Vols et détournements - Qui sera la prochaine victime?
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Vols et détournements - Qui sera la prochaine victime?
Fonds d’échange d’assurance des conseils scolaires de l’Ontario O RACLE volume 16 numéro 1 février 2004 Edition spéciale ! Vols et détournements - Qui sera la prochaine victime? Vols et détournements – Qui sera la prochaine victime? Dans un sondage réalisé en 2003 aux États-Unis, environ 50 % des présidents directeurs généraux (pdg) et d’autres cadres affirment que les découvertes fortuites de fraude sont aussi probables que les découvertes faites par les vérificateurs internes Analyse des réclamations pour vols et détournements Nombre de réclamations par catégorie (1991 - 2003) 12% 4% 35% Vol-employés Disparition 17% Vol-autres Introduction par effraction Divers 32% Graphique 1 1) IDENTIFICATION DES RISQUES – OÙ SONT LES RISQUES DE VOLS ET DÉTOURNEMENTS? Selon le graphique 1, pour la période de 1991 à 2003,environ les deux tiers des réclamations pour vols et détournements provenaient de deux catégories – vol ou détournement d’argent par les employés et disparition mystérieuse d’argent comptant et de biens du conseil.Cette dernière catégorie consiste en sinistres très fréquents de moindre importance, comme le montre le graphique 2;les sinistres dans cette catégorie impliquent surtout des montants minimes de petite caisse (comme les fonds recueillis lors d’une activité de financement de l’école) ou l’utilisation des fonds de l’école pour l’achat d’articles personnels. La catégorie la plus inquiétante, et de loin,tant par la fréquence que par la gravité, est les vols par les employés, comme le montrent les graphiques 1 et 2.Les sinistres dans cette catégorie comprennent des actes frauduleux et prémédités d’envergure commis par les employés; les graphiques 3, 4 et 5 donnent la répartition de ces sinistres par catégorie. et externes.Voici quelques-unes des stratégies de prévention jugées les plus efficaces : • programmes de gestion des risques axés sur l’identification du risque financier; • indices provenant de sources internes et externes; • direction bien formée et compétente Selon Statistique Canada, le taux de criminalité global au Canada est en baisse constante depuis 10 ans. Cependant, les statistiques des sinistres de l’OSBIE pour vols et détournements par les employés ne semblent pas suivre la tendance nationale puisqu’on note une augmentation globale de la fréquence des sinistres par année (nombre de sinistres par unité assurée) de 67 % de 1992 à 2003, avec la hausse la plus marquée du nombre de sinistres depuis 1998.Cela s’ajoute à l’importante hausse par 10 du coût moyen de chacun de ces sinistres pour la même période.Depuis 1992,l’OSBIE a versé plus de 2,5 millions de dollars pour plus de 80 sinistres impliquant des vols ou un détournement de fonds, de titres ou de biens par les employés et les bénévoles. Cette édition spéciale de l’Oracle vise à identifier et à expliquer les risques que courent les conseils scolaires et à favoriser une sensibilisation au besoin de mettre en place des stratégies efficaces de gestion des risques pour freiner la hausse vertigineuse des sinistres observée depuis quelques années. David Beal, responsable de la gestion des risques Analyse des réclamations pour vols et détournements Coûts engagés par catègorie (1991 - 2003) 8% 8% 1% Vol-employés Disparition Vol-autres Introduction par effraction 83% Divers Graphique 2 Continuer page 2 ... ... de page 1 Vols et détournements- Qui sera la prochaine victime? 