Evolutionnisme Jean Baptiste Lamarck
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Evolutionnisme Jean Baptiste Lamarck
IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Les origines de l’homme Evolution (biologie) : On dit couramment que l'homme descend du singe. Il est vrai que nous avons avec lui des ancêtres communs, dont le plus jeune vivait il y a environ 5 millions d'années. L'idée d'avoir des cousins, très éloignés, parmi le monde animal n'offusque plus grand monde aujourd'hui, mais elle était terriblement choquante, il y a cent cinquante ans, et le principe de l'évolution des êtres vivants a eu du mal à s'imposer. n. f. Ensemble de transformations, le plus souvent lentes, dont résultent les organismes vivant actuellement, à partir d'un ancêtre commun. Historique Evolutionnisme Jean Baptiste Lamarck - Transformisme Source principale : « Philosophie zoologique» et "Histoire naturelle des animaux sans vertèbre" de Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829) "Je pourrais prouver que ce n'est point la forme du corps, soit de ses parties, qui donne lieu aux habitudes, à la manière de vivre des animaux ; mais que ce sont au contraire les habitudes, la manière de vivre et toutes les circonstances influentes qui ont avec le temps constitué la forme des animaux" Jean Baptiste Lamarck Discours Inaugural de 1800 au Muséum national d'histoire Naturelle La théorie A partir de ses observations sur les variations individuelles au sein d'une même espèce, J-B Lamarck en a simplement déduit que les individus s'adaptent à leur milieu. Si les conditions climatiques, géologiques, changent durablement les êtres vivants transforment leurs corps (mais pas de manière contrôlée). Un organe peut donc se modifier pour répondre à un besoin. De plus cette transformation est transmissible à la descendance (hérédité des caractères acquis). Pour Lamarck ces modifications sont graduelles et non perceptibles à l'échelle humaine. Pour étayer sa thèse, il cite en exemple le cou de la girafe qui s'est allongé pour atteindre les branches hautes des arbres. La critique Premier évolutionniste de son temps, Lamarck n'a pas réussi à prouver sa théorie par l'expérimentation. Les générations suivantes n'ont retenu de lui que l'hypothèse fausse de l'hérédité des caractères acquis alors qu'il fut l'un des rares à défendre l'idée d'évolution. Il avait trouvé le principe général d'évolution mais sans la manière... 1 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Fixisme - Cuvier George Cuvier (théoricien du fixisme) fut, à son époque, son plus grand détracteur. Age de la terre : 6000 ans selon la Bible "Le Règne animal distribué d'après son organisation" Georges Cuvier (1769-1832) La théorie S'appuyant sur la Bible, Georges Cuvier n'imagine pas qu'il puisse exister une autre théorie que le créationnisme. Il imagine toutefois une petite nuance : il n'y aurait pas eu une création unique mais plusieurs, successives. Ces "re-créations" feraient suite à des catastrophes planétaires (catastrophisme). Ce qui peut dans son esprit expliquer les restes fossiles d'espèces éteintes. Pour Cuvier notre faune actuelle n'est constituée que de survivants de la faune originelle. Négation totale du principe d'évolution des espèces. Les protagonistes A cette époque, la Bible était la référence pour expliquer l'histoire du monde. Georges Cuvier était donc dans la majorité bien pensante. Il s'est violemment heurté avec Jean Baptiste Lamarck (transformisme) et avec son ancien professeur Geoffroy Saint Hilaire. Actuellement Sous théorie du créationnisme, le fixisme n'est plus développé que par quelques églises aux Etat-Unis. Depuis 1987, un nouvel habillage du créationnisme: le Dessein Intelligent * * Origines : En 1987, aux Etats-Unis, le créationnisme a essuyé un revers dans sa lutte contre le darwinisme : un procès retentissant opposant les deux parties s'est soldé par l'interdiction d'enseigner le créationnisme dans les écoles. La "théorie" Par décision de la Cour Suprême, il a été jugé que seules les théories scientifiques devaient être enseignées dans les établissements publics et que le créationnisme, étant une religion, ne pouvait figurer au programme scolaire. Le premier amendement de la Constitution américaine stipule en effet qu'aucune loi ne peut promouvoir une religion. Les créationnistes, voyant qu'ils ne pourraient plus avancer dans cette direction ont changé de cap. La "nouvelle théorie" créationniste, le Dessein Intelligent, ou Intelligent Design, a donc tenté de présenter ses arguments de manière plus "scientifique"... Repartant en guerre contre la théorie de l'évolution, ces "nouveaux créationnistes" ont enlevé toute notion de Dieu de leur vocabulaire... sans changer le fond de leur pensées ! Cela nous donne des notions assez surréalistes : - l'évolution est guidée par un être supérieur, il y a un dessein intelligent dans l'univers - la vie humaine est trop complexe pour être le fruit du hasard - la théorie de l'évolution est trop frustre pour expliquer la complexité de la vie. La meilleure hypothèse alternative, c'est qu'une intelligence supérieure, extraterrestre ou divine, l'a organisée - il y a tellement de choses belles dans la nature, que c'est forcément une force intelligente qui dirige tout cela... Il suffit de remplacer les notions de force ou dessin intelligent par le mot Dieu pour retrouver tous les arguments des créationnistes 30 ans en arrière... 