EnviE dE dépoussiérEr vos poncifs sur BuEnos airEs

Rendez-vous
dans Palermo
Envie de dépoussiérer vos poncifs sur Buenos Aires ?
Troquez les mythiques quartiers de la Recoleta
et de San Telmo pour Palermo. C’est là que les Porteños
trendy se retrouvent depuis le petit déjeuner jusqu’à
l’after, en passant par le shopping et le dîner. Bienvenue
dans le barrio le plus hype d’Amérique du sud.
Pa r V ick y Ch a hine , photos michel se tboun
Amérique du Sud q Argentine
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n 1955, dans Evaristo Carriego, Jorge Luis Borges décrit ainsi
le quartier de son enfance : “Palermo était d’une misère insouciante.
Le figuier faisait une tache sombre sur le mur de torchis : de petits
balcons sans prétention ouvraient sur des jours également ternes ;
au loin, la trompe du marchand de cacahuètes explorait le crépuscule.”
Son Palermo “ du couteau et de la guitare” a depuis fait place aux
créateurs les plus en vogue, aux restaurants les plus trendy et à Francis
Ford Coppola qui s’y est récemment installé. L’écrivain peinerait
à reconnaître son barrio dont l’un des seuls vestiges se trouve être
sa maison au numéro 2129 de la rue qui porte désormais son nom.
Palermo – que l’on surnommait autrefois “Central América” en raison
des ses cortadas (rues) Nicaragua, Honduras, Guatemala, El Salvador… –
est devenu un quartier où les Porteños trentenaires viennent bruncher,
faire du shopping et danser jusqu’au petit matin. Dès le petit déjeuner,
ils se retrouvent au Bar 6 pour lire la presse autour d’un cafe con leche
accompagné d’une media luna, le croissant argentin (Armenia 1676,
tél. 4833 6807). De passage à Buenos Aires, pour être “là où ça se passe”,
il faudra installer votre Q.G. à Palermo.
Propriétaire de la boutique d’artisanat argentin Atipica (El Salvador
4510, tél. 4833 3344), Nancy Kulfas a dédié un blog polyglotte à son
quartier : www.trendypalermoviejo.blogspot.com. “Dans les années
1980, on ne trouvait ici que des garages qui, après la crise économique
de 2001, ont fermé les uns après les autres pour laisser place aux
créateurs indépendants. Les habitants du quartier leur louaient
le rez-de-chaussée pour qu’ils installent leur boutique-studio. Mais
ces derniers commencent à leur tour à souffrir de la flambée
de l’immobilier”, constate-t-elle. Nouvelle ère, nouveau visage. Palermo
se partage désormais entre Palermo SoHo et Palermo Hollywood,
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Le Palermo “ du couteau
et de la guitare” de Borges
a depuis fait place aux
créateurs les plus en vogue,
aux restaurants les plus
trendy et à Francis Ford
Coppola qui s’y est récemment
installé.
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séparés par une ligne de chemin de fer. Le premier, petit frère du
quartier de Manhattan, vit le jour avec ses boutiques de créateurs et ses
cafés branchés ; le second, baptisé ainsi en raison de sa concentration
de maisons de production et de chaînes de télévision, fait le plein la nuit
avec ses restaurants et ses boîtes. On peut passer ainsi la journée entière
à Palermo, comme le font beaucoup de Porteños, fans de ce village bobo
et de ses casas chorizo, littéralement les “maisons saucissons” appelées
ainsi car elles sont peu élevées et situées les unes à côté des autres.
Certaines figures sont indissociables de la métamorphose du quartier.
C’est le cas de Patricia O’Shea, une ancienne attachée de presse née
à Palermo, et de son mari Tom Rixton, ancien producteur de Tom Vek
et Depeche Mode. Ils ont ouvert en 2005 l’un des hôtels emblématiques
du quartier : le Home (Honduras 5860, tél. 4778 1008) avec son design
exotique… d’inspiration scandinave. Touristes initiés, stars de passage
et locaux se retrouvent autour de la piscine pour siroter une vodka
avant d’aller faire la fête. Où ? Dans les soirées de Grant C. Dull. En plus
de son site consacré aux hot spots de la ville (www.whatsupbuenosaires.
com) et de sa première compilation dédiée aux artistes argentins
émergents ZZK Sound, ce Texan anime les soirées Zizek au Niceto Club
(Niceto Vega 5510, tél. 4779 9396). Les habitués les comparent aux fêtes
les plus folles d’Ibiza, un succès tel qu’il vient d’exporter le concept
en Patagonie, à Ushuaïa plus précisément, où la Zizek s’installe une fois
par mois. En plus du régime draconien de shopping, de restaurants
et de bars, il faudra aller déambuler dans les salles du Malba,
le musée d’Art contemporain sud-américain (Figueroa Alcorta 3415,
tél. 4848 6500), avant de filer place Julio Cortázar, le cœur de Palermo,
pour parler de Cristina Fernández de Kirchner, LA (elle y tient)
presidente, autour d’une Quilmes, la bière locale.