2) Analyse des risques – Vol par les employés Analyse des réclamations pour vols par les employés par nombre de réclamations (1991 - 2003) 3% 7% 3% Fonds détournés 3% 31% • Vol – biens Les deux premières catégories mentionnées comportent des sinistres qui se produisent dans le milieu de l’administration de bureau du con- 3) Stratégies de gestion des risques a) Risques dans un contexte administratif ou d’entreprise : Les stratégies pour contrer le risque présents dans chaque fonction de vols ou de détournements par les administrative; employés dans un contexte administratif ou d’entreprise toucheront • évitement de situations à risque élevé comme application de polides éléments de risque dont voici tiques et de procédures selon une liste non exhaustive : lesquelles il est courant de laiss• présence ou absence de chèques er des employés non accompaget de soldes et de fonctions de surveillance pour définir les risques O RACLE, page 2 nés manipuler ou transporter d’importantes sommes d’argent Graphique 3 Analyse des réclamations pour vols par les employés par coûts engagés (1991 - 2003) 5% 5% 5% Fonds détournés 1% 34% Paie Conversion 16% Contrat Vol-biens Vols-argent Carte de crédit 33% Divers Graphique 4 Catégorie des vols par les employés Analyse comparative Fréquence par rapport aux coûts engagés 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Graphique 5 Sinistres Coûts engagés Sinistres Coûts engagés Divers • Vol – argent Contrat Conversion Carte de crédit 23% Carte de crédit • Paie (fraude) 17% Vol-argent • Détournement de fonds Les deux autres sous-catégories de sinistres (vol d’argent et vol de biens) se rapportent davantage aux écoles où se trouvent de petits montants d’argent ou des biens ou de l’équipement appartenant au conseil. Ces types de sinistres sont habituellement caractérisés par un grand nombre (fréquence) de sinistres de moindre valeur (gravité). Les stratégies de gestion des risques pour ce groupe cibleront des éléments de risque différents de ceux qui prévalent dans un contexte administratif ou d’entreprise. Divers Vol-biens L’analyse comparative, dans le graphique 5, donne une indication des catégories de sinistres pour lesquelles des stratégies de gestion des risques ciblées seraient les plus avantageuses.Les quatre catégories qui suivent pourraient profiter de correctifs à la stratégie de gestion des risques : Paie Paie Conversion Contrat Une autre analyse de la catégorie répartit les réclamations en sous-catégories comme le montrent les graphiques 3,4 et 5. seil scolaire,où les employés ont accès aux outils administratifs (systèmes informatiques, compétence pour signer et autoriser les transferts de fonds, budget et paie, processus de soumissions, déboursés en espèces, etc.).Vous trouverez, dans la section suivante, la description des stratégies de gestion des risques pour ce type de risque;ces stratégies diffèrent de celles qui pourraient s’appliquer efficacement aux deux autres sous-catégories de sinistres. Détournement de fonds Bien que les autres catégories de réclamations pour vols et détournements soient inquiétantes,il est évident que le conseil scolaire peut tirer un avantage immédiat considérable en diminuant les vols commis par les employés. Vol-biens Vol-argent 13% ou de titres au porteur à l’extérieur de l’établissement; manuels), aux stocks ou aux contrats; et • présence de politiques et de procé- • pratiques d’embauche du person- dures pour la sélection et le contrôle des risques nécessaires; nel et programmes de rémunération adéquats. • répartition entre le pouvoir déci- Continuer page 3 ... sionnel et l’accès aux systèmes financiers (électroniques ou février 2004 ... de page 2 3) Stratégies de gestion des risques (Cont.) Les recommandations suivantes sur la gestion des risques peuvent réduire l’exposition du conseil scolaire à des actes frauduleux par les employés de l’administration ou d’entreprise : • Sécurité informatique – limitez l’accès général aux systèmes informatiques (ayez des mots de passe distincts limitant l’accès à des tâches,des fonctions ou des données particulières),politique de « non partage » des mots de passe, changez souvent les mots de passe. Comme les conseils scolaires utilisent des types différents de systèmes informatiques pour leurs diverses fonctions financières, il est difficile de présenter des recommandations qui peuvent s’appliquer à tous les systèmes. Cependant, il est possible d’isoler les