2 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Evolutionnisme - Charles Darwin Source principale: « Sur l’origine des espèces» de Charles Darwin Age de la terre: 4.5 milliards d’années Premier Homme: de 6 à 7 millions d’années. La théorie La terre a été peu à peu colonisée par les plantes, des organismes unicellulaires qui de mutations en mutations ont évolué vers des êtres plus complexes : les animaux (dont l’homme). L’évolution se fait par sélection naturelle, ce sont les animaux les plus adaptés à leur milieu qui survivent. Ce sont donc eux qui auront le plus de chance de se reproduire, et donc de transmettre leurs gènes. Un animal qui aurait une anomalie génétique, par exemple plus de poil que ses congénères, aura plus de chance de survie dans un environnement plus froid. Il pourra donc transmettre cette « anomalie positive » à toute sa descendance. Cette mutation se diffusera rapidement à toute les nouvelles générations de cette espèce. La critique Cette évolution en douceur fait que nous devrions trouver des restes de tous les stades de l’évolution, y compris et surtout de l’espèce qui nous intéresse : les hominidés… Et là, manque de chance ( ?) il y a de gros trous… nous n’avons pas encore trouvé la totalité de la lignée. Par contre toutes les sciences concernées confirment l’age de la planète, des fossiles. La génétique vient renforcer que le principe général est bon ! Les protagonistes Bien sur c’est Charles Darwin qui a le premier communiqué sur cette théorie avec la publication de son livre. Mais on peut lui associer d’autres scientifiques de son époque tels que Lamarck ou Alfred Russel Wallace qui ont contribué à l’élaboration de sa théorie. Un peu plus tard l’abbé Mendel et son étude sur la transmission des gènes (sur les petits pois !) confirmera génétiquement parlant le principe même d’évolution et de mutation. De nos jours la plupart des scientifiques sont en accords avec les principes généraux de l’évolution : Yves Coppens, Stephen Jay Gould, Pascal Piq… 3 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © La biographie de Charles Darwin Charles Darwin Naturaliste, scientifique C'est en Angleterre, à Scherewsbury que Charles Darwin est né en 1809. Un père médecin, Robert, et un grand-père naturaliste, Erasmus, ont certainement donné au petit Charles un esprit scientifique ! Enfant, il collectionne les insectes, les coquillages... et ne montre pas de grand intérêt pour les études. Son père veut faire de lui un médecin, Charles commence donc (en 1825) des études de médecine à l'université d'Edimbourg. En 1827, il change de voie et commence à étudier la théologie à Cambridge (toujours sur les conseils de son père). Mais là encore, il abandonne... Le voyage à bord du Beagle : la collecte En 1831, grâce à John Stevens Henslow (connu à Cambridge), il obtient une place sur le Beagle, un bateau en partance pour cartographier la côte d'Amérique sud. Il est embarqué comme accompagnateur du capitaine pour une durée de 5 ans. Durant le voyage, Charles Darwin étudie la géologie des îles et des continents abordés, mais il va surtout collectionner les spécimens et les fossiles des espèces qu’il va rencontrer. En 1832, en Uruguay (Montevideo), trouvant des fossiles de grands tatous il constate que l’espèce a diminué de taille (première hypothèse d’évolution ?). C’est surtout dans les îles Galapagos, en 1835, que ses observations l’amènent à élaborer l’ébauche de sa théorie. Il remarque qu’une même espèce retrouvée sur plusieurs îles présente des différences notables. Le cas des pinsons est exemplaire de ces évolutions : suivant le lieu, le bec est adapté à différentes sortes de nourritures… En 1836, Charles Darwin revient en Angleterre. Retour en Angleterre : la compilation Dès son retour, Charles Darwin étudie tous les spécimens rapportés, les rapproche, et commence à élaborer sa théorie de l’évolution. A la même époque, d’autres scientifiques remettent en cause les théories officielles : le catastrophisme et le fixisme. Jean Baptiste Lamarck parle d’évolution des espèces par adaptation au milieu (le fameux cou de la girafe qui s’allonge). En 1842, Darwin publie The Distribution of Corals Reefs véritable compilation de ses observations sur les récifs coralliens recueillies pendant son voyage.. 4 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Il est fortement influencé par Lyell et Malthus : leurs théories enrichissent ses propres réflexions au point de rédiger un essai en 1844 : 240 pages consacrées à la sélection naturelle. Tout en continuant ses recherches sur l’évolution, il publie des ouvrages sur la géologie de l’Amérique du Sud (1851), sur les îles volcaniques (1854)… En 1858, Darwin apprend que Alfred Wallace (naturaliste) prépare également une théorie sur son sujet de prédilection : l’évolution… Cette « concurrence » et le géologue Lyell vont le convaincre de présenter le fruit de ses recherches. Le 1er juillet 1858, Charles Darwin et Alfred Wallace présentent conjointement leurs travaux à la Linnean Society de Londres… Alfred Wallace Les réactions suivant la publication de L’origine des espèces par la sélection naturelle Il faudra attendre encore un an (le 24 octobre 1859) pour que L’Origine des Espèces par la Sélection Naturelle soit publiée… Les réactions sont rapides et nombreuses, aussi bien dans la communauté religieuse que scientifique. A l’époque la croyance populaire interprétait les textes bibliques « à la lettre » et laissait à Dieu le soin de faire évoluer toute chose (catastrophisme)… ou de ne rien faire (fixisme) ! Le débat fit rage plusieurs années (d'ailleurs certains fondamentalistes le relancent régulièrement, surtout au Etats-Unis). Charles Darwin trouva en TH Huxley (scientifique) un fervent défenseur de sa théorie qui faisait l'objet de multiples attaques… Une théorie qui dérange… Ce qui embarrassait la communauté religieuse était surtout la mise en avant d’une parenté entre l’Homme et le Singe… On cite souvent la réaction de l’épouse de l’évêque de Manchester qui, à la lecture de l’ouvrage, aurait déclaré : « Descendre du singe?! Espérons que ce