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CARNET
DE ROUTE
c Y aller
Voyageurs en Amérique du Sud propose
de nombreux forfaits pour découvrir
Buenos Aires. Pour une escapade hors des
sentiers battus, optez pour l’un des neuf
lofts de la Casa Bolivar, une demeure
des années 1900 située au cœur du quartier
historique de San Telmo. à partir de 1 100 €
avec les vols A/R sur Air France, les taxes
aéroport, les transferts, quatre nuits
à la Casa Bolivar, les petits déjeuners
et l’assurance rapatriement. Infos et
réservations : 0892 23 65 65 et www.vdm.com.
a Dormir
Five Cool Rooms, à deux pas de la place Julio
Cortazar, idéal pour ceux qui veulent
garder leur budget pour le shopping.
Préférez la large suite ou l’extralarge
suite. à partir de 67 € HT la chambre double
avec petit déjeuner. Honduras 4742. Tél. +54
11 5235 5555 et www.fivebuenosaires.com.
Legado Mitico (boutique hôtel Ouvert en
décembre dernier) propose onze suites,
chacune dédiée à un personnage
emblématique de Buenos Aires. Mafalda,
Evita Peron, le Che ou encore Carlos Gardel
sont mis à l’honneur à travers le mobilier,
les livres, les photos. déco et service
impeccables. à partir de 122 € HT la chambre
double avec petit déj. Gurruchuga 1848.
Tél. +54 11 4833 1300 et www.legadomitico.com.
Park Hyatt Buenos Aires. Dans le Palacio
Duhau, au milieu d’un grand jardin.
raffinement et douceur boisée dans les
chambres. à partir de 440 € environ la ch.
double. Tél. +54 11 5171 1234 et
www.buenosaires.park.hyatt.com.
f Déjeuner
Chez Mark’s Deli, un deli à l’américaine
fréquenté par des étudiants, des
mannequins, des designers et des touristes.
El Salvador 4701. Tél. 4832 6244.
Chez Olsen, le dimanche matin, pour tester
son incontournable brunch scandinave.
Réservation indispensable.
Gorriti 5870. Tél. 4776 7677.
à la Casa Cruz pour croiser du beau monde,
tel John Galliano qui y a fêté son
anniversaire. Uriarte 1658. Tél. 4833 1112.
à la Casa Coupage, On s’offre une
dégustation de vins dans l’appartement
d’un jeune couple de sommeliers.
Guemes 4382. Tél. 4833 6354.
Bio ! pour déguster tofu et graines germées.
Humboldt 2199. Tél. 4774 3880.
h Shopping
Maria Cher, formée à la Saint Martin’s
School, mode femme et accessoires.
El Salvador 4724. Tél. 4833 4736.
Un polo recyclé et un jean La Martina
Reciclado, le Ralph Lauren local.
Costa Rica 4677. Tél. 4832 1323.
Chez Miles, un disquaire pointu, pour
écouter les héritiers de Gotan Project.
Honduras 4912. Tél. 4832 0466.
Les chemises pour homme griffées F.B.A.
chez Felix. Godoy Cruz 1645. Tél. 4833 5262.
Une pièce chinée chez Jessica Trosman, l’une
des stylistes les plus en vogue d’Argentine.
El Armenia 1998. Tél. 4833 3058.
et aussi : un jean homme de chez Mercer
(El Salvador 4677. Tél. 4831 4891), un carnet
de buenos aires et du papier à lettres de
Papelera Palermo, LA papeterie du quartier
(Honduras 4945. Tél. 4833 3081).
d à lire
Evaristo Carriego, de Jorge Luis Borges.
à travers la figure du poète, l’écrivain rend
hommage à Palermo, le quartier qui a bercé
son enfance (éd. Points Seuil).
Cartoville Buenos Aires, un guide divisé
par quartiers avec pour chacun une carte
et de bonnes adresses (éd. Gallimard).
Wallpaper City Guide Buenos Aires,
les adresses les plus trendy dont une
majorité dans Palermo (éd. Phaidon).
b Plus d’infos
sur le site www.destinoargentina.com.ar
(informations sur l’hébergement, le
transport et les bonnes adresses de
Buenos Aires… et du reste de l’Argentine.
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