faiblesses ou les risques de fraude propres à chaque type de système informatique en invitant les spécialistes de l’informatique à participer à l’exercice annuel d’identification des risques. • Répartition des tâches – deux signatures obligatoires sur les chèques, les déboursés, les transferts de fonds électroniques;le personnel qui approuve les paiements doit être différent de celui qui émet les chèques ou qui exécute la transaction; • Pratiques en matière d’approvisionnement – les politiques et les procédures pour l’acceptation des soumissions et des demandes de propositions et l’octroi des contrats doivent être révisées pour s’assurer que les décisions sont prises par des comités, que les critères établis par le conseil sont appropriés à la situation locale (ex.,importance du contrat,de la construction par rapport à l’achat des fournitures, etc.) et que ces critères sont respectés,avec documentation adéquate à l’appui de la procédure.Aucun employé ne doit être seul responsable de la sélection et de l’octroi de contrats ou de l’acceptation de soumissions,et les membres des comités de sélection ne doivent pas être février 2004 • autorisés à émettre seuls des chèques ou des paiements pour les soumissions acceptées ou les contrats accordés.Les pratiques en matière d’approvisionnement doivent faire partie des programmes de vérification interne et externe. Attitudes du personnel – rotation régulière des responsabilités financières,vérifications spontanées internes et externes;surveillez l’accumulation excessive de vacances, surveillez les changements soudains dans le mode de vie du personnel (voyages fréquents,achats importants fréquents,rénovations domiciliaires élaborées ou luxueuses, • • • automobiles dispendieuses,sorties fréquentes dans des maisons de jeu,etc.) surveillez les références du personnel à des difficultés financières personnelles,etc. Adoption de principes généralement acceptés pour la gestion des fonctions financières. Établissement de politiques et de procédures sur les pratiques d’embauche – sélection préliminaire des employés, vérification des antécédents et des références de l’ancien employeur,etc. Programme de rémunération et d’avantages sociaux concurrentiels. général de moindre importance que ceux qui se produisent au niveau administratif des conseils scolaires, les risques de vols et détournements par les employés des écoles sont quand même significatifs.Le personnel et les bénévoles de l’école manipulent souvent de l’argent provenant d’activités sportives ou de financement et,en l’absence de procédures sur la manipulation de l’argent et de surveillance adéquate, le risque de sinistre pour l’école est important. Voici l’exemple d’une procédure de gestion de l’argent qui peut aider à réduire un tel risque dans l’école : b) Risques dans les écoles : Bien que les sinistres qui se produisent dans les écoles soient en "PROCÉDURE SUGGÉRÉE DE LA GESTION DE L'ARGENT COMPTANT POUR LES ÉCOLES" (1) Ouvrir un compte bancaire pour les activités de financement; (2) Tous les comptes bancaires doivent comporter au moins deux signataires de l’école, dont la direction; (3) Tous les comptes bancaires doivent être au nom de l’école avec mention du nom de l’activité à laquelle il est destiné; (4) Les écoles doivent tenir un grand livre dans lequel sont inscrites toutes les opérations de cha cun des comptes bancaires et un rapprochement doit être effectué au moins une fois par mois avec les dossiers de l’école et paraphé par la direction pour en signifier l’approbation; (5) La direction de chaque école doit soumettre une copie de tous les relevés bancaires et un rapprochement de tous les comptes à son Surintendant des écoles le 30 juin et le 31 décembre de chaque année; (6) La direction de chaque école doit soumettre une copie de tous les relevés bancaires et un rapprochement complet une fois par année aux représentants de tous les comités consultatifs scolaires pour les comptes des activités de financement; (7) Les écoles doivent