n’est pas vrai… Mais si ça l’est, prions pour que la chose ne s’ébruite pas ! » Un aparté célèbre opposa Huxley à l'évêque d'Oxford. Ce dernier, cynique, lui demanda "Est-ce par votre grand-père ou votre grand-mère que vous descendez du singe ?". Huxley lui rétorqua "Si j’avais à choisir un ancêtre entre le singe et un universitaire s’opposant à des thèses, non par des arguments mais par la dérision, alors sans aucun doute je choisirais le singe". Les principes de fond de sa théorie ont été confirmés au fil du temps… Dès 1865, le moine Grégor Mendel découvrit, grâce à une expérimentation sur les petits pois, les lois de l’hérédité des caractères. Ceci permit de démontrer que l’un des postulats de Darwin était vrai : une évolution /mutation peut se transmettre à sa descendance… Jusqu’à la fin de sa vie, le 19 avril 1882, Charles Darwin continua à publier et à répondre aux attaques ! Il fut tout de même reconnu, de son vivant, pour la richesse de ses travaux et devint membre de la Royal Society of London, ainsi que de l’Académie des Sciences en France (1878). 5 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Néodarwinisme - La synthèse évolutionniste - Théorie synthétique de l'évolution Auteurs : Dobzhansky, Mayr, Gaylord Simpson Age de la terre : 4.5 milliards d’années Premier Homme : de 6 à 7 millions d’années. Quand Si Charles Darwin avait proposé en 1859 sa théorie sur l'évolution des espèces, il n'avait pas pu démontrer le mécanisme de l'hérédité des variations. Charles Mendel va, le premier, expliquer la transmission des caractères innés (Théorie Mendélienne 1900), c'est les débuts de la génétique. Mais c'est à partir de 1930 que la synthèse de la théorie de l'évolution va s'élaborer, grâce aux apports de la Biologie, de la Géologie et de l'analyse mathématique (statistiques). Les principes On peut répertorier 3 principes majeurs... - L'évolution est graduelle et se produit par variations continues... - C'est la sélection naturelle qui est le moteur principal de l'évolution en privilégiant les espèces les mieux adaptées à leur environnement. - Le changement évolutif par mutation peut se faire de deux façons : l'anagenèse (une lignée descendante remplace une lignée ancestrale dans la continuité) et la cladogenèse (une lignée ancestrale se scinde en deux lignées descendantes). Les protagonistes C'est Theodosius Dobzhansky (naturaliste puis généticien) qui va revisiter l'évolutionnisme. Dans son ouvrage "Genetics and the Origin of Species" ( "La génétique et l'origine des espèces"), il considérait que tous les phénomènes évolutifs résultent de changements dans les fréquences de gènes au sein des lignées, sous l'action de la sélection naturelle. En 1942, Ernst Mayr (ornithologue et systématicien) rappelle lui que la gamme des espèces dans la nature se présente sous un aspect discontinu. Son livre "Systematic ans the Origin of Species" ("La systématique et l'origine des espèces") présente le point de vue des systématiciens sur le principe d'évolution darwinienne. Le paléontologue Georges Gaylord Simpson publie en 1944 "Tempo and Mode in Evolution" ("Rythmes et modalités de l'évolution"). Il reprend à son compte la conception darwinienne d'un changement continu et lent des espèces, et interprète l'absence d'intermédiaires (les lignées sont incomplètes) par le manque d'archives paléontologiques. C'est le cumul de ces ouvrages dans trois disciplines différentes qui va jeter les bases de la théorie de la Synthèse. 6 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Actuellement Depuis les années 70 la Synthèse a été remise en cause par la paléontologie. En effet, les découvertes récentes de fossiles ne s'accordent pas avec le principe d'évolution graduelle. Certaines espèces semblent surgir dans les couches géologiques sans que l'on puisse parvenir à les raccrocher directement à une lignée... C'est tout d'abord Niles Eldredge puis Stephen Jay Gould, dont les idées se rejoignaient, qui ont relancé le débat. Une nouvelle théorie était née : les équilibres ponctués. Evolutionnisme - Stephen Jay Gould - Equilibres ponctués Auteurs : Stephen Jay Gould et Niles Eldredge Age de la terre: 4.5 milliards d’années Premier Homme: de 6 à 7 millions d’années. Stephen Jay Gould La théorie S'appuyant sur la théorie de Darwin, Gould et Eldredge ont avancé l'idée, en 1972, que l'évolution des espèces ne se réalisait pas de façon graduelle et continue au cours des temps. Il semble au contraire que l´évolution se fait à travers des périodes ponctuelles d´intense activité évolutive séparées par de longues périodes stagnantes. Il y a donc des transitions rapides entre espèces, sur le mode des «révolutions génétiques». Ceci expliquerait pourquoi on ne trouve pas toujours tous les stades de l'évolution lorsque l'on étudie une espèce : il manque les individus intermédiaires. D'après Gould c'est tout simplement que ces stades ont été si rapides (à l'échelle du temps !) que nous n'avons quasiment aucune chance de les trouver. La critique Cette théorie a soulevé un flot de controverses, car Gould et Eldredge ont d'abord soutenu que l'évolution par équilibres ponctués était la règle dans les archives paléontologiques, tandis que les néodarwiniens stricts prétendaient qu'elle était plutôt l'exception. Actuellement Depuis le développement de cette théorie, les résultats des recherches sont venus tantôt soutenir cette thèse, tantôt la réfuter. Mais au milieu des années 1990, de nouvelles études, plus précises que toutes celles qui avaient été effectuées auparavant, ont nettement fait pencher la balance du côté de la théorie de Gould et Eldredge. Il semble bien en effet que le mode d'évolution par équilibres ponctués soit désormais la règle pour la paléontologie moderne. L'étude de certaines lignées animales (les crustacés par exemple) a effectivement apporté la preuve d'une évolution sur le mode des équilibres ponctués. Quelques lignées (comme la taupe) semblent évoluer plus graduellement... 