Usage des TIC dans l`éducation en Wallonie - Avril 2010

Transcription

Usage des TIC dans l`éducation en Wallonie - Avril 2010
Usage des TIC
dans l’éducation
en Wallonie
Résultats de l’enquête menée par l’AWT
en décembre 2009 auprès des chefs
d’établissements
Données collectées en collaboration avec les administrations de la
Communauté Française et de la Communauté Germanophone
Avril 2010
SOMMAIRE
1.
Contexte de l'enquête.................................................................... 5
1.1.
Méthodologie ............................................................................... 5
1.2.
Commentaires libres ..................................................................... 6
Enseignement primaire ........................................................................ 6
Enseignement secondaire ..................................................................... 7
Enseignement spécialisé ...................................................................... 7
Promotion sociale................................................................................ 7
2.
Equipement TIC ............................................................................. 9
2.1.
Ordinateurs ................................................................................. 9
Répartition des ordinateurs ................................................................
Ordinateurs partagés .........................................................................
Âge des ordinateurs ..........................................................................
Ordinateurs connectés à Internet ........................................................
Types d'ordinateurs ...........................................................................
Et demain ? .....................................................................................
2.2. Vidéoprojecteurs et tableaux interactifs .........................................
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14
2.3.
Classes informatisées .................................................................. 15
2.4.
Types de connexion à Internet ..................................................... 16
3.
3.1.
Gestion des ressources TIC ......................................................... 19
Support et formations ................................................................. 19
Personnes ressources TIC .................................................................. 19
Formation des enseignants aux TIC ..................................................... 20
3.2. Logiciels utilisés ......................................................................... 21
Systèmes d'exploitation .....................................................................
Logiciels libres ..................................................................................
Achats de logiciels éducatifs ...............................................................
3.3. Autre ressources ........................................................................
21
22
22
23
Accès Wi-Fi et adresse e-mail pour étudiants ........................................ 23
Filtrage des accès Internet ................................................................. 23
4.
Usages des TICE .......................................................................... 25
4.1.
Projet pédagogique et TICE.......................................................... 25
4.2.
Animation TICE .......................................................................... 25
4.3.
Formation aux TICE .................................................................... 26
4.4.
Usages des TICE ........................................................................ 27
4.5.
Passeport TIC et projet e-Twinning ............................................... 27
4.6.
Freins à l'usage des TICE ............................................................. 28
4.7.
Suggestions des écoles ............................................................... 29
5.
5.1.
Sites web des écoles ................................................................... 31
Utilisation pédagogique du site web .............................................. 31
6.
Conclusion et recommandations .................................................. 33
7.
Webographie ............................................................................... 37
3
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Avril 2010
1. Contexte de l'enquête
1.1. Méthodologie
L'enquête couvre l'ensemble des niveaux du système éducatif entre l'école
primaire (non compris le maternel) et l'enseignement de promotion sociale.
Une série d'établissements de l'enseignement supérieur ont également été
interrogés, mais leurs réponses ne font pas partie de la présente analyse, du fait des
caractéristiques très différentes de ce niveau d’enseignement.
Pour alléger la procédure, augmenter le taux de répondants effectifs et éviter les
doubles comptages, il a été décidé d'interroger les chefs d'établissement en
regroupant autant que possible les implantations, de manière à ce qu'une personne
ne doive répondre qu'à un seul questionnaire. Seules 132 directions parmi les 2828
sollicitées ont reçu deux questionnaires, parce que leur établissement comporte à la
fois des implantations en discrimination positive et d'autres qui ne figurent pas dans
ce dispositif.
A la demande de la Communauté Française, l'enquête a porté non seulement sur la
Région wallonne, mais également sur les établissements de son ressort en Région
bruxelloise. Les établissements dépendant de la Communauté germanophone ont été
interrogés via un questionnaire traduit en allemand.
Bien que la préparation du questionnaire ait débuté dès l'été 2009, et que celui-ci ait
été présenté devant la Commission de pilotage du système éducatif dès le 15
septembre, différentes circonstances administratives ont contraint l'AWT à ne lancer
la récolte des données que le 2 décembre 2009. Chaque direction a reçu un courrier
électronique l'invitant à répondre via un formulaire en ligne. Au bout d'une semaine,
des relances téléphoniques ont commencé et ont permis d'obtenir 1741
questionnaires complets, soit 61% des répondants sollicités, avant la fin décembre.
Pour l'exploitation des données, les réponses obtenues ont été repondérées
en fonction de la population scolaire, et ce, en croisant les critères suivants
qui seront aussi utilisés pour l'analyse:
•
•
•
niveaux d'enseignement:
o primaire ordinaire (maternel exclu) (1767 établissements);
o secondaire ordinaire, y compris les centres CEFA (512
établissements);
o spécialisé, primaire et secondaire (241 établissements);
o promotion sociale secondaire et supérieur (169 établissements).
réseaux d'enseignement:
o communauté française;
o communauté germanophone;
o subventionné provincial (RW);
o subventionné communal;
o COCOF (Bruxelles);
o libre confessionnel;
o libre non confessionnel.
zones géographiques, en général les provinces:
o Brabant wallon;
o Hainaut;
o Liège (partie francophone);
o Liège (partie germanophone);
o Luxembourg;
o Namur;
o Bruxelles.
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Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
•
discrimination positive ou non.
Enfin, pour l'exploitation des données, il a semblé opportun de faire émerger à
certains endroits le concept intuitif "d'école" derrière les concepts plus administratifs
"d'établissement" et "d'implantation" car, bien souvent, un même établissement
regroupe plusieurs implantations administratives qui peuvent être situées
géographiquement à des adresses distinctes, mais pas systématiquement. Ainsi, par
exemple, un centre CEFA est pratiquement toujours annexé à une implantation
secondaire. De même, dans l'enseignement spécialisé, les implantations primaires et
secondaires sont souvent regroupées et peuvent partager les mêmes équipements.
Or, pour une utilisation régulière des TIC dans l'éducation, il est important de
disposer des ordinateurs sans devoir se déplacer à une autre adresse. Aussi, les
implantations situées à la même adresse postale ont été considérées comme formant
une entité "école". Sous ce critère, on peut considérer que l'ensemble des
établissements se répartit environ en 3900 écoles, dont 3400 en Région wallonne.
Les écoles primaires forment évidemment la part la plus importante, avec près de
2600 écoles, tandis que le secondaire en compte un peu plus de 700 et les deux
autres niveaux 300 chacun.
Le questionnaire s'adressait à priori aux chefs d'établissements. Dans les
faits, ce sont bien eux qui, dans 82% des cas, ont complété le questionnaire. Les
autres répondants sont des membres du personnel administratif (7%), des
personnes ressources TIC (6%) et des enseignants ou éducateurs (5%).
1.2. Commentaires libres
Une zone en fin de questionnaire permettait aux répondants d'ajouter un
commentaire libre. Cette possibilité a été saisie par près d'un répondant sur cinq.
Voici, à titre de préambule à l'analyse, un condensé des remarques formulées.
Celles-ci permettent, de façon très informelle, de "prendre le pouls" des
préoccupations et de l'état d'esprit des personnes ayant répondu.
Enseignement primaire
Dans le primaire, on note tout d'abord de nombreuses remarques sur les difficultés
de compréhension des termes techniques du questionnaire. Beaucoup de chefs
d'établissement se déclarent peu ou pas compétents en TIC et regrettent en
conséquence de ne pouvoir aider et motiver les enseignants à l'usage des TIC.
De même, bon nombre d’entre eux soulignent la complexité du dossier à introduire
dans le projet Cyberclasse et demandent à être aidés dans cette démarche.
Le manque de locaux pour accueillir les nouveaux équipements est également
largement relevé, et certains répondants suggèrent qu'il serait plus intéressant de
répartir les ordinateurs dans les classes, ou de disposer d'ordinateurs portables.
Dans le cas des écoles de très petite taille, l'obligation d'héberger un serveur et un
système d'alarme est une contrainte très pénalisante.
Nonobstant ces remarques, la très grande majorité des commentaires est
relativement positive et traduit une attente impatiente de voir enfin les équipements
arriver dans les écoles. Nombreux sont ceux qui attendent la concrétisation du projet
pour s'investir dans les TIC. Les chefs d'établissement en appellent aussi souvent à
un effort important de formation, tant au niveau technique que pédagogique.
Beaucoup espèrent être aidés pour motiver les enseignants à se tourner vers les TIC.
La création d'une charge de maître spécial en informatique est plusieurs fois
suggérée, de même que l'affectation de personnes ressources pour la gestion
technique des équipements.
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Avril 2010
Enseignement secondaire
Dans les commentaires du secondaire, c'est la lenteur de la mise en œuvre du plan
Cyberclasse qui agace le plus les directions. Celles-ci souhaiteraient souvent avoir les
mains libres pour installer à leur rythme l'équipement qu'elles jugent le plus adéquat,
moyennant validation de leur projet par la Région ou la Communauté.
L'importance de la personne ressource est souvent soulignée, et l'appel est récurrent
pour augmenter le nombre des heures affectées aux personnes ressources, de
préférence hors NTPP.
La conscience de la nécessité d'intégrer les TIC aux outils pédagogiques semble plus
développée que dans le primaire, même si plusieurs chefs d'établissement rappellent
la nécessité de vaincre ici aussi les "craintes" et de "décider les enseignants".
Enseignement spécialisé
La sensibilisation aux TIC transparaît moins compte tenu de l'attention portée aux
autres difficultés rencontrées par les enfants. Toutefois, le manque d'équipement et
de personnes ressources est ici aussi stigmatisé comme causes de cet intérêt limité
pour les TIC.
Promotion sociale
Outre les remarques habituelles sur la lenteur du plan Cyberclasse, les difficultés à
disposer d'une personne ressource pendant les horaires décalés sont spécifiques à ce
type d'enseignement. Des projets de création de plateforme pédagogique pour
étudiants sont également signalés, témoignant d'une volonté d'adaptation au public
spécifique, mais nécessitant probablement des ressources adéquates.