conserver tous les chèques annulés (à moins qu’ils ne soient conservés par l’institution bancaire) et des copies de tous les bordereaux de dépôt et l’information afférente à des fins de vérification. (8) Les programmes de vérification interne doivent comprendre les comptes des activités de financement de l’école et desprocédures pour la gestion de l’argent à l’école. Voilà l’exemple simplifié d’un système de gestion de l’argent comptant. Les écoles doivent envisager d’adopter les Guidelines for School Generated Funds (Lignes directrices pour les fonds générés par l’école) élaborées par l’Association ontarienne des agents de l’administration (OASBO). Ce document présente des procédures précises pour chacune des situations au cours desquelles les écoles peuvent avoir à manipuler les profits d’activités de financement.Pour de plus amples renseignements ou pour obtenir un exemplaire du document, communiquez avec l’OASBO en ligne à : www.oasbo.org O RACLE, page 3 LORSQUE DES EMPLOYÉS VOLENT L’ENTREPRISE Les employés détournent des fonds des entreprises pour de nombreuses raisons – dettes de jeu,train de vie dispendieux,attachement maladif au magasinage,chantage.Certaines personnes ont aussi l’impression qu’elles doivent augmenter un revenu inadéquat en dérobant leur employeur. Et les méthodes utilisées sont aussi variées que les motivations : Des contrôles internes de base sont le deuxième moyen de défense : • Vérifiez les antécédents de tous les nouveaux fournisseurs et examinez régulièrement les fournisseurs afin de déceler toute pratique répréhensible.Vous devez vous préoccuper de la corruption,des pourboires illégaux, des conflits d’intérêt et des déclarations fausses ou erronées. • Un superviseur de la paie se sert • Vérifiez tous les nouveaux emde ses compétences en informatique pour manipuler les données sur les employés temporaires de façon à transférer dans son compte bancaire personnel les remboursements de taxe provenant des retenues à la source. ployés – vérifiez les dossiers criminels et assurez-vous de vérifier les références, l’emploi précédent et les raisons du départ,s’il y a eu plusieurs employeurs en peu de temps. • Assurez-vous que les systèmes sont conçus de façon à éviter qu’une seule personne ait le contrôle entier des finances – répartissez les tâches entre le personnel • Un enseignant d’atelier à une école secondaire se sert des matériaux de construction et d’autres ressources du conseil scolaire pour son entreprise privée de construction; il vend les projets exécutés en classe et ce qui reste des matériaux de construction à son profit. • Un directeur financier se sert de l’argent, de la carte de crédit et des comptes fournisseurs de l’entreprise pour ses achats personnels. Gestion des risques et prévention des sinistres Les employeurs ne peuvent pas prévenir tous ces types de vols mais ils peuvent rendre la tâche plus difficile aux voleurs éventuels et minimiser ainsi le risque d’avoir à présenter une réclamation pour vol ou détournement. La stratégie de gestion des risques la plus élémentaire consiste à s’assurer que les employés sont traités avec respect et équité et qu’ils sont suffisamment rémunérés pour ne pas être astreints à voler. La direction doit mettre en place un code d’éthique que le personnel sera tenu de respecter. O RACLE, clé.Les salles de cinéma en sont un bon exemple : une personne veut le billet, une autre le perçoit. Les commandes à l’auto des resto minute font de même : une personne perçoit l’argent et une autre remplit la commande. La personne qui perçoit l’argent ne doit pas être la même qui prépare le bordereau de dépôt et qui effectue le rapprochement des relevés de banque. Surveillez les signaux d’alarme et encouragez les autres travailleurs à en faire autant. Voici des indices à ce sujet: • Conduire une voiture dont le prix n’est pas proportionnel au revenu d’emploi. • Parler sans cesse de visites au casino. ites fréquentes à l’hippodrome. • Prendre le taxi tous les jours pour se rendre au