7 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © La terre... depuis 4.5 milliards d'années et les origines de la vie L'histoire de la terre et de la vie... Pour situer l’évolution de l’homme dans son contexte, il apparaît important de présenter d’abord l’échelle du temps par rapport à celle de la Terre. Le BIG BANG Tout d'abord le Big Bang, puis la formation de la Terre il y a 4.5 milliards d'années. Pas de vie, mais une intense activité sismique et vulcanologique. La terre n'est pas très... accueillante ! La vie... La "vie" apparaît vers - 3.8 milliards d'années : de simples cellules d'organismes procaryotiques, les bactéries. Leurs descendantes sont toujours parmi nous... et on peut dire qu'elles sont vraiment les plus vieilles habitantes de notre planète ! De cette époque jusqu'à - 2 milliards d'années... il n'y a pas de trace d'évolution. Puis apparaît la cellule eucaryote avec un noyau. Avril 2004 voir encadré au-dessus. 8 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © La vie... grouillante Vers - 555 millions d'années la taille des organismes augmente. D'une cellule on passe à plusieurs...On assiste à une véritable explosion de diversité : méduses, algues, éponges... Le rythme s'accélère : 20 millions d'années plus tard certains organismes fabriquent déjà des coquilles et on commence à trouver des invertébrés marins... La vie prend des formes dignes de films fantastiques. La faune de Burgess est l'exemple le plus représentatif. La vie... sort de l'eau Les premiers restes de plantes et d'animaux terrestres remontent à environ -410 millions d'années. Pour les plantes on fait dans la simplicité (pas de racine) et on reste proche de l'eau. Pour les animaux... acariens, insectes et ancêtres des scorpions sont les maîtres sur terre... Les premiers mammifères C'est à partir des reptiles qu'émerge la branche des mammifères, vers - 200 millions d'années. Les caractéristiques principales sont le sang chaud et les poils (on est peu de choses !)... Catastrophes en série Vers - 250 millions d'années, une baisse du niveau des eaux et une énorme explosion volcanique vont provoquer une extinction en masse de nombreuses espèces. Les océans se vident, et seuls quelques reptiles mammaliens survivent... Les sauropsidés Eh oui.. voilà enfin le temps des dinosaures... qui vont dominer la Terre jusqu'à - 65 millions d'années... Ils occupent le terrain avec les crocodiles, les serpents et les lézards... Mais une intense activité volcanique et une météorite qui heurte la Terre vont avoir raison des dinosaures géants et d'un grand nombre d'espèces... Le retour des mammifères Profitant de ce vide écologique, les mammifères vont prendre possession du terrain en 10 millions d'années... C'est vers - 55 millions d'années que nous allons retrouver les premières traces de primates... Et l'homme dans tout ça ??? Eh bien l'homme, il prend son temps... et les premiers hominidés ne datent que de - 7 millions d'années...c'est le petit trait rouge à droite sur le graphique en haut de page... et encore, pour qu'il soit visible, le trait est grossi... A noter, la récente découverte de Toumaï repousse les premiers hominidés à - 7 millions d'années ! Toumaï. Age: 7 millions d’années 9 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Tous les ancêtres de l'homme Arbre phylogénétique du genre homo L'évolution de l'homme est assez souvent comparée visuellement à un buisson : plus on s'éloigne dans le temps, plus le nombre d'individus diminue. Certaines lignées sont des impasses. D'autres évoluent dans le même laps de temps, en parallèle. C'est donc une "chance" que l'une de ces branches se soit développée vers l'Homo sapiens ! Sans ce hasard, la terre ne pourrait être peuplée que de chimpanzés... Notre ancêtre commun avec les grands singes est situé entre - 6 et - 7 millions d'années... Ce qui correspond à la période où vivait Sahelanthropus Tchadensis, autrement dit Toumaï. Possédant à la fois des caractéristiques de l'homme et du singe, il est le dernier prétendant au titre de "chaînon manquant" ! 10 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Les premiers "hominidés": les australopithèques (4 MA) Aus. Afarensis Africanus Robustus Boisei Habilis Erectus Neandertal Sapiens sapiens Origine : Kenya. La théorie d'Y.COPPENS (effondrement de la vallée du Rift vers 7 MA, sécheresse à l'Est, forêts à l'Ouest) fournit une origine à la séparation de la branche des hominidés et celles menant aux singes actuels. Le premier caractère distinguant les australopithèques des grands singes est bien leur bipédie quasi-permanente (mais il y en a d'autres), bien qu'ils grimpent encore aux arbres et que leur démarche soit "chaloupée". On observe d'ailleurs des évolutions différentielles du corps : certaines parties (les bras, le cerveau, les membres inférieurs, c'est selon) évoluent séparément et donnent des espèces "puzzle" (Afarensis possède un "bas" humain mais un haut "singe"). Nourriture encore végétarienne. Poids : environ 40 kg Cerveau : 450 cm3. Utilisation possible d'objets naturels (pierres ou bâtons) d'un niveau un peu plus élevé que le singe actuel, mais pas de fabrication en vue d'une utilisation précise. Pas de campement fixe, ils s'arrêtent là où ils sont. Ils vivent en groupe. Il existe de nombreuses familles d'australopithèques, par exemple : - (g) ramidus : 4,5 MA (plus ancien hominidé connu) - (g) anamensis : 4 MA - (g) afarensis (Lucy) : herbivore - 350 cm3 - 3,5 MA - (g) africanus : omnivore - de 3 à 1 MA - le genou de Claire (...) - (r) robustus : contemporain de africanus mais herbivore - (r) boisei : plutôt robuste auxquelles on ajoute aujourd'hui rudolfensis et ergaster. Des 2 familles (gracile et robuste), seule la gracile mène à homo, les autres ont évolué classiquement (il serait intéressant de suivre non seulement la descendance menant à l'homme, mais aussi toutes les autres ...). Des hypothèses actuelles disent que Lucy (afarensis) serait déjà une branche dérivée et non notre véritable ancêtre : d'autres aust. (ramidus, africanus) avaient à cette époque un squelette plus proche du notre. Abel : 3.5 MA (comme Lucy), découvert au Tchad (Afrique de l'Ouest), est LA question actuelle à résoudre. Squelette de Lucy 11 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Homo habilis : le premier homme (2,5 MA) Origine : Afrique de l'Est (Olduvai, Tanzanie). Importante crise climatique (sécheresse), qui va sonner le glas des espèces les plus "robustes", tandis que l'homme va se tourner vers l'alimentation omnivore. Son bourrelet au-dessus des yeux reste encore très marqué. Cerveau : 750 cm3 - Poids : 40 kg Poursuite de l'évolution bipède (membres inférieurs et pieds plus solides, membres supérieurs plus graciles), mais surtout développement du cerveau (avec peut-être apparition du langage articulé grâce à une évolution de son système respiratoire + larynx). Fabrication intentionnée d'outils (chopping-tool ...), encore frustres, lui servant à découper la viande et casser les os, et construction d'un habitat volontaire (quoique sommaire, protections circulaires), dans lequel habilis revient chaque nuit et y apporte sa nourriture. Il quitte définitivement la forêt. Début d'un partage des tâches entre hommes et femmes, permettant d'assurer la cohésion et la survie du groupe. Les relations "familiales" (restons prudent) s'en trouvent affectées. Quand le groupe atteint une trentaine d'individus, il essaime, et on date de ces époques les premières migrations et conquêtes du reste du monde (ou presque). La nourriture s'affirme vers la viande, surtout sous forme "charognard" (viande et moelle) quand il s'agit de grands animaux. Il coexiste avec des australopithèques, mais a déjà des caractères qui lui permettent mieux de survivre (omnivore, outils ...) et de s'adapter à son milieu, ce dont seront incapables les australopithèques restants. Peut-être 150 000 humains. Homo ergaster : de 2 à 1 million d'années Pour certains, l'Homo ergaster est le précurseur d'homo erectus. Pour d'autre c'est une espèce qui s'est développée à part... le débat n'est pas clos ! Par sa silhouette, l'Homo ergaster ressemble beaucoup à l'homme moderne. Sa capacité cranienne est toutefois plus petite que la notre de l'ordre de 850 cm3. Pour Pascal Picq, c'est le premier vrai représentant du genre Homo : il fait mieux qu'utiliser son environnement (comme le ferait un chimpanzé), il le transforme. 12 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © L'homo ergaster sort véritablement du monde des arbres, il s'approprie le feu, il invente le biface symétrique. De plus, il apparait qu'il est le premier hominidé à consommer régulièrement de la viande. Taille :1.55 à 1.70 m Poids : 50 à 65 kg Localisation :Afrique (Kenya), Europe du sud Habitat : Savane, plaines Feux : maitrisés Outils : fabriqués Erectus : le chasseur et pêcheur (1,5 MA) Après avoir occupé toute l'Afrique, il en sort et occupe l'Asie et l'Europe de l'Est (1 MA). Rappel : une génération peut parcourir 50 km : 15 000 ans suffisent pour le retrouver sur d'autres continents. Une théorie en vogue actuellement veut que, malgré la présence de plusieurs erectus sur les différents continents, une seule espèce, toujours issue d'Afrique, s'est à nouveau diffusée pour donner naissance à l'homme moderne (sapiens). Cerveau: 900 à 1100 cm3. Les termes pithécanthrope et sinanthrope identifient des erectus asiatiques (Java, Chine). On en trouve aussi en Europe (Croatie, Vallonet en Provence, Italie, Mauer Allemagne), le climat s'étant réchauffé vers 700 000 ans. Ces migrations se sont faites par la terre, la plupart des îles conquises étant reliées à un moment ou un autre au continent (sauf la Corse et la Sardaigne). La taille des outils s'améliore très lentement, à l'aide de percuteurs comme des bois ou des cornes. Ils évoluent vers les bifaces (1,2 MA). Le mode de vie se structure encore plus, l'habitat est choisi en fonction des points d'eau et des lieux de passage des animaux. La pêche, la chasse (les hommes) et la cueillette (femmes, enfants) sont les occupations principales. Dans l'habitat, des lieux se spécialisent : taille, sommeil, nourriture. Longue période de stabilité. Homo antecessor (pré-neanderthalien) Les recherches dans la Sierra de Atapuerca (Burgos) ont bouleversé les hypothèses antérieures : dans la « Gran Dolina », au niveau du sous-sol d’il y a 800.000 ans, on a retrouvé des fossiles de restes humains associés à une naissante industrie lithique (mode 1, il n’y a pas de bifaces ni de fendeurs propres de la période Acheuléenne). Il est probable que les groupes qui utilisaient une industrie lithique moins évoluée aient été déplacés vers la périphérie. Ce sont une centaine de restes d'hominidés qui ont été découverts. Les ossements trouvés dans cette grotte sont les restes d’un festin cannibal. 