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Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
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Avril 2010
2. Equipement TIC
Indicateur fondamental de l'usage des TIC, le niveau d'équipement en
ordinateurs dans les écoles wallonnes est trop faible, de manière
absolue, mais surtout en comparaison avec les pays voisins.
2.1. Ordinateurs
L'inventaire des ordinateurs actuellement opérationnels dans les établissements
scolaires de l'enseignement primaire, secondaire, spécialisé et de promotion sociale
montre que 53.400 ordinateurs à vocation pédagogique étaient utilisables en Région
wallonne fin 2009.
Pour 100 étudiants, cela représente un taux de:
•
•
8,5 ordinateurs dans l'enseignement de plein exercice;
5,2 ordinateurs dans l'enseignement de promotion sociale.
La situation n'est évidemment pas identique dans les différents niveaux
puisque, pour 100 étudiants, on trouve :
•
•
•
10,1 ordinateurs dans l'enseignement secondaire;
6,3 seulement dans l'enseignement primaire;
11,7 dans l'enseignement spécialisé.
Vu sous un autre angle, cela signifie que l'on dispose d'un ordinateur pour
16 élèves dans le primaire et d'un pour 10 dans le secondaire. A titre de
comparaison, pour la France, le Ministère de l'éducation nationale a publié des taux
atteignant un ordinateur pour:
•
•
•
•
11,6 élèves à l'école élémentaire (primaire);
8,1 élèves dans les collèges (secondaire inférieur);
5,3 dans les lycées généraux et techniques;
3,7 dans les lycées professionnels.
L'étude "Empirica" menée à l'initiative de l'Union Européenne en 2006 et visant le
"Benchmarking Access and Use of ICT in European Schools" donne d'autres points de
comparaison avec les 27 pays de l'Union.
On y apprend ainsi que la moyenne dans l'Europe des 27 est alors de 11,4
ordinateurs pour 100 élèves:
•
•
•
9,5 dans le primaire;
10,9 dans le secondaire inférieur;
12,7 dans le secondaire supérieur.
Cette moyenne est donc 25% au dessus des 8,5 ordinateurs pour 100 étudiants de
notre enseignement de plein exercice.
Dans les pays voisins de la Belgique, seule l'Allemagne se situe aussi en
dessous de cette moyenne européenne avec 8,9 tandis que:
•
•
la France affiche 12,5 ordinateurs pour 100 élèves;
le Luxembourg et le Royaume Uni : 19,8;
9
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
•
les Pays-Bas : 21,0.
Les taux les plus avantageux sont détenus par:
•
•
la Norvège : 24,2;
le Danemark : 27,3.
Plus proche de la Wallonie, la toute récente étude « MICTIVO :
Monitoring ICT in het Vlaamse Onderwijs », publiée par la Région
flamande en mars 2010, annonce des taux d’équipement qui
surprennent par leurs niveaux élevés1 :
•
34 ordinateurs pour 100 élèves dans le secondaire ordinaire (soit un
ordinateur pour 3 élèves) ;
•
16 ordinateurs pour 100 élèves dans le primaire ordinaire (soit presque un
ordinateur pour 6 élèves).
Répartition des ordinateurs
Les taux d'ordinateurs pour 100 étudiants, dans les écoles wallonnes, varient un peu
selon la localisation des écoles. Ainsi, on peut s'étonner de trouver des taux 15 à
20% plus faibles dans le Brabant wallon et, parallèlement, 20 à 35% plus élevés
dans le Luxembourg alors que, pour d'autres indicateurs TIC, le Brabant wallon est
souvent bien mieux équipé que les autres provinces. En fait, c'est la taille moyenne
des écoles qui justifie en bonne partie cette différence. C'est en effet dans cette
province que l'on trouve les écoles les plus peuplées, tant au niveau du primaire que
du secondaire, alors que la situation est pratiquement inverse pour le Luxembourg.
Le taux proportionnellement plus avantageux pour les petites écoles est d'ailleurs
attesté dans les autres pays par les études internationales.
La situation des écoles francophones de la Région bruxelloise est assez
similaire à celle connue en Wallonie avec:
•
•
5,6 ordinateurs pour 100 élèves dans le primaire;
10,2 dans le secondaire.
La taille moyenne plus importante
manifestement en leur défaveur.
des
écoles
primaires
bruxelloises
joue
Les écoles de la Communauté germanophone affichent par contre un taux
d'équipement un peu plus favorable que les autres régions:
•
•
8,6 ordinateurs pour 100 élèves dans le primaire;
15,6 dans le secondaire.
L'analyse de ces taux entre les différents réseaux d'équipement montre que, au
niveau du primaire, le réseau subventionné communal, qui rassemble plus de 50%
des élèves, se situe à peine au-dessus de la moyenne avec 6,4 ordinateurs pour 100
élèves, tandis que le réseau libre confessionnel (40% des élèves) est un peu en deçà
avec un taux de 5,9. Les autres réseaux montrent un taux clairement plus favorable
que la moyenne, variant de 7,2 pour le réseau de la Communauté française à 16,6
pour le réseau libre non confessionnel.
Ici aussi, la taille des écoles concernées semble être un facteur explicatif important.
1
Il faut cependant noter que cette étude se base sur un échantillon nettement plus restreint et a
adopté une méthodologie un peu différente.
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Avril 2010
Au niveau du secondaire, le réseau libre confessionnel, qui draine près de 60% des
élèves, se trouve légèrement au-dessus de la moyenne régionale avec 10,2
ordinateurs pour 100 étudiants, tandis que le réseau de la Communauté française,
qui rassemble environ 25% de la population scolaire, se situe un peu en retrait avec
un taux de 9,1. Les réseaux subventionnés communal et provincial dépassent un peu
la moyenne avec respectivement 10,5 et 10,6.
Globalement, ces chiffres montrent très peu de disparité entre les écoles
selon la localisation ou le réseau, dès que l'on intègre dans la réflexion la
taille des écoles et, dans le secondaire, la présence plus ou moins grande
d'options techniques qui induisent naturellement une utilisation plus
importante des ordinateurs.
Cette analyse est confortée lorsqu’on examine le nombre d'ordinateurs par
école, ou plus exactement par adresse postale distincte. On voit alors qu'en
Région wallonne, on dispose de :
•
•
•
•
6,6 ordinateurs par école dans le primaire;
10,4 dans l'enseignement spécialisé;
27,7 dans la promotion sociale;
et surtout 49,2 ordinateurs par école dans le secondaire.
On note par ailleurs que les écoles en discrimination positive (7% de l'ensemble)
sont légèrement plus équipées que les autres dans le primaire avec un taux de 7,8
ordinateurs par école, alors que ce taux est un peu moins élevé dans le secondaire
avec 46,8 ordinateurs par école.
Ordinateurs partagés
Afin de mettre davantage d'ordinateurs à disposition de leurs étudiants,
environ un dixième des écoles utilisent, à certains moments, des
ordinateurs qui appartiennent à un autre établissement, dépendant
généralement du même pouvoir organisateur.
Cette politique est attestée par:
•
•
•
5% des écoles primaires;
19% des écoles secondaires;
30% des écoles de promotion sociale.
Toutefois, le nombre d'ordinateurs ainsi partagé reste évidemment limité et s'élève à
environ 4.750 pour les quatre niveaux d'enseignement considérés, soit un peu moins
de 10% du parc total.
Dans l'enseignement primaire, le nombre d'ordinateurs partagés reste extrêmement
faible (300 environ) et ceci n'augmente, dans le meilleur des cas, que de 0,13 le
nombre d'ordinateurs disponibles pour 100 élèves.
Au niveau du secondaire, l'effectif est dix fois supérieur et laisse espérer une
amélioration de la disponibilité d'environ 1 ordinateur supplémentaire pour 100
étudiants.
Enfin, en promotion sociale, c'est aussi 1 ordinateur qui vient potentiellement
s'ajouter aux 5,2 ordinateurs existants.
Âge des ordinateurs
Hormis la réalisation d'un inventaire détaillé de l'ensemble du parc informatique des
écoles, il est difficile de répartir les équipements par âge ou de calculer l'âge moyen
du parc. Dans l'enquête menée cette année, les chefs d'établissement ont été invités
à indiquer "combien d'ordinateurs neufs ont été ajoutés au cours des deux dernières
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Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
années scolaires ou au début de celle-ci (soit depuis septembre 2007)". Ceci donne
une estimation raisonnable des ordinateurs "récents", c'est-à-dire âgés de moins de
30 mois environ.
En moyenne, chaque école primaire dispose d'un (seul) ordinateur récent
(soit un sixième du parc), tandis que les écoles secondaires ont 12,8
ordinateurs récents (soit un quart du parc). Globalement, les ordinateurs
récents représentent donc 23% du parc en Wallonie. La région bruxelloise fait un peu
mieux avec 30%.
Si l'on exprime ces valeurs relativement au nombre d'élèves, il faut compter, pour
100 élèves:
•
•
1 ordinateur récent dans le primaire;
et 2,6 dans le secondaire.
L'impact du plan d'équipement Cyberclasse reste encore assez faible dans le
primaire, où ces nouveaux ordinateurs ne représentent encore que 14% des
ordinateurs récents. Dans le secondaire, par contre, les ordinateurs
Cyberclasse représentent 41% des ordinateurs de moins de 30 mois.
La diffusion des ordinateurs Cyberclasse dans l'enseignement spécialisé et en
promotion sociale est encore anecdotique, avec à peine plus d'une centaine
d'ordinateurs à la fin 2009.
La problématique de l'obsolescence des ordinateurs à vocation pédagogique ne se
retrouve pas uniquement en Région wallonne puisque le "Rapport Fourgous", intitulé
"Réussir l'école numérique" et publié ce 15 février 2010 par l'Assemblée Nationale
française, signale qu’en France, "l'âge moyen des ordinateurs est supérieur à 7 ans,
et 35% du parc a plus de 4 ans".