travail et pour retourner à la maison. • Porter une montre Rolex de 25 000 $. • Avoir une maison,des vêtements et des habitudes dispendieux. • Ne jamais prendre de vacances et travailler régulièrement de longues heures. • Ne jamais déléguer ou partager des tâches. Rappelez-vous cependant que les signaux d’alarme ne sont pas une preuve de malhonnêteté; ils s’expliquent souvent par des héritages ou des cadeaux. • Discuter trifecta,quiniela,exacta – cela laisse supposer des vis- À QUOI VOUS ATTENDRE SI VOUS PRÉSENTEZ UNE RÉCLAMATION : En tant qu’employeur,on vous questionnera et on vous demandera de fournir les renseignements suivants en cas de réclamation pour vol ou détournement : – Nom et fonction de l’employé soupçonné de malhonnêteté (le principal) – Date, heure et circonstances de la découverte de la malhonnêteté – Vos opérations en rapport avec le sinistre – comment est dirigée l’entreprise? – Dossiers et documentation – comment le principal est-il présumé avoir volé l’argent ou le bien, quelles mesures de sécurité ont été contournées? – Situation d’emploi actuelle du principal – a quitté son emploi, a démissionné, a été suspendu, travaille encore page 4 – Réaction du principal aux allégations – Avocat du principal, le cas échéant (nom, adresse, numéro de téléphone) – Témoins du vol – nom, endroit, heure – Copie du dossier d’emploi du principal – Copie de tout avis remis aux organismes dirigeants comme l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario ou l’Association des comptablesgénéraux agréés – Situation financière connue du principal – biens immobiliers et personnels, actif et passif, train de vie – Allées et venues actuelles de l’employé – Liens communautaires et familiaux – marié, célibataire, divorcé, séparé – Autre emploi connu de l’employé (ex. emploi à temps partiel) – Y a-t-il une autre assurance en cause? Si oui, types, limites et noms des autres compagnies – Récupération, s’il y a lieu – remboursement complet ou partiel, biens retournés, paie de vacances, arriéré de salaire, prime de service. Un formulaire de preuve de sinistre à remplir vous sera remis.L’évaluateur ne remplira pas le formulaire.Vous pouvez obtenir de l’aide si vous ne comprenez pas le formulaire mais ce sera vous, l’employeur, qui accuserez l’employé de vol.La compagnie d’assurance et l’évaluateur ne porteront aucune accusation contre un employé. Continuer page 5 ... février 2004 ÉTUDES DE CAS 1ER CAS – Une femme vole 182 000 $ de l’école pour assouvir sa passion pour le jeu Partant du principe qu’on apprend mieux par l’exemple, voici des cas de vols et de détournements par des employés tirés des dossiers de réclamations de l’OSBIE.Ce sont deux exemples parmi de nombreux cas qui ne se seraient pas produits si ce type de sinistre avait été admis et que des stratégies de gestion des risques plus rigoureuses avaient été mises en place. ...de page 4 À quoi vous attendre si vous présentez une réclamation Après avoir reçu la preuve de sinistre, l’évaluateur peut contacter l’employé ou son avocat pour obtenir des commentaires sur le sinistre. Il arrive parfois que l’employé avoue le délit et s’entende à propos du montant; il arrive aussi que l’employé puisse expliquer en partie ce qui s’est passé et il arrive également que l’emploie nie tout. Habituellement,si le sinistre est couvert,la compagnie d’assurance rembourse et a le droit légal de poursuivre l’employé au tribunal civil. Luis Copat est spécialiste des cautions et des vols et détournements à la division des services techniques de Crawford Adjusters Canada. Crawford Adjusters Canada est une filiale à cent pour cent de Crawford & Company. par Luis Copat, B.Sc., FCIP Crawford Adjusters Canada février 2004 Dans le présent cas, une commis aux comptes d’une école s’est faite prendre après qu’une vérification de l’activité de bingo de l’école a permis de découvrir qu’il manquait 182 000 $ dans le compte de l’activité de financement de l’école.Le sinistre s’est étalé sur deux ans et l’enquête a révélé que la commis fabriquait de faux bordereaux de dépôt et de faux chèques pour couvrir le vol. Au cours de l’enquête,on a appris que les fonds volés comprenaient les profits du bingo et des frais payés par les étudiants pour des activités et les livres de l’année ainsi que des fonds recueillis par l’orchestre de l’école,le club informatique et diverses équipes. La commis a avoué que plus de 25 000 $ du montant total volé ont servi à assouvir sa passion pour le jeu.