13 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Les restes de la « Gran Dolina » se trouvent dans une place intermédiaire entre l’homo ergaster et nous. L’homo antecessor serait l’ancêtre de Néanderthal et de Sapiens et il serait arrivé dans la péninsule Ibérique depuis l’Afrique. Homo antecessor (Atapuerca, Espagne) C'est à « La Sima de los Huesos » en 1994, que l’on a retrouvé d’autres restes. Parmi les dents, fragments de mandibules et de maxillaires et phalanges un morceau de la face d'un enfant ont été mis à jour. Au total c'est plus d'une trentaine d'individus qui ont été identifiés (tous correspondants à de jeunes adultes). Les études attribuent ces fossiles à une sorte de pré-neanderthalien... ou à l'espèce Homo Heildebergensis... Une galerie à lui tout seul... A noter, des restes d'Ursus Deningeri découverts dans le puits pourraient repousser la datation entre - 420 000 et - 365 000 ans. Cet entassement d'ossements au fond d'un puits peut évoquer l'une des premières traces de pratiques funéraires, du cannibalisme ou un évènement accidentel La domestication du feu (400 000 ans) Toutes les étapes sont importantes, mais celle-là ... Grâce au feu, l'homme survit malgré les périodes de refroidissement, il conquiert même de nouvelles zones plus froides (Japon, Amériques ?). Sa vie se structure grâce à ce foyer, qui devient le centre de la tribu et organise le campement. 14 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Neandertal : (250 000 ans) Neandertal (du nom d'une grotte en Allemagne) est issu d'erectus (d’autres disent d’antecessor) qui auraient envahi l'Europe vers 1 MA, puis se seraient trouvés isolés pour des raisons climatiques : malgré une évolution (cerveau, civilisation) tout à fait remarquable, il constitue un groupe marginal qui s'est éteint vers 30 000 ans. Sa mâchoire reste très prognathe. Ses gênes sont trop différents des nôtres pour qu'il soit considéré comme notre ancêtre; il fait partie d'une branche parallèle. Premier hominidé à enterrer ses morts; il possède un sens artistique certain : collecte de minéraux, premiers "bijoux" etc.... Comparaison squelette Homo neanderthalensis et Homo sapiens Taille :1.55 à 1.70 m. Poids : 70 à 90 kg Localisation : Europe, Asie, Afrique du Nord, Habitat : Temperé, froid, Feux : maitrisés Outils : fabriqués Sapiens : l'homme moderne (38 000 ans) Sapiens est le vrai fils de l'erectus africain qui mène à nous. Apparition assez homogène en Europe occidentale, Afrique et Asie. Les vrais hommes modernes issus d'erectus sont apparus au Proche-Orient vers 100 000 ans, et depuis, les modifications anatomiques seront mineures par rapport aux apports de la civilisation. Colonisation à l'aide de radeaux : Australie (60 000 ans), Amériques. Puis vient Cro-magnon (30 000 - 20 000 ans) et l'époque des mammouths. Le climat est l'un des plus rudes de tous ces temps, mais grâce au feu ... On observe des recouvrements de lieux habités successivement par Neandertal et Cro-magnon. Les outils s'affinent: lames de pierre, harpons et flèches à partir d'os. 15 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © La pensée abstraite de Cro-magnon l'amène à inventer l'ART (pariétal, sur les parois) en Europe. La révolution néolithique (8 000 ans) : tout s'accélère Ouf, la Terre se réchauffe et aboutit au climat actuel. Age de la pierre polie. L'homme construit des villages et s'y fixe, pratique l'élevage et l'agriculture. Il fait de la poterie, fabrique des vêtements tissés. Il se donne des structures sociales, des chefs, des religions et ... des guerres (la notion de patrimoine prend de l'importance!). Attention au référentiel : les dates varient d'une documentation à une autre, notamment si on oublie de citer le lieu concerné. 4000 ans : les dolmens et menhirs 3700 ans : âge du bronze en Europe 1100 ans : âge du fer (et du cuivre) Puis apparaît l'écriture, qui nous fait entrer dans l'HISTOIRE (coupure toute symbolique mais importante). . 16 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © L’HOMINISATION Caractéristiques de l’hominisation. Caractéristiques différenciatrices. Nous nous posons des questions sur ces caractères spécifiques de l'être humain qui le différencient des autres animaux tout au long de l'évolution. Voici les principaux. Bipédie : position debout. Cela suppose une réorganisation de tout le squelette et il gagne en stabilité. Le centre de gravité du corps nous permet de marcher en ligne droite et donc d'économiser de l’énergie; par conséquent, cela augmente la résistance pour effectuer des déplacements à longue distance. La verticalisation permet aussi de régler mieux la température corporelle en nous éloignant du sol, source de chaleur ; et en recevant moins de radiation solaire; elle permet aussi une meilleure utilisation des vents. Elle permet de libérer les mains pour d'autres travaux: transporter des aliments ou des enfants. Elle permettrait un plus grand développement du cerveau en éliminant la nécessité de muscles robustes pour soutenir la tête (le cas des quadrupèdes). Inconvénient: la modification du bassin complique l'accouchement. Libération des mains Puisqu’elles ne sont plus nécessaires pour les déplacements, les mains des hominidés se sont modifiées : elles sont devenues plus courtes et larges, et le pouce s’est opposé aux autres pour permettre un effet de pince. Les doigts ont développé des mouvements plus complexes et ont servi à saisir, à manipuler, et surtout, à fabriquer des instruments. C'est une main au service d'un cerveau supérieur. 