De son côté, la Région flamande indique que 40% des ordinateurs du primaire et
66% des ordinateurs du secondaire ont moins de 4 ans.
Ordinateurs connectés à Internet
Disposer d'ordinateurs est une première étape qui ouvre déjà sur l'utilisation de
multiples logiciels, qu'ils soient spécifiquement conçus dans une optique pédagogique
ou non. Toutefois, la pleine mesure des applications TICE, c'est-à-dire TIC pour
l'Education, n'est atteinte que si les ordinateurs peuvent avoir accès à Internet et
aux multiples ressources qui y sont quotidiennement mises à jour.
Selon les répondants à l'enquête, 73% des ordinateurs opérationnels sont
connectés à Internet. Ces taux sont un peu plus faibles dans:
•
•
le primaire (60%);
l'enseignement spécialisé (63%).
Tandis qu'ils atteignent:
•
•
77% dans le secondaire;
88% en promotion sociale.
Ramené en nombre d'ordinateurs connectés pour 100 étudiants, on obtient un taux
de:
•
•
3,8 dans le primaire;
7,8 dans le secondaire.
Globalement, cela donne, en Wallonie, 6 ordinateurs connectés pour 100
étudiants dans l'enseignement de plein exercice.
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Avril 2010
Selon l'étude Empirica, ce dernier taux était de 7,7 pour l'ensemble de la
Belgique en 2006, alors que la moyenne de l'Europe des 27 était de 10,0. De
nombreux pays voisins de la Belgique atteignent des taux plus avantageux :
•
•
•
•
•
•
la France: 8,9;
le Luxembourg: 18,3;
la Grande Bretagne: 18,5;
les Pays-Bas: 20,0;
la Norvège: 22,7;
le Danemark: 26,3.
Outre-Atlantique, selon le "Digest of Education Statistics 2008" publié par le "U.S.
Department of Education", ces taux se situaient, dès 2005, dernière année publiée,
respectivement à 24,4 dans le primaire et 30,3 dans le secondaire, soit environ six
fois et quatre fois plus d'équipements que dans notre région.
Enfin, en Région flamande, selon les chiffres publiés en mars 2010, les taux
d’ordinateurs connectés à Internet sont de :
•
•
13 ordinateurs pour 100 élèves au niveau primaire ;
31 ordinateurs pour 100 élèves au niveau secondaire.
Types d'ordinateurs
Les ordinateurs de type "PC" fixes sont de très loin les plus nombreux dans les écoles
avec un taux global de 85%, auquel il faut ajouter 5% de PC portables, tandis que
les Mac (Apple) fixes représentent les 10% restants. On ne dénombre en effet que
132 Mac portables, soit 0,2% du parc total.
Bien entendu la distribution de ces différents types d'ordinateurs varie sensiblement
avec le niveau d'enseignement, comme l'illustre le tableau suivant:
Types d'ordinateurs Primaire Secondaire Spécialisé Promotion sociale
PC fixes
69,2%
92,0%
80,8%
92,9%
PC portables
7,2%
Apple Macintosh
23,6%
3,2%
7,8%
5,4%
4,8%
11,4%
1,7%
On note donc une présence discrète des ordinateurs portables dans les équipements
des écoles. L’importante du Macintosh dans le primaire trouve évidemment son
origine dans le matériel distribué lors du premier plan "Cyber-école" où 9.500 de ces
ordinateurs avaient été mis à disposition par la Région wallonne. Or, d'après les
répondants, on n'en compte plus aujourd'hui qu'environ 3.500 qui soient
opérationnels. Il semble dès lors qu'environ deux tiers des ordinateurs livrés au
début des années 2000 aient été déclassés par les écoles primaires. Il est
vraisemblable qu'une proportion comparable de PC ait été mise au rebus dans le
secondaire, d'autant plus que ces ordinateurs accusent une ou deux années de plus.
Les informations collectées ne permettent toutefois pas de le vérifier.
Et demain ?
Les constats dressés jusqu'ici montrent clairement un retard de notre région
dans l'équipement informatique de ses écoles.
Toutefois, on sait que le nouveau plan Cyberclasse, dont le démarrage a pris du
retard, doit modifier profondément la situation. Il est donc intéressant de se projeter
dans l'avenir et d'estimer dès aujourd'hui la situation qui prévaudra fin 2011, début
2012, lorsque l'ensemble des 39.000 ordinateurs prévus auront été installés.
Cette estimation peut se faire sur base des hypothèses suivantes:
13
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
•
•
l'équipement existant fin 2009 est conservé mais on en retranche une
fraction, par exemple 20%, qui serait retirée d'ici 2012, car totalement
obsolète, en panne, ou remplacée par le nouvel équipement;
les 39.000 ordinateurs nouveaux sont ajoutés en retranchant du total les
3.500 déjà livrés fin 2009.
On obtient alors un quasi-doublement de l'effectif dans le primaire et une
augmentation de 20% dans le secondaire. Ce chiffre reste cependant pessimiste
car il néglige l'investissement propre des différents pouvoirs organisateurs. Pour
l'estimer, on peut prendre comme référence le nombre d'ordinateurs récents (âgés
de moins de 30 mois) observé, duquel on déduit évidemment les ordinateurs
Cyberclasse déjà livrés.
On obtient alors une estimation que l'on peut probablement considérer comme plus
réaliste, voire comme optimiste.
Ordinateur pour 100 élèves Primaire Secondaire Spécialisé Promotion sociale
Situation 2009
6,3
10,1
11,7
5,2
Estimation 2012 pessimiste
12,0
12,6
16,2
7,3
Estimation 2012 optimiste
12,9
14,1
18,1
8,9
On observe donc que le plan Cyberclasse apportera effectivement, à
l'horizon 2011-2012, une réelle amélioration au niveau de l'équipement en
ordinateurs dans les écoles, mais sans pour autant rejoindre le niveau déjà
atteint dès aujourd'hui par plusieurs de nos voisins.
2.2. Vidéoprojecteurs et tableaux interactifs
Les ordinateurs ne constituent plus les seules ressources utiles à mettre en œuvre
pour utiliser les TIC au bénéfice de l'éducation. Les vidéoprojecteurs et les tableaux
numériques interactifs ou TNI, selon l'acronyme en usage outre-Quiévrain,
représentent de plus en plus une ressource essentielle pour pouvoir intégrer les
technologies numériques dans le déroulement ordinaire de la classe. Trop souvent
jusqu'à présent, le recours aux TIC reste assez exceptionnel, lorsque les élèves
peuvent se rendre dans la ou les classes spécialement aménagées et dotées le plus
souvent de 5, 10, voire 15 ordinateurs permettant un travail individuel ou en
binôme.
Le potentiel de ces tableaux numériques interactifs, et par extension des
vidéoprojecteurs qui en sont une forme rudimentaire, est considérable pour accélérer
une véritable intégration des TIC dans l'enseignement, au jour le jour, et dans toutes
les disciplines.
Selon le "Rapport Fourgous", la France compterait déjà 27.000 TNI, soit 2,7 par
école dans le secondaire et 2,1 dans le primaire. La même source nous apprend que
l'Angleterre est la plus avancée avec 450.000 TNI en 2008: 78% des classes en sont
équipées dès aujourd'hui. Les Pays-Bas en sont à 44%, tandis que le Portugal prévoit
d'équiper une salle sur trois en 2010.
En Région wallonne, la situation est malheureusement moins avancée car on
ne dénombrait, fin 2009, que 2.925 vidéoprojecteurs et 268 tableaux
interactifs pour l'ensemble des quatre types d'enseignement considérés.
Rapportée au nombre d'écoles ou d'étudiants, la situation est la suivante:
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Avril 2010
Equipement
Primaire Secondaire Spécialisé
Promotion
sociale
Globalement
Vidéoprojecteur pour
100 étudiants
0,25
0,61
0,52
0,36
0,43
Vidéoprojecteur par
école
0,26
2,98
0,46
1,93
0,86
TNI pour 100
étudiants
0,03
0,06
/
0,03
0,04
TNI par école
0,03
0,33
/
0,13
0,09
Ces chiffres traduisent un retard important puisque l'on ne dispose en Région
wallonne que d'un vidéoprojecteur pour 233 étudiants, ou d'un tableau numérique
interactif pour 2500 étudiants.
Or, le plan Cyberclasse en cours de déploiement ne pourra combler ce retard, car il
ne prévoit ni vidéoprojecteur, ni tableau numérique interactif, alors que le plan
Cyberécole avait, 10 ans auparavant, introduit un vidéoprojecteur dans chaque école
secondaire.
Enfin, la situation en Région bruxelloise est tout à fait analogue à celle de la
Wallonie, tant pour les vidéoprojecteurs que pour les TNI.
En Région flamande, le rapport MICTIVO ne fournit pas de chiffres consolidés de
présence des TNI dans les écoles mais donne à penser que cet équipement est, là
aussi, encore assez peu répandu.
2.3. Classes informatisées
Pour mieux comprendre la manière dont les équipements ont été organisés
dans les écoles, il a été demandé aux directions de préciser le nombre de
locaux équipés:
•
avec plus de 3 ordinateurs (ce sont donc généralement des classes
permettant un usage individualisé des ordinateurs);
•
avec un à 3 ordinateurs;
•
avec un vidéoprojecteur fixe, donc apte à un usage en groupe des ressources
TIC.
Rapporté aux nombre d'écoles, on obtient les taux suivants:
Classes
Primaire Secondaire Spécialisé
Promotion
sociale
Globalement
Locaux avec + de 3
ordinateurs
0,5
3,3
0,8
2,1
1,1
Locaux avec 1 à 3
ordinateurs
1,7
3,1
2,5
0,7
1,9
Locaux avec
vidéoprojecteur fixe
0,06
1,7
0,15
1,0
0,42
Ces chiffres permettent de tirer quelques observations:
•
chaque école primaire disposerait en moyenne de 2,3 classes équipées
d'ordinateurs, tandis que ce nombre s'élève à 6,4 classes dans le secondaire;
•
dans le secondaire et dans l'enseignement de promotion sociale, l'accent est
plutôt mis sur les classes informatiques visant le travail individuel ou en petits
15
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
groupes tandis que, dans le primaire et l'enseignement spécialisé, ce serait
l'inverse. Cette situation est toutefois aussi le résultat des contraintes du
nombre d'équipements et de la disponibilité des locaux propres à chaque type
d'enseignement;
•
une partie importante des vidéoprojecteurs ne sont pas installés de manière
fixe dans les locaux, mais sont mis en service selon les besoins. Cela
concerne 76% des projecteurs dans le primaire et 42% dans le secondaire.
