la lecture de séquences échantillonnées synchronisées avec l’ensemble pendant la projection. Musique d’accompagnement, il s’agit bien de cela. Souligner, appuyer, commenter ou au contraire, évoquer, interpréter, traduire : tout le travail de composition pour Gardiens de phare a été un va-et-vient entre ces deux attitudes. Cette réflexion initiale m’a amené à découper le film en airs et récitatifs, mais aussi pour compenser ce choix, à concevoir une forme générale à la musique afin d’éviter un effet de morcellement inhérent à la structure même du film. Ainsi des cellules musicales se retrouvent dans toute la partition. La partition électronique a été conçue comme un enrichissement orchestral de la partition d’ensemble mais aussi parfois comme une bande-son musicale très proche de l’image.» Après la découverte de la copie japonaise inédite, j’ai repris la partition en l’adaptant au rythme particulier de celle-ci, et propose ainsi une nouvelle version de ma musique écrite pour accompagner Gardiens de phare. Jean-Louis Agobet Instrumentation : flûte, clarinette trompette, trombone percussion violoncelle, contrebasse et bande électro-acoustique Jean-Louis Agobet Compositeur français né en 1968, Jean-Louis Agobet a fait ses études au Conservatoire de Nice (composition et analyse) à lʼENM dʼAixen-Provence (électroacoustique) puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon (composition, informatique musicale et analyse). Il a également suivi les cours de Luigi Nono au Centre Acanthes. Il reçoit de nombreux prix et récompenses ; bourse eurocréation en 1991 pour la ville de Bologne, de La Fondation Henry Clews en 1992, le prix spécial au Prix Italia 1995 pour le monodrame radiophonique Rinvenuto, le prix Pierre Cardin 2003 de lʼAcadémie des Beaux-Arts à lʼInstitut de France et lʼAcadémie Charles Cros en 2005. En 1996, Il est nommé par lʼAcadémie de France à Rome pensionnaire à la Villa Médicis pour deux ans. Il devient en 1998 compositeur en résidence à LʼOrchestre National de Montpellier pour deux saisons, poste quʼil occupe ensuite à lʼOrchestre philharmonique de Strasbourg - orchestre national, de 2001 à 2004. Dans la période 1996 à 2001, il travaille régulièrement à lʼIrcam, notamment pour la création de Antiphonal Memory partition écrite pour lʼEnsemble InterContemporain. Il développe une large activité de conférencier et de pédagogue en France et en Europe mais aussi au Japon ou en Chine (il est visiting professor à lʼAcademy For Performing Arts de Hong Kong en 2004) et ses œuvres sont jouées à travers le monde par les formations les plus diverses, citons lʼOrchestre Philharmonique de Radio France, LʼOrchestre National de France, lʼOrchestre des Pays de Savoie, lʼOrchestre de Bretagne, lʼOrchestre National dʼIle de France, lʼOrchestre Poitou-Charentes, lʼOrchestre de LʼAcademy for Performing Arts de Hong Kong, le Royal Northern College of Music Orchestra de Manchester, lʼOrchestre de la Fondation Gulbenkian, LʼEnsemble Intercontemporain, les Percussions de Strasbourg, le Tokyo Sinfonietta, lʼItinéraire, 2E2M, Court-Circuit, Sillages, Alternance, Musicatreize, ... et les solistes Michel Portal, Paul Meyer, Alexander Paley, Xavier Phillips, Steven Isserlis, ... Il a également été amené à travailler pour le cinéma en réalisant la musique dʼaccompagnement pour ensemble et électronique du film muet de Jean Grémillon Gardiens de phare (1928) pour le Louvre en 1999, partition reprise à Tokyo en 2002. Ces œuvres sont régulièrement diffusées sur les antennes de Radio France et des principales radios et télévisions européennes.Depuis plusieurs années il consacre une part importante de son activité à la pédagogie et à la sensibilisation des enfants à la musique à travers des concerts et des ateliers ou en composant des partitions à leur intention ; Est-ce que vous êtes prêts ? avec lʼOrchestre philharmonique de Strasbourg ou encore lʼEnfant Orchestre avec le pianiste François-René Duchâble. Il est par ailleurs responsable artistique du département éducatif de lʼOrchestre philharmonique de Strasbourg de septembre 2004 à décembre 2005. Sa discographie, déjà riche, a été largement plébiscitée par la presse française et étrangère. En 1999 