17 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Augmentation de la capacité crânienne L'intelligence est en rapport avec l'encéphale, logé dans la cavité crânienne et composée à son tour de trois organes, à savoir, le cerveau, le cervelet et le bulbe rachidien. Ce dernier est une espèce de pilote automatique qui règle la respiration et le rythme cardiaque ; le cervelet se charge de l'équilibre et de la coordination motrice, tandis que le cerveau, divisé en deux hémisphères, est lié aux fonctions supérieures en rapport avec l'intelligence : parler, raisonner, créer, etc.. Les recherches des fossiles visent à quantifier l'évolution de la taille de l'encéphale et à analyser la morphologie du cerveau. (a) La taille moyenne de l’encéphale humain est de 1.250 grammes (chimpanzés 400gr. et gorilles 500gr.). Celui de l'éléphant africain pèse 5.700 g Mais il est clair que ce qui compte c’est la taille relative qui est obtenue en divisant le poids de l'encéphale par le poids corporel (même dans ce cas nous serions dépassés par les mammifères très petits). Mais restons tranquilles, il n'est pas vrai que les souris sont plus intelligentes, leur cerveau est moins développé que le nôtre. Ce qu’il arrive c’est que l'encéphale est devenu proportionnellement plus petit au fur et à mesure qu'augmente la taille des mammifères (loi d’alométrie, ou par exemple, les enfants à grosse tête). Le poids encéphalique qui correspond à un organisme en fonction de son poids corporel est la valeur attendue ou le poids encéphalique idéal, tandis que le poids réel est la valeur trouvée. Le coefficient entre celui trouvé et celui attendu est connu comme coefficient d'encéphalisation. Des valeurs supérieures à 1 indiquent un encéphale plus grand de celui attendu. Tous les primates présentent des coefficients supérieurs à 1, mais l’homo sapiens fait apparaître un coefficient de 7 (les dauphins présentent un coefficient de 4, échelle valable pour les mammifères). Par conséquent l'espèce humaine est la plus encéphalisée du royaume animal. Que se passe-t-il avec les hominidés ? L'encéphale ne se fossilise pas mais si la cavité crânienne qui le loge. On a établi qu'à une capacité de 1.000 cc correspond un encéphale de 971 g Pour établir le poids du corps on analyse les parties du squelette chargées de le supporter, à savoir, les vertèbres, le fémur, les os du pied. Le problème est que peu de fois on trouve des squelettes complets. Malgré ces difficultés, on estime que le poids des australopithèques, paranthropes et de l’homo habilis ne dépassent pas les 45 kg tandis que l’homo ergaster atteindrait les 55 kg. Le poids encéphalique de l'Australopithèque se trouve autour de 425-435 g, Paranthropus 508 gr, Homo habilis 619 g, Homo ergaster 805 gr.. En définitive, si chez les primates, aux chimpanzés correspond un coefficient de 1,2, pour les australopithèques ce serait de 1.3, pour le Paranthrope 1,5, pour l’Homo habilis 1,8 et 1,9 pour l’homo ergaster. Les hommes actuels ont un coefficient de 2,9. 18 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © (b) Surface du cerveau Le cerveau est composé de matière blanche (intérieur) et de matière grise (surface ou écorce ou cortex) la matière grise est composée par les corps des neurones, la matière blanche par ses axons ou prolongations. Chez les vertébrés non mammifères cette écorce forme le paléocortex tandis que chez les mammifères on trouve une couche appelée néocortex. Chez les hommes le néocortex forme pratiquement la totalité de l'écorce cérébrale. Cette surface n'est pas lisse mais rugueuse, formant des plis ou des sillons. Les sillons prononcés ou scissures divisent chaque hémisphère en quatre lobes, frontal, temporal, pariétal, et occipital. Chaque secteur est associé à des tâches spécifiques. Bien qu'on ne puisse pas établir des conclusions claires sur la complexité des australopithèques et d’autres, pour le type homo on apprécie des asymétries marquées entre les hémisphères et une plus grande complexité du lobe frontal. La latéralisation du cerveau est propre de notre espèce. Aussi, on pourrait dire que le lobe central est le directeur d'orchestre de notre cerveau. Et sa surface est devenue chaque fois plus complexe. C’est claire que l’augmentation du cerveau et sa réorganisation sont liées au développement de l’intelligence sociale. En outre, certaines modifications dans le cerveau des premiers humains ont fait possible l’apparition du langage articulé, ce qui marque les différences définitives par rapport aux animaux. 19 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © L’HUMANISATION Le "processus d'humanisation" est le lent développement de l’homme qui fait possible l’apparition de la culture à partir de sa base biologique. C'est un processus qui ne doit pas être compris comme postérieur à celui de l’hominisation mais en parallèle, en même temps. La séparation qui a été effectuée entre les deux processus n’est due qu’à des raisons didactiques. Il s’agit en réalité de processus simultanés et d'influence réciproque. En définitive, l'homme est produit d'un long et complexe processus de relations et influences mutuelles entre facteurs biologiques et culturels. L’être humain : animal culturel. Le développement du cerveau et, par conséquent, de l'intelligence, a permis la création de nouveaux et de meilleurs outils, et cela à permis de mieux répondre aux défis de la survie par le biais de la vie sociale, l'apprentissage, la coopération, etc. Ces capacités, à son tour, ont été favorisées par la sélection naturelle, parce que les individus les plus aptes ont survécu et ont pu laisser plus de descendance. C’est ainsi que la culture devient un facteur positif pour la survie. Et ce processus donne, à long terme, des hominidés au cerveau plus complexe et, en conséquence, plus culturalisés. La culture est un ensemble de capacités et d’habitudes qui ne sont pas acquises par hérédité mais par apprentissage, dans le cadre de la relation sociale avec les autres congénères. La culture a deux pôles clairement établis : La relation de l’hominidé au milieu, à travers le développement de la technique (outils, logement) qui lui permet de survivre plus efficacement. La relation sociale avec d’autres congénères, qui se concrétise dans l'organisation sociale, la coopération, l'apprentissage, etc.