Enfin, si l'on peut considérer que pratiquement toutes les écoles secondaires et de
promotion sociale disposent aujourd'hui d'au moins une classe informatisée, il n'en
est pas encore de même pour l'enseignement primaire, où l'on note que 7% des
écoles n'ont pas ou plus de local avec au moins un ordinateur fixe et que 3% n'ont
même aucun ordinateur opérationnel.
2.4. Types de connexion à Internet
Il est évidemment essentiel de connaître avec précision le type et la qualité
des connexions Internet des différentes écoles de la région. Cette
information est malheureusement difficile à évaluer sur base des données
qui ont pu être récoltées auprès des directions des établissements scolaires,
pour plusieurs raisons:
•
de nombreux chefs d'établissement ne savent pas exactement par quelle voie
le système informatique de l'école se trouve connecté à Internet et avouent
que ces questions très techniques leur échappent. Beaucoup sont incapables
de préciser si l'école est connectée via ADSL, câble de télédistribution, I-line
ou un autre moyen, par exemple fibre optique. Quant à dénombrer chaque
type de ligne, c'est simplement impossible;
•
de fait, les situations sont parfois complexes, mélangeant plusieurs
connexions de types variés pour les différentes implantations d'un même
établissement, ou combinant ces technologies pour obtenir un débit
acceptable lorsque le nombre d'ordinateurs devient important;
•
la distinction est rarement claire dans les esprits entre la connexion physique
d'accès et le fournisseur d'accès qui peuvent bien entendu dépendre de
prestataires différents;
•
la responsabilité de ces connexions échappe souvent aux directions, voire à
l'établissement lui-même. C'est notamment le cas dans l'enseignement
communal, où les connexions sont typiquement gérées par les communes
elles-mêmes.
En conclusion, les informations collectées au travers de l'enquête sur ce point sont
d'une fiabilité toute relative, et nécessitent la plus grande prudence dans
l'interprétation.
Il est cependant évident que le nombre d'écoles connectées, pour des
usages pédagogiques, ne s'approchent du maximum que dans le secondaire
et le spécialisé:
•
•
•
•
16
90%
97%
98%
95%
d'écoles connectées dans le primaire;
dans le secondaire;
dans l'enseignement spécialisé;
en promotion sociale.
Avril 2010
Si l'on en croit les déclarations des directions, le nombre moyen de
connexions se répartit de la façon suivante, par école, pour l'ensemble des
niveaux scolaires considérés:
•
•
•
0,31 lignes i-line;
0,57 lignes ADSL;
0,16 lignes câble de distribution.
De plus, toujours avec les mêmes réserves, on observe un taux deux fois plus élevé
de lignes i-line et ADSL dans l'enseignement secondaire qu’au niveau du primaire.
Enfin, les fournisseurs d'accès à Internet déclarés sont les suivants:
•
•
•
•
Belgacom-Skynet: 66%;
Win: 27%;
Voo / Brutélé: 11%;
Autres (non distingués): 6%.
Il est bien entendu possible qu'une école dispose de plusieurs accès relevant de
fournisseurs différents, ce qui explique un total dépassant les 100%.
17
3. Gestion des ressources TIC
En marge du dénombrement des équipements TIC, l'enquête contenait
une série de questions visant à mieux comprendre quel support est
apporté aux utilisateurs, quelles formations sont dispensées et quels
outils sont utilisés
3.1. Support et formations
Personnes ressources TIC
Il convient tout d’abord de souligner l'importance, dans les écoles, des personnes
ressources TIC (PR-TIC) pour assurer la gestion quotidienne des ordinateurs et
périphériques, les dépannages de premier niveau et assister les utilisateurs qui
rencontrent des difficultés. Il n'existe malheureusement pas encore de statut bien
clair pour ces PR-TIC et l'affectation de personnel à cette tâche est laissée à
l'initiative des établissements, dans la mesure de leurs ressources budgétaires. Pour
mieux cerner la manière dont cette problématique est traitée par les établissements,
quelques questions ont été posées à ce sujet.
La première question vise à déterminer "quels sont approximativement les moyens
dégagés et spécifiquement affectés à une personne chargée du support technique
pour les outils informatiques à vocation pédagogique, en un mot à la personne
ressource TIC". On observe alors les chiffres suivants (en pourcentage
d'établissements) :
Région wallonne
Moyens affectés à
Promotion
la PR-TIC
Primaire Secondaire Spécialisé
sociale
Bruxelles
Tous
Tous
Aucun
80%
21%
62%
55%
66%
61%
Moins d'un mitemps
16%
43%
27%
39%
23%
26%
Entre mi-temps et
temps plein
3%
27%
7%
5%
8%
10%
Temps plein, voire
plus
1%
8%
4%
2%
3%
3%
Clairement, si l'affectation de ressources à la PR-TIC est entrée dans les
mœurs dans le secondaire, c'est nettement moins le cas dans les autres
niveaux d'enseignement et tout particulièrement dans l'enseignement
primaire, où sa charge est le plus souvent bénévole, si toutefois elle existe
réellement.
Les valeurs moyennes de charge ETP affectée aux PR-TIC sont dès lors très faibles:
•
•
•
•
0,06
0,35
0,13
0,11
ETP
ETP
ETP
ETP
en moyenne par établissement dans le primaire;
dans le secondaire;
dans l'enseignement spécialisé;
en promotion sociale.
La situation est tout à fait analogue en Région bruxelloise. Par contre, la
Communauté germanophone a manifestement affecté des moyens plus significatifs à
19
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
la mise en place des PR-TIC, car on y note des taux moyens de 0,17 ETP dans le
primaire, 0,86 ETP dans le secondaire et 0,32 ETP dans le spécialisé.
Par contre, il n'y a pas de différence vraiment significative entre les divers réseaux
d'enseignement. Il existe tout au plus une affectation légèrement plus importante de
ressources à la PR-TIC dans l'enseignement libre que dans l'officiel et le
subventionné.
Enfin, on note évidemment que la présence et la quantité des moyens affectés à la
PR-TIC sont directement proportionnelles à la taille de l'établissement. Cela explique
aussi qu'on en retrouve si peu dans l'enseignement primaire, pour lequel des
solutions alternatives devraient probablement être imaginées.
La fonction de PR-TIC existe dans nombre d'établissements mais elle n'est pas
toujours valorisée comme telle. Elle correspond alors à une surcharge attribuée à un
membre du personnel enseignant, administratif, ou logistique de l'établissement.
C'est ce que confirme le tableau suivant, qui montre la fonction principale de la PRTIC (par établissement).
Région wallonne
Fonction PR-TIC
Primaire Secondaire Spécialisé
Bruxelles
Promotion
sociale
Tous
Tous
Enseignant
15%
75%
28%
42%
29%
39%
Educateur
0%
5%
4%
3%
2%
3%
Chef
d'établissement
14%
1%
8%
4%
10%
8%
Autre fonction
6%
12%
8%
17%
8%
11%
Pas de PR-TIC
65%
8%
52%
35%
51%
39%
La moitié des établissements wallons ne disposent donc pas, en interne, d'une
personne qui soit clairement chargée de gérer le matériel informatique pédagogique.
Enfin, lorsque l'on s'inquiète de savoir si la personne ressource, lorsqu'elle existe, a
"suivi une formation spécifique pour cette tâche de support technique", on doit
constater que c'est le cas dans seulement 44% des établissements wallons concernés
(et 51% à Bruxelles). A nouveau, la situation est plus favorable dans le secondaire
avec 68% de PR-TIC formées, alors que le taux tombe à 27% dans le primaire.
Formation des enseignants aux TIC
Pour évaluer quelque peu l'effort de formation entrepris dans les établissements
scolaires en faveur des enseignants, il a été demandé aux répondants d'indiquer
"combien d'enseignants ont suivi, au cours de l'année scolaire (2008-2009), une
formation à la maîtrise technique des TIC (usage de l'ordinateur, des logiciels
bureautiques, etc.)". Cet indicateur a évidemment ses limites, puisqu'il ne tient pas
compte de l'ampleur de la formation, mais il est déjà susceptible d'éclaircir le point
de vue.
On observe ainsi que, tous niveaux confondus en Wallonie, 24% des
établissements ont formé au moins un enseignant aux TIC au cours de cette
année scolaire. Ici aussi, la répartition entre les niveaux est très différente:
•
•
•
•
20
10% des établissements
en 2008-2009;
68% des établissements
42% des établissements
28% des établissements
primaires ont formé au moins un enseignant aux TIC
secondaires;
spécialisés;
de promotion sociale.
Avril 2010
Une fois de plus, il existe un retard conséquent du niveau primaire sur les
autres niveaux d'éducation. Cela peut bien entendu, s’expliquer par une plus
grande difficulté à organiser la formation continue dans ce niveau d'enseignement
qui, associée à un faible niveau d'équipement et de personnes ressources, contribue
à laisser l'enseignement primaire wallon très en marge de la culture numérique.
Dans l'analyse de la répartition en réseaux, on observe que, pour le niveau primaire,
des enseignants ont été formés aux TIC au cours de l'année scolaire écoulée dans
20% des établissements du réseau Communauté française et 11% de l'officiel
subventionné, tandis que l'on n'atteint que 7% dans le réseau libre. Les chiffres sont
moins disparates dans les autres niveaux d'enseignement.