À la suite de l’enquête par la Commission des alcools et des jeux de l’Ontario de la police provinciale de l’Ontario, la commis a été renvoyée et accusée d’avoir volé les fonds. Elle a reconnu sa culpabilité à tous les chefs d’accusation. En analysant les éléments de risque qui prévalaient,il a été évident que l’école aurait bénéficié des stratégies de gestion des risques qui suivent: (1) Une procédure adéquate pour la gestion de l’argent,comme il est expliqué dans une section précédente du présent bulletin,aurait exigé du principal (ou d’une personne nommée) de fournir un rapprochement périodique du compte au Surintendant des écoles.Cette mesure aurait servi de stratégie à la fois de dissuasion et de détection.L’absence de processus de rapprochement des comptes,ici,a permis à l’employée malhonnête de continuer de voler pendant une durée prolongée sans se faire prendre. (2) Une vérification interne périodique aurait pu avoir un effet de dissuasion et de détection puisqu’elle fait savoir clairement que toutes les transactions financières de l’école sont surveillées et elle aurait accru le « risque » de se faire prendre pour tout employé ou bénévole malhonnête qui aurait tenter de mettre à l’épreuve le système en place. (3) La répartition obligatoire des tâches qui exige du principal ou de toute autre personne autorisée de cosigner les chèques et de valider et faire le rapprochement des bordereaux de dépôt avec le compte aurait pu s’avérer avantageuse dans la présente situation.L’absence de ces mesures a permis à l’employé d’avoir le plein contrôle du processus financier sans faire l’objet d’un examen par un tiers objectif. 2E CAS – Une fraude de paie dépasse de 500 000 $ la limite de la police d’assurance Dans ce cas, sur une période de 6 ans, un employé a détourné plus de 690 000 $ du système de paie en se servant des dossiers d’employés inactifs dans des comptes bancaires dont il avait le contrôle. Il a d’abord choisi trois employés temporaires qui ne recevaient pas de salaire pour le moment mais qui étaient encore actifs dans le système et qui avaient rempli des fiches de présence par le passé.Cette façon de faire donnait l’impression d’une activité de paie légitime dans le système informatique du conseil. À l’aide du nom d’utilisateur et du mot de passe qu’il a « empruntés » à son superviseur (il n’était pas autorisé à accéder lui-même au système de paie),il a ensuite changé les noms et les numéros d’assurance sociale (N.A.S.) des employés inactifs et configurer le virement automatique pour détourner les fonds dans ses propres comptes bancaires.L’employé fautif supprimait régulièrement les faux relevés informatiques ou papier pour réduire les chances qu’on retrace les dépôts jusqu’à lui, le titulaire des comptes bancaires. À chaque jour de paie,en utilisant le nom d’utilisateur et le mot de passe empruntés,l’employé accédait aux feuilles de paie et effectuait un changement qui avait pour résultat de réduire l’impôt prélevé sur le salaire brut des employés. Comme les employés n’avaient pas de salaire brut ni d’impôt à payer, cela donnait l’impression que les employés recevaient un remboursement d’impôt.L’employé malhonnête interceptait les bordereaux de paie toutes les deux semaines pour éviter qu’ils n’attirent l’attention. À la fin de chaque année, en utilisant encore une fois le nom d’utilisateur et le mot de passe de son superviseur,l’employé supprimait les transactions qui avaient été passées pour modifier les fichiers de paie des employés fantômes,ne laissant ainsi