paraît une première monographie sous le label MFA Radio France [harmonia mundi] dʼœuvres de musique de chambre et dʼensemble avec lʼensemble lʼItinéraire sous la direction de Mark Foster (Choc du Monde de la Musique). En 2005, lʼOrchestre Philharmonique de Strasbourg dirigé par François-Xavier Roth lui consacre un disque dʼœuvres orchestrales chez Timpani [abeille musique] (R9 Classica), avec lequel il obtient le «Coup de cœur» de lʼAcadémie Charles Cros. Ce même disque est nommé «enregistrement classique de lʼannée» aux Victoires de la Musique Classique 2006. Son œuvre pour orchestre Folia a été enregistrée pour Actes Sud [naïve] par lʼOrchestre des Jeunes de la Mediterannée et le sera à nouveau en 2006 par lʼOrchestre de lʼAcademy for Performing Arts de Hong Kong. Au cours des saisons à venir on pourra entendre notamment trois nouvelles œuvres orchestrales ; un concerto pour cor (avignon 2007), une partition pour quatuor de saxophone et orchestre (à lʼattention du Raschèr Saxophone Quartet et de lʼOrchestre des Pays de Savoie), une commande de Radio France pour deux sopranos et grand orchestre (création en 2008). Jean-Louis Agobet sera par ailleurs compositeur invité par lʼOrchestre Poitou-Charentes en 2006 et compositeur associé à lʼOrchestre des Pays de Savoie en 2007. Le Soir de Bruxelles - lundi 18 janvier 1999 Interview de Jean-Louis Agobet par Xavier Flament • Quelles sont les difficultés pratiques d’une création musicale pour le cinéma muet ? - Il y a deux difficultés bien distinctes. La première se situe au niveau de la composition : il faut tenir compte de temps extrêmement figés, bien que les contraintes viennent surtout de soi et non du réalisateur, puisque le film est déjà réalisé. La seconde, c’est l’interprétation. Quand on joue ce que l’on a couché sur le papier, on risque d’en être très loin, parce que le chef d’orchestre a une battue physique et non mécanique. Il faut donc régler tout cela pendant les répétitions. Je n’utilise toutefois pas le «clic track» - un petit casque qui délivre au chef un métronome synchronisé avec le film -,parce que ce système fige complètement la musique. C’est comme si la musique que vous interprétez était la bande sonore du film : l’expérience n’a plus aucun intérêt. • Comment gérez-vous l’équilibre entre la musique et le film ? - J’ai imaginé cette musique comme un accompagnement. D’une certaine manière, j’ai essayé de me retenir. Si vous composez pour une film de la musique comme vous le faites pour le concert, c’est voué à l’échec. Quand la musique est vraiment réussie, comme dans le «Docteur Mabuse» de Fritz Lang, vous ne l’entendez plus. Vous avez le même phénomène avec l’opéra. Quand vous avez un livret très intéressant, si vous écrivez une musique qui prend énormément de place, vous allez perdre le sens du texte pour ne plus écouter que la musique. Perdre l’image dans le film, c’est tout perdre. Composer entre l’illustration et le commentaire, voilà la clef du succès. JEAN GRÉMILLON ET GARDIENS DE PHARE Peut-être Jean Grémillon fut-il, comme l’écrivit l’historien Georges Sadoul, un «cinéaste maudit». Il reste en tout cas, malgré quelques chefs d’œuvre, un cinéaste méconnu. Bien plus qu’un artisan au «métier parfaitement sûr», commentaire dont on le gratifia, non sans arrière-pensées (ses engagements dérangeaient), il fut un auteur véritable, digne de figurer aux côtés des plus grands: Vigo, Renoir, Pagnol... Né avec le siècle, issu d’un milieu modeste, provincial, musicien de formation et pour toujours (études à la Scola Cantorum, il composera maintes partitions dont celles de plusieurs de ses films), il sera un documentariste précoce. A vingt cinq ans à peine, il a déjà signé près de vingt titres. Il se forge dans le documentaire un style unique dans le cinéma français, son réalisme (maître mot de l’époque) tendant sans cesse vers une abstraction formelle, synthétique, une stylisation narrative et plastique qui place son œuvre à l’écart de tout autre, même si l’on peut pointer ici ou là quelques «influences» (Epstein, Clair, Vigo...) Gardiens de phare est à cet égard un film où l’on voit nettement converger l’avant-gardisme et le naturalisme le plus descriptif, et l’un des films