Il faut bien garder à l'esprit que cette observation ne concerne qu'une année scolaire
et ne préjuge pas de la politique à plus long terme. Ainsi, par exemple, on observe
qu'en Communauté germanophone, aucune des écoles primaires ne semble avoir
envoyé d'enseignants en formation TIC, alors que toutes les écoles secondaires l'on
fait au cours de cette année scolaire 2008-2009.
En termes de nombre d'enseignants touchés par ces formations TIC, il peut être
estimé à environ 3.100, dont 500 dans le primaire et un peu plus de 2.100 dans le
secondaire. Rapporté au nombre brut d'enseignants déclarés par les écoles (soit
environ 25% de plus que le nombre d'équivalents temps plein), on obtient les taux
suivants d'enseignants ayant suivi une formation technique aux TIC en 2008-2009:
•
•
•
•
2,1%
5,3%
5,8%
1,6%
des
des
des
des
enseignants
enseignants
enseignants
enseignants
du primaire;
du secondaire;
dans le spécialisé;
en promotion sociale.
Pour ces formations, les établissements ont eu recours à un ou plusieurs centres de
formation, à savoir:
•
•
•
•
•
•
•
l'Institut de la Formation en cours de carrière: utilisé par 65% des
établissements ayant formé des enseignants en 2008-2009;
les Centres de formation de chacun des réseaux: 40%;
les Centres de compétence de la Région wallonne: 34%;
la formation en interne dans les établissements: 22%;
des organismes privés de formation (ASBL ou entreprises): 7%;
les universités et hautes écoles: 2%
autres: 3%
Parmi ces « autres », on note quelques recours aux écoles de promotion sociale,
ainsi qu'aux EPN (Espaces Publics Numériques) des communes.
3.2. Logiciels utilisés
Systèmes d'exploitation
Au-delà du choix de l'ordinateur lui-même, PC ou Mac, le système d'exploitation,
Windows, Mac OS ou l'une des multiples distributions de Linux, conditionne les
applications qui pourront être exécutées sur cet ordinateur, de même que la facilité
plus ou moins grande d'utilisation par les enseignants qui ont l'habitude ou non de
ces systèmes d'exploitation.
En Région wallonne, la répartition de ceux-ci a manifestement été influencée par la
diffusion massive des ordinateurs Apple dans le primaire au début des années 2000,
comme le montre le tableau suivant:
21
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
Systèmes
d'exploitation
Région wallonne
Primaire Secondaire Spécialisé
Bruxelles
Promotion
sociale
Tous
Tous
Linux
4%
15%
10%
13%
7%
12%
Mac OS
21%
12%
22%
8%
18%
7%
Windows sur PC
95%
98%
98%
99%
96%
98%
Windows sur Mac
12%
6%
10%
5%
11%
0%
On observe ainsi que le logiciel de Microsoft est utilisé dans presque toutes les écoles
et même assez régulièrement sur des ordinateurs de type Macintosh. La diffusion de
Linux reste par contre assez limitée et principalement concentrée dans le secondaire,
tout particulièrement à Bruxelles où on le rencontre dans 18% des écoles.
Logiciels libres
Il n’était pas envisageable, dans le cadre de cette enquête, de faire un tour
complet des logiciels utilisés dans les écoles. Toutefois, compte tenu des
questions souvent posées relativement à la diffusion des « logiciels libres »,
l’AWT a souhaité aborder, au moins sommairement, cette problématique.
Ainsi, du côté des logiciels d'application, la diffusion des produits disponibles en
licence libre ou "open source" dans les écoles est nettement plus élevée que pour le
système d'exploitation:
Région wallonne
Logiciels libres
Primaire Secondaire Spécialisé
Bruxelles
Promotion
sociale
Tous
Tous
Suite bureautique
33%
70%
46%
46%
41%
54%
Navigateur web
22%
58%
30%
46%
31%
41%
Courrier
électronique
10%
15%
11%
18%
12%
14%
Logiciel éducatif
45%
40%
50%
11%
42%
45%
Aucun des
précédents
31%
15%
27%
40%
29%
22%
Les logiciels libres, et tout particulièrement la suite bureautique (Open
Office), occupent une place de choix dans la logithèque des écoles. De même,
les logiciels éducatifs sous licence libre sont présents dans près d'une école sur deux,
à l'exception des établissements de promotion sociale. Il faut cependant se garder
d'interpréter abusivement ces chiffres, car ils ne donnent que la présence déclarée de
ces logiciels dans les écoles et non la part de marché ou le taux d'installation effectif
sur l'ensemble du parc, encore moins le taux d'usage par les enseignants ou les
élèves. Ils témoignent néanmoins d'une prise en compte très significative de ces
ressources dans l'arsenal des outils TIC exploités dans le monde de l'éducation.
Achats de logiciels éducatifs
82% des écoles wallonnes et 76% des écoles bruxelloises disent avoir déjà acheté
des logiciels éducatifs au cours des années antérieures. De façon plus précise, ces
chiffres sont:
•
•
•
22
88% des écoles primaires (83% en ont acquis au cours de l'année scolaire
2008-2009);
72% des écoles secondaires (44% en 2008-2009);
87% des écoles spécialisées (73% en 2008-2009);
Avril 2010
•
50% des écoles de promotion sociale (26% au cours de la dernière année
scolaire).
L'administration de la Communauté française propose un soutien financier pour
l'acquisition par les écoles de certains logiciels agréés, et ce, tant dans
l'enseignement primaire que dans le premier degré du secondaire (ordinaire ou
spécialisé). On a pu observer que, au cours de l'année scolaire écoulée:
•
•
•
71% des écoles primaires ont bénéficié de ce soutien mais 12% ont aussi
acheté des logiciels entièrement sur fonds propres;
23% des écoles du secondaire ont bénéficié de la mesure et 33% ont acheté
sur fonds propres;
52% des écoles de l'enseignement spécialisé ont fait appel au soutien
financier de la C.F., tandis que 23% ont financé entièrement ces achats.
3.3. Autre ressources
Accès Wi-Fi et adresse e-mail pour étudiants
11% des écoles du niveau secondaire déclarent avoir mis en place au moins
un réseau Wi-Fi à destination des étudiants. Ce taux est de 9% dans
l'enseignement spécialisé mais grimpe à 32% dans les écoles de promotion sociale.
La question n'a pas été posée dans les écoles primaires.
Dans un tout autre registre, les écoles ont été invitées à indiquer si elles distribuent
des adresses e-mail aux étudiants. Il apparaît que cette pratique reste assez limitée,
comme le montre le tableau suivant:
Adresses mail distribuées Primaire Secondaire Spécialisé Promotion sociale
A tous les étudiants
1%
5%
2%
6%
A certains étudiants
2%
3%
6%
3%
A aucun étudiant
97%
92%
92%
91%
On observe, par ailleurs, que cette pratique va en croissant avec la taille des
écoles, et ce, même en se limitant au niveau secondaire. Loin d'être
anecdotique, la mise à disposition d'une adresse e-mail pour les étudiants est une
condition presque nécessaire à la distribution de travaux et ressources par voie
électronique et peut, à ce titre, être vue comme un indicateur de l'évolution vers le
"cartable électronique".
Filtrage des accès Internet
Internet est une ressource extraordinaire pour l'enseignement, mais recèle aussi des
contenus dont il est légitime et même souhaitable de protéger les étudiants et, en
particulier, les plus jeunes. A cette fin, la Communauté française a, depuis plus de 10
ans, mis en place un système de filtrage des contenus Internet qu'elle recommande
aux écoles. L'enquête demandait donc aux chefs d'établissement si l'accès Internet
des ordinateurs à usage pédagogique est systématiquement filtré ou non. Une case
"ne sait pas" a été explicitement prévue pour cette question.
Les résultats sont les suivants, pour l'ensemble des écoles wallonnes connectées:
23
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
Filtrage des accès Internet
Primaire Secondaire Spécialisé
Promotion
sociale
Oui, via le proxy de la
Communauté française
17%
39%
12%
12%
Oui, via un autre filtre
12%
20%
22%
40%
Non, pas de filtrage
25%
30%
28%
31%
Ne sait pas
46%
11%
37%
17%
Ces chiffres traduisent d'abord un large manque d'information des chefs
d'établissement vis-à-vis de cette problématique, tout particulièrement dans
les écoles primaires et spécialisées. Pour le reste, en négligeant ces "ne sait
pas", on peut conclure que le taux d'écoles filtrant les accès Internet se situe environ
entre la moitié et les deux tiers.
L'analyse plus détaillée des chiffres montre que le taux d'écoles utilisant le filtrage
est assez semblable d'un réseau à l'autre mais tend à croître avec la taille des écoles.
24
Avril 2010
4. Usages des TICE
Les TICE ou Technologies de l'Information et de la Communication
pour l'Education, englobent les outils et produits numériques pouvant
être utilisés dans le cadre de l'Education et de l'enseignement
(Wikipedia)
Il s'agit donc de l'ensemble des applications et des usages connus depuis plus de 20
ans déjà sous l'appellation "didacticiels" ou "Enseignement Assisté par Ordinateur"
(EAO). Aujourd'hui, grâce à Internet, le TICE se sont enrichies d'outils
d'apprentissage en ligne, voire depuis peu de véritables environnements (ou
plateformes) d'apprentissage ou Espaces Numériques de Travail (ENT).
Il faut toutefois se garder de limiter l'arsenal pédagogique "électronique" aux
applications spécifiquement conçues pour ces usages, car de très nombreuses
possibilités d'exploitation pédagogiques existent aussi, tout simplement, dans
l'utilisation des logiciels standards du marché, notamment les outils bureautiques.
L’espace des TICE est donc extrêmement vaste et s'étend chaque jour grâce à la
créativité des enseignants et des développeurs, ainsi qu'à la richesse de leurs
échanges.