… et où le langage l’importe définitivement. Le saut à l'évolution culturelle s’est produit avec l’homo habilis. Ses enfants vont apprendre que certaines conduites sont plus efficaces que d'autres pour l'adaptation au milieu et pour la survie. Ce processus sera plus accéléré dans les espèces postérieures et l'apprentissage culturel deviendra un mécanisme de sélection de plus en plus important: ceux qui sont les plus capables intellectuellement seront choisis au détriment des moins capables. La vie en groupe Les transformations biologiques étudiées, auraient provoqué la naissance prématurée des petits, d’où la prolongation de la période d'allaitement et, de cette façon, de la période d'apprentissage. La prolongation de l'enfance entraîne une plus grande dépendance des enfants et les adultes sont obligés à leur fournir plus d’attention et à maintenir des groupes plus stables. Ainsi l'apprentissage, par imitation ou de manière intentionnelle, est moins lié à l’évolution physique et plus à la transmission des connaissances accumulées par le clan. 20 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © Cette nouvelle réalité a favorisé les habitudes sociales, c'est-à-dire, la coopération étroite et permanente du groupe, ce qui à permis aussi une meilleure exploitation du milieu, une récolte de nourritures plus abondante, une localisation et une obtention de la viande plus facile. La coopération a aussi augmenté la possibilité de défense devant les prédateurs. L'alimentation s’est développée en groupe, ce qui a rétréci les liens sociaux, l’épanouissement de l'affectivité, de l'expérience sociale, etc. Communication et langage Avec le langage la sélection naturelle est transférée du niveau individuel au niveau collectif (n'oublions pas que le langage est une propriété non tant de l'individu que de la collectivité). L’hominidé évolue plus rapidement au fur et à mesure que la complexité de son milieu augmente. Des conduites chaque fois plus complexes mettent à l’épreuve sa capacité d'émettre et de distinguer un plus grand nombre de voix. L’hominidé commence à mettre ses voix au service de cette vie sociale. Le cri cesse d'être une réponse exclusive à des stimuli externes, en tant qu’expression de crainte, douleur ou menace, et acquiert une fonction nouvelle, celle d'annoncer ce qui va être fait en présence d'autres pour leur enseigner quelque chose ou pour leur demander de collaborer. L’emploi d’outils et la collaboration sociale ont été décisifs dans le pas du cri à la première ébauche de langage articulé. La sélection naturelle aurait agis au bénéfice des individus ayant une grande habilité manuelle et capables d'émettre et de percevoir un grand nombre de voix. De même, les changements dans le larynx pour pouvoir articuler de nouveaux sons et le développement du cerveau ont été favorisés. L'implantation progressive et l'amélioration du langage ont eu des conséquences évolutives transcendantales, puisqu’elles ont permis de transmettre l'expérience séparée du fait même et de pouvoir anticiper le futur par la communication d'intentions. Le langage est l'instrument le plus adéquat pour acquérir et pour transmettre une expérience sur chaque être et sur chaque processus de l'univers, ce qui constitue la naissance de l'expérience sociale. Le langage est le dernier pas qui a permis à l’hominidé de se libérer du milieu naturel et de le remplacer par un milieu social humain. Ce changement qualitatif a fini par détourner l'équilibre naturel en faveur de l'espèce humaine. 21 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE L’origine de l’homme PHILOSOPHIE. © ÉVOLUTION ET PHILOSOPHIE Implications philosophiques de l'évolution. La théorie de Darwin a profondément touché la vision que l'être humain avait de luimême. Pour seconde fois dans l'histoire de l'humanité, la fierté humaine a souffert un coup définitif. Non seulement il n'était pas le nombril du monde mais il n’était même plus le centre de la création. Il est une espèce de plus entre de nombreuses espèces d’animaux existants, il vient d'eux et il est un de plus parmi eux. Arsuaga : "Seulement à partir de Darwin on a compris que nous ne sommes pas l'espèce choisie mais, comme dit Robert Foley, une espèce unique entre beaucoup d’autres espèces uniques, bien que, admirablement intelligente." L'évolution a-t-elle un sens ? C’est la grande question, la question que l'évolution pose à la philosophie qui s’interroge aussi sur la signification de l'être humain. Sommes-nous produit du hasard, de l'occasion, ou plutôt ce résultat admirable apparaît-il comme la conséquence d'un certain type d'harmonie ou de but interne ou externe au même processus évolutif ? L'objectif final de ce processus ne serait-il pas l'être humain? En ce sens, beaucoup tournent les yeux vers Lamarck. Le réductionnisme biologique Quelques auteurs ont immédiatement tiré des conclusions appliquées à d'autres domaines, comme celui de la sociologie. Ils ont pensé que l'homme n'est qu'un animal parce qu'il provient du monde animal et il doit guider son comportement avec des critères exclusivement biologiques; ainsi, par exemple doit régner la loi du plus fort. C'est ce que l’on connaît sous le nom de réductionnisme biologique, tous les comportements sociaux sont déterminés par la génétique (c’est la thèse de la sociobiologie) ou darwinisme social. L'évolution : théorie ou fait ? Quelques fondamentalistes considèrent que dans leurs écoles on ne doit pas enseigner l'évolutionnisme parce que ne s'agit-il pas d'un fait observable mais d'une théorie à laquelle ils opposent la leur (généralement fixiste et créationniste, c'est ce qui est arrivé il y a deux ans à l'état américain de Kansas). Futur de l’évolution. L’être humain est-il en train de maîtriser les mécanismes l’évolution ? Considérez le fait du clonage, par exemple. de 22 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. © L’origine de l’homme 23 mcco IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. © L’origine de l’homme 24 mcco