Le château de la comtesse devient hôtel de charme

article paru dans 24heures,5 juillet 2013 (page 25).
24 heures | Vendredi 5 juillet 2013
Nord vaudois - Broye
Estavayer-le-Lac (FR)
Le château de la comtesse
devient hôtel de charme
Quinze chambres
ont été créées dans
la résidence du
XIXe siècle de feu
la comtesse
de Pourtalès. Un
plus pour la région
Céline Duruz Texte
Jean-Paul Guinnard Photos
Le parquet grince sous les pieds.
Les moulures ont été refaites, le
mobilier, chiné dans des brocantes, est nimbé de soleil. Surplombant le lac de Neuchâtel, le Château de la Corbière a retrouvé sa
splendeur d’antan. Pendant deux
ans et demi, Anne-Lise et Philippe
Glardon – elle interprète en chinois, lui éducateur social – ont retapé cette bâtisse du XIXe siècle,
qui fut la résidence de la comtesse
de Pourtalès de 1880 à 1901, à Estavayer-le-Lac. Ils en ont fait un
hôtel de charme de 15 chambres,
avec un restaurant ouvert au public, qui ont été inaugurés hier.
«C’était notre projet I have a
dream, sourit Anne-Lise Glardon,
fatiguée et émue de le voir concré-
tisé. On a eu un coup de cœur pour
cet endroit, qui tombait en ruine.»
Pour acquérir cette propriété ne
manquant pas de charme, les quadragénaires, aimant le contact et
voulant travailler ensemble, ont
revendu leur maison d’hôte
d’Autavaux. Ils débourseront
2,7 millions de francs pour devenir
propriétaires en 2011 du château,
de ses jardins de 5 hectares comprenant une plage privative –
autrefois reliée au château par un
télésiège pour ne pas salir la robe
de la comtesse –, ainsi que d’une
petite chapelle, dans un écrin de
verdure avec vue sur le Jura et les
Alpes. Ils y investiront 2 millions
pour pouvoir accueillir leurs premiers «châtelains», comme ils les
appellent, ce vendredi.
Atout touristique
«La couleur des murs a été choisie
avec le Service des bâtiments historiques, et il a fallu des litres
d’huile pour redonner du lustre
aux parquets d’époque», se souvient Anne-Lise Glardon. Du double vitrage a été installé, ainsi
qu’un ascenseur menant jusqu’à
la tour, sans dénaturer le monument. Pour son premier weekend, l’hôtel est déjà complet. Les
«On a peu d’hôtels
dans la Broye, avec
en plus du cachet»
Laurent Mollard, directeur
de l’Office du tourisme
d’Estavayer-Payerne
propriétaires n’ont même pas eu
le temps de tester les lits.
Dans la Broye, l’ouverture de
cet établissement, qui emploie huit
personnes, est une bouffée d’air
frais. La région s’apprête à accueillir des milliers de touristes,
lors du meeting aérien Air14, à
Payerne, l’an prochain, et de la
Fête fédérale de lutte, en 2016, à
Estavayer-le-Lac, sans avoir suffisamment d’hébergements à proposer. Le grand projet de complexe hôtelier de 50 chambres et
autant d’appartements à Estavayer, sur la place Nova Friburgo,
prend du retard. Un établissement
de 28 chambres est encore au stade
de la mise à l’enquête, à Avenches.
«On a peu d’hôtels dans la région,
avec en plus du charme, confirme
Laurent Mollard, directeur de l’Office du tourisme d’EstavayerPayerne. C’est une nouvelle offre,
de qualité.» L’Union fribourgeoise
du tourisme et la Communauté régionale de la Broye ont toutes deux
encouragé financièrement la création de l’hôtel de la Corbière, dans
ce lieu chargé d’histoire.
Petits mots retrouvés
Après le départ de la comtesse, en
1901, le château est devenu une
école d’horticulture pour filles de
bonne famille, puis un institut catholique pour enfants, géré par
des séminaristes. Des dortoirs occupaient alors les étages, où l’on
ne rigolait pas tous les jours.
«Nous avons gardé les robinets de
cette époque», poursuit AnneLise. «Des petits mots d’enfants
ont été retrouvés pendant les travaux, ajoute sa sœur Catherine
Vésy, venue donner un coup de
main avant la grande ouverture. Il
y en avait même un sur le prix des
cervelas!» Les chambres n’ont pas
de numéro, mais des noms. Elles
coûtent de 110 fr. à 380 fr. «Nous
voulons que les clients se sentent
comme à la maison, conclut AnneLise Glardon. Nous voulons qu’ils
nous choisissent pour le cadre, et
non par rapport à un nombre
d’étoiles. Voilà pourquoi on n’en a
pas voulu.»
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L’une des plus grandes chambres porte le nom de
«La comtesse». Son balcon donne directement sur le lac.
Les propriétaires ont chiné des meubles depuis 2008,
qu’ils ont mêlés à du mobilier de famille.
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Surplombant le lac de Neuchâtel et faisant face au Jura,
le Château de la Corbière date des années 1850.
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