L'enquête de l’AWT a capté un certain nombre d'informations sur ces usages TICE. Il
s’agissait d’une tâche difficile. En effet, pour approcher correctement ces réalités qui
se passent dans les classes, ce ne sont pas les directions ou les gestionnaires TIC
qu'il faudrait interroger mais les enseignants eux-mêmes. Ce volet ne fait donc
qu'effleurer un domaine qui nécessiterait une enquête plus approfondie auprès des
acteurs principaux des TICE.
4.1. Projet pédagogique et TICE
Un bon quart seulement des établissements déclarent avoir inscrit
explicitement les TICE dans le projet pédagogique de l'établissement. Cette
proportion est néanmoins variable selon les niveaux:
•
•
•
•
20%
55%
28%
26%
des établissements au niveau primaire;
des établissements secondaires;
dans l'enseignement spécialisé;
dans l'enseignement de promotion sociale.
Ces proportions sont globalement conservées d'un réseau à l'autre ainsi qu’en Région
bruxelloise avec cependant un nombre plus grand d'écoles primaires intégrant les
TICE au projet pédagogique de l'établissement (38%).
Ce taux va croissant avec la taille des écoles, et ce, aussi bien de manière globale
qu'à l'intérieur de chaque niveau d'enseignement.
4.2. Animation TICE
De la même manière que la gestion technique et logistique des équipements gagne à
être assurée par une personne ressource dûment mandatée et formée (la PR-TIC), il
peut être souhaitable que la mise en œuvre d'applications et de projets TICE soit
coordonnée et soutenue par un « animateur TICE ». Il a donc été demandé aux
25
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
établissements s'il existe chez eux "une personne qui assure l'animation pédagogique
au niveau des TICE" et, le cas échéant, si cette personne est la PR-TIC ou une autre.
Globalement, en Région wallonne, seuls 14% des établissements indiquent
disposer d'un animateur TICE qui, dans plus de six cas sur dix, est la PRTIC. A nouveau, la situation selon les niveaux d'enseignement est plus favorable
dans le secondaire (31%) que dans le primaire (9%), le spécialisé (21%) ou la
promotion sociale (16%).
L'école peut s'associer avec d'autres prestataires pour développer les compétences
TIC des élèves. A ce titre, les EPN présents dans de nombreuses communes
wallonnes peuvent être des partenaires de choix. Ceux-ci ont d'ailleurs été invités,
par le Ministre des Affaires Intérieures et de la Fonction Publique de la Région
wallonne, lors de l'appel à candidatures de décembre 2008, à remettre des projets
axés sur 6 champs d'action, dont l'un était intitulé "Intégration des TIC dans
l'enseignement". Le questionnaire de l’AWT a donc aussi interrogé les écoles pour
savoir si des collaborations en matière de TIC(E) ont été mises en place par les
établissements.
Dans les faits, seuls 1,3 % des établissements indiquent avoir noué de semblables
partenariats avec les EPN, mais ils sont 3,5 % à l'avoir fait avec des "partenaires
publics" et 4,2% avec des partenaires privés. Le questionnaire n'ayant pas prévu de
les désigner, il n'est pas possible, ici, d’identifier ces partenaires.
4.3. Formation aux TICE
Parallèlement à l'évaluation de l'effort de formation technique aux TIC, le
questionnaire demandait aussi "le nombre d'enseignants ayant bénéficié d'une
formation aux usages pédagogiques des TICE au cours de l'année scolaire écoulée".
Les résultats sont assez semblables à ceux déjà observés pour les
formations techniques. Ainsi, déclarent avoir envoyé en formation pédagogique
aux TICE en 2008-2009 au moins une personne :
•
•
•
•
8% des établissements primaires;
64% des établissements secondaires;
30% des établissements de l'enseignement spécialisé;
21% des établissements de promotion sociale.
Globalement, en Région wallonne, ce sont donc 21% des établissements qui
ont envoyé un enseignant (au moins) en formation, tandis que ce taux est
de 24% à Bruxelles et de 28% en Région germanophone. Cela signifie aussi
que près de 4 écoles sur 5 n'ont organisé ou envoyé des enseignants dans aucune
formation relative aux TICE au cours de l'année écoulée. Ce taux est même de plus
de 9 sur 10 dans le primaire.
Traduits en nombre d'enseignants formés dans l'année au TICE, on obtient les taux
suivants (relativement au nombre brut d'enseignants):
•
•
•
•
1,8%
6,0%
3,8%
1,2%
dans le primaire;
dans le secondaire;
dans le spécialisé;
en promotion sociale.
Les organismes sollicités pour dispenser ces formations pédagogiques aux TICE sont
répartis de façon très semblable à ce qui a été montré pour les formations
techniques:
26
Avril 2010
•
•
•
•
•
•
•
Institut de la Formation en cours de carrière: 65%;
Centres de formation des réseaux: 50%;
Centres de compétence de la Région wallonne: 27%
formations en interne: 27%;
organismes privés: 6%;
universités et hautes écoles: 2%;
autres: 2%.
4.4. Usages des TICE
Quel est sur le terrain le vrai niveau d'usage des TICE aujourd'hui? C'est
évidemment difficile à mesurer, surtout de manière globale sur l'ensemble d'un
établissement, car la pratique et l'implication de chaque enseignant est différente, de
même que les potentialités de toutes les disciplines ne sont pas identiques. Il a
toutefois été demandé aux chefs d'établissement d'estimer "la part des enseignants
qui utilisent des outils informatiques dans leurs cours, au sein de la classe", et ce, via
quatre modalités fixées à l'avance.
Les résultats sont les suivants en taux d'établissements:
Région wallonne
Enseignants utilisant
Promotion
les TIC en classe
Primaire Secondaire Spécialisé
sociale
Bruxelles
Tous
Tous
Aucun
14%
1%
8%
4%
11%
6%
Moins de 10%
42%
25%
38%
22%
37%
33%
Entre 10 et 50%
33%
67%
35%
61%
41%
44%
Plus de 50%
11%
7%
18%
13%
11%
17%
La diffusion des TICE est la plus forte dans le secondaire et en promotion
sociale. Ce résultat est toutefois favorisé par la présence, spécialement dans les
options techniques, de disciplines qui réclament impérativement l'usage de
l'ordinateur: bureautique, comptabilité, dessin technique, etc.
Pour le reste, dans plus de la moitié des écoles primaires, on n'atteint pas 10%
d'enseignants utilisant les TIC dans leur enseignement, situation qui reste cependant
très cohérente avec les très faibles niveaux d'équipement et de formation que l'on a
mis en évidence par ailleurs.
4.5. Passeport TIC et projet e-Twinning
Lancé en 2003, le Passeport TIC a pour objectif d'éduquer les élèves à un
ensemble de compétences significatives dans le domaine des technologies
de l'information et de la communication et d'en attester la maîtrise.
Ce programme s'adresse depuis le début aux élèves du 1er degré de l'enseignement
secondaire et vient d'être ouvert, en phase pilote, au cycle 8-12 de l'enseignement
primaire.
Le projet e-Twinning est un projet qui fait partie du programme Comenius
de l'Union Européenne. Il vise à favoriser le jumelage de classes des différents
pays européens, permettant ainsi des échanges à distance au niveau linguistique et
culturel. Ce projet s'adresse aussi bien au niveau secondaire qu’au primaire. Une
plateforme de services et de ressources en ligne sert de support à ces échanges
(etwinning.net).
27
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
Interrogés sur leur participation à ces projets, les établissements nous répondent de
la manière suivante:
Etablissements participants
Région wallonne
Bruxelles
Primaire Secondaire Spécialisé Tous
Tous
Passeport TIC
5%
20%
12%
8%
5%
e-twinning
1%
10%
1%
3%
2%
Il n’y a pas de recoupement entre les deux activités, puisque seulement 8 des 230
établissements wallons ayant participé à l'un ou l'autre sont impliqués dans les deux
projets.
La participation à ces programmes n'est pas négligeable, même s'il est
souhaitable de la renforcer. En effet, selon les chefs d'établissement, le nombre
d'élèves ayant reçu le Passeport TIC en 2009 ne dépasse pas 3.300 en Région
wallonne, alors que le 1er degré du secondaire draine près de 100.000 élèves.
Pour l'année scolaire en cours, l'enquête nous indique que le nombre d'enseignants
impliqués dans ce programme serait un peu inférieur à 300.
4.6. Freins à l'usage des TICE
Les TIC sont encore fort peu enseignées et exploitées dans les écoles, alors que ces
mêmes technologies ont aujourd'hui révolutionné tous les domaines de la vie
économique ou privée. Anticipant cette constatation, le questionnaire demandait
donc, sur base d'une liste de six propositions prédéfinies, augmentée d'une modalité
ouverte, "quelles sont les deux principales raisons qui empêchent une
utilisation plus intensive des TICE dans votre école ?".
Comme il était obligatoire de fournir au moins une réponse, un nombre fort limité
d'établissements (moins de 1%) a indiqué qu'il n'y avait pas de problème ou que
l'école utilisait déjà intensivement les TICE. Pour le reste, les réponses sont les
suivantes:
Freins
1er
frein
2ème
frein*
Somme
Le manque d'ordinateurs dans les écoles
35%
11%
46%
Le manque de classes équipées avec ordinateur et
projecteur
18%
20%
38%
Le manque de culture TIC des enseignants
16%
13%
29%
Le manque de formation des enseignants à l'usage
des TIC
10%
15%
25%
Le manque de formation aux usages pédagogiques
des TIC
8%
14%
22%
Les problèmes de coordination pour l'accès aux
locaux équipés
5%
6%
9%
Autres motifs
8%
4%
/
* 17% n'ont pas donné de second frein
28
Avril 2010
L'analyse des réponses libres met principalement en exergue les motifs
suivants:
•
•
•
•
•
•
•
problèmes de disponibilité de locaux adaptés: 3,5%
manque de personnel et spécifiquement de PR-TIC: 2,4%
matériel vétuste et connexion Internet insuffisante: 1,7%
manque d'intérêt de la part des enseignants: 0,9%
priorité accordée à d'autres apprentissages: 0,8%
manque de moyens financiers: 0,7%
manque de temps: 0,6%
Les réponses fournies par les directions confortent donc les constats
souvent posés : la première condition à la diffusion des TICE consiste à
disposer d'équipements en nombre suffisant et ce tant en équipement
individuel pour les élèves qu'en équipement collectif (ordinateur et
projecteur). La seconde condition, essentielle, réside dans l'amélioration des
compétences des enseignants qui ne sont pas assez imprégnés par la culture des TIC
et qui devraient bénéficier de formation tant sur les aspects techniques que
pédagogiques de ces outils.