aucun document informatique des transactions. Pour couvrir davantage toute trace de fraude,l’employé sans scrupules, Continuer page 6 ... O RACLE, page 5 ...de page 5 2E CAS– Une fraude de paie... qui était responsable de la préparation du rapprochement annuel des formulaires T-4 pour l’Agence des douanes et du revenu du Canada (ADRC),rajustait le montant annuel des contributions du conseil à l’Assurance-emploi puis supprimait les transactions. Des écarts commencèrent à paraître mais ils étaient inexplicables puisque les transactions justifiant les rajustements avaient été supprimées du système informatique. LEÇONS À RETENIR : B ien qu’il soit impossible d’assurer à 100 % la sécurité d’un système informatique ou d’un processus interne contre les actes frauduleux d’un employé déterminé,on peut retenir quelques leçons de ce cas qui pourraient empêcher la fraude ou permettre de découvrir à temps l’intention man ifeste d’un employé de commettre une fraude : (1) L’usage non autorisé du nom d’utilisateur et du mot de passe d’un superviseur a permis à l’employé sans scrupules d’accéder au système de paie,ce qui lui a permis par la suite de commettre son crime puis de supprimer toute trace qui aurait pu mener à la découverte de la fraude. Pendant six ans,les écarts non résolus continuèrent de s’accumuler mais l’employé réussissait à les expliquer de façon satisfaisante ou à reporter le rapprochement;il a même fait valoir que certains des écarts venaient de la fusion des conseils scolaires imposée par le ministère de l’Éducation et de la Formation à la fin des années 1990. (2) L’accès aux ordinateurs et les noms d’utilisateur doivent être limités à des fonctions particulières à l’intérieur du système informatique. Le personnel de tous les niveaux doit savoir que ses codes d’accès et ses mots de passe sont des dispositifs de sécurité, et la politique du conseil scolaire doit interdire au personnel de partager, de prêter ou d’emprunter des codes d’accès informatiques. La fraude a finalement été découverte par hasard lorsqu’un employé de longue date en technologie de l’information (TI) a effectué des essais courants dans le système au moment où l’employé malhonnête était à faire l’un des rajustements informatiques. L’essai a été effectué avant que l’employé fautif ne puisse terminer le rajustement correctif et un code de signalisation s’est affiché en raison de la situation de déséquilibre.La personne de la TI a mentionné le cas à un membre de la direction qui a confronté l’employé malhonnête et ce dernier a reconnu la fraude. Bien que les écarts entre les comptes soient courants au début de tout processus de rapprochement des comptes,ils sont habituellement le résultat d’une erreur commise par un employé et ils sont rapidement corrigés.Cependant,la pratique de permettre que ces écarts soient reportés sans qu’on cherche à en savoir plus ni à les résoudre rend toute entreprise vulnérable à une fraude par les employés puisqu’on suppose que la direction ne fera pas d’enquête. (3) L’écart entre les retenues de l’Assurance-emploi et la remise à l’ADRC a été remarqué et on l’a reporté pendant plusieurs années en se fiant aux fausses explications de l’employé malhonnête. (4) L’employé avait le contrôle d’un processus financier du début (ouverture des dossiers des employés dans le système de paie pour le dépôt des fonds dans un compte) à la fin (rapprochement des déboursés non soldés et des remises à l’ADRC). La répartition des tâches financières est reconnue depuis longtemps comme un moyen de décourager les actes frauduleux, puisque plus il y a de personnes nécessaires pour effectuer une transaction financière,plus il est difficile d’arriver à une entente délictuelle entre toutes ces personnes ou de garder secrets des actes frauduleux. L’ O.S.B.I.E. Oracle est une publication de: Fonds d’échange d’assurance des conseils scolaires de l’Ontario 91 Westmount Road. Guelph, Ontario N1H 5J2 http://www.osbie.on.ca Editor: David Beal (E.& O.E.) O.S.B.I.E. ORACLE