majeurs du passage du muet au «parlant». C’est une œuvre double, binaire, lyrique et sèche à la fois, cosmique et claustrée, classique et moderne. Marcel Carné, qui fut un critique de cinéma avisé, avait vu juste lorsqu’il écrivait en 1929 : «Grémillon est un véritable amant de la mer. Il ne se contente pas de conduire une action violente, rapide, sans défaillance, le phare est pour lui un sujet d’admiration. De cette merveille, il examine tous les rouages sous l’aspect le plus imprévu, s’intéresse aux effets d’ombres et de lumières. Ce qui le fait souvenir de la mer qui, infatigable, s’élance à l’assaut du phare. C’est dans un bel enthousiasme que se font les grandes œuvres. Quant à Périnal, il a doté le film d’une photographie d’atmosphère grise sans être plate, imprécise sans être obscure. Elle ajoute encore à l’angoisse, à l’oppression. Ses jeux d’ombres et de lumières ont la suavité d’une image de Man Ray» Gérard Vaugeois Principaux films de Jean Grémillon : La petite Lise (1930), Gueule d’amour (1937), L’étrange Monsieur Victor (1938), Remorques (1939/41), Lumières d’été (1943), Le Ciel est à vous (1944), Le Six juin à l’aube (1945), Pattes blanches (1949), L’Amour d’une femme (1953). L’ENSEMBLE SILLAGES Direction artistique, Philippe Arrii-Blachette Fondé en 1992 par Philippe Arrii-Blachette, l’ensemble SILLAGES est une formation de musiciens qui trouvent à travers les compositeurs de notre temps l’expression de leur sensibilité d’interprète. Implanté à Brest depuis 1996, SILLAGES a été à l’origine de nombreuses créations - André Hodeir, Jean-Yves Bosseur, Kasper Toeplitz, Antoine Hervé, Vinko Globokar, Thierry Blondeau, JeanLouis Agobet, Régis Campo, Bruno Ducol, Gualtiero Dazzi, Edith Canat de Chizy, Philippe Schœller...- ainsi que de réalisations originales : • Enregistrement de Anna Livia Plurabelle, l’œuvre référence de André Hodeir, dirigée par Patrice Caratini (MFA-Radio-France), • Tournée avec l’Arcal de l’opéra de Benjamin Britten, Curlew River, • Spectacle chorégraphique et musical de Christian Trouillas et Claudy Malherbe, Géométries. • ...Toi cour, moi jardin ... spectacle original sur des textes et musiques de Jacques Rebotier, mis en scène par Eric Vigner, • Gardiens de phare musique originale de JeanLouis Agobet pour accompagner le film de Jean Grémillon. Dernières créations : - François Paris, musique originale pour le film de Jean Vigo A propos de Nice - Philippe Schœller Trois trios sur des poèmes de Heiner Müller pour voix, violon et piano - Thierry Blondeau, Pêle-Mêle, cycle instrumental pour 10 instruments – Zad Moultaka, Aes ustum pour voix et six instruments - JeanLuc Hervé, Réplique pour 5 instrumentistes et électronique - Martin Matalon, Trace VI pour flûte et électronique, Trace VII pour voix et électronique - Daniel D. D’Adamo, Landness pour ensemble spatialisé – Carlos Grätzer, musique d’accompagnement de deux films muets en hommage à Sherlock Holmes – en cours : Alexandros Markeas, Symphonie diagonale pour ensemble et projection vidéo Discographie : CD consacré à Jean-Luc Hervé, label Empreinte digitale (Nocturne). Associé au Quartz, scène nationale de Brest, l’ensemble SILLAGES est subventionné par le Ministère de la Culture, DRAC-Bretagne, la Ville de Brest, la Région Bretagne et la SACEM (division culturelle) et la SPEDIDAM, le droit des interprètes. Musiciens-interprètes compagnons de l’ensemble SILLAGES : Flûte : Sophie Deshayes - Clarinette : Jean-Marc Fessard - Saxophone : Stéphane Sordet - Percussion : Hélène Colombotti - Piano : Vincent Leterme - Violon : Lyonel Schmit, Nadine Bodiguel - Alto : Gilles Deliège - Violoncelle : Fabrice Bihan - Contrebasse : Tanguy Ménez Voix : Donatienne Michel-Dansac, Valérie Philippin Chefs d’orchestre invités : Hélène Bouchez, Georges-Elie Octors, Julien Masmondet, Renaud Déjardin. Conditions techniques Fiche technique sur demande Conditions financières sur demande Voyages et défraiements pour 10 personnes Contacts Administration : Geneviève Chardin – 06 77 25 17 15 - [email protected] Diffusion : Laurence Dune - 01 43 60 72 05 - [email protected] DRAMA : 48 rue Chapon - 75003 Paris Résidence Le Quartz - 60 rue du Château - BP 91039 - 29210 Brest Cédex 1