Enfin, le lancinant problème de locaux, cité en premier lieu dans les "autres motifs",
ainsi que l'indispensable personne ressource sont aussi des préoccupations
importantes des écoles.
Si l'on examine séparément les différents niveaux d'enseignement, on ne
note pas de changement important dans le classement des priorités, avec
toutefois les nuances suivantes:
•
dans le primaire, on observe une attention plus grande aux problèmes de
disponibilité des locaux;
•
dans le secondaire, le manque de culture TIC des enseignants est plus
souvent cité, ainsi que les soucis de performance des équipements et
connexions en place;
•
en promotion sociale, c'est le manque de locaux avec ordinateur et projecteur
qui vient en tête (mentionné par 44% des établissements).
Enfin, pour les établissements de la Région bruxelloise, le frein le plus important est
d'abord le manque de locaux avec un ordinateur et un projecteur (38% au total)
devant le manque d'ordinateur pour les élèves (34%). De même, la demande de
formation y est un peu plus orientée vers les aspects pédagogiques que techniques.
4.7. Suggestions des écoles
Comment favoriser le recours aux TICE par les enseignants? C'est la question
qui a été posée de façon ouverte aux établissements afin de recueillir directement les
suggestions de la part des intéressés.
Près de 400 répondants ont ainsi exprimé une ou plusieurs idées ou
réflexions qu'il est évidemment réducteur de synthétiser, vu la diversité des
propos, mais qui permettent toutefois de distinguer les principales
préoccupations des directions à ce sujet:
•
30% des répondants évoquent la nécessité d'intensifier l'effort de formation
des enseignants, en envisageant parfois de la rendre obligatoire. Ils
rappellent souvent la nécessité de rassurer les enseignants vis-à-vis de ces
technologies et de motiver les plus âgés;
•
24 % demandent d'abord une augmentation de l'équipement disponible, ou
insistent sur la nécessité d'accélérer le déploiement des ordinateurs
Cyberclasse;
29
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
•
12% évoquent l'importance cruciale de la personne ressource, et la nécessité
de mettre en place des moyens de financement structurels de cette personne
en dehors du NTPP ou du capital période;
•
5% mettent l'accent sur la création d'un rôle d'animateur ou de tuteur TICE,
quitte à ce que celui-ci desserve plusieurs écoles;
•
4% en appellent à une simplification des dossiers Cyberclasse et à pouvoir
disposer d'assistance dans la constitution de ce dossier;
•
3% demandent plus de moyens financiers et humains pour pouvoir intégrer
les TICE dans les classes;
•
3% reviennent sur la nécessité de résoudre d'abord les problèmes de
disponibilité de locaux adaptés pour installer le matériel informatique;
•
2% insistent pour que les ordinateurs soient disposés dans de nombreuses
classes de façon à les rendre utilisables dans plus de circonstances;
•
2% évoquent la nécessité de ménager du temps aux enseignants pour qu'ils
puissent se former. Un mécanisme de remplacement est souhaité;
•
2% enfin insistent sur l'indispensable maintenance des équipements qui doit
être prise en charge pour que ceux-ci soient toujours disponibles;
•
d'autres suggestions sont évoquées plus ponctuellement, dont :
o
le besoin d'informer correctement les écoles et les directions sur les TIC;
o
l'intérêt de diffuser des ordinateurs portables, des projecteurs ou des
tableaux interactifs;
o
la nécessité de "prouver" l'intérêt et l'efficacité des TICE dans
l'éducation;
o
le besoin de diffuser de bons exemples d'activités TICE;
o
la proposition d'inscrire explicitement l'éducation aux TIC dans les
programmes de formation.
Pour ce qui concerne l'équipement technique, on trouve à la fois quelques
interventions qui suggèrent de laisser les écoles décider elles-mêmes de
l'équipement qui leur convient et, en même temps, d'autres répondants qui insistent
sur la nécessaire homogénéité des équipements. Ces remarques sont cependant
assez marginales et ne remettent pas en cause l'approche coordonnée des plans
Cyberécole et Cyberclasse. Bien au contraire, les demandes répétées d'une prise en
charge de la maintenance confortent cette approche, même si les modalités de mise
en œuvre doivent absolument être améliorées pour accélérer et faciliter le
déploiement effectif des ordinateurs.
On le voit, ce sont pour l'essentiel des revendications déjà connues mais
manifestement trop peu rencontrées jusqu'à présent. Ces éléments confortent en
tout cas l'urgence de mener à terme les programmes d'équipement en cours et
d'accompagner ceux-ci d'un plan de formation ambitieux et pragmatique.
30
Avril 2010
5. Sites web des écoles
Simple vitrine promotionnelle, canal de communication avec les
parents et les élèves, ou outils de valorisation des activités
pédagogiques, le site web est un indicateur majeur de l’appropriation
des TIC par l’école.
50% des établissements scolaires disposent d'un site web en Wallonie
(63% à Bruxelles) avec, comme à l'accoutumée, de fortes variations selon les
niveaux:
•
•
•
•
36%
91%
43%
75%
des établissements dans le primaire;
dans le secondaire;
dans le spécialisé;
en promotion sociale.
Des différences importantes s'observent aussi selon les réseaux, avec un taux
clairement plus faible dans le subventionné communal et provincial, qui s'explique en
partie par la taille souvent plus petite de ces entités. En effet, on constate une
relation directe entre le nombre d'élèves des établissements et la présence du site
web puisque le taux passe de 30% pour les établissements de moins de 100 élèves à
91% dans ceux de plus de 800 élèves.
Sans surprise également, l'existence d'une personne ressource TIC élève le taux de
présence du site web à 66%, alors qu'il n'est que de 34% en l'absence de PR-TIC. De
même, les établissements ayant inscrit les TICE dans le projet pédagogique sont
69% à disposer d'un site web tandis que, dans le cas contraire, ils ne sont que 43%.
Ceci conforte l'interdépendance des différents aspects de la prise en compte des
TIC(E) dans les écoles.
Parmi les 858 établissements ayant communiqué l'adresse du site web, on s'étonnera
d'y avoir trouvé 28 adresses de courrier électronique, alors que la zone à compléter
était explicitement préfixée par "http://". Faut-il y voir une preuve de plus du déficit
de culture TIC dans les écoles ou simplement supposer une faute d'inattention ?
La grande majorité des écoles présentes sur le web se sont dotées d'un nom
de domaine spécifique. Ainsi, 46 seulement ont choisi une adresse préfixée par
"(www.)ecoles.cfwb.be" (6%), tandis que 16 sont toujours hébergées sous
"users.swing.be" ou "users.skynet.be". Quelques unes, mais c'est assez rare, ont une
adresse qui est une déclinaison du domaine de l'administration communale. Pour ce
qui est du suffixe du domaine, on trouve :
•
•
•
•
•
735 ".be";
27 ".com";
18 ".eu";
18 ".net";
13 ".org".
5.1. Utilisation pédagogique du site web
Un site web peut aussi être le reflet d'un projet mené avec des étudiants, et ce, dans
plusieurs buts complémentaires, dont notamment:
31
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
•
•
•
tenir le journal des étapes du projet ou en être le support;
partager des expériences entre plusieurs classes participantes (appartenant à
des établissements différents, voire à des pays distincts);
faire participer les parents ou simplement leur rendre compte de l'état
d’avancement du projet.
Dans les établissements wallons qui ont répondu au questionnaire, on observe ainsi
que 24% ont mis en œuvre au moins un site web relatif à des projets pédagogiques
menés en leur sein:
•
•
•
16% dans une section du site principal de l'établissement;
6% dans un site spécifique au projet, à côté du site principal;
2% dans un site spécifique, alors que l'établissement n'a pas de site web
"principal" centré sur la vie de l'école.
La présence de ces sites à vocation pédagogique est nettement plus forte dans les
écoles secondaires. On trouve en effet ces sites pédagogiques dans:
•
•
•
•
18%
46%
18%
32%
des
des
des
des
établissements
établissements
établissements
établissements
primaires;
secondaires;
spécialisés;
de promotion sociale.
La présence d'une personne ressource TIC est un facteur nettement favorable,
puisque la moyenne passe de 16% des établissements sans PR-TIC à 33% si elle y
est présente.
Un autre usage du site web d'établissement consiste à déposer dans une section ad
hoc des ressources pédagogiques à destination des élèves et étudiants (fiches de
synthèse, listes d'exercices, corrigés d'exercices ou d'examens, etc.). Cette pratique
est avérée dans 10% des établissements, dont un tiers environ avec un accès
sécurisé (typiquement par login et mot de passe), tandis que dans deux tiers des
établissements cette section est en libre accès.
A nouveau, la répartition est très différente d'un niveau à l'autre:
Ressources pédagogiques
Primaire Secondaire Spécialisé
présentes sur le site web
Promotion
sociale
Ensemble
Avec accès sécurisé
1%
9%
1%
12%
3%
En accès libre
3%
20%
1%
18%
7%
De la même manière, il est possible d'utiliser le site web de l'école pour diffuser des
informations spécifiquement à l'adresse des parents des élèves (horaires, menus des
cantines, listes d'activités, etc.).
Ici aussi, ces informations peuvent être en libre accès ou protégées pour n'être
accessibles qu'aux seuls parents des élèves de l'école. Globalement, 32% des
établissements diffusent ce genre d'informations, mais un sur huit seulement le fait
de manière sécurisée, créant par cela un véritable intranet des parents d'élèves.
Informations spécifiques
Promotion
pour les parents sur le Primaire Secondaire Spécialisé
Ensemble
sociale
site web
Avec accès sécurisé
5%
5%
3%
/
4%
En accès libre
23%
57%
21%
10%
28%
32
Avril 2010
6. Conclusion et recommandations
L'AWT plaide pour une intégration transversale des TIC dans le projet
éducatif des écoles. Cette montée en puissance du numérique dans
l'école est une condition essentielle pour inscrire pleinement la
Wallonie dans l'économie de demain.
6.1. Des constats interpellants
Les constats posés au terme de l'analyse de l'enquête réalisée par l'AWT en
décembre 2009 sont, pour le moins, interpellants:
•
avec 8,5 ordinateurs pour 100 étudiants dans l'enseignement de plein
exercice, alors que la moyenne européenne se situe à 11,4, la Wallonie
accuse un retard par rapport au niveau atteint par les pays voisins;
•
moins d'un quart de ces ordinateurs sont récents (âgés de moins de deux ans
et demi);
•
les vidéoprojecteurs sont peu nombreux, tandis que les tableaux numériques
interactifs ne se rencontrent qu'exceptionnellement dans les classes, alors
que les pays voisins (Grande-Bretagne, Pays-Bas, France, etc.) équipent
massivement leurs classes avec ces outils;
•
les connexions Internet des écoles sont souvent insuffisantes pour permettre
un usage confortable des contenus multimédias qui enrichissent les produits
éducatifs et les échanges visuels entre classes;
•
les moyens affectés pour financer une personne ressource TIC dans les écoles
sont unanimement jugés insuffisants et, d'ailleurs, cette personne ressource
n'existe que dans une école sur deux;
•
le taux d'enseignants formés reste très faible, et la participation aux
programmes de diffusion et d'exploitation des TIC reste limitée ;
•
les TICE figurent dans le projet pédagogique d'un bon quart seulement des
établissements.
Certes, ces constats sévères sont nettement influencés par une situation
particulièrement préoccupante dans l'enseignement primaire, désavantagé par la
petite taille et la dispersion des implantations. Toutefois, les niveaux atteints dans
l'enseignement secondaire restent faibles et l'usage des TICE est loin d’une pratique
quotidienne et pleinement intégrée.
Or, notre société est désormais au croisement de flux d'informations
incessants et multiformes. La capacité à absorber, traiter et organiser ces
informations pour les transformer en connaissances au service de notre
développement est un enjeu majeur pour l'avenir! L'école ne peut rester en
marge de cette (r)évolution. Sans une approche volontariste, il est à craindre que
trop peu d'enseignants osent ou puissent accompagner leurs élèves dans
l'apprentissage de la culture numérique.
Par ailleurs, les jeunes semblent plus aptes à apprivoiser les technologies que les
adultes, et à fortiori que les aînés. Cependant, la récente étude de la Fondation
Travail Université, pour le compte du SPF Intégration sociale, a clairement montré
que si les jeunes ont un niveau élevé de familiarité avec les TIC, cette familiarité
n'est pas homogène. Elle est souvent concentrée dans les sphères ludiques, tandis
que les compétences informatiques souhaitées en milieu professionnel, ainsi que le
sens critique, font souvent défaut.
33
Usage des TIC dans l’éducation en Wallonie
La trop faible intégration des TIC dans le parcours éducatif des jeunes fait
courir un double risque à l'école:
•
•
d'une part, les compétences numériques des diplômés ne correspondent
plus nécessairement aux attentes des employeurs. La nécessité de
développer un véritable sens critique devient en outre un véritable enjeu
de société avec l'augmentation exponentielle du volume d'informations;
d'autre part, le dialogue avec les jeunes devient de plus en plus difficile
au fur et à mesure que l'école perd le contact avec l'évolution des TIC.
L'exemple du Web 2.0 est révélateur à ce sujet.
6.2. Recommandations
Il est dès lors important et urgent d’améliorer l’intégration des TIC dans
l’école. Sans remettre en question le nécessaire débat qui doit être mené au sein
même de la communauté éducative et dans le respect des compétences respectives
de la Région wallonne et des Communautés française et germanophone en la
matière, l'AWT formule les recommandations suivantes, qui peuvent être structurées
selon quatre axes complémentaires:
1. Poursuivre et compléter l'équipement technologique des écoles, c'est-àdire:
1.1. accélérer le déploiement de l'actuel plan Cyberclasse, notamment en
apportant l'aide nécessaire aux écoles, particulièrement aux plus petites,
pour l'introduction du dossier de demande, puis en facilitant la réalisation
des travaux préparatoires à la réception des équipements;
1.2. améliorer la connexion Internet des écoles, en raccordant celles-ci à un
véritable réseau à (très) haut-débit, capable de mettre simultanément en
connexion de nombreux ordinateurs et de permettre une utilisation
efficiente des applications multimédias (webconferencing, lecture de vidéos,
etc.);
1.3. préparer dès à présent la version 3 du plan Cyberclasse, en veillant cette
fois à démultiplier les classes cyberconnectées, équipées à la fois d'un
ordinateur, d'un tableau numérique interactif et d'une connexion Internet
efficace.
2. Mettre en œuvre une politique de formation ambitieuse et effective des
acteurs du système éducatif, tant sur les aspects techniques que
pédagogiques et culturels des TIC, à savoir:
2.1. intensifier la formation des enseignants, sans doute en partie de manière
obligatoire, dans de multiples directions (compétences TIC de base,
sécurisation des usages, exploitation dans les disciplines, support au métier
de l'enseignant, conduite de projets interdisciplinaires et interécoles, etc.).
Certaines de ces formations, surtout celles à caractère technique, pourront
avantageusement être données dans les centres de compétence TIC de la
Région wallonne;
2.2. négocier et implémenter des dispositions pratiques qui rendent vraiment
possible la formation des enseignants, spécifiquement dans l'enseignement
primaire, en facilitant notamment le remplacement des enseignants
pendant les formations;
2.3. promouvoir la maîtrise des TICE dans la formation initiale des nouveaux
enseignants, notamment en imposant le recours à ces outils dans une
partie au moins des travaux pratiques;
2.4. former spécifiquement les cadres de l'éducation (directions, inspections)
aux TIC, de manière à ce qu'ils soient en phase avec les enseignants mais
34
Avril 2010
aussi qu'ils donnent l'exemple, en tirant profit des TIC dans les relations
qu'ils entretiennent avec les enseignants;
2.5. faciliter l'équipement technique des enseignants, notamment en ordinateurs
portables, et mettre à leur disposition des outils logiciels adaptés à leurs
besoins, aussi bien dans la classe qu'en dehors.
3. Assurer un support technique et logistique efficace dans les écoles,
notamment selon deux directions complémentaires:
3.1. continuer et renforcer la prise en charge des problèmes techniques via une
cellule de gestion centralisée qui veille, à distance, à éviter au maximum
aux enseignants de devoir se distraire de leurs tâches éducatives;
3.2. renforcer la présence des personnes ressources TIC (PR-TIC) qui assurent
localement à l'établissement la gestion technique et logistique des
équipements, ainsi que l'assistance des collègues dans la mise en œuvre de
ces technologies. Une PR-TIC par établissement (part-time en dessous
d'une certaine taille) est indispensable : de nombreux chefs d'établissement
l'on souligné.
4. Développer l'intégration des TIC et de l'enseignement et inciter les
enseignants à utiliser davantage les TICE, notamment :
4.1. promouvoir la création d'une fonction d'animateur TICE dans les écoles en
parallèle avec la charge de PR-TIC, et ce, dans le but d'encourager et de
faciliter le recours aux TICE par les enseignants de l'école. Ces deux
charges pourraient cependant être couplées ou dissociées selon les
possibilités et les choix des écoles;
4.2. assurer une formation continue de ces animateurs TICE, de manière à ce
qu'ils restent constamment les ambassadeurs des TICE auprès de leurs
collègues et structurent un véritable réseau des animateurs, facilitant les
échanges et l'élaboration de projets communs;
4.3. enrichir les portails de ressources TICE et valoriser le partage des
productions des enseignants;
4.4. faciliter la veille permanente des enseignants, en créant et en popularisant
des lettres d'information numériques et autres flux RSS structurés par
disciplines et par centres d'intérêt;
4.5. développer les plateformes de formation en ligne et en encourager l'usage
par tous les acteurs de l'éducation.
35
Avril 2010
7. Webographie
Réussir l'école numérique, rapport de la mission parlementaire de Jean-Michel
Fourgous, député des Yvelines, sur la modernisation de l'école par le numérique,
15 février 2010.
http://www.regardsurlenumerique.fr/Content/Files/fc/file/rapport-fourgouschatel-TICE.pdf
Empirica-Benchmarking access and use of ICT in European Schools
(2006), Final report from Head Teacher and Classroom Teacher Surveys in 27
European Countries, August 2006, European Commission
http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/studies/final_repor
t_3.pdf
MICTIVO – Monitoring ICT in het Vlaamse Onderwijs, Clarebout et al.,
Vlaams Ministerie van Onderwijs en Vorming (met Katholieke Universiteit Leuven
en Universiteit Gent), Maart 2010,
http://www.ond.vlaanderen.be/ict/onderzoek/files/MICTIVO.pdf
Digest of Education Statistics, 2008, National Center for Education statistics,
US. Department of Education, NCES 2009-2020, March 2009,
http://nces.ed.gov/programs/digest/d08/ch_7.asp
Les risque d’exclusion numérique dans la génération internet, in La lettre
EMERIT n° 60, Quatrième trimestre 2009, Fondation Travail-Université,
http://www.ftu-namur.org/fichiers/Emerit60.pdf
Comprendre le comportement des enfants et adolescents sur Internet
pour les protéger des dangers, Elodie Kredens et Barabara Fontar, Fréquence
Ecoles, http://www.frequenceecoles.org/ctl/education:ressources/list/category/32
Programme Passeport TIC (www.enseignement.be/pass)
Programme eTwinning (www.etwinning.net)
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